Titre : Bastia-Journal : quotidien, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Bastia)
Date d'édition : 1888-05-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32710201z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 mai 1888 26 mai 1888
Description : 1888/05/26 (N762). 1888/05/26 (N762).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32559782
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11911
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/04/2019
V B 1 *»» O
O,
jz\t t 1
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Quotidien, Politique et Littéraire
ABONNEMENTS
Corse Un An 20 fr.
—- 6 Mois îO
— ü Mois 5
Les Abonnements sont payables d’avance et sont reçus
au bureau du journal, Boulevard DU PALAIS (en face
le Lycée).
Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus..
TROISIÈME ANNÉE. - N» 762
SAMEDI 26 MAI 1888. — St-Philippe de N.
Directeur-Administrateur
O ©DE IP TT ÊANTI
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ABONNEMENTS
France et Algérie Un An 22 fr.
“ / — 6 Mois «2
— 3 Mois 7
Etranger et Union postale, port en sus.
Annonces et Réclames au bureau du journal
Boulevard du Palais, 1 (en face le Lycée)
iOÊL I3M
LIBRAIRIE, IMPRIMERIE, PAPETERIE
ADMINISTRATIVE
JOSEPH SA T!
PREMIÈRE COMMUNION
Livres de i re Communion
DE GRAND LUXE ET DE TOUS PRIX
Jmagerie JReligieuse
Pentelles -- Surprises — pHROMOS
Photogravure
O-raxid. iLasortiment
PRIX EXCEPTIONNELS DE BON MARCHÉ
FORTES REMISES
POUR LES PENSIONNATS
MADAME SMIE!
Il y a quelques jours, j’ai entendu
une dame du meilleur monde, —
puisque meilleur monde il y a —
dire à une de ses amies : « O ma
chère, quelle ville que Bastia, je
m’y ennuie à. mourir! »
Ces mots, prononcés par une
bouche dont un seul sourire suffi
rait à faire des heureux, soulevè
rent dans mon esprit une véritable
tempête. « Il est vrai, me disais-je,
qu’on ne trouve pas beaucoup de
distractions dans notre ville : pas
de théâtre, pas de musique mili
taire, etc., etc. ; mais n’y a-t-il pas
d’autres moyens de se distraire?
Et faut-il conclure de là qu’on ne
peut être véritablement heureux
que dans les grandes villes où rien
de tout cela ne manque ? — Com
ment lorsqu’on est riche, jeune et
belle comme vous, Madame, est-il
permis de tenir un pareil langage ?
— C’est donc une maladie terrible,
une maladie mortelle que l’ennui?
Qu’est-ce qui peut bien la produire?
N’y connait-on remède ? »
Et là-dessus, ma tête en travail...
— accoucha d’une souris, allez-vous
poursuivre — Non, écoutez-moi et
vous verrez qu’elle a produit quel
que chose de meilleur. Si je suis
si affirmatif, c’est que, voyez-vous,
j’ai procédé en véritable médecin :
j’ai cherché tout d’abord les causes
du mal, et, si mes hypothèses sont
fondées, si je ne me suis pas trom
pé dans mes pronostics, je réponds
de l’efficacité du remède que je vais
vous proposer.
Si vous vous ennuyez, Madame,
c’est qu’il vous suffit de manifester
un désir pour qu’il s’accomplisse ;
l’affection dévouée de ceux qui
vous entourent va peut-être même
au-devant de vos caprices; en un
mot, vous êtes.... trop heureuse î
Vous n’avez pas de misères. —
Quand on est pressé par le besoin
on se remue, on s’ingénie, on tra
vaille... on n’a pas le temps de
s’ennuyer. Demandez-le à ce ma
çon, à ce charpentier, à ce labou
reur, à cette couturière qui fait des
robes ou brode des mouchoirs, près
de la fenêtre, en répétant le vieux
refrain :
Cours, mon aiguille, dans la laine,
Ne te casse pas en ma main :
Avec deux bons baisers, demain,
On nous paîra de notre peine !
