Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-08-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 août 1871 06 août 1871
Description : 1871/08/06 (A8,N31). 1871/08/06 (A8,N31).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545723v
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
ONITEUR DE
LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX D ABONNEMENT
3 fr. ; dans
mois, 3 fr.
6 fr. 50 c. ;
Mende . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois,
le département : un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr, ■ trois
50 c. ; hors du département : un an , 12 fr. ; six mois,
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
1IAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C", place de Ja Bourse, 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 31
Dimanche, G août .1871.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la iigne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M"' Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
MIL-
'un
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'est
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70-J
!ion
tu-
Mende, le 6 août 1871.
Le Libéral du Lot dont M. Esmenard du
Mazet était le fondateur, paraissait le 27 juil¬
let , encadré d'une large bande noire. Nous
sommes heureux de donner à nos lecteurs l'ar¬
ticle que ce journal a consacré à notre ancien
préfet.
1. Esmenard du Mazet.
Hier , le journal de Mende, nous apportait
une nouvelle qui aura un triste retentissement
dans le Lot : M. Esmenard du Mazet est mort I
Loin de nous la pensée de vouloir faire
connaître notre prédécesseur à \'Indépendant
du Lot. Son souvenir est, dans le département,
trop vivace, son nom est lié à une trop lon¬
gue série d'incidents administratifs et d'événe¬
ments politiques pour qu'il soit nécessaire
d'aborder cette tâche. Qu'il nous soit seulement
permis de revenir en courant sur la vie trop
courte d'uu homme auquel une vive intelli¬
gence et une rare énergie semblaient devoir
assurer un brillant avenir.
Dès l'enfance , au sein même de la famille,
M. Esmenard du Mazet, montra une grande
indépendance d'esprit et un besoin incessant
de mouvement et d'imprévu. Ses études diri¬
gées par son lespectable père, colonel de génie
en retraite, lui acquirent des connaissances
variées et une solide instruction.
Se créant déjà mille aventures imaginaires
M. du Mazet s'embarqua, à dix-sept ans, com¬
me pilotin, sur un vaisseau de l'Etat. En cette
qualité , il fit ce pénible voyage qu'on appelle
au long cours et qui n'est en somme qu'une
course uniforme et monotone à travers des
mers dont la tempête et le calme sont les seuls
accidents.
A jamais dégoûté de la vie maritime , le
tempérament appauvri par les fièvres dont il
avait été pris à Madagascar, M. du Mazet rentra
en France , à l'époque où allait éclater la guerre
de l'indépendance italienne. La guerre et l'Ita¬
lie , c'était plus qu'il n'en fallait pour enflam¬
mer de nouveau l'imagination du jeune marin,
auquel la froide réalité n'avait encore rien
appris. Mu par un généreux enthousiasme,
plein de souvenirs classiques , qui lui pei¬
gnaient les généraux et les soldats sous les
couleurs si vives de l'antiquité , M. du Mazet,
sans écouler les conseils de personne , s'enga¬
gea dans un régiment de turcos, désigné pour
faire la campagne. Se raidissant contre la fati¬
gue et les privations, lui, chétif et frêle, il
traversa les Alpes et foula en libérateur le sol
de la patrie du Dante. Hélas ! quelle déception
pour ce jeune homme de dix-neuf ans , lorsque
son premier enthousiasme éteint, il envisagea
la scène sur laquelle sa destinée l'avait jeté 1
Que nous sommes loin des guerres antiques
dans nos luttes à coups de canon, et comme les
héros de nos jours ressemblent peu aux héros
d'Homère et de Virgile ! La désillusion de M.
du Mazet fut poignante, et la discipline mili¬
taire , si incompatible avec son caractère , ne
contribua pas peu à la lui rendre telle. Mais
il était Français et soldat, tant que la guerre
dura il fit noblement son devoir , et, dès que
la paix fut signée , il rentra dans sa famille.
N'ayant pas de fortune, M. du Mazet dut
songer à se créer une position par le travail.
Avec son intelligence , cela lui était facile , et
la fortune d'une position modeste et bourgeoise
lui était assurée, mais, là, n'était pas ce qui
•convenait à l'esprit aventureux du jeune hom¬
me. Depuis longtemps une ambition sourde ,
une voix secrète l'appelaient sur un champ
plus vaste , Eldorado opulent vers lequel gra¬
vitent les plus belles intelligences, gouffre au
fond duquel s'engloutissent toutes les illusions.
Nous ne reviendrons pas sur le séjour de M.
