Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-03-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 mars 1871 26 mars 1871
Description : 1871/03/26 (A8,N43). 1871/03/26 (A8,N43).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53547751s
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
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JOURNAL DE L'UNION ET DE LA DÉFENSE NATIONALE.
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PR1X « ABONNEMENT :
Monde : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
lo département : un an , 11 fr. ; six mois , 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 43
Oimanclxe, 26 mars 1871.
Mende, le 26 mars 1871.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
t"
Versailles, SO mars 1874 , 10 h. 50 m, du s.
Intérieur à Préfets.
La situation de Paris n'est pas aggravée.
L'insurrection est désavouée par tout le monde ;
elle est déshonorée par des actes de violence
individuels. Le général Chanzy et plusieurs
officiers sont retenus prisonniers. Les maires
protestent unanimement, se refusent à procéder
aux élections. L'assemblée est unanime pour
flétrir ces désordres et leurs auteurs. Des offi-,
ciers et des gardes 'nationaux sont venus à
Versailles demander la nomination de l'amiral
Saisset, et promettre une action prochaine
i-énergique.
)é La séance de l'assemblée a été excellente ;
tous les partis sont d'accord pour condamner
I le mouvement.
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Versailles , 21 mars , 8 h. du matin.
Président du Gouvernement, chef d,u pouvoir
exécutif, aux préfets.
Les nouvelles de toute la France sont par¬
faitement rassurantes; les hommes de désordre
ne triomphent nulle part, et à Paris même les
bons citoyens se rallient et s'organisent pour
comprimer la sédition.
A Versailles .l'Assemblée, le Gouvernement
ralliés, entourés d'une armée de 45,000 hom¬
mes nullement ébranlés, sont en "mesure de
dominer les événements et les dominent dès
aujourd'hui.
Hier l'Assemblée a tenu sa première séance
et s'est montrée calme , unie et résolue ; elle
a formé une commission qui s'est entendue
avec le chef du pouvoir exécutif, et qui est
convenue avec lui de toutes les mesures à
prendre dans les circonstances actuelles. Elle
va publier une proclamation.
Lille , Lyon , Marseille , Bordeaux sont
tranquilles.
Vous pouvez donner aux populations ces
nouvelles qui sont rigoureusement exactes,
car le gouvernement qui vous les adresse est
un gouvernement de vérité.
Qu'il reste bien entendu que tout agent de
l'autorité qui pactiserait avec le dés'ordre.sera
poursuivi suivant la loi comme coupable de
forfaiture.
Thiers.
I
Nous recevons communication de deux dé¬
pêches de Versailles.
L'immense majorité de la population de
Paris a fait, dimanche et lundi, d'imposantes
démonstrations contre l'insurrection aux cris
de à bas les comités.
Le maréchal Canrobert de retour a offert
son épée au gouvernement.
La province est tranquille et offre de toutes
parts ses bataillons de mobiles.
M. Rouher a été arrêté à Boulogne et détenu
à Arras.
Versailles, 22 mars, 7 h. 40 m. du matin.
Le Président du Conseil, chef du pouvoir
exécutif, aux préjets, sous-préfets, etc.
L'ordre se maintient partout et tend même à
se rétablir à Paris, où les jeunes gens ont fait
hier une manifestation des plus significatives.
A Versailles, la tranquillité est complète; l'as¬
semblée, dans la séance d'hier, a voté à l'una¬
nimité une proclamation digne et ferme et s'est
associée au Gouvernement dans l'attitude
prise à l'égard de la ville de Paris.
Une discussion forte et animée a contribué à
resserrer l'union entre l'Assemblée et le pouvoir
exécutif.
L'armée réorganisée, campée autour de Ver¬
sailles, montre les plus fermes dispositions, et
de toutes parts on offre au gouvernement de la
République des bataillons de mobiles pour la
soutenir contre l'anarchie, si elle pouvait en
avoir besoin.
Les bons citoyens peuvent donc se rassurer
et prendre confiance.
A Boulogne, M. Rouher, découvert avec une
caisse de papiers scellée, a couru les plus grands
dangers, et aurait été en péril sans l'énergie du
sous-préfet de Boulogne et du oréfet d'Arras.
Il est provisoirement détenu à Arras, au
grand regret du Gouvernement qui ne songe
pas le moins du monde à se livrer à aucun acte
de rigueur.