Vous n’avez pas, non plus, de
chagrin. — Un chagrin donne des
soucis, fait souffrir, pleurer, gémir,
mais chasse l’ennui. Si vous avez
des roses dans vos vases, vous n’en
connaissez pas tout le prix : vous
n’avez pas eu besoin de piquer vos
petits doigts à leurs épines, pour
les cueillir ! Votre cœur est, comme
on dit, dans un calme plat, conti
nuel, et le poète a chanté ;
L’ennui naquit un jour de l’uniformité.
Savez-vous d’où vient le charme
particulier de la mer et des paysa
ges qui sont sur ses bords ? ■— Des
scènes toujours nouvelles qui ani
ment le rivage ; du calme et du
repos qui précédent et suivent la
violence des vents et la fureur des
vagues ?
Le printemps perpétuel, rêvé par
les poètes, — heureusement en
vain ! — serait loin de valoir notre
printemps s’échappant des bras
glacés de l’hiver, pour venir, avec
ses rayons pâles encore et ses
fleurs à peine écloses, rajeunir la
nature !
Je crois donc, Madame, que vous
vous ennuyez de votre bonheur!
Si vous ne voulez pas trouver que
vos journées ont plus de vingt-qua
tre heures et vos heures plus de
soixante minutes, donnez des oc
cupations à vos membres, un ali
ment à votre esprit, des émotions à
votre cœur ! Vous n’avez pas be
soin de vous occuper pour vous et
les vôtres, travaillez pour les dés
hérités de la fortune... secourez,
consolez, aimez!... Faites des voya
ges fréquents au pays de l’indigen
ce. Nous avons, grâce à l’initiative
de quelques âmes charitables de
notre ville, un : Asile des Vieil
lards, visitez-le quelquefois, que
de misères .à soulager ! Cherchez
les malheureux qui souffrent, les
pauvres honteux qui cachent leur
misère, les malades qui ont besoin
de sourires. Il vous sera facile, hé
las! de trouver des vieillards sans
pain, des femmes sans abri, des
enfants sans mère, des fronts qui
auraient besoin de se dérider !
C’est là une façon de chasser
l’ennui, plus sûre que les bals, les
théâtres et les autres amusements
de même nature. Faites le bien et
vous ne vous ennuierez plus.
L.
Nouvelles Politiques
LA SURVEILLANCE DE LA
FRONTIÈRE. — Un grand nom
bre de journaux allemands protes
tent contre les mesures prises en
Alsace-Lorraine. La note officieuse
de la « Gazette de l’Allemagne du
Nord » n’a donc pas obtenu grand
succès dans l’empire même. Il est
en effet assez ridicule de reprocher
à l’autorité française d’avoir interdit
l’accès de la France à un Allemand,
alors que chaque jour, depuis un an,
la police allemande a recours aux
procédés les puis vexatoires pour les
étrangeis. Il est même arrivé que
des Allemands ont été victimes de
ces mesures qui ont motivé l’éner
gique protestation du baron Char
pentier, député au Reichstag.
Nous croyons servir utilement la cau
se allemande, dit la a Post » de Stras
bourg, en signalant des fautes qui pro
viennent non pas tant du principe adop
té que du choix malheureux des fonc
tionnaires chargés de l’appliquer, et en
267
u ram
DE R0CA1B0LE
1!
DEUXIÈME PARTIE
LAUI5HU.L MAUDITE
xxiy
— Eh bien I puisque Madeleine voulait
fuir avec cette endiablée femme blonde,
c’est que cette dernière lui ayait dit qui
vous êtes, c est-à-dire le meurtrier dp sa
mère, l’assassin maladroit Je sa sœur |
jyj de Morlux ne put retenir un cri
çqupL , .
k — Ét elle vous méprise et vous hait,
poupnua froidement Hermann, et quand
plie rouvrira les yeux, elle jettera ùn cri
d^orrepr ep vou s voyan t '
lUprodaatiaK int*r*iw
— Oh ! l’enfer ! murmura M. de Morlux
avec rage.
— Maître, reprit Hermann avec un
calme glacé, voule?-vous un bon conseil ?
— d’écoute.
