Titre : Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-11
Contributeur : De Waleffe, Maurice (1874-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832672n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 avril 1925 11 avril 1925
Description : 1925/04/11 (A15,N12). 1925/04/11 (A15,N12).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47353479
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/01/2018
PARIS-MIDI ECONOMIQUE ET FINANCIER
Une nouvelle politique financière
Le ministère de M. de Monzie
LA RÉVOLTE CONTRE L'EMPRUNT
M. de Monzie est resté ministre
des Finances sept jours. Peu de,
ministères, cependant, marqueront,
aussi profondément que le sien
aans les annales financières du
pays. Il a porté le problème finan-
cier et le: problème de la trésorerie
sur un terrain neuf. A quelles con-
ditions l'œuvre de restauration mo.
nétaire nationale s'en trouvera-t-
elle facilitée ? C'est une question
qu)& l'avenir seul pourra résoudre,
liais dès aujourd'hui, il est clair
qu'il sera impossible de revenir en
arrière et de poser le problème en
des termes différents de ceux que
M. de Monzie a eu la hardiesse
loyale d'employer.
Les conséquences techniques de
eettfJ initiative sont multiples.
Toute la politique financière de
la France depuis l'armistice a été
dominée par cette préoccupation
essentielle : emprunter. Afin de
pouvoir emprunter, on, a été con-
traint de faire toujours figure de
gouvernement riche, en mesure de
régler les arrérages de sa dette
croissante. On a atténué les diffi-
cultés budgétaires et les crises de
• trésorerie. On n'a même pas tou-
jours su résister à la tentation de
farder un peu le bilan de l'Insti-
tn.t d'émission.
Pour la première fois depuis
longtemps, le bilan de la Banque de
France a pu être dressé jeudi en
faisant ressortir la situation moné-
taire réelle du pays.
C'est qu'avec M. de Monzie, le
gouvernement a effectivement rom-
pu avec la politique qe l'emprunt,
qui était devenue d'ailleurs, par
une implacable logique, celle de
l'élévation constante du loyer de
l'argent.
Pour aller jusqu'au bout de
r&nmrunt possible, l'Etat avait été
conduit en effet à rechercher dans
HÉe hausse toujours plus grande
de l'intérêt la possibilité téméraire
de lancer avec succès de nouveaux
appels au crédit. M. de'Monzie a
coupe les ponts. Nul désormais ne
pourra essayer de faire à nouveau
quelques pas dans la voie décevante
qui, de l'emprunt 6 % net de 1920,
« eosiduit à l'emprunt de 8,60 %
cl décembre dernier. Encore cet
emprunt de 8,60 % accuse-t-il dès
aujourd'hui une perte de plusieurs
points sur le taux d'émission.
Lie nouveau ministre des Finan-
sjg.a donc compris qu'il fallait dé-
sarmais faire tout autre chose, et,
parée qu'il ne résiste pas à la sé-
duction des expériences difficiles,
ï! a convié hardiment le pays à une
politique d'argent bon marché.
C'est dans ce but qu'il a lancé
son projet dé contribution excep-
tionnelle et volontaire à la sous-
eription d'un titre de rente rap-
portant 3 % brut. A ce propos,
des critiques parfois sévères ont été
formulées. Le projet a^ subi déjà
des modifications. Mais si les
. moyens financiers préconisés par
M. de Monzie sont ainsi suscepti-
bles d'appeler la discussion, le but
que le nouveau ministre ç1es Fi-
nances a assigné à la politique ii-
, nancière du pays n'en est pas
moins désormais celui qui s'impo-
sera à tous ceux qui auront, à gérer
les finances nationales : ramener
le crédit de l'Etat et le cours de la
rente à un taux normal.
* $ $ ■
On voit dès lors que pour juger
ce projet il ne suffit pas de chercher
à déterminer quelle serait la valeur
boursière actuelle de la rente 3 %
brut dont M. de Monzie proposait
la création et de,, baser son calcul
sur le cours coté par les rentes an-
ciennes. Que par rapport au 3 -%
ancien le 3 % nouveau représente'
seulement 35 fr. environ, qu'est-
ce que cela prouve, sinon que l'an-
cien 3 % est exagérément dépré-
cié et que le crédit de la Franee
vaut plus que ne l'expriment les
cours inscrits actuellement au ta-
bleau de ses rentes ?
Par sa dépréciation excessive, le
cours des rentes anciennes déprime
d'ailleurs toute l'activité économi-
que du pays. Il fait obstacle à la
plupart des émissions que ' les so-
ciétés particulières souhaiteraient
de lancer. A quel taux une société
privée doit-elle en effet recourir
pour concurrencer les emprunts
d'Etat, lorsque ceux-ci rapportent
net jusqu'à 10 % ? En restaurant
le crédit de l'Etat, c'est par eonsé-
quent celui de toutes les entrepri-
ses françaises que l'on rétablit en
même temps sur des bases norma-
les.
Que l'on ne compare donc pas
les projets de M, de Monzie aux
anciens types d'emprunts. Il ne
s'agit pas d'un emprunt propre-
ment dit. C'est même le contraire
de l'emprunt. ; c'est la renoncia-
tion définitive à toute politique de
surenchère monétaire que cette ini-
tiative hardie, sinon téméraire, qui
voudrait replacer d'emblée la
France à son rang sur le grand
marché mondial des capitaux.
Le rétablissement du crédit de
l'Etat sur le marché national s'ac-
compagne elq effet automatique-
ment d'une renonciation à l'em-
prunt extérieur. Etre débiteur,
c'est être dépendant. En renon-
çant aux emprunts en livres et en
dollars, le franc tend à se libérer
progressivement du dollar et de la
livre. Et la politique même du
pays en devient plus maîtresse
d'elle-même.
En quelques jours, M. de Mon-
zie a donc infléchi la politique fi-
nancière de la France dans une
direction nouvelle. Il est l'auteur
du mouvement tournant le plus
hardi qui ait eu lieu dans notre
histoire financière depuis la guer-
re. On modifiera sans doute un
grand nombre 3e moyens techni-
ques qu'il avait préconisés. Mais à
un pays saturé d'émissions d'Etat,
il a enfin osé ouvrir des horizons
neufs. Sa politique, est, une révolte
contre l'emprunt, contre l'argent
cher et contre l'insincérité des bi-
lans.
A. L. Jeune
LES CHANGES
En l'absence de cotation officielle,
les transactions sur les changes ont été,
hier. assez calmes. Elles n'ont eu lien
d'ailleurs que dans la matinée.
On a noté les cours suivants:
Livre : 93,25, 93,53, 93,50
Dollar : 19,50, 19,57, 19,555
Aujourd'hui, comme hier, il n'y
aura -pas de cotation officiellé.,
Les changes à terme
Les cours de l'Office de compensation
Cours de base. — Londres : 93,33 ;
New-York, 19;50 ; Hollande, 779 1/4;
Espagne, 278 1/8.
Report le let" mois.— Londres, 0.60 ;
New-York, 0.1' ; Hollande, 5 1/2 ;
Espagne, 1 1/2.
Report le 2* mois. — Londres, 0,50 ;
New-York, 0,10 ; Hollande, 4 1/4 ;
Esps^ne, 1 1/4.
Report le 3 * mois. — LQndres, 0,50 ;
New-York, 0,10 ; Hollande, 4 1/4 ;
Espagne, 1 1/4.
POUR SOUTENIR SON CHANGE
LA POLOGNE VOUDRAIT
ATTIRER LES CAPITAUX
ETRANGERS
Elle leur réserve, dans ce but,
un traitement privilégié.
Daos le but d'attirer les capitaux
Itraït&ers en Pologne, les revenus des
dépôts étrangers dans les banques po-
lonaises, ainsi que les intérêts payés
sur des crédits et prêts à des Socié-
tés polonaises, seront exempts de la
taxâ de 10 0/0.
i Le ministre des Finances est égale-
ment autorisé à exempter de cette
taxe les coupons des obligations de
N Sociétés et municipalités polonaises
dont les porteurs sont étrangers et ne
résident pas en Pologne.
Les pays voisins sont très attentifs
à cette intiative qui tend à faire émi-
arrer en Pologne les capitaux de leurs
nationaux.
EMPRUNT SERBE 4 % 1895
Le gouvernement français
soutiendra les revendications des
porteurs français pour leur faire
obtenir complète satisfaction.
Le Journal Officiel vient de publier
la réponse du ministre des Affaires
étrangères à une question écrite de
M. René Lafarge, député.
Ce dernier demandait : 1" Si,
le gouvernement français a renouvelé
ses protestations à Belgrade contre la
différence de traitement instituée entre
les ressortissants anglais et français
porteurs de l'Emprunt serbe 4. %
1985; 2" S'il a. eu connaissance de la
déclaration faite par M. Stoyadino-
witch, ministre des Finances du royau-
me des Serbes, Croates et Slovènes, an
cours de son récent séjour à. Paris,
suivant laquelle les recettes des mono-
poles serbes soie, amplement, suffisan-
tes pour assurer le service eet Etu-
prunt, conformément aux engage-
ments pris envers les porteurs, elest-
à-dire en monnaie anglaise ou en or ; j
Réponse. -,— Le 18 février, soit au
lendemain des élections yougoslaves, le j
gouvernement français a renouvelé, j
par l'entremise delà légation de Fran-
cs à Belgrade, ses protestations anté-
rieures concernant la différence de
traitements instituée entre les porteurs
français et britanniques, de titres de la
tranche anglaise de 'l'Emprunt serbe
4 % 1895 ; 2° Dans une interview ac-
cordée à la presse, M. Stoyadinowiiob
a déclaré que la question du paiement
en francs ou en livres sterling des
coupons de l'Emprunt serbe 4 % 1895
était une question de principe et non j
une question d'opportunité, étant don- j
né que les recettes des monopoles suf-
firaient largement à assurer le service
dans l'une ou l'autre monnaie. La
question, a conclu le ministre, reste
donc ouverte; 3* L'Association natio-
nale des porteurs de valeurs, mobiliè-
res a dès longtemps pris en main les
intérêts des porteurs trançais de l'Em-
prunt serbe 4 % 1895, et c'est en plein
accord avoe elle que le gouvernement
français n'a cesse d'appuyer les ré-
clamations desdits porteurs auprès du
gouvernement des .S. C. S. Le gOu-
: vernement français attend le résultat
de la démarche faite à Belgrade le
18 février 1925, décidé à la renouveler,
s'il est tzécfflat*re, pour obtenir com-
plète satisfaction.
