SOIXANTE - QUATORZIEME ANNEE — N° 12
JEUDI 1er SEPTEMBRE 1938
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes. 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphoné 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3e page 4 » la ligne
Annonces, 4e page 2 » —
Annonces légales 2,50 —
Quelques indices
Bien que le cabinet Daladier n'ait que
quatre mois d'existence, il nous est per¬
mis de faire le point de la situation
économique du pays ; le mieux est, pour
cela, de passer en revue quelques indi¬
ces économiques et financiers.
Ils témoignent d'une amélioration
réelle, à l'exception de ceux concer¬
nant certains échanges.
On peut constater que les opérations
de caisse d'épargne se traduisent, au
15 août, pour l'année en cours, par un
excèdent de dépôts de 607 millions de
francs, ce qui traduit un raffermisse¬
ment sérieux de la confiance.
De même, il est intéressant de noter
que les recouvrements budgétaires de
mai accusent une plus-value de 103 mil¬
lions par rapport aux évaluations de la
loi des finances, alors que les mois pré¬
cédents avaient été marqués par des
moins-values s'élevant au total à 598
millions.
L'indice du coût de la vie, au cours
du second trimestre, est resté à peu près
stalionnaire à 690 ce qui permet d'espé¬
rer une stabilisation corrélative des sa¬
laires et le retour à l'équilibre écono¬
mique.
La statistique du chômage complet est
elle-même plus rassurante. Bien que le
nombre des chômeurs inscrits au fond
de secours ait été cette année supérieur
à celui de 1937, la régression depuis
plusieurs semaines est plus forte que
l'année dernière. Ce qui indique que la
reprise saisonnière est plus importante
cette année.
La balance du commerce extérieur
est toujours déficitaire. Pourtant le dé¬
ficit de juillet 1938 (1.216 millions) est
le moins élevé de l'année, et aussi le
moins élevé depuis vingt mois.
L'indice de la production automobile
est passé de 67 en avril à 88 en mai et
91 en juin dernier.
La statistique des wagons chargés,
laisse, par contre, ci désirer. Le total
pour les 30 premières semaines de 1938
n'est que de 8.984.383 unités-wagons,
contre 9.750.562 en 1937. Il est vrai que
le tonnage des importations venant de
l'étranger a diminué pendant la même
période de 5.638.807 tonnes.
Cette rapide revue des indices les
plus significatifs est encourageante. Elle
prouve que le succès de l'expérience en
cours est conditionné par le redresse¬
ment de la production. Que la France
se remette énergiquement au travail dans
le cadre de ses lois ! C'est bien là
d'ailleurs, le but du chef du gouverne¬
ment en confiant les ministères du Tra¬
vail et des Travaux Publics à leurs nou¬
veaux titulaires.
DERVAUX
[ En France...
Paris... M. Frossard, ministre des Tra¬
vaux Publics et M. Ramadier, ministre du
Travail, ont donné leur démission. Ils
ont été remplacés par M. de Monzie et M.
Charles Pomaret.
Paris... Le groupe radical-socialiste
renouvelle son entière confiance au prési¬
dent du Conseil. L'ordre du jour, approu¬
vant les déclarations de M. Daladier.
Paris... Un exposé de Léon Blum au
groupe socialiste S. F. I. 0. « Dans les cir¬
constances actuelles, le parti socialiste,
tout en veillant à la stricte application
des lois sociales, ne doit pas entraver la
tâche du gouvernement.
Paris... La convocation anticipée du
Parlement n'est pas actuellement envisa¬
gée. Un conseil des ministres aura lieu
mardi malin à l'Elysée.
Marseille... On espère arriver bientôt
à une solution définitive du conflit des
dockers de Marseille.
Ornans... De grandes manœuvres ont
lieu en Franche-Comté, sous la direction
du général Prioux, commandant le 7e
corps d'armée.
A l'Etranger...
Prague... A l'attitude conciliante du
Gouvernement de Prague, les allemands
des Sudètes répondent par des déclara¬
tions provoquantes.
