Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-07-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juillet 1871 02 juillet 1871
Description : 1871/07/02 (A8,N25). 1871/07/02 (A8,N25).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53546328v
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
MONITEUR DE LA
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) ABONNEMENT :
Mende : on an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFF1TTE ,
BULLIER et C1*, place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Loxère.
8me ANNÉE
N" 26
Dimanche, 2 juillet 1871.
PRIX DE» INSERTIONS :
Annonce» judiciaires. 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M"* Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 2 juillet 1871.
L'emprunt national de deux milliards a été
couvert en quelques heures. Il a été enlevé avec
un véritable enthousiasme.
A minuit, une dépêche adressée aux tréso¬
riers-payeurs généraux leur annonçait qu'il y
avait déjà plus de six milliards de souscrit.
Ce magnifique résultat prouve une fois de
plus combien notre pays renferme encore de
forces vives après de si longs mois de souf¬
frances.
A quoi est-il dû ce magnifique résultat? Les
uns disent que c'est à la victoire du parti de
l'ordre. Nous sommes bien de cet avis ; mais
si ceux qui parlent ainsi , étaient sincères , ils
ajouteraient que c'est surtout à la confiance
que le chef du pouvoir exécutif de la Répu¬
blique française inspire à tous les partis. M.
Thiers dans son discours sur l'emprunt, à la
séance du 20 mai, a montré la situation avec
une telle lucidité que personne n'avait à hésiter
pour souscrire à l'emprunt français.
Le discours de M. Thiers que nous ne pou¬
vons placer sous les yeux de nos lecteurs à
cause de son étendue , dit carrément que la
position de la France n'est pas désespérée ,
pourvu toutefois que l'Assemblée soit assez
. sage. M. Thiers dit : Vous pourrez rendre à la
France son rang dans le monde , vous pourrez
lui rendre sa vigueur et sa prospérité à condi¬
tion qu'elle n'aura plus de liste civile à payer,
c'est-à-dire à condition qu'elle se gouvernera
elle-même, qu'elle saura se passer de roi et
de cour.
Voilà ce que dit à la France, et aux électeurs
du 2 juillet, l'homme éminent qui vient de
sauver la France ainsi que la civilisation en
Europe.
Les communeux, pas plus que les monar¬
chistes n'auront le dessus aux élections du 2
juillet. Nous en sommes convaincus , la France
votera comme un seul homme pour les candi¬
dats qui jureront de soutenir la République
avec M. Thiers. Aujourd'hui personne ne peut
plus confondre les républicains comme Jules
Favre , Picard , Victor Lefranc , etc. avec ces
hommes de désordre que nous avons vus, sous
l'empire , envoyés à l'Assemblée pour protester
contre les monarques et les monarchies. Des
élections du 2 juillet sortira, espérons-le, la
fondation de la République et par conséquent
la fin des révolutions et des désordres qu'en¬
traîne toujours avec elle la monarchie.
L'EMPIRE EST-IL POSSIBLE?
Plusieurs journaux.... anglais discutent
cette question comme si elle était posée: le
Journal des Débats leur fait connaître dans
les termes suivants ce que la France en pense :
« Ces jours derniers, Napoléon III s'est
rendu, paraît-il, avec sa famille, à une réunion
d'ouvriers, et, au milieu d'applaudissements
unanimes, a reçu d'un orateur dont nous ne
savons plus le nom , l'assurance qu'il remonte¬
rait sur le trône de France. Que l'ex-empereur
qui s'était fait decernerpar les cochers de fiacre
le titre de Père du peuple, aime à se faire
applaudir par les égoutiers de Londres et qu'il
flatte les classes laborieuses de l'Angleterre
dans l'espoir de se gagner, par cette conduite,
des partisans dans les classes ouvrières de la
France, rien n'est plusnaturel, car il faitœuvre
de prétendant. Mais lorsque les journaux an¬
glais attaquent le gouvernement présent de la
France au bénéfice du prince qui s'est rendu à
Sedan, ils font un vilain métier et perdent leur
peine. Que l'Angleterre le sache: il existe, en
effet, parmi les habitants de nos campagnes des
paysans qui regrettent l'empire parce qu'ils ne
le connaissent pas; mais la bourgeoisie de no¬
tre pays a rompu définitivement avec le gou¬
vernement né d'un coup d'Etat et mort d'une
reddition sans exemple.
