Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1872-01-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 janvier 1872 21 janvier 1872
Description : 1872/01/21 (A9,N3). 1872/01/21 (A9,N3).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53569968x
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/10/2023
' JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
prix d'abonnement :
Mende : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o.; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIAVAS , rue Jean-.Tacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
9mc ANNÉE N° 3
Dimanclie, 521 janvier 1872.
prix de< insertions :
Annonces judiciaires, 20 c. la ligne; diverses. 25 c..; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à i'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne; chez M"' veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 21 janvier 1872.
BULLETIN POLITIQUE.
Le discours que M. Thiers a prononcé a produit une grande
impression sur ceux auxquels il s'adressait. Cependant les scru¬
pules et les objections de la plupart des membres de la gauche
sont loin d'être apaisés. Et même dans la droite il est des hom¬
mes qui ont fait de l'économie politique une étude sérieuse et
qui ne se montrent nullement rassurés sur les conséquences
qu'aurait la mise en vigueur du système de M. Thiers. Si le
projet d'impôt sur les matières premières vient cependant à
être adopté, il ne faudra pas en conclure que l'excellence en a
été généralement reconnue, mais seulement qu'il n'a pas été
possible de se mettre d'accord sur un autre impôt et que d'ail¬
leurs beaucoup d'hommes modérésont été arrêtés parla crainte
de faire subir au gouvernement un trop grave échec.
Il est de notre devoir de constaterque la presse parisienne
est presque unanime pour combattre le système de M. le Prési¬
dent de la République. Pas plus tard qu'hier, le journal des
Débats, raillait les terreurs de M. Thiers qui voit dans l'impôt
sur le revenu : une incarnation du socialisme, tandis que cet
impôt est en vigueur en Italie, en Prusse, en Autriche, en An¬
gleterre, et en Suisse, pays qui cependant ne passent pas pour
être gouvernés par les socialistes.
Sur les 230 millions dont le gouvernement a besoin, 30 se¬
ront probablement demandés à l'impôt snr les valeurs mobiliè¬
res que M. Thiers accepte comme en cas. 60 millions seront
demandés aux textiles étrangers, au sucre, aux allumettes, au
papier. 36 millions seront pris sur les cotons, 26 sur les laines,
27 sur les soies et 8 au chanvre et au lin.
M. Thiers a déclaré que si l'Angleterre refusait de consentir
aux modifications-de tarifs qu'on lui propse, la France renon¬
cera avec joie, aux traités de commerce. L'hostilité de M.
Thiers contre les traités de commerce n'est pas nouvelle, elle
est connue depuis longtemps.
M. le Président a raison d'exprimer ses conditions à cet
égard, mais n'aurait-ii pas pu se servir de termes un peu plus
sérieux les mots avec joie, rappelant un peu le cœur léger de
M. Emile Ollivier et aient une fâcheuse réminiscence.
La commission militaire s'est prononcée par 38 voix contre
3 pour le principe de l'appel total des contingents. Les trois
opposants sont M. M. Ducros, Chasseloup-Laubat et Trochu
On cause toujours beaucoup de l'altercation qui a eu lieu
à la dernière soirée de M. Grévy entre M. Daru et M. Ernest
Picard. Voici quelles sont les paroles assez désagréables que
M. Paru aurait adressées à l'ancien membre du gouvernement
de la défense Nationale : Monsieur vous n'êtes pas pour moi
un collègue, mais un justiciable. Pour vous rassurer autant
que cela est possible, j'ajouterai que je vous considère comme
l'un des moins coupables. M. Picard voulait protester contre
un pareil langage mais des amis communs sont intervenus et
l'affaire en est restée là.
Le général Grémer adresse aux journaux une lettre assez
obscure pour leur faire savoir qu'il est en liberté et qu'il n'a
même aucune inquiétude sur la suite de son procès, attendu
qu'il est en mesure de prouver la culpabilité d'Arbiner.
Un journal prétend que M. de Serres, ancien secrétaire de M.
Gambetta, compromis dans l'affaire Arbineresten fuite, d'après
des renseignements plus sérieux, il y a plusieurs mois que M.
de Serres est en Autriche, où il dirige des affaires fort impor¬
tantes.
