Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-10-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 octobre 1871 15 octobre 1871
Description : 1871/10/15 (A8,N41). 1871/10/15 (A8,N41).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535451424
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) ABONNEMENT : "
Monde : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un aiv, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Taris,
'de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 41
Dimancho, 15 octobre 1871.
PRIX DES INSERTIONS I
Anhoncea judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , I imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mns Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
a Marvejols ; LOMBARD, à Fiorac.
Mende, le 15 octobre 1871.
Les bonapartistes ont souvent parlé d'une dé¬
pêche que le czar aurait adressée à Napoléon
III, au début de la guerre de 1870, pour lui
déclarer que la Russie garantissait à la France,
en tout état de cause, l'intégrité de son terri¬
toire. « Si nous avons perdu deux provinces,
nous ne devions donc pas accuser de notre mal¬
heur l'homme qui a capitulé à Sedan ; toute la
faute retombait sur le gouvernement du 4 sep¬
tembre, qui avait changé les dispositions de la
Russie à notre égard. » L'invraissemblance de
cette nouvelle avait apparu d'abord à tous les
gens sérieux qui comparaient la grandeur des
efforts et des ambitions de notre ennemi, avec
la grandeur de nos revers sur le Rhin et à Se¬
dan. On répondait, avec raison, aux bonapartis¬
tes, que si le czar avait fait une promesse quel¬
conque à Napoléon III, c'est qu'il ne connais¬
sait pas à cette époque l'incapacité des hom¬
mes de l'empire, et, qu'avec la meilleure volon¬
té, il lui eût été impossible, après Sedan, de
tenir les promesses qu'il aurait faites. Les gou¬
vernements comme les hommes, n'accordent en
général leur protection qu'à la condition de
trouver dans celui qu'ils obligent quelque talent
ou quelque force, et l'on ne prend la défense
du plus faible, qu'autant que celui-ci ne s'est
pas jeté, par sa faute, dans une situation ou
trop désespérée ou trop déshonorante. Après
Sedan, Wissembourg et Forbach, la chute de
l'Empire n'était-elle pas trop profonde pour
que la Russie voulût encore lui tendre la main ?
Ce raisonnement suffisait pour montrer com¬
bien étaient vains les regrets que les hommes
de l'Empire exprimaient après la révolution du
4 septembre, mais voici qu'un journal bonapar¬
tiste prouve aujourd'hui, pièces en main, que
la dépêche du czar à Napoléon III n'a jamais
existé.
L'Ordre publie une lettre de l'impératrice
Eugénie, datée de Hastings, 13 septembre
1870 à l'empereur de Russie, de laquelle il ré¬
sulte que le czar n'avait pas adressé de dépêche
à Napoléon III, et qu'il n'avait pris aucun en¬
gagement envers la France. Cette lettre datée
dû 13 septembre, c-est-à-dire neuf jours après
la chute de l'Empiré, n'a pas d'autre but, en
effet, que de demander à l'empereur de Russie
cette protection qu'il avait, disait-on, promise
d'avance au gouvernement impérial. S'il y
avait eu une dépêche quelconque du cabinet de
Saint-Pétersbourg, l'impératrice Eugénie au¬
rait eu sans nul doute connaissance de cette dé¬
pêche, et elle en aurait parlé, elle y aurait ap¬
puyé, elle s'en serait prévalue avec raison dans
la lettre qu'elle adressait, le 13 septembre, à
l'empereur de Russie. Il n'y a rien de tel dans
la lettre que l'Ordre nous présente. En dehors
des compliments d'usage, nous n'y trouvons
que cette phrase banale dont il est facile de
comprendre toute l'inanité, pour peu qu'on ait
quelquefois jeté les yeux sur les lettres et les dé¬
pêches des diplomates: « Si j'ai bien compris
les rapports adressés par votre ambassadeur, le
général Fleurv, Votre Majesté écartait à priori
l'idée éventuelle du démembrement de la Fran¬
ce. » Il n'y a donc pas eu de dépêche du czar,
mais de simples rapports de notre ambassadeur,
et l'impératrice Eugénie n'est pas certaine d'ail¬
leurs de les avoir parfaitement compris. Le gé¬
néral Fleury, dans ses rapports, rendait compte
sans doute des conversatiions qu'il avait eues
avec le czar, conversations polies, courtoises et
vagues, comme il arrive toujours en ces occa¬
sions, et le général s'exprimait en termes si peu
clairs, que la chancellerie française n'a pas su
en apprécier exactement le sens. Et voilà le seul
fondement de l'alliance russe! Voilà la pièce la
plus forte que les bonapartistes aient à nous
présenter l Et c'es sur la foi de tels rapports,
que Napoléon III s'est engagé sans préparatifs
et sans munitions, dans la guerre de 1870, per¬
suadé que la Russie allait lui donner la main I
Nous avions déjà découvert beaucoup de
preuves de la légèreté des hommes d'Etat de
l'Empire : il était réserve à M. Duvernois de
nous fournir si légèrement ce nouveau témoi¬
gnage de l'incurie de son gouvernement.
