Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-03-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mars 1871 12 mars 1871
Description : 1871/03/12 (A8,N11). 1871/03/12 (A8,N11).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53547807q
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/09/2023
JOURNAL I)E L'UNION ET DE LA DÉFENSE NATIONALE.
prix d'abonnement :
Mende : un an,10fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ■ trois mois, 3 fr.
50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. HATAS, rue Jean-.Taoques-Rousseau , 3 , et MM. JLAFF1TTE ,
BULLIF.R et C", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8mc ANNÉE
N" 41
I>iiïiariolie, 12 mars 1871.
prix de» insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les ennonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M°* Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 12 mars 1871.
Xj'uivioisr.
La guerre est terminée. La trêve a été votée
par l'assemblée nationale. Nous n'avons pas à
revenir sur les conditions de cette paix que tout
le monde connaît maintenant. A quoi bon s'ap¬
pesantir sur des douleurs qui sont universelle¬
ment ressenties. Oublions le passé, et songeons
à l'avenir. Le seul avantage que nous retirions
de nos désastres, c'est la chute de l'Empire.
Certes nous ne comptons pas nous en réjouir,
c'est la douleur dans l'âme que nous écrivons
ces quelques lignes , mais en même temps c'est
avec consolation et foi. Non , puisqu'elle vient
de briser avec ce principe démoralisateur de
l'Empire qui la minait et en faisait une nation
avilie ; non , la France n'est pas perdue !
Au-dessus de tous les malheurs qui nous
ont frappés , un malheur très-grand nous tient
encore : la France n'est pas unie. Le grand
mal de la France, à cette heure, est d'être
divisée en deux camps : d'un côté Paris et les
grandes villes, de l'autre côté les campagnes.
Entre ces deux camps les intérêts sont les
mêmes, mais des causes nombreuses ont créé
des malentendus déplorables qui peuvent jeter
la nation dans la plus douloureuse crise que
jamais pays ait traversée. Nous avons vu les
villes voter pour des républicains exaltés , et
les campagnes pour des réactionnaires aussi
exaltés. Que peut-il sortir de ces différentes
manières de voir? Que pouvons-nous attendre
de cette désunion que nous devons à l'Empire?
L'avenir nous répondra ; mais il est bien sûr
que nous ne serons pas forts tant que nous ne
serons pas unis. Ce travail de désunion l'Em¬
pire l'a poussé aussi loin que possible. Les
aventuriers qui tenaient la France savaient
bien qu'ils ne pouvaient régner qu'à la faveur
du désordre moral. La République a un intérêt
contraire, elle ne peut vivre qu'en reconsti¬
tuant l'ordre moral et en refaisant l'unité de
la France.
Ce' malentendu peut-il prendre fin ? Cette
sorte d'hostilité que rien ne justifie entre les
villes et les campagnes , ayant les mêmes inté¬
rêts et devant avoir, par conséquent, les
mêmes aspirations, peut-elle être convertie en
une action commune ? Nous croyons ferme¬
ment que oui, et nous croyons aussi que c'est
aux villes et à Paris surtout qu'il appartient de
prendre la direction de ce mouvement, par
lequel la France doit retrouver son unité de
pensée , d'action , unité compromise par l'in¬
cessant travail des hommes qui, haïssant les
grands principes proclamés en 89 , ont main¬
tenu lés campagnes dans l'ignorance, ont excité
les populations rurales contre les populations
urbaines, afin de profiter, pour leur domina¬
tion de l'aveuglement des uns, de l'irritation
des autres, delà division de tous. Mais que
Paris et les grandes villes ne s'y trompent pas,
nous ne voulons pas plus de la République
avec les Millières , les Flourens et les orateurs
de Belleville , que nous n'en voulons avec les
d'Orléans et les Chambord ; ce qu'il nous faut,
c'est une République sage, présidée par un
citoyen qui devra son élévation à son talent et
non à ses titres de comte ou de marquis, ce
qu'il nous faut, c'est une République à laquelle
puissent se rallier tous les partis. Que les villes
prennent l'initiative, quetous leshommes intel¬
ligents se mettent à la tête du mouvement et on
verra bientôt les campagnes crier : Vive la
République 1
Pour nous qui voulons sincèrement que la
France soit grande, forte et prospère, nous
n'aurons plus désormais qu'une devise : Union
et forcé. Concilier les hommes, concilier les
partis, tel sera notre but. Vivons pour l'ordre,
vivons pour la famille désolée, pour la religion
épouvantée, vivons tous ensemble pour nous-
mêmes , pour nos frères, nos amis, avec un
seul cœur, avec une seule âme I Vivons enfin et
cela pardessus tout, pour la France, cette nation
à laquelle nous serons toujours fiers d'appar¬
tenir , et qui s'affaisse aujourd'hui accablée
sous le poids des hontes liguées par l'Empire.