M. le duc de Persigny est mort à Nice. Les journaux lui
consacrent aujourd'hui de courtes notices nécrologiques et
annoncent qu'ils y reviendront. Depuis 1 863 M. de Persigny
était éloigné des affaires, et il avait supporté avec peine une
disgrâce aussi prolongée.
On annonce pour le <11 février les élections de la Corse.
L'assemblée nationale a commencé la discussion parles ma¬
tières premières.
Il est toujours intéressant de voir comment les légitimistes
et les cléricaux se jugent entre eux. Voici le jugement de l'Uni¬
vers sur M. de Falloux. On remarquera qu'il fallait toute la
connaissance approfondie que l'Union a du personnel du parti
légitimiste et clérical pour qu'une appréciation aussi juste
mais aussi sévère d'un des chefs de ce parti ait pu se produire
sans être taxée d'exagération :
On arrive à désenchevêtrer l'aventure de M. de Falloux ; on
réussit moins à le débrouiller lui-même. Nul homme né en
beau chemin n'eût plus de facilité de marcher vite et noble¬
ment. Il a de l'esprit, du courage , une parole fine et claire
jusqu'à la force ou jusqu'à pouvoir s'en passer. Il écrit très-
bien lorsqu'il s'y met, et il a le moyen ou l'art de ne pas im¬
proviser. Il sait prendre son temps ; il est engageant et persé¬
vérant; il est riche. Ce que la nature lui refuse , il l'obtient
par artifice et patience. Avant d'être, il eut des prôneurs;
avant Je savoir écrire , il fit des livres vantés; les gens qui
I aiment que l'on se compromette l'".pplaudirenl pour des œu-
i vres quine le compromettaient pas ; il entra de bonne heure et
comme chez lui dans la vie politique, sur le dos de ceux qu'il
semblait y pousser. Il discerna des pierres roulantes dont il
pourrait plus tard se faire des piédestaux. La fleur de lys lui
servit de recommandation pour s'introduire chez l'aigle et de
passeport pour aller au coq; la croix ae lui nuisit point
auprès de M. Thiers, et ce qui montre combien l'homme
est fort, ni l'aigle , ni le coq, ni M Thiers ne lui nuisirent
beaucoup auprès de la fleur de lys et de la (ioix. Il sut monter
avec agilité, descendre avec prudence, n'être nulle part,
demeurer partout. Mais voici la merveille : tant de qualités
naturelles et tant de qualités acquises, apiès vingt-cinq an¬
nées d'exercice , n'ont su faire , le mot est dur , que la figure
d'un intrigant.
Nous disons « la figure >\ c'est le résultat public. L'homme
semble tel , Dieu le connaît. L'on ne prétend pas ici le juger.
Il y a du je ne sais quoi dans ce personnage qui semble avoir
fait la gageure d'avorter en réussissant à tout et que tout le
monde s'empresse d'aider à réaliser son étraagebut. On con¬
naît plusieurs cas de M. de Falloux parfaitenent semblables à
celui qui occupe aujourd'hui le public. Il va où il ne devrait
pas aller, il dit des choses qu'il ne devrait pas dire : on le
prend là , et il s'écrie qu'il n'y est pas, que ce n'est pas lui
qui a dit cela, et qu'il s'expliquera plus tard. Impossible d'en
tirer autre chose ; les plus ardents et lés plus lenaces y perdent
leur feu et leurs pinces. Il leur laisse un membre ei il s'en va.
Mais il a le don de se refaire, et dès qu'il se sent refait, il re¬
commence. Rien n'est plus singulier.
Nouvelles locales.
Le concours régional qui devait avoir lieu en 1873, dans
le département de la Lozère, a été reculé d'une année par
suite des événements. En conséquence , il aura lieu en 1874.
Le Préfet rappelle aux agriculteurs du département qu'à
l'occasion de ce concours , une prime d'honneur et des prix
culturaux seront décernés à cette époque.
Messieurs les maires sont priés de donner la plus grande
publicité au présent avis en faisant connaître aux personnes
disposées à se mettre sur les rangs, pour l'obtention des ré¬
compenses promises , que les candidats devront adresser, à la
péfecture, au plus tard le /" mars 4873, un mémoire avec
les plans à l'appui rédigé d'après les indications du modèle
qui leur sera communiqué.
AVIS
aux aspirants et aux aspirantes au brevet de capacité.
