Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1870-07-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1870 09 juillet 1870
Description : 1870/07/09 (A7,N28). 1870/07/09 (A7,N28).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545605k
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
lmc ANNÉE
N° 28
SAMEDI, 9 JUILLET 1870.
prix d'abonnement :
Mende ; un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans le département; «n an, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr. 50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 o. ;
trois mois. 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
être payé dans le t" trimestre.
;Vp HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFF1TTE, BULLIER et Cls, place de la Bourse, 8,
sont seuls chargés, à Paris, de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
Meude , le 9 juillet 1870.
M. deChambrun est député depuis
'1857 ; il siège donc au Corps légis¬
latif depuis treize ans. Il a touché
treize indemnités annuelles, s'éle-
vant, l'une dans l'autre, à 15,000 fr.,
soit , en tout , cent quatre-vingt-
quinze mille francs.
Or, ses discours et rapports à la
chambre se résument dans l'interrup¬
tion suivante jetée avec une violence
ridicule dans la discussion de la loi
sur les maires, à la séance du 24 juin
dernier, et justement relevée, d'ail¬
leurs, par le président :
ce II y a eu vingt-huit destitutions
dans mon département! »
La phrase a dix mots : cela fait dix-
neuf mille cinq cents francs par
mot.
Voilà le prix auquel les contribua¬
bles ont payé l'éloquence épileptique
de M. le comte deChambrun.
Dans l'article du Courrier de la
Lozère, du 3 juillet, sur le Grand-
Référendaire, il faut distinguer trois
chiffres. Le premier, celui de la do¬
tation, qu'on peut relever au compte
de chacun des 165 membres du Sénat,
et qui, s'adressant à tous, reste sans
portée vis-à-vis d'un seul; ce serait
la critique, non d'une personne, mais
d'une institution du pays.
Le second chiffre s'applique à des
fonctions qui, depuis près de soixante
ans, ont été successivement occupées
à la chambre des Pairs et au Sénat
par des hommes ayant conquis, par
leur honorabilité leurs longs et émi-
nents services, l'estime et lasympathie
ducorps dont ils avaient à diriger la
délicate administration ; nous les
nommerons : ce sont M. le marquis
de Sémonville, M. le duc Decazes,
M. le général marquis d'Hautpoul,
le très-honorable M. Thouvenel et
enfin notre digne et respecté compa¬
triote, M. Ferdinand BarroL
Lorsque ce dernier a été nommé
par l'Empereur, nous pouvons affir¬
mer, sans crainte d'être démentis,
que le choix du souverain a été hau¬
tement ratifié par l'assentiment du Sé¬
nat tout entier.
Ce second chiffre du compte dressé
par le Courrier est-il en proportion
avec l'importance et les obligations
de lafonction de Grand-Référendaire?
La question peut être débattue. —
Il est possible que d'honnêtes puri¬
tains de la démocratie le trouvent
trop élevé; il est possible qu'il soit
vertement critiqué par des gens vi¬
vant grassement d'une fortune qui ne
leur a pas coûté un jour de travail,
frêlons bourdonnants , gonflés du
miel amassé par les abeilles labo¬
rieuses.
Pour d'autres, l'émolument attaché
à cette fonction représente stricte¬
ment le travail, les soins assidus, la
responsabilité, les dépenses obliga¬
toires que comporte une haute di¬
prix des insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 40 c.
être exigé à l'avance.
Le prix des insertions peu
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elle
présentent des difficultés d'exécution, 1 imprimeur se réserve de demander le temps qffiiljugera néces
saire pour faire la planche. 1 .
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chea MM. Camille IGNON, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à Florac.
gnité, ceux-là savent que le Grand-
Référendaire est l'agent intime et
autorisé de tous les intérêts du Sénat
français; qu'il a, dans ses mains et
sous sa responsabilité, un budget im¬
portant, qu'il dirige des services ad¬
ministratifs de toute nature, qu'il a
sous ses ordres un général-gouver¬
neur et la force armée nécessaire à la
garde et à la protection du palais où
sont renfermés les actes de volonté
suprême du souverain et les archives
de la famille impériale.