» Cette considération ne touchera pas l'en¬
tourage de l'ex-empereur, qui, probablement,
espère gouverner une seconde fois la France,
en s'appuyant sur l'ignorance et la démagogie,
mais elle aura quelque poids, ce nous semble,
dans un pays où le gouvernement dureet pros¬
père, parce qu'il est aux mains des classes
iéclairées. Entre l'empire et la France, Sedan et
Metz ont créé un abîme, et, même soutenu par
le Morning Post et le Standard , Napoléon III
ne le franchira pas.
Eugène Dufeuille. »
Le gouvernement sous lequel nous vivons
provisoirement n'est certainement pas bien
fort par lui-même, mais il a pour lui la faiblesse
des régimes politiques qui aspirent à le rem¬
placer. Le nom de la République n'est pas
partout en bonne odeur, ses souvenirs histori¬
ques ne sont pas tous heureux, le personnel de
son parti n'est pas très-éminent; mais en re¬
vanche, la République représente l'état naturel
d'une société qui a rompu avec le passé et les
fictions gouvernementales, tandis que les partis
qui voudraient la supplanter ne représentent
rien du tout.
L'Empire, par exemple, quereprésente-t-il?
Nous défions qu'on nous le dise. Il n'a point
pour lui l'ancienneté d'une famille ; Il n'a
d'autres traditions nationales à alléguer que
d'immenses désastres, Waterloo et Sédan, la
France trois fois envahie; mais, surtout, il
n'est l'expression d'aucun principe politique.
Le premier empire est l'histoire d'un ambi-
tieuxdegénie, le second l'histoire d'un aventu¬
rier qui a mal fini, mais la politique de l'un et de
l'autre a été la même, la force et l'expédient.
Napoléon III a eu un moment la velléité de
transformer le pouvoir absolu en pouvoir con¬
trôlé, et il n'a réussi qu'à préparer la ruine de
son trône. Et si l'empire s'est montré une pre¬
mière fois incompatible avec toute liberté, que
serait-ce après une révolution qui a jeté l'image
du maître dans la boue? II ne s'est établi que
par la dictature : il nous la ramènerait cette
fois-ci, sous une forme plus brutalement pré¬
torienne. Le napoléonisme, quoi qu'il fasse, ne
peut être autre chose que le gouvernement
personnel.
Il n'en est pas de même de la monarchie lé¬
gitime. Elle représente du moins quelque chose.
Elle nous promet la stabilité qui résulte d'une
succession non contestée dans le pouvoir exé¬
cutif : et cette stabilité elle-même, elle l'appuie
sur la légitimité de la famille appelée à exercer
ce pouvoir. Il y a donc là une idée, seulement
cette idée a un inconvénient, c'est qu'elle dis¬
paraît à l'examen. Pour peu qu'on l'analyse,
on trouve qu'il n'y a rien dedans. Qu'est-ce que
la légitimité, en effet? C'est le droit d'un indi¬
vidu au pouvoir. Et ce droit, d'où vient-il?
D'en haut, de Dieu même. C'est donc en pré¬
sence d'une conception théologique que nous
nous trouvons, mais pour que cette conception
ait la force d'une institution, pour qu'elle puisse
soutenir un trône et tout un ordre de choses
politiques, il faut qu'elle soit reconnue, ac¬
ceptée , et puisqu'il s'agit d'une croyance,
il faut qu'elle soit crue. La légitimité est
affaire de croyance, et là où cette croyance
n'existe pas ou n'existe plus, la légitimité nous
échappe. Ou voit donc que la question se réduit
aux termes suivants : la croyance au droit
divin, c'est-à-dire à une révélation par laquelle
Dieu aurait mis à part la famille de Bourbon
pour gouverner la France, et ordonné à la
France d'obéir aux Bourbons. — Cette croyance
existe-t-elle encore en France? Y est-elle très-
répandue, très-vivante? Si elle est morte, y
a-t-il vraiment quelque espoir de la réveil¬
ler? Et si elle ne peut y être réveillée, les pré¬
tentions du comte de Chambord ne tombent-
elles pas d'elles-mêmes? Le point d'appui ne
manque-t-il pas au parti légitimiste? Nous ne
connaissons rien de plus curieux que le pro¬
gramme de ce parti. C'est un mot, rien qu'un
mot, vox et prœterea nihil. On demande ce
que c'est que la légitimité, et on trouve l'opi¬
nion de ceux qui regardent le comte de Cham¬
bord comme leur roi légitime 1 C'est toujours
la fable hindoue : le globe terrestre supporté
par un éléphant, l'éléphant supporté par la tor¬
tue, et la tortue... Pour celle-là, on a oublié
de nous dire sur quoi elle repose.