•du Mazet à Paris. Il est un livre de lui, Le
chemin de l'hôpital qui peint mieux que nous
ne saurions le faire nous-même, les heures
d'angoisse de celui qui, sans protection , sans
argent, cherche à forcer les portes de la Re¬
nommée, et à pénétrer dans le monde si diver-
; sement apprécié de la littérature moderne. Dans
j cette lutte incessante du faible pour aborder le
I puissant, de l'inconnu pour se faire place à la
lumière , bien des intelligences se flétrissent,
bien des existences succombent dans lajfièvre du
désespoir. S'il fautencroire le récit de saplume
trempée dans le fiel de douloureux souvenirs ,
M. du Mazet ne fut pas épargné dans le rude
noviciat auquel il se soumit avec l'implacable
détermination d'un homme qui veut aboutir
sans transiger avec sa conscience. Mais enfin,
la victoire se déclara de son côté et, s'il ne
parvint pas à se faire un nom célèbre, sa jeu¬
nesse ne le lui permettait pas, il arriva du moins
à trouver des éditeurs et à se faire connaître.
Celui qui traverse des épreuves du genre de
celles que venait d'affronter M. Esmenard du
Mazet, n'est plus un homme ordinaire. L'é¬
preuve fait h trempe de l'homme et grandit
l'intelligence qui sait lui résister: M. du Mazet
comprit bien vite la supériorité qu'il s'était
acquise à force de souffrances physiques et mo¬
rales. Sûr désormais de lui-même , doué de
l'implacable énergie que nous lui connaissions,
le cœur chargé d'un peu d'amertume, l'esprit
fécond et railleur, la plume tranchante et
acerbe , il entra hardiment dans la carrière du
journalisme. Là, il disparut un peu dans le
groupe nombreux des jëunes gens de la presse
militante , mais son expérience des hommes
et des choses, acquit en peu de temps une nou¬
velle importance et une nouvelle solidité.
Vers la fin de 1867, M. du Mazet, qui avait
alors vingt-huit ans, fut envoyé à Besançon
pour y prendre la direction du journal La
Franche-Comté. On était alors sous l'Empire,
et la lutte organisée par la presse indépendante
était déjà engagée contre ce détestable régime.
Personne n'était mieux fait que M. du Mazet
pour se poser à lui tout seul, dans un chef-lieu
de département, en redresseur des torts du
pouvoir et en champion des trop nombreuses
victimes de la pression préfectorale. Compre¬
nant toute la gravité de sa tâche , M. du Mazet
s'y prit à deux mains : jamais il ne recula de¬
vant les intimidations et les dangers semés par
l'arbitraire, sur les pas d'un écrivain libre.
Vint ensuite le moment où M. du Mazet mit
pour la première fois les pieds dans une ville
où la nouvelle de sa mort, inopinément répan¬
due , a causé, hier, une explosion générale
de regrets. C'était en 1868, le 1er août, que
l'Indépendant du Lot fut fondé à Cahors , et
que M. du Mazet en prit la direction. Que di¬
rons-nous que chacun ne sache déjà sur la cam¬
pagne périlleuse que fit l'ami que nous venons
de perdre, et la guerre à outrance qu'il sou¬
tint contre les abus dont la préfecture du Lot
était depuis longtemps le foyer invétéré? Pu-
bliciste nous-même, il nous est facile d'entrer
dans le détail des ennuis, des préoccupations
continuelles, des tiraillements pénibles qui ac¬
compagnent cette presse de province si petite
dans la forme, mais si importante dans le fonds.
Que d'intérêts divers à sauvegarder , que de
petites ambitions à servir, que de ménagements
à avoir , le tout sans perdre de vue le principe
auquel on est dévoué, et loin duquel s'égarent
quelquefois vos amis eux-mêmes ! Ajoutez à
cela des polémiques irritantes à soutenir, mille
questions à soulever sans les documents néces¬
saires , des coups à frapper parfois et, cela sans
pitié , parce que l'intérêt de la cause l'exige ;
bref, tout ce qui demande une existence à part,
vouée de bonne heure et disposée par la nature
à toutes les turbulences d'une lutte continuelle,
sans repos ni trêve pour la pensée.