Londres... Dans son discours, Sir John
Simon, chancelier de l'Echiquier, a insis¬
té sur le caractère illimité des conséquen¬
ces possibles d'une guerre.
Tokio... Une offensive générale Japo-
j naise se déroule actuellement sur Han-
kéou. La bataille s'étend sur 3 provinces.
Berlin... Le régent de Hongrie, M. Hor-
thy est actuellement l'hôte de l'Allemagne
où de grandes fêtes sont données en son
honneur.
Londres... Sir John Simon, au sujet
de la Tchécoslovaquie renouvelle la dé¬
claration de M. Chamberlain relative à
la coopération franco-anglaise et affir¬
me que la mission de lord Runciman a
pour objet la conciliation et la justice.
Berne... Quatre avions militaires suis¬
ses s'écrasent contre une montagne. Il
y a 6 morts.
Prague... La conversation qui a eu
lieu dimanche entre le médiateur an¬
glais et le leader des Sudètes paraît
avoir provoqué une légère détente.
Londres... M. Chamberlain adresse¬
rait à Hitler un suprême appel au nom
de la paix.
LECTEUR,
Votre approbation est un précieux
encouragement.
Votre abonnement est une aide
efficace.
Abonnez-vous au « Moniteur de la
Lozère ».
LE REICH MONTRA SA FORCE AU REGENT DE HONGRIE
Une grande parade militaire a eu lieu à Berlin en présence du Régent de
Hongrie. Plusieurs centaines de tanks participaient à cette démonstration mas¬
sive de l'Armée allemande.
Voici une vue du défilé, passant devant la tribune édifiée, où le Chancelier
Hitler et son hôte, le Régent Horthy, assistent à la parade.
HISTOIRE VRAIE DU PAYS D'OC
En marge du Phylloxéra
LA DELEGATION PATRONALE DE MARSEILLE REÇUE PAR M. DE MONZIE
La délégation, conduite par M. Hecquet, président de la Fédération des
employeurs de main-d'œuvre dans les ports de France ,et M. Soulagne, prési¬
dent du syndicat patronal de Marseille, photographiée au Ministère des Tra¬
vaux Publics, lors de l'entrevue qui a eu lieu entre leur délégation et le nouveau
Ministre des Travaux Publics.
La plaine et le côL. a sont en deuil.
Attaquée par le phylloxéra, la vigne se
meurt. La désolation est au cœur des
vignerons. Que faire ? Sinon végéter
jusqu'à la renaissance de « la plante
d'or ». Ce sera long. Les jeunes partent,
ils vont dans les pays voisins épargnés
par le terrible insecte. L'Aude, les Pyré¬
nées-Orientales, une partie de l'Hérault
les accueillent. Journaliers agricoles,
hommes de chais, tonneliers trouveront
du travail. Le commerce — négociants
et courtiers — se transporte aussi dans
ces régions.
Il ne reste dans notre malhetfreux dé¬
partement que les vieux parents quel¬
ques malades ou infirmes et les infortu¬
nés propriétaires arrachant leurs ceps,
pour reconstituer leurs vignobles avec
des plans américains.
Laurent, trop vieux pour s'en aller et
d'ailleurs possédant quelques biens, est
le plus mal résigné à cette condamna¬
tion : Plus de vin !
Imagine-t-on ce que représente cette
perspective pour un homme accoutumé
à boire ces cinq litres par jour sans ad¬
dition d'eau. L'eau, jusqu'à présent n'a
été considérée par lui que comme un élé¬
ment de nettoyage. Depuis qu'il a l'âge
d'homme, elle n'a jamais mouillé ses lè¬
vres sauf peut-être un jour de pluie. Ne
plus boire de vin ! S'il n'en devient pas
fou dit-il c'est qu'il a la tête solide.