Au reste, l'émolument, de Grand-
Référendaire est égal à celui d'un
préfet; il est inférieur à celui d'un
grand nombre de fonctionnaires de
tout ordre.
Après cela, c'est une niaiserie
vieille comme la presse d'accumu¬
ler et de totaliser les chiffres an¬
nuels d'un traitement quelconque
pour arriver à des effets d'arithméti¬
que auxquels personne ne se laisse
prendre, et qui.sont la ressource des
regrattiers arriérés du journalisme.
Voulez-vous, par exemple, compter
avec un ambassadeur qui serait resté
vingt ans en Angleterre ! Eh bien !
il auratouché3,400,000 fr. Trois mil¬
lions quatre cent mille francs! Les
rédacteurs du Courrier de la Lozère
auront beau jeu pour s'exclamer....
Peut-être diront-ils que leur patron
est prêt à faire la besogne à moitié
prix; mais peut-être aussi leur répon¬
drait-on que les contribuables seraient
prêts à payer le double pour qu'il
n'en fût pas chargé...
Il y a un troisième chiffre dans le
calcul du journal qui prend ses lu
mières à Paris. Ce chiffre est tout sim¬
plement de fantaisie : le Grand-Réfé¬
rendaire du Sénat paye et entretient
de ses deniers les domestiques de la
maison, il achète ses voitures et ses
chevaux.
Il est, au palais du Luxembourg,
exactement dans la même condition
que les ministres ou tous autres grands
grands fonctionnaires logés dans des
hôtels appartenant à l'Etat. Il occupe,
pour son habitation personnelle, un
appartement plus modeste et plus
modestement meublé que le très-bel
appartement que nous avons visité
souvent, quand M. Ferdinand Barrot
résidait, comme simple particulier,
dans un hôtel de la rue du Regard.
Quant aux salons officiels du palais
du Luxembourg, ils sont destinés-à
la représentation qui est une des
conditions de la dignité de Grand-
Référendaire et qui, de la part de
M. Barrot, a toujours été, tout le mon¬
de le sait, largement hospitalière.
Il y a encore, à la fin de cet article,
d'ineptes insinuations ; heureusement,
quelqu'un prend le soin intelligent
de distribuerlejournal à tousles mem¬
bres du Sénat; nous pensons que
M. Barrot aurait fait volontiers les
frais de cette publicité, car c'est à lui
qu'en revient tout le profit. Nous
pouvons le dire, il n'y a pas un seul
de ses-collègues qui ne lui témoigne
de quelle pitié profonde il se sent
pris: pour cette polémique de peu de
bonne foi et de très-mauvais goût.
Il y a une conclusion pratique à
l'article du Courrier sur le Grand-Ré¬
férendaire du Sénat, et nous nous per¬
mettons de l'indiquer.
Notre député, qui estun des chefs
du centre gauche , dit sans rire son
journal, qui est promis à un minis¬
tère, dit encore sans rire son jour¬
nal , rencontre une excellente oc¬
casion de créer des titresàcettehaute
situation.
Il est armé par la constitution du
droit souverain d'initiative. Pourquoi,,
cédant à l'entraînement de son cœur
et ne se contentant pas de pleurer
sur le sort des contribuablles, n'es-
saie-t-il pas, de faire retrancher du
budget une dépense inutile et
presque scandaleuse ?
Nous comptons qu'il déposera un
amendement dans la discussion qui
vient de s'ouvrir ; il va prendre son
tour de parole pour le soutenir et le
développer à la tribune... S'il ne
faisait pas cet effort géréreux, s'il
n'assurait pas, par son irrésistible élo¬
quence, le succès desa proposition, il
manquerait à sa conscience d'homme
politique et à son plus impérieux de¬
voir envers les contribuables, dont il
est le défenseur obligé
camille IGNON.
Plusieurs de nos amis deviennent nos collabo¬
rateurs. Nous sommes heureux de les voir en¬
trer dans cette voie et nous leur cédons volontiers
le pas.
PREMIER ARTICLE.
