Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1939-01-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1939 05 janvier 1939
Description : 1939/01/05 (A75,N1). 1939/01/05 (A75,N1).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53547165r
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
SOIXANTE - QUINZIEME ANNEE. — N° 1.
JEUDI 5 JANVIER 1939.
Journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V AUX
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphone 112
Le Numéro : 30 centimes
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Annonces légales 2,50 —
LE BUDGET DEVANT LE SENAT
Après le vote de la Chambre, le Sénai à son tour vote le budget, articles par
articles. Voici une vue d'ensemble du Sénat prise pendant le discours de M. Cail-
laux. Au banc du gouvernement, on reconnaît MM. Daladier et Paul Reynaud
qui prirent chacun la parole.
Avant le voyage de M. Chamberlain
à Rome
Le 7 janvier 1935, la France et l'Italie
signaient un accord réglant notamment
des rectifications de frontières séparant
la Lybie des possessions françaises de l'A.
O. F. et de l'A. E. F. ; et l'Erythrée de la
Côte française des Somalis. En outre, la
France se désintéressait économique¬
ment de l'Empire d'Ethiopie, tandis que
le régime spécial des Italiens résidant en
Tunisie étant maintenu jusqu'en 1965.
Aujourd'hui, la politique fasciste rou¬
vre le débat. L'accord de 1935 est dénon¬
cé par l'Italie et, à l'appui de ses nou¬
velles revendications, le Duce exhume le
pacte de Londres 1915 qui prévoyait de
payer l'entrée en guerre de l'Italie aux
côtés des Alliés par la cession de terri¬
toires coloniaux.
En même temps que le fascisme italien
manœuvre sur le terrain diplomatique,
sa presse mène une campagne furibonde
contre la France, où il est « prouvé » que
la Tunisie et la Corse sont italiennes et
que les italiens souffrent dans ces pays
les pires persécutions. Par ailleurs la So¬
malie française et Djibouti sont égale¬
ment visés et d'inquiétants mouvements
de troupes ont lieu à leurs frontières.
Cette grande affaire est montée à quel¬
ques jours de la visite de M. Chamberlain
à Rome. Chantage, bluff et revendica¬
tions quasi-légitimes, voisinent dans une
sarabande de nouvelles bien propres à
affoler l'opinion publique et à en imposer
au Premier britannique. La France a fait
savoir, par un non énergique, qu'elle
n'entendrait pas céder à la menace fas¬
ciste , et il faut souhaiter que M. Cham¬
berlain se montre aussi ferme que le
Quai d'Orsay.
Au demeurant les revendications fas¬
cistes en Méditerranée ne surprendront
pas ceux qui sont au courant du rêve de
Mussolini de constituer un grand empire
africain comprenant l'Abyssinie, la Ly¬
bie... et la Tunisie. Que le Duce se croie
en mesure, aujourd'hui, de jeter les ba¬
ses qui lui permettront plus tard — après
la victoire de Franco par exemple —
d'annexer de nouveaux territoires, c'est
ce que la manœuvre italienne met en
évidence.
Croit-il pouvoir dicter ses conditions
en se servant en 1938 de Chamberlain
contre la France, comme il s'était servi,
en 1935 de Laval contre l'Angleterre ?
Toute la question est là et c'est pourquoi
le voyage de M. Chamberlain à Rome
doit être suivi avec la plus grande atten¬
tion par la France.
Les revendications italiennes d'aujour¬
d'hui, comme les revendications colonia¬
les de l'Allemagne demain, posent en ou¬
tre un autre problème, celui de la dé¬
fense de nos possessions.
Des mesures militaires ont été envi"a-
gées et stratégiquement tout est prêt.
Est-ce suffisant ?
N'oublions pas, et l'exemple tunisien
en témoigne, que les revendications fas¬
cistes s'accompagnent toujours d'une in¬
tense propagande démagogique auprès
des peuples à conquérir. Or, cette propa¬
gande trouvera plus ou moins d'écho,
suivant que la politique française sur ces
possessions se sera plus ou moins mon¬
trée intelligente et compréhensive, en
face des légitimes besoins des popula¬
tions indigènes. Il faut que la cause de
celles-ci se confonde avec celle de la
France.
