Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-02-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 février 1871 05 février 1871
Description : 1871/02/05 (A8,N6). 1871/02/05 (A8,N6).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535456208
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/09/2023
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JOURNAL .DE L'UNION ET DE LA DEFENSE NATIONALE.
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prix d'abonnement : .,
Mend.e . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 C. ; trois mois., 3 fr. ; dans
le département . an an , 11 fr. ; six mois ,6 fr. ■ trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr; ; si* mois ,' 6 fr. 50 e. ;
trois mois, .4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
M. HAVAS,' rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C", place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 6
H>iïxxanot|LQ, 5 février1 1871.
prix dea insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames,
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent ries difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M"' Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 5 février 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêches
Versailles, le 28 janvier 1871, à 11 h. 25 m. soir.
M. Jules Favre, ministre des affaires étrangères à la délé¬
gation de Bordeaux. — Recommandée.
Nous signons aujourd'hui un traité avec M. le comte de
Bismarck. Un armistice de 21 jours est convenu. Une assem¬
blée est convoquée à Bordeaux pour le 15 février. Faites con¬
naître à toute la France. — Faites exécuter l'armistice et con¬
voquez les électeurs pour le 8 février.
Un membre du gouvernement va partir pour Bordeaux.
Signé: Jules FAVRE.
Un décret qui sera ultérieurement publié fera connaître les
mesures prises pour assurer l'exécution des dispositions ci-
dessus.
Bordeaux, 30 janvier, 1 h. 40 soir.
Intérieur à Préfets et Sous-Préfets.
Le ministre de l'intérieur et de la guerre a fait passer ce
inalinàM. Jules Favre, à Versailles, une dépêche pour lui
demander de sortir du silence gardé par le gouvernement de
Paris, et de faire connaître le nom du membre du gouverne¬
ment dont l'arrivée était annoncée, ainsi que les motifs qui
peuvent expliquer son retard. Il a réclamé en même temps des
détails précis sur la situation générale et sur le sort de Paris.
Bordeaux, le 31 janvier, 6 h. 30 m. du s.
Intérieur à Préfets et Sous-Préfets.
Aucune réponse n'a été faite encore à la dépêche qui a été
envoyée hier à Versailles à M. Jules Favre et dont communi¬
cation nous a été faite. La seule réponse reçue par la déléga¬
tion est de M. de Bismarck.
II en résulte que l'armistice conclu le 28 durera jusqu'au
19 février. La ligne de démarcation séparant les deux armées,
part de Ponl-l'Evêque, traversele départemeut de l'Orne, laisse
à l'occupation allemande la Sarthe , Indre-et-Loire , Loir-et-
Cher, Loiret, Yonne, traverse la Côte-d'-Or, le Doubset le Jura.
Le Nord, le Pas-de-Calais et le Hâvre restent intacts. Les
opérations dans la Côte-d'Or, le Doubs etle Jura, et le siège de
Belfort continuent jusqu'à une entente ultérieure. Reddition
de toutes les fortifications de Paris. — L'armée de Paris
prisonnière de guerre moins une division conservée pour le
service intérieur. — La garde nationale reste armée. Les
troupes allemandes n'entreront pas à Paris pendant l'armistice.
Paris ravitaillé. — Circulation libre pouç les élections. M. de
Bismarck ajoute que les forts ont été occupés hier par l'armée
allemande. — D'autre part le général Chanzy a reçu hier du
prince Frédéric-Charles communication du texte delà conven¬
tion de Versailles. — L'article 1er dit que l'armistice commen¬
cera à Paris le même jour que dans les déparlements, dans un
délai de trois jours. — Cet armistice s'applique aux forces
navales, et, les prises faites après le 28 janvier seront rendues.
— Il sera procédé à l'échange de tous les prisonniers de guerre
depuis le commencement de la guerre par l'armée française.
