Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-11-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 novembre 1871 12 novembre 1871
Description : 1871/11/12 (A8,N45). 1871/11/12 (A8,N45).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53547733v
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
ONITEUR
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PlllX I) ABONNEMENT :
Mende ; un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Loxère.
8me ANNÉE
N° 45
Dimanche, 13 novembre 1871.
PRIX DE* INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mm< Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 12 novembre 1871.
On lit dans le Journal officiel :
Le gouvernement est parfaitement disposé
à laisser passer , sans y répondre , les attaques
auxquelles sont exposés tons les jours les mi¬
nistres , et spécialement le Président de la Ré¬
publique ; mais il ne peut permettre qu'on
trompe , qu'on attriste , qu'on agite la France ,
en cherchant à lui persuader que son armée
est dans un état déplorable, qu'elle est mal
logée , mal nourrie , dévorée par la fièvre et
les maladies , et par toutes ces raisons, ame¬
née au dégoût de servir le pays. Ce sont là
d'odieuses faussetés auxquelles le gouverne¬
ment a pour devoir d'opposer le plus formel
démenti.
L'armée , dit-on , est mal nourrie. Cela est
faux; car jamais, au contraire , l'armée n'a
reçu d'aliments aussi sains ni aussi abondants.
La ration de viande était de 250 grammes par
homme avant l'avénement du gouvernement
actuel. Elle a été portée à 300 grammes ; ce
qui est reconnu très-suffisant par les ad¬
ministrateurs et les hygiénistes les plus expé¬
rimentés. Récemment, on avait remplacé par
de la viande salée une partie de la viande fraî¬
che , pour ne pas perdre les approvisionne¬
ments, d'ailleurs très sains, achetés pendant
la dernière guerre. La plupart des Ordinaires
(administrations des corps), ayant depuis
quelque temps réussi à économiser des bonis
sur la solde , ont voulu continuer à leurs frais,
la ration de 300 grammes en viande fraîche.
Afin que les ordinaires pussent conserver
leurs bonis , le gouvernement a décidé que ,
pour les troupes baraquées, la ration resterait
fixée à 300 grammes , et cela au compte du
Trésor.
Le gouvernement est bien allé plus loin ; et
la viande étant d'une extrême cherté dans cer¬
taines localités, il fait examiner la question de
savoir s'il ne vaudrait pas mieux, en général,
fournir la viande en nature à tous les corps ,
afin que le soldat pût avoir toujours 800 gram¬
mes , quelle que soit la localité où il sera appelé
à résider. De plus , les troupes ont, tous les
jours, une ration de riz , de se!, de sucre ,
de café.
Quant aux aliments liquides, le soldat a,
tous les matins, outre le café, une ration d'eau-
de-vie , et, les jours pluvieux, une ration de
vin. L'administration incline même à rempla¬
cer successivement l'eau-de-vie , qui est un
excitant, par le vin , qui est un aliment, en
réservant l'eau-de-vie pour les jours où les hom¬
mes ont besoin d'un tonique énergique.
Il est résulté de ces soins que jamais la
santé des troupes n'a été meilleure. Le gouver¬
nement reçoit tous les matins des rapports pour
les camps placés autour de Paris et Versailles.
Ces rapports sont unanimes et attestent que-
jamais l'état sanitaire des troupes ne fut meil¬
leur. On craignait des maladies pour l'entrée
de l'hiver-, et grâce aux soins qui ont été pris,
grâce aussi à la saison qui a été généralement
sèche, jamais le nombre des malades n'a été
moindre. Par prévoyance , le gouvernement a
préparé des ressources considérables en hôpi¬
taux militaires , et les places préparées sont
heureusement restées vides.
Mais , dit-on encore, pourquoi baraquer les
troupes en hiver , au lieu de les laisser dans
les casernes ?
Ceux qui adressent ces questions ne com¬
prennent pas ou feignent de ne pas comprendre
la situation. Le gouvernement devait ras¬
surer le pays, en conservant entière l'armée
qui a écrasé la Commune par une des opéra¬
tions de guerre les plus difficiles qui aient été
exécutées depuis longtemps.