Conte pour le Nouvel An
par Léon LABAUME
Ce jour-là, le Tout-Puissant, aux
desseins insondables troubla l'esprit des
dictateurs.
Une grande accalmie succédant sur la
terre aux massements de troupes, aux
fracas des armes, et en général à tous les
préparatifs de guerre, laissait présager
le triomphe de la raison. L'ère des recon •
ciliations internationales venait de son¬
ner.
Les chefs responsal: _3 comprirent en¬
fin toute l'horreur — deuils, larmes, mi¬
sères — que constitue l'envers d'une équi¬
pée militaire, fut-elle victorieuse. Du
fond de leur cœur, sans manifestations
théâtrales, ils décidèrent de renoncer à
toute guerre, les compétitions entre pays
ne relevant plus que des domaines com¬
merciaux, intellectuels ou artistiques.
Les nations transformèrent aussitôt la
destination des budgets d'armement,
chacune d'elles employant au mieux, à
des améliorations sociales, les milliards
ainsi récupérés. Avec de telles ressources
la. lutte contre le taudis ne fut qu'un jeu
d'en.fant, la création d'hôpitaux, de mai¬
sons de vieillards, de maternités, d'éco¬
les, de centres d'apprentissage, de ter
rains de sports, d'auberges pour la jeu¬
nesse, se poursuivit à un rythme accélé¬
ré. Les bienfaits du progrès et du con¬
fort se firer.'t sentir jusque dans les plus
reculés des hameaux. /I en résulta mê¬
me une émulation sa utaire entre na¬
tions initialement rivales, le mieux-être
universel étant devenu le but commun
poursuivi.
Les démocraties, rassurées désormais
quant à l'intégrité de leurs frontières,
comprirent tout ce qu'il y a d'inhumain
a détruire des produits agricoles ou ma¬
nufacturés pour lutter contre la méven¬
te.
De larges courants commerciaux s'é¬
tablirent alors entre tous les pays enfin
libérés des entraves artificielles telles que
barrières douanières, contingentements,
taxes compensatrices de change, etc.
Un régime des comptes, simplifié à
l'extrême, ne permit même plus de dé¬
celer l'antique distinction entre pays
pauvres et nations prospères. L'abon¬
dance régnait désormais sur la terre,
l'humanité s'éveillait sur un destin ra¬
dieux.
DJIBOUTI PROTESTE CONTRE LES PRETENTIONS
ITALIENNES
ET EXCITATIONS
Après avoir défilé dans la ville, plusieurs milliers d'indigènes de la Somalie
Française ont présenté leurs demandes au gouverneur français, exigeant surtout
qu'on les laisse vivre en paix dans notre régime démocratique.
Une seule ombre obscurcissait partout
l'horizon- Alors que les armements, jugés
toujours insuffisants par les Etats-Ma¬
jors, nécessitaient des journées intermi¬
nables de labeur, les industries de paix
ne tardèrent pas à saturer les possibilités
de consommation. Il fallut donc réduire
la durée du travail de façon a en assu¬
rer une équitable répartition entre tous
les hommes, le travail manuel ou. intel ■
lectuel constituant toujours le seul ga¬
gne-pain connu.
Il vint cependant une époaue où la
journée de travail, ne durant déjà que
quelques heures, ne pouvait plus décem¬
ment être réduite. Les gouvernements
s'entretinrent de cette difficulté nouvelle
et grâce à une intelligence et une bon¬
ne loi réciproques le problème se trouva
faeilêœent' résolu. De cette conférence
naquit le service civil obligatoire. A dater
de cette époque, et dans tous les pays
civilisés, la production agricole et indus¬
trielle lut désormais assurée par les jeu¬
nes hommes valides puissamment aidés
par toutes les énergies extra-humaines
émanant des techniques perfectionnées.
