Presse et revues
4 pages
Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1939-03-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 mars 1939 16 mars 1939
Description : 1939/03/16 (A75,N11). 1939/03/16 (A75,N11).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535474666
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
SOIXANTE - QUINZIEME ANNEE. — N° 11.
JEUDI 16 MARS 1939.
Journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphoné 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3e page 4 » la ligne
Annonces, 4e page. 2 » —
Annonces légales 2,50 —
L'attitude ferme et digne de la France
en face de la campagne de presse ita¬
lienne commencée après le 30 novem¬
bre, semble avoir incité à la réflexion
les dirigeants de Rome.
Le ton des revendications était in¬
jurieux il y a un mois ; aujourd'hui
il a singulièrement baissé et nous li
sons dans un journal anglais le Sunday
Dispatch du 12 mars, les lignes suivan¬
tes qui n'ont pas été démenties :
« On croit que M. Mussolini aurait
lancé un appel à M. Chamberlain, lui
demandant d'user de ses bons offices
auprès du Gouvernement français.
« On croit savoir que M. Mussolini
s'estimerait satisfait avec une plus lar¬
ge part dans l'administration du che¬
min de fer de Djibouti, avec une part
du contrôle du port, un siège au conseil
d'administration de la Compagnie du
canal de Suez et plus de liberté pour
les Italiens de Tunis.
« On croit savoir également que les
demandes officieuses à propos de Nice
et de la Corse ne seront jamais présen¬
tées officiellement ».
La presse fasciste, en présentant de
larges revendications, avait été particu¬
lièrement violente contre la France :
il semble que le gouvernement italien,
devant l'échec de ces rodomontades,
soit devenu singulièrement moins exi¬
geant.
Il l'est encore trop.
Nous ne nous laisserons pas impres¬
sionner par ces fanfaronnades fascistes.
Elles sont dans le caractère même de
la nation italienne.
Qu'on me permette de citer ce juge¬
ment du grand allemand Schopenhauer
écrit à la fin du siècle dernier :
« Le trait national du caractère italien
est une parfaite impudeur, cette qualité
consiste dans l'effronterie qui se croit
propre à tout, et dans la bassesse qui
ne se refuse rien.
« Quiconque a de la pudeur est trop
timide pour certaines choses, trop fier
pour certaines autres. L'Italien n'est ni
l'un ni l'autre, on le trouve selon l'oc-
curence, humble ou orgueilleux, modes¬
te ou suffisant, dans la poussière ou
dans les nuages ».
J'ajoute enfin ce mot de Bismarck
après la guerre italo-allemande contre
l'Autriche, s'adressant au ministre d'I¬
talie :
« Vos réclamations, disait-il ironique-
•mentj seraient à peine admissibles,
si votre armée s'était emparée du qua¬
drilatère et avait conquis ce que vous
revendiquez ».
L'axe Rome-Berlin unit les mêmes
peuples que la Triple Alliance.
Ces jugements du philosophe et du
Chancelier de Fer nous donnent à qua¬
tre vingts ans de distance une salutaire
leçon de sagesse.
DERVAUX.
En Europe Centrale
La Slovaquie et l'Ukraine Carpa-
thique ont proclamé leur indépen¬
dance et ont demandé la protection
de l'Allemagne et de l'Italie.
Les troupes d'assaut allemandes
ont nénétré en Tchéco-Slovaquie.
Mgr. Tisso a constitué un nouveau
Gouvernement et aurait l'intention
de se faire proclamer président de
la Slovaquie indépendante.
Des troupes hongroises sont en¬
trées en Ukraine Carpathique. Le
Gouvernement de Budapest a en¬
voyé un ultimatum à Prague.
En France...
Paris... Au Parlement. Le maintien
des deux ans est voté par le Sénat. La
Haute Assemblée adopte également là
loi sur l'instruction des réserves. A la
Chambre, la discussion sur la retraite
des vieux se poursuit. Le taux de l'allo¬
cation est Axé à 2.200 fr. pour les céliba¬
taires et 3.200 fr. pour les ménages.