Cette armée , modèle de discipline , de bon
esprit, de vigueur, était bonne à montrer aux
partis, pour qu'ils sussent de quelles forces la
cause de l'ordre était pourvue , et même à
l'Europe , qui avait pu croire un moment que
toutes nos armées étaient dissoutes et en état
de complète désorganisation.
Il y avait une raison encore , et aussi déci¬
sive que les précédentes , pour conserver celte
grande réunion de troupes. Il fallait, pour que
la question de la réorganisation de l'armée fut
complètement étudiée, il fallait, au moyen
d'une grande expérience , s'assurer si les for¬
mations permanentes qui procurent à la Prusse
une si grande disponibilité de ses armées,
étaient possibles en France avec un état social
absolument différent.
Par ces divers motifs, l'armée de Paris de¬
vait être maintenue jusqu'à nouvel ordre. Mais
les casernes de Paris et les communes envi¬
ronnantes ne pouvaient la contenir, et il fallut
qu'un tiers de l'effectif fut campé sous baraque,
la tente n'étant pas assez préservatrice contre
le froid ou la pluie.
Des baraques saines et chaudes ont été cons¬
truites ; et l'administration , ne se contentait
pas d'une simple paroi en planche, a vouln
leur procurer un double revêtement. Les tor¬
chis n'ayant pas réussi en cette saison, on y a
renoncé; et les autres baraques, formant la
presque totalité , ont reçu une double paroi en
planches. Des pcëles , au nombre de cinq mille,
sont commandés : une grande partie est déjà
arrivée et va être mise en place ; grâce à ces
précautions, on prévoit plutôt un excès qu'une
insuffisance de chaleur. Tous ceux qui ont
visité les baraques déjà terminées sont frappés
des avantages qu'elles présentent. Le couchage,
qui ne peut plus être celui d'été, se complète
tons les jours et sera exactement égal à celui
des meilleures casernes.
Les chambres des officiers, placées d'abord
trop près des habitations des soldats, ont été
séparées et divisées de manière que chaque
officier ait sa chambre. Les officiers de chaque
régiment ont une baraque pour prendre leurs
repas eD commun, une autre pour se réunir,
conférer et lire.
Une bibliothèque militaire de cinquante vo¬
lumes parfaitement choisis, s'imprime en ce
moment el commencera bientôt à être distri¬
buée. Les régiments recevront cinq exemplaires
de chaque ouvrage. De belles cartes seront en
outre mises à la disposition des régiments.
Les soldats eux-mêmes auront de vastes espa¬
ces couverts pour l'escrime et la gymnastique.
Voilà les faits, lesquels sont rigoureusement
vrais. Ne se contentant pas des rapports des
officiers chargés de diriger el d'inspecter ces
travaux, le ministre de la guerre et le président
de la République vont prescrue tous les jours
s'assurer par eux-mêmes que les ordres donnés
sont fidèlement exécutés.
Du reste, nous le répétons, on ne peut pas
permettre que de tels faits soient dénaturés, et
le gouvernement qui n'a jamais usé, pour se
défendre, des pouvoirs que lui confère l'état de
siège, y aura recours, si on l'y oblige, pour
empêcher que sur un sujet si grave la vérité
soit défigurée et la nation indignement
trompée.
Nous appelons tout spécialement l'atten¬
tion de nos lecteurs sur la note que publie
le Journal officiel. Cette note a pour but
de dénoncer au public le système d'attaques
déloyales dirigées, d'une façon détournée, con¬
tre le président de la République et contre le
gouvernement. Les auteurs de ces insinuations
perfides s'ingénient à présenter sous les plus
sombres couleurs l'état dans lequel se trouve¬
rait l'armée, exposée à l'entrée de l'hiver, à
tons les inconvénients résultant d'un manque
général de soins.
