Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-04-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 avril 1871 02 avril 1871
Description : 1871/04/02 (A8,N14). 1871/04/02 (A8,N14).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53546269f
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
8mc ANNÉE N°U
TAiixiariolio, 2 avril 1871.
prix des insertions :
Aflhoncea judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mme Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
parmi les gardes nationaux de Paris. La fatigue,
la difficulté de pourvoir aux besoins d'argent,
l'incapacité des meneurs, ont amené les batail¬
lons raisonnables à déserter la cause du comité.
Au ministère de la guerre, hier soir les in¬
surgés avaient remis le rez-de-chaussée du bâ¬
timent aux gardes nationaux fidèles. Le minis¬
tère de la guerre allait être complètement ré¬
occupé, lorsque des gardes postés au 1 " étage
(dans l'antichambre du « délégué » à la guerre)
sont intervenus et ont refusé de consentir à une
évacuation. Ne voulant pas de conflit, le batail¬
lon s'est retiré sans insister.
La situation est donc bien nette : la poignée
des meneurs, d'un côté, fatiguée et désespérée,
pousse aux extrémités, essaie de provoquer des
collisions.
La garde nationale se rallie, maintient ses
positions et la partie « égarée » ne demande
qu'à se rallier, sauf quelques concessions à
faire de part et d'autre. Le gouvernement a
donc sa conduite toute tracée : ne pas provo¬
quer de conflit, mais se préparer à le soutenir
s'il devient inévitable. Il paraît, en effet, que
c'est le plan de M. Thiers.
Le président du conseil a montré hier, envers
l'Assemblée, une fermeté dont on s'est trouvé
pour un moment, assez surpris. La droite
commençait à se fâcher très-sérieusement et les
« questions irritantes » se sont agitées dans
les couloirs. On parlait de « remaniements mi¬
nistériels : » Dans la nuit, tout s'est arrangé.
Quelques mots un peu fermes, la perspective
d'une question de cabinet, la certitude que,
pour le moment, toute tentative réactionnaire
serait inopportune et dangereuse, tout cela
réuni a rendu l'Assemblée souple et favorable
au pouvoir exécutif. On affirme que M. de
Kerdrel s'est entremis et a obtenu de ses collè¬
gues que le pouvoir exécutif ne serait pas in¬
terpellé.
On colporte dans la salle une dépêche de
Lyon annonçant que le comité insurrection¬
nel de Lyon a « donné sa démission » et remis
en liberté le Ipréfet, M. Yalentin. L'ordre est
rétabli à Lyon.
Versailles, 26 mars.
Jamais, depuis l'installation du gouverne¬
ment à Versailles, jamais la journée ne fut plus
pauvre en nouvelles, plus riche en rumeurs
contradictoires. Le seul point qui paraisse avoir
quelque certitude, c'est que des interpellations
au sujet des maires de Paris sont décidées.
C'est la droite qui portera le coup ; seulement,
le jour n'est pas encore arrêté. Sera-ce aujour¬
d'hui ? Sera-ce demain ? On discute beaucoup
sur j'opportunité et l'on est loin d'être d'accord.
Les sentiments des diverses fractions de l'As¬
semblée sont extrêmement variables. L'extrême
droite, qui faisait effort ces jours derniers,
pour avoir un ministère de la guerre à elle,
est dans une irritation très-vive. Elle « a pris
son parti » de la perte de Paris ; elle veut qu'on
laisse Paris à lui-même et « qu'il se dé¬
brouille.» La droite parlementaire moinsardente
dans les réformes, quoique tout aussi affirma¬
tive dans ses opinions, hésite à attaquer le mi¬
nistère. Le centre et la gauche, tout en blâmant
le gouvernement de son inaction Sont résolus à
se soutenir.