Paris... L'Assemblée Nationale se réu¬
nira à Versailles le 5 avril prochain à
l'effet d'élire le Président de la Républi¬
que.
Marseille... Le général Gamelin préside
une importante conférence sur la défen¬
se passive dans la région de Marseille.
Versailles... Aux assises de Seine -et-
Oise, Weidmann et ses complices répon¬
dent de leurs crimes.
Camp d'Argelés... Un Espagnol a été
exécuté par plusieurs de ses compatrio¬
tes dans d'atroces circonstances. Tout
laisse supposer que d'autres crimes ana¬
logues ont été commis par vengeance.
Paris... Un des fils du Kaiser assiste
à la cérémonie commémorative des sol¬
dats allemands morts en France.
A l'Etranger...
Madrid... De sanglants combats met¬
tent aux prises les communistes et les
troupes du général Miaja.
Burgos... Les autorités de Burgos déci¬
dent la réouverture de la frontière aux
réfugiés espagnols.
Rome... On annonce officiellement que
Mgr. Maglione, ancien nonce à Paris, a
été nommé Secrétaire d'Etat.
Prague... Tchèques contre slovaques.
Prague l'emporte sur Bratislava dans la
première phase de la lutte. Mais les slo¬
vaques continuent à présenter des re¬
vendications exigeant le retour de Tiso.
Londres... M. Chamberlain provoque¬
rait à Londres une conférence de la
Paix. Le premier anglais qui espère en
un règlement à l'amiable du différend
franco-italien et des revendications co¬
loniales allemandes, proposerait un Lo-
carno aérien et une limitation générale
des armements.
Les Slations Hivernales
en Lozère
vrrrrrrrrvr
Henri BOURRILLON
Maire de Mende.
LE VI' CONCOURS INTERNATIONAL DE CHASSE-NEIGE A BRIANÇON...,
...organisé par le Touring-Club de France, a commencé. Voici le Général
Touchon et M. Henri Gasquet, Président du Touring-Club de France, devant
l'un des appareils.
M. Henri Bourrillon, président de la
Fédération de Ski des Cévennes a bien
voulu nous communiquer le texte de la
causerie qu'il a faite au micro de Mont¬
pellier-Languedoc, lors des vacances de
Noël dernier. Nous sommes heureux de
la publier dans nos colonnes et de féli¬
citer M. Bourrillon de l'effort qu'il pour¬
suit toujours pour faire connaître les
beautés et les ressources de notre dé¬
partement.
Amateurs de sports d'hiver, les mon¬
tagnes de la Lozère qui vous appellent
par ma voix, ne veulent pas jouer au
petit geai se parant des plumes du
paon.
Nos amis, les skieurs des Vosges, re¬
cevant en septembre dernier le congrès
de la Fédération française de Ski, s'ex¬
cusaient gentiment dans cette formu¬
le : « Notre Ballon n'est pas le Mont-
Blanc, notre Hohneck n'est pas la Mei-
je ! »
Ni le Mont-Blanc, ni la Meije ne se
trouvent non plus en Lozère ; la Lozè¬
re vous invite quand même à venir skier
sur ces sommets.
Ses neiges sont moins hautes, moins
régulières, moins permanentes sans
doute qu'aux Alpes et aux Pyrénées,
mais elles existent, aussi blanches
qu'ailleurs, et elles sont aux portes des
grandes villes du Languedoc méditer¬
ranéen.
Des bords de la mer ou des rives
du Rhône aux pentes du Lozère, il ne
faut pas plus de deux à trois heures
d'auto ; il ne faut pas plus de temps
au train, qui, passé Alès, s'essouffle au
flanc des Cévennes, pour mener les
skieurs de Nimes à la Bastide.