En se reportant à l'époque à laquelle M. du
Mazet écrivait dans l'Indépendant du Lot, on
comprendra toute l'énergie qu'il dut déployer
pour ne pas succomber sous les coups de la
pléiade administrative, qu'il était venu relancer
avec tant d'audace et avec un si vigoureux
talent, jusque dans son repaire. On lui prodigua
les vexations, l'injure , le mépris, l'outrage ;
on le traîna en prison comme un coupable , on
le diffama indignement : tout fut inutile. Cette
volonté de fer résista à tous les chocs, cette
robuste nature d'écrivain se raidit contre toutes
les attaques, riposta à tous les coups, en porta
de nouveaux et finalement resta maîtresse du
champ de bataille!
L'Empire croula... Nous ne saurions , ici,
que jeter un voile sur cette lugubre ruine.
Pour M. du Mazet, le 4 septembre fut la déli¬
vrance si ardemment désirée , et le triomphe
de la cause pour laquelle il s'était constamment
sacrifié , mais à quel prix tout cela I Ce même
jour , le rédacteur de l'Indépendant du Lot
vint à cette préfecture, si souvent battue en
brèche par lui, et il en prit possession au nom
du gouvernement de la Défense nationale.
Dès lors , le publiciste fit, en M. du Mazet,
place à l'administrateur. Ce changement fut
instantané et le cabinet préfectoral resta fermé
aux violences toujours en ferment au bureau
Aq l'Indépendant. Chacun se rappelle ce que
M. du Mazet fit, eu huit jours , comme préfet
à Cahors. Son calme, sa dignité et sa modéra¬
tion , firent presque aussitôt évanouir les pré¬
ventions qu'on avait contre lui. Homme de
parti, il devint l'homme de tous , et cela sans
ostentation , avec la ferme attitude de celui qui
fait son devoir et qui tient à le bien faire.
Préfet du Lot, durant huit jours, M. du
Mazet partit de Cahors pour aller remplir les
mêmes fonctions à Digne; nul n'ignore les
causes de ce changement contre lequel s'éleva
l'opinion publique. A Digne, Du Mazet releva
l'administration départementale qu'il trouva en
désarroi ; en même temps il déploya une acti¬
vité étonnante dans l'équipement des mobiles
d'abord, des mobilisés ensuite; n'étions nous
pas alors au moment où dans son patriotique
élan. le gouvernement de la Défense nationale,
accomplissait la gigantesque folie de jeter à la
gueule des canons prussiens , une nation en¬
tière mal armée, sans vivres et sans généraux !
Mais où M. du Mazet, comme préfet de
Digne, montra le mieux la haute portée de son
caractère, c'est dans la lutte qu'il soutint contre
la Ligue du Midi, cette association dangereuse
qui, plus tard, en se démasquant, devait nous
mettre aux prises avec l'insurrection crimi¬
nelle de la Commune de Paris. M. du Mazet
rallia à lui plusieurs préfets qui comprenaient
également l'imminence du danger et, grâce à
la résistance que , tous unis , ils opposèrent
aux ligueurs les empiétements révolutionnaires
de ces derniers furent paralysés.
A la suite d'un conflit qu'il eut quelques
temps après, au sujet d'un sous-préfet ligueur,
avec le gouvernement, M, du Mazet résilia ses
fonctions. Quelques jours après, il était nommé,
par M. Gambetta, à la préfecture de l'Oise, et,
comme l'invasion ne lui permettait pas de se
rendre à son poste, il fut chargé d'une mission
confidentielle auprès du général Faidherbe.
C'est à cette époque que nous le vîmes pour
la dernière fois. Les fatigues de l'administra¬
tion , les orages de sa jeunesse , les violences
de ses luttes comme écrivain , les misères de
la vie militaire, les épuisements de la fièvre,
tout cela avait déterminé en M. du Mazet une
de ces maladies terribles , implacables , dont le
premier symptôme est comme le doigt de la
mort qui va vous frapper. Nous nous rappelons
encore avec tristesse de la douloureuse impres¬
sion que nous fit la vue de ce jeune homme de
33 ans, dans la poitrine duquel allait se briser,
en quelques jours, une belle et noble existence.
Nous nous rappelons encore l'expression d'épui¬
sement et de dégoût avec lequel il nous répon-
dit', un jour que nous lui demandions son avis
sur une question qui le concernait personnel¬
lement : « Ah ! mon cher, ne me parlez plus
de cela , je ne suis presque plus de ce monde. »
Durant un mois de crise, il resta dans une
chambre d'hôtel, n'aspirant., an milieu de ses
souffrances et de ses délires , qu'au moment où
il pourrait aller remplir la mission qui lui avait
été confiée. Il se fit un jour de mieux dans sa
maladie , et aussitôt , pouvant se tenir à
peine, soutenu par sa seule énergie, il partit,
comme les morts s'en vont en disant adieu à
ses amis !