On m'affirme que les maires de Paris ont
agi « de l'autorisation tacite » du gouverne¬
ment. D'autre part, l'amiral Saisset, revenu
hier à'pied, de Paris semble en avoir rapporté
de fort pénibles impressions. L'incertitude, la
contradiction,(les conjectures diverses troublent
tous les esprits.
La gauche républicaine, composée de 120
membres de l'Assemblée,qui s'était constituée
à Bordeaux dans le local de l'Académie, rue
J.-J. Bel, s'est installée à Versailles, dans la
salle du Jeu-de-Paume. Trois séances ont déjà
eu lieu , M. E. Arago a été nommé président,
M. Carnot père, vice-président ; MM. Le Boyer
et Ch. Rolland, maintenus dans leurs fonctions
de secrétaires, et MM. Turquet et Guinard
conservés comme questeurs. Dans la séance
d'hier au soir une discussion très intéressante
prix d'abonnement :
JOURNAL I)E L'UNION
LOZERE
ET DE LA DEFENSE NATIONALE.
fr. ; six mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans
un a&, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
aa département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
Mende, le 2 avril 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
liberté, égalité, fraternité.
Dépêche télégraphipc.
Versailles, le 28 mars 1871, à 3 heures 40 m. du s.
CIRCULAIRE.
Intérieur à Préfets.
Le conseil des ministres vous charge de faire
immédiatement publier et afficher dans toutes
les communes de votre département le résumé
suivant du discours prononcé par M. le prési¬
dent du conseil dans la journée d'hier, 27 mars
1871.
« Je l'ai dit et je le répète devant cette
» assemblée, devant le pays et devant l'histoire,
» car jamais l'histoire n'a eu les yeux plus
» ouverts ni plus attentifs qu'aux événements
» immenses qui se passent en ce moment.
» J'affirme qu'aucun parti ne sera trahi par
» nous, que contre aucun parti il ne sera pré-
» paré de solution frauduleuse (très-bien l
» très-bien). Nous n'avons accepté que cette
» mission : défendre l'ordre et réorganiser en
» même temps le pays de manière à lui rendre
i » la vie, la liberté de ses opérations, le com-
» merce, la prospérité, s'il se peut, après de si
» grands malheurs et, quand tout cela sera
» rétabli, la liberté de choisir comme il le
» voudra en ce qui concerne ses futures des-
» tinées.
» Voila la seule mission que nous avons
1 » acceptée. Nous manquerions à nos devoirs si
» nous préparions frauduleusement une solu-
» tion quelconque qui serait la déception de
» tous les partis au profit d'un seul, (applau-
» dissement sur un grand nombre de bancs.)
» Ainsi, Messieurs, d'aucun côté absolu-
» ment, entendez-le bien, vous ne vous verrez
» trahis.
» Je n'ai jamais menti devant mon pays ni
» autrement, et je mentirais indignement à
» cette heure, si je ne disais pas une chose qui
» est la réalité même :
» Non, ni moi ni mes collègues, nous ne
» cherchons à rien précipiter, ou plutôt nous
» ne cherchons qu'à précipiter une seule
» chose : c'est la convalescence et la santé de
» notre cher pays. (Nouveaux applaudisse-
»' ments).
» Il y a des ennemis de l'ordre qui disent
» que nous nous préparons à renverser la Ré-
» publique. Je leur donne un démenti
» formel.
» Us mentent à la France ; ils veulent la
» troubler et l'agiter en tenant un pareil lan-
» gage. (Marques très-vives d'approbation
» dans diverses parties de l'assemblée.)
» Nous avons trouvé la République établie,
» comme un fait, dont nous ne sommes pas les
» auteurs. Mais je ne détruirai pas la forme
» du gouvernement dont je me sers mainte-
» nanf pour rétablir l'ordre (Nouvelles et plus
» vives marques d'approbation sur les mêmes
» bancs, applaudissements.)
» Je ne trahirai pas plus les uns que les
» autres. Je le jure devant Dieu.
