Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1939-02-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 février 1939 02 février 1939
Description : 1939/02/02 (A71,N5). 1939/02/02 (A71,N5).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535461144
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R Y A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphone 112
Le Numéro : 30 centimes
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SOIXANTE - QUINZIEME ANNEE. — N° 5.
JEUDI 2 FEVRIER 1939.
Journal Républicain Démocrate
Halte^là
les pépiait al L
Les menaces de guerre qui pèsent sur
l'Europe ont leur écho en notre Lozère
où les pessimistes déclarent que la guer¬
re sera pour le printemps prochain.
Or rien, malgré la gravité de la situa¬
tion extérieure, n'autorise ces bruits qui
paralysent toute action et empêchent
la reprise des affaires qui nous sauvera
du marasme actuel et nous apportera li
tranquillité et la paix.
Dans La République, Pierre Dominique
dénonce les paniquards dans le vigou¬
reux article que nous reproduisons ci
dessous :
Depuis quelques jours les fausses nou¬
velles nous cassent les oreilles. Je le dis
en confidence à nos lecteurs, on ne peut
pas imaginer ce qu'il nous en vient, tour,
les soirs à minuit, heure qui est. comme
on sait, l'heure des crimes.
C'est sur les minuit sans doute, l'au¬
tre soir, 27 janvier, que M de Kérillis en
a reçu et publié une de taille. Car on li ¬
sait dans l'Epoque du 28 •
Les heures décisives vont sonner.
Tard dans la soirée le bruit courait
que l'Italie mobilisait 240.000 hommes de
réserve.
Si. M. Daladier veut associer les actes
aux paroles, s'il ne veut pas recommen¬
cer l'erreur sinistre de Munich, il mobi¬
lisera aujourd'hui même un nombre
équivalent de réservistes français.
Admirable roulement de tambour. Pas
une seconde, M. de Kérillis, honnête jus¬
qu'à la simplicité, n'a pensé qu'il trans¬
mettrait un quelconque faux, lancé par
qui ? Sans doute il a écrit « le bruit
court »... Mais le temps que sa plume
l'écrive, il a pris le bruit pour une vérité
révélée et il a conclu froidement au rap¬
pel de 240.000 hommes, une classe ! Heu¬
reusement que M. Daladier a du sang-
froid !
L'Ordre, lui, a mis la chose on gros ti¬
tre : « C'est 240.000 hommes que l'Italie
mobilise. » Pourquoi est-ce que le lende¬
main Emile Buré n'a pas dit : « A propos
vous savez, notre titre d'hier sur les
240.000 hommes mobilisés par l'Italie...
Eh bien, c'était faux... » C'est là un petit
malheur qui peut arriver à tous les jour¬
naux-
Dans Z'Œuvre, c'est Mme Tabouis qui
à la date du 28, nous raconta que « dans
les aéroports de Tripoli, â ? Tobruk, de
Benghazi, ïl y a actuellement 150 avions
de ligne, de modèles récents ; 300 appa¬
reils de chasse et de reconnaissance .»
Je veux bien, mais comme on me parle
par ailleurs de 300 appareils italiens en
Ethiopie, je calcule que 450 et 300 font
750 et je demande combien ïl reste d'ap¬
pareils en Italie, car Mme Tabouis sait
comme moi que l'Italie n'avait que 1.500
avions à la date de janvxtr 1938 (voir le
livre de Pierre Cot) et qu'à la date du 1"
janvier 1939 elle n'en avait plus que
1.080, par suite de casse en Espagne (se
renseigner ailleurs qu'à Rome, à Paris
par exemple).
Je n'insiste pas sur d'autres précisions
fournies par Mme Tabouis, comme quoi
les deux dictateurs « rechercheraient
paraît-il (ce paraît-il est une trouvaille)
une façon d'appliquer encore un statut
de minorité italienne à d'autres provin¬
ces jadis conquises par la France ». Car
ils « auraient été d'accori pour considé¬
rer que les revendications italiennes..
