Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-08-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1871 20 août 1871
Description : 1871/08/20 (A8,N33). 1871/08/20 (A8,N33).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53546500g
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
pas
iége,
MONITEUR DE LA LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
prix d'abonnement :
Mande : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
lo département : un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
I1AVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFF1TTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 33
T> ï m an elle, 20 août 1871,
prix de» insertions 1
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M"' Veuve Camille I&NON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 20 août 1871.
Le Times ayant paru plaider ces jours der¬
niers les circonstances atténuantes en faveur
des personnes qui se sont compromises sous la
Commune, plusieurs journaux français ont
très-vertement relevé le journal de Londres, et
le Journal des débats, entre autres, a déclaré
qu'il ne comprenait point qu'on se permit de
plaider les circonstances atténuantes en faveur
de la plus formidable insurrection qui ait paru
dans le monde. S'il n'est pas permis d'invo¬
quer ce qu'on appelle les circonstances atté¬
nuantes , ont est bien obligé cependant d'exa¬
miner les circonstances, les circonstances sans
adjectif, le milieu dans lequel se sont trouvés
chacun des prisonniers que le gouvernement
tient aujourd'hui en son pouvoir. Le milieu
politique n'exerce pas moins d'influence sur
les esprits que le milieu littéraire ; et si les
critiques de ce temps, Taine, Sainte-Beuve,
pourn'en citer quedeux,ont fait dans leurs étu¬
des une si large part au milieu, au temps , aux
personnes, aux influences qui ont environné
les écrivains dont ils se sont occupés, nous
pouvons bien étudier de même le milieu poli¬
tique dans lequel ont été jetées les personnes
qui nous occupent en ce moment. Les effets du
milieu politique sont d'ailleurs plus puissants
et plus vifs que tous les autres. Ils s'exercent
immédiatement sur les actes et sur la conduite
de ceux qui y sont exposés, tandis que le mi¬
lieu littéraire n'a d'influence que sur la forme
et les tendances de l'esprit.
Un ouvrier, après six moix d'un premier
siège, l'imagination déjà frappée et le caractère
aigri, est tombé dans un milieu rempli de pas¬
sions politiques ; il n'a pas opposé une résis¬
tance suffisante aux influences qui s'agitaient
autour de lui ; il est coupable de n'avoir pas
résisté, c'est possible ; mais il est assurément
moins coupable que ceux qui ont créé le milieu
et les influences au milieu desquels il se trouve.
La capitale a été laissée tout entière aux mains
de l'insurrection ; pendant deux mois et demi
un gouvernement a régné dans Paris avec une
armée et du canon ; les hommes que ce gou¬
vernement a enrôlés par force, par persuasion
ou par menace, sont encore moins coupables
que l'ouvrier dont nous parlions tout-à-1'heure.
Quelques-uns d'entre eux, après avoir résisté
deux mois, ont pris les armes dans la dernière
quinzaine : la responsabilité de ceux-ci dimi¬
nue encore. Un certain nombre, sous divers
prétextes, ont échappé jusqu'au dernier jour à
l'enrôlement; mais ils ont été obligés pour
couvrir leur opposition, de remplir des fonc¬
tions civiles, dans les administrations, dans les
mairies, dans les ministères : on est bien forcé
de convenir que la fautedeces derniers devient
aussi légère que possible. Qu'aurait pu faire
un homme perdu au milieu de deux ou trois
cent mille hommes armés, devant lesquels le
gouvernementlui-même n'apas cru pouvoir te¬
nir plus de vingt-quatre heures? Si on compare
la faute de ce soldat inconnu de la Commune
avec celle des chefs, avec le crime de celui, par
exemple, qui a ordonné le massacre des otages,
on commet une exagération impardonnable, on
dépasse toutes les limites, on égare l'opinion,
on s'expose enfin à exercer sur l'esprit et l'im¬
partialité des juges une influence des plus per¬
nicieuses.