Le Recteur de l'académie de Montpellier , par un arrêté en
date du 9 janvier courant, a fixé ainsi qu'il suit l'ouverture
des deux sessions de la commission chargée d'examiner dans
le département de la Lozère les aspirants et les aspirantes
au brevet de capacité , pour l'année 1872.
1re Session.
Mercredi, 13 mais, à huit heures du matin pour les
aspirants.
Mercredi, 20 mars, à la même heure, pour les aspirantes.
2e Session.
Mercredi, 17 juillet, à huit heures du matin pour les
aspirantes.
Mercredi, 24 juillet, à la même heure pour les aspirants.
Les examens auront lieu dans la grande salle du collège de
Mende. Les inscriptions pour la première session seront reçues
au secrétariat de l'inspection académique jusqu'au 13 février
prochain , terme de rigueur,
Toute demande d'inscription devra être accompagnée 1° de
l'acte de naissance., 2° d'une déclaration légalisée attestant
qu'on ne s'est présenté devant aucune commission d'examen
dans l'intervalle des 4 mois qui précèdent la session et qu'on
ne s'est fait inscrire dans aucun autre déparlement.
L'âge réglementaire pour l'admission aux examens, est fixé
à dix-huit ans révolus pour les aspirants et 16 révolus pour les
aspirantes. — Aucune dispense d'âge ne peut être accordée.
DIRECTION GÉNÉRALE DES POSTES.
Des examens pour l'admission au surnumérariat auront
lieu le 21 mars prochain.
Les jeunes gens qui seraient dans l'intention de prendre
part à ces Examens devront se présenter sans délai, devant
le directeur , chef du service des postes du département où
ils résident, chargé de leur donner tous les renseignements
dont ils pourraient avoir besoin.
Vendredi dernier 12 du courant, ont eu lieu à Marvejols
les obsèques de M. Auguste Vors, avoué, membre du Conseil
général pour le canton du Massegros et président de la Com¬
mission départementale.
On nous annonce que M. Caries, principal de notre collège
vient d'être nommé officier d'académie. Toutes les personnes
qui connaissent M. Caries, et elles sont nombreuses, recevront
cette nouvelle avec plaisir. Les familles seront heureuses d'ap¬
prendre que celui qui veille sans cesse sur leurs enfants vient
de recevoir du Ministre de l'instruction publique, une juste ré¬
compense de son dévouement. Il n'y a pas encore nn an que M.
Caries est principal, et cependant grâce à son zèle soutenu, à
son activité, à la bonne direction qu'il a su donner aux études,
notre collège est dans d'excellentes voies de prospérité.
Entre Chirac et Marvejols dans les eaux de la Colagne, on a
trouvé le cadavre du sieur Astruc de Chirac. La justice s'est
transportée immédiatement sur les lieux. Nous ne tarderons pas
à savoir, si cette mort est le résultat d'un crime.
Faits divers.
Paris, 13 janvier 1872.
On s'entretient beaucoup de l'accès dont vient d'être atteint
M. Jean Brunei député de Paris, qui a déposé avant-hier une
proposition pour que la France se voue au Christ universel, et
qu'un temple soit immédiatement élevé sur la place dite deux
fois.: Roi de Rome. On rappelait à l'occasionde ce fâcheux ac¬
cident celui à peu près semblable qui arrivait y a quelques an¬
nées à M. Henri Didier, qui était possédé lui de la manie de
faire le panégyrique de M. Rouher. M. Henri Didier mourut
peu de temps après avoir été frappé d'une attaque à la tribune
du corps législatif; espérons que la maladie de M. Brunei
n'aura pas un dénouement funeste. Les applaudissements iro¬
niques dont quelques membres de la droite ont salué la triste
incartade de M. Brunet ont paru d'un goût douteux. Ce qui les
explique sans les excuser c'est que M. Brunet était l'un des
membres les plus radicaux de l'assemblée et qu'au printemps
dernier il a pris plusieurs fois la parole ponr excuser ou justi¬
fier les actes de l'insurrection parisienne.
Comme on pouvait le pressentir, la majorité de la Commis¬
sion chargée d'examiner la proposition de M. de Saisy a con¬
clu contreJa prise en considération. Cette proposition deman¬
dait un plébiscite pour fixer la forme du gouvernement.