L'Etat assurait .alors vraiment son rôle
de père de famille en distribuant les ri¬
chesses au prorata des disponibilités et
AU CAMP RETRANCHE DE MARETH, LES SOLDATS BONDISSENT DE JOIE A L'ANNONCE DE LA VISITE DU
PRESIDENT DALADIER
Le Président Daladier est parti le 2 Janvier pour la Corse et les principaux centres de Tunisie, où il séjournera pen
dant quelques jours. Il visitera certainement la ligne Maginot du Désert, dite ligne Mareth, dont les hommes aui parfois
se crurent oubliés aux confins de la France, ont bondi de joie à l'annonce de la Visite présidentielle. La ligne Mareth s'é¬
tend tout le long de la Lybie Italienne jusqu'à Gabés. Elle est pourvue d'un matériel très moderne. Il faut savoir en
effet que les revendications italiennes ont été suivies par l'armement intensif de l'Ile italienne de Pantelleria, afin de te¬
nir Tunis sous le feu de ses canons et de son aviation. M. Mussolini devrait bien se souvenir de sa fameuse déclaration
« Des frontières ça ne se discute pas ça se défend !... » et comprendre que la.Fronce quant à elle ne laissera pas « discu¬
ter » les siennes. Notre document représente en montage, la ligne Mareth, ligne Maginot du désert, M. Edouard Dala
dier, le croiseur « Emile Bertin » qui portera le Président et sa suite et enfin à droite le Général Vuïllemin, le Vice-Ami
ral Darlandet en bas à droite, le Général George, qui accompagneront tous les trois en Tunisie, le Président rdu Conseil.
des besoins. Les marxistes et autres ré¬
volutionnaires demandaient leur adhé¬
sion aux régimes de dictature lesquels
comblaient leurs ambitions. L'humanité
libérée profitait de l'existence, l'art, les
sciences, les sports occupant ses loisirs.
Après le déroulement d'un tel songe —
car vous voyez bien qu'il ne s'agit que
a un rêve — l'esprit des dictateurs se
trouva secoué bruyamment. Des salves
d'artillerie éclataient de toute part, des
musiques guerrières déchiraient les nues.
Pour se réjouir en commun les hommes
utilisent toujours le bruit et la poudre.
— Arrêtez, arrêtez, hurlèrent alors les
maîtres de ce monde, cessez le feu, ren¬
trez vos armes, ne savez-vous donc pas
que la réconciliation générale est procla¬
mée. Assez de sang, assez de misères, vi¬
ve l'humanité heureuse et libre.
— Pardon excellence, vous faisiez un
cauchemard. Vos chefs d'Etat-Major
sont là qui attendent. Ils désirent vo.us
entretenir de leur plan d'attaque brus¬
quée, par avions de bombardement, sur
les villes ouvertes, sans déclaration de
guerre préalable, ainsi que d'un nouveau
procédé de guerre bactériologique.
Et les dictateurs, haletants, recherchè¬
rent en vain dans leur mémoire par quel
enchaînement de faits ils avaient pu
imaginer un court instant une humanité
enfin libre et heureuse.
Ils crurent à une mystification de la
Prpvidence. Pour se venger ils engagèrent
■aussitôt des représailles contre les diffé¬
rents cultes, les juifs en particulier...
L. L.
Fleurs prisonnières
A chacun et à tous-
Les glaïeuls et l'hortensia
Cherchent en vain de la lumière,
Car, dans la chambre, s'il y a
Trois glaïeuls, un hortensia,
On n'y voit point, douceur première,
Le plus léger rais de lumière.
Qui donc a laissé ces glaïeuls
Et cet hortensia tout seuls ?
La chambre est sans air et sans heure,
Les fleurs, dans l'ombre, n'ont pas
[d'eau.,,
I Qui donc a tiré le rideau ?
Ces fleurs sur lesquelles je pleure
— Les glaïeuls et l'hortensia —
Sans avoir épuisé leur vie,
Leur âme à la clarté ravie,
Vont mourir...
Hélas il y a
Dans ce monde aux façons amènes,
Combien de chambres inhumaines
Où meurent, torturés et seuls,
L'hortensia et les glaïeuls.