Paris paiera une contribution de guerre de 200 millions. De
tout cela il résulte que rien n'a été stipulé sur les questions de
paix ou de guerre qui demeurent réservées à l'assemblée con¬
voquée à Bordeaux ; d'autre part, qu'entre l'armistice pur et
simple annoncé par la dépêche de Versailles, et signé Jules
Favre , et la.convention communiquée par le prince Frédéric-
Charles et analysée par de Bismarck , il existe une divergence
grave en ce qui touche les opérations dans l'Est. Comme la
dépêche signée Jules Favre annonçait l'armistice sans indiquer
de délai et sans dire s'il était général ou partiel, et enjoignait
de le faire exécuter immédiatement, les ministres de la guerre
et de la marine ont envoyé aussitôt, des instructions et des
ordres aux généraux en chef, chefs de corps, commandants de
stations navales pour faire respecter l'armistice et l'exécution
de ces ordres, a commencé depuis 48 heures.
Cependant les armées prussiennes, sans doute mieux
instruites des termes de la convention, ont continué leurs
mouvements et pris des positions malgré la résistance et les
protestations de nos chefs de corps. La délégation qui n'a , on
le voit, reçu sur la convention de Versailles d'autre document
officiel français que le télégramme de Versailles , signé Jules
Favre, a le droit et le devoir de reporter sur qui a le droit , la
responsabilité qui incombe à ceux qui n'ont pas fait connaître
la convention dans toute sa teneur, et ont entraîné des erreurs
d'interprétationdont les conséquences, au point de vue de notre
héroïque armée de l'Est peuvent être irréparables pour la
France.
- Bordeaux, le 31 janvier 1871, à 12 h. 25 m. soir.
Intérieur à préfets et sous-pre/ets.
Depuis la dépêche qui vous a été envoyée dans l'après-midi
et par laquelle on demandait à Versailles des renseignements
prompts et précis sur la nature, l'étendue et la portée des ar¬
rangements conclus, aucune nouvelle officielle n'a été reçue;
on ne sait rien de plus que ce matin.
Les avis de l'étranger portent qu'à Versailles on n'a rien en¬
gagé sur le fond même de la paix.
L'occupation des forts de Paris par les Prussiens semble in¬
diquer que la capitale a été rendue, en tant que place forte D'ar¬
mée et la garde mobile devront déposer leurs armes ; la garde
nationale sédentaire conserve les siennes.
La convention qui est intervenue porte exclusivement sur
l'armistice, qui semble avoir surtout pour objet la formation et
la convocation d'une assemblée.
La politique soutenue et pratiquée par le ministre de l'inté¬
rieur et de la guerre est toujours la même : guerre à outrance,
résistance jusqu'à complet épuisement. Employez donc toute
votre énergie à maintenir le moral des populations, le temps
de l'armistice va être mis à profit pour renforcer nos trois ar¬
mées en hommes, en munitions, en vivres. Les troupes seront
astreintes à une discipline sévère à laquelle il faudra donuer
tous vos soins, de concert avec les chefs militaires ; elles de¬
vront être exercées tous les jours pendant de longues heures
pour s'aguerrir. Les conseils de révision devront continuer, et
tout le travail d'organisation, d'équipement, bien loin d'être
interrompu, devra être poursuivi avec une extrême vigilance.
Il faut à tout prix que l'armistice nous profite, et nous pouvons
faire qu'il en soit ainsi ; enfin il n'est pas jusqu'aux élections
qui ne puissent et ne doivent être mises à profit. Ce qu'il faut
à la France, c'est une assemblée qui veuille la guerre et soit
décidée à tout pour la faire.
Le membre du gouvernement qui est attendu, arrivera sans
doute demain matin.
Le. miniitre Axist fixé un déUî qui expire demain à trois
heures. Vous recevrez demain une proclamation aux citoyens,
avec l'ensemble des décrets et des mesures qui, dans sa pensée,
doivent parer aux nécessités de la situation actuelle. Donc, pa¬
tience; fermeté, courage, union et discipline.
Vive la République !
Dans sa séance du 30 janvier, le conseil municipal de Bor¬
deaux a adopté, â l'unanimité, la délibération suivante, qui a été
immédiatement transmise au gouvernement.
En présence des événements qui se produisent, le conseil
municipal de Bordeaux proteste contre toute conditiou de paix
qui ne sauvegarderait pas l'honneur national. Il adjure la Dé¬
légation de Bordeaux de rester à son poste et de continuer
avec la plus grande énergie la guerre à outrance.
