Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-09-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 septembre 1871 10 septembre 1871
Description : 1871/09/10 (A8,N36). 1871/09/10 (A8,N36).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545676n
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
DE LA LOZÈRE.
JOURNAL DE L'UNION REPUBLICAINE.
prix d'abonnement :
Mende : an an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
11AVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BDLLIER et C1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 36
Diixiatiolio, ÎO sopteixiibr*e 1871.
prix des insertions 1
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M*1' Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
à Marvejols; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 10 septembre 1871.
Prorogation des pouvoirs de M. Thiers.
Voici le texte complet du décret qui a été
voté le 31 août par l'Assemblée nationale et
qui nomme M. Thiers président de la Répu¬
blique.
L'Assemblée nationale ,
Considérant qu'elle a le droit d'user du
pouvoir constituant, attribut essentiel de la
souveraineté dont elle est investie, et que les
devoirs impérieux que tout d'abord elle a dû
s'imposer et qui sont encore loin d'être accom¬
plis, l'ont seuls empêchée jusqu'ici d'user de
ce pouvoir.
Considérant que jusqu'à l'établissement des
institutions définitives du pays , il importe
aux besoins du travail, aux intérêts du com¬
merce, au développement de l'industrie, que
nos institutions provisoires prennent aux
yeux de tous, sinon cette stabilité qui est
l'œuvre du temps, du moins celle que peuvent
assurer l'accord des volontés et l'apaisement
des partis;
Considérant qu'un nouveau titre, une appel¬
lation plus précise, sans rien changer au fond
des choses, peut avoir cet effet de mettre mieux
en évidence l'intention de l'Assemblée de con¬
tinuer franchement l'essai loyal commencé à
Bordeaux ;
Que la prorogation des fonctions conférées
au chef du pouvoir exécutif, limitée désormais
à la durée des travaux de l'Assemblée, dégage
ces fonctions de ce qu'elles semblent avoir
d'instable et de précaire, sans que les droits
souverains de l'Assemblée nationale en souf¬
frent la moindre atteinte, puisque, dans tous
les cas, la décision suprême appartient à l'As¬
semblée, et qu'un ensemble de garanties nou¬
velles vient assurer le maintien de ces princi¬
pes parlementaires, tout à la fois la sauvegarde
et l'honneur du pays;
Prenant, d'ailleurs, en considération les
services éminents rendus au pays, depuis six
mois, par M. Thiers, et les garanties que pré¬
sente la durée du pouvoir qu'il tient de l'As¬
semblée.
Décrète :
Art. 1er. — Le chef du pouvoir exécutif
prendra le titre de Président de la République
française et continuera d'exercer, sous l'auto¬
rité de l'Assemblée nationale, tant qu'elle
n'aura pas terminé ses travanx, les fonctions
qui lui ont été déléguées par décret du 17
février 1871.
Art. 2. — Le président de la République
promulgue les lois dès qu'elles lui sont trans¬
mises par le président de l'Assemblée nationale.
Il assure et surveille l'exécution des lois.
Il réside au lieu où siège l'Assemblée.
Il est entendu par l'Assemblée nationale
toutes les fois qu'il le croit nécessaire et après
avoir informé de son intention le président de
l'Assemblée.
Il nomme et révoque les ministres. Le con¬
seil des ministres et les ministres sont respon¬
sables devant l'Assemblée.
Chacun des actes du président de la Répu¬
blique doit être contresigné par un ministre.
Art. 3. — Le président de la République est
responsable devant l'Assemblée.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêche Télégraphique.
Versailles , 2 septembre 1871, h. 30 m. du m.
Intérieur à Préfet , etc.
Mea»nge adressé hier, I" septembre par le
Président (le la République & SI. te Président
de l'Assemblée nationale, au commencement
de la séance.