Si les bonapartistes ont à cœur de nous pré¬
senter une défense sérieuse, ils devront trouver
d'autres documents. Jusqu'à présent, ils ont
rejeté toutes les fautes du gouvernement impé¬
rial sur l'ineptie des généraux de l'Empire, sur
la mauvaise organisation des comités militaires,
ou sur les accidents de la campagne; nous ne
croyons pas que ces arguments exerce'nt une
influence quelconque sur l'esprit public. Lors¬
que les bonapartistes veulent aller au fond des
choses, ils accusent alors la France et la na¬
tion entière d'avoir trahi l'empereur. Nous ne
croyons pas que cet argument ait beaucoup
plus de chance de succès que les premiers. Il
prouve seulementque la nation, fatiguée d'une
longue tyrannie, a voulu rompre pour toujours
avec les traditions qui avait failli la perdre.
h. depasse.
L'Avenir national.
ALSACE ET LORRAINE.
Strasbourg. 30 septembre.
L'anniversaire douloureux de la capitula¬
tion de Strasbourg a été célébré avant-hier à
la cathédrale de Strasbourg., Ce ne pouvait
être qu'un anniversaire de deuil et de larmes.
Uu service divin pour les bourgeois tombés
sous les obus prussiens et badois pendant le
bombardement a amené, sous la vieille basi¬
lique gothique , mutilée , elle aussi, par les
vandales du dix-neuvième siècle , une foule
immense! J'y ai vu des . juifs et des protes¬
tants en grand nombre. Les femmes étaient
toutes vêtues de noir et tous les hommes por¬
taient un crêpe. La triste cérémonie s'est ac¬
complie avec une dignité et une grandeur qui
font voir à nos conquérants que les senti¬
ments patriotiques des Alsaciens ne sont pas
de simples mouvements de colère ou de dé¬
pit. Ils constatent eux-mêmes, qu'au bout
d'un an d'occupation , la germanisation de
leurs frères d'Alsace-Lorraine n'a pas fait un
seul pas. C'est toujours les mêmes mépris , lé
même dédain.
La Strassburger Zeitung comprend bien que
là est l'écueil, et elle s'efforce sans cesse de
prouver que tout va pour le mieux. Aujour¬
d'hui encore dans son numéro du 30 septem¬
bre, elle se fait écrire de Berlin les choses
les plus rassurantes sur l'œuvre d'assimilation.