» La réorganisationjlu pays nous occupera,
» et nous occupera uniquement. ■
» Us mentent cent fois les misérables qui
» répandent contre nous les accusations calom-
» nieuses de trahison, afin d'ôter au pays toute
» paix et tout repos (très-bien ! bravo,
» bravo.)
» Messieurs, je m'adresse à tous les partis
» indirectement. Savez-vous à qui appartien-
» dra la victoire ? Aux plus sages (très-bien I
» très-bien.) Travaillez-y tous, tâchez de rem-
» porter devant la France, devant les siècles
» le prix, le véritable prix pour gouverner, le
» prix de la raison et de la bonne conduite.
» (Très-bien 1 bravo, bravo.)
» La France restera maîtresse d'elle-même,
» digne de ses destinées digne de son passé et
» digne aussi, je l espère, de son avenir.
» Oui, cet avenir sera conforme à tout ce
» que la Providence a donné à la France dans
» tous les temps et qu'elle ne lui refusera pas
» pour la 1rc fois dans les jours de calamité où
» nous sommes. Elle aura eu ses épreuves
» douloureuses à traverser, mais elle les tra-
» versera, et j'espère qu'elle en sortira avec sa
» grandeur immortelle que rien n'a encore
» atteint sérieusement. (Sensation profonde.) »
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
Circulaire de Versailles, le 26 mars, 1871, 12 h. 10 m.
Le chef du pouvoir exécutif à MM. les préfets
et sous-préfets, procureurs généraux de
division territoriale.
Rien de nouveau dans la situation.
Lyon est tout-à-fait rentré dans l'ordre, grâce
à l'énergie du. général et du préfet, et grâce
aussi au concours que la garde nationale leur
a prêté.
A Marseille, des étrangers appuyant les anar¬
chistes, ont occasionné une émotion passagère,
que les forces envoyées sur les lieux auront
bientôt réprimée.
Toulouse essaie d'imiter ce triste exemple ,
mais sans force véritable.
Sauf ces tentatives insignifiantes , la France
résolue et indignée se serre autour du Gouver¬
nement et de l'assemblée nationale pour répri¬
mer l'anarchie.
Cette anarchie essaie toujours de dominer
Paris.
Un accord auquel le gouvernement est resté
étranger s'est établie entre la prétendue com¬
mune et les mairies pour en appeler aux élec¬
tions.
Elles se feront aujourd'hui probablement
sans liberté et dès lors sans autorité morale.
Que le pays ne s'en préoccupe point et aie con¬
fiance.
L'ordre sera rétabli à Paris comme ailleurs.
A. THIERS.
Versailles, le 28 mars 1871, à 8 h. 55 m. du matin.
Chef du pouvoir exécutif à préfets, etc.
L'ordre, déjà rétabli à Lyon , vient de l'être
à Touloused'unemanière prompte et complète.
Le nouveau préfet, M. deKératry, qui s'était
arrêté à Agen , est entré hier à Toulouse, a
dispersé les représentants de la commune et
expulsé M. Duportal qui était l'oppresseur à la
fois ridicule et odieux de cette grande cité.
Il a fallu à peine cinq cents hommes pour
opérer cette révolution, grâce au concours des
bons citoyens, indignés du joug qu'on leur
faisait subir.
Le plan des insurgés des grandes villes a
donc complètement échoué; les auteurs de ce
désordre auront à en rendre compte devant la
justice ; ils n'ont conservé une sorte d'influence
que sur Marseille , Narbonne et Saint-Etienne
où cependant la commune est expirante.
La France est tout entière ralliée derrière le
gouvernement légal et librement élu.
A Paris, il règne un calme tout matériel; les
élections, auxquelles une partie des maires
s'étaient résignés, ont été désertées par les
citoyens amis de l'ordre. Là, où ils ont pris le
parti de voter, ils ont obtenu la majorité qu'ils
obtiendront toujours lorsqu'ils voudront user
de leurs droits.