« La plus formidable insurrection qui ait
paru dans le monde, » cela est bientôt dit,
mais le moindre inconvénient de ces paroles
est de ne prouver rien, absolumeut rien. Il
suffit de parcourir l'histoire des grandes crises
des peuples, et surtout l'histoire des capitales
assiégées, pour rencontrer partout des phéno¬
mènes analogues à ceux qui viennent d'appa¬
raître à Paris. L'histoire du moyeh-àge est
pleine d'insurrections de paysans, qui mettent
à leur tête des chefs pompeusement décorés du
nom de Jean-va-mi-Pieds, pillent les villages
et brûlent les châteaux. Varsovie est assiégée
par les Russes en 1831 :1e peuple renverse
deux fois son gouvernement, massacre tous
ceux qu'il soupçonne de trahison, tire de pri¬
son les officiers russes et les pend. Nous ne
cherchons pas à établir de comparaison entre
le caractère des émeutes ou des insurrections
aux différentes époques : nous voulons consta¬
ter seulement, pour l'honneur de notre temps
et de notre pays, que les mêmes crises ont
toujours été accompagnées d'excès semblables.
Si la destruction matérielle peut être poussée
plus loin de nos jours, ce serait une erreur et
une injustice de dire que ce progrèstientà l'ac¬
croissement de la perversité humaine. La puis¬
sance croissante des moyens explique suffisam¬
ment la grandeur croissante des effets. Il est
donc inutile de répéter tous les jours : « la
plus formidable insurrection ! » il faut en
étudier les causes avec attention, et chercher à
les faire disparaître. C'est le devoir et c'est en
même temps la prudence.
La crise passée et le calme rétabli, les pas¬
sions de part ni d'autre, n'ont plus d'excuse.
Les hommes justes, politiques ou seulement
raisonnables, n'ont plus de zèle que pour fixer
les limites précises auxquelles doit s'arrêter le
châtiment. Nous voyons, par malheur, qu'on
cherche plutôt à sortir de ces limites qu'à se
tenir strictement en deçà.
(Avenir national.) H. Dépassé.
Paris 13 août.
« La proposition de prorogation des pou-
« voirs de M. Thiers, avons nous dit hier,
« donnera lieu, si elle est déposée, à une véri-
« table bataille parlementaire. »
La proposition a été déposée et la bataille a
eu lieu, non point la bataille définitive, mais
un premier engagement très-significatif et dans
lequel les partis légitimiste et orléaniste, surpris
par des incidents imprévus, ont laissé voir
toute l'impétuosité de leurs passions monar¬
chiques.
Il faut avoir assisté à la séance pour com¬
prendre quelle a été la vivacité de ce premier
engagement. Comme il n'y a point de discus¬
sion, comme tout s'est borné à des dépôts de
proposition et à des votes par assis et levé, le
compte rendu de la séance ne donne qu'une
impression décolorée et tout à fait insuffisante
de ce qui s'est passé. Il faut avoir connu ces
longs tumultes, entendu ces cris, ces interpel¬
lations de banc à banc, il faut avoir vu cette
animation sans exemple, ces colères de la
droite, cette attitude passionnée de tous les dé¬
putés, pour apprécier ce qu'a été cette séance,
dans laquelle, sans que personne ait dit le vrai
mot de la situation, chacun comprenait que,
sous les diverses propositions qui se succédaient
une même chose était en question : la républi¬
que ou la monarchie.
Voici, d'ailleurs, quelle a été la marche, non
point de la discussion, puisqu'il n'y a pas eu
discussion, mais de la bataille, car on nesaurait
donner d'autre nom à la séance d'hier.
Après un débat assez animé sur les élec¬
tions d'Oran, la parole a été donnée à M. Rivet
pour lire la proposition du centre gauche
relative à la prorogation des pouvoirs de
M. Thiers. Immédiatement le silence le plus
absolu a régné dans l'Assemblée et dans les tri¬
bunes. M. Rivet après avoir lu la proposition,
dont on trouvera le texte ci-dessous, a demandé
l'urgence. Cette demande a été fortement
appuyée par la gauche et par le centre gauche,
et l'urgence allait être mise aux voix par M. le
président, lorsqu'un député, de la droite, M.