étaient peut-être suffisantes stratégi
quement, mais insuffisantes politique¬
ment ».
La raison de ces folies '?
Eh bien, chez certains, c'est amour du
potin. Chez d'autres, c'est simple énerve
ment. Mme Tabouis vide sa corbeille
tous les jours et tous les jours elle est
pleine jusqu'au bord. M. de Kérillis, lui
est dans l'état d'âme des bonnes gens
qui, au début de l.a révolution subissaient
la Grand'Peur et voyaient des brigands
partout. Hier matin, ïl avait oublié ses
240.000 mobilisés italiens de la veille.
Mais il criait qu' « à la mobilisation de
60.000 réservistes de la classe 1901 » —
large diminution comme on voit — « la
riposte avait été néant », ce qu'il ignore
ce qui même n'est pas vrai. Et ïl criait
avec l'air d'un qui se roule par terre
pour faire de l'effet : « Capitulez tout de
suite ou mobilisez tout de suite... ». Ce
qui permet au médecin aue je suis de
conclure : question de nerfs à soigner.
Chez certains autres de nos contem
porains, c'est manœuvre pure. Chez les
communistes par exemple. Ceux-là sa¬
vent ce qu'ils font. Ils ont perdu la par¬
tie à cinq ou six reprises à propos de
l'Espagne, des Baléares et du Riff ; ils
l'ont perdue en septembre dernier ; ils
feront tout pour la gagner en février.
Leur objectif : la guerre. U(n bon instru¬
ment pour cela : la fausse nouvelle, en
foncée dans les crânes à coups de mar
teau, chaque jour. Il s'agit d'affoler l'o¬
pinion. C'est la méthode classique de la
muleta devant le taureau. Bismarck, aui
s'y connaissait en campagne de presse
a parlé quelque part du chiffon rouge
qu'on peut toujours agiter sous le nez du
taureau gaulois.
Sans compter que si les intervention¬
nistes à tous crins (et tous ne sont pas
impériaux, loin de là) cherchent à se¬
mer la panique, il nous faut aussi parmi
ces semeurs, compter des capitulards
N'oublions pas que l'étranger veut notre
capitulation et qu'il essaie de nous bri¬
ser les nerfs. Il a ses agents parmi mus.
Et puis alors, plus bas, c'est l'ignoble
catégorie de ceux qui vivent et prospè¬
rent du coup de Bourse, les maîtres de
l'argent salement gagné sur l'inquiétude
et l'épouvante.
Enfin, où classerai-je ces gens — ce
n'étaient pas des Français — qui voici
...l'armée républicaine se replie vers le Nord... Par toutes les routes afflue
vers la France le cortège misérable des réfugiés... Voici une vue prise sur les
ramblas de Barcelone, pendant l'entrée, musique en tête des troupes franquis¬
tes.
deux jours téléphonaient de nouveau à
New-York et prenant une nouvelle fran¬
çaise : « La Bourse baisse à la suite de
bruits incontrôlables... » traduiszien'
pour l'Amérique : « La Bourse baisse à
la suite de la mobilisation » ? Qui
étaient-ils ceux-là ? Peut-être de sim¬
ples vendeurs de sensations fortes...
Attention ! Les potiniers, les épilepti-
ques, les interventionnistes, les capitu
lards, les joueurs à la hausse ou à la
baisse, les vendeurs de sensations fortes,
autant de périls pour la patrie.
Pierre DOMINIQUE.
En France...
Paris... Au débat, à la Chambre, sur
la politique extérieure qui s'est termi¬
né par un ordre du jour de confiance
au gouvernement, les fermes déclara¬
tions de M. Daladier produisent une
vive impression dans les principales ca¬
pitales d'Europe.
Perpignan... Après la prise de Barce¬
lone par les troupes de Franco, des mil¬
liers de fugitifs refluent vers les Pyré¬
nées. A bout de forces et de nerfs, des
milliers d'enfants, femmes et vieillards
se pressent à notre frontière.