Henri WEITZMANN.
JEUDI 5 JANVIER 1939.
Journal Républicain Démocrate
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Autres départements 15 fr. 50
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Le Numéro : 30 centimes
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Annonces, 4e page 2 » —
Annonces légales 2,50 —
LE BUDGET DEVANT LE SENAT
Après le vote de la Chambre, le Sénai à son tour vote le budget, articles par
articles. Voici une vue d'ensemble du Sénat prise pendant le discours de M. Cail-
laux. Au banc du gouvernement, on reconnaît MM. Daladier et Paul Reynaud
qui prirent chacun la parole.
Avant le voyage de M. Chamberlain
à Rome
Le 7 janvier 1935, la France et l'Italie
signaient un accord réglant notamment
des rectifications de frontières séparant
la Lybie des possessions françaises de l'A.
O. F. et de l'A. E. F. ; et l'Erythrée de la
Côte française des Somalis. En outre, la
France se désintéressait économique¬
ment de l'Empire d'Ethiopie, tandis que
le régime spécial des Italiens résidant en
Tunisie étant maintenu jusqu'en 1965.
Aujourd'hui, la politique fasciste rou¬
vre le débat. L'accord de 1935 est dénon¬
cé par l'Italie et, à l'appui de ses nou¬
velles revendications, le Duce exhume le
pacte de Londres 1915 qui prévoyait de
payer l'entrée en guerre de l'Italie aux
côtés des Alliés par la cession de terri¬
toires coloniaux.
En même temps que le fascisme italien
manœuvre sur le terrain diplomatique,
sa presse mène une campagne furibonde
contre la France, où il est « prouvé » que
la Tunisie et la Corse sont italiennes et
que les italiens souffrent dans ces pays
les pires persécutions. Par ailleurs la So¬
malie française et Djibouti sont égale¬
ment visés et d'inquiétants mouvements
de troupes ont lieu à leurs frontières.
Cette grande affaire est montée à quel¬
ques jours de la visite de M. Chamberlain
à Rome. Chantage, bluff et revendica¬
tions quasi-légitimes, voisinent dans une
sarabande de nouvelles bien propres à
affoler l'opinion publique et à en imposer
au Premier britannique. La France a fait
savoir, par un non énergique, qu'elle
n'entendrait pas céder à la menace fas¬
ciste , et il faut souhaiter que M. Cham¬
berlain se montre aussi ferme que le
Quai d'Orsay.
Au demeurant les revendications fas¬
cistes en Méditerranée ne surprendront
pas ceux qui sont au courant du rêve de
Mussolini de constituer un grand empire
africain comprenant l'Abyssinie, la Ly¬
bie... et la Tunisie. Que le Duce se croie
en mesure, aujourd'hui, de jeter les ba¬
ses qui lui permettront plus tard — après
la victoire de Franco par exemple —
d'annexer de nouveaux territoires, c'est
ce que la manœuvre italienne met en
évidence.
Croit-il pouvoir dicter ses conditions
en se servant en 1938 de Chamberlain
contre la France, comme il s'était servi,
en 1935 de Laval contre l'Angleterre ?
Toute la question est là et c'est pourquoi
le voyage de M. Chamberlain à Rome
doit être suivi avec la plus grande atten¬
tion par la France.
Les revendications italiennes d'aujour¬
d'hui, comme les revendications colonia¬
les de l'Allemagne demain, posent en ou¬
tre un autre problème, celui de la dé¬
fense de nos possessions.
Des mesures militaires ont été envi"a-
gées et stratégiquement tout est prêt.
Est-ce suffisant ?
N'oublions pas, et l'exemple tunisien
en témoigne, que les revendications fas¬
cistes s'accompagnent toujours d'une in¬
tense propagande démagogique auprès
des peuples à conquérir. Or, cette propa¬
gande trouvera plus ou moins d'écho,
suivant que la politique française sur ces
possessions se sera plus ou moins mon¬
trée intelligente et compréhensive, en
face des légitimes besoins des popula¬
tions indigènes. Il faut que la cause de
celles-ci se confonde avec celle de la
France.