Vivons ainsi et nous serots forts; vivons ainsi,
et l'heure de la vengeanci et des représailles
sonnera. X.
LA SEANCE DU 1er MARS.
La séance du 1er mars restera la plus dou¬
loureuses de celles qui ont marqué la longue
histoire de nos assemblées nationales, et cha¬
que jour qui va s'écouler en ravivera le poi¬
gnant souvenir. L'attitude des représentants et
du public a été ce qu'elle devait être, digne et
triste. C'est qu'aussi jamai s représentants d'une
grande nation ne s'étaient réunis pour prendre
part à de plus pathétiques débats et pour don¬
ner ou refuser leur vote à une immolation plus
complète de la patrie et du droit. Certes, parmi
les représentants qui avaient franchi le seuil de
l'Assemblée, résignés d'avance à subir ce que
leur raison leur disait impossible à éviter,
beaucoup ne savaient pas quels pénibles com¬
bats se livreraient encore dans leur esprit pen¬
dant le cours de cette soletnelle séance. Nous
ne parlons pas ici, bien entendu, de ces hom¬
mes, rares, espérons-le, pour qui les mots de
« raison » et de « bon sens » sont toujours,
et partout, prétexte à des résignations faciles.
Quant aux autres, ils savent pleinement au-
joud'huisans doute,ce que coûte de souffrances
aux âmes généreuses le sacrifice de la justice et
du droit devant les prétentions de la force.
Certes, si quelque chose a dû, s'il était pos¬
sible, augmenter les douleurs de ces hommes
dont nous parlons, c'est le langage et l'attitude
pleins d'un désespoir si noble des représentants
de l'Alsace et la Lorraine. Sans doute, MM.
Edgard Quinet, Victor Hugo, Louis Blanc, par¬
lant avec éloquence, au nom de la justice vio¬
lée, au nom des principes sacrés de notre Révo¬
lution méconnus et foulés aux pieds, ont pu
toucher jusqu'à leurs fibres les plus secrètes
les cœurs de tous les bons Français qui les ont
entendus. Mais pouvait-il se trouver dans ces
éloquents discours rien qui valût la présence et
le langage des réprésentants même de l'Alsace
et de la Lorraine. MM. Louis Blanc, Victor Hu¬
go, Quinet étaient les avocats du droL : les re¬
présentants de l'Alsace et c e la Lorraine, c'était
ce droit lui-même, vivant, meurtri et saignant,
à la barre de l'Assemblée, et demandant justice
et protection. Voilà le langage vraiment émou¬
vant que les représentants ont entendu, et le
spectacle qu'il leur a fallu soutenir. Ayant sup¬
porté un si rude assaut, quelle autre chose pou¬
vait les toucher ? Dès ce moment le sacrifice
était consommé.
Alors s'est passé un scène que ceux qui l'ont
vue n'oublieront point. Il faut que notre géné¬
ration l'ait toujours présente, et quand la jeu¬
nesse de nos écoles apprendra l'histoire de ces
derniers temps, c'est là ure page qu'on devra
mettra sans cesse devant ses yeux, si l'on veut
que l'idée de la patrie germe et grandisse dans
son esprit avec toute sa noblesse et toute sa
puissance. Bien mieux que les histoires de la
Grèce ou de Rome, elle éveillera des âmes de
citoyens.