(Temps.)
M. Louis Blanc a adressé la lëttre
suivante au rédacteur en chef de la
Nation souveraine :
Mon cher confrère,
Dans deux articles vigoureusement pensés,
vous me demandez mon opinion sur le rôle qui
convient en ce moment, au parti républicain.
Ce rôle, je le crois, ainsi que vous, non-seule¬
ment indiqué, mais commandé par les circons¬
tances.
Il serait temps, ce semble, que la France
cessât de chercher à tâtons ses destinées. Ce¬
pendant que voyons-nous? Les esprits, quêtant
d'horribles secousses ont ébranlés, s'agitent
encore; le trouble est dans les cœurs, le travail
se fait désirer, et le pays, affamé de repos,
éprouve, après la fatigue de la tourmente , la
fatigue de l'inquiétude.
Pourquoi?
Parce que, au-sortir d'une lutte marquée par
d'affreux désordres que la République maudit,
ses adversaires se sont mis à l'œuvre, conviant
des prétendants de toute couleur à ramasser
une couronne tombée dans la boue , exposant
la paix publique au hasard de mille intrigues
rivales, suscitant la concurrence des dynasties,
et poussant le pays vers l'inconnu par leurs
efforts pour le ramener vers un passé trois fois
mort.
Et combien l'anxiété serait plus générale,
plus vive, si la République n'était pas là !
Ainsi, en vertu d'une évolution historique
dont les observateurs myopes seront seuls à
s'étonner, il se trouve que la monarchie est
passée à l'état révolutionnaire et nous donne la
peur de l'anarchie, tandis que la République a
pour elle l'autorité qui s'attache au maintien
de l'ordre.
En d'autres termes, ce qui effraye , c'est le
régime qui s'était si longtemps lié , dans l'opi¬
nion publique, à des besoins de stabilité; et ce
qui rassure, c'est le régime qui est par essence
celui du mouvement. On l'a déjà dit, j'aime à
le répéter: les vrais conservateurs aujourd'hui
sont les républicains.
Militante sous la Restau ration, militante sous
le règne de Louis-Philippe , militante sous
l'Empire, la République n'avait été jusqu'à
présent qu'une force: elle est devenue un pou¬
voir. La conception républicaine a parcouru
les trois phases qu'un principe doit traverser
ppur vaincre : dénoncée d'abord comme une
utopie , discutée ensuite comme une idée, et
finalement reconnue comme un fait.
Oui, c'est un fait désormais, en France, que
la République!
De là, pour le parti républicain, la nécessité
de comprendre ses devoirs d'une manière non
différente, mais plus complète.
Il lui fallait des convictions ardentes; il lui
faut, en outre, des convictions profondément
réfléchies. Il lui fallait le dévouement: il lui
faut de plus l'étude et la science. L'heure est
venue de prouver que ses théories s'appuient
sur une recherche patiente et une vaine appré¬
ciation de ce qui est pratique, non moins que
sur un vif sentiment de ce qui est juste.
Or, une première occasion de faire cette
preuve lui est fournie par les élections qui
vont avoir lieu.