Il est, au contraire, de notoriété publique
que la réorganisation de l'armée, non-seule¬
ment au point de vue de l'effectif, mais encore
au point de vue du bien-être moral et matériel
du soldat, constitue l'une des principales préoc¬
cupations de M. Thiers
Ainsi qu'on le verra dans la note de V Officiel.
les soins dont l'armée est l'objet ne touchent
pas seulement la nourriture et le casernement,
mais ils sont également dirigés du côté de son
instruction ; la note officielle annonce en effet
qu'une bibliothèque militaire de cinquante
volumes, parfaitement choisis, s'imprime en ce
mom ,nt.
voua des faits qui répondront à toutes les
accusations lancées par les ennemis de la Ré¬
publique contre celui qui veut trop bien, à leur
avis, mettre en pratique ses maximes.
On doit trouver qu'il y avait une grande
impudence à attaquer M. Thiers sur un cha¬
pitre où il était si bien en état de répondre ;
mais on supposait qu'il dédaignerait de relever
des calomnies qui ne pouvaient l'atteindre, et
que ces calomnies feraient leur chemin,
Mais M. Thiers a compris qu'il ne pouvait
laisser ainsi mettre en question l'honneur et la
force de la France, qui reposent l'un et l'autre
sur son armée. Le président de la République
ne fait qu'accomplir son devoir lorsqu'il pré¬
vient qu'i! ne permettra pas que « la vérité soit
plus longiemps défigurée et la nation indigne¬
ment trompée. »
Il ne peut être permis à personne, dans une
misérable pensée d'antipathies personnelles, de
venir porter atteinte à la chose de tous.
Que sont en effet les partis monarchiques en
présence de l'universalité des citoyens repré¬
sentée par la République, si ce n'est de petites
coteries personnelles?
Le gouvernement de la République, qui a
la mission de relever l'honneur et la fortune de
de la France, doit être impitoyable contre tous
ceux, quel que soit le rang qu'ils s'attribuent,
qui entreprendraient de le troubler dans l'exé¬
cution de cette grande tâche nationale. —
I. Rousset.
( Le National. )
Le ministre de l'instruction publique a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 28 octobre 1874
Monsieur le préfet,
Phsieurs de vos collègues m'ont consulté
sur quelques difficultés qu'a soulevées l'inler-
prétstion de l'article 4 du décret du 9 mars
'1852et de l'article 8 de la loi du 14 juin 1854,
dans les cas où les conseils municipaux ont
émis leur avis sur l'option à faire entre les
instituteurs laïques et les instituteurs congré-
ganiste.
L'Assemblée nationale est saisie de plusieurs
propositions relatives aux conseils d'instruction
publique et à la nomination des instituteurs.
Je prépare moi-même sur ces parties essen¬
tielles de notre législation un projet de loi que
je suis dans l'intention de soumettre à l'As¬
semblée.
En présence de ces projets divers, j'aurais
désiré qu'on pût attendre la décision de l'auto¬
rité souveraine sur les difficultés qui m'étaient
soumises. Mais tout retard aggraverait une
situation déjà difficile. Sur cette importante
questions de l'option entre laïques et congré-
ganbtes, l'administration de l'Empire n'a laissé
aucune jurisprudence.
Je crois donc devoir demander aux lois exis- j
tantes, en attendant la solution législative, une
jurisprudence qui puisse donner aux conseils
muricipaux toute facilité pour exprimer leur
avis, en même temps qu'elle assure aux intérêts
de l'enseignement, directement en cause, la
protection efficace du conseil départemental.
Aux termes de l'article 4 du décret-loi du
9 mars 1852 et de l'article 8 de la loi du 14
juin 1854, le préfet nomme les instituteurs
communaux, les « conseils municipaux en¬
tendus. »
La circulaire ministérielle du 3 avril 1852 a
fait connaître que par ces mots « les conseils
municipaux entendus», le législateur a voulu
dire que le conseil municipal devait être mis
en demeure de déclarer s'il désirait que la di¬
rection de son école fût confiée à un instituteur
laïque où à un instituteur congréganiste. Plus
tard, à la date du 2 mars 1853, une nouvelle
circulaire dispose que les recteurs peuvent
déplacer les instituteurs ou opérer entre eux
des mutations « sans être tenus de prendre
l'avis des conseils municipaux. » .Dès lors, les
assemblées communales n'étaient plus appelées
à exprimer leur avis sur l'option entre laïques
etùongréganistes que dans le cas de démission,
révocation ou décès.