Il ne faudrait pas en déduire que Lau¬
rent est un ivrogne, loin de là. Si sa con¬
sommation en « jus de la treille » éton¬
ne, stupéfie même certaines gens, qu'el¬
les sachent que ce vigoureux paysan
taillé en athlète, travaillant d'arrache-
pied du matin au soir, se nourrisant de
mets simples où la viande n'entre que
pour une faible part, éprouve le besoin
pour maintenir ses forces, d'ajouter à
ses repas cet irremplaçable adjuvant
qu'est le vin.
Petit agriculteur, il a prélevé chaque
année, près d'une vingtaine d'hectolitres
pour sa table. Et voici que Bacchus lui
retire brusquement sa coupe !
Quelle misère ! en acheter ?... en fai¬
re venir ?... il n'y faut pas songer. Il
aura assez de mal à gagner son pain
pour désirer boire autre chose que de
l'eau.
Il faut donc boire puisque la soif in¬
satisfaite ne fait qu'augmenter. Laurent
s'y décide par nécessité. Son palais prend
contact avec l'insipide boisson, oh !
très discrètement. Pour commencer, il
remplit son verre et le vide lentement
avec une cuiller à café. Il ferait pitié
le pauvre homme s'il n'offrait un spec¬
tacle aussi comique. Massoune sa fem¬
me qui pourtant le plaint, a beaucoup
de peine à tenir son sérieux. Quelques
jours et Laurent est en progrès, il boit à
même le verre, par petites gorgées. In¬
sensiblement il s'habitue.
Qui entrerait chez lui à l'heure du dî¬
ner, le voyant se servir largement de la
carafe comme il le faisait autrefois de
la bouteille, croirait se trouver en face
d'un abstinent volontaire.
Le temps passe... L'espérance à nou¬
veau fleurit sur notre territoire avec la
vigne ressuscitée. Les exilés reviennent.
Il y a de la joie pour tout le monde.
Des voisins de Laurent fraîchement
débarqués et qui pour attendre la pro¬
chaine récolte, ont apporté un fût de
« Corbières » ou de « Minervois », l'invi¬
tent amicalement à refaire connaissan¬
ce avec le nectar retrouvé.
A leur grande surprise, Laurent refuse
et donne ses raisons. J'ai trop souffert
dit-il d'être privé de vin et quand j'ai dû
m'en passer, j'ai fait le serment de n'en
plus boire jamais. Je ne veux pas courir
le risque si un autre fléau venait à
anéantir nos récoltes, d'endurer les mê¬
mes maux. J'ai bu de l'eau par force, je
la bois aujourd'hui par plaisir, je ne boi¬
rai que cela jusqu'à ma mort.
Laurent a tenu parole. Dans son cellier
aux cuves fumantes de moût, pas une
seule fois il n'a cédé à la tentation.
VANDA.
EU PLEINE FOLIE
par Léon LABAUMB
Lorsque dans quelques générations nos
arrière petits neveux étudieront l'his¬
toire moderne, c'est-à-dire de ce début
du vingtième siècle, ils ne manqueront
pas de la trouver barbare, ou à l'instar
d'un polémiste fameux décrivant les
mœurs du siècle dernier, franchement
stupide.
Ainsi, non satisfaits d'avoir fait pro¬
gresser les productions agricoles et
industrielles et de n'avoir pas su les ré¬
partir aux usagers, notre organisation
sociale est telle que chaque nouvel
accroissement de la richesse collective
entraine inexorablement de nouvelles
restrictions pour chacun de nous.
Voulez-vous me permettre de vous ra¬
conter un songe, où la réalité, ainsi
que vous le remarquerez, est à peine
déformée.
En cette année là, vers 1950, les récol¬
tes furent tellement importantes qu'au¬
cune comparaison avec les années pré¬
cédentes ne se révélait possible. Les
champs de blé, avec des épis d'une
longueur inusitée, doraient l'horizon à
perte de vue. Les greniers individuels,
les silos collectifs, dès avant la moisson
apparaissaient insuffisants.
Ce que nous disons du froment était
également vrai pour les autres céréales,
pour la vigne, les fourrages, les bettera¬
ves et en général pour toutes les récol¬
tes.