Elle s'évertue dans cet article à détruire dans
l'esprit de nos Alsaciens cette idée : « Que
l'état actuel n'est que transitoire et , que tôt
ou tard, ils retourneront à la France. » Cette
idée est en effet l'idée fixe des Alsaciens. C'est
leur rêve, leur unique but. Aussi toutes les
insinuations de la Strassburger Zeitung ne
l'entameront en rien. Cette feuille prussienne
et officieuse aura beau nous rappeler ces pa¬
roles de Son Altesse le Chancelier Prince de
Bismark : « Qu'avec la patience allemande et
les bons traitements des Allemands on finira
par gagner le cœur des Alsacieus. »
Il est des gens dont on méprise également
et les bienfaits et les méfaits. Nous ne voulons ,
ni des bienfaits, ni des turpitudes de nos vain¬
queurs. Nous voulons redevenir Français. Et
un sentiment secret nous dit que notre vœu
se réalisera tôt ou tard , si les Allemands ont
de la patience pour faire le mal, pour nous
conquérir malgré nous , pour violenter un
million et demi d'habitans et pour chercher à
les souder de force à un état qu'ils détestent,
nous, Alsaciens et Lorrains, nous aurons
assez de patience aussi pour attendre le mo¬
ment béni des Vêpres-Alsaciennes.
En attendant, qu'ils installent leurs tribu¬
naux, qu'ils fondent nos administrations dans
le réseau administratif de l'empire , qu'ils ex¬
pulsent ou emprisonnent arbitrairement tout
ce qui a le cœur français et qui le manifeste ,
rien n'y fera.
L'empire allemand du nord s'est mis au
flanc une Venise à laquelle elle renoncera tôt
ou lard, par la force des choses, comme l'em¬
pire allemand autrichien a renoncé à la Venise
de l'Adriatique.
Donc nous aussi nous disons : Patience !
Patience !
L'Alsace, au point de vue postal , avait été
traitée jusqu'à ce jour comme un pays séparé
autonome , ayant ses timbres-poste à lui. La
Strassburg-Zcitung nous apprend aujourd'hui
30 septembre , qu'à partir du 1er janvier
prochain le service postal d'Alsace-Lorraine
sera fondu daus le service postal de l'empire
allemand , et nous collerons sur nos lettres
des timbres avec l'aigle prussienne dessus.
Les voilà donc évanouis les beaux rêves
d'autonomie que M. de Bismark a fait miroiter
à nos yeux , et auxquels , il y a quelques mois
à peine, les niais se sont laissé prendre.
(Mouvement.)
A Metz , le drapeau français flotte toujours
au haut de la flèche de la cathédrale, attestant
que Metz française ne cessera pas de rester
française malgré les Prussiens ; d'un autre
côté, le maire de cette ville marie avec l'écharpe
tricolore. Répondant aux observations du pré¬
fet prussien : « J'ai un an, dit-il, pour opter
sur ma nationalité. »
NOUVELLES LOCALES.
On nous adresse la lettre suivante :
Chanac , le 9 octobre 1811.
A if. le Rédacteur du Moniteur de la Lozère.
Monsieur ,
Je m'empresse de vous donner le résultat de
notre élection pour le conseil général.
M. Roufïïac, maire de Chanac, a été nommé
sur 1,133 électeurs inscrits et 746 votants,
par 743 suffrages, déduction faite de 2 bulle¬
tins nuls et 1 attribué à M. Brun de Villeret.
Le soir même de l'élection , il y a eu , en
l'honneur de notre digne représentant, de
grandes réjouissances au chef-lieu du canton.
Une magnifique allée , composée d'arbres ver¬
doyants couronnés de lanternes vénitiennes ,
traversait toutes les rues de la ville , tout le
long de cette allée , avait lieu de bals publics.
Un splendide feu de joie dressé sur la place du
Dôme , à côté de l'ancien château épiscopal, a
enfin couronné la fête.
Voici les quelques paroles qui ont été adres¬
sées par le peuple à notre représentant :
| « M. le maire et conseiller général.
» Après de longs jours de tristesse et de
malheurs, qu'il nous soit permis, aujourd'hui,
de nous livrer aux transports d'une légitime al¬
légresse ! Nous sommes fiers de pouvoir vous
exprimer toute la joie dont nos cœurs sont
inondés. Ma langue est incapable de vous faire
comprendre tout le bonheur que nous éprou¬
vons , les doux sentiments qui animent en ce
moment toute la population du canton au sujet
de votre élection. La voix des électeurs qui
m'entourent sera plus éloquente que la mienne;
j'entends déjà'sortir de leurs poitrines ces mots :
Vive M. Rouffiac ! Vive notre maire ! Vive celui
que nous nous sommes choisis pour nous re¬
présenter digném'entfau conseil général I Vive
celui qui par son honorabilité, par son aménité
et sa bonté sans bornes a su régner sur tous les
cœurs. Que le Ciel nous le conserve longtemps
et daigne lui prodiguer toutes ses bénédictions 1
Agréez, etc.