Paris... Au Conseil des Ministres, M.
Paul Reynaud a fait signer au chef de
l'Etat deux importants décrets dont l'un
réduit de 200 millions les crédits affec¬
tés aux réseaux routiers. L'autre est re¬
latif aux dépenses des collectivités lo¬
cales. Un certain nombre de mesures
ont été arrêtées concernant les réfugiés
espagnols.
Paris... M. Paul Reynaud a prononcé
un discours radio-diffusé dans lequel il
a exposé la situation financière de la
France qui tend à s'améliorer rapide¬
ment.
Angouiême... « Nous devons tendre
au maximum nos énergies pour assurer
la paix à la France », déclare à An¬
gouiême M. Georges Bonnet.
Lyon... « Nous dominerons les dif¬
ficultés en gardant notre sang-froid et
en restant unis », nous affirme à Lyon,
M. Edouard Herriot.
Blois... « Le meilleur gage de notre
sécurité se trouve dans notre unanimité
nationale », s'écrie M. Camille Chau-
temps à Blois.
Perpignan... Les précautions redou¬
blent à la frontière des Pyrénées. Les
ministres de l'Intérieur et de la santé
vont sur place vérifier les mesures pri¬
ses.
Paris... La Chambre reprend ses tra¬
vaux législatifs. Au programme : débat
sur l'amnistie pour faits de grève du
30 novembre, cahiers de crédits pour
le mois de février et, enfin, la retraite
des vieux.
Paris... Au Conseil national économi¬
que, M. Patenôtre a souligné la néces¬
sité d'harmoniser la production agrico¬
le métropolitaine et coloniale.
A l'Etranger...
Barcelone... Les troupes du général
Franco sont entrées à Barcelone et
poursuivent leur offensive en Catalogne.
Sanliago-du-Chili... Tremblement de
terre au Chili. On compte plus de 25.000
morts et des milliers de blessés.
Birmingham.. M. Chamberlain a pro¬
noncé un discours à Birminglian, sa vil¬
le natale. Il déclara notamment : « qu'il
restait convaincu que tout différend, si
sérieux soit-il, peut être résolu sans re¬
cours à la guerre, par la consultation et
la négociation ».
Berlin... Le chancelier Hitler a pro¬
noncé un grand discours au Reichstag.
Le Fiihrer justifie l'incorporation de
l'Autriche et des Allemands des Sudètes
au Reich, par le droit des peuples à dis¬
poser d'eux-mêmes. Il indique que la
méthode de négociations, inaugurée à
Munich, doit permettre d'envisager la
possibilité d'une solution raisonnable
des principaux problèmes vitaux.
Collaboration Economique
Alors que renaissent les campagnes
idéologiques qui tendent à dresser, une
nouvelle fois, les démocraties contre
les Etats totalitaires, les esprits réflé¬
chis se demandent s'il n'y a pas mieux
à faire que de pratiquer une politique
conduisant fatalement les nations à la
guerre. Est-ce qu!un rapprochement in¬
ternational n'avait pas été amorcé à
Munich ? Est-ce qu'il n'est pas possible
de travailler au développement des
perspectives que ce rapprochement
avait fait apercevoir ? Quand on veut
réellement la paix, il faut s'engager avec
persévérance dans la voie que l'on a
reconnu la plus propice à y conduire.
Il ne faut pas, dès la première difficulté,
rebrousser chemin et s'élancer dans
une voie opposée.
Depuis Munich, en effet, il y eu la
folle campagne de la presse italienne
contre la France el la dénonciation,
par le gouvernement italien, de l'accord
de janvier 1935 qui réglait définitive¬
ment tous les problèmes en suspens en¬
tre les deux pays. Mais il y a aussi la
déclaration franco-allemande, et peut-
être les exagérations et les injures de la
presse italienne viennent-elles de la ja¬
lousie qu'elle éprouve à voir que la
France peut s'entendre avec l'Allema¬
gne. Il faut laisser passer l'orage, gar¬
der la tête froide et ne pas changer, à
tous vents, la direction de la politique
qu'on a choisie.