Qu'a-t-il fait depuis, qu'est-il devenu ? Ainsi
qu'il l'avait promis , en quittant Cahors , il se
rendit, à travers les neiges et la température
glaciale du Nord, auprès du général Faidherbe,
et là , presque inanimé , sans cesse pris de vo¬
missements de sangj il attendit la fin de la
guerre, au fond d'un village malsain et mal
clos.
A la première nouvelle de l'armistice, M. du
Mazet alla à Beauvais, prendre possession de
sa préfecture. Quel serrement de cœur il dût
éprouver eu voyant partout les Prussiens, dans
cette.ville ou Jeanne Hachette, autrefois, donna
un si bel exemple de courage et de sublime
patriotisme l comment cela se fit-il ? Nous
l'ignorons; mais, quelques jours après son
arrivée , M. du Mazet fat arrêté par ordre du
général prussien et conduit à Amiens ; sans
doute que notre brave ami, dans une procla¬
mation adressée à ses administrés , avait blessé
le chauvinisme allemand. Quoiqu'il en soit,
presque aussitôt relâché , M. du Mazet donna,
dans la préfecture de l'Oise , les exemples de
modération, de calme , de dignité, de tact et
d'intelligence qui lui étaient familiers , depuis
son début dans la carrière administrative.
Cependant le gouvernement du A septembre
vint à crouler sous la responsabilité morale de
ses avortements. M. du Mazet portant la tache
originelle de sa dignité , semblait devoir ,
comme tant d'autres de ses collègues, partager
cette chute. Mais le chef du pouvoir exécutif
de la République française savait bien que M.
du Mazet, sous la délégation de Tours , avait
été bien plutôt l'homme de la nécessité que
l'homme du gouvernement ; aussi on se borna
à lui donner une préfecture d'un ordre infé¬
rieur ; il fut envoyé à Mende.
Mende a été la dernière étape de celui dont
nous déplorons aujourd'hui la perte. Désormais,
l'avenir s'ouvrait tout grand devant lui. Plus
de luttes, plus d'ennuis de toute espèce : M. du
Mazet se trouvait comme par enchantement,
pris dans l'engrenage d'une vie administra¬
tive, régulière, tranquille, entourée de soins
et d'amitié, en même temps que pourvue d'un
agréable bien-être. Mis au courant par l'expé¬
rience et son passé de journaliste , de toutes
questions de droit administratif, M. du Mazet
n'avait plus qu'à suivre le courant qu'il s'était
choisi et à jouir en paix des fruits de son robuste
travail. Mais la mort en avait décidé autrement.
Pour nous servir d'une expression vulgaire ,
la lame avait usé le fourreau chez M. le préfet
de Mende, et la maladie poursuivait dans son
organisme une marche à laquelle la science se
fût vainement opposée. M. du Mazet ne se fai¬
sait pas illusion sur son état. Il nous souvient
d'une lettre qu'il écrivait dernièrement à un de
ses amis , et dans laquelle il lui disait avec ce
suprême dédain de toute chose qui lui était
familier : « Je crois que mon cadavre sent
déjà mauvais. » N'est-ce pas qu'il est triste de
voir ainsi s'éteindre et disparaître une belle
intelligence, toujours portée aux grandes cho¬
ses , pour cela seul que l'enveloppe trop fragile
n'en peut supporter le poids !
C'est vendredi dernier que M. du Mazet a
succombé à uue attaque d'hémoptysie tuber¬
culeuse. La nouvelle de sa mort qui nous est
parvenue hier a été accueillie par une explosion
unanime de regrets à Cahors ; il en sera de
même dans tout le département. M. du Mazet
était un de ces hommes qui , par état et par
caractère , peuvent soulever autour d'eux bien
des rancunes , mais , des haines, jamais! Lui,
de son côté , autant il était terrible pour ses
adversaires dans la lutte, autant il était enclin
ensuite à oublier. Ainsi on l'a vu à Cahors ,
lors de son entrée à la préfecture , ne plus se
souvenir de ses longs démélés, souvent assai¬
sonnés d'invectives sanglantes , avec les em¬
ployés de l'administration départementale. On
pourrait croire qu'il y avait calcul de sa part,
mais nous en appelons à tous ceux qui le con¬
nurent , dissimuler ses sentiments ne lui était
pas possible. Chez lui la plume était prompte ,
la colère vive, bouillante, mais le cœur restait
inaltérablement bon.
LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX D ABONNEMENT
3 fr. ; dans
mois, 3 fr.
6 fr. 50 c. ;
Mende . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois,
le département : un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr, ■ trois
50 c. ; hors du département : un an , 12 fr. ; six mois,
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
1IAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C", place de Ja Bourse, 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 31
Dimanche, G août .1871.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la iigne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M"' Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
MIL-
'un
©.s
'est
œc-
70-J
!ion
tu-
Mende, le 6 août 1871.
Le Libéral du Lot dont M. Esmenard du
Mazet était le fondateur, paraissait le 27 juil¬
let , encadré d'une large bande noire. Nous
sommes heureux de donner à nos lecteurs l'ar¬
ticle que ce journal a consacré à notre ancien
préfet.
1. Esmenard du Mazet.
Hier , le journal de Mende, nous apportait
une nouvelle qui aura un triste retentissement
dans le Lot : M. Esmenard du Mazet est mort I
Loin de nous la pensée de vouloir faire
connaître notre prédécesseur à \'Indépendant
du Lot. Son souvenir est, dans le département,
trop vivace, son nom est lié à une trop lon¬
gue série d'incidents administratifs et d'événe¬
ments politiques pour qu'il soit nécessaire
d'aborder cette tâche. Qu'il nous soit seulement
permis de revenir en courant sur la vie trop
courte d'uu homme auquel une vive intelli¬
gence et une rare énergie semblaient devoir
assurer un brillant avenir.
Dès l'enfance , au sein même de la famille,
M. Esmenard du Mazet, montra une grande
indépendance d'esprit et un besoin incessant
de mouvement et d'imprévu. Ses études diri¬
gées par son lespectable père, colonel de génie
en retraite, lui acquirent des connaissances
variées et une solide instruction.
Se créant déjà mille aventures imaginaires
M. du Mazet s'embarqua, à dix-sept ans, com¬
me pilotin, sur un vaisseau de l'Etat. En cette
qualité , il fit ce pénible voyage qu'on appelle
au long cours et qui n'est en somme qu'une
course uniforme et monotone à travers des
mers dont la tempête et le calme sont les seuls
accidents.
A jamais dégoûté de la vie maritime , le
tempérament appauvri par les fièvres dont il
avait été pris à Madagascar, M. du Mazet rentra
en France , à l'époque où allait éclater la guerre
de l'indépendance italienne. La guerre et l'Ita¬
lie , c'était plus qu'il n'en fallait pour enflam¬
mer de nouveau l'imagination du jeune marin,
auquel la froide réalité n'avait encore rien
appris. Mu par un généreux enthousiasme,
plein de souvenirs classiques , qui lui pei¬
gnaient les généraux et les soldats sous les
couleurs si vives de l'antiquité , M. du Mazet,
sans écouler les conseils de personne , s'enga¬
gea dans un régiment de turcos, désigné pour
faire la campagne. Se raidissant contre la fati¬
gue et les privations, lui, chétif et frêle, il
traversa les Alpes et foula en libérateur le sol
de la patrie du Dante. Hélas ! quelle déception
pour ce jeune homme de dix-neuf ans , lorsque
son premier enthousiasme éteint, il envisagea
la scène sur laquelle sa destinée l'avait jeté 1
Que nous sommes loin des guerres antiques
dans nos luttes à coups de canon, et comme les
héros de nos jours ressemblent peu aux héros
d'Homère et de Virgile ! La désillusion de M.
du Mazet fut poignante, et la discipline mili¬
taire , si incompatible avec son caractère , ne
contribua pas peu à la lui rendre telle. Mais
il était Français et soldat, tant que la guerre
dura il fit noblement son devoir , et, dès que
la paix fut signée , il rentra dans sa famille.
N'ayant pas de fortune, M. du Mazet dut
songer à se créer une position par le travail.
Avec son intelligence , cela lui était facile , et
la fortune d'une position modeste et bourgeoise
lui était assurée, mais, là, n'était pas ce qui
•convenait à l'esprit aventureux du jeune hom¬
me. Depuis longtemps une ambition sourde ,
une voix secrète l'appelaient sur un champ
plus vaste , Eldorado opulent vers lequel gra¬
vitent les plus belles intelligences, gouffre au
fond duquel s'engloutissent toutes les illusions.
Nous ne reviendrons pas sur le séjour de M.