Telle a été, en effet, la jurisprudence suivie
jusque dans les dernières années du régime
déchu,etconfîrmée par unavisdu Sénat, (séan¬
ce du 8 mai 1862), avis qui devient l'occa¬
sion et le fondement des dispositions de la cir¬
culaire ministérielle du 12 juillet delà même
année.
Cette modifications, qui ramenait aux plus
étroites limites la faculté d'option des conseils
municipaux, provoqua des réclamations. On fit
remarquer qu'en restreignant aux seuls cas de
vacances d'emplois l'avis à émettre sur l'option,
on permettait aux préfets aussi bien qu'aux
supérieurs des congrégations, de perpétuer
dans une école communale une catégorie d'ins¬
tituteurs, contrairememt à la volonté des
populations.
L'administration de l'instruction publique
jugea sans doute que l'observation était fondée
et l'inconvénient grave, puisqu'elle admit dans
les dernières années de l'Empire que, pour
certains cas, le conseil municipal pourrait for¬
muler son avis, lors-même qu'il n'y aurait pas
vacance d'emplois. On exigea seulement une
enquête spéciale destinée à établir que le vœu
du conseil était bien le vœu de la population.
Le ministre se réservait la décision. C'était faire
de cette décision la seule loi, en dépit de la
volonté expresse du législateur, qui avait voulu
décentraliser tout ce quia rapport à la nomi¬
nation des instituteurs publics.
Ces hésitations, ces changements brusques
dans la jurisprudence, en matière si délicate,
devaient produire de fâcheuses conséquences
pendant la période troublée que nous venons
de traverser. Il faut rendre cette justice aux
municipalités issues du suffrage universel,
qu'elles se sont montrées presque partout très-
prudentes, très-réservées. Mais un certain
nombre de commissions municipales ont voulu
immédiatement trancher elles-mêmes, de leur
propre autorité, cette difficile question de l'op¬
tion entre laïques et congréganites. On a vu se
produire alors les regrettables effets de la con¬
fusion des pouvoirs que le gouvernement de
l'Empire avait créés.
Des instituteurs ont été expulsés dans les
vingt-quatre heures sans que l'autorité univer¬
sitaire eût été prévenue ; on n'a tenu compte
ni des engagements pris, ni des intérêts sco¬
laires, ni même des intérêts financiers des
communes. Des décisions municipales ayant
été mises à exécution contrairement à des
dispositions testamentaires sanctionnées par
l'Etat et obligatoires pour les villes, les inté¬
ressés n'ont eu de recours que devant la juri¬
diction civile.
Enfin, par un effet plus déplorable encore
de ces mesures illégales, l'opinion des familles
n'étant pas partout conforme aux volontés des
municipalités, les élèves n'ont point fréquenté
les nouvelles écoles brusquement substituées
aux anciennes ; l'école publique a été désertée,
au grand détriment de l'enseignement popu¬
laire.
Il est indispensable qu'une règle soit établie,
qu'elle soit connue de tous, respectée de tous.
Cette règle, jusqu'au jour où le législateur aura
de nouveau parlé, ne peut se trouver que dans
une interprétation libérale, mais exacte, de la
loi telle qu'elle subsiste encore.
La loi actuelle confère aux préfets la nomi¬
nation des instituteurs publics ; mais la loi veut
aussi que le conseil municipal soit entendu sur
le choix à faire entre les instituteurs laïques et
les congréganistes ; il faut que cet avis du con¬
seil municipal puisse être émis dans les condi¬
tions qui garantissent à la fois les intérêts de»
maîtres et ceux de l'école. La décision, dans
tous les cas appartient au préfet.