INFORMATIONS FINANCIERES
COMPTOIR NATIONAL
D'ESCOMPTE
Les résultats satisfaisants de
l'exercice 1924 qui se traduisait par
un bénéfice de 35.629.553 francs
vont permettre au Conseil de porter
le dividende de 55 à 60 francs.
: Les bénéfices de l'exercice 1924,
donfc.il ,sera rendu compte à l'assem.
blée du 28 avril, s'élèveiit à 35 mil-
lions 629.553 francs contre 34 mil-
lions 339.576 francs en 1923..
Le rapport dos commissaires sur les
comptes de cet exercice indique que
les résultats sont satisfaisants et qu'ils
autorisent le Conseil à proposer un
dividende supérieur à celui de Pexer-
çiee, précédent, 60 fr. eontre 55 fr.
pour lès actions et 16 fr. 22 pour les
parts.
Les caractéristiques d11 bilan
Le bilan présente un total de 4
milliards ,753.479.043 fr. 86 contre
4.699.948.870 fr. 56, soit en.. augmen-
tation de 53:530.173 fr. 30.
A l'actif, le compte Caisse et ban-
que figure pour 418.413.859 fr. 8L
Le chapitre Portefeuille et bons de
la Défense-nationale s'élève à 3 mil..
liards 30.698.843 fr. 25, en augmen-
tation de 7.171.224 fr.. 38..
Les reports s'inscrivent pour 25
millions 195.081 ,f-r. 94.
Le chapitre Correspondants figure
pour 292.049.442 fr. 25 et celui des
Comptes courants débiteurs pour 608
millions 708.612 fr. 55 eontre 552 mil-
lions 179.693 fr. 15 au bilan précé-
dent. ;
Les rentes, obligations et valeurs
diverses, 1.799.622 fr. 66, et les par-
ticipations financières, 3.100.000 fr.,
ne présentent cette année encore que
des montants très peu importants. Ces
deux chapitres sont composés d'ail-
leurs de valeurs excellentes et sont
évalues à des cours qui ne comportent
que des aléas favorables.
Les avances garanties présentent un
mentant de 207.270.995 ft. 66.
Les opérations de change à terme
garanties restent, sans changement, à
39.647:500: francs.
Au passif,. les comptes de' chèques
et comptes d'escompte, s'élèvent »
2.525.624.521 fr. 59 en augmentation
de 112.560.780 fr. 64, et les comptes
courants créditeurs à 1 milliard
659.515.879 fr. 68, en diminution de
28.732.180 fr. 34. y
Les acceptations figurent pour
98.670.075 francs.
L'ensemble des réserves, y compris
la réserve spéciale parts 4m fondateur,
accuse un total de 74.271.712 fr. 14.
Au cours de l'exercice, il a été ra-
cheté, 436. parts de fondateur du
Comptoir National. De ee chef, la ré-
serve spéciale relative à cet objet est
portée a 3.322.641 fr. 69, en augmen-
tation de 125.153 fr. 54.
Les créances reconnues comme pré-
sentant un caractère litigieux ou ' ; dou-
teux, les dépenses dg premier établis-
sement et celles de mobilier et d'ins-
tallations de coffres-forts sont amor-
ties ; de nouvelles provisions pour
risques divers ont été constituées. .
Le disponible de l'exercice, 1 mil-
lion 807.199 fr. 83, non réparti et
ajouté au solde précédent de 13, mil-
lions 279.074 fr. 04, élèvera à 15 mil-
lions 86.273 fr. 87 le montant reporté
à nouveau au compte des actionnaires.
BITERROISE
DE FORCE ET LUMIERE
La mise sous tension de la ligne
de Plaissan à Béziers
sera effectuée sous peu
Les bénéfices de l'exercice 1924,
présentés à l'assemblée annuelle, s'é-
lèvent a 412.599 fr. 56. Le dividende,
fixé a 50 francs, sera pavable le 15
avril. - > ' •
D a été indiqué que la ligne à
30.000 volts de Plaisean à Béziers était
presque entièrement terminée et que
sa, mise sous tension pourrait être ef-
fectuée sous peu.
D'autre part, lès pourparlers pour
la construction d'iine deuxième ligne
de transport de foree entre Béziers
et Luzières ont abouti et sa controe-
tion va être entreprise incessamment.
A cet effet, un accord a été établi
entre la Société des Forces Motrices
de l'Agout et la. Société Pyrénéenne
d'Energie Electrique.
LE PROCES SILVA PLANA
Les plaidoiries de Mes Lémery
et Paisant
. Les débats du procès en responsabi-
lité intenté par un groupe d'actionnai-
res aux administrateurs^ de la Silva
Plana ont continué à l'audience, de la
première ehàmbre du tribunal civil du
S avril.
M* Lémery, plaidant pour les ac-
tionnaires, a insisté sur le rôle pré-
pondérant joué dans l'affaire par 'le
Consortium du Nord : il a traité de
< manœuvres juridiques > la liquida-
tion de la Société suisse Silva Plana
sous un contrôle qui était eomme
« -l'cèil du Consortium », et son apport
à la Société financière. 1
M* Lémery relève des irrégularités
relatives aux formalités de changement
de nationalité, et eritique l'augmenta-
tion de eapital réalisée, dit-il, pour fa-
ciliter au Consortium la liquidation de
ses titres, et la publicité grâce à la-
quelle des épargnants ont acquis, très
cher, des actions qui ne devaient rien
donner. II estime que le bonus distri-
bué lors de l'absorption des Sociétés
Alexander et Ratoczyn était une véri-
table répartition d'actif alors qu'il fut
présenté eomme un bénéfice de liqui- 1
dation.' Enfin M* Lémery constate la j
concordance eonstante de toutes les
opérations du Consortium et la hausse
des cours des actions Silva Plana.
ST Faisant a ensuite plaidé pour les
administrateurs. Il a protesté contre
toute idée de manœuvres spéculatives
de la part de ses clients et a montré
les résultats obtenus dans une conces-
sion que le Consortium se, vante d'a-
voir pu .: arracher à un groupe
étranger.
VISCOSE SUISSE
La Société a profité, en 1924,
de la hausse du chancre suisse
Les bénéfiees de l'exercice 1924 se-
raient de 8.800.000 francs environ con-
tre 5.624.000 francs en 1923. •
La majeure partie des bénéfices de
la filiale suisse a été utilisée pour
achever rinstaIlation' de la nouvelle
usine, mais le francs suisse s'étant te-
nu eu moyenne à un niveau, plus éle-
vé qu'en 1923, la Société en a profité
dans le rapatriement de ses bénéfices.
Le dividende fixé l'an dernier à 300
francs ^ par action de jouissance sera
porté a 350 francs environ.,
CHARBONNAGES DE TRIFAIL
La Société veut grouper
tout son avoir en Yougoslavie
Dans leur dernière réunion les ad-
ministrateurs ont décidé que, par sui-
te de la situation économique du pays,
il était préférable pour la Société de
grouper son avoir en Yougoslavie.
Dans ces conditions, les actions de
la Société italienne Arsa, détenues
dans le portefeuille de la Société Tri-
fail, seront , prochainement liquidées.
Lés sommes obtenues à l'aide de
catte vente seront remployées en
achat d'un très important paquet
d'actions Slavenska Banka. - -
HUANCHACA DE BOLIVIE
Les derniers chiffres connus
de la production d'argent
accusent une très forte diminution
JËn décembre 1924, il a été expédié
de la mine 177 tonnes de minerai con-
tenant environ 620 kilos d'argent.
A ce chiffre, il y a lieu, d'ajouter
les sulfures obtenus par lixivation
à l'usine de Huanchaca, ce qui repré-
sente pour le mois de décembre une
production totale de 1.974 kilos d'ar-
gent contre 2.446 , en novembre et
3.146 en octobre.
COMPAGNIE MINIERE
DU DJENDLI
Le dividende de 15 francs sera paya-
ble le 6 mai
L assemblee annuelle a approuvé les
comptes de l'exercice 1924, dont les
bénéfices s'élèvent à 601.690 francs.
Le dividende, fixé à 15 fraiiir, sera
payable le 6 mai. Une somme de
50.359 francs a été reportée à non-
veau.
L'extraction de l'exercice écouté a
été de 3.844 tonnes pour la calamine
calcinée et: (le 534 tonnes poor le mi-
nerai de plomb.
NOUVELLES DIVERSES
Banque Badon Pascal. —'Le main-
tien du dividende à 40 fr. sera, proposé
à rassemblée' du 27 avril.
Pechelbre,mn,. Le bénéfice net de
1924 ressort à 8.248.091 fr. (contre
5.599.102 en 1923). Le conseil prépose-
ra à rassemblée du S mai- un divi-
dende de 50 francs contre 45 francs
pour Î923. " • ' : ' , ' ;
Compagnie ffuviale de transports et
de remorquage. — Il ne sera encore
pas proposé de dividende â.. l'assem-
blée du ,38 avril pour 1924, bien que les ;
bénéfices soient en progrès à 871.976
francs contre 11,8.167 fraites en 19J3.
Transporta maritime#,W vapeur. —
Les résultats obtenus durant l'exer-
cice 1924 permettront le maintien du
ç'ih'idende"à. 35 fra.ncs par action. As-
semblée lé 30 avril.
Au Bon Marché. — Une assemblée
extraordinaire est . convoquée pour le
2G avril, afin d'autoriser le conseil
d'administration à vendre les terrains
et immeubles situés à Sainte-Adresse.
Restaurant Henry. — L'assemblée
ordinaire tenue le 9§» avril, a, approuvé
les comptes de l'exercice 1924 qui font
apparaître un bénéfice net de 733.479
francs. Le dividende a été fixé à. 150
francs par action. A
L'assemblée extraordinaire, qui a eu
lieu ensuite, a décidé une augmenta-
tion de deux millions de francs, qui
portera le, capital social à quatre mil-
lions.
Chemins de fer tunisiens (Ex-Eôntf-
Gueima). — Le dividende de l'exercice
1924 sera maintenu à 30 francs brut
par action, sous déduction de l'a-
compte de 15 francs déjà distribué.
Compagnie française de l'Afrique oc-
cidentale. — Lé dividende officlelJe-
ment proposé à l'assemblée, du 1er mai
est de 75 'fr. brut par action, sous dé-
duction de I'àco'mpte de 6 f r. 25 payé
le 15 décembre.
Tabacs de Macédoine et d'Asie-Mi-
neur®.—.Lés- bénéfices de l'exercice
1924 sont de l'ordre de 4 millions. TI
est probable .que le dividende proposé
sera pour les actions de 20 9'0. ou 20 fr.,
sur lesquels un acompte de 15 fr., re-
présentant l'intérêt statutaire, a déjà
été versé Les parts@ auraient droit' à
un dividende de 4 fr. environ.