La Bastide ! Avant la guerre déjà,
cette petite station qui grandit chaque
jour au faîte des Cévennes, au point
culminant de la ligne de Nimes à Cler-
mont, avait attiré tout naturellement
les premiers skieurs méridionaux. Et
le Touring-Club, encourageant la prati¬
que utilitaire du ski, avait offert aux ha¬
bitants de la Bastide une presse et un
moule à skis, appareils de la première
histoire que l'on retrouverait peut-être
encore au fond de quelque remise.
La guerre passée, la Bastide fut le
premier lieu où se rencontrèrent sur
la neige les skieurs locaux ressortant
leurs longues lattes et les jeunes des
villes se donnant aux sports d'hiver.
Car il y a de la neige à la Bastide,
quelquefois même dans la cour de la
gare ! L'altitude y dépasse de peu les
1.000 m. et la proximité du Midi, pous¬
sant de temps à autre son vent tiède à
l'assaut des hauteurs, fait bien fondre
parfois trop tôt cette neige, au grand
désespoir de ceux qui ne méprisent pas
un certain confort tout près des champs
de ski et savent bien le trouver dans
les hôtels de la Bastide, convenable¬
ment équipés aujourd'hui. S'il arrive
donc que le temps trop doux écarte
ainsi le tapis blanc des rives naissantes
de l'Allier, s'il le repousse même au
delà de la Trappe de Notre-Dame des
Neiges, aux moines si hospitaliers, au-
delà du dolmen du Thort, il est bien
rare qu'un tout petit peu plus loin, au
Moure de la Gardille, dominant la fo¬
rêt de Mercoire, au massif du Tanar-
gue, à la montagne du Goulet, la neige
ne reste pas tout l'hiver.
Ajouterai-je que bientôt la Bastide au¬
ra sa patinoire et, dès cet hiver, un
cours de l'Ecole nationale de Ski.
La Lozère ne connaît certes pas les
grandes dénivellations aimées des
skieurs « forts » et « très forts » ; ses
champs de neige se prêtent mieux,
évidemment, à la promenade et à la
formation de skieurs de fond plutôt
qu'à celle d'« as » de la descente ; et,
pourtant, les amateurs de descente trou¬
veront au Tanargue une fort belle pis¬
te, la plus belle des Cévennes méridio¬
nales.
La Tanargue s'atteint facilement, soit
avec des cars partant de la Bastide,
soit de la gare de Luc, par le courrier
de St-Etienne-de-Ludgarès.
La forêt de Mercoire est accessible
aussi bien de la Bastide que de Lan-
gogne, citée bien connue des « esti¬
vants » et que les « hivernants » ne doi¬
vent pas dédaigner. On y peut accéder
encore de la gare de Belvezet, sur la
ligne de Mende à la Bastide.
Belvezet, classé par la Société Natio¬
nale des Chemins de Fer comme station
de sports d'hiver pour la délivrance de
billets spéciaux, tout comme Langogne
et La Bastide dont je viens de parler.
Mende, Bagnols-les-Bains, Villefort, dont
je vais dire un mot ; Belvezet, tapi à
1.200 m. d'altitude, sur le plateau sépa¬
rant la montagne de Mercoire de celle
du Goulet.
L'échine du Goulet, suivie jadis par
les files de mulets portant dans leurs
outres le vin du Vivarais jusqu'aux
villages lozériens, garde encore le nom
de « Serre des Mulets ». Son altitude
moyenne va de 1.400 à 1.500 m., ses
flancs portent de vieilles hêtraies qui
brisent le vent et conservent la neige.
Le Goulet offre des pistes agréables à
suivre et toutes sans danger.
De son sommet se découvrent, au Sud
le vaste et lourd massif du Lozère, la
RÎargeride' plus proche, au Nord, et,
plus loin, vers l'Ouest, les trucs de l'Au-
brac.