Monsieur le Président ,
Mon premier message ne doit et ne peut
avoir qu'un objet. C'est de vous prier d'être
mon interprête auprès de l'Assemblée nationale
et de la remercier de l'honneur qu'elle m'a fait
en me décernant la première magistrature de
la République et surtout en me donnant un
nouveau témoignage de sa haute confiance.
S'il suffit, pour mériter cette confiance d'un
dévouement absolu aux intérêts publics, jose
dire que j'en suis digne et je remercie toutes
les parties de l'Assemblée nationale d'avoir
oublié les dissentiments qui peuvent sur quel¬
ques points les diviser pour commnniquer au
pouvoir une force grande et lui fournir ainsi
de plus grands moyens de faire le bien.
L'Assemblée peut compter qu'uni profondé-
ment à elle , uni d'intention et de durée , je
lâcherai de panser les plaies de notre grand ,
de notre cher , de notre malheureux pays et
de le rendre, le plus tôt possible libre, bien
ordonné, pacifié au dedans et au dehors,
affranchi de l'invasion, régénéré etde plus ho¬
noré, ainsi, s'il est possible des nations des
deux mondes.
Tel sera le but constant de nos efforts, et si
l'Assemblée nationale et moi parvenons à l'at¬
teindre , à en approcher du moins, nous pour¬
rons , au terme de nos travaux, nous présenter
sans crainte au pays et lui soumettre intact le
précieux dépôt qu'il nous aura confié.
En terminant ce court message , je vous
remercie, Monsieur le président, dû con¬
cours que j'ai trouvé toujours auprès de vous
et vous prie d'agréer l'expression de ma haute
et affectueuse considération.
A. THIERS.
Le gonvernement avait songé d'abord à fixer
au 18 septembre les élections pour le renou¬
vellement des conseils généraux. Mais il paraît
que les réclamations d'un grand nombre de
députés auraient fait revenir le gouvernement
sur sa première décision. Les députés de la
majorité n'auraient pas eu le temps, paraît-il ,
de préparer leurs candidatures ou celles de
leurs amis. On fixe aujourd'hui la date des
élections soit au 24 septembre, soit au 1er
octobre. Elle ne saurait à coup sûr, être repor¬
tée au delà d3 cette dernière date. Les dépar¬
tements auraient donc, en prenant l'extrême
limite, un mois encore pour se préparer à
combattre l'invasion monarchique qui va se
précipiter de Versailles sur tous les points de
la France. Nous les engageons plus que jamais
à mettre ces trente jours à profit.
La date des prochaines élections pour les
conseils généraux sera certainement une date
importante dans l'histoire de la République
française de 1870. Ces élections, si nous le
voulons, peuvent consolider définitivement la
République, en dépit de tous les efforts des
partis monarchiques coalisés contre elle. Mais
il faut, pour obtenir ce résultat, que tous les
républicains riches ou pauvres, commerçants ,
agriculteurs, ouvriers, s'intéressent à la ques¬
tion, prennent part à la lutte, obtiennent dans
les conseils généraux la place à laquelle ils ont
droit. Nous disions, il y a quelques jours, que
tous les amis de l'ordre nouveau devaient
s'entendre pour procurer aux ouvriers pauvres
que les département jugeraient dignes de leur
confiance le moyen de siéger dans les commis¬
sions parlementaires. Le Siècle adresse
aujourd'hui la même invitation à tous les amis
de la République. « Que les électeurs se
cotisent, dit-il, et fournissent aux travailleurs
le moyen de siéger gratuitement dans les con¬
seils généraux. » Il en coûtera quelques
sacrifices à chacun en particulier ; mais le
patriotisme, l'amour du pays et de la Répu¬
blique doit être assez fort pour faire trouver
ces sacrifices légers et même agréables. Les
partis monarchiques ne reculent point devant
la dépense pour assurer le triomphe de leurs
coteries : le grand parti de la France ne sau¬
rait se montrer moins zélé pour assurer l'ave¬
nir du pays et la stabilité sociale.
Jusqu'à cette époque les républicains se sont
trop peu préoccupés des conseils généraux.