Ce fut la désolation générale. Les
vieux paysans, moins perméables que
les jeunes aux secrets de l'économie
dirigée, se réjouissaient secrètement,
mais n'en laissaient rien paraître car
leurs enfants, qui eux avaient lu les
discours de Messieurs Flandin, Regnier,
et Barthe, les auraient traités de fossiles.
Songez que pas la moindre grêle ne
vint dévaster les campagnes. Rien que
de la chaleur et des pluies bienfaisan¬
tes conduisant à maturité tous ces fruits
jaillis du sein de la terre.
La consternation était à son comble.
Certains esprits superstitieux parlaient
de la fin du monde. M. Joseph Caillaux,
toujours vert, annonçait que l'ère d'une
triple pénitence venait de sonner. Les
pouvoirs publics étaient émus, en l'es¬
pace de quinze jours cinq ministères se
succédèrent, avec un ordre alterné com¬
ment éliminer les excédents ?
Gn créa un Office pour dénaturer les
récoltes et avec des hommes à poigne
vous pouvez m'en croire. En l'espace
de quelques mois, avec l'appui de la
troupe On en vint à bout.
Ç)r voici les conséquences qui en ré¬
sultèrent.
Pour payer les excédents de blé, d'ail¬
leurs achetés aux producteurs à un
taux dérisoire, l'Etat quintupla les im-
! 33 " ' ~
SUR LE FRONT D'ESTRAMADURE LA BATAILLE REBONDIT
La lutte se poursuit avec une extrême violence sur trois secteurs du Front
d'Espagne : sur l'Ebre, au nord de Gandesa ; dans la province de Tolède, un peu
à l'ouest du point de jonction de la frontière des provinces de Careres et Cuidal
Réal ; en Estramadure, entre Bageza del Buey et Almaden. Malgré la violence des
combats la situation n'est pas sensiblement modifiée, sauf sur Gandesa qui est
maintenant complètement dégagé.
Voici une vue de Torrevieja après les derniers bombardements.
Journal Républicain Démocrate
JEUDI 1er SEPTEMBRE 1938
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes. 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphoné 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3e page 4 » la ligne
Annonces, 4e page 2 » —
Annonces légales 2,50 —
Quelques indices
Bien que le cabinet Daladier n'ait que
quatre mois d'existence, il nous est per¬
mis de faire le point de la situation
économique du pays ; le mieux est, pour
cela, de passer en revue quelques indi¬
ces économiques et financiers.
Ils témoignent d'une amélioration
réelle, à l'exception de ceux concer¬
nant certains échanges.
On peut constater que les opérations
de caisse d'épargne se traduisent, au
15 août, pour l'année en cours, par un
excèdent de dépôts de 607 millions de
francs, ce qui traduit un raffermisse¬
ment sérieux de la confiance.
De même, il est intéressant de noter
que les recouvrements budgétaires de
mai accusent une plus-value de 103 mil¬
lions par rapport aux évaluations de la
loi des finances, alors que les mois pré¬
cédents avaient été marqués par des
moins-values s'élevant au total à 598
millions.
L'indice du coût de la vie, au cours
du second trimestre, est resté à peu près
stalionnaire à 690 ce qui permet d'espé¬
rer une stabilisation corrélative des sa¬
laires et le retour à l'équilibre écono¬
mique.
La statistique du chômage complet est
elle-même plus rassurante. Bien que le
nombre des chômeurs inscrits au fond
de secours ait été cette année supérieur
à celui de 1937, la régression depuis
plusieurs semaines est plus forte que
l'année dernière. Ce qui indique que la
reprise saisonnière est plus importante
cette année.
La balance du commerce extérieur
est toujours déficitaire. Pourtant le dé¬
ficit de juillet 1938 (1.216 millions) est
le moins élevé de l'année, et aussi le
moins élevé depuis vingt mois.
L'indice de la production automobile
est passé de 67 en avril à 88 en mai et
91 en juin dernier.