On va voir ce qui sortira de ces illégalités
accumulées.
En attendant, les commandes qui com¬
mençaient à venir dans tous les centres indus¬
triels", se sont tout-à-coup arrêtées, et il faut
que les bons ouvriers, si nombreux par rapport
aux mauvais, sachent que si le pain s'éloigne
encore une fois de leur bouche, ils le doivent
aux adeptes de l'Internationale, qui sont les
tyrans du travail dont ils se prétendent les
libérateurs.
Il faut aussi que les agriculteurs, si pressés
de voir l'ennemi s'éloigner de leurs champs,
sachent que si cet ennemi prolonge son séjour
au milieu de nous, ils le doivent à ces mêmes
perturbateurs, devant lesquels l'armée alle¬
mande a retardé son départ.
La France, déjà si malheureuse, leur doit
encore ses derniers malheurs, et sait bien
qu'eU s ne les doit qu'à eux.
Du reste, si le gouvernement, pour éviter
le plus longtemps possible l'effusion du sang,
a temporisé, il n'est point resté inactif, et les
moyens de rétablir l'ordre n'en seront que
mieux préparés et plus certains.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
liberté, égalité, fraternité.
L'assemblée des maires et adjoints de
Paris,
En vertu des pouvoirs qui lui ont été con¬
férés,
Au nom du suffrage universel dont elle est
issue et dont elle entend faire respecter le prin¬
cipe,
En attendant la promulgation de la loi qui
conférera à iagarde nationale de Paris son plein
droit d'électioa.
Vu l'urgence.
Nomme provisoirement :
L'amiral Saisset, représentant de la Seine,
commandant supérieur de la garde nationale
de Paris ;
Le colonel Langlois, représentant de la
Seine, chef d'état-major général ;
Le colonel Seœlcher, représentant de la
Seine, commandant en chef de l'artillerie de la
garde nationale.
Suivent les signatures des maires
et adjoints delà ville de Paris.
L'affiche suivante a été placardée ce
matin.
Le vice-amiral Saisset à ses concitoyens.
Investi du commandement en chef des
gardes nationales de la Seine, et d'accord avec
MM. les maires de Paris, élus par le suffrage
universel, j'entre en fonctions à partir de ce
jour.
Je n'ai d'autre titre à l'honneur de vous
commander, mes chers concitoyens, que celui
de m'être associé à votre héroïque résistance
en défendant de mon mieux contre l'ennemi,
jusqu'à la dernière heure, les forts et les posi¬
tions placés sous mon commandement.
M'appuyant sur les chefs élus de nos muni¬
cipalités, j'espère arriver, par la persuasion et
de sages avis, à opérer la conciliation de tous
sur le terrain de la République ; mais je suis
fermement résolu à donner ma vie, s'il le faut,
peur la défense de l'ordre, le respect des per¬
sonnes et de la propriété, comme mon fils uni¬
que a donné la sienne pour la défense de la
patrie.
Groupez-vous autour de moi, accordez-moi
votre confiance et la République sera sauvée.
Ma devise reste celle des marins : Honneur
et Patrie !
Le vice-amiral, membre de l'Assemblée
nationale, commandant en chef les
gardes nationales de la Seine,
Saisset.
ÉCHOS PARLEMENTAIRES.
Versailles, 25 mars 1871.
Les nouvelles sont contracdictoires ce matin.
Suivant les pessimistes, tout espoir de solution
pacifique est évanoui. Selon les autres, au con¬
traire, on est prêt de s'entendre.
Dans l'Assemblée, la vive émotion produite
par les déclarations de M. Thiers semble s'être
apaisée quelque peu. On a compris qu'il pou¬
vait y avoir, en effet, des raisons sérieuses pour
ne pas soulever le débat.