— Nous ne sommes pas à plus de soi
xante lieues de la frontière prussienne.
— Eh bien ?
— Ep deux jours de marche et en se
mant l'or, nous l’aurons atteinte et l’au
torité russe p aura plus de pouvoir sur
nous,
— Après? fit M. de Morlux.
— Evitons Studianka. dirigeons nous
sur la Prusse et gagnons Berlin. Là,
np.us ne sommes p;us qu’à trois jours de
Paris.
— Je ne comprends pas, dit M. de
Morlux.
— Ecoutez encore, poursuivit Hermann,
et tâchez de résumer yo,s souvenirs,
— Voyons ?
—. (ju’êtes-yous venu faire en Russie?
Vous débarrasser de cette jeune fille,
comme vous aviez cru vous débarrasser
de sa sœur, n’est-oe pas ?
— Qui
t- Eh bien ! le moment est venu.
— Mais comment? Par quel crime?..*
demanda M. de Morlux, qui eut un subit
tremblement dans la voix.
— Je vous le dirai tout-à-l’heure, con
tinua Hermann. Vous vous êtes défait
de cet homme, qui, paraît-il, a été assez
ingénieux pour vous tenir en échec et
vous battre à Paris, — Rocamboie !
— Oh ! dit M. de Morlux, j’espère ne
jamais plus le trouver sur mon chemin.
— Peut-être...
— Le gouvernement russe ne rend pas
ses soldats, dit M. de Morlux, et il ne
s'inquiète pas de leur provenance.
— Soit, dit Hermann, admettons-le un
moment. Rocamboie, revenu de cette
folie opiacée, qui ne durera après tout
que quelques heures, aura beau protes
ter et se débattre, on lui rira au nez.
— Bien certainement.
— Il comparaîtra vainement devant
l’autorité supérieure, invoquant sa qua
lité d’étranger. Le témoignage de l’in
tendant Arsoff suffira
— D’autant plus facilement, poursuivit
M. de Morlux, que Rocamboie a trop
d’intérêt à cacher son passé pour oser
s’adresser au consulat français.
— C’est fort bien, dit Hermann ; mais
un homme qui s’est évadé du bagne fié’*
sertera, l’envoyât-on au Caucase, aussi
facilement que vous nuvez un verre
d’eau, et dans trois semaines ou dans
trois mois, vous le reverrez à Paris, et
tant pis pour vous si vous n’avez pas
fait votre besogne,
— Que veux-tu dire ?
— Si vous n’avez pas renvoyé au cime
tière mademoiselle Antoinette que Ro
camboie en avait fait sortir.
— Et Madeleine ? demanda M. de Mor
lux avec émotion, que veux-tu donc en
faire ?
— Tout-àrl’heure, je vous le dirai, ré
pondit Hermann qui interrogeait main
tenant l’horizon du regard.
Le terrible froid du Nord, un peu ra
douci dans la soirée, avait repris, tout©
son intensité.
•Dans le lointain, la plaine blanche
était bornée par uce ligne sombre.
C'étaient les grands bois que M. de
Morlux avait traversés quatre jours au
paravant.
— Mais parle donc ! répéta celui-ci
s’adressant encore à Hermann.
— Attendez ! répondit Hermann.
PONSON DU TERRAIL..
(La suite à demain).
O,
jz\t t 1
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Il y a quelques jours, j’ai entendu
une dame du meilleur monde, —
puisque meilleur monde il y a —
dire à une de ses amies : « O ma
chère, quelle ville que Bastia, je
m’y ennuie à. mourir! »
Ces mots, prononcés par une
bouche dont un seul sourire suffi
rait à faire des heureux, soulevè
rent dans mon esprit une véritable
tempête. « Il est vrai, me disais-je,
qu’on ne trouve pas beaucoup de
distractions dans notre ville : pas
de théâtre, pas de musique mili
taire, etc., etc. ; mais n’y a-t-il pas
d’autres moyens de se distraire?
Et faut-il conclure de là qu’on ne
peut être véritablement heureux
que dans les grandes villes où rien
de tout cela ne manque ? — Com
ment lorsqu’on est riche, jeune et
belle comme vous, Madame, est-il
permis de tenir un pareil langage ?
— C’est donc une maladie terrible,
une maladie mortelle que l’ennui?
Qu’est-ce qui peut bien la produire?
N’y connait-on remède ? »
Et là-dessus, ma tête en travail...
— accoucha d’une souris, allez-vous
poursuivre — Non, écoutez-moi et
vous verrez qu’elle a produit quel
que chose de meilleur. Si je suis
si affirmatif, c’est que, voyez-vous,
j’ai procédé en véritable médecin :
j’ai cherché tout d’abord les causes
du mal, et, si mes hypothèses sont
fondées, si je ne me suis pas trom
pé dans mes pronostics, je réponds
de l’efficacité du remède que je vais
vous proposer.
Si vous vous ennuyez, Madame,
c’est qu’il vous suffit de manifester
un désir pour qu’il s’accomplisse ;
l’affection dévouée de ceux qui
vous entourent va peut-être même
au-devant de vos caprices; en un
mot, vous êtes.... trop heureuse î
Vous n’avez pas de misères. —
Quand on est pressé par le besoin
on se remue, on s’ingénie, on tra
vaille... on n’a pas le temps de
s’ennuyer. Demandez-le à ce ma
çon, à ce charpentier, à ce labou
reur, à cette couturière qui fait des
robes ou brode des mouchoirs, près
de la fenêtre, en répétant le vieux
refrain :
Cours, mon aiguille, dans la laine,
Ne te casse pas en ma main :
Avec deux bons baisers, demain,
On nous paîra de notre peine !
Vous n’avez pas, non plus, de
chagrin. — Un chagrin donne des
soucis, fait souffrir, pleurer, gémir,
mais chasse l’ennui. Si vous avez
des roses dans vos vases, vous n’en
connaissez pas tout le prix : vous
n’avez pas eu besoin de piquer vos
petits doigts à leurs épines, pour
les cueillir ! Votre cœur est, comme
on dit, dans un calme plat, conti
nuel, et le poète a chanté ;
L’ennui naquit un jour de l’uniformité.
Savez-vous d’où vient le charme
particulier de la mer et des paysa
ges qui sont sur ses bords ? ■— Des
scènes toujours nouvelles qui ani
ment le rivage ; du calme et du
repos qui précédent et suivent la
violence des vents et la fureur des
vagues ?
Le printemps perpétuel, rêvé par
les poètes, — heureusement en
vain ! — serait loin de valoir notre
printemps s’échappant des bras
glacés de l’hiver, pour venir, avec
ses rayons pâles encore et ses
fleurs à peine écloses, rajeunir la
nature !
Je crois donc, Madame, que vous
vous ennuyez de votre bonheur!
Si vous ne voulez pas trouver que
vos journées ont plus de vingt-qua
tre heures et vos heures plus de
soixante minutes, donnez des oc
cupations à vos membres, un ali
ment à votre esprit, des émotions à
votre cœur ! Vous n’avez pas be
soin de vous occuper pour vous et
les vôtres, travaillez pour les dés
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consolez, aimez!... Faites des voya
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ce. Nous avons, grâce à l’initiative
de quelques âmes charitables de
notre ville, un : Asile des Vieil
lards, visitez-le quelquefois, que
de misères .à soulager ! Cherchez
les malheureux qui souffrent, les
pauvres honteux qui cachent leur
misère, les malades qui ont besoin
de sourires. Il vous sera facile, hé
las! de trouver des vieillards sans
pain, des femmes sans abri, des
enfants sans mère, des fronts qui
auraient besoin de se dérider !
C’est là une façon de chasser
l’ennui, plus sûre que les bals, les
théâtres et les autres amusements
de même nature. Faites le bien et
vous ne vous ennuierez plus.
L.
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LA SURVEILLANCE DE LA
FRONTIÈRE. — Un grand nom
bre de journaux allemands protes
tent contre les mesures prises en
Alsace-Lorraine. La note officieuse
de la « Gazette de l’Allemagne du
Nord » n’a donc pas obtenu grand
succès dans l’empire même. Il est
en effet assez ridicule de reprocher
à l’autorité française d’avoir interdit
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alors que chaque jour, depuis un an,
la police allemande a recours aux
procédés les puis vexatoires pour les
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ces mesures qui ont motivé l’éner
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1!
DEUXIÈME PARTIE
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xxiy
— Eh bien I puisque Madeleine voulait
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c’est que cette dernière lui ayait dit qui
vous êtes, c est-à-dire le meurtrier dp sa
mère, l’assassin maladroit Je sa sœur |
jyj de Morlux ne put retenir un cri
çqupL , .
k — Ét elle vous méprise et vous hait,
poupnua froidement Hermann, et quand
plie rouvrira les yeux, elle jettera ùn cri
d^orrepr ep vou s voyan t '
lUprodaatiaK int*r*iw
— Oh ! l’enfer ! murmura M. de Morlux
avec rage.
— Maître, reprit Hermann avec un
calme glacé, voule?-vous un bon conseil ?
— d’écoute.
— Nous ne sommes pas à plus de soi
xante lieues de la frontière prussienne.
— Eh bien ?
— Ep deux jours de marche et en se
mant l'or, nous l’aurons atteinte et l’au
torité russe p aura plus de pouvoir sur
nous,
— Après? fit M. de Morlux.
— Evitons Studianka. dirigeons nous
sur la Prusse et gagnons Berlin. Là,
np.us ne sommes p;us qu’à trois jours de
Paris.
— Je ne comprends pas, dit M. de
Morlux.
— Ecoutez encore, poursuivit Hermann,
et tâchez de résumer yo,s souvenirs,
— Voyons ?
—. (ju’êtes-yous venu faire en Russie?
Vous débarrasser de cette jeune fille,
comme vous aviez cru vous débarrasser
de sa sœur, n’est-oe pas ?
— Qui
t- Eh bien ! le moment est venu.
— Mais comment? Par quel crime?..*
demanda M. de Morlux, qui eut un subit
tremblement dans la voix.
— Je vous le dirai tout-à-l’heure, con
tinua Hermann. Vous vous êtes défait
de cet homme, qui, paraît-il, a été assez
ingénieux pour vous tenir en échec et
vous battre à Paris, — Rocamboie !
— Oh ! dit M. de Morlux, j’espère ne
jamais plus le trouver sur mon chemin.
— Peut-être...
— Le gouvernement russe ne rend pas
ses soldats, dit M. de Morlux, et il ne
s'inquiète pas de leur provenance.
— Soit, dit Hermann, admettons-le un
moment. Rocamboie, revenu de cette
folie opiacée, qui ne durera après tout
que quelques heures, aura beau protes
ter et se débattre, on lui rira au nez.
— Bien certainement.
— Il comparaîtra vainement devant
l’autorité supérieure, invoquant sa qua
lité d’étranger. Le témoignage de l’in
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— D’autant plus facilement, poursuivit
M. de Morlux, que Rocamboie a trop
d’intérêt à cacher son passé pour oser
s’adresser au consulat français.
— C’est fort bien, dit Hermann ; mais
un homme qui s’est évadé du bagne fié’*
sertera, l’envoyât-on au Caucase, aussi
facilement que vous nuvez un verre
d’eau, et dans trois semaines ou dans
trois mois, vous le reverrez à Paris, et
tant pis pour vous si vous n’avez pas
fait votre besogne,
— Que veux-tu dire ?
— Si vous n’avez pas renvoyé au cime
tière mademoiselle Antoinette que Ro
camboie en avait fait sortir.
— Et Madeleine ? demanda M. de Mor
lux avec émotion, que veux-tu donc en
faire ?
— Tout-àrl’heure, je vous le dirai, ré
pondit Hermann qui interrogeait main
tenant l’horizon du regard.
Le terrible froid du Nord, un peu ra
douci dans la soirée, avait repris, tout©
son intensité.
•Dans le lointain, la plaine blanche
était bornée par uce ligne sombre.
C'étaient les grands bois que M. de
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