Précisément, à la Chambre, un ora¬
teur raisonnable, M. Paul Elbel a pré¬
senté d'intéressantes suggestions sur les
possibilités de la coopération économi¬
que, du développement de la produc¬
tion et de la répartition des richesses
dans le monde. M. Elbel a préconisé,
à cet effet, la réunion d'une Conféren¬
ce économique internationale, et il a
montré que si les peuples ne s'entendent
pas sur le terrain économique, tout
mouvement de reprise sera impossible.
Les menaces de guerre persisteront, la
course aux armements prendra des pro¬
portions inouies, engouffrant tous les
capitaux. Les peuples seront placés de¬
vant ce dilemme terrible : ou la ruine
ou la guerre.
Or, il existe dans le monde un poten¬
tiel de production réellement illimité,
qui permettrait, si on le voulait, de ren¬
dre les peuples plus heureux. Mais
quoi ? La production est contingentée,
« normalisée » parce qu'il faut mainte¬
nir les cours à un niveau rémunérateur
et empêcher l'effondrement des marchés
qui résulte toujours d'une abondance
mal répartie, faute de débouchés. Depuis
vingt ans, nous assistons à un effort per¬
manent de restriction de la production.
Une récolte de blé excédentaire devient
une catastrophe. On en est réduit à
arracher des vignes ou à détruire, com¬
me au Brésil, une énorme production
de café. Considérez combien cette poli¬
tique est fâcheuse. En face d'une pro¬
duction pléthorique, que l'on maintient
au ralenti parce qu'on ne peut pas
l'écouler, il existe de par le monde un
paupérisme effrayant. Il y a plus d'un
milliard de malheureux sous-alimentés
et des peuples entiers connaissent les
pires difficultés économiques.
C'est cela qui est au fond des reven¬
dications des Etats totalitaires, dépour¬
vus de matières premières et qui cher¬
chent, par cela même, à acquérir, par
voie de conquête, un contrôle sur des
régions d'abondance. Ainsi, le malaise
économique devient un danger politi¬
que. Cela est vrai, du moins, pour. l'Alle¬
magne. Mais n'est-il pas possible, sans
diminuer nos richesses, sans affaiblir
notre prestige, de donner quelque chose
de positif aux nations demanderesses ?
Ne peut-on unir les efforts, associer les
génies des races ? Au lieu de limiter la
production, ne peut-on s'accorder pour
la développer ensemble et la répartir ?
APRES LA PRISE DE BARCELONE...
APRES LE VOTE MASSIF DES 609 DEPUTES LE GOUVERNEMENT TIENT
UN CONSEIL DE CABINET POUR EXAMINER LA SITUATION...
...sous la présidence de M. Albert Lebrun. Un vaste tour d'horizon, tout
d'abord : l'examen de la situation créée par la chute de Barcelone et la convo¬
cation de 60.000 réservistes italiens, puis les problèmes d'asile que pose l'afflux
des réfugiés espagnols, enfin les divers projets à l'ordre du jour (retraite des
Vieux, réforme électorale, l'amnistie pour la grève du 30 novembre). M. Paul
Reynaud parlera également de son plan d'économies. Voici la sortie de cet im¬
portant Conseil.
HITLER PARLE...
...et le monde écoute avec angoisse
les paroles du maître de l'Allemagne
devant le Reichstag, à l'Opéra Kroll.
Que va-t-il sortir de ce discours qui du¬
rera plus de deux heures et dans lequel,
le Fiihrer va largement traiter des affai¬
res extérieures ? Une promesse d'apai¬
sement ou une nouvelle menace pour la
Paix du monde ? Une promesse d'apai¬
sement si le Fiihrer s'en tient aux reven¬
dications générales, mais une menace
certaine, s'il appuie, comme on peut le
craindre les insensées provocations du
misogallisme italien. Voici un expressif
portrait de l'homme qui tient entre ses
mains, le sort de la Paix.
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JEUDI 2 FEVRIER 1939.
Journal Républicain Démocrate
Halte^là
les pépiait al L
Les menaces de guerre qui pèsent sur
l'Europe ont leur écho en notre Lozère
où les pessimistes déclarent que la guer¬
re sera pour le printemps prochain.
Or rien, malgré la gravité de la situa¬
tion extérieure, n'autorise ces bruits qui
paralysent toute action et empêchent
la reprise des affaires qui nous sauvera
du marasme actuel et nous apportera li
tranquillité et la paix.
Dans La République, Pierre Dominique
dénonce les paniquards dans le vigou¬
reux article que nous reproduisons ci
dessous :
Depuis quelques jours les fausses nou¬
velles nous cassent les oreilles. Je le dis
en confidence à nos lecteurs, on ne peut
pas imaginer ce qu'il nous en vient, tour,
les soirs à minuit, heure qui est. comme
on sait, l'heure des crimes.
C'est sur les minuit sans doute, l'au¬
tre soir, 27 janvier, que M de Kérillis en
a reçu et publié une de taille. Car on li ¬
sait dans l'Epoque du 28 •
Les heures décisives vont sonner.
Tard dans la soirée le bruit courait
que l'Italie mobilisait 240.000 hommes de
réserve.
Si. M. Daladier veut associer les actes
aux paroles, s'il ne veut pas recommen¬
cer l'erreur sinistre de Munich, il mobi¬
lisera aujourd'hui même un nombre
équivalent de réservistes français.
Admirable roulement de tambour. Pas
une seconde, M. de Kérillis, honnête jus¬
qu'à la simplicité, n'a pensé qu'il trans¬
mettrait un quelconque faux, lancé par
qui ? Sans doute il a écrit « le bruit
court »... Mais le temps que sa plume
l'écrive, il a pris le bruit pour une vérité
révélée et il a conclu froidement au rap¬
pel de 240.000 hommes, une classe ! Heu¬
reusement que M. Daladier a du sang-
froid !
L'Ordre, lui, a mis la chose on gros ti¬
tre : « C'est 240.000 hommes que l'Italie
mobilise. » Pourquoi est-ce que le lende¬
main Emile Buré n'a pas dit : « A propos
vous savez, notre titre d'hier sur les
240.000 hommes mobilisés par l'Italie...
Eh bien, c'était faux... » C'est là un petit
malheur qui peut arriver à tous les jour¬
naux-
Dans Z'Œuvre, c'est Mme Tabouis qui
à la date du 28, nous raconta que « dans
les aéroports de Tripoli, â ? Tobruk, de
Benghazi, ïl y a actuellement 150 avions
de ligne, de modèles récents ; 300 appa¬
reils de chasse et de reconnaissance .»
Je veux bien, mais comme on me parle
par ailleurs de 300 appareils italiens en
Ethiopie, je calcule que 450 et 300 font
750 et je demande combien ïl reste d'ap¬
pareils en Italie, car Mme Tabouis sait
comme moi que l'Italie n'avait que 1.500
avions à la date de janvxtr 1938 (voir le
livre de Pierre Cot) et qu'à la date du 1"
janvier 1939 elle n'en avait plus que
1.080, par suite de casse en Espagne (se
renseigner ailleurs qu'à Rome, à Paris
par exemple).
Je n'insiste pas sur d'autres précisions
fournies par Mme Tabouis, comme quoi
les deux dictateurs « rechercheraient
paraît-il (ce paraît-il est une trouvaille)
une façon d'appliquer encore un statut
de minorité italienne à d'autres provin¬
ces jadis conquises par la France ». Car
ils « auraient été d'accori pour considé¬
rer que les revendications italiennes..
étaient peut-être suffisantes stratégi
quement, mais insuffisantes politique¬
ment ».
La raison de ces folies '?
Eh bien, chez certains, c'est amour du
potin. Chez d'autres, c'est simple énerve
ment. Mme Tabouis vide sa corbeille
tous les jours et tous les jours elle est
pleine jusqu'au bord. M. de Kérillis, lui
est dans l'état d'âme des bonnes gens
qui, au début de l.a révolution subissaient
la Grand'Peur et voyaient des brigands
partout. Hier matin, ïl avait oublié ses
240.000 mobilisés italiens de la veille.
Mais il criait qu' « à la mobilisation de
60.000 réservistes de la classe 1901 » —
large diminution comme on voit — « la
riposte avait été néant », ce qu'il ignore
ce qui même n'est pas vrai. Et ïl criait
avec l'air d'un qui se roule par terre
pour faire de l'effet : « Capitulez tout de
suite ou mobilisez tout de suite... ». Ce
qui permet au médecin aue je suis de
conclure : question de nerfs à soigner.
Chez certains autres de nos contem
porains, c'est manœuvre pure. Chez les
communistes par exemple. Ceux-là sa¬
vent ce qu'ils font. Ils ont perdu la par¬
tie à cinq ou six reprises à propos de
l'Espagne, des Baléares et du Riff ; ils
l'ont perdue en septembre dernier ; ils
feront tout pour la gagner en février.
Leur objectif : la guerre. U(n bon instru¬
ment pour cela : la fausse nouvelle, en
foncée dans les crânes à coups de mar
teau, chaque jour. Il s'agit d'affoler l'o¬
pinion. C'est la méthode classique de la
muleta devant le taureau. Bismarck, aui
s'y connaissait en campagne de presse
a parlé quelque part du chiffon rouge
qu'on peut toujours agiter sous le nez du
taureau gaulois.
Sans compter que si les intervention¬
nistes à tous crins (et tous ne sont pas
impériaux, loin de là) cherchent à se¬
mer la panique, il nous faut aussi parmi
ces semeurs, compter des capitulards
N'oublions pas que l'étranger veut notre
capitulation et qu'il essaie de nous bri¬
ser les nerfs. Il a ses agents parmi mus.
Et puis alors, plus bas, c'est l'ignoble
catégorie de ceux qui vivent et prospè¬
rent du coup de Bourse, les maîtres de
l'argent salement gagné sur l'inquiétude
et l'épouvante.
Enfin, où classerai-je ces gens — ce
n'étaient pas des Français — qui voici
...l'armée républicaine se replie vers le Nord... Par toutes les routes afflue
vers la France le cortège misérable des réfugiés... Voici une vue prise sur les
ramblas de Barcelone, pendant l'entrée, musique en tête des troupes franquis¬
tes.
deux jours téléphonaient de nouveau à
New-York et prenant une nouvelle fran¬
çaise : « La Bourse baisse à la suite de
bruits incontrôlables... » traduiszien'
pour l'Amérique : « La Bourse baisse à
la suite de la mobilisation » ? Qui
étaient-ils ceux-là ? Peut-être de sim¬
ples vendeurs de sensations fortes...
Attention ! Les potiniers, les épilepti-
ques, les interventionnistes, les capitu
lards, les joueurs à la hausse ou à la
baisse, les vendeurs de sensations fortes,
autant de périls pour la patrie.
Pierre DOMINIQUE.
En France...
Paris... Au débat, à la Chambre, sur
la politique extérieure qui s'est termi¬
né par un ordre du jour de confiance
au gouvernement, les fermes déclara¬
tions de M. Daladier produisent une
vive impression dans les principales ca¬
pitales d'Europe.
Perpignan... Après la prise de Barce¬
lone par les troupes de Franco, des mil¬
liers de fugitifs refluent vers les Pyré¬
nées. A bout de forces et de nerfs, des
milliers d'enfants, femmes et vieillards
se pressent à notre frontière.
Paris... Au Conseil des Ministres, M.