•du Mazet à Paris. Il est un livre de lui, Le
chemin de l'hôpital qui peint mieux que nous
ne saurions le faire nous-même, les heures
d'angoisse de celui qui, sans protection , sans
argent, cherche à forcer les portes de la Re¬
nommée, et à pénétrer dans le monde si diver-
; sement apprécié de la littérature moderne. Dans
j cette lutte incessante du faible pour aborder le
I puissant, de l'inconnu pour se faire place à la
lumière , bien des intelligences se flétrissent,
bien des existences succombent dans lajfièvre du
désespoir. S'il fautencroire le récit de saplume
trempée dans le fiel de douloureux souvenirs ,
M. du Mazet ne fut pas épargné dans le rude
noviciat auquel il se soumit avec l'implacable
détermination d'un homme qui veut aboutir
sans transiger avec sa conscience. Mais enfin,
la victoire se déclara de son côté et, s'il ne
parvint pas à se faire un nom célèbre, sa jeu¬
nesse ne le lui permettait pas, il arriva du moins
à trouver des éditeurs et à se faire connaître.
Celui qui traverse des épreuves du genre de
celles que venait d'affronter M. Esmenard du
Mazet, n'est plus un homme ordinaire. L'é¬
preuve fait h trempe de l'homme et grandit
l'intelligence qui sait lui résister: M. du Mazet
comprit bien vite la supériorité qu'il s'était
acquise à force de souffrances physiques et mo¬
rales. Sûr désormais de lui-même , doué de
l'implacable énergie que nous lui connaissions,
le cœur chargé d'un peu d'amertume, l'esprit
fécond et railleur, la plume tranchante et
acerbe , il entra hardiment dans la carrière du
journalisme. Là, il disparut un peu dans le
groupe nombreux des jëunes gens de la presse
militante , mais son expérience des hommes
et des choses, acquit en peu de temps une nou¬
velle importance et une nouvelle solidité.
Vers la fin de 1867, M. du Mazet, qui avait
alors vingt-huit ans, fut envoyé à Besançon
pour y prendre la direction du journal La
Franche-Comté. On était alors sous l'Empire,
et la lutte organisée par la presse indépendante
était déjà engagée contre ce détestable régime.
Personne n'était mieux fait que M. du Mazet
pour se poser à lui tout seul, dans un chef-lieu
de département, en redresseur des torts du
pouvoir et en champion des trop nombreuses
victimes de la pression préfectorale. Compre¬
nant toute la gravité de sa tâche , M. du Mazet
s'y prit à deux mains : jamais il ne recula de¬
vant les intimidations et les dangers semés par
l'arbitraire, sur les pas d'un écrivain libre.
Vint ensuite le moment où M. du Mazet mit
pour la première fois les pieds dans une ville
où la nouvelle de sa mort, inopinément répan¬
due , a causé, hier, une explosion générale
de regrets. C'était en 1868, le 1er août, que
l'Indépendant du Lot fut fondé à Cahors , et
que M. du Mazet en prit la direction. Que di¬
rons-nous que chacun ne sache déjà sur la cam¬
pagne périlleuse que fit l'ami que nous venons
de perdre, et la guerre à outrance qu'il sou¬
tint contre les abus dont la préfecture du Lot
était depuis longtemps le foyer invétéré? Pu-
bliciste nous-même, il nous est facile d'entrer
dans le détail des ennuis, des préoccupations
continuelles, des tiraillements pénibles qui ac¬
compagnent cette presse de province si petite
dans la forme, mais si importante dans le fonds.
Que d'intérêts divers à sauvegarder , que de
petites ambitions à servir, que de ménagements
à avoir , le tout sans perdre de vue le principe
auquel on est dévoué, et loin duquel s'égarent
quelquefois vos amis eux-mêmes ! Ajoutez à
cela des polémiques irritantes à soutenir, mille
questions à soulever sans les documents néces¬
saires , des coups à frapper parfois et, cela sans
pitié , parce que l'intérêt de la cause l'exige ;
bref, tout ce qui demande une existence à part,
vouée de bonne heure et disposée par la nature
à toutes les turbulences d'une lutte continuelle,
sans repos ni trêve pour la pensée.