Réponse A M. Roux-8alIarMonsieur le directeur du Moniteur de la
' Lozère,
Veuillez permettre à un de vos lecteurs assi¬
dus de vous adresser les lignes suivantes et de
vous prier d'excuser le style incorrect d'un
ancien voltigeur. C'est une chose grave, M. le
directeur, d'avoir pour adversaire le journal
Chambrun, le Courrier de la Lozère, un des
plus puissants organes de la presse départe¬
mentale, s'il faut l'en croire. Je dois à l'obli¬
geance du pasteur de mon village de lire cette
feuille qui est toujours embaumée des suaves
senteurs des vierges de Sion. Mon affection
pour vous me faisait craindre que vous ne
succombiez sous les coups de l'éloquence fou¬
droyante de ces vaillants jouteurs; je vois avec
bonheur que vous soutenez bravemont la lutte
et que vous tenez droit et ferme notredrapeau.
Vous n'avez eu à répondre, jusqu'à ce jour,
qu'à la prose de MM. Fouchécour, Bergeran,
etc.; mais tout-à-coup est apparu M. Roux-
Sallard, un nouveau publiciste, un crâne
probablement; il fait précéder ses articles de
lettres italiques grand format ; c'est plus
grandiose, ça menace d'être écrasant : je me
suis cependant vite rassuré, en pensant qu'il
faut bien que le Courrier de la Lozère prenne
de grandes allures , il faut qu'il se fasse pré¬
céder d'un grand attirail de voitures, de livrées,
de domestiques, de grelots, etc.; mais tout cela
n'est que du vent. Cependant quelle logique
profonde, quel style fleuri, quelles piquantes
allusions, comme elles sont salées les périodes
de M. Sallard ! Avez-vous remarqué ce troi¬
sième aliéna de l'article du 30 juin : « Le cas
» de M. Barrot est plus mauvais que celui
» de M. Granier de Cagsagnac !!.... En con-
» séquence, l'élection de M. Barrot doit être
» considérée comme nulle et non-avenue; i
» ne peut s'élever aucun doute sur le jugc-
» ment du conseil d'Etat. »
» En effet (continue-t-il), M. Paul de Cas-
» sagnac pouvait, pour établir ses titres et son
»- droit, s'appuyer sur la situation même de son
» père, député, conseiller général, propriétaire
» dans le pays, y résidant, y vivant ; au con-
» traire, M. Barrot ne peut pas s'appuyer sur la
» situation de son père, qui n'est ni proprié-
» taire, ni domicilié en Lozère et ne tient en
» rien à la Lozère. » Ah ! M. le directeur,
M. Sallard n'est pas Lozérien, et j'en suis
aise; iin'oseraitpasdirede pareilles absurdités.
Cet honorable publiciste devrait bien savoir
que les candidats ne peuvent s'appuyer quesur
la loi qui détermine les droits de chacun, et il
est souverainement puéril de faire intervenir
dans la circonstance les pères et les aïeux.
Toutefois, que MM. du conseil d'Etat sele tien¬
nent pour dit, leur jugement doit annuler
l'élection de M. Barrot; ainsi le veut M. le pu¬
bliciste Sallard! Que l'on n'y manque pas, on
gare les colonnes du journal Chambrun !
M. Sallard aurait dû faire connaître les cau¬
ses qui entachaient de nullité l'élection de
M.Barrot! mais ilfallaitfaire un article de jour¬
nal, il avoulu pousser un dernier cri, lecridel'a-
gonie, le râle du vaincu, cri de désespoir; il eût
mieuxfaitdefairecommelecygnequi,àla fin de
sa vie,, chante sa mort d'unevoix harmonieuse.
Mais je me trompe, cette voix expirante conserve
encore assez de force pour nous dire in fine :
« Un seul motif, celui de la légalité, était in-
» voqué contre M. de Cassagn'ac; MA LIIE U-
» REUSEMENT il y a contre M. Barrot d'au-
» très motifs et des plus graves ! »
Et M. Sallard clôture son chef-d'œuvre
Oh ! de grâce, dites à cet illustre publiciste de
faire connaître à la Lozère ces motifs plus
graves, motifs qui ont fait vibrer la fibre
sensible.de son cœur, de ce cœur qui a dit
malheureusement. Cet adverbe résume bien
des choses; il me semble, en le lisant, voir des
pleurs dans les yeux de M. Sallard, voir son
âme inondée de tristesse; Malheureusement!
mais c'est le mot des lamentations de Jérémie !
c'est le mot de Marius caché dans les marais
de Mainturnes !