Vive la République I Vive la France.
CITOYENS,
L'étranger vient d'infliger à la France la plus cruelle injure
qu'il lui ait été donné d'essuyer dans cette guerre maudite;
châtiment démesuré des erreurs et des faiblesses d'un grand
peuple. Paris inexpugnable à la lorce, vaincu par la famine ,
n'a pu tenir en respect plus longtemps les hordes allemandes.
Le 28 janvier il a succombé. La cité reste encore intacte —
comme un dernier hommage arraché par sa puissance et sa
grandeur morale à la barbarie. Les'forts seuls ont été rendus
à l'ennemi. Toutefois, Paris en tombant nous laisse le prix
de ses sacrifices héroïques. Pendant cinq mois de privations et
de souffrances, il a donné à la France le temps de se recon¬
naître, de faire appel à ses enfants, de trouver des armes et
de former dés armées jeunes encore, mais vaillantes etrésolues,
auxquelles il n'a manqué jusqu'à présent que la solidité qu'on
n'acquiert qu'à la longue. Grâce à Paris, si nous sommes des
patriotes résolus, nous tenons en main tout ce qu'il faut poul¬
ie venger et nous affranchir.
Mais comme si la mauvaise fortune tenait à nous ac¬
cabler, quelque chose de plus sinistre et de plus doulou¬
reux que la chute de Paris nous attendait. On a signé à notre
insu, sans nous consulter, un armistice dont nous n'avons
connu que tardivement la coupable légèreté qui livre aux
troupes prussiennes , des départements occupés par nos
soldats, et qui nous impose l'observation de trois semai¬
nes de repos pour réunir dans les tristes circonstances où se
trouve le pays, une assemblée nationale. Nous avons demandé
des explications à Paris et Paris a gardé le silence, atten¬
dant pour vous parler l'arrivée promise d'un membre du
étions déterminés à remettre
du Gouvernement, nous avons
voulu obéir pour donner un gage de modération et de
bonne foi, pour remplir ce devoir qui commande de ne
quitter le poste qu'après en avoir été relevé, enfin, pour
prouver à tous, amis et dissidents par l'exemple , que la
démocratie n'est pas seulement le plus grand des par¬
gouvernement auquel nous
nos pouvoirs. Délégation
tis mais le plus scrupuleux des gouvernements ; cependant
personne ne vient de Paris et il faut agir.
Il faut, coûte que coûte , déjouer les perfides combinai¬
sons des ennemis ..de la France. La Prusse compte sur
l'armistice pour amoliii', énerver, dissoudre nos armées.
La Prusse espère qu'une ' assemblée réunie à la suite de
revers successifs et sous l'effroyable chute de Paris, sera
nécessairement tremblante et prompte à subir une paix
honteuse. Il dépend de nous que ces calculs avortent et que
les instruments même qui ont été préparés pour tuer
l'esprit de résistance le raniment et l'exaltent. De l'armistice,
faisons une école d'instruction pour nos jeunes troupes ;
employons ces trois semaines à préparer et pousser avec plus
d'ardeur que jamais l'organisation de la défense et de la
guerre. A la place de la chambre réactionnaire et lâche que
rêve l'étranger, installons une assemblée vraiment nationale,
républicaine , voulant la paix si la paix assure l'honneur, le
rang et l'intégrité de notre pays, mais capable de vouloir aussi
la guerre et prête à tout f plutôt que d'aider à l'assassinat de la
France.
FRANÇAIS 1 songeons à nos pères qui nous ont légué une
France compacte et indivisible, ne trahissons pas notre
histoire et n'aliénons pas notre domaine traditionnel aux
mains des barbares. Qui donc signerait ?
Ce n'est pas vous, légitimistes , qui vous battez si vaillam¬
ment sous le drapeau de la République pour défendre le
sol du vieux royaume de France.
Ni vous, fils des bourgeois de 1789, dont l'œuvre
maitresse a été desceller les vieilles traditions dans un pacte
d'indissoluble union.
Ce n'est pas vous , travailleurs des villes , dont l'intelligent
et généreux patriotisme s'est toujours représenté la France
dans sa force et dans son unité, libératrice des peuples aux
libertés modernes.
Ni vous enfin , ouvriers propriétaires des campagnes, qui
n'avez-jamais marchandé votre sang peur la défense de la
révolution à laquelle vous devez la propriété du sol et votre
dignité de citoyen.
Non, il ne se trouvera pas un Français pour signer ce
pacte infâme. L'étranger sera déçu ; il faudra qu'il renonce à
mutiler la France ; car tous, animés du même amour pour
la mère-patrie, impassibles dans les revers, nous reviendrons
forts et nous chasserons l'étranger. Pour atteindre ce but
sacré, il- faut y dévouer nos cœurs, nos volontés, notre
vie et, sacrifice plus difficile, peut-être , laisser là nos pré¬
férences. Il faut nous serrer tous autour de la République,
faire preuve surtout de sang-froid et de fermeté dame;
n'avons ni passions ni faiblesses, jurons simplement comme
des hommes libres de défendre envers et contre tous, la
France et la République. Aux armes ! aux armes !
Vive la France! Vive la République !
une et indivisible.
LÉON GAMBETTA.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
LA GUERRE ET L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
A la veille des élections, il faut que chacun se
rende bien compte de la situation ; il faut que cha¬
que nom mis dans l'urne électorale soit une pro¬
testation contre les envahisseurs ; il faut que les
candidats inscrits sur les bulletins, signifient:
Paix honorable ou guerre à outrance.
Electeurs, ne vous laissez plus corrompre.
Votez librement, ou suivez les conseils de ceux
qui ne vous trompent pas.
Ne vous laissez plus influencer. Rappelez-vous
que les députés de l'empire nous ont mis dans les
malheurs où nous sommes. Sachez bien que les
anciens candidats officiels, ainsi que ceux qui
l'auraient été, si l'empire les avaient voulus, n'ont
plus droit à vos suffrages.
La situation actuelle de la France n'a pas
d'exemple dans notre histoire : il faut des hom¬
mes nouveaux pour sauver la patrie. Choisissez-
les parmi ceux que vous croirez les plus dignes
de vous représenter. — Quels que soient nos re-
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prix d'abonnement : .,
Mend.e . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 C. ; trois mois., 3 fr. ; dans
le département . an an , 11 fr. ; six mois ,6 fr. ■ trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr; ; si* mois ,' 6 fr. 50 e. ;
trois mois, .4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
M. HAVAS,' rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et C", place de la Bourse, 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 6
H>iïxxanot|LQ, 5 février1 1871.
prix dea insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames,
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent ries difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez M"' Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 5 février 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêches
Versailles, le 28 janvier 1871, à 11 h. 25 m. soir.
M. Jules Favre, ministre des affaires étrangères à la délé¬
gation de Bordeaux. — Recommandée.
Nous signons aujourd'hui un traité avec M. le comte de
Bismarck. Un armistice de 21 jours est convenu. Une assem¬
blée est convoquée à Bordeaux pour le 15 février. Faites con¬
naître à toute la France. — Faites exécuter l'armistice et con¬
voquez les électeurs pour le 8 février.
Un membre du gouvernement va partir pour Bordeaux.
Signé: Jules FAVRE.
Un décret qui sera ultérieurement publié fera connaître les
mesures prises pour assurer l'exécution des dispositions ci-
dessus.
Bordeaux, 30 janvier, 1 h. 40 soir.
Intérieur à Préfets et Sous-Préfets.
Le ministre de l'intérieur et de la guerre a fait passer ce
inalinàM. Jules Favre, à Versailles, une dépêche pour lui
demander de sortir du silence gardé par le gouvernement de
Paris, et de faire connaître le nom du membre du gouverne¬
ment dont l'arrivée était annoncée, ainsi que les motifs qui
peuvent expliquer son retard. Il a réclamé en même temps des
détails précis sur la situation générale et sur le sort de Paris.
Bordeaux, le 31 janvier, 6 h. 30 m. du s.
Intérieur à Préfets et Sous-Préfets.