Paul Reynaud a fait signer au chef de
l'Etat deux importants décrets dont l'un
réduit de 200 millions les crédits affec¬
tés aux réseaux routiers. L'autre est re¬
latif aux dépenses des collectivités lo¬
cales. Un certain nombre de mesures
ont été arrêtées concernant les réfugiés
espagnols.
Paris... M. Paul Reynaud a prononcé
un discours radio-diffusé dans lequel il
a exposé la situation financière de la
France qui tend à s'améliorer rapide¬
ment.
Angouiême... « Nous devons tendre
au maximum nos énergies pour assurer
la paix à la France », déclare à An¬
gouiême M. Georges Bonnet.
Lyon... « Nous dominerons les dif¬
ficultés en gardant notre sang-froid et
en restant unis », nous affirme à Lyon,
M. Edouard Herriot.
Blois... « Le meilleur gage de notre
sécurité se trouve dans notre unanimité
nationale », s'écrie M. Camille Chau-
temps à Blois.
Perpignan... Les précautions redou¬
blent à la frontière des Pyrénées. Les
ministres de l'Intérieur et de la santé
vont sur place vérifier les mesures pri¬
ses.
Paris... La Chambre reprend ses tra¬
vaux législatifs. Au programme : débat
sur l'amnistie pour faits de grève du
30 novembre, cahiers de crédits pour
le mois de février et, enfin, la retraite
des vieux.
Paris... Au Conseil national économi¬
que, M. Patenôtre a souligné la néces¬
sité d'harmoniser la production agrico¬
le métropolitaine et coloniale.
A l'Etranger...
Barcelone... Les troupes du général
Franco sont entrées à Barcelone et
poursuivent leur offensive en Catalogne.
Sanliago-du-Chili... Tremblement de
terre au Chili. On compte plus de 25.000
morts et des milliers de blessés.
Birmingham.. M. Chamberlain a pro¬
noncé un discours à Birminglian, sa vil¬
le natale. Il déclara notamment : « qu'il
restait convaincu que tout différend, si
sérieux soit-il, peut être résolu sans re¬
cours à la guerre, par la consultation et
la négociation ».
Berlin... Le chancelier Hitler a pro¬
noncé un grand discours au Reichstag.
Le Fiihrer justifie l'incorporation de
l'Autriche et des Allemands des Sudètes
au Reich, par le droit des peuples à dis¬
poser d'eux-mêmes. Il indique que la
méthode de négociations, inaugurée à
Munich, doit permettre d'envisager la
possibilité d'une solution raisonnable
des principaux problèmes vitaux.
Collaboration Economique
Alors que renaissent les campagnes
idéologiques qui tendent à dresser, une
nouvelle fois, les démocraties contre
les Etats totalitaires, les esprits réflé¬
chis se demandent s'il n'y a pas mieux
à faire que de pratiquer une politique
conduisant fatalement les nations à la
guerre. Est-ce qu!un rapprochement in¬
ternational n'avait pas été amorcé à
Munich ? Est-ce qu'il n'est pas possible
de travailler au développement des
perspectives que ce rapprochement
avait fait apercevoir ? Quand on veut
réellement la paix, il faut s'engager avec
persévérance dans la voie que l'on a
reconnu la plus propice à y conduire.
Il ne faut pas, dès la première difficulté,
rebrousser chemin et s'élancer dans
une voie opposée.
Depuis Munich, en effet, il y eu la
folle campagne de la presse italienne
contre la France el la dénonciation,
par le gouvernement italien, de l'accord
de janvier 1935 qui réglait définitive¬
ment tous les problèmes en suspens en¬
tre les deux pays. Mais il y a aussi la
déclaration franco-allemande, et peut-
être les exagérations et les injures de la
presse italienne viennent-elles de la ja¬
lousie qu'elle éprouve à voir que la
France peut s'entendre avec l'Allema¬
gne. Il faut laisser passer l'orage, gar¬
der la tête froide et ne pas changer, à
tous vents, la direction de la politique
qu'on a choisie.
Précisément, à la Chambre, un ora¬
teur raisonnable, M. Paul Elbel a pré¬
senté d'intéressantes suggestions sur les
possibilités de la coopération économi¬
que, du développement de la produc¬
tion et de la répartition des richesses
dans le monde. M. Elbel a préconisé,
à cet effet, la réunion d'une Conféren¬
ce économique internationale, et il a
montré que si les peuples ne s'entendent
pas sur le terrain économique, tout
mouvement de reprise sera impossible.
Les menaces de guerre persisteront, la
course aux armements prendra des pro¬
portions inouies, engouffrant tous les
capitaux. Les peuples seront placés de¬
vant ce dilemme terrible : ou la ruine
ou la guerre.
Or, il existe dans le monde un poten¬
tiel de production réellement illimité,
qui permettrait, si on le voulait, de ren¬
dre les peuples plus heureux. Mais
quoi ? La production est contingentée,
« normalisée » parce qu'il faut mainte¬
nir les cours à un niveau rémunérateur
et empêcher l'effondrement des marchés
qui résulte toujours d'une abondance
mal répartie, faute de débouchés. Depuis
vingt ans, nous assistons à un effort per¬
manent de restriction de la production.
Une récolte de blé excédentaire devient
une catastrophe. On en est réduit à
arracher des vignes ou à détruire, com¬
me au Brésil, une énorme production
de café. Considérez combien cette poli¬
tique est fâcheuse. En face d'une pro¬
duction pléthorique, que l'on maintient
au ralenti parce qu'on ne peut pas
l'écouler, il existe de par le monde un
paupérisme effrayant. Il y a plus d'un
milliard de malheureux sous-alimentés
et des peuples entiers connaissent les
pires difficultés économiques.
C'est cela qui est au fond des reven¬
dications des Etats totalitaires, dépour¬
vus de matières premières et qui cher¬
chent, par cela même, à acquérir, par
voie de conquête, un contrôle sur des
régions d'abondance. Ainsi, le malaise
économique devient un danger politi¬
que. Cela est vrai, du moins, pour. l'Alle¬
magne. Mais n'est-il pas possible, sans
diminuer nos richesses, sans affaiblir
notre prestige, de donner quelque chose
de positif aux nations demanderesses ?
Ne peut-on unir les efforts, associer les
génies des races ? Au lieu de limiter la
production, ne peut-on s'accorder pour
la développer ensemble et la répartir ?
APRES LA PRISE DE BARCELONE...
APRES LE VOTE MASSIF DES 609 DEPUTES LE GOUVERNEMENT TIENT
UN CONSEIL DE CABINET POUR EXAMINER LA SITUATION...
...sous la présidence de M. Albert Lebrun. Un vaste tour d'horizon, tout
d'abord : l'examen de la situation créée par la chute de Barcelone et la convo¬
cation de 60.000 réservistes italiens, puis les problèmes d'asile que pose l'afflux
des réfugiés espagnols, enfin les divers projets à l'ordre du jour (retraite des
Vieux, réforme électorale, l'amnistie pour la grève du 30 novembre). M. Paul
Reynaud parlera également de son plan d'économies. Voici la sortie de cet im¬
portant Conseil.
HITLER PARLE...
...et le monde écoute avec angoisse
les paroles du maître de l'Allemagne
devant le Reichstag, à l'Opéra Kroll.
Que va-t-il sortir de ce discours qui du¬
rera plus de deux heures et dans lequel,
le Fiihrer va largement traiter des affai¬
res extérieures ? Une promesse d'apai¬
sement ou une nouvelle menace pour la
Paix du monde ? Une promesse d'apai¬
sement si le Fiihrer s'en tient aux reven¬
dications générales, mais une menace
certaine, s'il appuie, comme on peut le
craindre les insensées provocations du
misogallisme italien. Voici un expressif
portrait de l'homme qui tient entre ses
mains, le sort de la Paix.
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