J'avais cru d'abord que ce mot était ironi¬
que et que l'écrivain avait dans sa pensée le
mot heureusement, je suis vite revenu de mon
erreur en me rappelant que plusieurs des
rédacteurs du journal Chambrun, quoique
étrangers à la Lozère , l'ont adoptée pour leur
mère-patrie, qu'ils se sont identifiés à elle,
qu'ils l'appellent notre chère Lozère , qu'ils se
la partagent.
Oh ! bonne Lozère accepte encore M. Sallard
comme un nouvel enfant, réconforte-le du lait
de tes puissantes mamelles.
A ce propos, veuillez, je vous prie, M. le direc¬
teur, demander à M. Sallard si, après avoir
consulté M. de Chambrun , il a choisi un de
nos cantons , afin qu'il puisse dire notre can¬
ton un tel; qu'il vous dise s'il est père de fa¬
mille et d'une nombreuse famille , et si le can¬
ton qu'il aura choisi pourra espérer, lorsque
les lilas seront en fleur , de le voir lui et les
siens venir humer l'air frais de nos montagnes,
s'asseoir à nos foyers , caresser nos enfants et
les élever dans le culte de l'étranger à leur
pays, car c'est là la grande fraternité. Il faut
que l'on sache, dans nos montagnes, que tous
les Français sont frères! Seulement dites-
lui de,ne pas chosir le canton de Grandrieu.
Les gens de ces montagnes, malgré les circulai¬
res et les amabilités du puissant inspirateur du
journal, ne lui procureraieht pas toutes|les joies
que pourraient promettre de saintes âmes.
DEUXIÈME ARTICLE.
« Monsieur et cher rédacteur,
» Les attaques violentes dont la famille
Barrot est l'objet, depuis quelque temps, de la
part du journal Chambrun, ont fait que mon
attention s'est fixée sur les lignes suivantes de
ce journal empruntées à son numéro du 3 juil¬
let :
« La plume doit être d'autant plus courtoise
N° 28
SAMEDI, 9 JUILLET 1870.
prix d'abonnement :
Mende ; un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans le département; «n an, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr. 50 o. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 o. ;
trois mois. 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
être payé dans le t" trimestre.
;Vp HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFF1TTE, BULLIER et Cls, place de la Bourse, 8,
sont seuls chargés, à Paris, de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
Meude , le 9 juillet 1870.
M. deChambrun est député depuis
'1857 ; il siège donc au Corps légis¬
latif depuis treize ans. Il a touché
treize indemnités annuelles, s'éle-
vant, l'une dans l'autre, à 15,000 fr.,
soit , en tout , cent quatre-vingt-
quinze mille francs.
Or, ses discours et rapports à la
chambre se résument dans l'interrup¬
tion suivante jetée avec une violence
ridicule dans la discussion de la loi
sur les maires, à la séance du 24 juin
dernier, et justement relevée, d'ail¬
leurs, par le président :
ce II y a eu vingt-huit destitutions
dans mon département! »
La phrase a dix mots : cela fait dix-
neuf mille cinq cents francs par
mot.
Voilà le prix auquel les contribua¬
bles ont payé l'éloquence épileptique
de M. le comte deChambrun.
Dans l'article du Courrier de la
Lozère, du 3 juillet, sur le Grand-
Référendaire, il faut distinguer trois
chiffres. Le premier, celui de la do¬
tation, qu'on peut relever au compte
de chacun des 165 membres du Sénat,
et qui, s'adressant à tous, reste sans
portée vis-à-vis d'un seul; ce serait
la critique, non d'une personne, mais
d'une institution du pays.