Tous les hommes de progrès apprendront avec satisfaction
que la Commission militaire s'est affranchie de toutes préoc¬
cupations politiques dans l'élaboration de son projet de loi re¬
latif à la réorganisation de l'armée. Le principe du service uni¬
versel obligatoire}' a trouvé de chaleureux défenseurs. On a dé¬
finitivement écarte le système des primes de rengagement qui
avait donné de si fâcheux résultats sous l'empire. On a même
proscrit tous les engagements volontaires à l'exception de ceux
qui pourraient être contractés par des jeunes gens âgés de
moins de vingt ans.
Le tirage au sort lui-même sera dit-on supprimé par la ma¬
jorité qui le trouve sans objet, le contingent annuel devant être
incorporé en entier. Avec l'incorporation du contingent dispa¬
raissent aussi nécessairement les permutations de numéros et
les substitutions qui ne sont que des remplacements déguisés.
Le service actif ne sera que d'un an pour les jeunes gens qui
pourront passer d'une manière satisfaisante uu examen de
sous-officier. Les hommes appelés sous les drapeaux pourront
recevoir des sursis d'appel s'ils sont reconnus trop faibles pour
commencer à servir, ou si leur travail est reconnu absolument
nécessaire pour soutenir leur famille. Les soldats ne seront plus
maintenus sous les drapeaux après 29 ans, et les sous-officiers
après 32.
On raconte que lord Lyons a prié M. de Rémusat de consi¬
dérer que la présence à Londres de M. de Broglie notre am¬
bassadeur en Angleterre, serait d'autant plus nécessaire actuel¬
lement qu'on négocie sur les modifications à introduire dans le
traité de commerce. Le fait est qu'il est assez extraordinaire
d'avoir un ambassadeur presque constamment absent de son
poste, et que, toute préoccupation de parti écartée, il ne serait
peut-être pas mauvais que le gouvernement lui-même mît les
diplomates députés en demeure d'opter entre leur mandat élec¬
toral leui s fonctions diplomatiques.
Avant la séance d'hier les députés du centre gauche se con¬
sultaient entre eux sur la proposition de M. Picard qui doit
( être discutée ce soir dans leur réunion. Cette proposition d&at
I
prix d'abonnement :
Mende : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o.; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIAVAS , rue Jean-.Tacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
9mc ANNÉE N° 3
Dimanclie, 521 janvier 1872.
prix de< insertions :
Annonces judiciaires, 20 c. la ligne; diverses. 25 c..; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à i'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne; chez M"' veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 21 janvier 1872.
BULLETIN POLITIQUE.
Le discours que M. Thiers a prononcé a produit une grande
impression sur ceux auxquels il s'adressait. Cependant les scru¬
pules et les objections de la plupart des membres de la gauche
sont loin d'être apaisés. Et même dans la droite il est des hom¬
mes qui ont fait de l'économie politique une étude sérieuse et
qui ne se montrent nullement rassurés sur les conséquences
qu'aurait la mise en vigueur du système de M. Thiers. Si le
projet d'impôt sur les matières premières vient cependant à
être adopté, il ne faudra pas en conclure que l'excellence en a
été généralement reconnue, mais seulement qu'il n'a pas été
possible de se mettre d'accord sur un autre impôt et que d'ail¬
leurs beaucoup d'hommes modérésont été arrêtés parla crainte
de faire subir au gouvernement un trop grave échec.
Il est de notre devoir de constaterque la presse parisienne
est presque unanime pour combattre le système de M. le Prési¬
dent de la République. Pas plus tard qu'hier, le journal des
Débats, raillait les terreurs de M. Thiers qui voit dans l'impôt
sur le revenu : une incarnation du socialisme, tandis que cet
impôt est en vigueur en Italie, en Prusse, en Autriche, en An¬
gleterre, et en Suisse, pays qui cependant ne passent pas pour
être gouvernés par les socialistes.
Sur les 230 millions dont le gouvernement a besoin, 30 se¬
ront probablement demandés à l'impôt snr les valeurs mobiliè¬
res que M. Thiers accepte comme en cas. 60 millions seront
demandés aux textiles étrangers, au sucre, aux allumettes, au
papier. 36 millions seront pris sur les cotons, 26 sur les laines,
27 sur les soies et 8 au chanvre et au lin.
M. Thiers a déclaré que si l'Angleterre refusait de consentir
aux modifications-de tarifs qu'on lui propse, la France renon¬
cera avec joie, aux traités de commerce. L'hostilité de M.
Thiers contre les traités de commerce n'est pas nouvelle, elle
est connue depuis longtemps.
M. le Président a raison d'exprimer ses conditions à cet
égard, mais n'aurait-ii pas pu se servir de termes un peu plus
sérieux les mots avec joie, rappelant un peu le cœur léger de
M. Emile Ollivier et aient une fâcheuse réminiscence.
La commission militaire s'est prononcée par 38 voix contre
3 pour le principe de l'appel total des contingents. Les trois
opposants sont M. M. Ducros, Chasseloup-Laubat et Trochu
On cause toujours beaucoup de l'altercation qui a eu lieu
à la dernière soirée de M. Grévy entre M. Daru et M. Ernest
Picard. Voici quelles sont les paroles assez désagréables que
M. Paru aurait adressées à l'ancien membre du gouvernement
de la défense Nationale : Monsieur vous n'êtes pas pour moi
un collègue, mais un justiciable. Pour vous rassurer autant
que cela est possible, j'ajouterai que je vous considère comme
l'un des moins coupables. M. Picard voulait protester contre
un pareil langage mais des amis communs sont intervenus et
l'affaire en est restée là.
Le général Grémer adresse aux journaux une lettre assez
obscure pour leur faire savoir qu'il est en liberté et qu'il n'a
même aucune inquiétude sur la suite de son procès, attendu
qu'il est en mesure de prouver la culpabilité d'Arbiner.
Un journal prétend que M. de Serres, ancien secrétaire de M.
Gambetta, compromis dans l'affaire Arbineresten fuite, d'après
des renseignements plus sérieux, il y a plusieurs mois que M.
de Serres est en Autriche, où il dirige des affaires fort impor¬
tantes.
M. le duc de Persigny est mort à Nice. Les journaux lui
consacrent aujourd'hui de courtes notices nécrologiques et
annoncent qu'ils y reviendront. Depuis 1 863 M. de Persigny
était éloigné des affaires, et il avait supporté avec peine une
disgrâce aussi prolongée.
On annonce pour le <11 février les élections de la Corse.
L'assemblée nationale a commencé la discussion parles ma¬
tières premières.
Il est toujours intéressant de voir comment les légitimistes
et les cléricaux se jugent entre eux. Voici le jugement de l'Uni¬
vers sur M. de Falloux. On remarquera qu'il fallait toute la
connaissance approfondie que l'Union a du personnel du parti
légitimiste et clérical pour qu'une appréciation aussi juste
mais aussi sévère d'un des chefs de ce parti ait pu se produire
sans être taxée d'exagération :
On arrive à désenchevêtrer l'aventure de M. de Falloux ; on
réussit moins à le débrouiller lui-même. Nul homme né en
beau chemin n'eût plus de facilité de marcher vite et noble¬
ment. Il a de l'esprit, du courage , une parole fine et claire
jusqu'à la force ou jusqu'à pouvoir s'en passer. Il écrit très-
bien lorsqu'il s'y met, et il a le moyen ou l'art de ne pas im¬
proviser. Il sait prendre son temps ; il est engageant et persé¬
vérant; il est riche. Ce que la nature lui refuse , il l'obtient
par artifice et patience. Avant d'être, il eut des prôneurs;
avant Je savoir écrire , il fit des livres vantés; les gens qui
I aiment que l'on se compromette l'".pplaudirenl pour des œu-
i vres quine le compromettaient pas ; il entra de bonne heure et
comme chez lui dans la vie politique, sur le dos de ceux qu'il
semblait y pousser. Il discerna des pierres roulantes dont il
pourrait plus tard se faire des piédestaux. La fleur de lys lui
servit de recommandation pour s'introduire chez l'aigle et de
passeport pour aller au coq; la croix ae lui nuisit point
auprès de M. Thiers, et ce qui montre combien l'homme
est fort, ni l'aigle , ni le coq, ni M Thiers ne lui nuisirent
beaucoup auprès de la fleur de lys et de la (ioix. Il sut monter
avec agilité, descendre avec prudence, n'être nulle part,
demeurer partout. Mais voici la merveille : tant de qualités
naturelles et tant de qualités acquises, apiès vingt-cinq an¬
nées d'exercice , n'ont su faire , le mot est dur , que la figure
d'un intrigant.