Le résultat du scrutin venait d'être procla¬
mé. M. Jules Grosjean réprésentant du Haut-
Rhin, est monté à la tribu ne, et là, déclarant,
au nom des ses collègues , nul et non
avenu le pacte qui les livrait eux et leurs
compatriotes à la domination étrangère, il
a remercié ceux qui avaient combattu vail¬
lamment pour leur épargner celte grande dou¬
leur. Il a l'ait un solennel et confiant a ppel à l'a¬
venir, et a terminé par ces paroles d'espoir et
ce douloureux adieu à la patrie :
« Vos frères d'Alsace et de Lorraine, sépa¬
rés en ce moment de la famille commune, con-
mune,conserveront à la France, absente de leurs
foyers, une affection filiale, juspu'au jour où
elle viendra y reprendre sa place. »
Après cette déclaration, les représentants al¬
saciens et lorrains ont quitté silencieusement
leur siège. Ils se sont groupés près de la porte
de l'Assemblée, et ont salué leurs collègues.
L'émotion était immense; toutes les mains se
tendaient vers eux, et longtemps encore après
leur lépart, des yeux pleins de larmes fixaient
la place qu'ils venaient de quitter.
(Avenir National.)
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 3 mars.
M. Dufaure, ministre de la justice, présente
un projet de loi tendant à annuler les décrets
du 28 janvier et du 3 février 1 871, qui ont pro¬
noncé la révocation de plusieurs magistrats ina¬
movibles. A raison de la situation de la justice
dans plusieurs départements, il demande l'ur¬
gence, qui est adoptée à une grande majorité.
M. Pouyer-Quertier, ministre des finances,
dépose un projet de loi portant :
4° Usera nommé une commission chargée
d'examiner tous les contrats financiers passés
depuis le 19 juillet 1870 jusqu'à la paix et la
régularité de leur exécution ;
2° Un rapport sera adressé par cette com¬
mission à l'Assemblée nationale.
L'urgence est adoptée.
Un membre propose un vote de remercie¬
ment à la Suisse pour son attitude envers la
France pendant la guerre.
Lorsque la France était heureuse, a-t-il dit,
elle avait beaucoup d'amis ; depuis ils sont de¬
venus rares; la Suisse seule a témoigné géné¬
reusement ses sympathies pour nous, malgré
les menaces de la Prusse.
Plusieurs membres demandent que le témoi¬
gnage soit étendu à la Belgique.
La première de ces propositions est adoptée
à l'unanimité.
Un membre dépose un projet tendant à in¬
demniser les fonctionnaires patriotes qui n'ont
pas voulu servir la Prusse.
Un député de la Meurthe, au nom des;
autres députés de la Meurthe, déclare la réso¬
lution des républicains de la Meurthe de sor¬
tir de l'Assemblée nationale. Les 140,000
Français abandonnés par là patrie protestent
sans lui adresser une plainte ni un murmure,
et en tore moins sans le maudire. Les repré¬
sentants de la Meurthe s'étonnent qu'avec
534,( 00 soldats nous restant, nous n'ayons
pas continué la lutte.
La France a bu jusqu'à la lie le calice qui
lui a été présenté. Puissiez-vous, ajoute le re-
prése itant, puissiez-vous trouver dans la vio¬
lence de votre haine la force et la volonté de
nous délivrer.
Un député de la Vienne donne sa démission,
reposant sur les mêmes motifs.
M. Prax-Paris dépose une proposition rela¬
tive aux facilités à accorder à l'agriculture dans
les positions exceptionnelles où elle se trouve,
notamment en ee qui concerne les ensemen¬
cements.
Un représentant regrette qu'une voix plus
autorisée n'adresse pas des avis aux collègues
qui se séparent de l'Assemblée. Il n'a pas
donné sa démission, mais il espère que la
France aura bientôt recouvré tous ses enfants.
Un autre député demande ce qu'il y a de
vrai dans l'envoi des mobiles en Algérie.
M. Lambrecht, ministre, déclare que les
nécessités de l'agriculture exigent le renvoi le
plus immédiat possible des mobiles et des mo¬
bilisés. Des mesures sont prises en conséquence.
Un autre réprésenlant demande la réduction
de moitié de tous les traitements au-dessus de
10,000 francs.