La monarchie a eu sa raison d'être; elle l'a
perdue. Aux turbulents désirs qu'elle éveille,
à l'égoïsme des ambitions qu'elle enrégimente,
opposons le culte tranquille et désintéressé de
la République; — d'une République dont la
sagesse constitue la puissance et qui tire de sa
modération la garantie de sa durée , — non
pas certes d'une « République sans républi¬
cains, » risible chimère, mais d'une Républi¬
que ennemie de la violence , ennemie de l'in¬
tolérance , prompte à tendre la main aux hom¬
mes de bonne volonté, et à porter avec orgueil
chaque conversion sincère sur la liste de ses
conquêtes; — d'une République placée au point
d'intersection de tous les intérêts, s'appliquant
à réaliser ce qu'ils ont de solidaire, et embras¬
sant dans sa haute sollicitude lés travailleurs de
toutes les classes; — d'une République enfin
qui ait la souveraineté du peuple pour principe
le suffiage universel, perfectionné, pour sanc¬
tion ; le droit d'examen pour instrument, et
pour but l'ordre dans la liberté.
Pas d'abstentions ! Ce n'est pas trop de tous
les Français pour ranimer la France, après tant
de déchirements et de ruines. Pas de divisions!
La question dominante, celle qui les renferme
toutes, est celle de la République à fonder; car
c'est de la République que les idées les plus
diverses recevront la parole , et c'est elle qui,
par la liberté, donnera satisfaction aux aspira¬
tions légitimes. Que les républicains agissent
donc au nom de ce qui les unit! Un étroit es¬
prit d'exclusion perdrait tout: par l'union tout
sera sauvé.
Louis BLANC.
SUR LES RUINES
r>E PARIS.
Plusieurs publicistes signalent, dans l'état
d'esprit des Parisiens qui rentrent chez eux
sans avoir été directement atteints par nos
désastres et des provenciaux qui vont voir
Paris, un phénomène des plus étranges. Mal¬
gré toutes les horreurs, le spectacle de destruc¬
tion ne satisfait pas les espérances de la curio¬
sité. On arrive, l'imagination exaltée par les
métaphores descriptives, rêvant de Moscou et
d'Herculanum, le bon sens faussé par un fol
amour de l'invraissemblance, et, en présence
du vrai, si navrant et si terrible qu'il soit, on
se montre désappointé. Les arcades du minis¬
tère des finances, qui s'élèvent du milieu des
ruines, comme celles d'un amphithéâtre an¬
tique, l'Hôtel-de-Ville dont les murs éventrés
rappellent les plaies béantes que le canon
français a faites au château des d'Heidelberg,
les pans de façade des Tuileries croûlant à la
moindre secousse, le Palaisde Justice brûlé, l'é¬
légant hôtel du quai d'Orsay détruit, les mon¬
ceaux de débris fumants qui encombrent encore
quelques rues, tous ces tableaux que la guerre
civile a faits si affreux et que le souvenir de
crimes rend plus triste encore, n'offrent pas
un aliment assez substantiel aux besoins d'émo¬
tions que l'on a flatté. Comme, Dieu merci,
Paris ne ressemble pas à Palmyre ni à Lisbonne
après le tremblement de terre, la déception est
visible : on attendait mieux. Cela nous rappelle
le mécontentement d'un bonhomme, fort inof¬
fensif du reste et peu épique de sa personne,
qui ne pouvait se consoler de ce que la guerre
d'Orient s'était terminée sans une grande ba-
tâilie navale. Chaque jour, après déjeûner, en
ouvrant son journal, il espérait y trouver quel¬
que émouvante narration maritime, dans la
manière de la Landelle. Il comptait sur Tra-
falgar ou tout ail moins sur le Vengeur. On ne
lui servait ni l'un l'autre; cela le froissait.
Quand on signa là paix de Paris, il était au
désespoir.
Ces absurdités morales proviennent d'un
vice contemporain que l'on peut appeler la fé¬
rocité littéraire et qui s'est développé à la fa¬
veur des drames, des romans et des comptes-
rendus de cours d'assises. Un écrivain distin¬
gué s'étonnait dernièrement de ce que le pays
de Boileau avait pu donner des horreurs pareil¬
les a celles que nous venons de voir. Est-ce
que la France est encore le pays de Boileau?
Est-ce qu'on lit ailleurs qu'à l'étranger, à
titre de classique français , cette belle lan¬
gue du dix-septième siècle, si claire, si noble,
si mesurée? Est-ce que la rectitude et la jus¬
tesse native de notre esprit national n'ont pas
été singulièrement perverties par la déplorable
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) ABONNEMENT :
Mende : on an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois,
BULLIER et C1*, place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Loxère.