C'est sans conteste au Lozère que s'é¬
tendent les plus vastes, les plus beaux
champs de ski de la région. Si cette fin
d'automne trop clémente fait pour cet¬
te année mentir sa réputation, l'on peut
bien affirmer tout de même que le Lo¬
zère est d'ordinaire fréquentable par
les skieurs depuis novembre jusqu'à la
fin avril.
Au Bleymard se trouve le meilleur
accès vers les pentes Nord du Lozère.
Ce petit chef-lieu de canton monta¬
gnard est situé à mi-chemin (30 kilomè¬
tres) des gares de Mende et de Villefort,
sur la route nationale n° 101.
Lorsque la neige tient jusqu'à 1.000
m., altitude du bourg du Bleymard, l'on
y peut faire une magnifique descente
de plus de 10 kilomètres sur 700 m. de
dénivellation, en partant du sommet de
Finiels, à 1702 m. et en suivant la
vieille draye, chemin que les Romains
pratiquèrent après les Celtes, toujours
jalonné des hautes pierres plantées de
granit défiant les siècles et les tourmen¬
tes.
A mi-côte, à 1.450 m., fut édifié ces
dernières années un châlet-refuge pour
les skieurs et, au col même de Finiels.
une ancienne baraque de secours sera
bientôt, nous l'espérons, mieux restau¬
rée par le service vicinal du départe¬
ment, c'est déjà un abri précieux par
mauvais temps.
Le Bleymard possède des hôtels suffi-
sants, même pour un séjour prolongé.
La petite station thermale de Bagnols,
distante de 10 kilomètres, avec des res¬
sources hôtelières plus importantes en¬
core, peut devenir aussi le point de dé-
LA GRANDE QUINZAINE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
...a débuté par le dîner du Comité de l'Afrique du Nord Française, à l'Ely¬
sée. Voici à l'issue de cette réception brillante de g. à dr. MM. Le Beau, gou¬
verneur de l'Algérie, Chautemps, vice-président du Conseil, le Cheik El Arab
ben Gana, le président Lebrun, M. Sarraut et la Klafife Djelloul.
part de jolies excursions sur le Lozère.
Autour du pic de Finiels, les descen¬
tes de 300 m. de dénivellation sur un
kilomètre sont communes sur les pentes
Nord, elles sont plus accentuées encore
sur le versant Sud, vers le village même
de Finiels où s'édifie en ce moment un
nouveau refuge.
C'est par le Pont-de-Montvert, impor¬
tante bourgade avec hôtel, sur la route
nationale joignant Génolhac à Florac,
que s'abordent d'habitude les pentes Sud
de la Montagne. L'on y va aussi par Vil¬
lefort et la route de Costeillades, par
Génolhac ou par Concoules. On gagne
alors la région de la maison forestière
du Mas de la Barque et du pic de Mal-
pertus d'où se découvre assurément le
plus beau panorama qu'offre tout le
Lozère. C'est souvent dans cette région
que se peut fouler aussi la plus belle
neige.
Au nord de Mende, la Margeride est
un centre de sports d'hiver moins con¬
nu et moins fréquenté.
Ses pentes plus douces présentent
pourtant, entre 1.200 et 1.500 m. d'alti¬
tude, des champs de ski fort beaux, en¬
cadrés de bois de hêtres et de pins. Un
déneigement meilleur des routes, vers
Rieutort et la Villedieu notamment, fait
de plus en plus apprécier cette contrée
où se trouvent en tous villages de peti¬
tes auberges offrant une bonne chère
et des baraques cantonnières au milieu
même des champs de neige, le Cheval-
Mort, Boislong, les Bouviers-sur-St-De-
nis.
Tout à l'heure, à propos de la Bas-
LE MARECHAL GOERING EN ITALIE...
On sait que le principal lieutenant
du Chancelier Hitler est actuellement
l'hôte de l'Italie, où il prend quelques
semaines de repos. Vers la fin mars, on
croit savoir qu'il rencontrera toutefois
à Rome, MM. Mussolini et Ciano. Voici
le Maréchal et Mme Goering se prome¬
nant sous les palmiers de San-Rémo,
sur la Riviera italienne.