Ce qui paraît résulter de l'ensemble des nou¬
velles, c'est que l'insurrection perd du terrain
TAiixiariolio, 2 avril 1871.
prix des insertions :
Aflhoncea judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mme Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
parmi les gardes nationaux de Paris. La fatigue,
la difficulté de pourvoir aux besoins d'argent,
l'incapacité des meneurs, ont amené les batail¬
lons raisonnables à déserter la cause du comité.
Au ministère de la guerre, hier soir les in¬
surgés avaient remis le rez-de-chaussée du bâ¬
timent aux gardes nationaux fidèles. Le minis¬
tère de la guerre allait être complètement ré¬
occupé, lorsque des gardes postés au 1 " étage
(dans l'antichambre du « délégué » à la guerre)
sont intervenus et ont refusé de consentir à une
évacuation. Ne voulant pas de conflit, le batail¬
lon s'est retiré sans insister.
La situation est donc bien nette : la poignée
des meneurs, d'un côté, fatiguée et désespérée,
pousse aux extrémités, essaie de provoquer des
collisions.
La garde nationale se rallie, maintient ses
positions et la partie « égarée » ne demande
qu'à se rallier, sauf quelques concessions à
faire de part et d'autre. Le gouvernement a
donc sa conduite toute tracée : ne pas provo¬
quer de conflit, mais se préparer à le soutenir
s'il devient inévitable. Il paraît, en effet, que
c'est le plan de M. Thiers.
Le président du conseil a montré hier, envers
l'Assemblée, une fermeté dont on s'est trouvé
pour un moment, assez surpris. La droite
commençait à se fâcher très-sérieusement et les
« questions irritantes » se sont agitées dans
les couloirs. On parlait de « remaniements mi¬
nistériels : » Dans la nuit, tout s'est arrangé.
Quelques mots un peu fermes, la perspective
d'une question de cabinet, la certitude que,
pour le moment, toute tentative réactionnaire
serait inopportune et dangereuse, tout cela
réuni a rendu l'Assemblée souple et favorable
au pouvoir exécutif. On affirme que M. de
Kerdrel s'est entremis et a obtenu de ses collè¬
gues que le pouvoir exécutif ne serait pas in¬
terpellé.
On colporte dans la salle une dépêche de
Lyon annonçant que le comité insurrection¬
nel de Lyon a « donné sa démission » et remis
en liberté le Ipréfet, M. Yalentin. L'ordre est
rétabli à Lyon.
Versailles, 26 mars.
Jamais, depuis l'installation du gouverne¬
ment à Versailles, jamais la journée ne fut plus
pauvre en nouvelles, plus riche en rumeurs
contradictoires. Le seul point qui paraisse avoir
quelque certitude, c'est que des interpellations
au sujet des maires de Paris sont décidées.
C'est la droite qui portera le coup ; seulement,
le jour n'est pas encore arrêté. Sera-ce aujour¬
d'hui ? Sera-ce demain ? On discute beaucoup
sur j'opportunité et l'on est loin d'être d'accord.
Les sentiments des diverses fractions de l'As¬
semblée sont extrêmement variables. L'extrême
droite, qui faisait effort ces jours derniers,
pour avoir un ministère de la guerre à elle,
est dans une irritation très-vive. Elle « a pris
son parti » de la perte de Paris ; elle veut qu'on
laisse Paris à lui-même et « qu'il se dé¬
brouille.» La droite parlementaire moinsardente
dans les réformes, quoique tout aussi affirma¬
tive dans ses opinions, hésite à attaquer le mi¬
nistère. Le centre et la gauche, tout en blâmant
le gouvernement de son inaction Sont résolus à
se soutenir.
On m'affirme que les maires de Paris ont
agi « de l'autorisation tacite » du gouverne¬
ment. D'autre part, l'amiral Saisset, revenu
hier à'pied, de Paris semble en avoir rapporté
de fort pénibles impressions. L'incertitude, la
contradiction,(les conjectures diverses troublent
tous les esprits.