8me ANNÉE
N" 26
Dimanche, 2 juillet 1871.
PRIX DE» INSERTIONS :
Annonce» judiciaires. 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M"* Veuve Camille IGNON, à Mende : DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 2 juillet 1871.
L'emprunt national de deux milliards a été
couvert en quelques heures. Il a été enlevé avec
un véritable enthousiasme.
A minuit, une dépêche adressée aux tréso¬
riers-payeurs généraux leur annonçait qu'il y
avait déjà plus de six milliards de souscrit.
Ce magnifique résultat prouve une fois de
plus combien notre pays renferme encore de
forces vives après de si longs mois de souf¬
frances.
A quoi est-il dû ce magnifique résultat? Les
uns disent que c'est à la victoire du parti de
l'ordre. Nous sommes bien de cet avis ; mais
si ceux qui parlent ainsi , étaient sincères , ils
ajouteraient que c'est surtout à la confiance
que le chef du pouvoir exécutif de la Répu¬
blique française inspire à tous les partis. M.
Thiers dans son discours sur l'emprunt, à la
séance du 20 mai, a montré la situation avec
une telle lucidité que personne n'avait à hésiter
pour souscrire à l'emprunt français.
Le discours de M. Thiers que nous ne pou¬
vons placer sous les yeux de nos lecteurs à
cause de son étendue , dit carrément que la
position de la France n'est pas désespérée ,
pourvu toutefois que l'Assemblée soit assez
. sage. M. Thiers dit : Vous pourrez rendre à la
France son rang dans le monde , vous pourrez
lui rendre sa vigueur et sa prospérité à condi¬
tion qu'elle n'aura plus de liste civile à payer,
c'est-à-dire à condition qu'elle se gouvernera
elle-même, qu'elle saura se passer de roi et
de cour.
Voilà ce que dit à la France, et aux électeurs
du 2 juillet, l'homme éminent qui vient de
sauver la France ainsi que la civilisation en
Europe.
Les communeux, pas plus que les monar¬
chistes n'auront le dessus aux élections du 2
juillet. Nous en sommes convaincus , la France
votera comme un seul homme pour les candi¬
dats qui jureront de soutenir la République
avec M. Thiers. Aujourd'hui personne ne peut
plus confondre les républicains comme Jules
Favre , Picard , Victor Lefranc , etc. avec ces
hommes de désordre que nous avons vus, sous
l'empire , envoyés à l'Assemblée pour protester
contre les monarques et les monarchies. Des
élections du 2 juillet sortira, espérons-le, la
fondation de la République et par conséquent
la fin des révolutions et des désordres qu'en¬
traîne toujours avec elle la monarchie.
L'EMPIRE EST-IL POSSIBLE?
Plusieurs journaux.... anglais discutent
cette question comme si elle était posée: le
Journal des Débats leur fait connaître dans
les termes suivants ce que la France en pense :
« Ces jours derniers, Napoléon III s'est
rendu, paraît-il, avec sa famille, à une réunion
d'ouvriers, et, au milieu d'applaudissements
unanimes, a reçu d'un orateur dont nous ne
savons plus le nom , l'assurance qu'il remonte¬
rait sur le trône de France. Que l'ex-empereur
qui s'était fait decernerpar les cochers de fiacre
le titre de Père du peuple, aime à se faire
applaudir par les égoutiers de Londres et qu'il
flatte les classes laborieuses de l'Angleterre
dans l'espoir de se gagner, par cette conduite,
des partisans dans les classes ouvrières de la
France, rien n'est plusnaturel, car il faitœuvre
de prétendant. Mais lorsque les journaux an¬
glais attaquent le gouvernement présent de la
France au bénéfice du prince qui s'est rendu à
Sedan, ils font un vilain métier et perdent leur
peine. Que l'Angleterre le sache: il existe, en
effet, parmi les habitants de nos campagnes des
paysans qui regrettent l'empire parce qu'ils ne
le connaissent pas; mais la bourgeoisie de no¬
tre pays a rompu définitivement avec le gou¬
vernement né d'un coup d'Etat et mort d'une
reddition sans exemple.