Les frères Chevreau et M. Boitelle, qui l'ac¬
compagnaient, sont retournés en Angleterre.
Tous les chefs de l'armée qui rentrent vien¬
nent offrir leur épée au Gouvernement.
Le maréchal Canrobert, se joignant à tous les
autres, a fait auprès du Président du Conseil
une démarche des plus dignes et qui a reçu
l'accueil qu'elle méritait.
L'adhésion est donc unanime et touslesbons
Français se réunissent pour sauver le pays,
qu'ils réussiront certainement à sauver.
a. thiers.
Versailles, 22 mars 1871, 8 h. 20 m. du matin.
L'Officiel de Versailles estle seul légalement
publié depuis le 21 mars.
Faites saisir l'Officiel de Paris et toutes les
publications insurrectionnelles.
Le 20 mars et jours suivants, à Paris grande
manifestation aux cris de vive l'Assemblée na¬
tionale, à bas les comités.
Le concours des départements est unanime;
le mouvement de Paris n'a eu aucun écho.
Les journaux de Paris de toute nuance ont
fait une déclaration collective qui les honore ;
ils réprouvent l'insurrection et désavouent le
comité, en déclarant comme non avenue la
convocation faite pour élire la commune.
Versailles, 23 mars 1871, 12 h. 45 m. du s.
Le président du Conseil, chef du pouvoir
exécutif à préfets, etc.
La situation se maintient telle que nous l'a¬
vons décrite les jours précédents. Toutes les
parties de la France sont unies et ralliées au¬
tour de l'assemblée nationale et du Gouverne¬
ment. Hier, l'assemblée a tenu un comité
secret qui a duré une partie de la nuit et pen¬
dant lequel on a discuté un envoi de gardes
nationaux chargés de concourir à la défense de
la, représentation nationale. Le principe de cet
envoi a été posé; les départements doivent s'y
préparer. A Paris, le parti de l'ordre a été en
collision avec les insurgés, il faisait une ma¬
nifestation sans armes dans le sens de l'ordre.
Un feu ouvert sur cette foule désarmée a fait de
trop nombreuses victimes et soulevé l'indigna-
lion générale. Le parti de l'ordre a couru aux
armes et occupé les principaux quartiers de la
capitale ; les insurgés sont contenus. A Lyon,
les anarchistes ont proclamé la commune ; l'ef¬
fet des manifestations demeuré sans réponsê.
Dans le reste de la France l'armée se renforce à
chaque instant. Le 43me, resté dans le jardin du
Luxembourg, a fait noblement son devoir en
traversant tout Paris sans avoir consenti à ren¬
dre ses armes ; il vient de défiler devant le chef
du Gouvernement au milieu des acclamations
générales. Les officiers et soldats qui se sont
honorés par cette conduite si méritoire ont été
justement récompensés.
Signé : A. Thiers.
PROCLAMATION
DU GOUVERNEMENT.
Samedi matin, de très-bonne heure, la pro¬
clamation suivante a été placardée sur tous les
murs de Paris :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Habitants de Paris,
Nous nous adressons encore à vous, à
votre raison et à votre patriotisme et nous es¬
pérons que nous serons écoutés.
PRIX BEI INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il j'ugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M" Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Votre grande cité, qui ne peut vivre que par
l'ordre, est profondément troublée dans quel¬
ques quartiers, et le trouble de ces quartiers,
sans le propager dans les autres, suffit cepen¬
dant pour y empêcher le retour du travail et
de l'aisance.
Depuis quelque temps des hommes mal¬
intentionnés, sous prétexte de résister aux
prussiens, qui ne sont plus dans nos murs, se
sont constitués les maîtres d'une partie de la
ville, y ont élevé des retranchements, y mon¬
tent la garde, vous forcent à la monter avec
eux, par ordre d'un comité occulte qui prétend
commander seul à une partie de la garde natio¬
nale, méconnaît ainsi l'autorité du général
d'Aurelles, si digne d'être à votre tête, et veut
former un gouvernement en opposition au
gouvernement légal, institué par le suffrage
universel.