Une loi déterminera le traitement du pré¬
sident de l'Assemblée nationale, du chef du
pouvoir exécutif et des ministres. La loi aura
son effet au 1cr mai 1871.
La proposition suivra les voies ordinaires
du règlement.
M. Raudot (de l'Yonne) demande que toutes
les propositions touchant les finances soient
renvoyées à la commission spéciale du budget
de 30 membres déterminée par l'article 23 du
règlement de 1849, Il réclame la nomination
de cette commission réglementaire du budget.
M. Pouyer-Quertier fait observer que la
commission du budget n'existe pas encore et
qu'elle ne saurait être nommée avant que le
budget de rectification de 1871 et celui de 1872
soient présentés par lé'gouvérnement.
Les bases de l'impôt doivent être radicale¬
ment modifiées, les dépenses réduites, et il est
importante de laisser cette initiative au gou¬
vernement , tout-en réservant le contrôle de la
commission de finances ; M. Pouyer-Quertier
insiste sur la nomination immédiate de la com¬
mission du budget.
M. Thiers répond. — Il y a des questions
sur lesquelles tout le monde est d'accord, et
d'autres sur lesquelles on peut avoir des idées
différentes.
Des réductions sont nécessaires ; il faut ré¬
duire les dépenses, il y en a qui ne peuvent
pas être maintenues en 4871 comme en 1870.
Mais, il n'y a pas que le matériel dans le bud¬
get, il y a l'organisation même de la fortune
publique.
Tout un système d'administration de gouver¬
nement ne peut plus être présenté que par le
pouvoir exécutif. Le budget ne peut être pro¬
posé que par l'initiative du gouvernement.
Il n'est pas possible de laisser violer les prin¬
cipes essentiels de tout bon gouvernement.
Non, cela n'est pas possible, et je dois m'y op¬
poser. (Aux voix ! aux voix !)
M. Guichard et l'auteur de la proposition
se défendent d'avoir voulu porter atteinte aux
prérogatives du pouvoir exécutif.
Un autre représentant fait observer qu'il
s'agit non de modifier une loi, mais d'une réor¬
ganisation complète.
Attendons donc la loi budgétaire, ou une
proposition organisatrice de l'un de nous.
M. le président a proposé le renvoi à la com¬
mission d'initiative parlementaire.
M. Lockroy prie l'Assemblée de déclarer
que tous les hommes qui ont été les complices
de l'empire soient exclus comme indignes.
(Aux voix.)
Un député de la Corse essaye de parler,
(Aux voix.)
Le député de la Corse prend acte des inter¬
ruptions comme ayant une signification bien¬
veillante pour ses collègues de la Corse.
Les conclusions du rapport sont adoptées.
Un membre présente un rapport supplémen¬
taire sur les élections du Loiret, concluant à
l'admission de Mgr Dupanloup.
Un député de Paris propose de surseoir sur
cette élection comme sur celle des préfets. Il
invoque l'article 82 de la loi de 4 849.
M. Cochery combat cette motion : il deman¬
de que la commission statue immédiatement
sur le cas de l'évêque d'Orléans. Il invoque le
décret électoral du gouvernement de la défense
nationale de Paris.
Un membre demande si l'Assemblée peut
devenir législative par voie de validation de
pouvoirs. Il ajoute qu'il est impossible à la
Chambre de faire un tri entre les incompatibi¬
lités.
M Jules Simon expose que la Cbambre est
souveraine. Il se met, si elle l'exige, à la dis¬
position de la Chambre, au nom du gouverne¬
ment.
La validation de Mgr Dupanloup est votée.
Seine-et-Oise. — Rapport supplémentaire
sur l'élection de MM. Jules Favre et Tambetta.
Le rapport conclut à la validation. — Adopté.
Haute-Saône. —Rapport cencluant à la va¬
lidation. — Adopté.
L'ordre du jour étant épuisé , le président,
avant de lever la séance, propose de fixer
l'ordre du jour de demain :
4° Demain, réunion à une heurè dans les
bureaux pour l'examen des projets d'initiative
parlementaire;
2° Nomination d'une commission de 15 mem¬
bres pour examiner les demandes de congés ;
3° Nomination d'une commission de 15
membres pour l'examen du projet de loi rela¬
tif à l'annulation des décrets rendus contre
plusieurs magistrats.
prix d'abonnement :
Mende : un an,10fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ■ trois mois, 3 fr.