La gauche républicaine, composée de 120
membres de l'Assemblée,qui s'était constituée
à Bordeaux dans le local de l'Académie, rue
J.-J. Bel, s'est installée à Versailles, dans la
salle du Jeu-de-Paume. Trois séances ont déjà
eu lieu , M. E. Arago a été nommé président,
M. Carnot père, vice-président ; MM. Le Boyer
et Ch. Rolland, maintenus dans leurs fonctions
de secrétaires, et MM. Turquet et Guinard
conservés comme questeurs. Dans la séance
d'hier au soir une discussion très intéressante
prix d'abonnement :
JOURNAL I)E L'UNION
LOZERE
ET DE LA DEFENSE NATIONALE.
fr. ; six mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans
un a&, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
aa département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
rue Jean-Jacques-Rousseau , 3 , et MM. LAFFITTE ,
et C1', place de la Bourse , 8, sont seuls chargés , à Paris,
recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
Mende, le 2 avril 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
liberté, égalité, fraternité.
Dépêche télégraphipc.
Versailles, le 28 mars 1871, à 3 heures 40 m. du s.
CIRCULAIRE.
Intérieur à Préfets.
Le conseil des ministres vous charge de faire
immédiatement publier et afficher dans toutes
les communes de votre département le résumé
suivant du discours prononcé par M. le prési¬
dent du conseil dans la journée d'hier, 27 mars
1871.
« Je l'ai dit et je le répète devant cette
» assemblée, devant le pays et devant l'histoire,
» car jamais l'histoire n'a eu les yeux plus
» ouverts ni plus attentifs qu'aux événements
» immenses qui se passent en ce moment.
» J'affirme qu'aucun parti ne sera trahi par
» nous, que contre aucun parti il ne sera pré-
» paré de solution frauduleuse (très-bien l
» très-bien). Nous n'avons accepté que cette
» mission : défendre l'ordre et réorganiser en
» même temps le pays de manière à lui rendre
i » la vie, la liberté de ses opérations, le com-
» merce, la prospérité, s'il se peut, après de si
» grands malheurs et, quand tout cela sera
» rétabli, la liberté de choisir comme il le
» voudra en ce qui concerne ses futures des-
» tinées.
» Voila la seule mission que nous avons
1 » acceptée. Nous manquerions à nos devoirs si
» nous préparions frauduleusement une solu-
» tion quelconque qui serait la déception de
» tous les partis au profit d'un seul, (applau-
» dissement sur un grand nombre de bancs.)
» Ainsi, Messieurs, d'aucun côté absolu-
» ment, entendez-le bien, vous ne vous verrez
» trahis.
» Je n'ai jamais menti devant mon pays ni
» autrement, et je mentirais indignement à
» cette heure, si je ne disais pas une chose qui
» est la réalité même :
» Non, ni moi ni mes collègues, nous ne
» cherchons à rien précipiter, ou plutôt nous
» ne cherchons qu'à précipiter une seule
» chose : c'est la convalescence et la santé de
» notre cher pays. (Nouveaux applaudisse-
»' ments).
» Il y a des ennemis de l'ordre qui disent
» que nous nous préparons à renverser la Ré-
» publique. Je leur donne un démenti
» formel.
» Us mentent à la France ; ils veulent la
» troubler et l'agiter en tenant un pareil lan-
» gage. (Marques très-vives d'approbation
» dans diverses parties de l'assemblée.)
» Nous avons trouvé la République établie,
» comme un fait, dont nous ne sommes pas les
» auteurs. Mais je ne détruirai pas la forme
» du gouvernement dont je me sers mainte-
» nanf pour rétablir l'ordre (Nouvelles et plus
» vives marques d'approbation sur les mêmes
» bancs, applaudissements.)
» Je ne trahirai pas plus les uns que les
» autres. Je le jure devant Dieu.