Aucune réponse n'a été faite encore à la dépêche qui a été
envoyée hier à Versailles à M. Jules Favre et dont communi¬
cation nous a été faite. La seule réponse reçue par la déléga¬
tion est de M. de Bismarck.
II en résulte que l'armistice conclu le 28 durera jusqu'au
19 février. La ligne de démarcation séparant les deux armées,
part de Ponl-l'Evêque, traversele départemeut de l'Orne, laisse
à l'occupation allemande la Sarthe , Indre-et-Loire , Loir-et-
Cher, Loiret, Yonne, traverse la Côte-d'-Or, le Doubset le Jura.
Le Nord, le Pas-de-Calais et le Hâvre restent intacts. Les
opérations dans la Côte-d'Or, le Doubs etle Jura, et le siège de
Belfort continuent jusqu'à une entente ultérieure. Reddition
de toutes les fortifications de Paris. — L'armée de Paris
prisonnière de guerre moins une division conservée pour le
service intérieur. — La garde nationale reste armée. Les
troupes allemandes n'entreront pas à Paris pendant l'armistice.
Paris ravitaillé. — Circulation libre pouç les élections. M. de
Bismarck ajoute que les forts ont été occupés hier par l'armée
allemande. — D'autre part le général Chanzy a reçu hier du
prince Frédéric-Charles communication du texte delà conven¬
tion de Versailles. — L'article 1er dit que l'armistice commen¬
cera à Paris le même jour que dans les déparlements, dans un
délai de trois jours. — Cet armistice s'applique aux forces
navales, et, les prises faites après le 28 janvier seront rendues.
— Il sera procédé à l'échange de tous les prisonniers de guerre
depuis le commencement de la guerre par l'armée française.
Paris paiera une contribution de guerre de 200 millions. De
tout cela il résulte que rien n'a été stipulé sur les questions de
paix ou de guerre qui demeurent réservées à l'assemblée con¬
voquée à Bordeaux ; d'autre part, qu'entre l'armistice pur et
simple annoncé par la dépêche de Versailles, et signé Jules
Favre , et la.convention communiquée par le prince Frédéric-
Charles et analysée par de Bismarck , il existe une divergence
grave en ce qui touche les opérations dans l'Est. Comme la
dépêche signée Jules Favre annonçait l'armistice sans indiquer
de délai et sans dire s'il était général ou partiel, et enjoignait
de le faire exécuter immédiatement, les ministres de la guerre
et de la marine ont envoyé aussitôt, des instructions et des
ordres aux généraux en chef, chefs de corps, commandants de
stations navales pour faire respecter l'armistice et l'exécution
de ces ordres, a commencé depuis 48 heures.
Cependant les armées prussiennes, sans doute mieux
instruites des termes de la convention, ont continué leurs
mouvements et pris des positions malgré la résistance et les
protestations de nos chefs de corps. La délégation qui n'a , on
le voit, reçu sur la convention de Versailles d'autre document
officiel français que le télégramme de Versailles , signé Jules
Favre, a le droit et le devoir de reporter sur qui a le droit , la
responsabilité qui incombe à ceux qui n'ont pas fait connaître
la convention dans toute sa teneur, et ont entraîné des erreurs
d'interprétationdont les conséquences, au point de vue de notre
héroïque armée de l'Est peuvent être irréparables pour la
France.
- Bordeaux, le 31 janvier 1871, à 12 h. 25 m. soir.
Intérieur à préfets et sous-pre/ets.
Depuis la dépêche qui vous a été envoyée dans l'après-midi
et par laquelle on demandait à Versailles des renseignements
prompts et précis sur la nature, l'étendue et la portée des ar¬
rangements conclus, aucune nouvelle officielle n'a été reçue;
on ne sait rien de plus que ce matin.
Les avis de l'étranger portent qu'à Versailles on n'a rien en¬
gagé sur le fond même de la paix.
L'occupation des forts de Paris par les Prussiens semble in¬
diquer que la capitale a été rendue, en tant que place forte D'ar¬
mée et la garde mobile devront déposer leurs armes ; la garde
nationale sédentaire conserve les siennes.
La convention qui est intervenue porte exclusivement sur
l'armistice, qui semble avoir surtout pour objet la formation et
la convocation d'une assemblée.
La politique soutenue et pratiquée par le ministre de l'inté¬
rieur et de la guerre est toujours la même : guerre à outrance,
résistance jusqu'à complet épuisement. Employez donc toute
votre énergie à maintenir le moral des populations, le temps
de l'armistice va être mis à profit pour renforcer nos trois ar¬
mées en hommes, en munitions, en vivres. Les troupes seront
astreintes à une discipline sévère à laquelle il faudra donuer
tous vos soins, de concert avec les chefs militaires ; elles de¬
vront être exercées tous les jours pendant de longues heures
pour s'aguerrir. Les conseils de révision devront continuer, et
tout le travail d'organisation, d'équipement, bien loin d'être
interrompu, devra être poursuivi avec une extrême vigilance.
Il faut à tout prix que l'armistice nous profite, et nous pouvons
faire qu'il en soit ainsi ; enfin il n'est pas jusqu'aux élections
qui ne puissent et ne doivent être mises à profit. Ce qu'il faut
à la France, c'est une assemblée qui veuille la guerre et soit
décidée à tout pour la faire.
Le membre du gouvernement qui est attendu, arrivera sans
doute demain matin.
Le. miniitre Axist fixé un déUî qui expire demain à trois
heures. Vous recevrez demain une proclamation aux citoyens,
avec l'ensemble des décrets et des mesures qui, dans sa pensée,
doivent parer aux nécessités de la situation actuelle. Donc, pa¬
tience; fermeté, courage, union et discipline.
Vive la République !
Dans sa séance du 30 janvier, le conseil municipal de Bor¬
deaux a adopté, â l'unanimité, la délibération suivante, qui a été
immédiatement transmise au gouvernement.
En présence des événements qui se produisent, le conseil
municipal de Bordeaux proteste contre toute conditiou de paix
qui ne sauvegarderait pas l'honneur national. Il adjure la Dé¬
légation de Bordeaux de rester à son poste et de continuer
avec la plus grande énergie la guerre à outrance.
Vive la République I Vive la France.
CITOYENS,
L'étranger vient d'infliger à la France la plus cruelle injure
qu'il lui ait été donné d'essuyer dans cette guerre maudite;
châtiment démesuré des erreurs et des faiblesses d'un grand
peuple. Paris inexpugnable à la lorce, vaincu par la famine ,
n'a pu tenir en respect plus longtemps les hordes allemandes.
Le 28 janvier il a succombé. La cité reste encore intacte —
comme un dernier hommage arraché par sa puissance et sa
grandeur morale à la barbarie. Les'forts seuls ont été rendus
à l'ennemi. Toutefois, Paris en tombant nous laisse le prix
de ses sacrifices héroïques. Pendant cinq mois de privations et
de souffrances, il a donné à la France le temps de se recon¬
naître, de faire appel à ses enfants, de trouver des armes et
de former dés armées jeunes encore, mais vaillantes etrésolues,
auxquelles il n'a manqué jusqu'à présent que la solidité qu'on
n'acquiert qu'à la longue. Grâce à Paris, si nous sommes des
patriotes résolus, nous tenons en main tout ce qu'il faut poul¬
ie venger et nous affranchir.
Mais comme si la mauvaise fortune tenait à nous ac¬
cabler, quelque chose de plus sinistre et de plus doulou¬
reux que la chute de Paris nous attendait. On a signé à notre
insu, sans nous consulter, un armistice dont nous n'avons
connu que tardivement la coupable légèreté qui livre aux
troupes prussiennes , des départements occupés par nos
soldats, et qui nous impose l'observation de trois semai¬
nes de repos pour réunir dans les tristes circonstances où se
trouve le pays, une assemblée nationale. Nous avons demandé
des explications à Paris et Paris a gardé le silence, atten¬
dant pour vous parler l'arrivée promise d'un membre du
étions déterminés à remettre
du Gouvernement, nous avons
voulu obéir pour donner un gage de modération et de
bonne foi, pour remplir ce devoir qui commande de ne
quitter le poste qu'après en avoir été relevé, enfin, pour
prouver à tous, amis et dissidents par l'exemple , que la
démocratie n'est pas seulement le plus grand des par¬
gouvernement auquel nous
nos pouvoirs. Délégation
tis mais le plus scrupuleux des gouvernements ; cependant
personne ne vient de Paris et il faut agir.