50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. HATAS, rue Jean-.Taoques-Rousseau , 3 , et MM. JLAFF1TTE ,
BULLIF.R et C", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8mc ANNÉE
N" 41
I>iiïiariolie, 12 mars 1871.
prix de» insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les ennonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M°* Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 12 mars 1871.
Xj'uivioisr.
La guerre est terminée. La trêve a été votée
par l'assemblée nationale. Nous n'avons pas à
revenir sur les conditions de cette paix que tout
le monde connaît maintenant. A quoi bon s'ap¬
pesantir sur des douleurs qui sont universelle¬
ment ressenties. Oublions le passé, et songeons
à l'avenir. Le seul avantage que nous retirions
de nos désastres, c'est la chute de l'Empire.
Certes nous ne comptons pas nous en réjouir,
c'est la douleur dans l'âme que nous écrivons
ces quelques lignes , mais en même temps c'est
avec consolation et foi. Non , puisqu'elle vient
de briser avec ce principe démoralisateur de
l'Empire qui la minait et en faisait une nation
avilie ; non , la France n'est pas perdue !
Au-dessus de tous les malheurs qui nous
ont frappés , un malheur très-grand nous tient
encore : la France n'est pas unie. Le grand
mal de la France, à cette heure, est d'être
divisée en deux camps : d'un côté Paris et les
grandes villes, de l'autre côté les campagnes.
Entre ces deux camps les intérêts sont les
mêmes, mais des causes nombreuses ont créé
des malentendus déplorables qui peuvent jeter
la nation dans la plus douloureuse crise que
jamais pays ait traversée. Nous avons vu les
villes voter pour des républicains exaltés , et
les campagnes pour des réactionnaires aussi
exaltés. Que peut-il sortir de ces différentes
manières de voir? Que pouvons-nous attendre
de cette désunion que nous devons à l'Empire?
L'avenir nous répondra ; mais il est bien sûr
que nous ne serons pas forts tant que nous ne
serons pas unis. Ce travail de désunion l'Em¬
pire l'a poussé aussi loin que possible. Les
aventuriers qui tenaient la France savaient
bien qu'ils ne pouvaient régner qu'à la faveur
du désordre moral. La République a un intérêt
contraire, elle ne peut vivre qu'en reconsti¬
tuant l'ordre moral et en refaisant l'unité de
la France.
Ce' malentendu peut-il prendre fin ? Cette
sorte d'hostilité que rien ne justifie entre les
villes et les campagnes , ayant les mêmes inté¬
rêts et devant avoir, par conséquent, les
mêmes aspirations, peut-elle être convertie en
une action commune ? Nous croyons ferme¬
ment que oui, et nous croyons aussi que c'est
aux villes et à Paris surtout qu'il appartient de
prendre la direction de ce mouvement, par
lequel la France doit retrouver son unité de
pensée , d'action , unité compromise par l'in¬
cessant travail des hommes qui, haïssant les
grands principes proclamés en 89 , ont main¬
tenu lés campagnes dans l'ignorance, ont excité
les populations rurales contre les populations
urbaines, afin de profiter, pour leur domina¬
tion de l'aveuglement des uns, de l'irritation
des autres, delà division de tous. Mais que
Paris et les grandes villes ne s'y trompent pas,
nous ne voulons pas plus de la République
avec les Millières , les Flourens et les orateurs
de Belleville , que nous n'en voulons avec les
d'Orléans et les Chambord ; ce qu'il nous faut,
c'est une République sage, présidée par un
citoyen qui devra son élévation à son talent et
non à ses titres de comte ou de marquis, ce
qu'il nous faut, c'est une République à laquelle
puissent se rallier tous les partis. Que les villes
prennent l'initiative, quetous leshommes intel¬
ligents se mettent à la tête du mouvement et on
verra bientôt les campagnes crier : Vive la
République 1
Pour nous qui voulons sincèrement que la
France soit grande, forte et prospère, nous
n'aurons plus désormais qu'une devise : Union
et forcé. Concilier les hommes, concilier les
partis, tel sera notre but. Vivons pour l'ordre,
vivons pour la famille désolée, pour la religion
épouvantée, vivons tous ensemble pour nous-
mêmes , pour nos frères, nos amis, avec un
seul cœur, avec une seule âme I Vivons enfin et
cela pardessus tout, pour la France, cette nation
à laquelle nous serons toujours fiers d'appar¬
tenir , et qui s'affaisse aujourd'hui accablée
sous le poids des hontes liguées par l'Empire.