Nous disons « la figure >\ c'est le résultat public. L'homme
semble tel , Dieu le connaît. L'on ne prétend pas ici le juger.
Il y a du je ne sais quoi dans ce personnage qui semble avoir
fait la gageure d'avorter en réussissant à tout et que tout le
monde s'empresse d'aider à réaliser son étraagebut. On con¬
naît plusieurs cas de M. de Falloux parfaitenent semblables à
celui qui occupe aujourd'hui le public. Il va où il ne devrait
pas aller, il dit des choses qu'il ne devrait pas dire : on le
prend là , et il s'écrie qu'il n'y est pas, que ce n'est pas lui
qui a dit cela, et qu'il s'expliquera plus tard. Impossible d'en
tirer autre chose ; les plus ardents et lés plus lenaces y perdent
leur feu et leurs pinces. Il leur laisse un membre ei il s'en va.
Mais il a le don de se refaire, et dès qu'il se sent refait, il re¬
commence. Rien n'est plus singulier.
Nouvelles locales.
Le concours régional qui devait avoir lieu en 1873, dans
le département de la Lozère, a été reculé d'une année par
suite des événements. En conséquence , il aura lieu en 1874.
Le Préfet rappelle aux agriculteurs du département qu'à
l'occasion de ce concours , une prime d'honneur et des prix
culturaux seront décernés à cette époque.
Messieurs les maires sont priés de donner la plus grande
publicité au présent avis en faisant connaître aux personnes
disposées à se mettre sur les rangs, pour l'obtention des ré¬
compenses promises , que les candidats devront adresser, à la
péfecture, au plus tard le /" mars 4873, un mémoire avec
les plans à l'appui rédigé d'après les indications du modèle
qui leur sera communiqué.
AVIS
aux aspirants et aux aspirantes au brevet de capacité.
Le Recteur de l'académie de Montpellier , par un arrêté en
date du 9 janvier courant, a fixé ainsi qu'il suit l'ouverture
des deux sessions de la commission chargée d'examiner dans
le département de la Lozère les aspirants et les aspirantes
au brevet de capacité , pour l'année 1872.
1re Session.
Mercredi, 13 mais, à huit heures du matin pour les
aspirants.
Mercredi, 20 mars, à la même heure, pour les aspirantes.
2e Session.
Mercredi, 17 juillet, à huit heures du matin pour les
aspirantes.
Mercredi, 24 juillet, à la même heure pour les aspirants.
Les examens auront lieu dans la grande salle du collège de
Mende. Les inscriptions pour la première session seront reçues
au secrétariat de l'inspection académique jusqu'au 13 février
prochain , terme de rigueur,
Toute demande d'inscription devra être accompagnée 1° de
l'acte de naissance., 2° d'une déclaration légalisée attestant
qu'on ne s'est présenté devant aucune commission d'examen
dans l'intervalle des 4 mois qui précèdent la session et qu'on
ne s'est fait inscrire dans aucun autre déparlement.
L'âge réglementaire pour l'admission aux examens, est fixé
à dix-huit ans révolus pour les aspirants et 16 révolus pour les
aspirantes. — Aucune dispense d'âge ne peut être accordée.
DIRECTION GÉNÉRALE DES POSTES.
Des examens pour l'admission au surnumérariat auront
lieu le 21 mars prochain.
Les jeunes gens qui seraient dans l'intention de prendre
part à ces Examens devront se présenter sans délai, devant
le directeur , chef du service des postes du département où
ils résident, chargé de leur donner tous les renseignements
dont ils pourraient avoir besoin.
Vendredi dernier 12 du courant, ont eu lieu à Marvejols
les obsèques de M. Auguste Vors, avoué, membre du Conseil
général pour le canton du Massegros et président de la Com¬
mission départementale.
On nous annonce que M. Caries, principal de notre collège
vient d'être nommé officier d'académie. Toutes les personnes
qui connaissent M. Caries, et elles sont nombreuses, recevront
cette nouvelle avec plaisir. Les familles seront heureuses d'ap¬
prendre que celui qui veille sans cesse sur leurs enfants vient
de recevoir du Ministre de l'instruction publique, une juste ré¬
compense de son dévouement. Il n'y a pas encore nn an que M.