Ces hommes qui vous ont causé déjà tant de
mal, que yous avez dispersés vous-mêmes au
31 octobre, affichent la prétention de vous dé¬
fendre contre les prussiens, qui n'ont fait que
paraître dans vos murs, et dont ces désordres
retardent le départ définitif; braquent des ca¬
nons qui, s'ils faisaient feu, ne foudroieraient
que vos maisons, vos enfants et vous-mêmes ;
enfin, compromettent la République au lieu de
la défendre, car, s'il s'établissait dans l'opinion
de la France que la République est la compagne
nécessaire du désordre, la République serait
perdue. Ne les croyez pas et écoutez la vérité
que nous vous disons en toute sincérité.
Le Gouvernement, institué paf la Nation
tout entière, aurait pu prendre ces canons dé¬
robés à l'Etat, et qui en ce moment ne mena¬
cent que vous, enlever ces retranchements ri¬
dicules qui n'arrêtent que le commerce, et
mettre sous la main de la justice des criminels
qui ne craindraient pas de faire succéder la
guerre civile à la guerre étrangère ; mais il a
voulu donner aux hommes trompés le temps
de se séparer de ceux qui les trompent.
Cependant, le temps qu'on a accordé aux
hommes de bonne foi pour se séparer des hom¬
mes de mauvaise foi est pris sur votre repos,
sur votre bien-être, sur lebien-être delà France
tout entière. Il faut donc ne pas le prolonger
indéfiniment.
Tant que dure cet état de choses, le commerce
est arrêté, vos boutiques sont désertes ; les
commandes qui viendraient de toutes parts,
sont suspendues, vos bras sont oisifs, le crédit
ne renaît pas, les capitaux, dont le gouverne--
ment a besoin pour délivrer le territoire de la
présence de l'ennemi, hésitent à se présenter.
Dans votre intérêt même, dans celui de votre
cité comme dans celui de la France, le Gouver¬
nement est résolu à agir. Les coupables qui ont
prétendu instituer un gouvernement à eux
vont être livrés à la justice régulière. Les ca¬
nons dérobés à l'Etat vont être rétablis dans les
arsenaux, et, pour exécuter cet acte urgent de
justice et de raison, le Gouvernement compte
sur votre concours.
Que les bons citoyens se séparent des mau¬
vais ; qu'ils aident à la force publique au lieu
de lui résister. Us hâteront ainsi le retour de
l'aisance dans la Cité et Tendront service à la
République elle-même, que le désordre ruine¬
rait dans l'opinion de la France.
Parisiens, vous vous tenons ce langage parce
que nous estimons votre bon sens, votre sa¬
gesse, votre patriotisme; mais cet avertissement
donné, vous nous approuverez de recourir à la
force, car il faut à tout prix, et sans un jour de
retard, que l'ordre, condition de vôtre bien-
être, renaisse entier, immédiat, inaltérable.
Thiers,président du conseil, chef du pou¬
voir exécutifdelaRépublique française
Dufadre, ministre de la justice;
E. Picard, ministre de l'intérieur;
Pouyer-Quertier , ministre des finan¬
ces;
Jules Favre, ministre des affaires étran¬
gères ;
Général Le Flô, ministre de la guerre ;
Amiral Pothuau, ministre de la marine;
Jules Simon, ministre de l'instruction
publique ;
De Larcy, ministre des travaux publics ;
Lambreckt, ministre du commerce ;
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
UBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ.
Versailles, 21 mars 1871, 2 h. 30 m. du soir.
Le Président du conseil, chef du pouvoir
exécutif de la République française.
aux préfets et sous-préfets.
L'assemblée nationale vient d'adopter una¬
nimement la proclamation suivante qui sera
affichée dans toutes les communes de France.
L'assemblée nationale au peuple et à l'armée.