JEUDI 16 MARS 1939.
Journal Républicain Démocrate
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Autres départements 15 fr. 50
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Directeur : Raymond D E R V A U X
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9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphoné 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3e page 4 » la ligne
Annonces, 4e page. 2 » —
Annonces légales 2,50 —
L'attitude ferme et digne de la France
en face de la campagne de presse ita¬
lienne commencée après le 30 novem¬
bre, semble avoir incité à la réflexion
les dirigeants de Rome.
Le ton des revendications était in¬
jurieux il y a un mois ; aujourd'hui
il a singulièrement baissé et nous li
sons dans un journal anglais le Sunday
Dispatch du 12 mars, les lignes suivan¬
tes qui n'ont pas été démenties :
« On croit que M. Mussolini aurait
lancé un appel à M. Chamberlain, lui
demandant d'user de ses bons offices
auprès du Gouvernement français.
« On croit savoir que M. Mussolini
s'estimerait satisfait avec une plus lar¬
ge part dans l'administration du che¬
min de fer de Djibouti, avec une part
du contrôle du port, un siège au conseil
d'administration de la Compagnie du
canal de Suez et plus de liberté pour
les Italiens de Tunis.
« On croit savoir également que les
demandes officieuses à propos de Nice
et de la Corse ne seront jamais présen¬
tées officiellement ».
La presse fasciste, en présentant de
larges revendications, avait été particu¬
lièrement violente contre la France :
il semble que le gouvernement italien,
devant l'échec de ces rodomontades,
soit devenu singulièrement moins exi¬
geant.
Il l'est encore trop.
Nous ne nous laisserons pas impres¬
sionner par ces fanfaronnades fascistes.
Elles sont dans le caractère même de
la nation italienne.
Qu'on me permette de citer ce juge¬
ment du grand allemand Schopenhauer
écrit à la fin du siècle dernier :
« Le trait national du caractère italien
est une parfaite impudeur, cette qualité
consiste dans l'effronterie qui se croit
propre à tout, et dans la bassesse qui
ne se refuse rien.
« Quiconque a de la pudeur est trop
timide pour certaines choses, trop fier
pour certaines autres. L'Italien n'est ni
l'un ni l'autre, on le trouve selon l'oc-
curence, humble ou orgueilleux, modes¬
te ou suffisant, dans la poussière ou
dans les nuages ».
J'ajoute enfin ce mot de Bismarck
après la guerre italo-allemande contre
l'Autriche, s'adressant au ministre d'I¬
talie :
« Vos réclamations, disait-il ironique-
•mentj seraient à peine admissibles,
si votre armée s'était emparée du qua¬
drilatère et avait conquis ce que vous
revendiquez ».
L'axe Rome-Berlin unit les mêmes
peuples que la Triple Alliance.
Ces jugements du philosophe et du
Chancelier de Fer nous donnent à qua¬
tre vingts ans de distance une salutaire
leçon de sagesse.
DERVAUX.
En Europe Centrale
La Slovaquie et l'Ukraine Carpa-
thique ont proclamé leur indépen¬
dance et ont demandé la protection
de l'Allemagne et de l'Italie.
Les troupes d'assaut allemandes
ont nénétré en Tchéco-Slovaquie.
Mgr. Tisso a constitué un nouveau
Gouvernement et aurait l'intention
de se faire proclamer président de
la Slovaquie indépendante.
Des troupes hongroises sont en¬
trées en Ukraine Carpathique. Le
Gouvernement de Budapest a en¬
voyé un ultimatum à Prague.
En France...
Paris... Au Parlement. Le maintien
des deux ans est voté par le Sénat. La
Haute Assemblée adopte également là
loi sur l'instruction des réserves. A la
Chambre, la discussion sur la retraite
des vieux se poursuit. Le taux de l'allo¬
cation est Axé à 2.200 fr. pour les céliba¬
taires et 3.200 fr. pour les ménages.