Cette négligence leur a fait du tort, elle leur
en ferait bien plus maintenant que les conseils
généraux peuvent prétendre à exercer sur le
pays une influence vraiment politique. Donc à
l'œuvre l Le temps pr.esse I Que notre appel
soit "entendu partout l Affermir la République,
c'est écarter, autant qu'il dépend de la volonté
d'un peuple, toutes les chances de révolution
future. (Avenir national.)
Nous pouvons espérer à bref délai la levée
de l'état de siège dans les départements de
Seine et Seine-et-Oise. Quelques nouvellistes
fixent déjà la date du 10 courant. Je ne crois
pas que l'événement soit si prochain, et on le
fera probablement concorder avec l'évacuation
des forts de la rive droite et des départements
limitrophes par les troupes prussiennes.
Cette évacuation tant de fois annoncée pré¬
maturément va enfin avoir lieu; l'acceptation
des 100 derniers millions du troisième demi-
milliard par les autorités allemandes, ne peut
être mise en doute. On dit bien qu'elle est
subordonnée à l'adhésion de notre gouverne¬
ment aux conditions douanières apportées par
M. d'Arnim ; mais cette nouvelle paraît bien
incroyable; on aime mieux remarquer que les
formalités pour la vérification des sommes fa¬
buleuses que nous envoyons à Strasbourg sont
fort longues et fort minutieuses. C'est, en tout
cas, une affaire de quelques jours, et déjà les
symptômes les plus significatifs révèlent l'im¬
minence du départ de nos vainqueurs.
M. Pouyer-Quertier a déjà pris presque
toutes les mesures nécessaires pour le paiement
du quatrième demi milliard, mais ce paiement
ne sera effectué qu'après la conclusion des né¬
gociations relatives aux produits de l'Alsace, et
surtout après la disparition du dernier prus-
siea sur le territoire que nous venons hélas l
de racheter si chèrement de nos deniers après
l'avoir si inutilement arrosé de notie sang.
la Chambre est fort préoccupée de son or-
dredu jour. Il est probable que le projet relatif
auximpôts nouveaux pour ce qui regarde la
marine marchande va être ajourné après les
vacances.
ALSACE ET LORRAINE.
La population de Metz affirme son patriotis¬
me par tous les moyens possibles ; elle n'a avec
les allemands que des rapports forcés, et même
alori elle montre par sa froideur la répulsion
qu'is lui inspirent.
Les maisons riches et le haut commerce émi-
grert.
Les fonctionnaires allemands, civils et mili¬
taires ne sont reçus nulle part, et leurs femmes
enrtgent d'être ainsi laissées dans l'isolement.
Notre ville, jadis si animée et si brillante, est
maiatenant morne et sans mouvement. Elle ne
redeviendra ce qu'elle était que quand le joug
à jamais abhorré des Allemands aura cessé de
peser sur elle. Espérons que ce sera bientôt.
« C'est notre plus chère espérance !...
Le drapeau tricolore placé au haut de la
flèche de la cathédrale y est toujours ; on ne
trouve pas un ouvrier qui consente à l'aller
enlever.
Nous l'y retrouverons au jour de la revan¬
che l
Sur la flèche du vieux clocher,
A Metz, le drapeau tricolore,
Malgré les Prussiens, flotte encore ;
Aucun n'ose aller le chercher,
Il est le vieux drapeau français,
Trop haut pour avoir rien à craindre.
Certes, la Prusse est grande, mais
Pas encore assez pour l'atteindre.
Au commencement de la semaine dernière,
un grand et beau jeune homme se présente a.
l'hôtel de Metz, se fait vivement servir à dé¬
jeuner, se fait indiquer un tailleur où on l'ha¬
bille de pied en cap, le tout sans que l'on voie
la couleur de son argent, et finalement de¬
mande cent francs àemprunter à son hôte pour
visiter, dit-il, Metz en détail, et passer la soirée
au café-concert. La nuit venue, il s'endort du
meilleur sommeil. Le lendemain matin, arri¬
vent à l'hôtel trois gentiemens un peu effarés :
Vous avez chez vous Son Altesse Royale? di¬
sent ils à l'hôtelier.— Une Altesse l — Oui,
Son Altesse Royale le prince de Galles. Nous
savons qu'il est descendu ici. — Et c'était vrai.