La statistique des wagons chargés,
laisse, par contre, ci désirer. Le total
pour les 30 premières semaines de 1938
n'est que de 8.984.383 unités-wagons,
contre 9.750.562 en 1937. Il est vrai que
le tonnage des importations venant de
l'étranger a diminué pendant la même
période de 5.638.807 tonnes.
Cette rapide revue des indices les
plus significatifs est encourageante. Elle
prouve que le succès de l'expérience en
cours est conditionné par le redresse¬
ment de la production. Que la France
se remette énergiquement au travail dans
le cadre de ses lois ! C'est bien là
d'ailleurs, le but du chef du gouverne¬
ment en confiant les ministères du Tra¬
vail et des Travaux Publics à leurs nou¬
veaux titulaires.
DERVAUX
[ En France...
Paris... M. Frossard, ministre des Tra¬
vaux Publics et M. Ramadier, ministre du
Travail, ont donné leur démission. Ils
ont été remplacés par M. de Monzie et M.
Charles Pomaret.
Paris... Le groupe radical-socialiste
renouvelle son entière confiance au prési¬
dent du Conseil. L'ordre du jour, approu¬
vant les déclarations de M. Daladier.
Paris... Un exposé de Léon Blum au
groupe socialiste S. F. I. 0. « Dans les cir¬
constances actuelles, le parti socialiste,
tout en veillant à la stricte application
des lois sociales, ne doit pas entraver la
tâche du gouvernement.
Paris... La convocation anticipée du
Parlement n'est pas actuellement envisa¬
gée. Un conseil des ministres aura lieu
mardi malin à l'Elysée.
Marseille... On espère arriver bientôt
à une solution définitive du conflit des
dockers de Marseille.
Ornans... De grandes manœuvres ont
lieu en Franche-Comté, sous la direction
du général Prioux, commandant le 7e
corps d'armée.
A l'Etranger...
Prague... A l'attitude conciliante du
Gouvernement de Prague, les allemands
des Sudètes répondent par des déclara¬
tions provoquantes.
Londres... Dans son discours, Sir John
Simon, chancelier de l'Echiquier, a insis¬
té sur le caractère illimité des conséquen¬
ces possibles d'une guerre.
Tokio... Une offensive générale Japo-
j naise se déroule actuellement sur Han-
kéou. La bataille s'étend sur 3 provinces.
Berlin... Le régent de Hongrie, M. Hor-
thy est actuellement l'hôte de l'Allemagne
où de grandes fêtes sont données en son
honneur.
Londres... Sir John Simon, au sujet
de la Tchécoslovaquie renouvelle la dé¬
claration de M. Chamberlain relative à
la coopération franco-anglaise et affir¬
me que la mission de lord Runciman a
pour objet la conciliation et la justice.
Berne... Quatre avions militaires suis¬
ses s'écrasent contre une montagne. Il
y a 6 morts.
Prague... La conversation qui a eu
lieu dimanche entre le médiateur an¬
glais et le leader des Sudètes paraît
avoir provoqué une légère détente.
Londres... M. Chamberlain adresse¬
rait à Hitler un suprême appel au nom
de la paix.
LECTEUR,
Votre approbation est un précieux
encouragement.
Votre abonnement est une aide
efficace.
Abonnez-vous au « Moniteur de la
Lozère ».
LE REICH MONTRA SA FORCE AU REGENT DE HONGRIE
Une grande parade militaire a eu lieu à Berlin en présence du Régent de
Hongrie. Plusieurs centaines de tanks participaient à cette démonstration mas¬
sive de l'Armée allemande.
Voici une vue du défilé, passant devant la tribune édifiée, où le Chancelier
Hitler et son hôte, le Régent Horthy, assistent à la parade.
HISTOIRE VRAIE DU PAYS D'OC
En marge du Phylloxéra
LA DELEGATION PATRONALE DE MARSEILLE REÇUE PAR M. DE MONZIE
La délégation, conduite par M. Hecquet, président de la Fédération des
employeurs de main-d'œuvre dans les ports de France ,et M. Soulagne, prési¬
dent du syndicat patronal de Marseille, photographiée au Ministère des Tra¬
vaux Publics, lors de l'entrevue qui a eu lieu entre leur délégation et le nouveau
Ministre des Travaux Publics.