ÉLECTIONS DU 8 OCTOBRE 1871.
Nous sommes heureux de donner à nos lec¬
teurs les noms des candidats qui ont été élus
et les suffrages qu'ils ont obtenus ,
au conseil général :
Cantons. Candidats.
Saint-Amans De Larque
Le Bleymard Chevalier
Voix.
782
919
Châteauneuf
Bonnet
974
Grandrieu
Baffle
593
Langogne
De Colombet •
1310
Mende
Monteils
1726
Villefort
De Chambrun
1144
Aumont
Portai
887
La Canourgue
André
706
Chanac
Rouffiac
743
St-Chély-d'Apcher
Roussel
1030
Fournels
ballotaqe
St-Germain-du-Teii
Constans
760
Le Malzieu
Brun de Villeret
858
Marvejols
D'Espinassoux
1315
Nasbinals
De Framond
561
Serverelte
De Moré
572
Barre
De Campredon
614
Sainte-Enimie
Del tour
607
Fiorac
Teissonnière
1065
Sl-Germain-de-Calb
. Valcroze
1088
Massegros
Vors
217
Meyrueis
Joly
527
Pont-de-Montvert
Pan tel
878
au conseil
d'arrondissement :
Saint-Amans
Trousselier
1193
Le Bleymard
Bouvière
916
Châteauneuf
Sérodes
945
Grandrieu
pas de candidats
Langogne
j Pagès
j Crouzet
1225
1205
Mende
I Barbot
Martinet
1633
1618
Villefort
Couderc
930
Aumont
Reversât
570,
La Canourgue
Abinal
1263
Cnanac
pas d'élection
St-Chély-d'Apcher
Gâche
1022
Fournels
pas d'élection
St-Germain-du-Teil Reversât
866
Le Ma'zieu
Vialard
854
Marvejols
Talansier
1217
Nasbinals.
Saltel
556
Serverette
Vincens
663
Barre
pas de résultat
741
Sainte-Enimie
Monginoux
Fiorac
Couderc
1126
St-Germain-de-C. j
Combet
Mazauric
1238
1237
Massegros
Sarrouy
419
Meyrueis
Duclaux
415
Pont-de-Montvërt
Albaric
803
Mercredi dernier ,11 du courant, une par¬
tie de la population de cette ville s'était mise
sur pied pour assister au départ d'un troi¬
sième détachëmeut du 50e de ligne en garni¬
son à Mende, qui doit se rendre à Mustapha
(Afrique)!
Ce détachement'composé de 154 hommes,
conduit par un capitaine et un adjudant, était
précédé de la musique de ce régiment, qui a
fait le charme des habitants de cette ville , em¬
pressés d'assister au belles symphonies qu'elle
faisait entendre sur le perron du palais de
justice , le jeudi et le dimanche de chaque
semaine.
Une retraite aux flambeaux, admirablement
exécutée la veille dans les différents quartiers
de la ville , avait attiré la majeure partie de la
population, jalouse d'entendre les adieux des
musiciens.
De la conservation des raisins. — Une
découverte des plus importantes,— qui en
a moins cependant que celle des applications
diverses de l'électricité et de la vapeur, — a
passé presque inaperçue dans le monde horti¬
cole. Je veux parler du procédé de conser¬
vation des raisins de M. Rose-Charmeux.
Depuis longues années, l'habile cultivateur
de Thomery possédait un secret de conserva¬
tion qui ne lui était garanti par aucun brevet.
Il exposait de beaux chasselas aux mois de
mars et avril, presque aussi frais que ceux du
mois "d'octobre. Chacun s'inquiétait, deman¬
dait, cherchait le secret; mais M. de Char-
meux de répondre : C'est ma propriété, et j'en
fais mon profit. » Je trouve la chose très na-
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) ABONNEMENT : "
Monde : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un aiv, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Taris,
'de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 41
Dimancho, 15 octobre 1871.
PRIX DES INSERTIONS I
Anhoncea judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , I imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mns Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
a Marvejols ; LOMBARD, à Fiorac.
Mende, le 15 octobre 1871.
Les bonapartistes ont souvent parlé d'une dé¬
pêche que le czar aurait adressée à Napoléon
III, au début de la guerre de 1870, pour lui
déclarer que la Russie garantissait à la France,
en tout état de cause, l'intégrité de son terri¬
toire. « Si nous avons perdu deux provinces,
nous ne devions donc pas accuser de notre mal¬
heur l'homme qui a capitulé à Sedan ; toute la
faute retombait sur le gouvernement du 4 sep¬
tembre, qui avait changé les dispositions de la
Russie à notre égard. » L'invraissemblance de
cette nouvelle avait apparu d'abord à tous les
gens sérieux qui comparaient la grandeur des
efforts et des ambitions de notre ennemi, avec
la grandeur de nos revers sur le Rhin et à Se¬
dan. On répondait, avec raison, aux bonapartis¬
tes, que si le czar avait fait une promesse quel¬
conque à Napoléon III, c'est qu'il ne connais¬
sait pas à cette époque l'incapacité des hom¬
mes de l'empire, et, qu'avec la meilleure volon¬
té, il lui eût été impossible, après Sedan, de
tenir les promesses qu'il aurait faites. Les gou¬
vernements comme les hommes, n'accordent en
général leur protection qu'à la condition de
trouver dans celui qu'ils obligent quelque talent
ou quelque force, et l'on ne prend la défense
du plus faible, qu'autant que celui-ci ne s'est
pas jeté, par sa faute, dans une situation ou
trop désespérée ou trop déshonorante. Après
Sedan, Wissembourg et Forbach, la chute de
l'Empire n'était-elle pas trop profonde pour
que la Russie voulût encore lui tendre la main ?
Ce raisonnement suffisait pour montrer com¬
bien étaient vains les regrets que les hommes
de l'Empire exprimaient après la révolution du
4 septembre, mais voici qu'un journal bonapar¬
tiste prouve aujourd'hui, pièces en main, que
la dépêche du czar à Napoléon III n'a jamais
existé.
L'Ordre publie une lettre de l'impératrice
Eugénie, datée de Hastings, 13 septembre
1870 à l'empereur de Russie, de laquelle il ré¬
sulte que le czar n'avait pas adressé de dépêche
à Napoléon III, et qu'il n'avait pris aucun en¬
gagement envers la France. Cette lettre datée
dû 13 septembre, c-est-à-dire neuf jours après
la chute de l'Empiré, n'a pas d'autre but, en
effet, que de demander à l'empereur de Russie
cette protection qu'il avait, disait-on, promise
d'avance au gouvernement impérial. S'il y
avait eu une dépêche quelconque du cabinet de
Saint-Pétersbourg, l'impératrice Eugénie au¬
rait eu sans nul doute connaissance de cette dé¬
pêche, et elle en aurait parlé, elle y aurait ap¬
puyé, elle s'en serait prévalue avec raison dans
la lettre qu'elle adressait, le 13 septembre, à
l'empereur de Russie. Il n'y a rien de tel dans
la lettre que l'Ordre nous présente. En dehors
des compliments d'usage, nous n'y trouvons
que cette phrase banale dont il est facile de
comprendre toute l'inanité, pour peu qu'on ait
quelquefois jeté les yeux sur les lettres et les dé¬
pêches des diplomates: « Si j'ai bien compris
les rapports adressés par votre ambassadeur, le
général Fleurv, Votre Majesté écartait à priori
l'idée éventuelle du démembrement de la Fran¬
ce. » Il n'y a donc pas eu de dépêche du czar,
mais de simples rapports de notre ambassadeur,
et l'impératrice Eugénie n'est pas certaine d'ail¬
leurs de les avoir parfaitement compris. Le gé¬
néral Fleury, dans ses rapports, rendait compte
sans doute des conversatiions qu'il avait eues
avec le czar, conversations polies, courtoises et
vagues, comme il arrive toujours en ces occa¬
sions, et le général s'exprimait en termes si peu
clairs, que la chancellerie française n'a pas su
en apprécier exactement le sens. Et voilà le seul
fondement de l'alliance russe! Voilà la pièce la
plus forte que les bonapartistes aient à nous
présenter l Et c'es sur la foi de tels rapports,
que Napoléon III s'est engagé sans préparatifs
et sans munitions, dans la guerre de 1870, per¬
suadé que la Russie allait lui donner la main I
Nous avions déjà découvert beaucoup de
preuves de la légèreté des hommes d'Etat de
l'Empire : il était réserve à M. Duvernois de
nous fournir si légèrement ce nouveau témoi¬
gnage de l'incurie de son gouvernement.
Si les bonapartistes ont à cœur de nous pré¬
senter une défense sérieuse, ils devront trouver
d'autres documents. Jusqu'à présent, ils ont
rejeté toutes les fautes du gouvernement impé¬
rial sur l'ineptie des généraux de l'Empire, sur
la mauvaise organisation des comités militaires,
ou sur les accidents de la campagne; nous ne
croyons pas que ces arguments exerce'nt une
influence quelconque sur l'esprit public. Lors¬
que les bonapartistes veulent aller au fond des
choses, ils accusent alors la France et la na¬
tion entière d'avoir trahi l'empereur. Nous ne
croyons pas que cet argument ait beaucoup
plus de chance de succès que les premiers. Il
prouve seulementque la nation, fatiguée d'une
longue tyrannie, a voulu rompre pour toujours
avec les traditions qui avait failli la perdre.
h. depasse.
L'Avenir national.
ALSACE ET LORRAINE.
Strasbourg. 30 septembre.
L'anniversaire douloureux de la capitula¬
tion de Strasbourg a été célébré avant-hier à
la cathédrale de Strasbourg., Ce ne pouvait
être qu'un anniversaire de deuil et de larmes.
Uu service divin pour les bourgeois tombés
sous les obus prussiens et badois pendant le
bombardement a amené, sous la vieille basi¬
lique gothique , mutilée , elle aussi, par les
vandales du dix-neuvième siècle , une foule
immense! J'y ai vu des . juifs et des protes¬
tants en grand nombre. Les femmes étaient
toutes vêtues de noir et tous les hommes por¬
taient un crêpe. La triste cérémonie s'est ac¬
complie avec une dignité et une grandeur qui
font voir à nos conquérants que les senti¬
ments patriotiques des Alsaciens ne sont pas
de simples mouvements de colère ou de dé¬
pit. Ils constatent eux-mêmes, qu'au bout
d'un an d'occupation , la germanisation de
leurs frères d'Alsace-Lorraine n'a pas fait un
seul pas. C'est toujours les mêmes mépris , lé
même dédain.
La Strassburger Zeitung comprend bien que
là est l'écueil, et elle s'efforce sans cesse de
prouver que tout va pour le mieux. Aujour¬
d'hui encore dans son numéro du 30 septem¬
bre, elle se fait écrire de Berlin les choses
les plus rassurantes sur l'œuvre d'assimilation.
Elle s'évertue dans cet article à détruire dans
l'esprit de nos Alsaciens cette idée : « Que
l'état actuel n'est que transitoire et , que tôt
ou tard, ils retourneront à la France. » Cette
idée est en effet l'idée fixe des Alsaciens. C'est
leur rêve, leur unique but. Aussi toutes les
insinuations de la Strassburger Zeitung ne
l'entameront en rien. Cette feuille prussienne
et officieuse aura beau nous rappeler ces pa¬
roles de Son Altesse le Chancelier Prince de
Bismark : « Qu'avec la patience allemande et
les bons traitements des Allemands on finira
par gagner le cœur des Alsacieus. »
Il est des gens dont on méprise également
et les bienfaits et les méfaits. Nous ne voulons ,
ni des bienfaits, ni des turpitudes de nos vain¬
queurs. Nous voulons redevenir Français. Et
un sentiment secret nous dit que notre vœu
se réalisera tôt ou tard , si les Allemands ont
de la patience pour faire le mal, pour nous
conquérir malgré nous , pour violenter un
million et demi d'habitans et pour chercher à
les souder de force à un état qu'ils détestent,
nous, Alsaciens et Lorrains, nous aurons
assez de patience aussi pour attendre le mo¬
ment béni des Vêpres-Alsaciennes.
En attendant, qu'ils installent leurs tribu¬
naux, qu'ils fondent nos administrations dans
le réseau administratif de l'empire , qu'ils ex¬
pulsent ou emprisonnent arbitrairement tout
ce qui a le cœur français et qui le manifeste ,
rien n'y fera.
L'empire allemand du nord s'est mis au
flanc une Venise à laquelle elle renoncera tôt
ou lard, par la force des choses, comme l'em¬
pire allemand autrichien a renoncé à la Venise
de l'Adriatique.
Donc nous aussi nous disons : Patience !
Patience !
L'Alsace, au point de vue postal , avait été
traitée jusqu'à ce jour comme un pays séparé
autonome , ayant ses timbres-poste à lui. La
Strassburg-Zcitung nous apprend aujourd'hui
30 septembre , qu'à partir du 1er janvier
prochain le service postal d'Alsace-Lorraine
sera fondu daus le service postal de l'empire
allemand , et nous collerons sur nos lettres
des timbres avec l'aigle prussienne dessus.
Les voilà donc évanouis les beaux rêves
d'autonomie que M. de Bismark a fait miroiter
à nos yeux , et auxquels , il y a quelques mois
à peine, les niais se sont laissé prendre.
(Mouvement.)
A Metz , le drapeau français flotte toujours
au haut de la flèche de la cathédrale, attestant
que Metz française ne cessera pas de rester
française malgré les Prussiens ; d'un autre
côté, le maire de cette ville marie avec l'écharpe
tricolore. Répondant aux observations du pré¬
fet prussien : « J'ai un an, dit-il, pour opter
sur ma nationalité. »
NOUVELLES LOCALES.
On nous adresse la lettre suivante :
Chanac , le 9 octobre 1811.
A if. le Rédacteur du Moniteur de la Lozère.
Monsieur ,
Je m'empresse de vous donner le résultat de
notre élection pour le conseil général.
M. Roufïïac, maire de Chanac, a été nommé
sur 1,133 électeurs inscrits et 746 votants,
par 743 suffrages, déduction faite de 2 bulle¬
tins nuls et 1 attribué à M. Brun de Villeret.
Le soir même de l'élection , il y a eu , en
l'honneur de notre digne représentant, de
grandes réjouissances au chef-lieu du canton.
Une magnifique allée , composée d'arbres ver¬
doyants couronnés de lanternes vénitiennes ,
traversait toutes les rues de la ville , tout le
long de cette allée , avait lieu de bals publics.
Un splendide feu de joie dressé sur la place du
Dôme , à côté de l'ancien château épiscopal, a
enfin couronné la fête.
Voici les quelques paroles qui ont été adres¬
sées par le peuple à notre représentant :
| « M. le maire et conseiller général.
» Après de longs jours de tristesse et de
malheurs, qu'il nous soit permis, aujourd'hui,
de nous livrer aux transports d'une légitime al¬
légresse ! Nous sommes fiers de pouvoir vous
exprimer toute la joie dont nos cœurs sont
inondés. Ma langue est incapable de vous faire
comprendre tout le bonheur que nous éprou¬
vons , les doux sentiments qui animent en ce
moment toute la population du canton au sujet
de votre élection. La voix des électeurs qui
m'entourent sera plus éloquente que la mienne;
j'entends déjà'sortir de leurs poitrines ces mots :
Vive M. Rouffiac ! Vive notre maire ! Vive celui
que nous nous sommes choisis pour nous re¬
présenter digném'entfau conseil général I Vive
celui qui par son honorabilité, par son aménité
et sa bonté sans bornes a su régner sur tous les
cœurs. Que le Ciel nous le conserve longtemps
et daigne lui prodiguer toutes ses bénédictions 1
Agréez, etc.