Vivons ainsi et nous serots forts; vivons ainsi,
et l'heure de la vengeanci et des représailles
sonnera. X.
LA SEANCE DU 1er MARS.
La séance du 1er mars restera la plus dou¬
loureuses de celles qui ont marqué la longue
histoire de nos assemblées nationales, et cha¬
que jour qui va s'écouler en ravivera le poi¬
gnant souvenir. L'attitude des représentants et
du public a été ce qu'elle devait être, digne et
triste. C'est qu'aussi jamai s représentants d'une
grande nation ne s'étaient réunis pour prendre
part à de plus pathétiques débats et pour don¬
ner ou refuser leur vote à une immolation plus
complète de la patrie et du droit. Certes, parmi
les représentants qui avaient franchi le seuil de
l'Assemblée, résignés d'avance à subir ce que
leur raison leur disait impossible à éviter,
beaucoup ne savaient pas quels pénibles com¬
bats se livreraient encore dans leur esprit pen¬
dant le cours de cette soletnelle séance. Nous
ne parlons pas ici, bien entendu, de ces hom¬
mes, rares, espérons-le, pour qui les mots de
« raison » et de « bon sens » sont toujours,
et partout, prétexte à des résignations faciles.
Quant aux autres, ils savent pleinement au-
joud'huisans doute,ce que coûte de souffrances
aux âmes généreuses le sacrifice de la justice et
du droit devant les prétentions de la force.
Certes, si quelque chose a dû, s'il était pos¬
sible, augmenter les douleurs de ces hommes
dont nous parlons, c'est le langage et l'attitude
pleins d'un désespoir si noble des représentants
de l'Alsace et la Lorraine. Sans doute, MM.
Edgard Quinet, Victor Hugo, Louis Blanc, par¬
lant avec éloquence, au nom de la justice vio¬
lée, au nom des principes sacrés de notre Révo¬
lution méconnus et foulés aux pieds, ont pu
toucher jusqu'à leurs fibres les plus secrètes
les cœurs de tous les bons Français qui les ont
entendus. Mais pouvait-il se trouver dans ces
éloquents discours rien qui valût la présence et
le langage des réprésentants même de l'Alsace
et de la Lorraine. MM. Louis Blanc, Victor Hu¬
go, Quinet étaient les avocats du droL : les re¬
présentants de l'Alsace et c e la Lorraine, c'était
ce droit lui-même, vivant, meurtri et saignant,
à la barre de l'Assemblée, et demandant justice
et protection. Voilà le langage vraiment émou¬
vant que les représentants ont entendu, et le
spectacle qu'il leur a fallu soutenir. Ayant sup¬
porté un si rude assaut, quelle autre chose pou¬
vait les toucher ? Dès ce moment le sacrifice
était consommé.
Alors s'est passé un scène que ceux qui l'ont
vue n'oublieront point. Il faut que notre géné¬
ration l'ait toujours présente, et quand la jeu¬
nesse de nos écoles apprendra l'histoire de ces
derniers temps, c'est là ure page qu'on devra
mettra sans cesse devant ses yeux, si l'on veut
que l'idée de la patrie germe et grandisse dans
son esprit avec toute sa noblesse et toute sa
puissance. Bien mieux que les histoires de la
Grèce ou de Rome, elle éveillera des âmes de
citoyens.