La plaine et le côL. a sont en deuil.
Attaquée par le phylloxéra, la vigne se
meurt. La désolation est au cœur des
vignerons. Que faire ? Sinon végéter
jusqu'à la renaissance de « la plante
d'or ». Ce sera long. Les jeunes partent,
ils vont dans les pays voisins épargnés
par le terrible insecte. L'Aude, les Pyré¬
nées-Orientales, une partie de l'Hérault
les accueillent. Journaliers agricoles,
hommes de chais, tonneliers trouveront
du travail. Le commerce — négociants
et courtiers — se transporte aussi dans
ces régions.
Il ne reste dans notre malhetfreux dé¬
partement que les vieux parents quel¬
ques malades ou infirmes et les infortu¬
nés propriétaires arrachant leurs ceps,
pour reconstituer leurs vignobles avec
des plans américains.
Laurent, trop vieux pour s'en aller et
d'ailleurs possédant quelques biens, est
le plus mal résigné à cette condamna¬
tion : Plus de vin !
Imagine-t-on ce que représente cette
perspective pour un homme accoutumé
à boire ces cinq litres par jour sans ad¬
dition d'eau. L'eau, jusqu'à présent n'a
été considérée par lui que comme un élé¬
ment de nettoyage. Depuis qu'il a l'âge
d'homme, elle n'a jamais mouillé ses lè¬
vres sauf peut-être un jour de pluie. Ne
plus boire de vin ! S'il n'en devient pas
fou dit-il c'est qu'il a la tête solide.
Il ne faudrait pas en déduire que Lau¬
rent est un ivrogne, loin de là. Si sa con¬
sommation en « jus de la treille » éton¬
ne, stupéfie même certaines gens, qu'el¬
les sachent que ce vigoureux paysan
taillé en athlète, travaillant d'arrache-
pied du matin au soir, se nourrisant de
mets simples où la viande n'entre que
pour une faible part, éprouve le besoin
pour maintenir ses forces, d'ajouter à
ses repas cet irremplaçable adjuvant
qu'est le vin.
Petit agriculteur, il a prélevé chaque
année, près d'une vingtaine d'hectolitres
pour sa table. Et voici que Bacchus lui
retire brusquement sa coupe !
Quelle misère ! en acheter ?... en fai¬
re venir ?... il n'y faut pas songer. Il
aura assez de mal à gagner son pain
pour désirer boire autre chose que de
l'eau.
Il faut donc boire puisque la soif in¬
satisfaite ne fait qu'augmenter. Laurent
s'y décide par nécessité. Son palais prend
contact avec l'insipide boisson, oh !
très discrètement. Pour commencer, il
remplit son verre et le vide lentement
avec une cuiller à café. Il ferait pitié
le pauvre homme s'il n'offrait un spec¬
tacle aussi comique. Massoune sa fem¬
me qui pourtant le plaint, a beaucoup
de peine à tenir son sérieux. Quelques
jours et Laurent est en progrès, il boit à
même le verre, par petites gorgées. In¬
sensiblement il s'habitue.
Qui entrerait chez lui à l'heure du dî¬
ner, le voyant se servir largement de la
carafe comme il le faisait autrefois de
la bouteille, croirait se trouver en face
d'un abstinent volontaire.
Le temps passe... L'espérance à nou¬
veau fleurit sur notre territoire avec la
vigne ressuscitée. Les exilés reviennent.
Il y a de la joie pour tout le monde.
Des voisins de Laurent fraîchement
débarqués et qui pour attendre la pro¬
chaine récolte, ont apporté un fût de
« Corbières » ou de « Minervois », l'invi¬
tent amicalement à refaire connaissan¬
ce avec le nectar retrouvé.