Adnet, s'est présenté à la tribune pour lire, en
son nom et au nom de ses collègues, une contre-
proposition tendant au maintien pur et simple
du statu quo, maintien agrémenté, à la vérité,
d'une déclaration de confiance dans la sagesse
et le patriotisme de M. Thiers. Comme M. Rivet,
M. Adnet a demandé l'urgence.
En bonne règle parlementaire, il fallait
commencer par voter sur la première proposi¬
tion, avant même d'admettre le dépôt de la se¬
conde. Mais M. Adnet a demandé à parler sur
l'urgence de la première proposition et à la fa¬
veur de ce stratagème parlementaire il a pu lire
sa contre-proposition, et réclamer également
l'urgence pour elle.
La droite et le centre droit dont M. Adnet
éki' l'organe avaient résolu de voter l'urgence
sur leur proposition, et de refuser f'urgeBce
sur la proposition Rivet. Si ce plan eût réussi,
c'en était fait de l'autorité de M. Thiers, et la
crise gouvernementale commençait. M. Thiers
a compris le danger et avec sa° grande expé¬
rience de la tactique parlementaire, il a dé¬
tourné lé coup, en montant à la tribune pour
demander que l'urgence fût votée sur les deux
propositions. La question restait ainsi réservée.
A cette demande inattendue la droite a été
prise d'un trouble extrême. Son plan, qui con¬
sistait à rejeter l'urgence sur la proposition
Rivet, et à admettre l'urgence sur la pro¬
position Adnet, était déjoué. Elle se trouvait en
présence d'une situation nouvelle, sur laquelle
elle n'avait pu délibérer, et sur laquelle elle
ne savait par conséquent quel parti prendre.
Aussi , à peine M. Thiers a-t-il fini de
parler, que tous les députés de la droite se
lèvent et tiennent un conciliabuls. La gauche
crie aux députés de s'asseoir, le président agite
sa sonnette, les huissiers vont et viennent, ré¬
clament le silence : peines perdues, la droite
debout, tumultueuse, inquiète, ne veut ni
s'asseoir, ni se taire. Enfin un de ses membres,
M. le duc Bisaccia, se détache du groupe et
vient demander que la séance soit suspendue
pendant un quart d'heure pour laisser aux
députés de la droite le temps de prendre une
résolution. La suspension est accordée, à la
demande même de M. Thiers.
A la reprise de la séance l'urgence sur les
deux propositions est mise aux voix et adoptée,
et les deux propositions sont renvoyées à l'exa¬
men des bureaux pour jeudi prochain. Mais
tout n'était pas fini ; la droite vaincue a voulu
tenter un nouvel engagement : MM. Dahirel et
Baze ont demandé la mise immédiate à l'ordre
du jour de deux propositions antérieurement
déposées et tendant l'une et l'autre à la nomi¬
nation d'une commission chargée d'élaborer
un projet de constitution. Ces deux propositions
sont mises à l'ordre du jour de mercredi, après
l'observation faite par M. le président que ces
deux propositions étant repoussées par la com¬
mission d'initiative, il n'y a nul inconvénient
à les enterrer promptement.
Ceci fait, arrive M. de Belcastel, l'homme
des déclarations nettes, l'homme qui, ainsi
qu'il l'a montré à propos de la question ro¬
maine, n'aime point les situations équivoques
et va droit au but. M. de Belcastel, laissant de
côté la question de prorogation des pouvoirs de
M. Thiers, pose nettement la question de la
République ou de la monarchie, en déposant la
proposition suivante, avec demande d'urgence :
« Art. 1er. — L'Assemblée nationale n'entend pas
préjuger, avant le vote formel d'une constitution défini¬
tive, la forme du gouvernement, s
« Art. 2. — Elle ne se dissoudra pas avant d'avoir
proolamé cette forme définitive. »
La droite appuie avec passion la demande
d'urgence, et l'on procède au vote par assis et
levé. Une première épreuve est douteuse. A la
seconde épreuve, M. le président déclare que
l'urgence est repoussée. La droite éclate en
murmures et en dénégations. Elle nie le bien
jugé de l'épreuve. M. Grévy se fâche, à juste
raison, et informe la Chambre que c'est à la
majorité de quatre voix contre deux que le
bureau a constaté le rejet de l'urgence. Un
membre du bureau, M. le marquis de Castel-
lane, veut protester lui-même contre la déci¬
sion du bureau. Il rappelle un mot qu'aurait
dit M. Thiers. M. Thiers répond qu'il n'a pas
parlé, et la décision du bureau est maintenue.
La bataille est finie.
Ce récit sommaire suffira à indiquer à nos
lecteurs toute l'importance de la séance d'hier.
Comme nous l'avons dit plus haut, c'est la
question de république ou de monarchie qui a
été posée implicitement. La monarchie a été
vaincue dans ce premier engagement, mais la
droite va se préparer évidemment à de nou¬
velles luttes, elle va rassembler ses forces et
user de toutes les ressources de la tactique
parlementaire pour prendre sa revanche de sa
défaite d'hier. Nous verrons si elle réussira à
jeter de nouveau la France dans les aven¬
tures.
Nous venons de donner aujourd'hui l'exposé
des faits, nous reviendrons demain sur cette
séance et sur les propositions qui y ont été
formulées, afin de bien nous rendre compte de
la situation des partis dans la Chambre, et des
graves inquiétudes que celte situation peut
légitimement inspirer au pays,
A. Desonnaz.
(Avenir national.)
Voici le texte de la proposition Rivet, dont
l'urgence a été votée dans la séance d'hier :
L'Assemblée nationale,
Considérant qu'il importe, pour répondre
aux vœux du pays et pour satisfaire aux inté¬
rêts les plus pressants de travail et de crédit, de
donner une durée nouvelle au gouvernement
établi,
Décrète :
Art. 1er. — Les pouvoirs conférés à M.
Thiers seront par lui exercés sous le titre" de
Président de la République.
Art. 2. — Ces pouvoirs sont prorogés de
trois ans. Toutefois, si dans cet intervalle l'As¬
semblée nationale jugeait à propos de se dis¬
soudre, les pouvoirs de M. Thiers liés à ceux
de l'Assemblée, ne dureraient que le temps né¬
cessaire pour la constitution d'une Assemblée
nouvelle, laquelle, à son tour, aurait à statuer
à l'égard du pouvoir exécutif.
Art. 3. Les pouvoirs du président de laRé-
publique sont ainsi déterminés :
Il demeure chargé de promulguer les lois et
d'en assurer l'exécution ;
Les envoyés et les ambassadeurs des puis¬
sances sont accrédités auprès de lui ;
Il réside au lieu où siégera l'Assemblée na¬
tionale, est logé aux frais de la République et
reçoit un traitement qui lui sera alloué par la
loi des finances.
Art. 4. Il préside le conseil des ministres
dont il nommera et révoquera les membres. Il
désigne dans le conseil un vice-président. En
cas d'absence ou d'empêchement, le vice pré¬
sident le remplace dans la présidence du con¬
seil et l'exercice de ses autres fonctions.
Art. 3. Les agents diplomatiques, les com¬
mandants des armées de terre et de mer et tous
les magistrats ou fonctionnaires d'un ordre su¬
périeur sont nommés ou révoqués en conseil
des ministres.
Art. 6. Tous les actes du pouvoir exécutif
doivent être contresignés par un ministre.
Les ministres sont responsables devant l'As¬
semblée.
Paris, 14 août.
La tournure qu'a prise, dans la séance de
samedi, le débat sur la prorogation des pou¬
voirs de M. Thiers, nous confirme dans la
pensée où nous avons toujours été que mieux
valait ne pas soulever une telle question, qui,
de quelque façon qu'elle doive être résolue,
amènera non point une stabilité même pro¬
visoire, mais des complications inextrica¬
bles.
Nous ne méconnaissons pas tout ce qu'il y
avait de délicat, de périlleux même, dans cette
sorte d'indétermination gouvernementale, dans
cette vague constitution des pouvoirs, dans ce
provisoire mal défini qu'avait créés le pacte de
Bordeaux. Mais dans l'état actuel de la France,
à la suite d'événements inouis, nous n'avions
le choix qu'entre les périls, et le plus grand
effort de la sagesse politique ne pouvait con¬
sister qu'à rechercher la situation qui permet¬
tait le mieux au pays de respirer, de se re¬
mettre, de soigner ses plaies les plus cruelles,
iége,
MONITEUR DE LA LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
prix d'abonnement :
Mande : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
lo département : un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
I1AVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFF1TTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 33
T> ï m an elle, 20 août 1871,
prix de» insertions 1
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M"' Veuve Camille I&NON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 20 août 1871.