Le résultat du scrutin venait d'être procla¬
mé. M. Jules Grosjean réprésentant du Haut-
Rhin, est monté à la tribu ne, et là, déclarant,
au nom des ses collègues , nul et non
avenu le pacte qui les livrait eux et leurs
compatriotes à la domination étrangère, il
a remercié ceux qui avaient combattu vail¬
lamment pour leur épargner celte grande dou¬
leur. Il a l'ait un solennel et confiant a ppel à l'a¬
venir, et a terminé par ces paroles d'espoir et
ce douloureux adieu à la patrie :
« Vos frères d'Alsace et de Lorraine, sépa¬
rés en ce moment de la famille commune, con-
mune,conserveront à la France, absente de leurs
foyers, une affection filiale, juspu'au jour où
elle viendra y reprendre sa place. »
Après cette déclaration, les représentants al¬
saciens et lorrains ont quitté silencieusement
leur siège. Ils se sont groupés près de la porte
de l'Assemblée, et ont salué leurs collègues.
L'émotion était immense; toutes les mains se
tendaient vers eux, et longtemps encore après
leur lépart, des yeux pleins de larmes fixaient
la place qu'ils venaient de quitter.
(Avenir National.)
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 3 mars.
M. Dufaure, ministre de la justice, présente
un projet de loi tendant à annuler les décrets
du 28 janvier et du 3 février 1 871, qui ont pro¬
noncé la révocation de plusieurs magistrats ina¬
movibles. A raison de la situation de la justice
dans plusieurs départements, il demande l'ur¬
gence, qui est adoptée à une grande majorité.
M. Pouyer-Quertier, ministre des finances,
dépose un projet de loi portant :
4° Usera nommé une commission chargée
d'examiner tous les contrats financiers passés
depuis le 19 juillet 1870 jusqu'à la paix et la
régularité de leur exécution ;
2° Un rapport sera adressé par cette com¬
mission à l'Assemblée nationale.
L'urgence est adoptée.
Un membre propose un vote de remercie¬
ment à la Suisse pour son attitude envers la
France pendant la guerre.
Lorsque la France était heureuse, a-t-il dit,
elle avait beaucoup d'amis ; depuis ils sont de¬
venus rares; la Suisse seule a témoigné géné¬
reusement ses sympathies pour nous, malgré
les menaces de la Prusse.
Plusieurs membres demandent que le témoi¬
gnage soit étendu à la Belgique.
La première de ces propositions est adoptée
à l'unanimité.
Un membre dépose un projet tendant à in¬
demniser les fonctionnaires patriotes qui n'ont
pas voulu servir la Prusse.
Un député de la Meurthe, au nom des;
autres députés de la Meurthe, déclare la réso¬
lution des républicains de la Meurthe de sor¬
tir de l'Assemblée nationale. Les 140,000
Français abandonnés par là patrie protestent
sans lui adresser une plainte ni un murmure,
et en tore moins sans le maudire. Les repré¬
sentants de la Meurthe s'étonnent qu'avec
534,( 00 soldats nous restant, nous n'ayons
pas continué la lutte.
La France a bu jusqu'à la lie le calice qui
lui a été présenté. Puissiez-vous, ajoute le re-
prése itant, puissiez-vous trouver dans la vio¬
lence de votre haine la force et la volonté de
nous délivrer.
Un député de la Vienne donne sa démission,
reposant sur les mêmes motifs.
M. Prax-Paris dépose une proposition rela¬
tive aux facilités à accorder à l'agriculture dans
les positions exceptionnelles où elle se trouve,
notamment en ee qui concerne les ensemen¬
cements.
Un représentant regrette qu'une voix plus
autorisée n'adresse pas des avis aux collègues
qui se séparent de l'Assemblée. Il n'a pas
donné sa démission, mais il espère que la
France aura bientôt recouvré tous ses enfants.
Un autre député demande ce qu'il y a de
vrai dans l'envoi des mobiles en Algérie.
M. Lambrecht, ministre, déclare que les
nécessités de l'agriculture exigent le renvoi le
plus immédiat possible des mobiles et des mo¬
bilisés. Des mesures sont prises en conséquence.
Un autre réprésenlant demande la réduction
de moitié de tous les traitements au-dessus de
10,000 francs.
Une loi déterminera le traitement du pré¬
sident de l'Assemblée nationale, du chef du
pouvoir exécutif et des ministres. La loi aura
son effet au 1cr mai 1871.