A leur grande surprise, Laurent refuse
et donne ses raisons. J'ai trop souffert
dit-il d'être privé de vin et quand j'ai dû
m'en passer, j'ai fait le serment de n'en
plus boire jamais. Je ne veux pas courir
le risque si un autre fléau venait à
anéantir nos récoltes, d'endurer les mê¬
mes maux. J'ai bu de l'eau par force, je
la bois aujourd'hui par plaisir, je ne boi¬
rai que cela jusqu'à ma mort.
Laurent a tenu parole. Dans son cellier
aux cuves fumantes de moût, pas une
seule fois il n'a cédé à la tentation.
VANDA.
EU PLEINE FOLIE
par Léon LABAUMB
Lorsque dans quelques générations nos
arrière petits neveux étudieront l'his¬
toire moderne, c'est-à-dire de ce début
du vingtième siècle, ils ne manqueront
pas de la trouver barbare, ou à l'instar
d'un polémiste fameux décrivant les
mœurs du siècle dernier, franchement
stupide.
Ainsi, non satisfaits d'avoir fait pro¬
gresser les productions agricoles et
industrielles et de n'avoir pas su les ré¬
partir aux usagers, notre organisation
sociale est telle que chaque nouvel
accroissement de la richesse collective
entraine inexorablement de nouvelles
restrictions pour chacun de nous.
Voulez-vous me permettre de vous ra¬
conter un songe, où la réalité, ainsi
que vous le remarquerez, est à peine
déformée.
En cette année là, vers 1950, les récol¬
tes furent tellement importantes qu'au¬
cune comparaison avec les années pré¬
cédentes ne se révélait possible. Les
champs de blé, avec des épis d'une
longueur inusitée, doraient l'horizon à
perte de vue. Les greniers individuels,
les silos collectifs, dès avant la moisson
apparaissaient insuffisants.
Ce que nous disons du froment était
également vrai pour les autres céréales,
pour la vigne, les fourrages, les bettera¬
ves et en général pour toutes les récol¬
tes.
Ce fut la désolation générale. Les
vieux paysans, moins perméables que
les jeunes aux secrets de l'économie
dirigée, se réjouissaient secrètement,
mais n'en laissaient rien paraître car
leurs enfants, qui eux avaient lu les
discours de Messieurs Flandin, Regnier,
et Barthe, les auraient traités de fossiles.
Songez que pas la moindre grêle ne
vint dévaster les campagnes. Rien que
de la chaleur et des pluies bienfaisan¬
tes conduisant à maturité tous ces fruits
jaillis du sein de la terre.
La consternation était à son comble.
Certains esprits superstitieux parlaient
de la fin du monde. M. Joseph Caillaux,
toujours vert, annonçait que l'ère d'une
triple pénitence venait de sonner. Les
pouvoirs publics étaient émus, en l'es¬
pace de quinze jours cinq ministères se
succédèrent, avec un ordre alterné com¬
ment éliminer les excédents ?
Gn créa un Office pour dénaturer les
récoltes et avec des hommes à poigne
vous pouvez m'en croire. En l'espace
de quelques mois, avec l'appui de la
troupe On en vint à bout.
Ç)r voici les conséquences qui en ré¬
sultèrent.
Pour payer les excédents de blé, d'ail¬
leurs achetés aux producteurs à un
taux dérisoire, l'Etat quintupla les im-
! 33 " ' ~
SUR LE FRONT D'ESTRAMADURE LA BATAILLE REBONDIT
La lutte se poursuit avec une extrême violence sur trois secteurs du Front
d'Espagne : sur l'Ebre, au nord de Gandesa ; dans la province de Tolède, un peu
à l'ouest du point de jonction de la frontière des provinces de Careres et Cuidal
Réal ; en Estramadure, entre Bageza del Buey et Almaden. Malgré la violence des
combats la situation n'est pas sensiblement modifiée, sauf sur Gandesa qui est
maintenant complètement dégagé.
Voici une vue de Torrevieja après les derniers bombardements.
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