Caries est principal, et cependant grâce à son zèle soutenu, à
son activité, à la bonne direction qu'il a su donner aux études,
notre collège est dans d'excellentes voies de prospérité.
Entre Chirac et Marvejols dans les eaux de la Colagne, on a
trouvé le cadavre du sieur Astruc de Chirac. La justice s'est
transportée immédiatement sur les lieux. Nous ne tarderons pas
à savoir, si cette mort est le résultat d'un crime.
Faits divers.
Paris, 13 janvier 1872.
On s'entretient beaucoup de l'accès dont vient d'être atteint
M. Jean Brunei député de Paris, qui a déposé avant-hier une
proposition pour que la France se voue au Christ universel, et
qu'un temple soit immédiatement élevé sur la place dite deux
fois.: Roi de Rome. On rappelait à l'occasionde ce fâcheux ac¬
cident celui à peu près semblable qui arrivait y a quelques an¬
nées à M. Henri Didier, qui était possédé lui de la manie de
faire le panégyrique de M. Rouher. M. Henri Didier mourut
peu de temps après avoir été frappé d'une attaque à la tribune
du corps législatif; espérons que la maladie de M. Brunei
n'aura pas un dénouement funeste. Les applaudissements iro¬
niques dont quelques membres de la droite ont salué la triste
incartade de M. Brunet ont paru d'un goût douteux. Ce qui les
explique sans les excuser c'est que M. Brunet était l'un des
membres les plus radicaux de l'assemblée et qu'au printemps
dernier il a pris plusieurs fois la parole ponr excuser ou justi¬
fier les actes de l'insurrection parisienne.
Comme on pouvait le pressentir, la majorité de la Commis¬
sion chargée d'examiner la proposition de M. de Saisy a con¬
clu contreJa prise en considération. Cette proposition deman¬
dait un plébiscite pour fixer la forme du gouvernement.
Tous les hommes de progrès apprendront avec satisfaction
que la Commission militaire s'est affranchie de toutes préoc¬
cupations politiques dans l'élaboration de son projet de loi re¬
latif à la réorganisation de l'armée. Le principe du service uni¬
versel obligatoire}' a trouvé de chaleureux défenseurs. On a dé¬
finitivement écarte le système des primes de rengagement qui
avait donné de si fâcheux résultats sous l'empire. On a même
proscrit tous les engagements volontaires à l'exception de ceux
qui pourraient être contractés par des jeunes gens âgés de
moins de vingt ans.
Le tirage au sort lui-même sera dit-on supprimé par la ma¬
jorité qui le trouve sans objet, le contingent annuel devant être
incorporé en entier. Avec l'incorporation du contingent dispa¬
raissent aussi nécessairement les permutations de numéros et
les substitutions qui ne sont que des remplacements déguisés.
Le service actif ne sera que d'un an pour les jeunes gens qui
pourront passer d'une manière satisfaisante uu examen de
sous-officier. Les hommes appelés sous les drapeaux pourront
recevoir des sursis d'appel s'ils sont reconnus trop faibles pour
commencer à servir, ou si leur travail est reconnu absolument
nécessaire pour soutenir leur famille. Les soldats ne seront plus
maintenus sous les drapeaux après 29 ans, et les sous-officiers
après 32.
On raconte que lord Lyons a prié M. de Rémusat de consi¬
dérer que la présence à Londres de M. de Broglie notre am¬
bassadeur en Angleterre, serait d'autant plus nécessaire actuel¬
lement qu'on négocie sur les modifications à introduire dans le
traité de commerce. Le fait est qu'il est assez extraordinaire
d'avoir un ambassadeur presque constamment absent de son
poste, et que, toute préoccupation de parti écartée, il ne serait
peut-être pas mauvais que le gouvernement lui-même mît les
diplomates députés en demeure d'opter entre leur mandat élec¬
toral leui s fonctions diplomatiques.
Avant la séance d'hier les députés du centre gauche se con¬
sultaient entre eux sur la proposition de M. Picard qui doit
( être discutée ce soir dans leur réunion. Cette proposition d&at
I
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