Le jeune homme blond, élancé et sans façon,
était l'héritier de la couronne de la Grande Bre¬
tagne.
Strasbourg. — L'autorité allemande ,
dans un communiqué à la Gazette officielle,
s'adresse aux habitants de l'Alsace et Lor¬
raine, pour les inviter à cesser toutes dé¬
monstrations anti-prussiennes extérieures ,
tels que cris, rubans, etc.; « qui sont
souvent des causes de désordres parmi les
g enspeuraisonnables.y> Jusqu'aujourd'hui elle
a toléré et supporté avec beaucoup de patience
ces démonstrations ; mais comme la paix et
l'ordre public en souffrent, elle sera forcée de
lesempêcher àl'avenir. Suivant la même feuille,
le code pénal allemand serait introduit en
Alsace-Lorraine avant le 7 octobre. On pré¬
pare l'introduction du code de commerce.
Nous avons toujours des troubles ici. Samedi
dernier une troupe de jeunes gens, chantant
des hymnes patriotiques, a été rencontrée par
uneîpatrouille prussienne qui lui enjoignit de
se disperser. Sur le refus des jeunes gens, les
Prussiens ont fait usage de leurs armes. Plu¬
sieurs personnes ont été blessées.
Nos enfants ne sont pas contents. L'autorité
allemande, je veux dire la police prussienne ,
vient de proscrire del'étaiagedes marchands de
jouets d'enfants , (magasins Nateau Blum et
Willard jeune) les petits soldats de plomb aux
uniformes français.
o
« Nos enfants aimaient tant les soldats fran¬
çais 11! »
il
Un ecclésiastique aurait été nommé curé
cantonal àSaverne (Bas-Rhin), par l'évêque de
Strasbourg.
Le préfet prussien fait observer au direc¬
teur du cercle (sous-préfet), qui lui annonçait
cette nomination, qu'elle devait avoir l'assen¬
timent du roi Guillaume avant l'entrée en fonc¬
tions du titulaire. En conséquence, le préfet
d'ici, entre les mains duquel le curé cantonal en
question n'avait pas prêté serment, a refusé de
livrer le presbytère.
Notre préfet oublie l'instruction pour la
mise exécution de l'ordonnance du 17avril,
sur l'obligation de fréquenter les écoles. Pro¬
visoirement, l'application ne sera faite qu'aux
écoles publiques et privées, et demeure réser¬
vée, quant aux autres écoles privées, suivant
les besoins.
Notre Gazette officielle annonce avec une
simplicité touchante que, le 12 août, un
ouvrier marié, qui voulait passer en contre¬
bande une bouteille de schnaps (eau-de-vie),
fut attrapé et arrêté par un douanier.
Il paraît qu'une altercation eut lieu , au
milieu de laquelle le douanier prussien saisit
son revolver, fit feu, et l'ouvrier cessa de
vivre. Elle ajoute : c'est certes fort regretta¬
ble???
La semaine dernière nous avons eu un drame
de famille.
Un jeune officier français, de retour d'Al¬
lemagne, est venu chez sa sœur, mariée depuis
deux ans avec un officier badois, et a exigé
qu'elle se séparât de son mari.
En présence du refus de la jeune femme,
l'officier français est aller trouver son beau-
frère prussien et l'a souffleté. Un duel a eu
lieu, dans lequel l'officier français a été tué.
La pauvre jeune femme, en apprenant la
mort de son frère, se jeta par la fenêtre. On
n'a relevé qu'un cadavre.
(Le Mouvement.)