» La réorganisationjlu pays nous occupera,
» et nous occupera uniquement. ■
» Us mentent cent fois les misérables qui
» répandent contre nous les accusations calom-
» nieuses de trahison, afin d'ôter au pays toute
» paix et tout repos (très-bien ! bravo,
» bravo.)
» Messieurs, je m'adresse à tous les partis
» indirectement. Savez-vous à qui appartien-
» dra la victoire ? Aux plus sages (très-bien I
» très-bien.) Travaillez-y tous, tâchez de rem-
» porter devant la France, devant les siècles
» le prix, le véritable prix pour gouverner, le
» prix de la raison et de la bonne conduite.
» (Très-bien 1 bravo, bravo.)
» La France restera maîtresse d'elle-même,
» digne de ses destinées digne de son passé et
» digne aussi, je l espère, de son avenir.
» Oui, cet avenir sera conforme à tout ce
» que la Providence a donné à la France dans
» tous les temps et qu'elle ne lui refusera pas
» pour la 1rc fois dans les jours de calamité où
» nous sommes. Elle aura eu ses épreuves
» douloureuses à traverser, mais elle les tra-
» versera, et j'espère qu'elle en sortira avec sa
» grandeur immortelle que rien n'a encore
» atteint sérieusement. (Sensation profonde.) »
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
Circulaire de Versailles, le 26 mars, 1871, 12 h. 10 m.
Le chef du pouvoir exécutif à MM. les préfets
et sous-préfets, procureurs généraux de
division territoriale.
Rien de nouveau dans la situation.
Lyon est tout-à-fait rentré dans l'ordre, grâce
à l'énergie du. général et du préfet, et grâce
aussi au concours que la garde nationale leur
a prêté.
A Marseille, des étrangers appuyant les anar¬
chistes, ont occasionné une émotion passagère,
que les forces envoyées sur les lieux auront
bientôt réprimée.
Toulouse essaie d'imiter ce triste exemple ,
mais sans force véritable.
Sauf ces tentatives insignifiantes , la France
résolue et indignée se serre autour du Gouver¬
nement et de l'assemblée nationale pour répri¬
mer l'anarchie.
Cette anarchie essaie toujours de dominer
Paris.
Un accord auquel le gouvernement est resté
étranger s'est établie entre la prétendue com¬
mune et les mairies pour en appeler aux élec¬
tions.
Elles se feront aujourd'hui probablement
sans liberté et dès lors sans autorité morale.
Que le pays ne s'en préoccupe point et aie con¬
fiance.
L'ordre sera rétabli à Paris comme ailleurs.
A. THIERS.
Versailles, le 28 mars 1871, à 8 h. 55 m. du matin.
Chef du pouvoir exécutif à préfets, etc.
L'ordre, déjà rétabli à Lyon , vient de l'être
à Touloused'unemanière prompte et complète.
Le nouveau préfet, M. deKératry, qui s'était
arrêté à Agen , est entré hier à Toulouse, a
dispersé les représentants de la commune et
expulsé M. Duportal qui était l'oppresseur à la
fois ridicule et odieux de cette grande cité.
Il a fallu à peine cinq cents hommes pour
opérer cette révolution, grâce au concours des
bons citoyens, indignés du joug qu'on leur
faisait subir.
Le plan des insurgés des grandes villes a
donc complètement échoué; les auteurs de ce
désordre auront à en rendre compte devant la
justice ; ils n'ont conservé une sorte d'influence
que sur Marseille , Narbonne et Saint-Etienne
où cependant la commune est expirante.
La France est tout entière ralliée derrière le
gouvernement légal et librement élu.
A Paris, il règne un calme tout matériel; les
élections, auxquelles une partie des maires
s'étaient résignés, ont été désertées par les
citoyens amis de l'ordre. Là, où ils ont pris le
parti de voter, ils ont obtenu la majorité qu'ils
obtiendront toujours lorsqu'ils voudront user
de leurs droits.