Citoyens et Soldats ,
Le plus grand attentat qui se puisse com¬
mettre chez un peuple qui veut être libre, une
révolte ouverte contre la souveraineté natio¬
nale ajoute en ce moment comme un nouveau
désastre à tous les maux de la patrie. Des cri¬
minels insensés, au lendemain de nos revers ,
quand l'étranger s'éloignait à peine de nos
champs ravagés, n'ont pas craint de porter
dans ce Paris qu'ils prétendent honorer et dé¬
fendre , plus que le désordre et la ruine, le
déshonneur ; ils l'ont taché d'un sang qui sou¬
lève contre eux la conscience humaine, en
même temps qu'il leur interdit de prononcer
ce noble mot de République qui n'a de sens
qu'avec l'inviolable respect du droit et de la
liberté. Déjà, nous le savons, la France entière
repousse avec indignation cette entreprise
odieuse. Ne craignez pas de nous ces faiblesses
morales qui aggravent le mal, en pactisant avec
les coupables. Nous avons, nous conserverons
intact le dépôt que vous nous avez commis ponr
sauver, organiser et constituer le pays. Ce
grand et tutélaire principe de la souveraineté
nationale , nous le tenons de vos libres suffra¬
ges , les plus libres qui furent jamais. Nous
sommes vos représentants et vos seuls manda¬
taires ; c'est par nous, c'est en votre nom que
la moindre parcelle de notre sol doit être gou¬
vernée ; à plus forte raison cette cité héroïque,
le centre de notre France qui n'est pas faite
pour se laisser plus longtemps surprendre par
une minorité factieuse.
Citoyens et Soldats ,
Il s'agit du premier de vos droits, c'est à
vous de le maintenir. Pour faire appel à vos
courages, pour réclamer de vous une éner¬
gique assistance, vos représentants sont una¬
nimes , tous à l'envi, sans dissidence. Nous
vous adjuronsde vous serrer étroitement autour
de cette assemblée, votre œuvre, votre image,
votre espoir, votre unique salut.
Pour copie conforme :
Le Président du conseil , chef du pouvoir
exécutif de la République française ,
A. THIERS.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
LTNSURECT10N DE PARIS.
De graves événements ont éclaté à Paris.
Une dépêche signée par le chef du pouvoir
exécutif était venue, dimanche dernier, don¬
ner l'alarme et faire préssentir les désordres
sur lesquels il n'est malheureusement plus
permis de douter aujourd'hui. La capitale de
la France est en proie à la guerre civile ; d'i¬
gnobles assassinats ont été commis, deux hom¬
mes honnêtes sont tombés sous les balles des
émeutiers.
Dans tous temps, sous tous les gouverne¬
ments, l'insurrection est un crime; mais au¬
jourd'hui quel caractère de gravité n'emprun-
te-t-elle pas aux tristes et douloureuses circons¬
tances au milieu desquelles elle éclate ! C'est au
moment où la France abattue et sanglante
cherche à penser ses plaies profondes ; c'est au
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Monde : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ; dans
lo département : un an , 11 fr. ; six mois , 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 43
Oimanclxe, 26 mars 1871.
Mende, le 26 mars 1871.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
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Versailles, SO mars 1874 , 10 h. 50 m, du s.
Intérieur à Préfets.
La situation de Paris n'est pas aggravée.
L'insurrection est désavouée par tout le monde ;
elle est déshonorée par des actes de violence
individuels. Le général Chanzy et plusieurs
officiers sont retenus prisonniers. Les maires
protestent unanimement, se refusent à procéder
aux élections. L'assemblée est unanime pour
flétrir ces désordres et leurs auteurs. Des offi-,
ciers et des gardes 'nationaux sont venus à
Versailles demander la nomination de l'amiral
Saisset, et promettre une action prochaine
i-énergique.
)é La séance de l'assemblée a été excellente ;
tous les partis sont d'accord pour condamner
I le mouvement.
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Versailles , 21 mars , 8 h. du matin.
Président du Gouvernement, chef d,u pouvoir
exécutif, aux préfets.
Les nouvelles de toute la France sont par¬
faitement rassurantes; les hommes de désordre
ne triomphent nulle part, et à Paris même les
bons citoyens se rallient et s'organisent pour
comprimer la sédition.
A Versailles .l'Assemblée, le Gouvernement
ralliés, entourés d'une armée de 45,000 hom¬
mes nullement ébranlés, sont en "mesure de
dominer les événements et les dominent dès
aujourd'hui.
Hier l'Assemblée a tenu sa première séance
et s'est montrée calme , unie et résolue ; elle
a formé une commission qui s'est entendue
avec le chef du pouvoir exécutif, et qui est
convenue avec lui de toutes les mesures à
prendre dans les circonstances actuelles. Elle
va publier une proclamation.
Lille , Lyon , Marseille , Bordeaux sont
tranquilles.
Vous pouvez donner aux populations ces
nouvelles qui sont rigoureusement exactes,
car le gouvernement qui vous les adresse est
un gouvernement de vérité.