Le second chiffre s'applique à des
fonctions qui, depuis près de soixante
ans, ont été successivement occupées
à la chambre des Pairs et au Sénat
par des hommes ayant conquis, par
leur honorabilité leurs longs et émi-
nents services, l'estime et lasympathie
ducorps dont ils avaient à diriger la
délicate administration ; nous les
nommerons : ce sont M. le marquis
de Sémonville, M. le duc Decazes,
M. le général marquis d'Hautpoul,
le très-honorable M. Thouvenel et
enfin notre digne et respecté compa¬
triote, M. Ferdinand BarroL
Lorsque ce dernier a été nommé
par l'Empereur, nous pouvons affir¬
mer, sans crainte d'être démentis,
que le choix du souverain a été hau¬
tement ratifié par l'assentiment du Sé¬
nat tout entier.
Ce second chiffre du compte dressé
par le Courrier est-il en proportion
avec l'importance et les obligations
de lafonction de Grand-Référendaire?
La question peut être débattue. —
Il est possible que d'honnêtes puri¬
tains de la démocratie le trouvent
trop élevé; il est possible qu'il soit
vertement critiqué par des gens vi¬
vant grassement d'une fortune qui ne
leur a pas coûté un jour de travail,
frêlons bourdonnants , gonflés du
miel amassé par les abeilles labo¬
rieuses.
Pour d'autres, l'émolument attaché
à cette fonction représente stricte¬
ment le travail, les soins assidus, la
responsabilité, les dépenses obliga¬
toires que comporte une haute di¬
prix des insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 40 c.
être exigé à l'avance.
Le prix des insertions peu
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elle
présentent des difficultés d'exécution, 1 imprimeur se réserve de demander le temps qffiiljugera néces
saire pour faire la planche. 1 .
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chea MM. Camille IGNON, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à Florac.
gnité, ceux-là savent que le Grand-
Référendaire est l'agent intime et
autorisé de tous les intérêts du Sénat
français; qu'il a, dans ses mains et
sous sa responsabilité, un budget im¬
portant, qu'il dirige des services ad¬
ministratifs de toute nature, qu'il a
sous ses ordres un général-gouver¬
neur et la force armée nécessaire à la
garde et à la protection du palais où
sont renfermés les actes de volonté
suprême du souverain et les archives
de la famille impériale.
Au reste, l'émolument, de Grand-
Référendaire est égal à celui d'un
préfet; il est inférieur à celui d'un
grand nombre de fonctionnaires de
tout ordre.
Après cela, c'est une niaiserie
vieille comme la presse d'accumu¬
ler et de totaliser les chiffres an¬
nuels d'un traitement quelconque
pour arriver à des effets d'arithméti¬
que auxquels personne ne se laisse
prendre, et qui.sont la ressource des
regrattiers arriérés du journalisme.
Voulez-vous, par exemple, compter
avec un ambassadeur qui serait resté
vingt ans en Angleterre ! Eh bien !
il auratouché3,400,000 fr. Trois mil¬
lions quatre cent mille francs! Les
rédacteurs du Courrier de la Lozère
auront beau jeu pour s'exclamer....
Peut-être diront-ils que leur patron
est prêt à faire la besogne à moitié
prix; mais peut-être aussi leur répon¬
drait-on que les contribuables seraient
prêts à payer le double pour qu'il
n'en fût pas chargé...
Il y a un troisième chiffre dans le
calcul du journal qui prend ses lu
mières à Paris. Ce chiffre est tout sim¬
plement de fantaisie : le Grand-Réfé¬
rendaire du Sénat paye et entretient
de ses deniers les domestiques de la
maison, il achète ses voitures et ses
chevaux.
Il est, au palais du Luxembourg,
exactement dans la même condition
que les ministres ou tous autres grands
grands fonctionnaires logés dans des
hôtels appartenant à l'Etat. Il occupe,
pour son habitation personnelle, un
appartement plus modeste et plus
modestement meublé que le très-bel
appartement que nous avons visité
souvent, quand M. Ferdinand Barrot
résidait, comme simple particulier,
dans un hôtel de la rue du Regard.
Quant aux salons officiels du palais
du Luxembourg, ils sont destinés-à
la représentation qui est une des
conditions de la dignité de Grand-
Référendaire et qui, de la part de
M. Barrot, a toujours été, tout le mon¬
de le sait, largement hospitalière.