Conte pour le Nouvel An
par Léon LABAUME
Ce jour-là, le Tout-Puissant, aux
desseins insondables troubla l'esprit des
dictateurs.
Une grande accalmie succédant sur la
terre aux massements de troupes, aux
fracas des armes, et en général à tous les
préparatifs de guerre, laissait présager
le triomphe de la raison. L'ère des recon •
ciliations internationales venait de son¬
ner.
Les chefs responsal: _3 comprirent en¬
fin toute l'horreur — deuils, larmes, mi¬
sères — que constitue l'envers d'une équi¬
pée militaire, fut-elle victorieuse. Du
fond de leur cœur, sans manifestations
théâtrales, ils décidèrent de renoncer à
toute guerre, les compétitions entre pays
ne relevant plus que des domaines com¬
merciaux, intellectuels ou artistiques.
Les nations transformèrent aussitôt la
destination des budgets d'armement,
chacune d'elles employant au mieux, à
des améliorations sociales, les milliards
ainsi récupérés. Avec de telles ressources
la. lutte contre le taudis ne fut qu'un jeu
d'en.fant, la création d'hôpitaux, de mai¬
sons de vieillards, de maternités, d'éco¬
les, de centres d'apprentissage, de ter
rains de sports, d'auberges pour la jeu¬
nesse, se poursuivit à un rythme accélé¬
ré. Les bienfaits du progrès et du con¬
fort se firer.'t sentir jusque dans les plus
reculés des hameaux. /I en résulta mê¬
me une émulation sa utaire entre na¬
tions initialement rivales, le mieux-être
universel étant devenu le but commun
poursuivi.
Les démocraties, rassurées désormais
quant à l'intégrité de leurs frontières,
comprirent tout ce qu'il y a d'inhumain
a détruire des produits agricoles ou ma¬
nufacturés pour lutter contre la méven¬
te.
De larges courants commerciaux s'é¬
tablirent alors entre tous les pays enfin
libérés des entraves artificielles telles que
barrières douanières, contingentements,
taxes compensatrices de change, etc.
Un régime des comptes, simplifié à
l'extrême, ne permit même plus de dé¬
celer l'antique distinction entre pays
pauvres et nations prospères. L'abon¬
dance régnait désormais sur la terre,
l'humanité s'éveillait sur un destin ra¬
dieux.
DJIBOUTI PROTESTE CONTRE LES PRETENTIONS
ITALIENNES
ET EXCITATIONS
Après avoir défilé dans la ville, plusieurs milliers d'indigènes de la Somalie
Française ont présenté leurs demandes au gouverneur français, exigeant surtout
qu'on les laisse vivre en paix dans notre régime démocratique.
Une seule ombre obscurcissait partout
l'horizon- Alors que les armements, jugés
toujours insuffisants par les Etats-Ma¬
jors, nécessitaient des journées intermi¬
nables de labeur, les industries de paix
ne tardèrent pas à saturer les possibilités
de consommation. Il fallut donc réduire
la durée du travail de façon a en assu¬
rer une équitable répartition entre tous
les hommes, le travail manuel ou. intel ■
lectuel constituant toujours le seul ga¬
gne-pain connu.
Il vint cependant une époaue où la
journée de travail, ne durant déjà que
quelques heures, ne pouvait plus décem¬
ment être réduite. Les gouvernements
s'entretinrent de cette difficulté nouvelle
et grâce à une intelligence et une bon¬
ne loi réciproques le problème se trouva
faeilêœent' résolu. De cette conférence
naquit le service civil obligatoire. A dater
de cette époque, et dans tous les pays
civilisés, la production agricole et indus¬
trielle lut désormais assurée par les jeu¬
nes hommes valides puissamment aidés
par toutes les énergies extra-humaines
émanant des techniques perfectionnées.