Il faut, coûte que coûte , déjouer les perfides combinai¬
sons des ennemis ..de la France. La Prusse compte sur
l'armistice pour amoliii', énerver, dissoudre nos armées.
La Prusse espère qu'une ' assemblée réunie à la suite de
revers successifs et sous l'effroyable chute de Paris, sera
nécessairement tremblante et prompte à subir une paix
honteuse. Il dépend de nous que ces calculs avortent et que
les instruments même qui ont été préparés pour tuer
l'esprit de résistance le raniment et l'exaltent. De l'armistice,
faisons une école d'instruction pour nos jeunes troupes ;
employons ces trois semaines à préparer et pousser avec plus
d'ardeur que jamais l'organisation de la défense et de la
guerre. A la place de la chambre réactionnaire et lâche que
rêve l'étranger, installons une assemblée vraiment nationale,
républicaine , voulant la paix si la paix assure l'honneur, le
rang et l'intégrité de notre pays, mais capable de vouloir aussi
la guerre et prête à tout f plutôt que d'aider à l'assassinat de la
France.
FRANÇAIS 1 songeons à nos pères qui nous ont légué une
France compacte et indivisible, ne trahissons pas notre
histoire et n'aliénons pas notre domaine traditionnel aux
mains des barbares. Qui donc signerait ?
Ce n'est pas vous, légitimistes , qui vous battez si vaillam¬
ment sous le drapeau de la République pour défendre le
sol du vieux royaume de France.
Ni vous, fils des bourgeois de 1789, dont l'œuvre
maitresse a été desceller les vieilles traditions dans un pacte
d'indissoluble union.
Ce n'est pas vous , travailleurs des villes , dont l'intelligent
et généreux patriotisme s'est toujours représenté la France
dans sa force et dans son unité, libératrice des peuples aux
libertés modernes.
Ni vous enfin , ouvriers propriétaires des campagnes, qui
n'avez-jamais marchandé votre sang peur la défense de la
révolution à laquelle vous devez la propriété du sol et votre
dignité de citoyen.
Non, il ne se trouvera pas un Français pour signer ce
pacte infâme. L'étranger sera déçu ; il faudra qu'il renonce à
mutiler la France ; car tous, animés du même amour pour
la mère-patrie, impassibles dans les revers, nous reviendrons
forts et nous chasserons l'étranger. Pour atteindre ce but
sacré, il- faut y dévouer nos cœurs, nos volontés, notre
vie et, sacrifice plus difficile, peut-être , laisser là nos pré¬
férences. Il faut nous serrer tous autour de la République,
faire preuve surtout de sang-froid et de fermeté dame;
n'avons ni passions ni faiblesses, jurons simplement comme
des hommes libres de défendre envers et contre tous, la
France et la République. Aux armes ! aux armes !
Vive la France! Vive la République !
une et indivisible.
LÉON GAMBETTA.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
TRUCHARD-DUMOLIN.
LA GUERRE ET L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
A la veille des élections, il faut que chacun se
rende bien compte de la situation ; il faut que cha¬
que nom mis dans l'urne électorale soit une pro¬
testation contre les envahisseurs ; il faut que les
candidats inscrits sur les bulletins, signifient:
Paix honorable ou guerre à outrance.
Electeurs, ne vous laissez plus corrompre.
Votez librement, ou suivez les conseils de ceux
qui ne vous trompent pas.
Ne vous laissez plus influencer. Rappelez-vous
que les députés de l'empire nous ont mis dans les
malheurs où nous sommes. Sachez bien que les
anciens candidats officiels, ainsi que ceux qui
l'auraient été, si l'empire les avaient voulus, n'ont
plus droit à vos suffrages.
La situation actuelle de la France n'a pas
d'exemple dans notre histoire : il faut des hom¬
mes nouveaux pour sauver la patrie. Choisissez-
les parmi ceux que vous croirez les plus dignes
de vous représenter. — Quels que soient nos re-
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