JOURNAL DE L'UNION REPUBLICAINE.
prix d'abonnement :
Mende : an an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
11AVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BDLLIER et C1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 36
Diixiatiolio, ÎO sopteixiibr*e 1871.
prix des insertions 1
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M*1' Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
à Marvejols; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 10 septembre 1871.
Prorogation des pouvoirs de M. Thiers.
Voici le texte complet du décret qui a été
voté le 31 août par l'Assemblée nationale et
qui nomme M. Thiers président de la Répu¬
blique.
L'Assemblée nationale ,
Considérant qu'elle a le droit d'user du
pouvoir constituant, attribut essentiel de la
souveraineté dont elle est investie, et que les
devoirs impérieux que tout d'abord elle a dû
s'imposer et qui sont encore loin d'être accom¬
plis, l'ont seuls empêchée jusqu'ici d'user de
ce pouvoir.
Considérant que jusqu'à l'établissement des
institutions définitives du pays , il importe
aux besoins du travail, aux intérêts du com¬
merce, au développement de l'industrie, que
nos institutions provisoires prennent aux
yeux de tous, sinon cette stabilité qui est
l'œuvre du temps, du moins celle que peuvent
assurer l'accord des volontés et l'apaisement
des partis;
Considérant qu'un nouveau titre, une appel¬
lation plus précise, sans rien changer au fond
des choses, peut avoir cet effet de mettre mieux
en évidence l'intention de l'Assemblée de con¬
tinuer franchement l'essai loyal commencé à
Bordeaux ;
Que la prorogation des fonctions conférées
au chef du pouvoir exécutif, limitée désormais
à la durée des travaux de l'Assemblée, dégage
ces fonctions de ce qu'elles semblent avoir
d'instable et de précaire, sans que les droits
souverains de l'Assemblée nationale en souf¬
frent la moindre atteinte, puisque, dans tous
les cas, la décision suprême appartient à l'As¬
semblée, et qu'un ensemble de garanties nou¬
velles vient assurer le maintien de ces princi¬
pes parlementaires, tout à la fois la sauvegarde
et l'honneur du pays;
Prenant, d'ailleurs, en considération les
services éminents rendus au pays, depuis six
mois, par M. Thiers, et les garanties que pré¬
sente la durée du pouvoir qu'il tient de l'As¬
semblée.
Décrète :
Art. 1er. — Le chef du pouvoir exécutif
prendra le titre de Président de la République
française et continuera d'exercer, sous l'auto¬
rité de l'Assemblée nationale, tant qu'elle
n'aura pas terminé ses travanx, les fonctions
qui lui ont été déléguées par décret du 17
février 1871.
Art. 2. — Le président de la République
promulgue les lois dès qu'elles lui sont trans¬
mises par le président de l'Assemblée nationale.
Il assure et surveille l'exécution des lois.
Il réside au lieu où siège l'Assemblée.
Il est entendu par l'Assemblée nationale
toutes les fois qu'il le croit nécessaire et après
avoir informé de son intention le président de
l'Assemblée.
Il nomme et révoque les ministres. Le con¬
seil des ministres et les ministres sont respon¬
sables devant l'Assemblée.
Chacun des actes du président de la Répu¬
blique doit être contresigné par un ministre.
Art. 3. — Le président de la République est
responsable devant l'Assemblée.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêche Télégraphique.
Versailles , 2 septembre 1871, h. 30 m. du m.
Intérieur à Préfet , etc.
Mea»nge adressé hier, I" septembre par le
Président (le la République & SI. te Président
de l'Assemblée nationale, au commencement
de la séance.
Monsieur le Président ,
Mon premier message ne doit et ne peut
avoir qu'un objet. C'est de vous prier d'être
mon interprête auprès de l'Assemblée nationale
et de la remercier de l'honneur qu'elle m'a fait
en me décernant la première magistrature de
la République et surtout en me donnant un
nouveau témoignage de sa haute confiance.