Qu'il reste bien entendu que tout agent de
l'autorité qui pactiserait avec le dés'ordre.sera
poursuivi suivant la loi comme coupable de
forfaiture.
Thiers.
I
Nous recevons communication de deux dé¬
pêches de Versailles.
L'immense majorité de la population de
Paris a fait, dimanche et lundi, d'imposantes
démonstrations contre l'insurrection aux cris
de à bas les comités.
Le maréchal Canrobert de retour a offert
son épée au gouvernement.
La province est tranquille et offre de toutes
parts ses bataillons de mobiles.
M. Rouher a été arrêté à Boulogne et détenu
à Arras.
Versailles, 22 mars, 7 h. 40 m. du matin.
Le Président du Conseil, chef du pouvoir
exécutif, aux préjets, sous-préfets, etc.
L'ordre se maintient partout et tend même à
se rétablir à Paris, où les jeunes gens ont fait
hier une manifestation des plus significatives.
A Versailles, la tranquillité est complète; l'as¬
semblée, dans la séance d'hier, a voté à l'una¬
nimité une proclamation digne et ferme et s'est
associée au Gouvernement dans l'attitude
prise à l'égard de la ville de Paris.
Une discussion forte et animée a contribué à
resserrer l'union entre l'Assemblée et le pouvoir
exécutif.
L'armée réorganisée, campée autour de Ver¬
sailles, montre les plus fermes dispositions, et
de toutes parts on offre au gouvernement de la
République des bataillons de mobiles pour la
soutenir contre l'anarchie, si elle pouvait en
avoir besoin.
Les bons citoyens peuvent donc se rassurer
et prendre confiance.
A Boulogne, M. Rouher, découvert avec une
caisse de papiers scellée, a couru les plus grands
dangers, et aurait été en péril sans l'énergie du
sous-préfet de Boulogne et du oréfet d'Arras.
Il est provisoirement détenu à Arras, au
grand regret du Gouvernement qui ne songe
pas le moins du monde à se livrer à aucun acte
de rigueur.
Les frères Chevreau et M. Boitelle, qui l'ac¬
compagnaient, sont retournés en Angleterre.
Tous les chefs de l'armée qui rentrent vien¬
nent offrir leur épée au Gouvernement.
Le maréchal Canrobert, se joignant à tous les
autres, a fait auprès du Président du Conseil
une démarche des plus dignes et qui a reçu
l'accueil qu'elle méritait.
L'adhésion est donc unanime et touslesbons
Français se réunissent pour sauver le pays,
qu'ils réussiront certainement à sauver.
a. thiers.
Versailles, 22 mars 1871, 8 h. 20 m. du matin.
L'Officiel de Versailles estle seul légalement
publié depuis le 21 mars.
Faites saisir l'Officiel de Paris et toutes les
publications insurrectionnelles.
Le 20 mars et jours suivants, à Paris grande
manifestation aux cris de vive l'Assemblée na¬
tionale, à bas les comités.
Le concours des départements est unanime;
le mouvement de Paris n'a eu aucun écho.
Les journaux de Paris de toute nuance ont
fait une déclaration collective qui les honore ;
ils réprouvent l'insurrection et désavouent le
comité, en déclarant comme non avenue la
convocation faite pour élire la commune.
Versailles, 23 mars 1871, 12 h. 45 m. du s.
Le président du Conseil, chef du pouvoir
exécutif à préfets, etc.
La situation se maintient telle que nous l'a¬
vons décrite les jours précédents. Toutes les
parties de la France sont unies et ralliées au¬
tour de l'assemblée nationale et du Gouverne¬
ment. Hier, l'assemblée a tenu un comité
secret qui a duré une partie de la nuit et pen¬
dant lequel on a discuté un envoi de gardes
nationaux chargés de concourir à la défense de
la, représentation nationale. Le principe de cet
envoi a été posé; les départements doivent s'y
préparer. A Paris, le parti de l'ordre a été en
collision avec les insurgés, il faisait une ma¬
nifestation sans armes dans le sens de l'ordre.
Un feu ouvert sur cette foule désarmée a fait de
trop nombreuses victimes et soulevé l'indigna-
lion générale. Le parti de l'ordre a couru aux
armes et occupé les principaux quartiers de la
capitale ; les insurgés sont contenus. A Lyon,
les anarchistes ont proclamé la commune ; l'ef¬
fet des manifestations demeuré sans réponsê.