En se reportant à l'époque à laquelle M. du
Mazet écrivait dans l'Indépendant du Lot, on
comprendra toute l'énergie qu'il dut déployer
pour ne pas succomber sous les coups de la
pléiade administrative, qu'il était venu relancer
avec tant d'audace et avec un si vigoureux
talent, jusque dans son repaire. On lui prodigua
les vexations, l'injure , le mépris, l'outrage ;
on le traîna en prison comme un coupable , on
le diffama indignement : tout fut inutile. Cette
volonté de fer résista à tous les chocs, cette
robuste nature d'écrivain se raidit contre toutes
les attaques, riposta à tous les coups, en porta
de nouveaux et finalement resta maîtresse du
champ de bataille!
L'Empire croula... Nous ne saurions , ici,
que jeter un voile sur cette lugubre ruine.
Pour M. du Mazet, le 4 septembre fut la déli¬
vrance si ardemment désirée , et le triomphe
de la cause pour laquelle il s'était constamment
sacrifié , mais à quel prix tout cela I Ce même
jour , le rédacteur de l'Indépendant du Lot
vint à cette préfecture, si souvent battue en
brèche par lui, et il en prit possession au nom
du gouvernement de la Défense nationale.
Dès lors , le publiciste fit, en M. du Mazet,
place à l'administrateur. Ce changement fut
instantané et le cabinet préfectoral resta fermé
aux violences toujours en ferment au bureau
Aq l'Indépendant. Chacun se rappelle ce que
M. du Mazet fit, eu huit jours , comme préfet
à Cahors. Son calme, sa dignité et sa modéra¬
tion , firent presque aussitôt évanouir les pré¬
ventions qu'on avait contre lui. Homme de
parti, il devint l'homme de tous , et cela sans
ostentation , avec la ferme attitude de celui qui
fait son devoir et qui tient à le bien faire.
Préfet du Lot, durant huit jours, M. du
Mazet partit de Cahors pour aller remplir les
mêmes fonctions à Digne; nul n'ignore les
causes de ce changement contre lequel s'éleva
l'opinion publique. A Digne, Du Mazet releva
l'administration départementale qu'il trouva en
désarroi ; en même temps il déploya une acti¬
vité étonnante dans l'équipement des mobiles
d'abord, des mobilisés ensuite; n'étions nous
pas alors au moment où dans son patriotique
élan. le gouvernement de la Défense nationale,
accomplissait la gigantesque folie de jeter à la
gueule des canons prussiens , une nation en¬
tière mal armée, sans vivres et sans généraux !
Mais où M. du Mazet, comme préfet de
Digne, montra le mieux la haute portée de son
caractère, c'est dans la lutte qu'il soutint contre
la Ligue du Midi, cette association dangereuse
qui, plus tard, en se démasquant, devait nous
mettre aux prises avec l'insurrection crimi¬
nelle de la Commune de Paris. M. du Mazet
rallia à lui plusieurs préfets qui comprenaient
également l'imminence du danger et, grâce à
la résistance que , tous unis , ils opposèrent
aux ligueurs les empiétements révolutionnaires
de ces derniers furent paralysés.
A la suite d'un conflit qu'il eut quelques
temps après, au sujet d'un sous-préfet ligueur,
avec le gouvernement, M, du Mazet résilia ses
fonctions. Quelques jours après, il était nommé,
par M. Gambetta, à la préfecture de l'Oise, et,
comme l'invasion ne lui permettait pas de se
rendre à son poste, il fut chargé d'une mission
confidentielle auprès du général Faidherbe.
C'est à cette époque que nous le vîmes pour
la dernière fois. Les fatigues de l'administra¬
tion , les orages de sa jeunesse , les violences
de ses luttes comme écrivain , les misères de
la vie militaire, les épuisements de la fièvre,
tout cela avait déterminé en M. du Mazet une
de ces maladies terribles , implacables , dont le
premier symptôme est comme le doigt de la
mort qui va vous frapper. Nous nous rappelons
encore avec tristesse de la douloureuse impres¬
sion que nous fit la vue de ce jeune homme de
33 ans, dans la poitrine duquel allait se briser,
en quelques jours, une belle et noble existence.
Nous nous rappelons encore l'expression d'épui¬
sement et de dégoût avec lequel il nous répon-
dit', un jour que nous lui demandions son avis
sur une question qui le concernait personnel¬
lement : « Ah ! mon cher, ne me parlez plus
de cela , je ne suis presque plus de ce monde. »
Durant un mois de crise, il resta dans une
chambre d'hôtel, n'aspirant., an milieu de ses
souffrances et de ses délires , qu'au moment où
il pourrait aller remplir la mission qui lui avait
été confiée. Il se fit un jour de mieux dans sa
maladie , et aussitôt , pouvant se tenir à
peine, soutenu par sa seule énergie, il partit,
comme les morts s'en vont en disant adieu à
ses amis !