S'il suffit, pour mériter cette confiance d'un
dévouement absolu aux intérêts publics, jose
dire que j'en suis digne et je remercie toutes
les parties de l'Assemblée nationale d'avoir
oublié les dissentiments qui peuvent sur quel¬
ques points les diviser pour commnniquer au
pouvoir une force grande et lui fournir ainsi
de plus grands moyens de faire le bien.
L'Assemblée peut compter qu'uni profondé-
ment à elle , uni d'intention et de durée , je
lâcherai de panser les plaies de notre grand ,
de notre cher , de notre malheureux pays et
de le rendre, le plus tôt possible libre, bien
ordonné, pacifié au dedans et au dehors,
affranchi de l'invasion, régénéré etde plus ho¬
noré, ainsi, s'il est possible des nations des
deux mondes.
Tel sera le but constant de nos efforts, et si
l'Assemblée nationale et moi parvenons à l'at¬
teindre , à en approcher du moins, nous pour¬
rons , au terme de nos travaux, nous présenter
sans crainte au pays et lui soumettre intact le
précieux dépôt qu'il nous aura confié.
En terminant ce court message , je vous
remercie, Monsieur le président, dû con¬
cours que j'ai trouvé toujours auprès de vous
et vous prie d'agréer l'expression de ma haute
et affectueuse considération.
A. THIERS.
Le gonvernement avait songé d'abord à fixer
au 18 septembre les élections pour le renou¬
vellement des conseils généraux. Mais il paraît
que les réclamations d'un grand nombre de
députés auraient fait revenir le gouvernement
sur sa première décision. Les députés de la
majorité n'auraient pas eu le temps, paraît-il ,
de préparer leurs candidatures ou celles de
leurs amis. On fixe aujourd'hui la date des
élections soit au 24 septembre, soit au 1er
octobre. Elle ne saurait à coup sûr, être repor¬
tée au delà d3 cette dernière date. Les dépar¬
tements auraient donc, en prenant l'extrême
limite, un mois encore pour se préparer à
combattre l'invasion monarchique qui va se
précipiter de Versailles sur tous les points de
la France. Nous les engageons plus que jamais
à mettre ces trente jours à profit.
La date des prochaines élections pour les
conseils généraux sera certainement une date
importante dans l'histoire de la République
française de 1870. Ces élections, si nous le
voulons, peuvent consolider définitivement la
République, en dépit de tous les efforts des
partis monarchiques coalisés contre elle. Mais
il faut, pour obtenir ce résultat, que tous les
républicains riches ou pauvres, commerçants ,
agriculteurs, ouvriers, s'intéressent à la ques¬
tion, prennent part à la lutte, obtiennent dans
les conseils généraux la place à laquelle ils ont
droit. Nous disions, il y a quelques jours, que
tous les amis de l'ordre nouveau devaient
s'entendre pour procurer aux ouvriers pauvres
que les département jugeraient dignes de leur
confiance le moyen de siéger dans les commis¬
sions parlementaires. Le Siècle adresse
aujourd'hui la même invitation à tous les amis
de la République. « Que les électeurs se
cotisent, dit-il, et fournissent aux travailleurs
le moyen de siéger gratuitement dans les con¬
seils généraux. » Il en coûtera quelques
sacrifices à chacun en particulier ; mais le
patriotisme, l'amour du pays et de la Répu¬
blique doit être assez fort pour faire trouver
ces sacrifices légers et même agréables. Les
partis monarchiques ne reculent point devant
la dépense pour assurer le triomphe de leurs
coteries : le grand parti de la France ne sau¬
rait se montrer moins zélé pour assurer l'ave¬
nir du pays et la stabilité sociale.
Jusqu'à cette époque les républicains se sont
trop peu préoccupés des conseils généraux.
Cette négligence leur a fait du tort, elle leur
en ferait bien plus maintenant que les conseils
généraux peuvent prétendre à exercer sur le
pays une influence vraiment politique. Donc à
l'œuvre l Le temps pr.esse I Que notre appel
soit "entendu partout l Affermir la République,
c'est écarter, autant qu'il dépend de la volonté
d'un peuple, toutes les chances de révolution
future. (Avenir national.)