Electro-Chimio Bozel-Lamotte; — Le
conseil proposera ' à l'assemblée du 14
mai de répartir 22 fr. 50 brut par ac-
tion de 200 fr. contre 20 fr. l'an der-
nier, mais cette répartition s'applique
cette année à 150.000 actions a.tr lieu
de 71.000 actions précédemment. Elle
absorbera, donc Z.375.000 francs contra
1.4M.OOO francs l'an dernier.
Union photographique industrielle.
— Les résultats de l'exerctca 1924 s'an-
noncent sensiblement égaux à ceux de
l'exercice précédent, qui avaient auto-
risé, la distribution d'un dividende de
10 francs par action.
Société Ait.. — Les comptée qui se-
ront présentés-aux actionnaires le 28
avril font ressortir les bénéfices nets.
à 320.461 francs, ee qui permettra au
conseil d proposer ' 'la répartition d'un
dividende de 82 fr. contre 30 fr. précé-
demment.
Gediifci. —-, Le compte de profits et
pertes fait ressortir un bénéfice d'ex-
ploitation de 571.227 livres contre
486.201 livres. Les dividendes absorbe-
ront 448.217 livres et il restera cent
soixante-six mille huit cent cinquante-
quatre livres & reporter à nouveau.
La production s'est élevée à 88.444 on-
ces d'or fin, d'une valeur de 101.908
livres.
Blanchisseries de Thaon^O^Les M-
néfices de 1924 àtteindralee'l-%e ving-
taine de millions centre 8.929.616 fr. en
1913. Le conseil a décidé de proposer à
l'assemblée la répartition d'un divi-
dende de 300 fr net de l'impôt sur le
revenu contre ISO fr. brut pour 1923.
Matières premières
CHARBON
L'AVENIR DE LA PRODUCTION
HOUILLERE FRANÇAISE
Comment l'envisage, dans son rapport,
le Comité central des Houillères
de France.
Ije rapport présenté à l'assemblée
générale annuelle du Comité central
des Houillères de France suscite tou-
jours un intérêt très t:if non seulement
dans les milieux de spécialistes, mais
encore dans le monde des affaires et
de la. Finance, en raison des, aperçus
qu'il donné sur une des branchés vita-
les de l'industrie nationale.
Comme chaque année, ee rapport
passe en revue les travaux, les condi-
tions de vie, les préoccupations èt les
perspectives M l'industrie houillère
française. >
Nous . publions ci-dessous, en raison
dp. l'intérêt qu'il présente, la partie re-
lative à l'menir de la production des
grands charbonnages français.
L'importance primordiale
de la situation géographique des
houillères françaises.
La prudence commande d'adapter
aux circonstances de demain l'écoule-
ment de votre extraction en croissan-
ce; de prévoir les secousses dont nul
ne peut se dire exempt; en un mot, de
ht protéger en même temps que d'élargir
i situation que votre labeur a acqui-
se.
La nature des choses a donné aux
bassins français une . disposition geo-
graphique excentrique : échelonnés en
bordure des frontières du nord, de l'est
et du sud-est, ils ont à souffrir, du fait
de cette condition naturelle, de faibles-
ses manifestes, un pareil éloigncment
des régions du centre et de l'ouest,
d'une part; d'autre part, la réunion
des sourees de production aux carre-
fours mêmes des routes normales d'in-
vasion des, charbons belges, sarrois et
allemands. Qui ne sent que, si le Bas-
sin de Lorraine, par exemple, se
voyait magiquement transporté dans
les Deux-Sèvres, l'écoulement de la
production : s'en trouverait étrangement
facilité?
Cette disposition géographique n'a
pas, jusqu'ici, constitué un obstacle in-
franchissable au développement de ces
bassins. Mais il y avait à cela une rai-
son que votre travail détruit, chaque
jour, et qui était l'insuffisance de la
production. A mesure que se réduit
cette insuffisance, l'écoulement de l'ex-
traction' commande une pénétration
pins tenace et moins aisée dans les zo-
nes ordinaires de ventes des charbons
étrangers, notamment de ceux d'outre-
Manche.' A cette indispensable pres-
sion, qui répond d'ailleurs à l'intérêt
de nos, changes comme aux vôtres pro-
pres, et du suoeès de laquelle dépend
raffermissement de notre sécurité
charbonnière, subsiste un obstàcle, ou
du moins une entraye : on veut par-
ler ici des tarifs de chemins de fer, de-
meurés plus ou moins étrangers à cette
manière d'exportation intérieure _ que
représente l'expansion de nos houilliè-
res. ,
La question des tarifs de transport
L'unification complète des tarifs de
chemins de fer a fait table rase de
l'expérience acquise et de toutes con-
sidérations de géographie économique,
la. tarification ne tient plus aucun
compte des nécessités particulières des
échanges entre régions dont les unes
sont exclusivement productrices, d'au-
tres . cosommatrices de la même ma-
tière. Les inconvénients d'un pareil
système sont plus éclatants pour l'in-
dustrie houillère que pour toute autre :
les gisements de, charbon sont là^ où
la nature les a placés Êt leur unité se
mesure à la. facilité plus ou moins
grande qu'auront 1 eurs produits de
concourir, au ravitaillement des cen-
tres de consommation.
Or notre pays est ainsi fait que
plus des deux tiers des charbons
extraits proviennent des extrémités du
territoire : Nord et , Pas-de-Calais,
Lorraine ; que plus de 15 millions de
tonnes de combustibles sont, en outre,
importés par la frontière du nord-est,
venant de Belgique, de la Sarre, de
Westphalie. Par contre, toute la par-
tie ouest du pays ne dispose d'aucune
ressource minérale. Si nous voulons
donner à notre production tout son
rendement économique et réduire ainsi
notre dépendance et nos charges, force
est bien de tenir compte de cette si-
tuation naturelle et d'aménager en
conséquence les-tarifs des chemins de
fer. ' *
Quelques pas tirai des ont été , faits
dans cette voie, et le tarif 7.107 com-
porte maintenant neuf chapitres de
dispositions particulières qui ont ap-
porté d'indéniables facilites. Ces dis-
positions ont pu êtres considérées
comme suffisantes tant que notre pro-
duction, effondrée par les dévasta-
tions de-la guerre, était encore inca-
pable de subvenir à une large fraction
des besoins du pavs et devait se bor-
ner à alimenter les régions voisines.
Elles ont cessé de l'être, maintenant
,que la production rétablie atteint et
dépasse les chiffres d'avant guerre.
Le problème des transports Je houille
à grande distance doit être abordé et
réglé pour permettre au pays d'uti-
liser ses propres ressources. Il ne se-
rait pas< admissible qu'une insuffi-
sante^ ingéniosité tarifaire risquât
d'arrêter, d'annuler - peut-être notre
effort productif
Du pétrole en Suisse
Des sondages vont être entrepris
afin de le rechercher
Des sondages en vue de la recher-
che de pétrole vont commencer in-
cessamment dans la vallée de la
Linth, en Suisse. Les premiers son-
dages et terrassements' s'effectue-
ront dans la plaine, à dix minutes du
village de Tuggen.
A la tête du consortium entrepre-
neur, se trouve le Docteur Ræber,
conseiller aux Etats..
Depuis de nombreuses années, on
observait dans 0 l'eau stagnante des
anciens lits de la Linth, sur l'empla-
cement, desquels sont entrepris les 1
sondages, des taches grasses et hui-
leuses. Q
REVUE DE LA PRESSE
LA TENDANCE DES CHANGES
L'Agence Economique et Financière
fait observer que l'opinion boursière
escomptait ces jours-ci une tension de
la Livre et du Dollar. Il lui semble que
la tendance inverse ne-puisse être ob-
tenue que par un éclaircissement rapi-
de de la situation actuelle si confuse,
dans laquelle on se trouve devant le
fait acquis de l'augmentation de la cir-
culation, sans la contre-partie néces-
saire de conditions favorables au vote
immédiat des mesures d'assainisse-
ment. Et elle ajoute :
Le revirement qui s'est produit sur le
marché des changes ne peut évidemment
pas être attribué à l'augmentation de la
circulation dans le bilan de la Banque
car celui-ci n'a fait que constater offi-
ciellement une situation de fait déjà con-
nue. Par contre, il est certain que les
commentaires pessimistes qu'a inspirés
l'état de nos finances à nos confrères de
la presse politique ont influencé les pro-
fessionnels. Dans l'intérêt supérieur de
notre crédit à. l'étranger, il est désirable
que la situation politique s'améliore ra-
pidement, afin qu'on n'ait pas davan-
tage l'impression déprimante que le sort
de nos finances n'est que l'enjeu des par-
tiR
LA CRISE FINANCIERE
La Journée Industrielle publie sous
la signature de M. Gignoux une ana-
lyse de la crise financière qui vient
de déterminer la démission du Cabi-
net. Après avoir rappelé que l'opinion
publique fut émue de certaines initiati-
ves fiscales, sa conclusion se présente
ainsi :
La crise financière épuisa. les consé-
quences de ce malaise, qui l'avait lui-
même singulièrement aggravée. En cet-
te heure décisive, le ministère ne put
échapper à ses nécessités congénitales :
il dut opter pour des solutions qui eus-
sent l'apparence de l'audace jacobine.
Elles effrayaient plus que jamais l'o-
pinion qu'irritait, par surcroît, l'aveu
d'impuissance de l'inflation, trop long-
temps dissimulé sous une assurance
empruntée.
Le Sénat ,sur qui n'agit plus l'illu-
sion, obéit en dernier lieu à ses préoc-
cupations traditionnelles de sauvegar-
de financière, après qu'on eut commis
chez les soutiens du cabinet la suprême
imprudence de les lui reprocher sur le
mode violent.
Le gouvernement s'en va parmi l'in-
quiétude générale, en un moment où
nous avons plus que jamais le besoin
d'un pouvoir fort, aux décisions larges
et rapides. Tout le monde doit souhai-
ter que la crise ouverte soit brève et
qu'elle réalise, à son terme, l'union de
tous les Français pour un effort qui
ne oeut attendre.
LE COMMERCE EXTERIEUR
DE LA FRANCE
Ue M. R. Théry, dans l'Economiste I
Européen de ce jour, ces observations j
sur notre balance commerciale :
Un renversement remarquable de no-
tre balance des comptes a été, en 1924,
la conséquence de ces doubles fluctua-
tions : à l'excédent d'importations de
2.256 millions constaté en 1923 s'est
substitué un excédent d'exportations de
1.321 millions. Ce fait doit être particu-
lièrement souligné, car notre mouve-
ment commercial, de 1867 à 1S23 inc1u- 1
sivement, s'était toujours soldé en dé-
ficit, sauf pour les années 1872 à 1875
(excédent moyen d'exportations de 88
millions) et l'année 1905 (excédent d'ex-
portations de 88 millions); nos achats
avaient, notamment, dépassé nos ven-
tes de 2.251 millions en 1922, 2.295 en
1921, 23.010 en 1920, et 23.919 en 1919;
ils leur avaient été supérieurs de 1.542
millions en 1913et de 1.104 millions par
an en moyenne, durant la période 1907-
1013. La part des exportations dans
f ensemble de nos échanges extérieurs,
qui était de 45 % en 1913,25 % el). 1919
35 % en 1920, 47 % en 1921 et 1922, et
48 % en 1923, est arrivée en 1924 à
près de 51 %. ~
LE MALAISE DU MARCHE
CHARBONNIER EUROPEEN
Le bulletin quotidien de la Société
d'Etudes et d'Informations Economi-
ques analyse les symptômes de crise
du marché charbonnier européen, crise
qui a épargné jusqu'ici le marché
français :
A défaùt d'autres symptômes, les
réductions de salaires appliquées dans
les charbonnages belges et la dénon-
ciation par les employeurs, à la date
du 31 mars, de la convention réglant le
taux des salaires, les menaces de con-
flit en Angleterre et en Allemagne, les
doléances des propriétaires de char-
bonnages de la Ruhr ,du pays de Gal-
les et de l'Ecosse, l'accumulation des
stocks sur le carreau des mines et l'af-
faissement des prix du combustible
suffiraient à attester la gravité du
malaise qui affecte le marohé chara-
bonnier européen.
La France figure parmi les rares
pays épargnés par la crise, qui a pris
une acuité particulière au début du
mois de février dernier.
Mais, à ses frontières mêmes, en
Belgique comme dans la Ruhr, en An-
gleterre comme en Hollande, le malai-
se s'aggrave de semaine en semaine.
Dans les principaux pays producteurs,
les bureaux des organisations syndi-
cales de mineurs tiennent des réunions
fréquentes. De leur côté, les employés
multiplient les démarches auprès des
pouvoirs publics. En Hollande, par
exemple, les propriétaires de mines,
qui perdent un florin par tonne de
houille extraite, s'adressent au gouver-
nement pour obtenir de lui un subside
de 2 milions de florins, qui leur a été
immédiatement accordée Des, négocia-
tions s'engagent partout entre délé-
gués ouvriers et délégués patronaux.
relatives à la révision des salaires ou
à l'augmentation du temps de travail.
Malgré les conseils de prudence don-
nés aux sections nationales par la Fé-
; dération syndicale d'Amsterdam, que
la crise charbonnière préoccupe vive-
ment, il est à craindre que-des trou-
bles n'éclatent à bref délai. Jamais de-
puis la fin des hostilités, la situation
du marché charbonnier européen n'est
apparue, dans l'ensemble, aussi criti-
que.
LA FRANCE S'EST-ELLE ENRICHIE
EN 1924 ?
Dans l'Information du 11 avril, M.
Olphe-Galliard fait observer que le re- 1
venu de la fortune mobilière française K
en 1924 a été de 20 milliards 255 mil-
lions, alors qu'il n'était en 1923 que de r
18 milliards 195 millions. Mais cette ;
augmentation nominale correspond- -
elle à un accroissement réel du revenu
effectif ? M. Olphe-Galliard ne le pen- ;J,
se pas, et voici pourquoi : ;
Le revenu de 1924 correspond à un ca-
pital supérieur à. celui qui aurait été
constitué par le capital de 1923 augmen- -
té des nouveaux capitaux investis en
1924, au taux moyen de 1923. 4e supplé-
ment de revenu est d'environ 750 mil-
lions, soit 4 0/0 environ du revénu de i
1923. Or, l'augmentation du coût de la, •
vie, pendant l'année 1921, a été de 9,5
pour cent, soit plus du double de celle du
revenu. L'augmentation de la fortune
mobilière de la France, au cours de l'an-
née écoulée, est donc plus nominale que
réelle ;elle ne correspond pas à une aug-
mentation de la richesse du pays.
PROJETS D'ASSAINISSEMENT
touchant dans l'Europe Nouvelle les .
projets financiers du Gouvernement,
M.^ Georges-Bonnet, député, demande
qu'un plan financier d'ensemble soit
établi et que soient nettement dissipées
deux équivoques possibles :
Tout d'abord, il ne faut pas donner
l impression que c'est pour faire face à
des besoins passagers du Trésor qu'on
a eu recours à une telle contribution !
Et puis le projet en lui-même n'apporte
ni à notre trésorerie, ni à notre situa- r*ï
tion budgétaire, les allégements indis-
pensables. Or, si, après avoir voté la.
contribution patriotique, dans trois ou
six mois, nous avions devant nous de,
nouvelles difficultés de trésorerie, quel-
le ressource nous resterait-il ?
C'est donc un plan financier d'ensem- v
ble, — aussi définitif que possible, —
qu'il faut élaborer, et dont les projets : ■-r
actuels ne sont que des points de dé- », #
part. ! ,
Si le pays a confiance, si la nation!
tout entière se rend compte que l'effort!
qu'on lui demande est nécessaire et quel
cet effort sera consenti une fois pour,
toutes, c'est le salut !
DE LA CRISE BOURSIERE
A LA CRISE ECONOMIQUE
bous ce titre, Les Finances de la
France publient un article de M. Jeu- ,,
ne signalant que, depuis trois mois, ' '
c'est-à-dire depuis que la Chambre a
fait subir au projet de budget déposé
par le gouvernement les modifications
profondes que l'on connaît, les valeurs
françaises ont fléchi en Bourse dans ,
des proportions telles qu'on doit par-
ler dès aujourd'hui d'une crise bour-
sière.
Or on ne saurait isoler la Bourse de
l'ensemble de la. vie économique na-
tionale, dont elle est à la fois l'élé- .5
ment le plus délicat et le plus expres- -
sif. De l'activité boursière découlent
les capitaux appelés à vivifier toutes
les branches du commerce et de fin- •
dustrie du pays. S'il n'existait pas uni '
large marché des valeurs mobilières,
ni l'Etat, ni les Sociétés privées ne
pourraient trouver les importantes:
disponibilités nécessaires à. un Etat'
moderne.
Cependant, la crise est déjà tell® ..
que cet appel aux capitaux devient,
presque impossible, qu'il s'agisse soif
d'entreprises particulières, soit de l'E-'
tat lui-même.
La crise boursière apparaît ainsi ai
la fois comme une conséquence et com-:
me un principe. Elle résulte du ma-'
laise créé sur le marché des valeurs,
comme dans l'ensemble du pays, par
un certain nombre de dispositions de l
la nouvelle loi de Finances. Et, auto-
matiquement, elle aggrave le mal, en
rendant difficile ou même impossible,;
soit pour les particuliers, soit pour '
l'Etat, le recours au 'crédit qui estJ**â"
l'âme des affaires.
En se prolongeant, elle ne tendrait
pas seulement à mettre en péril l'équi-
libre budgétaire. ^
Elle pourrait même rendre insoluble •*
le problème de trésorerie qui préoccoi- ^
pe le gouvernement à la veille des, -•
lourdes échéances du second semestre;
car, au lieu de présenter leurs bons
au renouvellement, l'industrie, le com-
merce et les particuliers en demande-
raient sans doute au Trésor le rem-
boursement, afin de couvrir ainsi leurs'
propres besoins monétaires.
Par le marasme boursier, les sour-
ces du crédit industriel et commer-
cial se tarissent, et le problème de la.'
Trésorerie prend une acuité particu-
lière. Il est donc d'intérêt général im-
médiat de faire disparaître de la loi
de Finances toutes les dispositions qui
y ont été hâtivement introduites, et'
qui font obstacle aujourd'hui à l'aeti-'
vité normale des transactions.
LES CONSULTATIONS
DE « PARIS-MIDI »
Nous venons de créer pour nos lec-
teurs un service de COMulratio," ju-
ridiques.
Ds pourront donc désormais lui sou-
mettre toutes affaires civiles, commer-
ciales, pénales, administratives ou fis-
cales, toutes rédactions d'actes ou de
contrats.
Il leur suffira pour cela d'éerire aux
bureaux du journal, 5, rue Lamartine
(91), en joignant l'en-tête de Paris-
Midi de la veille et un timbre pour la
réponse, qui leur sera adressée dans
les 48 heures.
A propos de l'Emprunt forcé
Un de nos abonnés nous adresse une,
lettre dont nous détachons les lignes
suivantes qui expriment quelques ré-
flexions que lui a suggérées l'article
para le 7 avril dans Paris-Midi sur
l'Emprunt forcé. Ces réflexions résu- -
ment les objections que les producteurs;
et les possesseurs d'instruments de tra.;-
vail formuleront toujours avec énergies
contre tout projet d'emprunt forcé oui
d'impôt sur le capital.
Cet impôt nouveau aura pour effet!' ]
de ruiner davantage le possesseur,
d'instruments de travail que le capi-
taliste. Il facilitera, d'autre part, la..
concentration dans quelques mains de
la fortune nationale.
En effet, l'argent versé à l'Etat ser-
j vira, soit à amortir les dettes intérieU-
I res, soit à diminuer l'inflatioh fidu- j*
claire. Dans le premier cas, le cours |
des titres de rentes restant sur le mar- ,.
ché augmentera; le capitaliste verija.
donc s'accroître la valeur de l'argent •
1
qu'il aura devant lui et retrouvera ain- r
si une partie de la somme qu'il aura
versée à l'Etat. Dans Je second cas.
les revenus qui lui restent auront tut
pouvoir d'achat plus grand que celui
qu'ils auraient eu avant l'impôt puis-
| que le franc-papier aura tendance à se -
rapprocher du franc-or.
Le, possesseur d'instruments de tra-*
vail, au contraire, ne bénéficiera de ces;,,
avantages que dans la mesure où, ca- s
pitaliste lui-même, il aura des fonds-
disponibles ; s'il n'en a pas, et surtout
s'il est obligé de vendre ou d'hypothé- ,
quer son bien pour se libérer des char-
ges imposées, il touchera des francs-
papier, "mais, devra un jour verser des
francs-or pour lever l'hypothèque ou
racheter. ;
L'argent improductif placé dans les!.
banques sera. ainsi moins frappé qiM
le travaiL L'impôt sur le capital ett
donc surtout un Impôt sur le
seur des lnstrumoato êsn
Une nouvelle politique financière
Le ministère de M. de Monzie
LA RÉVOLTE CONTRE L'EMPRUNT
M. de Monzie est resté ministre
des Finances sept jours. Peu de,
ministères, cependant, marqueront,
aussi profondément que le sien
aans les annales financières du
pays. Il a porté le problème finan-
cier et le: problème de la trésorerie
sur un terrain neuf. A quelles con-
ditions l'œuvre de restauration mo.
nétaire nationale s'en trouvera-t-
elle facilitée ? C'est une question
qu)& l'avenir seul pourra résoudre,
liais dès aujourd'hui, il est clair
qu'il sera impossible de revenir en
arrière et de poser le problème en
des termes différents de ceux que
M. de Monzie a eu la hardiesse
loyale d'employer.
Les conséquences techniques de
eettfJ initiative sont multiples.
Toute la politique financière de
la France depuis l'armistice a été
dominée par cette préoccupation
essentielle : emprunter. Afin de
pouvoir emprunter, on, a été con-
traint de faire toujours figure de
gouvernement riche, en mesure de
régler les arrérages de sa dette
croissante. On a atténué les diffi-
cultés budgétaires et les crises de
• trésorerie. On n'a même pas tou-
jours su résister à la tentation de
farder un peu le bilan de l'Insti-
tn.t d'émission.
Pour la première fois depuis
longtemps, le bilan de la Banque de
France a pu être dressé jeudi en
faisant ressortir la situation moné-
taire réelle du pays.
C'est qu'avec M. de Monzie, le
gouvernement a effectivement rom-
pu avec la politique qe l'emprunt,
qui était devenue d'ailleurs, par
une implacable logique, celle de
l'élévation constante du loyer de
l'argent.
Pour aller jusqu'au bout de
r&nmrunt possible, l'Etat avait été
conduit en effet à rechercher dans
HÉe hausse toujours plus grande
de l'intérêt la possibilité téméraire
de lancer avec succès de nouveaux
appels au crédit. M. de'Monzie a
coupe les ponts. Nul désormais ne
pourra essayer de faire à nouveau
quelques pas dans la voie décevante
qui, de l'emprunt 6 % net de 1920,
« eosiduit à l'emprunt de 8,60 %
cl décembre dernier. Encore cet
emprunt de 8,60 % accuse-t-il dès
aujourd'hui une perte de plusieurs
points sur le taux d'émission.
Lie nouveau ministre des Finan-
sjg.a donc compris qu'il fallait dé-
sarmais faire tout autre chose, et,
parée qu'il ne résiste pas à la sé-
duction des expériences difficiles,
ï! a convié hardiment le pays à une
politique d'argent bon marché.
C'est dans ce but qu'il a lancé
son projet dé contribution excep-
tionnelle et volontaire à la sous-
eription d'un titre de rente rap-
portant 3 % brut. A ce propos,
des critiques parfois sévères ont été
formulées. Le projet a^ subi déjà
des modifications. Mais si les
. moyens financiers préconisés par
M. de Monzie sont ainsi suscepti-
bles d'appeler la discussion, le but
que le nouveau ministre ç1es Fi-
nances a assigné à la politique ii-
, nancière du pays n'en est pas
moins désormais celui qui s'impo-
sera à tous ceux qui auront, à gérer
les finances nationales : ramener
le crédit de l'Etat et le cours de la
rente à un taux normal.
* $ $ ■
On voit dès lors que pour juger
ce projet il ne suffit pas de chercher
à déterminer quelle serait la valeur
boursière actuelle de la rente 3 %
brut dont M. de Monzie proposait
la création et de,, baser son calcul
sur le cours coté par les rentes an-
ciennes. Que par rapport au 3 -%
ancien le 3 % nouveau représente'
seulement 35 fr. environ, qu'est-
ce que cela prouve, sinon que l'an-
cien 3 % est exagérément dépré-
cié et que le crédit de la Franee
vaut plus que ne l'expriment les
cours inscrits actuellement au ta-
bleau de ses rentes ?
Par sa dépréciation excessive, le
cours des rentes anciennes déprime
d'ailleurs toute l'activité économi-
que du pays. Il fait obstacle à la
plupart des émissions que ' les so-
ciétés particulières souhaiteraient
de lancer. A quel taux une société
privée doit-elle en effet recourir
pour concurrencer les emprunts
d'Etat, lorsque ceux-ci rapportent
net jusqu'à 10 % ? En restaurant
le crédit de l'Etat, c'est par eonsé-
quent celui de toutes les entrepri-
ses françaises que l'on rétablit en
même temps sur des bases norma-
les.
Que l'on ne compare donc pas
les projets de M, de Monzie aux
anciens types d'emprunts. Il ne
s'agit pas d'un emprunt propre-
ment dit. C'est même le contraire
de l'emprunt. ; c'est la renoncia-
tion définitive à toute politique de
surenchère monétaire que cette ini-
tiative hardie, sinon téméraire, qui
voudrait replacer d'emblée la
France à son rang sur le grand
marché mondial des capitaux.
Le rétablissement du crédit de
l'Etat sur le marché national s'ac-
compagne elq effet automatique-
ment d'une renonciation à l'em-
prunt extérieur. Etre débiteur,
c'est être dépendant. En renon-
çant aux emprunts en livres et en
dollars, le franc tend à se libérer
progressivement du dollar et de la
livre. Et la politique même du
pays en devient plus maîtresse
d'elle-même.
En quelques jours, M. de Mon-
zie a donc infléchi la politique fi-
nancière de la France dans une
direction nouvelle. Il est l'auteur
du mouvement tournant le plus
hardi qui ait eu lieu dans notre
histoire financière depuis la guer-
re. On modifiera sans doute un
grand nombre 3e moyens techni-
ques qu'il avait préconisés. Mais à
un pays saturé d'émissions d'Etat,
il a enfin osé ouvrir des horizons
neufs. Sa politique, est, une révolte
contre l'emprunt, contre l'argent
cher et contre l'insincérité des bi-
lans.
A. L. Jeune
LES CHANGES
En l'absence de cotation officielle,
les transactions sur les changes ont été,
hier. assez calmes. Elles n'ont eu lien
d'ailleurs que dans la matinée.
On a noté les cours suivants:
Livre : 93,25, 93,53, 93,50
Dollar : 19,50, 19,57, 19,555
Aujourd'hui, comme hier, il n'y
aura -pas de cotation officiellé.,
Les changes à terme
Les cours de l'Office de compensation
Cours de base. — Londres : 93,33 ;
New-York, 19;50 ; Hollande, 779 1/4;
Espagne, 278 1/8.
Report le let" mois.— Londres, 0.60 ;
New-York, 0.1' ; Hollande, 5 1/2 ;
Espagne, 1 1/2.
Report le 2* mois. — Londres, 0,50 ;
New-York, 0,10 ; Hollande, 4 1/4 ;
Esps^ne, 1 1/4.
Report le 3 * mois. — LQndres, 0,50 ;
New-York, 0,10 ; Hollande, 4 1/4 ;
Espagne, 1 1/4.
POUR SOUTENIR SON CHANGE
LA POLOGNE VOUDRAIT
ATTIRER LES CAPITAUX
ETRANGERS
Elle leur réserve, dans ce but,
un traitement privilégié.
Daos le but d'attirer les capitaux
Itraït&ers en Pologne, les revenus des
dépôts étrangers dans les banques po-
lonaises, ainsi que les intérêts payés
sur des crédits et prêts à des Socié-
tés polonaises, seront exempts de la
taxâ de 10 0/0.
i Le ministre des Finances est égale-
ment autorisé à exempter de cette
taxe les coupons des obligations de
N Sociétés et municipalités polonaises
dont les porteurs sont étrangers et ne
résident pas en Pologne.
Les pays voisins sont très attentifs
à cette intiative qui tend à faire émi-
arrer en Pologne les capitaux de leurs
nationaux.
EMPRUNT SERBE 4 % 1895
Le gouvernement français
soutiendra les revendications des
porteurs français pour leur faire
obtenir complète satisfaction.
Le Journal Officiel vient de publier
la réponse du ministre des Affaires
étrangères à une question écrite de
M. René Lafarge, député.
Ce dernier demandait : 1" Si,
le gouvernement français a renouvelé
ses protestations à Belgrade contre la
différence de traitement instituée entre
les ressortissants anglais et français
porteurs de l'Emprunt serbe 4. %
1985; 2" S'il a. eu connaissance de la
déclaration faite par M. Stoyadino-
witch, ministre des Finances du royau-
me des Serbes, Croates et Slovènes, an
cours de son récent séjour à. Paris,
suivant laquelle les recettes des mono-
poles serbes soie, amplement, suffisan-
tes pour assurer le service eet Etu-
prunt, conformément aux engage-
ments pris envers les porteurs, elest-
à-dire en monnaie anglaise ou en or ; j
Réponse. -,— Le 18 février, soit au
lendemain des élections yougoslaves, le j
gouvernement français a renouvelé, j
par l'entremise delà légation de Fran-
cs à Belgrade, ses protestations anté-
rieures concernant la différence de
traitements instituée entre les porteurs
français et britanniques, de titres de la
tranche anglaise de 'l'Emprunt serbe
4 % 1895 ; 2° Dans une interview ac-
cordée à la presse, M. Stoyadinowiiob
a déclaré que la question du paiement
en francs ou en livres sterling des
coupons de l'Emprunt serbe 4 % 1895
était une question de principe et non j
une question d'opportunité, étant don- j
né que les recettes des monopoles suf-
firaient largement à assurer le service
dans l'une ou l'autre monnaie. La
question, a conclu le ministre, reste
donc ouverte; 3* L'Association natio-
nale des porteurs de valeurs, mobiliè-
res a dès longtemps pris en main les
intérêts des porteurs trançais de l'Em-
prunt serbe 4 % 1895, et c'est en plein
accord avoe elle que le gouvernement
français n'a cesse d'appuyer les ré-
clamations desdits porteurs auprès du
gouvernement des .S. C. S. Le gOu-
: vernement français attend le résultat
de la démarche faite à Belgrade le
18 février 1925, décidé à la renouveler,
s'il est tzécfflat*re, pour obtenir com-
plète satisfaction.
INFORMATIONS FINANCIERES
COMPTOIR NATIONAL
D'ESCOMPTE
Les résultats satisfaisants de
l'exercice 1924 qui se traduisait par
un bénéfice de 35.629.553 francs
vont permettre au Conseil de porter
le dividende de 55 à 60 francs.
: Les bénéfices de l'exercice 1924,
donfc.il ,sera rendu compte à l'assem.
blée du 28 avril, s'élèveiit à 35 mil-
lions 629.553 francs contre 34 mil-
lions 339.576 francs en 1923..
Le rapport dos commissaires sur les
comptes de cet exercice indique que
les résultats sont satisfaisants et qu'ils
autorisent le Conseil à proposer un
dividende supérieur à celui de Pexer-
çiee, précédent, 60 fr. eontre 55 fr.
pour lès actions et 16 fr. 22 pour les
parts.
Les caractéristiques d11 bilan
Le bilan présente un total de 4
milliards ,753.479.043 fr. 86 contre
4.699.948.870 fr. 56, soit en.. augmen-
tation de 53:530.173 fr. 30.
A l'actif, le compte Caisse et ban-
que figure pour 418.413.859 fr. 8L
Le chapitre Portefeuille et bons de
la Défense-nationale s'élève à 3 mil..
liards 30.698.843 fr. 25, en augmen-
tation de 7.171.224 fr.. 38..
Les reports s'inscrivent pour 25
millions 195.081 ,f-r. 94.
Le chapitre Correspondants figure
pour 292.049.442 fr. 25 et celui des
Comptes courants débiteurs pour 608
millions 708.612 fr. 55 eontre 552 mil-
lions 179.693 fr. 15 au bilan précé-
dent. ;
Les rentes, obligations et valeurs
diverses, 1.799.622 fr. 66, et les par-
ticipations financières, 3.100.000 fr.,
ne présentent cette année encore que
des montants très peu importants. Ces
deux chapitres sont composés d'ail-
leurs de valeurs excellentes et sont
évalues à des cours qui ne comportent
que des aléas favorables.
Les avances garanties présentent un
mentant de 207.270.995 ft. 66.
Les opérations de change à terme
garanties restent, sans changement, à
39.647:500: francs.
Au passif,. les comptes de' chèques
et comptes d'escompte, s'élèvent »
2.525.624.521 fr. 59 en augmentation
de 112.560.780 fr. 64, et les comptes
courants créditeurs à 1 milliard
659.515.879 fr. 68, en diminution de
28.732.180 fr. 34. y
Les acceptations figurent pour
98.670.075 francs.
L'ensemble des réserves, y compris
la réserve spéciale parts 4m fondateur,
accuse un total de 74.271.712 fr. 14.
Au cours de l'exercice, il a été ra-
cheté, 436. parts de fondateur du
Comptoir National. De ee chef, la ré-
serve spéciale relative à cet objet est
portée a 3.322.641 fr. 69, en augmen-
tation de 125.153 fr. 54.
Les créances reconnues comme pré-
sentant un caractère litigieux ou ' ; dou-
teux, les dépenses dg premier établis-
sement et celles de mobilier et d'ins-
tallations de coffres-forts sont amor-
ties ; de nouvelles provisions pour
risques divers ont été constituées. .
Le disponible de l'exercice, 1 mil-
lion 807.199 fr. 83, non réparti et
ajouté au solde précédent de 13, mil-
lions 279.074 fr. 04, élèvera à 15 mil-
lions 86.273 fr. 87 le montant reporté
à nouveau au compte des actionnaires.
BITERROISE
DE FORCE ET LUMIERE
La mise sous tension de la ligne
de Plaissan à Béziers
sera effectuée sous peu
Les bénéfices de l'exercice 1924,
présentés à l'assemblée annuelle, s'é-
lèvent a 412.599 fr. 56. Le dividende,
fixé a 50 francs, sera pavable le 15
avril. - > ' •
D a été indiqué que la ligne à
30.000 volts de Plaisean à Béziers était
presque entièrement terminée et que
sa, mise sous tension pourrait être ef-
fectuée sous peu.
D'autre part, lès pourparlers pour
la construction d'iine deuxième ligne
de transport de foree entre Béziers
et Luzières ont abouti et sa controe-
tion va être entreprise incessamment.
A cet effet, un accord a été établi
entre la Société des Forces Motrices
de l'Agout et la. Société Pyrénéenne
d'Energie Electrique.
LE PROCES SILVA PLANA
Les plaidoiries de Mes Lémery
et Paisant
. Les débats du procès en responsabi-
lité intenté par un groupe d'actionnai-
res aux administrateurs^ de la Silva
Plana ont continué à l'audience, de la
première ehàmbre du tribunal civil du
S avril.
M* Lémery, plaidant pour les ac-
tionnaires, a insisté sur le rôle pré-
pondérant joué dans l'affaire par 'le
Consortium du Nord : il a traité de
< manœuvres juridiques > la liquida-
tion de la Société suisse Silva Plana
sous un contrôle qui était eomme
« -l'cèil du Consortium », et son apport
à la Société financière. 1
M* Lémery relève des irrégularités
relatives aux formalités de changement
de nationalité, et eritique l'augmenta-
tion de eapital réalisée, dit-il, pour fa-
ciliter au Consortium la liquidation de
ses titres, et la publicité grâce à la-
quelle des épargnants ont acquis, très
cher, des actions qui ne devaient rien
donner. II estime que le bonus distri-
bué lors de l'absorption des Sociétés
Alexander et Ratoczyn était une véri-
table répartition d'actif alors qu'il fut
présenté eomme un bénéfice de liqui- 1
dation.' Enfin M* Lémery constate la j
concordance eonstante de toutes les
opérations du Consortium et la hausse
des cours des actions Silva Plana.
ST Faisant a ensuite plaidé pour les
administrateurs. Il a protesté contre
toute idée de manœuvres spéculatives
de la part de ses clients et a montré
les résultats obtenus dans une conces-
sion que le Consortium se, vante d'a-
voir pu .: arracher à un groupe
étranger.
VISCOSE SUISSE
La Société a profité, en 1924,
de la hausse du chancre suisse
Les bénéfiees de l'exercice 1924 se-
raient de 8.800.000 francs environ con-
tre 5.624.000 francs en 1923. •
La majeure partie des bénéfices de
la filiale suisse a été utilisée pour
achever rinstaIlation' de la nouvelle
usine, mais le francs suisse s'étant te-
nu eu moyenne à un niveau, plus éle-
vé qu'en 1923, la Société en a profité
dans le rapatriement de ses bénéfices.
Le dividende fixé l'an dernier à 300
francs ^ par action de jouissance sera
porté a 350 francs environ.,
CHARBONNAGES DE TRIFAIL
La Société veut grouper
tout son avoir en Yougoslavie
Dans leur dernière réunion les ad-
ministrateurs ont décidé que, par sui-
te de la situation économique du pays,
il était préférable pour la Société de
grouper son avoir en Yougoslavie.
Dans ces conditions, les actions de
la Société italienne Arsa, détenues
dans le portefeuille de la Société Tri-
fail, seront , prochainement liquidées.
Lés sommes obtenues à l'aide de
catte vente seront remployées en
achat d'un très important paquet
d'actions Slavenska Banka. - -
HUANCHACA DE BOLIVIE
Les derniers chiffres connus
de la production d'argent
accusent une très forte diminution
JËn décembre 1924, il a été expédié
de la mine 177 tonnes de minerai con-
tenant environ 620 kilos d'argent.
A ce chiffre, il y a lieu, d'ajouter
les sulfures obtenus par lixivation
à l'usine de Huanchaca, ce qui repré-
sente pour le mois de décembre une
production totale de 1.974 kilos d'ar-
gent contre 2.446 , en novembre et
3.146 en octobre.
COMPAGNIE MINIERE
DU DJENDLI
Le dividende de 15 francs sera paya-
ble le 6 mai
L assemblee annuelle a approuvé les
comptes de l'exercice 1924, dont les
bénéfices s'élèvent à 601.690 francs.
Le dividende, fixé à 15 fraiiir, sera
payable le 6 mai. Une somme de
50.359 francs a été reportée à non-
veau.
L'extraction de l'exercice écouté a
été de 3.844 tonnes pour la calamine
calcinée et: (le 534 tonnes poor le mi-
nerai de plomb.
NOUVELLES DIVERSES
Banque Badon Pascal. —'Le main-
tien du dividende à 40 fr. sera, proposé
à rassemblée' du 27 avril.
Pechelbre,mn,. Le bénéfice net de
1924 ressort à 8.248.091 fr. (contre
5.599.102 en 1923). Le conseil prépose-
ra à rassemblée du S mai- un divi-
dende de 50 francs contre 45 francs
pour Î923. " • ' : ' , ' ;
Compagnie ffuviale de transports et
de remorquage. — Il ne sera encore
pas proposé de dividende â.. l'assem-
blée du ,38 avril pour 1924, bien que les ;
bénéfices soient en progrès à 871.976
francs contre 11,8.167 fraites en 19J3.
Transporta maritime#,W vapeur. —
Les résultats obtenus durant l'exer-
cice 1924 permettront le maintien du
ç'ih'idende"à. 35 fra.ncs par action. As-
semblée lé 30 avril.
Au Bon Marché. — Une assemblée
extraordinaire est . convoquée pour le
2G avril, afin d'autoriser le conseil
d'administration à vendre les terrains
et immeubles situés à Sainte-Adresse.
Restaurant Henry. — L'assemblée
ordinaire tenue le 9§» avril, a, approuvé
les comptes de l'exercice 1924 qui font
apparaître un bénéfice net de 733.479
francs. Le dividende a été fixé à. 150
francs par action. A
L'assemblée extraordinaire, qui a eu
lieu ensuite, a décidé une augmenta-
tion de deux millions de francs, qui
portera le, capital social à quatre mil-
lions.
Chemins de fer tunisiens (Ex-Eôntf-
Gueima). — Le dividende de l'exercice
1924 sera maintenu à 30 francs brut
par action, sous déduction de l'a-
compte de 15 francs déjà distribué.
Compagnie française de l'Afrique oc-
cidentale. — Lé dividende officlelJe-
ment proposé à l'assemblée, du 1er mai
est de 75 'fr. brut par action, sous dé-
duction de I'àco'mpte de 6 f r. 25 payé
le 15 décembre.
Tabacs de Macédoine et d'Asie-Mi-
neur®.—.Lés- bénéfices de l'exercice
1924 sont de l'ordre de 4 millions. TI
est probable .que le dividende proposé
sera pour les actions de 20 9'0. ou 20 fr.,
sur lesquels un acompte de 15 fr., re-
présentant l'intérêt statutaire, a déjà
été versé Les parts@ auraient droit' à
un dividende de 4 fr. environ.
Electro-Chimio Bozel-Lamotte; — Le
conseil proposera ' à l'assemblée du 14
mai de répartir 22 fr. 50 brut par ac-
tion de 200 fr. contre 20 fr. l'an der-
nier, mais cette répartition s'applique
cette année à 150.000 actions a.tr lieu
de 71.000 actions précédemment. Elle
absorbera, donc Z.375.000 francs contra
1.4M.OOO francs l'an dernier.
Union photographique industrielle.
— Les résultats de l'exerctca 1924 s'an-
noncent sensiblement égaux à ceux de
l'exercice précédent, qui avaient auto-
risé, la distribution d'un dividende de
10 francs par action.
Société Ait.. — Les comptée qui se-
ront présentés-aux actionnaires le 28
avril font ressortir les bénéfices nets.
à 320.461 francs, ee qui permettra au
conseil d proposer ' 'la répartition d'un
dividende de 82 fr. contre 30 fr. précé-
demment.
Gediifci. —-, Le compte de profits et
pertes fait ressortir un bénéfice d'ex-
ploitation de 571.227 livres contre
486.201 livres. Les dividendes absorbe-
ront 448.217 livres et il restera cent
soixante-six mille huit cent cinquante-
quatre livres & reporter à nouveau.
La production s'est élevée à 88.444 on-
ces d'or fin, d'une valeur de 101.908
livres.
Blanchisseries de Thaon^O^Les M-
néfices de 1924 àtteindralee'l-%e ving-
taine de millions centre 8.929.616 fr. en
1913. Le conseil a décidé de proposer à
l'assemblée la répartition d'un divi-
dende de 300 fr net de l'impôt sur le
revenu contre ISO fr. brut pour 1923.
Matières premières
CHARBON
L'AVENIR DE LA PRODUCTION
HOUILLERE FRANÇAISE
Comment l'envisage, dans son rapport,
le Comité central des Houillères
de France.
Ije rapport présenté à l'assemblée
générale annuelle du Comité central
des Houillères de France suscite tou-
jours un intérêt très t:if non seulement
dans les milieux de spécialistes, mais
encore dans le monde des affaires et
de la. Finance, en raison des, aperçus
qu'il donné sur une des branchés vita-
les de l'industrie nationale.
Comme chaque année, ee rapport
passe en revue les travaux, les condi-
tions de vie, les préoccupations èt les
perspectives M l'industrie houillère
française. >
Nous . publions ci-dessous, en raison
dp. l'intérêt qu'il présente, la partie re-
lative à l'menir de la production des
grands charbonnages français.
L'importance primordiale
de la situation géographique des
houillères françaises.
La prudence commande d'adapter
aux circonstances de demain l'écoule-
ment de votre extraction en croissan-
ce; de prévoir les secousses dont nul
ne peut se dire exempt; en un mot, de
ht protéger en même temps que d'élargir
i situation que votre labeur a acqui-
se.
La nature des choses a donné aux
bassins français une . disposition geo-
graphique excentrique : échelonnés en
bordure des frontières du nord, de l'est
et du sud-est, ils ont à souffrir, du fait
de cette condition naturelle, de faibles-
ses manifestes, un pareil éloigncment
des régions du centre et de l'ouest,
d'une part; d'autre part, la réunion
des sourees de production aux carre-
fours mêmes des routes normales d'in-
vasion des, charbons belges, sarrois et
allemands. Qui ne sent que, si le Bas-
sin de Lorraine, par exemple, se
voyait magiquement transporté dans
les Deux-Sèvres, l'écoulement de la
production : s'en trouverait étrangement
facilité?
Cette disposition géographique n'a
pas, jusqu'ici, constitué un obstacle in-
franchissable au développement de ces
bassins. Mais il y avait à cela une rai-
son que votre travail détruit, chaque
jour, et qui était l'insuffisance de la
production. A mesure que se réduit
cette insuffisance, l'écoulement de l'ex-
traction' commande une pénétration
pins tenace et moins aisée dans les zo-
nes ordinaires de ventes des charbons
étrangers, notamment de ceux d'outre-
Manche.' A cette indispensable pres-
sion, qui répond d'ailleurs à l'intérêt
de nos, changes comme aux vôtres pro-
pres, et du suoeès de laquelle dépend
raffermissement de notre sécurité
charbonnière, subsiste un obstàcle, ou
du moins une entraye : on veut par-
ler ici des tarifs de chemins de fer, de-
meurés plus ou moins étrangers à cette
manière d'exportation intérieure _ que
représente l'expansion de nos houilliè-
res. ,
La question des tarifs de transport
L'unification complète des tarifs de
chemins de fer a fait table rase de
l'expérience acquise et de toutes con-
sidérations de géographie économique,
la. tarification ne tient plus aucun
compte des nécessités particulières des
échanges entre régions dont les unes
sont exclusivement productrices, d'au-
tres . cosommatrices de la même ma-
tière. Les inconvénients d'un pareil
système sont plus éclatants pour l'in-
dustrie houillère que pour toute autre :
les gisements de, charbon sont là^ où
la nature les a placés Êt leur unité se
mesure à la. facilité plus ou moins
grande qu'auront 1 eurs produits de
concourir, au ravitaillement des cen-
tres de consommation.
Or notre pays est ainsi fait que
plus des deux tiers des charbons
extraits proviennent des extrémités du
territoire : Nord et , Pas-de-Calais,
Lorraine ; que plus de 15 millions de
tonnes de combustibles sont, en outre,
importés par la frontière du nord-est,
venant de Belgique, de la Sarre, de
Westphalie. Par contre, toute la par-
tie ouest du pays ne dispose d'aucune
ressource minérale. Si nous voulons
donner à notre production tout son
rendement économique et réduire ainsi
notre dépendance et nos charges, force
est bien de tenir compte de cette si-
tuation naturelle et d'aménager en
conséquence les-tarifs des chemins de
fer. ' *
Quelques pas tirai des ont été , faits
dans cette voie, et le tarif 7.107 com-
porte maintenant neuf chapitres de
dispositions particulières qui ont ap-
porté d'indéniables facilites. Ces dis-
positions ont pu êtres considérées
comme suffisantes tant que notre pro-
duction, effondrée par les dévasta-
tions de-la guerre, était encore inca-
pable de subvenir à une large fraction
des besoins du pavs et devait se bor-
ner à alimenter les régions voisines.
Elles ont cessé de l'être, maintenant
,que la production rétablie atteint et
dépasse les chiffres d'avant guerre.
Le problème des transports Je houille
à grande distance doit être abordé et
réglé pour permettre au pays d'uti-
liser ses propres ressources. Il ne se-
rait pas< admissible qu'une insuffi-
sante^ ingéniosité tarifaire risquât
d'arrêter, d'annuler - peut-être notre
effort productif
Du pétrole en Suisse
Des sondages vont être entrepris
afin de le rechercher
Des sondages en vue de la recher-
che de pétrole vont commencer in-
cessamment dans la vallée de la
Linth, en Suisse. Les premiers son-
dages et terrassements' s'effectue-
ront dans la plaine, à dix minutes du
village de Tuggen.
A la tête du consortium entrepre-
neur, se trouve le Docteur Ræber,
conseiller aux Etats..
Depuis de nombreuses années, on
observait dans 0 l'eau stagnante des
anciens lits de la Linth, sur l'empla-
cement, desquels sont entrepris les 1
sondages, des taches grasses et hui-
leuses. Q
REVUE DE LA PRESSE
LA TENDANCE DES CHANGES
L'Agence Economique et Financière
fait observer que l'opinion boursière
escomptait ces jours-ci une tension de
la Livre et du Dollar. Il lui semble que
la tendance inverse ne-puisse être ob-
tenue que par un éclaircissement rapi-
de de la situation actuelle si confuse,
dans laquelle on se trouve devant le
fait acquis de l'augmentation de la cir-
culation, sans la contre-partie néces-
saire de conditions favorables au vote
immédiat des mesures d'assainisse-
ment. Et elle ajoute :
Le revirement qui s'est produit sur le
marché des changes ne peut évidemment
pas être attribué à l'augmentation de la
circulation dans le bilan de la Banque
car celui-ci n'a fait que constater offi-
ciellement une situation de fait déjà con-
nue. Par contre, il est certain que les
commentaires pessimistes qu'a inspirés
l'état de nos finances à nos confrères de
la presse politique ont influencé les pro-
fessionnels. Dans l'intérêt supérieur de
notre crédit à. l'étranger, il est désirable
que la situation politique s'améliore ra-
pidement, afin qu'on n'ait pas davan-
tage l'impression déprimante que le sort
de nos finances n'est que l'enjeu des par-
tiR
LA CRISE FINANCIERE
La Journée Industrielle publie sous
la signature de M. Gignoux une ana-
lyse de la crise financière qui vient
de déterminer la démission du Cabi-
net. Après avoir rappelé que l'opinion
publique fut émue de certaines initiati-
ves fiscales, sa conclusion se présente
ainsi :
La crise financière épuisa. les consé-
quences de ce malaise, qui l'avait lui-
même singulièrement aggravée. En cet-
te heure décisive, le ministère ne put
échapper à ses nécessités congénitales :
il dut opter pour des solutions qui eus-
sent l'apparence de l'audace jacobine.
Elles effrayaient plus que jamais l'o-
pinion qu'irritait, par surcroît, l'aveu
d'impuissance de l'inflation, trop long-
temps dissimulé sous une assurance
empruntée.
Le Sénat ,sur qui n'agit plus l'illu-
sion, obéit en dernier lieu à ses préoc-
cupations traditionnelles de sauvegar-
de financière, après qu'on eut commis
chez les soutiens du cabinet la suprême
imprudence de les lui reprocher sur le
mode violent.
Le gouvernement s'en va parmi l'in-
quiétude générale, en un moment où
nous avons plus que jamais le besoin
d'un pouvoir fort, aux décisions larges
et rapides. Tout le monde doit souhai-
ter que la crise ouverte soit brève et
qu'elle réalise, à son terme, l'union de
tous les Français pour un effort qui
ne oeut attendre.
LE COMMERCE EXTERIEUR
DE LA FRANCE
Ue M. R. Théry, dans l'Economiste I
Européen de ce jour, ces observations j
sur notre balance commerciale :
Un renversement remarquable de no-
tre balance des comptes a été, en 1924,
la conséquence de ces doubles fluctua-
tions : à l'excédent d'importations de
2.256 millions constaté en 1923 s'est
substitué un excédent d'exportations de
1.321 millions. Ce fait doit être particu-
lièrement souligné, car notre mouve-
ment commercial, de 1867 à 1S23 inc1u- 1
sivement, s'était toujours soldé en dé-
ficit, sauf pour les années 1872 à 1875
(excédent moyen d'exportations de 88
millions) et l'année 1905 (excédent d'ex-
portations de 88 millions); nos achats
avaient, notamment, dépassé nos ven-
tes de 2.251 millions en 1922, 2.295 en
1921, 23.010 en 1920, et 23.919 en 1919;
ils leur avaient été supérieurs de 1.542
millions en 1913et de 1.104 millions par
an en moyenne, durant la période 1907-
1013. La part des exportations dans
f ensemble de nos échanges extérieurs,
qui était de 45 % en 1913,25 % el). 1919
35 % en 1920, 47 % en 1921 et 1922, et
48 % en 1923, est arrivée en 1924 à
près de 51 %. ~
LE MALAISE DU MARCHE
CHARBONNIER EUROPEEN
Le bulletin quotidien de la Société
d'Etudes et d'Informations Economi-
ques analyse les symptômes de crise
du marché charbonnier européen, crise
qui a épargné jusqu'ici le marché
français :
A défaùt d'autres symptômes, les
réductions de salaires appliquées dans
les charbonnages belges et la dénon-
ciation par les employeurs, à la date
du 31 mars, de la convention réglant le
taux des salaires, les menaces de con-
flit en Angleterre et en Allemagne, les
doléances des propriétaires de char-
bonnages de la Ruhr ,du pays de Gal-
les et de l'Ecosse, l'accumulation des
stocks sur le carreau des mines et l'af-
faissement des prix du combustible
suffiraient à attester la gravité du
malaise qui affecte le marohé chara-
bonnier européen.
La France figure parmi les rares
pays épargnés par la crise, qui a pris
une acuité particulière au début du
mois de février dernier.
Mais, à ses frontières mêmes, en
Belgique comme dans la Ruhr, en An-
gleterre comme en Hollande, le malai-
se s'aggrave de semaine en semaine.
Dans les principaux pays producteurs,
les bureaux des organisations syndi-
cales de mineurs tiennent des réunions
fréquentes. De leur côté, les employés
multiplient les démarches auprès des
pouvoirs publics. En Hollande, par
exemple, les propriétaires de mines,
qui perdent un florin par tonne de
houille extraite, s'adressent au gouver-
nement pour obtenir de lui un subside
de 2 milions de florins, qui leur a été
immédiatement accordée Des, négocia-
tions s'engagent partout entre délé-
gués ouvriers et délégués patronaux.
relatives à la révision des salaires ou
à l'augmentation du temps de travail.
Malgré les conseils de prudence don-
nés aux sections nationales par la Fé-
; dération syndicale d'Amsterdam, que
la crise charbonnière préoccupe vive-
ment, il est à craindre que-des trou-
bles n'éclatent à bref délai. Jamais de-
puis la fin des hostilités, la situation
du marché charbonnier européen n'est
apparue, dans l'ensemble, aussi criti-
que.
LA FRANCE S'EST-ELLE ENRICHIE
EN 1924 ?
Dans l'Information du 11 avril, M.
Olphe-Galliard fait observer que le re- 1
venu de la fortune mobilière française K
en 1924 a été de 20 milliards 255 mil-
lions, alors qu'il n'était en 1923 que de r
18 milliards 195 millions. Mais cette ;
augmentation nominale correspond- -
elle à un accroissement réel du revenu
effectif ? M. Olphe-Galliard ne le pen- ;J,
se pas, et voici pourquoi : ;
Le revenu de 1924 correspond à un ca-
pital supérieur à. celui qui aurait été
constitué par le capital de 1923 augmen- -
té des nouveaux capitaux investis en
1924, au taux moyen de 1923. 4e supplé-
ment de revenu est d'environ 750 mil-
lions, soit 4 0/0 environ du revénu de i
1923. Or, l'augmentation du coût de la, •
vie, pendant l'année 1921, a été de 9,5
pour cent, soit plus du double de celle du
revenu. L'augmentation de la fortune
mobilière de la France, au cours de l'an-
née écoulée, est donc plus nominale que
réelle ;elle ne correspond pas à une aug-
mentation de la richesse du pays.
PROJETS D'ASSAINISSEMENT
touchant dans l'Europe Nouvelle les .
projets financiers du Gouvernement,
M.^ Georges-Bonnet, député, demande
qu'un plan financier d'ensemble soit
établi et que soient nettement dissipées
deux équivoques possibles :
Tout d'abord, il ne faut pas donner
l impression que c'est pour faire face à
des besoins passagers du Trésor qu'on
a eu recours à une telle contribution !
Et puis le projet en lui-même n'apporte
ni à notre trésorerie, ni à notre situa- r*ï
tion budgétaire, les allégements indis-
pensables. Or, si, après avoir voté la.
contribution patriotique, dans trois ou
six mois, nous avions devant nous de,
nouvelles difficultés de trésorerie, quel-
le ressource nous resterait-il ?
C'est donc un plan financier d'ensem- v
ble, — aussi définitif que possible, —
qu'il faut élaborer, et dont les projets : ■-r
actuels ne sont que des points de dé- », #
part. ! ,
Si le pays a confiance, si la nation!
tout entière se rend compte que l'effort!
qu'on lui demande est nécessaire et quel
cet effort sera consenti une fois pour,
toutes, c'est le salut !
DE LA CRISE BOURSIERE
A LA CRISE ECONOMIQUE
bous ce titre, Les Finances de la
France publient un article de M. Jeu- ,,
ne signalant que, depuis trois mois, ' '
c'est-à-dire depuis que la Chambre a
fait subir au projet de budget déposé
par le gouvernement les modifications
profondes que l'on connaît, les valeurs
françaises ont fléchi en Bourse dans ,
des proportions telles qu'on doit par-
ler dès aujourd'hui d'une crise bour-
sière.
Or on ne saurait isoler la Bourse de
l'ensemble de la. vie économique na-
tionale, dont elle est à la fois l'élé- .5
ment le plus délicat et le plus expres- -
sif. De l'activité boursière découlent
les capitaux appelés à vivifier toutes
les branches du commerce et de fin- •
dustrie du pays. S'il n'existait pas uni '
large marché des valeurs mobilières,
ni l'Etat, ni les Sociétés privées ne
pourraient trouver les importantes:
disponibilités nécessaires à. un Etat'
moderne.
Cependant, la crise est déjà tell® ..
que cet appel aux capitaux devient,
presque impossible, qu'il s'agisse soif
d'entreprises particulières, soit de l'E-'
tat lui-même.
La crise boursière apparaît ainsi ai
la fois comme une conséquence et com-:
me un principe. Elle résulte du ma-'
laise créé sur le marché des valeurs,
comme dans l'ensemble du pays, par
un certain nombre de dispositions de l
la nouvelle loi de Finances. Et, auto-
matiquement, elle aggrave le mal, en
rendant difficile ou même impossible,;
soit pour les particuliers, soit pour '
l'Etat, le recours au 'crédit qui estJ**â"
l'âme des affaires.
En se prolongeant, elle ne tendrait
pas seulement à mettre en péril l'équi-
libre budgétaire. ^
Elle pourrait même rendre insoluble •*
le problème de trésorerie qui préoccoi- ^
pe le gouvernement à la veille des, -•
lourdes échéances du second semestre;
car, au lieu de présenter leurs bons
au renouvellement, l'industrie, le com-
merce et les particuliers en demande-
raient sans doute au Trésor le rem-
boursement, afin de couvrir ainsi leurs'
propres besoins monétaires.
Par le marasme boursier, les sour-
ces du crédit industriel et commer-
cial se tarissent, et le problème de la.'
Trésorerie prend une acuité particu-
lière. Il est donc d'intérêt général im-
médiat de faire disparaître de la loi
de Finances toutes les dispositions qui
y ont été hâtivement introduites, et'
qui font obstacle aujourd'hui à l'aeti-'
vité normale des transactions.
LES CONSULTATIONS
DE « PARIS-MIDI »
Nous venons de créer pour nos lec-
teurs un service de COMulratio," ju-
ridiques.
Ds pourront donc désormais lui sou-
mettre toutes affaires civiles, commer-
ciales, pénales, administratives ou fis-
cales, toutes rédactions d'actes ou de
contrats.
Il leur suffira pour cela d'éerire aux
bureaux du journal, 5, rue Lamartine
(91), en joignant l'en-tête de Paris-
Midi de la veille et un timbre pour la
réponse, qui leur sera adressée dans
les 48 heures.
A propos de l'Emprunt forcé
Un de nos abonnés nous adresse une,
lettre dont nous détachons les lignes
suivantes qui expriment quelques ré-
flexions que lui a suggérées l'article
para le 7 avril dans Paris-Midi sur
l'Emprunt forcé. Ces réflexions résu- -
ment les objections que les producteurs;
et les possesseurs d'instruments de tra.;-
vail formuleront toujours avec énergies
contre tout projet d'emprunt forcé oui
d'impôt sur le capital.
Cet impôt nouveau aura pour effet!' ]
de ruiner davantage le possesseur,
d'instruments de travail que le capi-
taliste. Il facilitera, d'autre part, la..
concentration dans quelques mains de
la fortune nationale.
En effet, l'argent versé à l'Etat ser-
j vira, soit à amortir les dettes intérieU-
I res, soit à diminuer l'inflatioh fidu- j*
claire. Dans le premier cas, le cours |
des titres de rentes restant sur le mar- ,.
ché augmentera; le capitaliste verija.
donc s'accroître la valeur de l'argent •
1
qu'il aura devant lui et retrouvera ain- r
si une partie de la somme qu'il aura
versée à l'Etat. Dans Je second cas.
les revenus qui lui restent auront tut
pouvoir d'achat plus grand que celui
qu'ils auraient eu avant l'impôt puis-
| que le franc-papier aura tendance à se -
rapprocher du franc-or.
Le, possesseur d'instruments de tra-*
vail, au contraire, ne bénéficiera de ces;,,
avantages que dans la mesure où, ca- s
pitaliste lui-même, il aura des fonds-
disponibles ; s'il n'en a pas, et surtout
s'il est obligé de vendre ou d'hypothé- ,
quer son bien pour se libérer des char-
ges imposées, il touchera des francs-
papier, "mais, devra un jour verser des
francs-or pour lever l'hypothèque ou
racheter. ;
L'argent improductif placé dans les!.
banques sera. ainsi moins frappé qiM
le travaiL L'impôt sur le capital ett
donc surtout un Impôt sur le
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