Paris... L'Assemblée Nationale se réu¬
nira à Versailles le 5 avril prochain à
l'effet d'élire le Président de la Républi¬
que.
Marseille... Le général Gamelin préside
une importante conférence sur la défen¬
se passive dans la région de Marseille.
Versailles... Aux assises de Seine -et-
Oise, Weidmann et ses complices répon¬
dent de leurs crimes.
Camp d'Argelés... Un Espagnol a été
exécuté par plusieurs de ses compatrio¬
tes dans d'atroces circonstances. Tout
laisse supposer que d'autres crimes ana¬
logues ont été commis par vengeance.
Paris... Un des fils du Kaiser assiste
à la cérémonie commémorative des sol¬
dats allemands morts en France.
A l'Etranger...
Madrid... De sanglants combats met¬
tent aux prises les communistes et les
troupes du général Miaja.
Burgos... Les autorités de Burgos déci¬
dent la réouverture de la frontière aux
réfugiés espagnols.
Rome... On annonce officiellement que
Mgr. Maglione, ancien nonce à Paris, a
été nommé Secrétaire d'Etat.
Prague... Tchèques contre slovaques.
Prague l'emporte sur Bratislava dans la
première phase de la lutte. Mais les slo¬
vaques continuent à présenter des re¬
vendications exigeant le retour de Tiso.
Londres... M. Chamberlain provoque¬
rait à Londres une conférence de la
Paix. Le premier anglais qui espère en
un règlement à l'amiable du différend
franco-italien et des revendications co¬
loniales allemandes, proposerait un Lo-
carno aérien et une limitation générale
des armements.
Les Slations Hivernales
en Lozère
vrrrrrrrrvr
Henri BOURRILLON
Maire de Mende.
LE VI' CONCOURS INTERNATIONAL DE CHASSE-NEIGE A BRIANÇON...,
...organisé par le Touring-Club de France, a commencé. Voici le Général
Touchon et M. Henri Gasquet, Président du Touring-Club de France, devant
l'un des appareils.
M. Henri Bourrillon, président de la
Fédération de Ski des Cévennes a bien
voulu nous communiquer le texte de la
causerie qu'il a faite au micro de Mont¬
pellier-Languedoc, lors des vacances de
Noël dernier. Nous sommes heureux de
la publier dans nos colonnes et de féli¬
citer M. Bourrillon de l'effort qu'il pour¬
suit toujours pour faire connaître les
beautés et les ressources de notre dé¬
partement.
Amateurs de sports d'hiver, les mon¬
tagnes de la Lozère qui vous appellent
par ma voix, ne veulent pas jouer au
petit geai se parant des plumes du
paon.
Nos amis, les skieurs des Vosges, re¬
cevant en septembre dernier le congrès
de la Fédération française de Ski, s'ex¬
cusaient gentiment dans cette formu¬
le : « Notre Ballon n'est pas le Mont-
Blanc, notre Hohneck n'est pas la Mei-
je ! »
Ni le Mont-Blanc, ni la Meije ne se
trouvent non plus en Lozère ; la Lozè¬
re vous invite quand même à venir skier
sur ces sommets.
Ses neiges sont moins hautes, moins
régulières, moins permanentes sans
doute qu'aux Alpes et aux Pyrénées,
mais elles existent, aussi blanches
qu'ailleurs, et elles sont aux portes des
grandes villes du Languedoc méditer¬
ranéen.
Des bords de la mer ou des rives
du Rhône aux pentes du Lozère, il ne
faut pas plus de deux à trois heures
d'auto ; il ne faut pas plus de temps
au train, qui, passé Alès, s'essouffle au
flanc des Cévennes, pour mener les
skieurs de Nimes à la Bastide.