Nous pouvons espérer à bref délai la levée
de l'état de siège dans les départements de
Seine et Seine-et-Oise. Quelques nouvellistes
fixent déjà la date du 10 courant. Je ne crois
pas que l'événement soit si prochain, et on le
fera probablement concorder avec l'évacuation
des forts de la rive droite et des départements
limitrophes par les troupes prussiennes.
Cette évacuation tant de fois annoncée pré¬
maturément va enfin avoir lieu; l'acceptation
des 100 derniers millions du troisième demi-
milliard par les autorités allemandes, ne peut
être mise en doute. On dit bien qu'elle est
subordonnée à l'adhésion de notre gouverne¬
ment aux conditions douanières apportées par
M. d'Arnim ; mais cette nouvelle paraît bien
incroyable; on aime mieux remarquer que les
formalités pour la vérification des sommes fa¬
buleuses que nous envoyons à Strasbourg sont
fort longues et fort minutieuses. C'est, en tout
cas, une affaire de quelques jours, et déjà les
symptômes les plus significatifs révèlent l'im¬
minence du départ de nos vainqueurs.
M. Pouyer-Quertier a déjà pris presque
toutes les mesures nécessaires pour le paiement
du quatrième demi milliard, mais ce paiement
ne sera effectué qu'après la conclusion des né¬
gociations relatives aux produits de l'Alsace, et
surtout après la disparition du dernier prus-
siea sur le territoire que nous venons hélas l
de racheter si chèrement de nos deniers après
l'avoir si inutilement arrosé de notie sang.
la Chambre est fort préoccupée de son or-
dredu jour. Il est probable que le projet relatif
auximpôts nouveaux pour ce qui regarde la
marine marchande va être ajourné après les
vacances.
ALSACE ET LORRAINE.
La population de Metz affirme son patriotis¬
me par tous les moyens possibles ; elle n'a avec
les allemands que des rapports forcés, et même
alori elle montre par sa froideur la répulsion
qu'is lui inspirent.
Les maisons riches et le haut commerce émi-
grert.
Les fonctionnaires allemands, civils et mili¬
taires ne sont reçus nulle part, et leurs femmes
enrtgent d'être ainsi laissées dans l'isolement.
Notre ville, jadis si animée et si brillante, est
maiatenant morne et sans mouvement. Elle ne
redeviendra ce qu'elle était que quand le joug
à jamais abhorré des Allemands aura cessé de
peser sur elle. Espérons que ce sera bientôt.
« C'est notre plus chère espérance !...
Le drapeau tricolore placé au haut de la
flèche de la cathédrale y est toujours ; on ne
trouve pas un ouvrier qui consente à l'aller
enlever.
Nous l'y retrouverons au jour de la revan¬
che l
Sur la flèche du vieux clocher,
A Metz, le drapeau tricolore,
Malgré les Prussiens, flotte encore ;
Aucun n'ose aller le chercher,
Il est le vieux drapeau français,
Trop haut pour avoir rien à craindre.
Certes, la Prusse est grande, mais
Pas encore assez pour l'atteindre.
Au commencement de la semaine dernière,
un grand et beau jeune homme se présente a.
l'hôtel de Metz, se fait vivement servir à dé¬
jeuner, se fait indiquer un tailleur où on l'ha¬
bille de pied en cap, le tout sans que l'on voie
la couleur de son argent, et finalement de¬
mande cent francs àemprunter à son hôte pour
visiter, dit-il, Metz en détail, et passer la soirée
au café-concert. La nuit venue, il s'endort du
meilleur sommeil. Le lendemain matin, arri¬
vent à l'hôtel trois gentiemens un peu effarés :
Vous avez chez vous Son Altesse Royale? di¬
sent ils à l'hôtelier.— Une Altesse l — Oui,
Son Altesse Royale le prince de Galles. Nous
savons qu'il est descendu ici. — Et c'était vrai.