La proposition suivra les voies ordinaires
du règlement.
M. Raudot (de l'Yonne) demande que toutes
les propositions touchant les finances soient
renvoyées à la commission spéciale du budget
de 30 membres déterminée par l'article 23 du
règlement de 1849, Il réclame la nomination
de cette commission réglementaire du budget.
M. Pouyer-Quertier fait observer que la
commission du budget n'existe pas encore et
qu'elle ne saurait être nommée avant que le
budget de rectification de 1871 et celui de 1872
soient présentés par lé'gouvérnement.
Les bases de l'impôt doivent être radicale¬
ment modifiées, les dépenses réduites, et il est
importante de laisser cette initiative au gou¬
vernement , tout-en réservant le contrôle de la
commission de finances ; M. Pouyer-Quertier
insiste sur la nomination immédiate de la com¬
mission du budget.
M. Thiers répond. — Il y a des questions
sur lesquelles tout le monde est d'accord, et
d'autres sur lesquelles on peut avoir des idées
différentes.
Des réductions sont nécessaires ; il faut ré¬
duire les dépenses, il y en a qui ne peuvent
pas être maintenues en 4871 comme en 1870.
Mais, il n'y a pas que le matériel dans le bud¬
get, il y a l'organisation même de la fortune
publique.
Tout un système d'administration de gouver¬
nement ne peut plus être présenté que par le
pouvoir exécutif. Le budget ne peut être pro¬
posé que par l'initiative du gouvernement.
Il n'est pas possible de laisser violer les prin¬
cipes essentiels de tout bon gouvernement.
Non, cela n'est pas possible, et je dois m'y op¬
poser. (Aux voix ! aux voix !)
M. Guichard et l'auteur de la proposition
se défendent d'avoir voulu porter atteinte aux
prérogatives du pouvoir exécutif.
Un autre représentant fait observer qu'il
s'agit non de modifier une loi, mais d'une réor¬
ganisation complète.
Attendons donc la loi budgétaire, ou une
proposition organisatrice de l'un de nous.
M. le président a proposé le renvoi à la com¬
mission d'initiative parlementaire.
M. Lockroy prie l'Assemblée de déclarer
que tous les hommes qui ont été les complices
de l'empire soient exclus comme indignes.
(Aux voix.)
Un député de la Corse essaye de parler,
(Aux voix.)
Le député de la Corse prend acte des inter¬
ruptions comme ayant une signification bien¬
veillante pour ses collègues de la Corse.
Les conclusions du rapport sont adoptées.
Un membre présente un rapport supplémen¬
taire sur les élections du Loiret, concluant à
l'admission de Mgr Dupanloup.
Un député de Paris propose de surseoir sur
cette élection comme sur celle des préfets. Il
invoque l'article 82 de la loi de 4 849.
M. Cochery combat cette motion : il deman¬
de que la commission statue immédiatement
sur le cas de l'évêque d'Orléans. Il invoque le
décret électoral du gouvernement de la défense
nationale de Paris.
Un membre demande si l'Assemblée peut
devenir législative par voie de validation de
pouvoirs. Il ajoute qu'il est impossible à la
Chambre de faire un tri entre les incompatibi¬
lités.
M Jules Simon expose que la Cbambre est
souveraine. Il se met, si elle l'exige, à la dis¬
position de la Chambre, au nom du gouverne¬
ment.
La validation de Mgr Dupanloup est votée.
Seine-et-Oise. — Rapport supplémentaire
sur l'élection de MM. Jules Favre et Tambetta.
Le rapport conclut à la validation. — Adopté.
Haute-Saône. —Rapport cencluant à la va¬
lidation. — Adopté.
L'ordre du jour étant épuisé , le président,
avant de lever la séance, propose de fixer
l'ordre du jour de demain :
4° Demain, réunion à une heurè dans les
bureaux pour l'examen des projets d'initiative
parlementaire;
2° Nomination d'une commission de 15 mem¬
bres pour examiner les demandes de congés ;
3° Nomination d'une commission de 15
membres pour l'examen du projet de loi rela¬
tif à l'annulation des décrets rendus contre
plusieurs magistrats.
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