La Bastide ! Avant la guerre déjà,
cette petite station qui grandit chaque
jour au faîte des Cévennes, au point
culminant de la ligne de Nimes à Cler-
mont, avait attiré tout naturellement
les premiers skieurs méridionaux. Et
le Touring-Club, encourageant la prati¬
que utilitaire du ski, avait offert aux ha¬
bitants de la Bastide une presse et un
moule à skis, appareils de la première
histoire que l'on retrouverait peut-être
encore au fond de quelque remise.
La guerre passée, la Bastide fut le
premier lieu où se rencontrèrent sur
la neige les skieurs locaux ressortant
leurs longues lattes et les jeunes des
villes se donnant aux sports d'hiver.
Car il y a de la neige à la Bastide,
quelquefois même dans la cour de la
gare ! L'altitude y dépasse de peu les
1.000 m. et la proximité du Midi, pous¬
sant de temps à autre son vent tiède à
l'assaut des hauteurs, fait bien fondre
parfois trop tôt cette neige, au grand
désespoir de ceux qui ne méprisent pas
un certain confort tout près des champs
de ski et savent bien le trouver dans
les hôtels de la Bastide, convenable¬
ment équipés aujourd'hui. S'il arrive
donc que le temps trop doux écarte
ainsi le tapis blanc des rives naissantes
de l'Allier, s'il le repousse même au
delà de la Trappe de Notre-Dame des
Neiges, aux moines si hospitaliers, au-
delà du dolmen du Thort, il est bien
rare qu'un tout petit peu plus loin, au
Moure de la Gardille, dominant la fo¬
rêt de Mercoire, au massif du Tanar-
gue, à la montagne du Goulet, la neige
ne reste pas tout l'hiver.
Ajouterai-je que bientôt la Bastide au¬
ra sa patinoire et, dès cet hiver, un
cours de l'Ecole nationale de Ski.
La Lozère ne connaît certes pas les
grandes dénivellations aimées des
skieurs « forts » et « très forts » ; ses
champs de neige se prêtent mieux,
évidemment, à la promenade et à la
formation de skieurs de fond plutôt
qu'à celle d'« as » de la descente ; et,
pourtant, les amateurs de descente trou¬
veront au Tanargue une fort belle pis¬
te, la plus belle des Cévennes méridio¬
nales.
La Tanargue s'atteint facilement, soit
avec des cars partant de la Bastide,
soit de la gare de Luc, par le courrier
de St-Etienne-de-Ludgarès.
La forêt de Mercoire est accessible
aussi bien de la Bastide que de Lan-
gogne, citée bien connue des « esti¬
vants » et que les « hivernants » ne doi¬
vent pas dédaigner. On y peut accéder
encore de la gare de Belvezet, sur la
ligne de Mende à la Bastide.
Belvezet, classé par la Société Natio¬
nale des Chemins de Fer comme station
de sports d'hiver pour la délivrance de
billets spéciaux, tout comme Langogne
et La Bastide dont je viens de parler.
Mende, Bagnols-les-Bains, Villefort, dont
je vais dire un mot ; Belvezet, tapi à
1.200 m. d'altitude, sur le plateau sépa¬
rant la montagne de Mercoire de celle
du Goulet.
L'échine du Goulet, suivie jadis par
les files de mulets portant dans leurs
outres le vin du Vivarais jusqu'aux
villages lozériens, garde encore le nom
de « Serre des Mulets ». Son altitude
moyenne va de 1.400 à 1.500 m., ses
flancs portent de vieilles hêtraies qui
brisent le vent et conservent la neige.
Le Goulet offre des pistes agréables à
suivre et toutes sans danger.
De son sommet se découvrent, au Sud
le vaste et lourd massif du Lozère, la
RÎargeride' plus proche, au Nord, et,
plus loin, vers l'Ouest, les trucs de l'Au-
brac.
C'est sans conteste au Lozère que s'é¬
tendent les plus vastes, les plus beaux
champs de ski de la région. Si cette fin
d'automne trop clémente fait pour cet¬
te année mentir sa réputation, l'on peut
bien affirmer tout de même que le Lo¬
zère est d'ordinaire fréquentable par
les skieurs depuis novembre jusqu'à la
fin avril.