Dans le reste de la France l'armée se renforce à
chaque instant. Le 43me, resté dans le jardin du
Luxembourg, a fait noblement son devoir en
traversant tout Paris sans avoir consenti à ren¬
dre ses armes ; il vient de défiler devant le chef
du Gouvernement au milieu des acclamations
générales. Les officiers et soldats qui se sont
honorés par cette conduite si méritoire ont été
justement récompensés.
Signé : A. Thiers.
PROCLAMATION
DU GOUVERNEMENT.
Samedi matin, de très-bonne heure, la pro¬
clamation suivante a été placardée sur tous les
murs de Paris :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Habitants de Paris,
Nous nous adressons encore à vous, à
votre raison et à votre patriotisme et nous es¬
pérons que nous serons écoutés.
PRIX BEI INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il j'ugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M" Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Votre grande cité, qui ne peut vivre que par
l'ordre, est profondément troublée dans quel¬
ques quartiers, et le trouble de ces quartiers,
sans le propager dans les autres, suffit cepen¬
dant pour y empêcher le retour du travail et
de l'aisance.
Depuis quelque temps des hommes mal¬
intentionnés, sous prétexte de résister aux
prussiens, qui ne sont plus dans nos murs, se
sont constitués les maîtres d'une partie de la
ville, y ont élevé des retranchements, y mon¬
tent la garde, vous forcent à la monter avec
eux, par ordre d'un comité occulte qui prétend
commander seul à une partie de la garde natio¬
nale, méconnaît ainsi l'autorité du général
d'Aurelles, si digne d'être à votre tête, et veut
former un gouvernement en opposition au
gouvernement légal, institué par le suffrage
universel.
Ces hommes qui vous ont causé déjà tant de
mal, que yous avez dispersés vous-mêmes au
31 octobre, affichent la prétention de vous dé¬
fendre contre les prussiens, qui n'ont fait que
paraître dans vos murs, et dont ces désordres
retardent le départ définitif; braquent des ca¬
nons qui, s'ils faisaient feu, ne foudroieraient
que vos maisons, vos enfants et vous-mêmes ;
enfin, compromettent la République au lieu de
la défendre, car, s'il s'établissait dans l'opinion
de la France que la République est la compagne
nécessaire du désordre, la République serait
perdue. Ne les croyez pas et écoutez la vérité
que nous vous disons en toute sincérité.
Le Gouvernement, institué paf la Nation
tout entière, aurait pu prendre ces canons dé¬
robés à l'Etat, et qui en ce moment ne mena¬
cent que vous, enlever ces retranchements ri¬
dicules qui n'arrêtent que le commerce, et
mettre sous la main de la justice des criminels
qui ne craindraient pas de faire succéder la
guerre civile à la guerre étrangère ; mais il a
voulu donner aux hommes trompés le temps
de se séparer de ceux qui les trompent.
Cependant, le temps qu'on a accordé aux
hommes de bonne foi pour se séparer des hom¬
mes de mauvaise foi est pris sur votre repos,
sur votre bien-être, sur lebien-être delà France
tout entière. Il faut donc ne pas le prolonger
indéfiniment.
Tant que dure cet état de choses, le commerce
est arrêté, vos boutiques sont désertes ; les
commandes qui viendraient de toutes parts,
sont suspendues, vos bras sont oisifs, le crédit
ne renaît pas, les capitaux, dont le gouverne--
ment a besoin pour délivrer le territoire de la
présence de l'ennemi, hésitent à se présenter.
Dans votre intérêt même, dans celui de votre
cité comme dans celui de la France, le Gouver¬
nement est résolu à agir. Les coupables qui ont
prétendu instituer un gouvernement à eux
vont être livrés à la justice régulière. Les ca¬
nons dérobés à l'Etat vont être rétablis dans les
arsenaux, et, pour exécuter cet acte urgent de
justice et de raison, le Gouvernement compte
sur votre concours.
Que les bons citoyens se séparent des mau¬
vais ; qu'ils aident à la force publique au lieu
de lui résister. Us hâteront ainsi le retour de
l'aisance dans la Cité et Tendront service à la
République elle-même, que le désordre ruine¬
rait dans l'opinion de la France.