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PlllX I) ABONNEMENT :
Mende ; un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Loxère.
8me ANNÉE
N° 45
Dimanche, 13 novembre 1871.
PRIX DE* INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mm< Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 12 novembre 1871.
On lit dans le Journal officiel :
Le gouvernement est parfaitement disposé
à laisser passer , sans y répondre , les attaques
auxquelles sont exposés tons les jours les mi¬
nistres , et spécialement le Président de la Ré¬
publique ; mais il ne peut permettre qu'on
trompe , qu'on attriste , qu'on agite la France ,
en cherchant à lui persuader que son armée
est dans un état déplorable, qu'elle est mal
logée , mal nourrie , dévorée par la fièvre et
les maladies , et par toutes ces raisons, ame¬
née au dégoût de servir le pays. Ce sont là
d'odieuses faussetés auxquelles le gouverne¬
ment a pour devoir d'opposer le plus formel
démenti.
L'armée , dit-on , est mal nourrie. Cela est
faux; car jamais, au contraire , l'armée n'a
reçu d'aliments aussi sains ni aussi abondants.
La ration de viande était de 250 grammes par
homme avant l'avénement du gouvernement
actuel. Elle a été portée à 300 grammes ; ce
qui est reconnu très-suffisant par les ad¬
ministrateurs et les hygiénistes les plus expé¬
rimentés. Récemment, on avait remplacé par
de la viande salée une partie de la viande fraî¬
che , pour ne pas perdre les approvisionne¬
ments, d'ailleurs très sains, achetés pendant
la dernière guerre. La plupart des Ordinaires
(administrations des corps), ayant depuis
quelque temps réussi à économiser des bonis
sur la solde , ont voulu continuer à leurs frais,
la ration de 300 grammes en viande fraîche.
Afin que les ordinaires pussent conserver
leurs bonis , le gouvernement a décidé que ,
pour les troupes baraquées, la ration resterait
fixée à 300 grammes , et cela au compte du
Trésor.
Le gouvernement est bien allé plus loin ; et
la viande étant d'une extrême cherté dans cer¬
taines localités, il fait examiner la question de
savoir s'il ne vaudrait pas mieux, en général,
fournir la viande en nature à tous les corps ,
afin que le soldat pût avoir toujours 800 gram¬
mes , quelle que soit la localité où il sera appelé
à résider. De plus , les troupes ont, tous les
jours, une ration de riz , de se!, de sucre ,
de café.
Quant aux aliments liquides, le soldat a,
tous les matins, outre le café, une ration d'eau-
de-vie , et, les jours pluvieux, une ration de
vin. L'administration incline même à rempla¬
cer successivement l'eau-de-vie , qui est un
excitant, par le vin , qui est un aliment, en
réservant l'eau-de-vie pour les jours où les hom¬
mes ont besoin d'un tonique énergique.
Il est résulté de ces soins que jamais la
santé des troupes n'a été meilleure. Le gouver¬
nement reçoit tous les matins des rapports pour
les camps placés autour de Paris et Versailles.
Ces rapports sont unanimes et attestent que-
jamais l'état sanitaire des troupes ne fut meil¬
leur. On craignait des maladies pour l'entrée
de l'hiver-, et grâce aux soins qui ont été pris,
grâce aussi à la saison qui a été généralement
sèche, jamais le nombre des malades n'a été
moindre. Par prévoyance , le gouvernement a
préparé des ressources considérables en hôpi¬
taux militaires , et les places préparées sont
heureusement restées vides.
Mais , dit-on encore, pourquoi baraquer les
troupes en hiver , au lieu de les laisser dans
les casernes ?
Ceux qui adressent ces questions ne com¬
prennent pas ou feignent de ne pas comprendre
la situation. Le gouvernement devait ras¬
surer le pays, en conservant entière l'armée
qui a écrasé la Commune par une des opéra¬
tions de guerre les plus difficiles qui aient été
exécutées depuis longtemps.