Au Bleymard se trouve le meilleur
accès vers les pentes Nord du Lozère.
Ce petit chef-lieu de canton monta¬
gnard est situé à mi-chemin (30 kilomè¬
tres) des gares de Mende et de Villefort,
sur la route nationale n° 101.
Lorsque la neige tient jusqu'à 1.000
m., altitude du bourg du Bleymard, l'on
y peut faire une magnifique descente
de plus de 10 kilomètres sur 700 m. de
dénivellation, en partant du sommet de
Finiels, à 1702 m. et en suivant la
vieille draye, chemin que les Romains
pratiquèrent après les Celtes, toujours
jalonné des hautes pierres plantées de
granit défiant les siècles et les tourmen¬
tes.
A mi-côte, à 1.450 m., fut édifié ces
dernières années un châlet-refuge pour
les skieurs et, au col même de Finiels.
une ancienne baraque de secours sera
bientôt, nous l'espérons, mieux restau¬
rée par le service vicinal du départe¬
ment, c'est déjà un abri précieux par
mauvais temps.
Le Bleymard possède des hôtels suffi-
sants, même pour un séjour prolongé.
La petite station thermale de Bagnols,
distante de 10 kilomètres, avec des res¬
sources hôtelières plus importantes en¬
core, peut devenir aussi le point de dé-
LA GRANDE QUINZAINE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
...a débuté par le dîner du Comité de l'Afrique du Nord Française, à l'Ely¬
sée. Voici à l'issue de cette réception brillante de g. à dr. MM. Le Beau, gou¬
verneur de l'Algérie, Chautemps, vice-président du Conseil, le Cheik El Arab
ben Gana, le président Lebrun, M. Sarraut et la Klafife Djelloul.
part de jolies excursions sur le Lozère.
Autour du pic de Finiels, les descen¬
tes de 300 m. de dénivellation sur un
kilomètre sont communes sur les pentes
Nord, elles sont plus accentuées encore
sur le versant Sud, vers le village même
de Finiels où s'édifie en ce moment un
nouveau refuge.
C'est par le Pont-de-Montvert, impor¬
tante bourgade avec hôtel, sur la route
nationale joignant Génolhac à Florac,
que s'abordent d'habitude les pentes Sud
de la Montagne. L'on y va aussi par Vil¬
lefort et la route de Costeillades, par
Génolhac ou par Concoules. On gagne
alors la région de la maison forestière
du Mas de la Barque et du pic de Mal-
pertus d'où se découvre assurément le
plus beau panorama qu'offre tout le
Lozère. C'est souvent dans cette région
que se peut fouler aussi la plus belle
neige.
Au nord de Mende, la Margeride est
un centre de sports d'hiver moins con¬
nu et moins fréquenté.
Ses pentes plus douces présentent
pourtant, entre 1.200 et 1.500 m. d'alti¬
tude, des champs de ski fort beaux, en¬
cadrés de bois de hêtres et de pins. Un
déneigement meilleur des routes, vers
Rieutort et la Villedieu notamment, fait
de plus en plus apprécier cette contrée
où se trouvent en tous villages de peti¬
tes auberges offrant une bonne chère
et des baraques cantonnières au milieu
même des champs de neige, le Cheval-
Mort, Boislong, les Bouviers-sur-St-De-
nis.
Tout à l'heure, à propos de la Bas-
LE MARECHAL GOERING EN ITALIE...
On sait que le principal lieutenant
du Chancelier Hitler est actuellement
l'hôte de l'Italie, où il prend quelques
semaines de repos. Vers la fin mars, on
croit savoir qu'il rencontrera toutefois
à Rome, MM. Mussolini et Ciano. Voici
le Maréchal et Mme Goering se prome¬
nant sous les palmiers de San-Rémo,
sur la Riviera italienne.
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