Parisiens, vous vous tenons ce langage parce
que nous estimons votre bon sens, votre sa¬
gesse, votre patriotisme; mais cet avertissement
donné, vous nous approuverez de recourir à la
force, car il faut à tout prix, et sans un jour de
retard, que l'ordre, condition de vôtre bien-
être, renaisse entier, immédiat, inaltérable.
Thiers,président du conseil, chef du pou¬
voir exécutifdelaRépublique française
Dufadre, ministre de la justice;
E. Picard, ministre de l'intérieur;
Pouyer-Quertier , ministre des finan¬
ces;
Jules Favre, ministre des affaires étran¬
gères ;
Général Le Flô, ministre de la guerre ;
Amiral Pothuau, ministre de la marine;
Jules Simon, ministre de l'instruction
publique ;
De Larcy, ministre des travaux publics ;
Lambreckt, ministre du commerce ;
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
UBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ.
Versailles, 21 mars 1871, 2 h. 30 m. du soir.
Le Président du conseil, chef du pouvoir
exécutif de la République française.
aux préfets et sous-préfets.
L'assemblée nationale vient d'adopter una¬
nimement la proclamation suivante qui sera
affichée dans toutes les communes de France.
L'assemblée nationale au peuple et à l'armée.
Citoyens et Soldats ,
Le plus grand attentat qui se puisse com¬
mettre chez un peuple qui veut être libre, une
révolte ouverte contre la souveraineté natio¬
nale ajoute en ce moment comme un nouveau
désastre à tous les maux de la patrie. Des cri¬
minels insensés, au lendemain de nos revers ,
quand l'étranger s'éloignait à peine de nos
champs ravagés, n'ont pas craint de porter
dans ce Paris qu'ils prétendent honorer et dé¬
fendre , plus que le désordre et la ruine, le
déshonneur ; ils l'ont taché d'un sang qui sou¬
lève contre eux la conscience humaine, en
même temps qu'il leur interdit de prononcer
ce noble mot de République qui n'a de sens
qu'avec l'inviolable respect du droit et de la
liberté. Déjà, nous le savons, la France entière
repousse avec indignation cette entreprise
odieuse. Ne craignez pas de nous ces faiblesses
morales qui aggravent le mal, en pactisant avec
les coupables. Nous avons, nous conserverons
intact le dépôt que vous nous avez commis ponr
sauver, organiser et constituer le pays. Ce
grand et tutélaire principe de la souveraineté
nationale , nous le tenons de vos libres suffra¬
ges , les plus libres qui furent jamais. Nous
sommes vos représentants et vos seuls manda¬
taires ; c'est par nous, c'est en votre nom que
la moindre parcelle de notre sol doit être gou¬
vernée ; à plus forte raison cette cité héroïque,
le centre de notre France qui n'est pas faite
pour se laisser plus longtemps surprendre par
une minorité factieuse.
Citoyens et Soldats ,
Il s'agit du premier de vos droits, c'est à
vous de le maintenir. Pour faire appel à vos
courages, pour réclamer de vous une éner¬
gique assistance, vos représentants sont una¬
nimes , tous à l'envi, sans dissidence. Nous
vous adjuronsde vous serrer étroitement autour
de cette assemblée, votre œuvre, votre image,
votre espoir, votre unique salut.
Pour copie conforme :
Le Président du conseil , chef du pouvoir
exécutif de la République française ,
A. THIERS.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
LTNSURECT10N DE PARIS.
De graves événements ont éclaté à Paris.
Une dépêche signée par le chef du pouvoir
exécutif était venue, dimanche dernier, don¬
ner l'alarme et faire préssentir les désordres
sur lesquels il n'est malheureusement plus
permis de douter aujourd'hui. La capitale de
la France est en proie à la guerre civile ; d'i¬
gnobles assassinats ont été commis, deux hom¬
mes honnêtes sont tombés sous les balles des
émeutiers.
Dans tous temps, sous tous les gouverne¬
ments, l'insurrection est un crime; mais au¬
jourd'hui quel caractère de gravité n'emprun-
te-t-elle pas aux tristes et douloureuses circons¬
tances au milieu desquelles elle éclate ! C'est au
moment où la France abattue et sanglante
cherche à penser ses plaies profondes ; c'est au
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