L'Etat assurait .alors vraiment son rôle
de père de famille en distribuant les ri¬
chesses au prorata des disponibilités et
AU CAMP RETRANCHE DE MARETH, LES SOLDATS BONDISSENT DE JOIE A L'ANNONCE DE LA VISITE DU
PRESIDENT DALADIER
Le Président Daladier est parti le 2 Janvier pour la Corse et les principaux centres de Tunisie, où il séjournera pen
dant quelques jours. Il visitera certainement la ligne Maginot du Désert, dite ligne Mareth, dont les hommes aui parfois
se crurent oubliés aux confins de la France, ont bondi de joie à l'annonce de la Visite présidentielle. La ligne Mareth s'é¬
tend tout le long de la Lybie Italienne jusqu'à Gabés. Elle est pourvue d'un matériel très moderne. Il faut savoir en
effet que les revendications italiennes ont été suivies par l'armement intensif de l'Ile italienne de Pantelleria, afin de te¬
nir Tunis sous le feu de ses canons et de son aviation. M. Mussolini devrait bien se souvenir de sa fameuse déclaration
« Des frontières ça ne se discute pas ça se défend !... » et comprendre que la.Fronce quant à elle ne laissera pas « discu¬
ter » les siennes. Notre document représente en montage, la ligne Mareth, ligne Maginot du désert, M. Edouard Dala
dier, le croiseur « Emile Bertin » qui portera le Président et sa suite et enfin à droite le Général Vuïllemin, le Vice-Ami
ral Darlandet en bas à droite, le Général George, qui accompagneront tous les trois en Tunisie, le Président rdu Conseil.
des besoins. Les marxistes et autres ré¬
volutionnaires demandaient leur adhé¬
sion aux régimes de dictature lesquels
comblaient leurs ambitions. L'humanité
libérée profitait de l'existence, l'art, les
sciences, les sports occupant ses loisirs.
Après le déroulement d'un tel songe —
car vous voyez bien qu'il ne s'agit que
a un rêve — l'esprit des dictateurs se
trouva secoué bruyamment. Des salves
d'artillerie éclataient de toute part, des
musiques guerrières déchiraient les nues.
Pour se réjouir en commun les hommes
utilisent toujours le bruit et la poudre.
— Arrêtez, arrêtez, hurlèrent alors les
maîtres de ce monde, cessez le feu, ren¬
trez vos armes, ne savez-vous donc pas
que la réconciliation générale est procla¬
mée. Assez de sang, assez de misères, vi¬
ve l'humanité heureuse et libre.
— Pardon excellence, vous faisiez un
cauchemard. Vos chefs d'Etat-Major
sont là qui attendent. Ils désirent vo.us
entretenir de leur plan d'attaque brus¬
quée, par avions de bombardement, sur
les villes ouvertes, sans déclaration de
guerre préalable, ainsi que d'un nouveau
procédé de guerre bactériologique.
Et les dictateurs, haletants, recherchè¬
rent en vain dans leur mémoire par quel
enchaînement de faits ils avaient pu
imaginer un court instant une humanité
enfin libre et heureuse.
Ils crurent à une mystification de la
Prpvidence. Pour se venger ils engagèrent
■aussitôt des représailles contre les diffé¬
rents cultes, les juifs en particulier...
L. L.
Fleurs prisonnières
A chacun et à tous-
Les glaïeuls et l'hortensia
Cherchent en vain de la lumière,
Car, dans la chambre, s'il y a
Trois glaïeuls, un hortensia,
On n'y voit point, douceur première,
Le plus léger rais de lumière.
Qui donc a laissé ces glaïeuls
Et cet hortensia tout seuls ?
La chambre est sans air et sans heure,
Les fleurs, dans l'ombre, n'ont pas
[d'eau.,,
I Qui donc a tiré le rideau ?
Ces fleurs sur lesquelles je pleure
— Les glaïeuls et l'hortensia —
Sans avoir épuisé leur vie,
Leur âme à la clarté ravie,
Vont mourir...
Hélas il y a
Dans ce monde aux façons amènes,
Combien de chambres inhumaines
Où meurent, torturés et seuls,
L'hortensia et les glaïeuls.
Henri WEITZMANN.
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