» Cette considération ne touchera pas l'en¬
tourage de l'ex-empereur, qui, probablement,
espère gouverner une seconde fois la France,
en s'appuyant sur l'ignorance et la démagogie,
mais elle aura quelque poids, ce nous semble,
dans un pays où le gouvernement dureet pros¬
père, parce qu'il est aux mains des classes
iéclairées. Entre l'empire et la France, Sedan et
Metz ont créé un abîme, et, même soutenu par
le Morning Post et le Standard , Napoléon III
ne le franchira pas.
Eugène Dufeuille. »
Le gouvernement sous lequel nous vivons
provisoirement n'est certainement pas bien
fort par lui-même, mais il a pour lui la faiblesse
des régimes politiques qui aspirent à le rem¬
placer. Le nom de la République n'est pas
partout en bonne odeur, ses souvenirs histori¬
ques ne sont pas tous heureux, le personnel de
son parti n'est pas très-éminent; mais en re¬
vanche, la République représente l'état naturel
d'une société qui a rompu avec le passé et les
fictions gouvernementales, tandis que les partis
qui voudraient la supplanter ne représentent
rien du tout.
L'Empire, par exemple, quereprésente-t-il?
Nous défions qu'on nous le dise. Il n'a point
pour lui l'ancienneté d'une famille ; Il n'a
d'autres traditions nationales à alléguer que
d'immenses désastres, Waterloo et Sédan, la
France trois fois envahie; mais, surtout, il
n'est l'expression d'aucun principe politique.
Le premier empire est l'histoire d'un ambi-
tieuxdegénie, le second l'histoire d'un aventu¬
rier qui a mal fini, mais la politique de l'un et de
l'autre a été la même, la force et l'expédient.
Napoléon III a eu un moment la velléité de
transformer le pouvoir absolu en pouvoir con¬
trôlé, et il n'a réussi qu'à préparer la ruine de
son trône. Et si l'empire s'est montré une pre¬
mière fois incompatible avec toute liberté, que
serait-ce après une révolution qui a jeté l'image
du maître dans la boue? II ne s'est établi que
par la dictature : il nous la ramènerait cette
fois-ci, sous une forme plus brutalement pré¬
torienne. Le napoléonisme, quoi qu'il fasse, ne
peut être autre chose que le gouvernement
personnel.
Il n'en est pas de même de la monarchie lé¬
gitime. Elle représente du moins quelque chose.
Elle nous promet la stabilité qui résulte d'une
succession non contestée dans le pouvoir exé¬
cutif : et cette stabilité elle-même, elle l'appuie
sur la légitimité de la famille appelée à exercer
ce pouvoir. Il y a donc là une idée, seulement
cette idée a un inconvénient, c'est qu'elle dis¬
paraît à l'examen. Pour peu qu'on l'analyse,
on trouve qu'il n'y a rien dedans. Qu'est-ce que
la légitimité, en effet? C'est le droit d'un indi¬
vidu au pouvoir. Et ce droit, d'où vient-il?
D'en haut, de Dieu même. C'est donc en pré¬
sence d'une conception théologique que nous
nous trouvons, mais pour que cette conception
ait la force d'une institution, pour qu'elle puisse
soutenir un trône et tout un ordre de choses
politiques, il faut qu'elle soit reconnue, ac¬
ceptée , et puisqu'il s'agit d'une croyance,
il faut qu'elle soit crue. La légitimité est
affaire de croyance, et là où cette croyance
n'existe pas ou n'existe plus, la légitimité nous
échappe. Ou voit donc que la question se réduit
aux termes suivants : la croyance au droit
divin, c'est-à-dire à une révélation par laquelle
Dieu aurait mis à part la famille de Bourbon
pour gouverner la France, et ordonné à la
France d'obéir aux Bourbons. — Cette croyance
existe-t-elle encore en France? Y est-elle très-
répandue, très-vivante? Si elle est morte, y
a-t-il vraiment quelque espoir de la réveil¬
ler? Et si elle ne peut y être réveillée, les pré¬
tentions du comte de Chambord ne tombent-
elles pas d'elles-mêmes? Le point d'appui ne
manque-t-il pas au parti légitimiste? Nous ne
connaissons rien de plus curieux que le pro¬
gramme de ce parti. C'est un mot, rien qu'un
mot, vox et prœterea nihil. On demande ce
que c'est que la légitimité, et on trouve l'opi¬
nion de ceux qui regardent le comte de Cham¬
bord comme leur roi légitime 1 C'est toujours
la fable hindoue : le globe terrestre supporté
par un éléphant, l'éléphant supporté par la tor¬
tue, et la tortue... Pour celle-là, on a oublié
de nous dire sur quoi elle repose.
(Temps.)
M. Louis Blanc a adressé la lëttre
suivante au rédacteur en chef de la
Nation souveraine :
Mon cher confrère,
Dans deux articles vigoureusement pensés,
vous me demandez mon opinion sur le rôle qui
convient en ce moment, au parti républicain.
Ce rôle, je le crois, ainsi que vous, non-seule¬
ment indiqué, mais commandé par les circons¬
tances.
Il serait temps, ce semble, que la France
cessât de chercher à tâtons ses destinées. Ce¬
pendant que voyons-nous? Les esprits, quêtant
d'horribles secousses ont ébranlés, s'agitent
encore; le trouble est dans les cœurs, le travail
se fait désirer, et le pays, affamé de repos,
éprouve, après la fatigue de la tourmente , la
fatigue de l'inquiétude.
Pourquoi?
Parce que, au-sortir d'une lutte marquée par
d'affreux désordres que la République maudit,
ses adversaires se sont mis à l'œuvre, conviant
des prétendants de toute couleur à ramasser
une couronne tombée dans la boue , exposant
la paix publique au hasard de mille intrigues
rivales, suscitant la concurrence des dynasties,
et poussant le pays vers l'inconnu par leurs
efforts pour le ramener vers un passé trois fois
mort.
Et combien l'anxiété serait plus générale,
plus vive, si la République n'était pas là !
Ainsi, en vertu d'une évolution historique
dont les observateurs myopes seront seuls à
s'étonner, il se trouve que la monarchie est
passée à l'état révolutionnaire et nous donne la
peur de l'anarchie, tandis que la République a
pour elle l'autorité qui s'attache au maintien
de l'ordre.
En d'autres termes, ce qui effraye , c'est le
régime qui s'était si longtemps lié , dans l'opi¬
nion publique, à des besoins de stabilité; et ce
qui rassure, c'est le régime qui est par essence
celui du mouvement. On l'a déjà dit, j'aime à
le répéter: les vrais conservateurs aujourd'hui
sont les républicains.
Militante sous la Restau ration, militante sous
le règne de Louis-Philippe , militante sous
l'Empire, la République n'avait été jusqu'à
présent qu'une force: elle est devenue un pou¬
voir. La conception républicaine a parcouru
les trois phases qu'un principe doit traverser
ppur vaincre : dénoncée d'abord comme une
utopie , discutée ensuite comme une idée, et
finalement reconnue comme un fait.
Oui, c'est un fait désormais, en France, que
la République!
De là, pour le parti républicain, la nécessité
de comprendre ses devoirs d'une manière non
différente, mais plus complète.
Il lui fallait des convictions ardentes; il lui
faut, en outre, des convictions profondément
réfléchies. Il lui fallait le dévouement: il lui
faut de plus l'étude et la science. L'heure est
venue de prouver que ses théories s'appuient
sur une recherche patiente et une vaine appré¬
ciation de ce qui est pratique, non moins que
sur un vif sentiment de ce qui est juste.
Or, une première occasion de faire cette
preuve lui est fournie par les élections qui
vont avoir lieu.
La monarchie a eu sa raison d'être; elle l'a
perdue. Aux turbulents désirs qu'elle éveille,
à l'égoïsme des ambitions qu'elle enrégimente,
opposons le culte tranquille et désintéressé de
la République; — d'une République dont la
sagesse constitue la puissance et qui tire de sa
modération la garantie de sa durée , — non
pas certes d'une « République sans républi¬
cains, » risible chimère, mais d'une Républi¬
que ennemie de la violence , ennemie de l'in¬
tolérance , prompte à tendre la main aux hom¬
mes de bonne volonté, et à porter avec orgueil
chaque conversion sincère sur la liste de ses
conquêtes; — d'une République placée au point
d'intersection de tous les intérêts, s'appliquant
à réaliser ce qu'ils ont de solidaire, et embras¬
sant dans sa haute sollicitude lés travailleurs de
toutes les classes; — d'une République enfin
qui ait la souveraineté du peuple pour principe
le suffiage universel, perfectionné, pour sanc¬
tion ; le droit d'examen pour instrument, et
pour but l'ordre dans la liberté.
Pas d'abstentions ! Ce n'est pas trop de tous
les Français pour ranimer la France, après tant
de déchirements et de ruines. Pas de divisions!
La question dominante, celle qui les renferme
toutes, est celle de la République à fonder; car
c'est de la République que les idées les plus
diverses recevront la parole , et c'est elle qui,
par la liberté, donnera satisfaction aux aspira¬
tions légitimes. Que les républicains agissent
donc au nom de ce qui les unit! Un étroit es¬
prit d'exclusion perdrait tout: par l'union tout
sera sauvé.
Louis BLANC.
SUR LES RUINES
r>E PARIS.
Plusieurs publicistes signalent, dans l'état
d'esprit des Parisiens qui rentrent chez eux
sans avoir été directement atteints par nos
désastres et des provenciaux qui vont voir
Paris, un phénomène des plus étranges. Mal¬
gré toutes les horreurs, le spectacle de destruc¬
tion ne satisfait pas les espérances de la curio¬
sité. On arrive, l'imagination exaltée par les
métaphores descriptives, rêvant de Moscou et
d'Herculanum, le bon sens faussé par un fol
amour de l'invraissemblance, et, en présence
du vrai, si navrant et si terrible qu'il soit, on
se montre désappointé. Les arcades du minis¬
tère des finances, qui s'élèvent du milieu des
ruines, comme celles d'un amphithéâtre an¬
tique, l'Hôtel-de-Ville dont les murs éventrés
rappellent les plaies béantes que le canon
français a faites au château des d'Heidelberg,
les pans de façade des Tuileries croûlant à la
moindre secousse, le Palaisde Justice brûlé, l'é¬
légant hôtel du quai d'Orsay détruit, les mon¬
ceaux de débris fumants qui encombrent encore
quelques rues, tous ces tableaux que la guerre
civile a faits si affreux et que le souvenir de
crimes rend plus triste encore, n'offrent pas
un aliment assez substantiel aux besoins d'émo¬
tions que l'on a flatté. Comme, Dieu merci,
Paris ne ressemble pas à Palmyre ni à Lisbonne
après le tremblement de terre, la déception est
visible : on attendait mieux. Cela nous rappelle
le mécontentement d'un bonhomme, fort inof¬
fensif du reste et peu épique de sa personne,
qui ne pouvait se consoler de ce que la guerre
d'Orient s'était terminée sans une grande ba-
tâilie navale. Chaque jour, après déjeûner, en
ouvrant son journal, il espérait y trouver quel¬
que émouvante narration maritime, dans la
manière de la Landelle. Il comptait sur Tra-
falgar ou tout ail moins sur le Vengeur. On ne
lui servait ni l'un l'autre; cela le froissait.
Quand on signa là paix de Paris, il était au
désespoir.
Ces absurdités morales proviennent d'un
vice contemporain que l'on peut appeler la fé¬
rocité littéraire et qui s'est développé à la fa¬
veur des drames, des romans et des comptes-
rendus de cours d'assises. Un écrivain distin¬
gué s'étonnait dernièrement de ce que le pays
de Boileau avait pu donner des horreurs pareil¬
les a celles que nous venons de voir. Est-ce
que la France est encore le pays de Boileau?
Est-ce qu'on lit ailleurs qu'à l'étranger, à
titre de classique français , cette belle lan¬
gue du dix-septième siècle, si claire, si noble,
si mesurée? Est-ce que la rectitude et la jus¬
tesse native de notre esprit national n'ont pas
été singulièrement perverties par la déplorable
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