Le Times ayant paru plaider ces jours der¬
niers les circonstances atténuantes en faveur
des personnes qui se sont compromises sous la
Commune, plusieurs journaux français ont
très-vertement relevé le journal de Londres, et
le Journal des débats, entre autres, a déclaré
qu'il ne comprenait point qu'on se permit de
plaider les circonstances atténuantes en faveur
de la plus formidable insurrection qui ait paru
dans le monde. S'il n'est pas permis d'invo¬
quer ce qu'on appelle les circonstances atté¬
nuantes , ont est bien obligé cependant d'exa¬
miner les circonstances, les circonstances sans
adjectif, le milieu dans lequel se sont trouvés
chacun des prisonniers que le gouvernement
tient aujourd'hui en son pouvoir. Le milieu
politique n'exerce pas moins d'influence sur
les esprits que le milieu littéraire ; et si les
critiques de ce temps, Taine, Sainte-Beuve,
pourn'en citer quedeux,ont fait dans leurs étu¬
des une si large part au milieu, au temps , aux
personnes, aux influences qui ont environné
les écrivains dont ils se sont occupés, nous
pouvons bien étudier de même le milieu poli¬
tique dans lequel ont été jetées les personnes
qui nous occupent en ce moment. Les effets du
milieu politique sont d'ailleurs plus puissants
et plus vifs que tous les autres. Ils s'exercent
immédiatement sur les actes et sur la conduite
de ceux qui y sont exposés, tandis que le mi¬
lieu littéraire n'a d'influence que sur la forme
et les tendances de l'esprit.
Un ouvrier, après six moix d'un premier
siège, l'imagination déjà frappée et le caractère
aigri, est tombé dans un milieu rempli de pas¬
sions politiques ; il n'a pas opposé une résis¬
tance suffisante aux influences qui s'agitaient
autour de lui ; il est coupable de n'avoir pas
résisté, c'est possible ; mais il est assurément
moins coupable que ceux qui ont créé le milieu
et les influences au milieu desquels il se trouve.
La capitale a été laissée tout entière aux mains
de l'insurrection ; pendant deux mois et demi
un gouvernement a régné dans Paris avec une
armée et du canon ; les hommes que ce gou¬
vernement a enrôlés par force, par persuasion
ou par menace, sont encore moins coupables
que l'ouvrier dont nous parlions tout-à-1'heure.
Quelques-uns d'entre eux, après avoir résisté
deux mois, ont pris les armes dans la dernière
quinzaine : la responsabilité de ceux-ci dimi¬
nue encore. Un certain nombre, sous divers
prétextes, ont échappé jusqu'au dernier jour à
l'enrôlement; mais ils ont été obligés pour
couvrir leur opposition, de remplir des fonc¬
tions civiles, dans les administrations, dans les
mairies, dans les ministères : on est bien forcé
de convenir que la fautedeces derniers devient
aussi légère que possible. Qu'aurait pu faire
un homme perdu au milieu de deux ou trois
cent mille hommes armés, devant lesquels le
gouvernementlui-même n'apas cru pouvoir te¬
nir plus de vingt-quatre heures? Si on compare
la faute de ce soldat inconnu de la Commune
avec celle des chefs, avec le crime de celui, par
exemple, qui a ordonné le massacre des otages,
on commet une exagération impardonnable, on
dépasse toutes les limites, on égare l'opinion,
on s'expose enfin à exercer sur l'esprit et l'im¬
partialité des juges une influence des plus per¬
nicieuses.
« La plus formidable insurrection qui ait
paru dans le monde, » cela est bientôt dit,
mais le moindre inconvénient de ces paroles
est de ne prouver rien, absolumeut rien. Il
suffit de parcourir l'histoire des grandes crises
des peuples, et surtout l'histoire des capitales
assiégées, pour rencontrer partout des phéno¬
mènes analogues à ceux qui viennent d'appa¬
raître à Paris. L'histoire du moyeh-àge est
pleine d'insurrections de paysans, qui mettent
à leur tête des chefs pompeusement décorés du
nom de Jean-va-mi-Pieds, pillent les villages
et brûlent les châteaux. Varsovie est assiégée
par les Russes en 1831 :1e peuple renverse
deux fois son gouvernement, massacre tous
ceux qu'il soupçonne de trahison, tire de pri¬
son les officiers russes et les pend. Nous ne
cherchons pas à établir de comparaison entre
le caractère des émeutes ou des insurrections
aux différentes époques : nous voulons consta¬
ter seulement, pour l'honneur de notre temps
et de notre pays, que les mêmes crises ont
toujours été accompagnées d'excès semblables.
Si la destruction matérielle peut être poussée
plus loin de nos jours, ce serait une erreur et
une injustice de dire que ce progrèstientà l'ac¬
croissement de la perversité humaine. La puis¬
sance croissante des moyens explique suffisam¬
ment la grandeur croissante des effets. Il est
donc inutile de répéter tous les jours : « la
plus formidable insurrection ! » il faut en
étudier les causes avec attention, et chercher à
les faire disparaître. C'est le devoir et c'est en
même temps la prudence.
La crise passée et le calme rétabli, les pas¬
sions de part ni d'autre, n'ont plus d'excuse.
Les hommes justes, politiques ou seulement
raisonnables, n'ont plus de zèle que pour fixer
les limites précises auxquelles doit s'arrêter le
châtiment. Nous voyons, par malheur, qu'on
cherche plutôt à sortir de ces limites qu'à se
tenir strictement en deçà.
(Avenir national.) H. Dépassé.
Paris 13 août.
« La proposition de prorogation des pou-
« voirs de M. Thiers, avons nous dit hier,
« donnera lieu, si elle est déposée, à une véri-
« table bataille parlementaire. »
La proposition a été déposée et la bataille a
eu lieu, non point la bataille définitive, mais
un premier engagement très-significatif et dans
lequel les partis légitimiste et orléaniste, surpris
par des incidents imprévus, ont laissé voir
toute l'impétuosité de leurs passions monar¬
chiques.
Il faut avoir assisté à la séance pour com¬
prendre quelle a été la vivacité de ce premier
engagement. Comme il n'y a point de discus¬
sion, comme tout s'est borné à des dépôts de
proposition et à des votes par assis et levé, le
compte rendu de la séance ne donne qu'une
impression décolorée et tout à fait insuffisante
de ce qui s'est passé. Il faut avoir connu ces
longs tumultes, entendu ces cris, ces interpel¬
lations de banc à banc, il faut avoir vu cette
animation sans exemple, ces colères de la
droite, cette attitude passionnée de tous les dé¬
putés, pour apprécier ce qu'a été cette séance,
dans laquelle, sans que personne ait dit le vrai
mot de la situation, chacun comprenait que,
sous les diverses propositions qui se succédaient
une même chose était en question : la républi¬
que ou la monarchie.
Voici, d'ailleurs, quelle a été la marche, non
point de la discussion, puisqu'il n'y a pas eu
discussion, mais de la bataille, car on nesaurait
donner d'autre nom à la séance d'hier.
Après un débat assez animé sur les élec¬
tions d'Oran, la parole a été donnée à M. Rivet
pour lire la proposition du centre gauche
relative à la prorogation des pouvoirs de
M. Thiers. Immédiatement le silence le plus
absolu a régné dans l'Assemblée et dans les tri¬
bunes. M. Rivet après avoir lu la proposition,
dont on trouvera le texte ci-dessous, a demandé
l'urgence. Cette demande a été fortement
appuyée par la gauche et par le centre gauche,
et l'urgence allait être mise aux voix par M. le
président, lorsqu'un député, de la droite, M.
Adnet, s'est présenté à la tribune pour lire, en
son nom et au nom de ses collègues, une contre-
proposition tendant au maintien pur et simple
du statu quo, maintien agrémenté, à la vérité,
d'une déclaration de confiance dans la sagesse
et le patriotisme de M. Thiers. Comme M. Rivet,
M. Adnet a demandé l'urgence.
En bonne règle parlementaire, il fallait
commencer par voter sur la première proposi¬
tion, avant même d'admettre le dépôt de la se¬
conde. Mais M. Adnet a demandé à parler sur
l'urgence de la première proposition et à la fa¬
veur de ce stratagème parlementaire il a pu lire
sa contre-proposition, et réclamer également
l'urgence pour elle.
La droite et le centre droit dont M. Adnet
éki' l'organe avaient résolu de voter l'urgence
sur leur proposition, et de refuser f'urgeBce
sur la proposition Rivet. Si ce plan eût réussi,
c'en était fait de l'autorité de M. Thiers, et la
crise gouvernementale commençait. M. Thiers
a compris le danger et avec sa° grande expé¬
rience de la tactique parlementaire, il a dé¬
tourné lé coup, en montant à la tribune pour
demander que l'urgence fût votée sur les deux
propositions. La question restait ainsi réservée.
A cette demande inattendue la droite a été
prise d'un trouble extrême. Son plan, qui con¬
sistait à rejeter l'urgence sur la proposition
Rivet, et à admettre l'urgence sur la pro¬
position Adnet, était déjoué. Elle se trouvait en
présence d'une situation nouvelle, sur laquelle
elle n'avait pu délibérer, et sur laquelle elle
ne savait par conséquent quel parti prendre.
Aussi , à peine M. Thiers a-t-il fini de
parler, que tous les députés de la droite se
lèvent et tiennent un conciliabuls. La gauche
crie aux députés de s'asseoir, le président agite
sa sonnette, les huissiers vont et viennent, ré¬
clament le silence : peines perdues, la droite
debout, tumultueuse, inquiète, ne veut ni
s'asseoir, ni se taire. Enfin un de ses membres,
M. le duc Bisaccia, se détache du groupe et
vient demander que la séance soit suspendue
pendant un quart d'heure pour laisser aux
députés de la droite le temps de prendre une
résolution. La suspension est accordée, à la
demande même de M. Thiers.
A la reprise de la séance l'urgence sur les
deux propositions est mise aux voix et adoptée,
et les deux propositions sont renvoyées à l'exa¬
men des bureaux pour jeudi prochain. Mais
tout n'était pas fini ; la droite vaincue a voulu
tenter un nouvel engagement : MM. Dahirel et
Baze ont demandé la mise immédiate à l'ordre
du jour de deux propositions antérieurement
déposées et tendant l'une et l'autre à la nomi¬
nation d'une commission chargée d'élaborer
un projet de constitution. Ces deux propositions
sont mises à l'ordre du jour de mercredi, après
l'observation faite par M. le président que ces
deux propositions étant repoussées par la com¬
mission d'initiative, il n'y a nul inconvénient
à les enterrer promptement.
Ceci fait, arrive M. de Belcastel, l'homme
des déclarations nettes, l'homme qui, ainsi
qu'il l'a montré à propos de la question ro¬
maine, n'aime point les situations équivoques
et va droit au but. M. de Belcastel, laissant de
côté la question de prorogation des pouvoirs de
M. Thiers, pose nettement la question de la
République ou de la monarchie, en déposant la
proposition suivante, avec demande d'urgence :
« Art. 1er. — L'Assemblée nationale n'entend pas
préjuger, avant le vote formel d'une constitution défini¬
tive, la forme du gouvernement, s
« Art. 2. — Elle ne se dissoudra pas avant d'avoir
proolamé cette forme définitive. »
La droite appuie avec passion la demande
d'urgence, et l'on procède au vote par assis et
levé. Une première épreuve est douteuse. A la
seconde épreuve, M. le président déclare que
l'urgence est repoussée. La droite éclate en
murmures et en dénégations. Elle nie le bien
jugé de l'épreuve. M. Grévy se fâche, à juste
raison, et informe la Chambre que c'est à la
majorité de quatre voix contre deux que le
bureau a constaté le rejet de l'urgence. Un
membre du bureau, M. le marquis de Castel-
lane, veut protester lui-même contre la déci¬
sion du bureau. Il rappelle un mot qu'aurait
dit M. Thiers. M. Thiers répond qu'il n'a pas
parlé, et la décision du bureau est maintenue.
La bataille est finie.
Ce récit sommaire suffira à indiquer à nos
lecteurs toute l'importance de la séance d'hier.
Comme nous l'avons dit plus haut, c'est la
question de république ou de monarchie qui a
été posée implicitement. La monarchie a été
vaincue dans ce premier engagement, mais la
droite va se préparer évidemment à de nou¬
velles luttes, elle va rassembler ses forces et
user de toutes les ressources de la tactique
parlementaire pour prendre sa revanche de sa
défaite d'hier. Nous verrons si elle réussira à
jeter de nouveau la France dans les aven¬
tures.
Nous venons de donner aujourd'hui l'exposé
des faits, nous reviendrons demain sur cette
séance et sur les propositions qui y ont été
formulées, afin de bien nous rendre compte de
la situation des partis dans la Chambre, et des
graves inquiétudes que celte situation peut
légitimement inspirer au pays,
A. Desonnaz.
(Avenir national.)
Voici le texte de la proposition Rivet, dont
l'urgence a été votée dans la séance d'hier :
L'Assemblée nationale,
Considérant qu'il importe, pour répondre
aux vœux du pays et pour satisfaire aux inté¬
rêts les plus pressants de travail et de crédit, de
donner une durée nouvelle au gouvernement
établi,
Décrète :
Art. 1er. — Les pouvoirs conférés à M.
Thiers seront par lui exercés sous le titre" de
Président de la République.
Art. 2. — Ces pouvoirs sont prorogés de
trois ans. Toutefois, si dans cet intervalle l'As¬
semblée nationale jugeait à propos de se dis¬
soudre, les pouvoirs de M. Thiers liés à ceux
de l'Assemblée, ne dureraient que le temps né¬
cessaire pour la constitution d'une Assemblée
nouvelle, laquelle, à son tour, aurait à statuer
à l'égard du pouvoir exécutif.
Art. 3. Les pouvoirs du président de laRé-
publique sont ainsi déterminés :
Il demeure chargé de promulguer les lois et
d'en assurer l'exécution ;
Les envoyés et les ambassadeurs des puis¬
sances sont accrédités auprès de lui ;
Il réside au lieu où siégera l'Assemblée na¬
tionale, est logé aux frais de la République et
reçoit un traitement qui lui sera alloué par la
loi des finances.
Art. 4. Il préside le conseil des ministres
dont il nommera et révoquera les membres. Il
désigne dans le conseil un vice-président. En
cas d'absence ou d'empêchement, le vice pré¬
sident le remplace dans la présidence du con¬
seil et l'exercice de ses autres fonctions.
Art. 3. Les agents diplomatiques, les com¬
mandants des armées de terre et de mer et tous
les magistrats ou fonctionnaires d'un ordre su¬
périeur sont nommés ou révoqués en conseil
des ministres.
Art. 6. Tous les actes du pouvoir exécutif
doivent être contresignés par un ministre.
Les ministres sont responsables devant l'As¬
semblée.
Paris, 14 août.
La tournure qu'a prise, dans la séance de
samedi, le débat sur la prorogation des pou¬
voirs de M. Thiers, nous confirme dans la
pensée où nous avons toujours été que mieux
valait ne pas soulever une telle question, qui,
de quelque façon qu'elle doive être résolue,
amènera non point une stabilité même pro¬
visoire, mais des complications inextrica¬
bles.
Nous ne méconnaissons pas tout ce qu'il y
avait de délicat, de périlleux même, dans cette
sorte d'indétermination gouvernementale, dans
cette vague constitution des pouvoirs, dans ce
provisoire mal défini qu'avait créés le pacte de
Bordeaux. Mais dans l'état actuel de la France,
à la suite d'événements inouis, nous n'avions
le choix qu'entre les périls, et le plus grand
effort de la sagesse politique ne pouvait con¬
sister qu'à rechercher la situation qui permet¬
tait le mieux au pays de respirer, de se re¬
mettre, de soigner ses plaies les plus cruelles,
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