Le jeune homme blond, élancé et sans façon,
était l'héritier de la couronne de la Grande Bre¬
tagne.
Strasbourg. — L'autorité allemande ,
dans un communiqué à la Gazette officielle,
s'adresse aux habitants de l'Alsace et Lor¬
raine, pour les inviter à cesser toutes dé¬
monstrations anti-prussiennes extérieures ,
tels que cris, rubans, etc.; « qui sont
souvent des causes de désordres parmi les
g enspeuraisonnables.y> Jusqu'aujourd'hui elle
a toléré et supporté avec beaucoup de patience
ces démonstrations ; mais comme la paix et
l'ordre public en souffrent, elle sera forcée de
lesempêcher àl'avenir. Suivant la même feuille,
le code pénal allemand serait introduit en
Alsace-Lorraine avant le 7 octobre. On pré¬
pare l'introduction du code de commerce.
Nous avons toujours des troubles ici. Samedi
dernier une troupe de jeunes gens, chantant
des hymnes patriotiques, a été rencontrée par
uneîpatrouille prussienne qui lui enjoignit de
se disperser. Sur le refus des jeunes gens, les
Prussiens ont fait usage de leurs armes. Plu¬
sieurs personnes ont été blessées.
Nos enfants ne sont pas contents. L'autorité
allemande, je veux dire la police prussienne ,
vient de proscrire del'étaiagedes marchands de
jouets d'enfants , (magasins Nateau Blum et
Willard jeune) les petits soldats de plomb aux
uniformes français.
o
« Nos enfants aimaient tant les soldats fran¬
çais 11! »
il
Un ecclésiastique aurait été nommé curé
cantonal àSaverne (Bas-Rhin), par l'évêque de
Strasbourg.
Le préfet prussien fait observer au direc¬
teur du cercle (sous-préfet), qui lui annonçait
cette nomination, qu'elle devait avoir l'assen¬
timent du roi Guillaume avant l'entrée en fonc¬
tions du titulaire. En conséquence, le préfet
d'ici, entre les mains duquel le curé cantonal en
question n'avait pas prêté serment, a refusé de
livrer le presbytère.
Notre préfet oublie l'instruction pour la
mise exécution de l'ordonnance du 17avril,
sur l'obligation de fréquenter les écoles. Pro¬
visoirement, l'application ne sera faite qu'aux
écoles publiques et privées, et demeure réser¬
vée, quant aux autres écoles privées, suivant
les besoins.
Notre Gazette officielle annonce avec une
simplicité touchante que, le 12 août, un
ouvrier marié, qui voulait passer en contre¬
bande une bouteille de schnaps (eau-de-vie),
fut attrapé et arrêté par un douanier.
Il paraît qu'une altercation eut lieu , au
milieu de laquelle le douanier prussien saisit
son revolver, fit feu, et l'ouvrier cessa de
vivre. Elle ajoute : c'est certes fort regretta¬
ble???
La semaine dernière nous avons eu un drame
de famille.
Un jeune officier français, de retour d'Al¬
lemagne, est venu chez sa sœur, mariée depuis
deux ans avec un officier badois, et a exigé
qu'elle se séparât de son mari.
En présence du refus de la jeune femme,
l'officier français est aller trouver son beau-
frère prussien et l'a souffleté. Un duel a eu
lieu, dans lequel l'officier français a été tué.
La pauvre jeune femme, en apprenant la
mort de son frère, se jeta par la fenêtre. On
n'a relevé qu'un cadavre.
(Le Mouvement.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.53%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Union républicaine Union républicaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Union républicaine" or dc.contributor adj "Union républicaine")La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]... /ark:/12148/bpt6k3496879.highres L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]... /ark:/12148/bd6t53519549t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t53545676n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t53545676n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t53545676n/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t53545676n/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t53545676n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t53545676n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t53545676n/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest