Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1938-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1938 30 juin 1938
Description : 1938/06/30 (A74,N4). 1938/06/30 (A74,N4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535459187
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
SOIXANTE-QUATORZIEME ANNEE. — N° 4.
JEUDI 30 JUIN 1938.
Journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère el départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Pour tout changement d'adresse, envoyer 1 franc
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphc'!' 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3" page 4 » la ligne
Annonces, 4° page 2 » —
Annonces légales . 2,50 —
Pirates de l'air
La « Guerre Totale » en Espagne comme
en Chine semble devenir la règle des états-
majors. D'innocentes victimes périssent
sous les ruines accumulées par les bombes
d'avions.
Les peuples élèvent en vain jusqu'à ce
jour contre ces massacres odieux les pro¬
testations qui, nous osons l'espérer grâce
aux accords franco-anglais, ne resteront
pas toujours sans écho.
Malheureusement jusqu'à ce jour dans
les ports espagnols, les navires de commerce
français et anglais sont trop souvent
atteints par les bombardements aériens.
Le 27 juin, deux vapeurs anglais sont bom¬
bardés dans le port de Valence, et ce crime
coûte la vie à quatre marins anglais.
Bien plus, à deux reprises, la France a été
survolée par des escadrilles qui ont lâché
des bombes sans faire par miracle autre
chose que des dégâts matériels-
Les actes sont dans le domaine aérien
l'équivalent de ceux que nous avons con¬
nus l'an dernier dans le domaine naval
Il y a des pirates de l'air comme il y a des
pirates de la mer.
Le gouvernement français a pris sans
tarder les mesures qui s'imposaient. M.
Daladier a inspecté en personne la fron¬
tière pyrénéenne où vient d'être mis en
place un dispositif de défense antiaérienne
que l'on peut espérer efficace.
Il s'est expliqué sur ce point devant la
Chambre. Avec beaucoup de sang-froid,
il a repoussé les allégations aventureuses de
certains députés sur la nationalité des
avions agresseurs. Au vrai, dans une ques¬
tion où l'on en est réduit aux hypothèses,
deux explications seulement sont possibles.
Les avions peuvent appartenir à une esca¬
drille allemande ou italienne au service du
général Franco, laquelle agirait, pour des
fins obscures, selon des instructions qui ne
seraient pas nécessairement celles du géné¬
ral espagnol. Mais les avions peuvent éga¬
lement appartenir aux gouvernementaux ;
au moment où la dangereuse avance natio¬
naliste les met dans une situation chaque
jour plus difficile, ils auraient cherché, par
un survol du territoire français et un bom¬
bardement de lieux reconnus déserts, à
jeter le trouble dans les rapports interna¬
tionaux au moment où ils craignaient de
se voir fermer la frontière terrestre avec la
France.
Nous aurons certainement dans un pro¬
che avenir les éléments de faits qui per¬
mettront de choisir entre ces deux expli¬
cations. En attendant, il convient de garder
en face des provocations, d'où qu'elles
viennent, un sang-froid lucide. Le juste
ressentiment qu'on peut éprouver ne doit
pas l'emporter sur la raison politique qui,
en 1938 comme en 1936, exige la non-inter¬
vention. Pour se convaincre de cette vérité
il suffirait de se rapporter au courageux
discours que M. Léon Blum a prononcé au
congrès socialiste de Royan. Il a rappelé à
ses auditeurs que, pour l'intervention en
faveur de l'Espagne républicaine, il n'y
avait de majorité ni dans le Front Popu¬
laire, ni au Parlement, ni dans le pays.
Toutefois la paix est instable et le moin¬
dre incident en Méditerranée peut avoir
une répercussion immédiate en Europe.
Parmi les dictatures totalitaires, aux¬
quelles l'idée de guerre est familière, les
démocraties pacifiques doivent donner
l'exemple du calme et de la patience. De¬
puis deux ans, leur sagesse appuyée sur
leurs forces, a empêché l'Europe de rouler
aux abîmes. C'est beaucoup en politique où
seuls comptent les résultats.
DERVAUX
A partir de notre prochain numéro,
le 14 juillet 1938, le « Moniteur de la
Lozère », paraîtra tous les huit jours, le
jeudi.
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION PRES DE TOURS
Tours... Jeudi 23, vers 2 heures du mati n, une terrible catastrophe s'est produite
près de Tours. Un bi-moteur militaire s'est écrasé au sol, ses 7 occupants ont péri car-
nameoc Ct- »-» 4- • 1 /, 4-1 TA .. ! ! . i : a .. ! a r . i , •
bonisés. Ce sont : le capitaine Rainesi
capitaine Marmagnant ; le lieutenant
Raynaud ; le lieutenant de vaisseau Perret ; le lieutenant Paul Canal ; le sergent-chef
Thibault et le sergent-mécanicien Fabre. Le Ministre de l'Air. M. Guy la Chambre
a tenu a enquêter personnellement. L'accident serait dû a une explosion en plein
vol. Les obsèques des victimes ont eu lieu samedi matin à Tours.
Voici une vue des décombres.
En France...
Bourges... Le Président de la République
s'est rendu à la Foire-Exposition.
Paris... Les souverains britanniques ont
accepté l'offre de M. Albert Lebrun, consis¬
tant à retarder leur voyage d'un mois en
raison du décès de la mère de la reine.
— Tous les inculpés dans le complot
du C. S. A. R. seront jugés à Paris. Le gé¬
néral Duseigneur a été mis en liberté pro¬
visoire.
— Après le tirage de la loterie Nationale,
du Grand Prix de Paris, le numéro 70.611,
série 11, attribuée au cheval « Bois Rous¬
sel », gagnant deux millions, a été vendu
à Arles.
A l'Etranger...
Etats-Unis... A Mils-Citv, par suite de la
rupture d'un pont, conséquence des gran
des pluies, un train est projeté dans la ri¬
vière. 50 morts et 65 blessés.
Londres... Les accords franco-anglais,
relatifs à la non-intervention en Espagne
ont produit une détente internationale.
Le gouvernement italien s'associerait à
ces accords et interviendrait auprès du
gouvernement nationaliste.
Espagne... L'armée nationaliste poursui¬
vant sa pression vers Valence, oblige les
troupes gouvernementales à se replier,
Tchécoslovaquie... Des avions militaires
allemands ont été vu, survolant le territoi¬
re Tchèque.
GUERRE D'ESPAGNE
Une vue de Castellon au moment de l'entrée des troupes insurgées. Le secteur
a été ravagé par le bombardement. Voici une vue du célèbre monastère de Sigena
détruit par l'artillerie au cours de l'avance sur la ville. En haut. Le général Aranda,
commandant les troupes insurgées devant Castellon.
Prospérité Collective
par Déon DABAUME
Les faits économiques se révélant les plus
immédiatement perceptibles — primum vi-
vere — c'est par eux que nous commence¬
rons notre étude.
Quiconque réfléchit ne manque pas d'être
frappé par la discordance qui existe entre
l'enrichissement continu des pays indus¬
trialisés et l'appauvrissement régulier de
leurs habitants. Que la France en particu¬
lier s'enrichisse sans cesse et à une caden¬
ce accélérée depuis le début de ce siècle,
nul ne pourrait de bonne foi le nier. Signa¬
lons cependant que par richesse nous en¬
tendons l'abondance des biens et non la
monnaie qui en est seulement la mesure.
L'application à la culture du sol des pro¬
grès des sciences physico-chimiques et de
h biologie a permis d'augmenter les pro¬
ductions agricoles : en particulier depuis
une dizaine d'années la France n'est plus
tributaire de l'étranger en matière de blé.
Sa production moyenne se trouve stabilisée
à 88 millions de quintaux, correspondant à
5.400.000 hectares d'emblavure, en diminu¬
tion de 1.300.000 hectares par rapport aux
frontières de 1914. Depuis le début de ce
siècle, l'emploi d'engrais appropriés et la
sélection des semences ont permis dans les
régions de forte culture de doubler les ren¬
dements à l'hectare ; ceux-ci passant de
8 ou 10 quintaux à 15 ou 18. Ces résultats
sont si probants que durant les années ex¬
cédentaires de 1933 à 1935.. le gouverne¬
ment n'a pu éviter l'effondrement des cours
qu'en organisant l'exportation de 13 mil¬
lions de quintaux et la destruction de 11
millions de quintaux de blé. Comme l'ex¬
portation n'a été possible que par l'octroi
de primes devant compenser la différence
entre le cours mondial et les cours français
et que la collectivité a encore fait les frais
de la dénaturation du blé, c'est au point de
vue du contribuable qu'il convient de juger
l'efficacité de ces mesures.
Depuis que nous savons lutter contre le
phylloxéra, le mildiou, l'oïdium et en gé¬
néral contre tous les ennemis de la vigne,
la production est sans cesse croissante, pas¬
sant de 43 millions d'hectolitres en 1900 à
50 millions en 1925 et à 75 millions en 1935.
Plus encore que pour les céréales, les récol¬
tes de vins sont excédendaires. De là les
mesures bien connues de tous : interdiction
de planter de nouvelles vignes, blocage et
distillation d'une partie des récoltes, élimi¬
nation des cépages et vins déclarés de qua¬
lité inférieure, primes à l'arrachage des vi¬
gnes.
On croît rêver et cependant le décret-loi
du 30 juillet 1935 a prescrit l'arrachage
d'au moins 150.000 hectares, soit le l/10e
de la superficie du vignoble français. L'in¬
demnité allouée au propriétaire s'est élevée
jusqu'à 7.000 francs l'hectare lorsaue l'en¬
gagement a été pris par lui, de ne pas. du¬
rant 30 années, replanter une vigne sur le
même emplacement ni d'y cultiver tabac,
lin ou betterave à sucre... Nous savons tous
comment l'Etat s'y est pris pour l'élimina¬
tion des excédents. Il rend la distillation
obligatoire pour une fraction de la récolte,
achète l'alcool et l'incorpore à l'essence.
Nous nous sommes volontairement éten¬
dus -sur le cas du blé et celui du vin, car
ils sont particulièrement typiques. Quelle
que soit actuellement l'importance des be¬
soins réels, les récoltes moyennes (car il
faut compter avec les conditions climati¬
ques) permettront toujours d'y faire face.
Il serait tout aussi facile de démontrer le
caractère pléthorique des récoltes de bet¬
teraves à sucre. L'effondrement des cours
a été évité par la limitation des cultures,
l'interdiction d'ouvrir de nouvelles sucre¬
ries, l'achat par l'Etat de l'alcool destiné
à devenir carburant.
Se douterait-on que les récoltes de fruits
soient devenues trop importantes ? que les
pêches maritimes trop fructueuses aient
nécessité l'intervention du législateur pour
réglementer les mailles des filets ?...
En ce qui concerne le cheptel, la loi du
16 avril 1935 a prescrit l'assainissement du
marché de la viande par l'abattage de
150..000 animaux « en mauvais état général
JEUDI 30 JUIN 1938.
Journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère el départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Pour tout changement d'adresse, envoyer 1 franc
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphc'!' 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3" page 4 » la ligne
Annonces, 4° page 2 » —
Annonces légales . 2,50 —
Pirates de l'air
La « Guerre Totale » en Espagne comme
en Chine semble devenir la règle des états-
majors. D'innocentes victimes périssent
sous les ruines accumulées par les bombes
d'avions.
Les peuples élèvent en vain jusqu'à ce
jour contre ces massacres odieux les pro¬
testations qui, nous osons l'espérer grâce
aux accords franco-anglais, ne resteront
pas toujours sans écho.
Malheureusement jusqu'à ce jour dans
les ports espagnols, les navires de commerce
français et anglais sont trop souvent
atteints par les bombardements aériens.
Le 27 juin, deux vapeurs anglais sont bom¬
bardés dans le port de Valence, et ce crime
coûte la vie à quatre marins anglais.
Bien plus, à deux reprises, la France a été
survolée par des escadrilles qui ont lâché
des bombes sans faire par miracle autre
chose que des dégâts matériels-
Les actes sont dans le domaine aérien
l'équivalent de ceux que nous avons con¬
nus l'an dernier dans le domaine naval
Il y a des pirates de l'air comme il y a des
pirates de la mer.
Le gouvernement français a pris sans
tarder les mesures qui s'imposaient. M.
Daladier a inspecté en personne la fron¬
tière pyrénéenne où vient d'être mis en
place un dispositif de défense antiaérienne
que l'on peut espérer efficace.
Il s'est expliqué sur ce point devant la
Chambre. Avec beaucoup de sang-froid,
il a repoussé les allégations aventureuses de
certains députés sur la nationalité des
avions agresseurs. Au vrai, dans une ques¬
tion où l'on en est réduit aux hypothèses,
deux explications seulement sont possibles.
Les avions peuvent appartenir à une esca¬
drille allemande ou italienne au service du
général Franco, laquelle agirait, pour des
fins obscures, selon des instructions qui ne
seraient pas nécessairement celles du géné¬
ral espagnol. Mais les avions peuvent éga¬
lement appartenir aux gouvernementaux ;
au moment où la dangereuse avance natio¬
naliste les met dans une situation chaque
jour plus difficile, ils auraient cherché, par
un survol du territoire français et un bom¬
bardement de lieux reconnus déserts, à
jeter le trouble dans les rapports interna¬
tionaux au moment où ils craignaient de
se voir fermer la frontière terrestre avec la
France.