Cette armée , modèle de discipline , de bon
esprit, de vigueur, était bonne à montrer aux
partis, pour qu'ils sussent de quelles forces la
cause de l'ordre était pourvue , et même à
l'Europe , qui avait pu croire un moment que
toutes nos armées étaient dissoutes et en état
de complète désorganisation.
Il y avait une raison encore , et aussi déci¬
sive que les précédentes , pour conserver celte
grande réunion de troupes. Il fallait, pour que
la question de la réorganisation de l'armée fut
complètement étudiée, il fallait, au moyen
d'une grande expérience , s'assurer si les for¬
mations permanentes qui procurent à la Prusse
une si grande disponibilité de ses armées,
étaient possibles en France avec un état social
absolument différent.
Par ces divers motifs, l'armée de Paris de¬
vait être maintenue jusqu'à nouvel ordre. Mais
les casernes de Paris et les communes envi¬
ronnantes ne pouvaient la contenir, et il fallut
qu'un tiers de l'effectif fut campé sous baraque,
la tente n'étant pas assez préservatrice contre
le froid ou la pluie.
Des baraques saines et chaudes ont été cons¬
truites ; et l'administration , ne se contentait
pas d'une simple paroi en planche, a vouln
leur procurer un double revêtement. Les tor¬
chis n'ayant pas réussi en cette saison, on y a
renoncé; et les autres baraques, formant la
presque totalité , ont reçu une double paroi en
planches. Des pcëles , au nombre de cinq mille,
sont commandés : une grande partie est déjà
arrivée et va être mise en place ; grâce à ces
précautions, on prévoit plutôt un excès qu'une
insuffisance de chaleur. Tous ceux qui ont
visité les baraques déjà terminées sont frappés
des avantages qu'elles présentent. Le couchage,
qui ne peut plus être celui d'été, se complète
tons les jours et sera exactement égal à celui
des meilleures casernes.
Les chambres des officiers, placées d'abord
trop près des habitations des soldats, ont été
séparées et divisées de manière que chaque
officier ait sa chambre. Les officiers de chaque
régiment ont une baraque pour prendre leurs
repas eD commun, une autre pour se réunir,
conférer et lire.
Une bibliothèque militaire de cinquante vo¬
lumes parfaitement choisis, s'imprime en ce
moment el commencera bientôt à être distri¬
buée. Les régiments recevront cinq exemplaires
de chaque ouvrage. De belles cartes seront en
outre mises à la disposition des régiments.
Les soldats eux-mêmes auront de vastes espa¬
ces couverts pour l'escrime et la gymnastique.
Voilà les faits, lesquels sont rigoureusement
vrais. Ne se contentant pas des rapports des
officiers chargés de diriger el d'inspecter ces
travaux, le ministre de la guerre et le président
de la République vont prescrue tous les jours
s'assurer par eux-mêmes que les ordres donnés
sont fidèlement exécutés.
Du reste, nous le répétons, on ne peut pas
permettre que de tels faits soient dénaturés, et
le gouvernement qui n'a jamais usé, pour se
défendre, des pouvoirs que lui confère l'état de
siège, y aura recours, si on l'y oblige, pour
empêcher que sur un sujet si grave la vérité
soit défigurée et la nation indignement
trompée.
Nous appelons tout spécialement l'atten¬
tion de nos lecteurs sur la note que publie
le Journal officiel. Cette note a pour but
de dénoncer au public le système d'attaques
déloyales dirigées, d'une façon détournée, con¬
tre le président de la République et contre le
gouvernement. Les auteurs de ces insinuations
perfides s'ingénient à présenter sous les plus
sombres couleurs l'état dans lequel se trouve¬
rait l'armée, exposée à l'entrée de l'hiver, à
tons les inconvénients résultant d'un manque
général de soins.
Il est, au contraire, de notoriété publique
que la réorganisation de l'armée, non-seule¬
ment au point de vue de l'effectif, mais encore
au point de vue du bien-être moral et matériel
du soldat, constitue l'une des principales préoc¬
cupations de M. Thiers
Ainsi qu'on le verra dans la note de V Officiel.
les soins dont l'armée est l'objet ne touchent
pas seulement la nourriture et le casernement,
mais ils sont également dirigés du côté de son
instruction ; la note officielle annonce en effet
qu'une bibliothèque militaire de cinquante
volumes, parfaitement choisis, s'imprime en ce
mom ,nt.
voua des faits qui répondront à toutes les
accusations lancées par les ennemis de la Ré¬
publique contre celui qui veut trop bien, à leur
avis, mettre en pratique ses maximes.
On doit trouver qu'il y avait une grande
impudence à attaquer M. Thiers sur un cha¬
pitre où il était si bien en état de répondre ;
mais on supposait qu'il dédaignerait de relever
des calomnies qui ne pouvaient l'atteindre, et
que ces calomnies feraient leur chemin,
Mais M. Thiers a compris qu'il ne pouvait
laisser ainsi mettre en question l'honneur et la
force de la France, qui reposent l'un et l'autre
sur son armée. Le président de la République
ne fait qu'accomplir son devoir lorsqu'il pré¬
vient qu'i! ne permettra pas que « la vérité soit
plus longiemps défigurée et la nation indigne¬
ment trompée. »
Il ne peut être permis à personne, dans une
misérable pensée d'antipathies personnelles, de
venir porter atteinte à la chose de tous.
Que sont en effet les partis monarchiques en
présence de l'universalité des citoyens repré¬
sentée par la République, si ce n'est de petites
coteries personnelles?
Le gouvernement de la République, qui a
la mission de relever l'honneur et la fortune de
de la France, doit être impitoyable contre tous
ceux, quel que soit le rang qu'ils s'attribuent,
qui entreprendraient de le troubler dans l'exé¬
cution de cette grande tâche nationale. —
I. Rousset.
( Le National. )
Le ministre de l'instruction publique a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 28 octobre 1874
Monsieur le préfet,
Phsieurs de vos collègues m'ont consulté
sur quelques difficultés qu'a soulevées l'inler-
prétstion de l'article 4 du décret du 9 mars
'1852et de l'article 8 de la loi du 14 juin 1854,
dans les cas où les conseils municipaux ont
émis leur avis sur l'option à faire entre les
instituteurs laïques et les instituteurs congré-
ganiste.
L'Assemblée nationale est saisie de plusieurs
propositions relatives aux conseils d'instruction
publique et à la nomination des instituteurs.
Je prépare moi-même sur ces parties essen¬
tielles de notre législation un projet de loi que
je suis dans l'intention de soumettre à l'As¬
semblée.
En présence de ces projets divers, j'aurais
désiré qu'on pût attendre la décision de l'auto¬
rité souveraine sur les difficultés qui m'étaient
soumises. Mais tout retard aggraverait une
situation déjà difficile. Sur cette importante
questions de l'option entre laïques et congré-
ganbtes, l'administration de l'Empire n'a laissé
aucune jurisprudence.
Je crois donc devoir demander aux lois exis- j
tantes, en attendant la solution législative, une
jurisprudence qui puisse donner aux conseils
muricipaux toute facilité pour exprimer leur
avis, en même temps qu'elle assure aux intérêts
de l'enseignement, directement en cause, la
protection efficace du conseil départemental.
Aux termes de l'article 4 du décret-loi du
9 mars 1852 et de l'article 8 de la loi du 14
juin 1854, le préfet nomme les instituteurs
communaux, les « conseils municipaux en¬
tendus. »
La circulaire ministérielle du 3 avril 1852 a
fait connaître que par ces mots « les conseils
municipaux entendus», le législateur a voulu
dire que le conseil municipal devait être mis
en demeure de déclarer s'il désirait que la di¬
rection de son école fût confiée à un instituteur
laïque où à un instituteur congréganiste. Plus
tard, à la date du 2 mars 1853, une nouvelle
circulaire dispose que les recteurs peuvent
déplacer les instituteurs ou opérer entre eux
des mutations « sans être tenus de prendre
l'avis des conseils municipaux. » .Dès lors, les
assemblées communales n'étaient plus appelées
à exprimer leur avis sur l'option entre laïques
etùongréganistes que dans le cas de démission,
révocation ou décès.
Telle a été, en effet, la jurisprudence suivie
jusque dans les dernières années du régime
déchu,etconfîrmée par unavisdu Sénat, (séan¬
ce du 8 mai 1862), avis qui devient l'occa¬
sion et le fondement des dispositions de la cir¬
culaire ministérielle du 12 juillet delà même
année.
Cette modifications, qui ramenait aux plus
étroites limites la faculté d'option des conseils
municipaux, provoqua des réclamations. On fit
remarquer qu'en restreignant aux seuls cas de
vacances d'emplois l'avis à émettre sur l'option,
on permettait aux préfets aussi bien qu'aux
supérieurs des congrégations, de perpétuer
dans une école communale une catégorie d'ins¬
tituteurs, contrairememt à la volonté des
populations.
L'administration de l'instruction publique
jugea sans doute que l'observation était fondée
et l'inconvénient grave, puisqu'elle admit dans
les dernières années de l'Empire que, pour
certains cas, le conseil municipal pourrait for¬
muler son avis, lors-même qu'il n'y aurait pas
vacance d'emplois. On exigea seulement une
enquête spéciale destinée à établir que le vœu
du conseil était bien le vœu de la population.
Le ministre se réservait la décision. C'était faire
de cette décision la seule loi, en dépit de la
volonté expresse du législateur, qui avait voulu
décentraliser tout ce quia rapport à la nomi¬
nation des instituteurs publics.
Ces hésitations, ces changements brusques
dans la jurisprudence, en matière si délicate,
devaient produire de fâcheuses conséquences
pendant la période troublée que nous venons
de traverser. Il faut rendre cette justice aux
municipalités issues du suffrage universel,
qu'elles se sont montrées presque partout très-
prudentes, très-réservées. Mais un certain
nombre de commissions municipales ont voulu
immédiatement trancher elles-mêmes, de leur
propre autorité, cette difficile question de l'op¬
tion entre laïques et congréganites. On a vu se
produire alors les regrettables effets de la con¬
fusion des pouvoirs que le gouvernement de
l'Empire avait créés.
Des instituteurs ont été expulsés dans les
vingt-quatre heures sans que l'autorité univer¬
sitaire eût été prévenue ; on n'a tenu compte
ni des engagements pris, ni des intérêts sco¬
laires, ni même des intérêts financiers des
communes. Des décisions municipales ayant
été mises à exécution contrairement à des
dispositions testamentaires sanctionnées par
l'Etat et obligatoires pour les villes, les inté¬
ressés n'ont eu de recours que devant la juri¬
diction civile.
Enfin, par un effet plus déplorable encore
de ces mesures illégales, l'opinion des familles
n'étant pas partout conforme aux volontés des
municipalités, les élèves n'ont point fréquenté
les nouvelles écoles brusquement substituées
aux anciennes ; l'école publique a été désertée,
au grand détriment de l'enseignement popu¬
laire.
Il est indispensable qu'une règle soit établie,
qu'elle soit connue de tous, respectée de tous.
Cette règle, jusqu'au jour où le législateur aura
de nouveau parlé, ne peut se trouver que dans
une interprétation libérale, mais exacte, de la
loi telle qu'elle subsiste encore.
La loi actuelle confère aux préfets la nomi¬
nation des instituteurs publics ; mais la loi veut
aussi que le conseil municipal soit entendu sur
le choix à faire entre les instituteurs laïques et
les congréganistes ; il faut que cet avis du con¬
seil municipal puisse être émis dans les condi¬
tions qui garantissent à la fois les intérêts de»
maîtres et ceux de l'école. La décision, dans
tous les cas appartient au préfet.
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