ÉLECTIONS DU 8 OCTOBRE 1871.
Nous sommes heureux de donner à nos lec¬
teurs les noms des candidats qui ont été élus
et les suffrages qu'ils ont obtenus ,
au conseil général :
Cantons. Candidats.
Saint-Amans De Larque
Le Bleymard Chevalier
Voix.
782
919
Châteauneuf
Bonnet
974
Grandrieu
Baffle
593
Langogne
De Colombet •
1310
Mende
Monteils
1726
Villefort
De Chambrun
1144
Aumont
Portai
887
La Canourgue
André
706
Chanac
Rouffiac
743
St-Chély-d'Apcher
Roussel
1030
Fournels
ballotaqe
St-Germain-du-Teii
Constans
760
Le Malzieu
Brun de Villeret
858
Marvejols
D'Espinassoux
1315
Nasbinals
De Framond
561
Serverelte
De Moré
572
Barre
De Campredon
614
Sainte-Enimie
Del tour
607
Fiorac
Teissonnière
1065
Sl-Germain-de-Calb
. Valcroze
1088
Massegros
Vors
217
Meyrueis
Joly
527
Pont-de-Montvert
Pan tel
878
au conseil
d'arrondissement :
Saint-Amans
Trousselier
1193
Le Bleymard
Bouvière
916
Châteauneuf
Sérodes
945
Grandrieu
pas de candidats
Langogne
j Pagès
j Crouzet
1225
1205
Mende
I Barbot
Martinet
1633
1618
Villefort
Couderc
930
Aumont
Reversât
570,
La Canourgue
Abinal
1263
Cnanac
pas d'élection
St-Chély-d'Apcher
Gâche
1022
Fournels
pas d'élection
St-Germain-du-Teil Reversât
866
Le Ma'zieu
Vialard
854
Marvejols
Talansier
1217
Nasbinals.
Saltel
556
Serverette
Vincens
663
Barre
pas de résultat
741
Sainte-Enimie
Monginoux
Fiorac
Couderc
1126
St-Germain-de-C. j
Combet
Mazauric
1238
1237
Massegros
Sarrouy
419
Meyrueis
Duclaux
415
Pont-de-Montvërt
Albaric
803
Mercredi dernier ,11 du courant, une par¬
tie de la population de cette ville s'était mise
sur pied pour assister au départ d'un troi¬
sième détachëmeut du 50e de ligne en garni¬
son à Mende, qui doit se rendre à Mustapha
(Afrique)!
Ce détachement'composé de 154 hommes,
conduit par un capitaine et un adjudant, était
précédé de la musique de ce régiment, qui a
fait le charme des habitants de cette ville , em¬
pressés d'assister au belles symphonies qu'elle
faisait entendre sur le perron du palais de
justice , le jeudi et le dimanche de chaque
semaine.
Une retraite aux flambeaux, admirablement
exécutée la veille dans les différents quartiers
de la ville , avait attiré la majeure partie de la
population, jalouse d'entendre les adieux des
musiciens.
De la conservation des raisins. — Une
découverte des plus importantes,— qui en
a moins cependant que celle des applications
diverses de l'électricité et de la vapeur, — a
passé presque inaperçue dans le monde horti¬
cole. Je veux parler du procédé de conser¬
vation des raisins de M. Rose-Charmeux.
Depuis longues années, l'habile cultivateur
de Thomery possédait un secret de conserva¬
tion qui ne lui était garanti par aucun brevet.
Il exposait de beaux chasselas aux mois de
mars et avril, presque aussi frais que ceux du
mois "d'octobre. Chacun s'inquiétait, deman¬
dait, cherchait le secret; mais M. de Char-
meux de répondre : C'est ma propriété, et j'en
fais mon profit. » Je trouve la chose très na-
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