On va voir ce qui sortira de ces illégalités
accumulées.
En attendant, les commandes qui com¬
mençaient à venir dans tous les centres indus¬
triels", se sont tout-à-coup arrêtées, et il faut
que les bons ouvriers, si nombreux par rapport
aux mauvais, sachent que si le pain s'éloigne
encore une fois de leur bouche, ils le doivent
aux adeptes de l'Internationale, qui sont les
tyrans du travail dont ils se prétendent les
libérateurs.
Il faut aussi que les agriculteurs, si pressés
de voir l'ennemi s'éloigner de leurs champs,
sachent que si cet ennemi prolonge son séjour
au milieu de nous, ils le doivent à ces mêmes
perturbateurs, devant lesquels l'armée alle¬
mande a retardé son départ.
La France, déjà si malheureuse, leur doit
encore ses derniers malheurs, et sait bien
qu'eU s ne les doit qu'à eux.
Du reste, si le gouvernement, pour éviter
le plus longtemps possible l'effusion du sang,
a temporisé, il n'est point resté inactif, et les
moyens de rétablir l'ordre n'en seront que
mieux préparés et plus certains.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
liberté, égalité, fraternité.
L'assemblée des maires et adjoints de
Paris,
En vertu des pouvoirs qui lui ont été con¬
férés,
Au nom du suffrage universel dont elle est
issue et dont elle entend faire respecter le prin¬
cipe,
En attendant la promulgation de la loi qui
conférera à iagarde nationale de Paris son plein
droit d'électioa.
Vu l'urgence.
Nomme provisoirement :
L'amiral Saisset, représentant de la Seine,
commandant supérieur de la garde nationale
de Paris ;
Le colonel Langlois, représentant de la
Seine, chef d'état-major général ;
Le colonel Seœlcher, représentant de la
Seine, commandant en chef de l'artillerie de la
garde nationale.
Suivent les signatures des maires
et adjoints delà ville de Paris.
L'affiche suivante a été placardée ce
matin.
Le vice-amiral Saisset à ses concitoyens.
Investi du commandement en chef des
gardes nationales de la Seine, et d'accord avec
MM. les maires de Paris, élus par le suffrage
universel, j'entre en fonctions à partir de ce
jour.
Je n'ai d'autre titre à l'honneur de vous
commander, mes chers concitoyens, que celui
de m'être associé à votre héroïque résistance
en défendant de mon mieux contre l'ennemi,
jusqu'à la dernière heure, les forts et les posi¬
tions placés sous mon commandement.
M'appuyant sur les chefs élus de nos muni¬
cipalités, j'espère arriver, par la persuasion et
de sages avis, à opérer la conciliation de tous
sur le terrain de la République ; mais je suis
fermement résolu à donner ma vie, s'il le faut,
peur la défense de l'ordre, le respect des per¬
sonnes et de la propriété, comme mon fils uni¬
que a donné la sienne pour la défense de la
patrie.
Groupez-vous autour de moi, accordez-moi
votre confiance et la République sera sauvée.
Ma devise reste celle des marins : Honneur
et Patrie !
Le vice-amiral, membre de l'Assemblée
nationale, commandant en chef les
gardes nationales de la Seine,
Saisset.
ÉCHOS PARLEMENTAIRES.
Versailles, 25 mars 1871.
Les nouvelles sont contracdictoires ce matin.
Suivant les pessimistes, tout espoir de solution
pacifique est évanoui. Selon les autres, au con¬
traire, on est prêt de s'entendre.
Dans l'Assemblée, la vive émotion produite
par les déclarations de M. Thiers semble s'être
apaisée quelque peu. On a compris qu'il pou¬
vait y avoir, en effet, des raisons sérieuses pour
ne pas soulever le débat.
Ce qui paraît résulter de l'ensemble des nou¬
velles, c'est que l'insurrection perd du terrain
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