Il y a encore, à la fin de cet article,
d'ineptes insinuations ; heureusement,
quelqu'un prend le soin intelligent
de distribuerlejournal à tousles mem¬
bres du Sénat; nous pensons que
M. Barrot aurait fait volontiers les
frais de cette publicité, car c'est à lui
qu'en revient tout le profit. Nous
pouvons le dire, il n'y a pas un seul
de ses-collègues qui ne lui témoigne
de quelle pitié profonde il se sent
pris: pour cette polémique de peu de
bonne foi et de très-mauvais goût.
Il y a une conclusion pratique à
l'article du Courrier sur le Grand-Ré¬
férendaire du Sénat, et nous nous per¬
mettons de l'indiquer.
Notre député, qui estun des chefs
du centre gauche , dit sans rire son
journal, qui est promis à un minis¬
tère, dit encore sans rire son jour¬
nal , rencontre une excellente oc¬
casion de créer des titresàcettehaute
situation.
Il est armé par la constitution du
droit souverain d'initiative. Pourquoi,,
cédant à l'entraînement de son cœur
et ne se contentant pas de pleurer
sur le sort des contribuablles, n'es-
saie-t-il pas, de faire retrancher du
budget une dépense inutile et
presque scandaleuse ?
Nous comptons qu'il déposera un
amendement dans la discussion qui
vient de s'ouvrir ; il va prendre son
tour de parole pour le soutenir et le
développer à la tribune... S'il ne
faisait pas cet effort géréreux, s'il
n'assurait pas, par son irrésistible élo¬
quence, le succès desa proposition, il
manquerait à sa conscience d'homme
politique et à son plus impérieux de¬
voir envers les contribuables, dont il
est le défenseur obligé
camille IGNON.
Plusieurs de nos amis deviennent nos collabo¬
rateurs. Nous sommes heureux de les voir en¬
trer dans cette voie et nous leur cédons volontiers
le pas.
PREMIER ARTICLE.
Réponse A M. Roux-8alIar
' Lozère,
Veuillez permettre à un de vos lecteurs assi¬
dus de vous adresser les lignes suivantes et de
vous prier d'excuser le style incorrect d'un
ancien voltigeur. C'est une chose grave, M. le
directeur, d'avoir pour adversaire le journal
Chambrun, le Courrier de la Lozère, un des
plus puissants organes de la presse départe¬
mentale, s'il faut l'en croire. Je dois à l'obli¬
geance du pasteur de mon village de lire cette
feuille qui est toujours embaumée des suaves
senteurs des vierges de Sion. Mon affection
pour vous me faisait craindre que vous ne
succombiez sous les coups de l'éloquence fou¬
droyante de ces vaillants jouteurs; je vois avec
bonheur que vous soutenez bravemont la lutte
et que vous tenez droit et ferme notredrapeau.
Vous n'avez eu à répondre, jusqu'à ce jour,
qu'à la prose de MM. Fouchécour, Bergeran,
etc.; mais tout-à-coup est apparu M. Roux-
Sallard, un nouveau publiciste, un crâne
probablement; il fait précéder ses articles de
lettres italiques grand format ; c'est plus
grandiose, ça menace d'être écrasant : je me
suis cependant vite rassuré, en pensant qu'il
faut bien que le Courrier de la Lozère prenne
de grandes allures , il faut qu'il se fasse pré¬
céder d'un grand attirail de voitures, de livrées,
de domestiques, de grelots, etc.; mais tout cela
n'est que du vent. Cependant quelle logique
profonde, quel style fleuri, quelles piquantes
allusions, comme elles sont salées les périodes
de M. Sallard ! Avez-vous remarqué ce troi¬
sième aliéna de l'article du 30 juin : « Le cas
» de M. Barrot est plus mauvais que celui
» de M. Granier de Cagsagnac !!.... En con-
» séquence, l'élection de M. Barrot doit être
» considérée comme nulle et non-avenue; i
» ne peut s'élever aucun doute sur le jugc-
» ment du conseil d'Etat. »
» En effet (continue-t-il), M. Paul de Cas-
» sagnac pouvait, pour établir ses titres et son
»- droit, s'appuyer sur la situation même de son
» père, député, conseiller général, propriétaire
» dans le pays, y résidant, y vivant ; au con-
» traire, M. Barrot ne peut pas s'appuyer sur la
» situation de son père, qui n'est ni proprié-
» taire, ni domicilié en Lozère et ne tient en
» rien à la Lozère. » Ah ! M. le directeur,
M. Sallard n'est pas Lozérien, et j'en suis
aise; iin'oseraitpasdirede pareilles absurdités.
Cet honorable publiciste devrait bien savoir
que les candidats ne peuvent s'appuyer quesur
la loi qui détermine les droits de chacun, et il
est souverainement puéril de faire intervenir
dans la circonstance les pères et les aïeux.
Toutefois, que MM. du conseil d'Etat sele tien¬
nent pour dit, leur jugement doit annuler
l'élection de M. Barrot; ainsi le veut M. le pu¬
bliciste Sallard! Que l'on n'y manque pas, on
gare les colonnes du journal Chambrun !
M. Sallard aurait dû faire connaître les cau¬
ses qui entachaient de nullité l'élection de
M.Barrot! mais ilfallaitfaire un article de jour¬
nal, il avoulu pousser un dernier cri, lecridel'a-
gonie, le râle du vaincu, cri de désespoir; il eût
mieuxfaitdefairecommelecygnequi,àla fin de
sa vie,, chante sa mort d'unevoix harmonieuse.
Mais je me trompe, cette voix expirante conserve
encore assez de force pour nous dire in fine :
« Un seul motif, celui de la légalité, était in-
» voqué contre M. de Cassagn'ac; MA LIIE U-
» REUSEMENT il y a contre M. Barrot d'au-
» très motifs et des plus graves ! »
Et M. Sallard clôture son chef-d'œuvre
Oh ! de grâce, dites à cet illustre publiciste de
faire connaître à la Lozère ces motifs plus
graves, motifs qui ont fait vibrer la fibre
sensible.de son cœur, de ce cœur qui a dit
malheureusement. Cet adverbe résume bien
des choses; il me semble, en le lisant, voir des
pleurs dans les yeux de M. Sallard, voir son
âme inondée de tristesse; Malheureusement!
mais c'est le mot des lamentations de Jérémie !
c'est le mot de Marius caché dans les marais
de Mainturnes !
J'avais cru d'abord que ce mot était ironi¬
que et que l'écrivain avait dans sa pensée le
mot heureusement, je suis vite revenu de mon
erreur en me rappelant que plusieurs des
rédacteurs du journal Chambrun, quoique
étrangers à la Lozère , l'ont adoptée pour leur
mère-patrie, qu'ils se sont identifiés à elle,
qu'ils l'appellent notre chère Lozère , qu'ils se
la partagent.
Oh ! bonne Lozère accepte encore M. Sallard
comme un nouvel enfant, réconforte-le du lait
de tes puissantes mamelles.
A ce propos, veuillez, je vous prie, M. le direc¬
teur, demander à M. Sallard si, après avoir
consulté M. de Chambrun , il a choisi un de
nos cantons , afin qu'il puisse dire notre can¬
ton un tel; qu'il vous dise s'il est père de fa¬
mille et d'une nombreuse famille , et si le can¬
ton qu'il aura choisi pourra espérer, lorsque
les lilas seront en fleur , de le voir lui et les
siens venir humer l'air frais de nos montagnes,
s'asseoir à nos foyers , caresser nos enfants et
les élever dans le culte de l'étranger à leur
pays, car c'est là la grande fraternité. Il faut
que l'on sache, dans nos montagnes, que tous
les Français sont frères! Seulement dites-
lui de,ne pas chosir le canton de Grandrieu.
Les gens de ces montagnes, malgré les circulai¬
res et les amabilités du puissant inspirateur du
journal, ne lui procureraieht pas toutes|les joies
que pourraient promettre de saintes âmes.
DEUXIÈME ARTICLE.
« Monsieur et cher rédacteur,
» Les attaques violentes dont la famille
Barrot est l'objet, depuis quelque temps, de la
part du journal Chambrun, ont fait que mon
attention s'est fixée sur les lignes suivantes de
ce journal empruntées à son numéro du 3 juil¬
let :
« La plume doit être d'autant plus courtoise
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