Qu'a-t-il fait depuis, qu'est-il devenu ? Ainsi
qu'il l'avait promis , en quittant Cahors , il se
rendit, à travers les neiges et la température
glaciale du Nord, auprès du général Faidherbe,
et là , presque inanimé , sans cesse pris de vo¬
missements de sangj il attendit la fin de la
guerre, au fond d'un village malsain et mal
clos.
A la première nouvelle de l'armistice, M. du
Mazet alla à Beauvais, prendre possession de
sa préfecture. Quel serrement de cœur il dût
éprouver eu voyant partout les Prussiens, dans
cette.ville ou Jeanne Hachette, autrefois, donna
un si bel exemple de courage et de sublime
patriotisme l comment cela se fit-il ? Nous
l'ignorons; mais, quelques jours après son
arrivée , M. du Mazet fat arrêté par ordre du
général prussien et conduit à Amiens ; sans
doute que notre brave ami, dans une procla¬
mation adressée à ses administrés , avait blessé
le chauvinisme allemand. Quoiqu'il en soit,
presque aussitôt relâché , M. du Mazet donna,
dans la préfecture de l'Oise , les exemples de
modération, de calme , de dignité, de tact et
d'intelligence qui lui étaient familiers , depuis
son début dans la carrière administrative.
Cependant le gouvernement du A septembre
vint à crouler sous la responsabilité morale de
ses avortements. M. du Mazet portant la tache
originelle de sa dignité , semblait devoir ,
comme tant d'autres de ses collègues, partager
cette chute. Mais le chef du pouvoir exécutif
de la République française savait bien que M.
du Mazet, sous la délégation de Tours , avait
été bien plutôt l'homme de la nécessité que
l'homme du gouvernement ; aussi on se borna
à lui donner une préfecture d'un ordre infé¬
rieur ; il fut envoyé à Mende.
Mende a été la dernière étape de celui dont
nous déplorons aujourd'hui la perte. Désormais,
l'avenir s'ouvrait tout grand devant lui. Plus
de luttes, plus d'ennuis de toute espèce : M. du
Mazet se trouvait comme par enchantement,
pris dans l'engrenage d'une vie administra¬
tive, régulière, tranquille, entourée de soins
et d'amitié, en même temps que pourvue d'un
agréable bien-être. Mis au courant par l'expé¬
rience et son passé de journaliste , de toutes
questions de droit administratif, M. du Mazet
n'avait plus qu'à suivre le courant qu'il s'était
choisi et à jouir en paix des fruits de son robuste
travail. Mais la mort en avait décidé autrement.
Pour nous servir d'une expression vulgaire ,
la lame avait usé le fourreau chez M. le préfet
de Mende, et la maladie poursuivait dans son
organisme une marche à laquelle la science se
fût vainement opposée. M. du Mazet ne se fai¬
sait pas illusion sur son état. Il nous souvient
d'une lettre qu'il écrivait dernièrement à un de
ses amis , et dans laquelle il lui disait avec ce
suprême dédain de toute chose qui lui était
familier : « Je crois que mon cadavre sent
déjà mauvais. » N'est-ce pas qu'il est triste de
voir ainsi s'éteindre et disparaître une belle
intelligence, toujours portée aux grandes cho¬
ses , pour cela seul que l'enveloppe trop fragile
n'en peut supporter le poids !
C'est vendredi dernier que M. du Mazet a
succombé à uue attaque d'hémoptysie tuber¬
culeuse. La nouvelle de sa mort qui nous est
parvenue hier a été accueillie par une explosion
unanime de regrets à Cahors ; il en sera de
même dans tout le département. M. du Mazet
était un de ces hommes qui , par état et par
caractère , peuvent soulever autour d'eux bien
des rancunes , mais , des haines, jamais! Lui,
de son côté , autant il était terrible pour ses
adversaires dans la lutte, autant il était enclin
ensuite à oublier. Ainsi on l'a vu à Cahors ,
lors de son entrée à la préfecture , ne plus se
souvenir de ses longs démélés, souvent assai¬
sonnés d'invectives sanglantes , avec les em¬
ployés de l'administration départementale. On
pourrait croire qu'il y avait calcul de sa part,
mais nous en appelons à tous ceux qui le con¬
nurent , dissimuler ses sentiments ne lui était
pas possible. Chez lui la plume était prompte ,
la colère vive, bouillante, mais le cœur restait
inaltérablement bon.
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