Nous aurons certainement dans un pro¬
che avenir les éléments de faits qui per¬
mettront de choisir entre ces deux expli¬
cations. En attendant, il convient de garder
en face des provocations, d'où qu'elles
viennent, un sang-froid lucide. Le juste
ressentiment qu'on peut éprouver ne doit
pas l'emporter sur la raison politique qui,
en 1938 comme en 1936, exige la non-inter¬
vention. Pour se convaincre de cette vérité
il suffirait de se rapporter au courageux
discours que M. Léon Blum a prononcé au
congrès socialiste de Royan. Il a rappelé à
ses auditeurs que, pour l'intervention en
faveur de l'Espagne républicaine, il n'y
avait de majorité ni dans le Front Popu¬
laire, ni au Parlement, ni dans le pays.
Toutefois la paix est instable et le moin¬
dre incident en Méditerranée peut avoir
une répercussion immédiate en Europe.
Parmi les dictatures totalitaires, aux¬
quelles l'idée de guerre est familière, les
démocraties pacifiques doivent donner
l'exemple du calme et de la patience. De¬
puis deux ans, leur sagesse appuyée sur
leurs forces, a empêché l'Europe de rouler
aux abîmes. C'est beaucoup en politique où
seuls comptent les résultats.
DERVAUX
A partir de notre prochain numéro,
le 14 juillet 1938, le « Moniteur de la
Lozère », paraîtra tous les huit jours, le
jeudi.
GRAVE ACCIDENT D'AVIATION PRES DE TOURS
Tours... Jeudi 23, vers 2 heures du mati n, une terrible catastrophe s'est produite
près de Tours. Un bi-moteur militaire s'est écrasé au sol, ses 7 occupants ont péri car-
nameoc Ct- »-» 4- • 1 /, 4-1 TA .. ! ! . i : a .. ! a r . i , •
bonisés. Ce sont : le capitaine Rainesi
capitaine Marmagnant ; le lieutenant
Raynaud ; le lieutenant de vaisseau Perret ; le lieutenant Paul Canal ; le sergent-chef
Thibault et le sergent-mécanicien Fabre. Le Ministre de l'Air. M. Guy la Chambre
a tenu a enquêter personnellement. L'accident serait dû a une explosion en plein
vol. Les obsèques des victimes ont eu lieu samedi matin à Tours.
Voici une vue des décombres.
En France...
Bourges... Le Président de la République
s'est rendu à la Foire-Exposition.
Paris... Les souverains britanniques ont
accepté l'offre de M. Albert Lebrun, consis¬
tant à retarder leur voyage d'un mois en
raison du décès de la mère de la reine.
— Tous les inculpés dans le complot
du C. S. A. R. seront jugés à Paris. Le gé¬
néral Duseigneur a été mis en liberté pro¬
visoire.
— Après le tirage de la loterie Nationale,
du Grand Prix de Paris, le numéro 70.611,
série 11, attribuée au cheval « Bois Rous¬
sel », gagnant deux millions, a été vendu
à Arles.
A l'Etranger...
Etats-Unis... A Mils-Citv, par suite de la
rupture d'un pont, conséquence des gran
des pluies, un train est projeté dans la ri¬
vière. 50 morts et 65 blessés.
Londres... Les accords franco-anglais,
relatifs à la non-intervention en Espagne
ont produit une détente internationale.
Le gouvernement italien s'associerait à
ces accords et interviendrait auprès du
gouvernement nationaliste.
Espagne... L'armée nationaliste poursui¬
vant sa pression vers Valence, oblige les
troupes gouvernementales à se replier,
Tchécoslovaquie... Des avions militaires
allemands ont été vu, survolant le territoi¬
re Tchèque.
GUERRE D'ESPAGNE
Une vue de Castellon au moment de l'entrée des troupes insurgées. Le secteur
a été ravagé par le bombardement. Voici une vue du célèbre monastère de Sigena
détruit par l'artillerie au cours de l'avance sur la ville. En haut. Le général Aranda,
commandant les troupes insurgées devant Castellon.
Prospérité Collective
par Déon DABAUME
Les faits économiques se révélant les plus
immédiatement perceptibles — primum vi-
vere — c'est par eux que nous commence¬
rons notre étude.
Quiconque réfléchit ne manque pas d'être
frappé par la discordance qui existe entre
l'enrichissement continu des pays indus¬
trialisés et l'appauvrissement régulier de
leurs habitants. Que la France en particu¬
lier s'enrichisse sans cesse et à une caden¬
ce accélérée depuis le début de ce siècle,
nul ne pourrait de bonne foi le nier. Signa¬
lons cependant que par richesse nous en¬
tendons l'abondance des biens et non la
monnaie qui en est seulement la mesure.
L'application à la culture du sol des pro¬
grès des sciences physico-chimiques et de
h biologie a permis d'augmenter les pro¬
ductions agricoles : en particulier depuis
une dizaine d'années la France n'est plus
tributaire de l'étranger en matière de blé.
Sa production moyenne se trouve stabilisée
à 88 millions de quintaux, correspondant à
5.400.000 hectares d'emblavure, en diminu¬
tion de 1.300.000 hectares par rapport aux
frontières de 1914. Depuis le début de ce
siècle, l'emploi d'engrais appropriés et la
sélection des semences ont permis dans les
régions de forte culture de doubler les ren¬
dements à l'hectare ; ceux-ci passant de
8 ou 10 quintaux à 15 ou 18. Ces résultats
sont si probants que durant les années ex¬
cédentaires de 1933 à 1935.. le gouverne¬
ment n'a pu éviter l'effondrement des cours
qu'en organisant l'exportation de 13 mil¬
lions de quintaux et la destruction de 11
millions de quintaux de blé. Comme l'ex¬
portation n'a été possible que par l'octroi
de primes devant compenser la différence
entre le cours mondial et les cours français
et que la collectivité a encore fait les frais
de la dénaturation du blé, c'est au point de
vue du contribuable qu'il convient de juger
l'efficacité de ces mesures.
Depuis que nous savons lutter contre le
phylloxéra, le mildiou, l'oïdium et en gé¬
néral contre tous les ennemis de la vigne,
la production est sans cesse croissante, pas¬
sant de 43 millions d'hectolitres en 1900 à
50 millions en 1925 et à 75 millions en 1935.
Plus encore que pour les céréales, les récol¬
tes de vins sont excédendaires. De là les
mesures bien connues de tous : interdiction
de planter de nouvelles vignes, blocage et
distillation d'une partie des récoltes, élimi¬
nation des cépages et vins déclarés de qua¬
lité inférieure, primes à l'arrachage des vi¬
gnes.
On croît rêver et cependant le décret-loi
du 30 juillet 1935 a prescrit l'arrachage
d'au moins 150.000 hectares, soit le l/10e
de la superficie du vignoble français. L'in¬
demnité allouée au propriétaire s'est élevée
jusqu'à 7.000 francs l'hectare lorsaue l'en¬
gagement a été pris par lui, de ne pas. du¬
rant 30 années, replanter une vigne sur le
même emplacement ni d'y cultiver tabac,
lin ou betterave à sucre... Nous savons tous
comment l'Etat s'y est pris pour l'élimina¬
tion des excédents. Il rend la distillation
obligatoire pour une fraction de la récolte,
achète l'alcool et l'incorpore à l'essence.
Nous nous sommes volontairement éten¬
dus -sur le cas du blé et celui du vin, car
ils sont particulièrement typiques. Quelle
que soit actuellement l'importance des be¬
soins réels, les récoltes moyennes (car il
faut compter avec les conditions climati¬
ques) permettront toujours d'y faire face.
Il serait tout aussi facile de démontrer le
caractère pléthorique des récoltes de bet¬
teraves à sucre. L'effondrement des cours
a été évité par la limitation des cultures,
l'interdiction d'ouvrir de nouvelles sucre¬
ries, l'achat par l'Etat de l'alcool destiné
à devenir carburant.
Se douterait-on que les récoltes de fruits
soient devenues trop importantes ? que les
pêches maritimes trop fructueuses aient
nécessité l'intervention du législateur pour
réglementer les mailles des filets ?...
En ce qui concerne le cheptel, la loi du
16 avril 1935 a prescrit l'assainissement du
marché de la viande par l'abattage de
150..000 animaux « en mauvais état général
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.57%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.57%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Union républicaine Union républicaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Union républicaine" or dc.contributor adj "Union républicaine")La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]... /ark:/12148/bpt6k3496879.highres L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]... /ark:/12148/bd6t53519549t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t535459187/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t535459187/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t535459187/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t535459187/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t535459187
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t535459187
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t535459187/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest