Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1870-03-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mars 1870 12 mars 1870
Description : 1870/03/12 (A7,N11). 1870/03/12 (A7,N11).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535454299
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
7m° ANNÉE.
N° 14.
SAMEDI, 12 MARS 1870.
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prix d'abonnement :
tende : nn an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans le département; on an, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr. 50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois > 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
(Ire payé dans le ■!" trimestre.
■ HAVAS, rue Jean-Jacqu es-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE, BULLIER et C1', place de la Bourse, 8,
sont seuls chargés, à Paris, de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
prix des insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 40 c. — Le prix des insertions peu
être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elles
présentent des difficultés d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera néces¬
saire pour faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille IGNON, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à FloraC.
Mende., le 12 Mars 1870.
En présence de la transformation politique,
la révolution pacifique (c'est L'appellation
(innée à cette transformation) qui s'est opérée
aguère et qui se poursuit dans les sphères
ouverneinentales, le cercle d'action de la presse
st agrandi, et chaque organe public se montre
ésireux d'accentuer ses pensées et ses désirs.
Nous avons, pour notre part, travaillé col-
ictivementà ce que nousappellerionsune pro¬
fession de foi si ce mot ne nous paraissait un
eu prétentieux.
Quoi qu'il en soit, l'article collectif destiné
notre journal est soumis en ce moment
d'autres amis qui n'ont pas pu prendre part à
rédaction.
Nous accueillerons avec déférence les obser-
ations qui nous seront faites et nous publierons
imedi prochain ce programme collectif qui
dus servira de règle dans l'avenir.
Camille IGNON.
MES PROCÈS,
cinquième procès.
ETTRE A M. LE COMTE DE CHÀMBRUN, DÉPUTÉ
DE LA LOZÈRE.
Monsieur le comte,
Le 14 janvier 1869, j'écrivais et je signais
ans mon journal un article dansjlequel je copie
ujourd'hui les mots suivants : « Nous n'avons
aucune attache qui nous inspire des sym¬
pathies quand même, ni aucune rancune qui
nous pousse à des antipathies outrées. Loin
delà, et nous n'hésitons pas à déclarer que
le député actuel est le député qu'il nous au¬
rait fallu s'il avait suivi une toute autre voie
que celle qu'il a suivie. »
Dans ces lignes, il y a l'expression de sincè-
es regrets,il y amême desdésirssympathiques.
Quel bien, en effet, n'auriez-vofis pas pu
lire à notre Lozère si vous l'aviez voulu, si
dus n'aviez, pour,ainsi dire, le lendemain de
otre première élection, rejeté du pied les
ipuis que vous sollicitiez la veille à mains
intes et qui vous avaient implanté dans un
tays qu'antérieurement vous aviez délaissé pour
olliciter les suffrages d'un autre département.
Je veux rester calme, Monsieur le Comte,
e ne veux pas mêler à ma lettre des souvenirs
rop désagréables pour vous, et je ne veux pas
rappeler quels furent les faits et gestes et
s conséquences de votre échec dans cet autre
épartement. J'en reviens donc à ma première
«usée, et je répète qu'avec la fortune dont
'ous pouvez user, qu'avec le -crédit et l'in-
uence dont vous auriez pu jouir, il ne dépen-
ait que dè vous d'être béni et adoré même
toute la Lozère. Qui donc aurait osé vous
ttaquer?Personne, car dans chaque Lozérien,
ous auriez trouvé un ardent défenseur.
J'ignore si certains salons du faubourg Saint-
iermain, dans lesquels, dit-on, en haine du
irésent, on rêve tout haut du passé, ont eu
iour vous plus de charme et ont sur vous
xercé une attraction plus forte que l'amour de
ios populations pour un gouvernement sous
equel elles ont connu la tranquillité et même
line prospérité relative ; mais je suis bien aise
de vous apprendre que ces populations sont
onservatrices, très-peu légitimistes, tout-à-fait
'ostiles à des tentatives de bouleversement qui
'longeraient la France dans un épouvantable
'haos , et que le jour où elles cesseraient
l'avoir foi dans vos idées impérialistes, vous
levriez aussi ne plusavoirconfiance dans leurs
fotes.
Les riches du faubourg Saint-Germain (je
'arle ici en général, et je n'entends faire aucune
'ûrsonnalité, car j'ai la plus grande horreur des
Procès) craignent peu les révolutions en ce sens
lu'à la première alerte, la vapeur peut les porter
riria terre étrangère, où ils attendront que
6 peuple, réduit à la gêne, à la misère, leur
tende les bras et leur demande grâce; mais
plus nous allons et plus le peuple étudie et
s'instruit, plus nous allons et moins ce peuple
désire revenir au temps où, par exemple, si
tu roturier comme moi avait osé critique^ un
homme blasonné comme vous, je ne sais trop
s'il n'aurait pas appris ce qu'étaient'les ou¬
bliettes.
Eh bien! ce peuple, en général, qui étudie
et qui s'instruit, désire l'amélioration lente et
graduelle, mais non la destruction de ce qui
est; il est conservateur et non révolutionnaire;
il est impérialiste par raison, par amour, par
intérêt, par reconnaissance, et si, ce qu'à
Dieu ne plaise, l'Empire chutait, il s'accro¬
cherait, avec l'énergie du désespoir, à la ré¬
publique ; mais, instinctivement, il a une hor¬
reur profonde , une haine invétérée de ces
mots de dîme, de privilèges seigneuriaux, de
tyrannie, et il ne veut pas de quelques maîtres
désirant arriver, par suite du hasard de la nais¬
sance , à l'accaparement de toutes les positions
élevées et à l'oppression de ceux qui naissent
dans un pauvre réduit, mais qui estiment que
la main généreuse, impartiale de Dieu peut
donner tout aussi bien au fils du prolétaire
l'intelligence, la capacité, les aptitudes néces¬
saires pour devenir un grand homme, un
homme célèbre, qu'au fils de celui qui est bercé
sur les genoux d'une duchesse. Voilà, si je ne
me trompe, les pensées du peuple en général.
Quant au peuple lozérien en particulier, il
demande aide et protection, il demande du
travail, il demande ou plutôt il aurait demandé
un avocat pour appuyer le raccordement, par
une voie ferrée, de son chef-lieu au Lyon-Mé¬
diterranée. C'était promis ou presque promis.
Quand le moment est venu de réclamer l'accom¬
plissement de cette promesse, où étiez-vous
pour remplir votre rôlede réclamant ?Jel'ignore.
Vous avez eu la bonté d'envoyer à Mende
tout ce qui avait trait à la compagnie du Lyon-
Méditerranée, et à Marvejols, ce qui concernait
la compagnie du Midi. C'est une attention de
votre part, je n'en disconviens pas; mais un
bon plaidoyer au conseil supérieur des ponts et
chaussées et un autre au conseil d'Etat aurait
bien mieux fait notre affaire.
C'est une de ces circonstances qui se sont
présentées et que vous avez manquées, pour
mettre votre influence en évidence et pour
vous faire bénir de nous tous.
J'ai parlé aussi d'un autre moyen qui vous
aurait puissamment aidé à conquérir une affec¬
tion que rien n'aurait pu saper. Ce moyen, c'est
la fortune, c'est l'argent dont vous pouvez dis¬
poser.
J'y prends garde, Monsieur le Comte, je prends
garde aux procès, et je sais très-bien que ce
chapitre de l'argent pourrait me mettre sous le
coup de la loi Guilloutet; mais si j'en parlais,
ce ne serait qu'à propos de votre journal
imagé, le désopilant album; de votre journal
dévoué, le Courrier; de vos aumônes au haut
des balcons et de vosrastells. Or, la loi Guillou¬
tet n'a pas prise sur des causeries publiques
ayant pour objet un emploi pareilde votre argent.
Maiijene veux rien vousdired'irritantausujet
de cet argent que j'appelle public , et j'ajoute
seulement que si cet argent eût été de l'argent
privé , c'est-à-dire dépensé suivant les pré¬
ceptes de l'Evangile , de proche en proche, il
en aurait transpiré assez de bruit pour former
autour de vous un concert de bénédictions.
Il n'y avait donc en moi ni sympathie ,
ni antipathie de parti pris lorsqu'on parlant
de vous, je disais, dans mon journal, le 14
janvier 1869, que vous auriez été, si vous
l'aviez voulu, le député qu'il nous aurait fallu.
Dans ce temps-là aussi, si mes souvenirs sont
bien fidèles, un de vos meilleurs amis revenait
de Paris, et, la mémoire toute fraîche des con¬
versations qu'il avait eues avec vous, il me
disait que vous m'aimiez, que vous m'estimiez
beaucoup, que vous aviez une haute opinion du
journaliste lozérien; il me disait bien d'autres
choses qui auraient le double inconvénient de
mettre ma modestie à une trop rude épreuve,
etpeut-êlreaussi de me susciter d'autres procès.
Chut donc ! Trop gratter cuit, et trop par¬
ler , nuit.
Tout ce qu'il m'est permis d'ajouter, c'est
que, pendant et après les élections, je n'ai voulu
m'inféoder à personne, et que je n'ai jamais
pris conseil de mes intérêts personnels.
Toutefois, si touslesprocèsdu monde ne pour¬
ront réduire ma plume au.silence quand ils'agi-
ra d'appuyer une vérité, de soutenir une vraie
liberté, et dedire, après avoir pris les conseilset
les inspirations de mes amis, ce que je crois,
dans le domaine des hommes et des choses,
utile à ma Lozère, je ne dissimulerai pas que je
suis las des procès, que je ferai tout mon possi¬
ble pour les éviter, et que je crois y parvenir
en considérant dorénavant votre journal comme
non avenu, et en vous adressant directement
des critiques que votre amour un peu immo¬
déré de la liberté laissera sans doute passer.
"Vous vous êtes abstenu de vous prononcer
quand il s'estagi d'abord de poursuivre l'impla¬
cable ennemi de la religion et du prêtre, l'insul-
teur de la famille impériale, le provocateur à
l'insurrection, et lorsque Rochefort a été con¬
damné par les tribunaux, vous vous êtes tu
quand on vous a demandé s'il fallait que la jus¬
tice eût son cours. Eh bienl si votre indulgence
est allée si loin à l'endroit de Rochefort, si,
dans cette double circonstance, votre amour
pour la liberté a été, à mon sens, immodéré,
cela me donne, du moins, la confiance que vous
ne me ferez pas de procès comme vos amis et
collaborateurs m'en font, que vous supporte¬
rez la discussion de vos actes publics ou de vos
votes, et que vous endurerez patiemment quel¬
ques égratignures.
Votre opinion, sous ce rapport, doit être
conforme à la mienne, votre opinion doit être
que si, dans un temps qui est bien éloigné de
nous, les comtes et barons usaient, à l'égard
des roturiers, de leurs serfs, du droit de haute
ef basse justice, et que si ,dans ce temps delà
féodalité, les seigneurs avaient à leur service
des estaffiers pour jeter, pour faire pourrir,
pour faire mourir de faim, dans les oubliettes
de leurs châteaux, les roturiers et les serfs
incommodes, il n'en est pas ainsi en 1870.
Vous êtes comte, c'est vrai, mais un comte
si libéral, si imbu de l'esprit du siècle, que vous
vous taisez quand on vous demande s'il faut
poursuivre un autre comte, le comte de Roche¬
fort-Luçay , parce -qu'il a insulté la famille
Impériale, parce qu'il a fait appel à la guerre
civile el parce qu'indépendamment de ces in¬
criminations, le comte de Rochefort-Luçay,
pour lequel vous vous êtes montré si indulgent,
adonnépour mot d'ordreàsesamis de détruire
d'abord la religion et le prêtre, c'est-à-dire l'au¬
tel, afin d'arriver plus sûrement à la destruc¬
tion du ,rône.
Je sais que le comte de Rochefort-Luçay a été
accusé dêtre un faux frèrè, cherchant à révolu¬
tionner tu profit de tout autre régime gouver-
nementà que le régime démocratiqueet social;
je sais qie, derrière les plis du drapeau rouge,
peuventse cacher des blancs fanatiques ; je me
doute mtmeque, derrière le drapeau tricolore, il
y en a qui sont prêts à le déchirer et à ne laisser
subsistei qu'une couleur ; mais, tout en me
plaisanta creuser ces pensées qui me parais¬
sent avoir de l'importance, j'ai hâte d'ajouter
que je m vois en vous que l'homme libéral,
et que pême votre libéralisme va si loin.. .
si loin , qu'il m'effraie en ce sens que vous avez
poussé liors des limites l'indulgence pour le
comte de Rochefort-Lucay, qu'il m'humilie
même, en ce sens qu'en comparant un pauvre
roturier comme moi à un comte comme vous,
je suis forcé de m'avouer que vous frisez de
près le sans-culotte, et que j'ai l'air d'être un
aristocrate , un réactionnaire. Il me souvient,
il est vrai, que le bon Lafontaine a écrit un
apologu? dans lequel figure un Guillot de con¬
trebande; mais je veux laisser les apologues de
côté et conner seulement à comprendre qu'un
chat, si înfariné, si tricolore' qu'il soit, n'est
et ne sera jamais qu'un chat.
Enfin , si, comme vous, j'avais eu l'honneur
d'être député, je ne me serais certes pas abs¬
tenu; j'aurais carrément voté d'abord pour per¬
mettre les poursuites contre celui qui a prêché
ou qui prêche chaque jour la destruction de la
religion et du prêtre, la guerre civile et, comme
conséquence, l'anarchie; si même, lorsdu scru¬
tin, je m'étais trouvé à lâchasse ou ailleurs, le
lendemain, comme d'autres députés l'ont main¬
tes fois fait, j'aurais tenu à formuler mon vote.
Néanmoins, si votre libéralisme que j'appelle¬
rais unlibéralismedecasse-cou si je n'avais peur
d'un nouveau procès, m'effraie quant à la poli¬
tique en général, il me rassure au point de vue
personnel. En effet, un extra-libéral comme
vous supportera mes causeries et mes critiques,
et je ne doute pas qu'aprèsavoir lu cette lettre,
vous n'insuffliez un peu de votre libéralisme à
vos amis et collaborateurs.
Mais le cinquième procès qui me tombe sur
les bras est la goutte d'eau qui a fait déverser le
vase, c'est-à-dire qui m'a. inspiré le désir de
vous confier aujourd'hui, de vous confesser
dorénavant et directement tout ceque j'ai, tout
ce que j'aurai sur le cœur.
Yoici donc le narré de mes infortunes. Nous
avons ferraillé durant la lutte électorale ; vos
tenants sont allés bien loin, et j'ai tâché de les
suivre. Certains de vos amis, que j'aime, que
j'estime, ont été d'avis que , chez les vôtres
y comme chez moi, la fièvre électorale avait été
trop intense. C'est bien possible ; mais les pre¬
miers et les plus violents accès ne se sont pas
déclarés chez moi. Toutefois, quecesaecès aient
été contagieux, je n'en disconviendrai pas, et
en cela, je me rallie à l'opinion de vos amis ;
mais vos tenants ont, à ce qu'il paraît, un esto¬
mac très-délicat, et n'ont pas pu digérer la
contradiction. De là des procès.
Si ces procès avaient été faits au moment
même où mes écrits venaient de paraître, je me
dirais que le coup leur a paru trop rude et
qu'ils ont voulu en tirer vengeance ; mais on
a attendu des semaines et des mois, et c'est le
jour même de votre victoire à Paris, que le pre¬
mier papier timbré m'a été remis.
Je ne dirai certes pas qu'on prenait, qu'on
épluchait, qu'on classait mes numéros au fur
et à mesure qu'ils paraissaient, pour les mettre
au pressoir et pour en faire sortir des procès,
car dans le journalisme de Paris et de toute la.
France, cela ne s'est jamais vu; mais, enfin, ce
qu'il y a de positif, ce qui est contraire aux
usages de la presse, c'est qu'au lieu de répon¬
dre à mes articles comme je répondais aux leurs
sitôt qu'ils avaientvulejour, ils m'ont, plusieurs
mois après leur publication, intenté des procès.
Eh bien! il n'y a pas un seul de ces procès
qui n'eût pu être prévenu par des explications
franches et loyales. Sans me douter qu'aucun
de mes articles pûtêtre incriminé et n'obéissant
qu'à un scrupule d'honnête homme, je disais à
vos tenants: « A la première demande , je
donnerai place aux rectifications si je commets
involontairement une erreur. »
Vous regretterez sans doute qu'il n'ait pas
été tenu compte de cette offre qui aurait mis à
néant tous les procès.
Certains de vos amis, et des meilleurs, des
plus honnêtes, des plus honorables , ont tenté
d'arrêter ces procès ; mais leurs bons conseils
ont rencontré des résolutions inflexibles.
J'ai la conscience d'avoir agi franchement, lo¬
yalement, honnêtement, et ma répugnance pour
les procès n'implique pas, en parlant sérieuse¬
ment, la peur des procès qui sont faits ou à
faire ; mais je veux, en n'ayant présent à l'esprit
quele désir du calme et de la conciliation, offrir
ma gratitude à ces estimables compatriotes.
Certains de vos amis et de mes amis me
disaient naguère que les souvenirs de la lutte
devaient aller en s'affaiblissant et s'éteindre
même. Je leur donnais sincèrement raison, et
je leur rappelais, à ce propos, qu'en indiquant
le dénouement des deux premiers procès enga¬
gés, j'avais rendu hommage à l'honorabilité de
ceux-lamême qui m'avaient attaqué; j'ajou¬
tais que j'ouvrais ainsi la porte toute grande à
la conciliation. Par cette porte, on est entré, non
pas en acceptant la paix, mais en produisant
un appel qui me conduira à Nîmes, et, peu de
jours après, en entamant un cinquième procès.
Je l'ai dit, c'est la goûte d'eau qni a fait ver¬
ser le vase, et c'est ce dernier procès qui me
fait prendre le parti de vous écrire directement
et publiquement.
Cette fois, il est vrai, il ne s'agit pas d'une
plainte en diffamation, c'est l'engagement d'une
action civile.
N° 14.
SAMEDI, 12 MARS 1870.
>li à
3. de
aire
;ens
ion
son
lui
met
prix d'abonnement :
tende : nn an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans le département; on an, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr. 50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois > 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
(Ire payé dans le ■!" trimestre.
■ HAVAS, rue Jean-Jacqu es-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE, BULLIER et C1', place de la Bourse, 8,
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Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames, 40 c. — Le prix des insertions peu
être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elles
présentent des difficultés d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera néces¬
saire pour faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille IGNON, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à FloraC.
Mende., le 12 Mars 1870.
En présence de la transformation politique,
la révolution pacifique (c'est L'appellation
(innée à cette transformation) qui s'est opérée
aguère et qui se poursuit dans les sphères
ouverneinentales, le cercle d'action de la presse
st agrandi, et chaque organe public se montre
ésireux d'accentuer ses pensées et ses désirs.
Nous avons, pour notre part, travaillé col-
ictivementà ce que nousappellerionsune pro¬
fession de foi si ce mot ne nous paraissait un
eu prétentieux.
Quoi qu'il en soit, l'article collectif destiné
notre journal est soumis en ce moment
d'autres amis qui n'ont pas pu prendre part à
rédaction.
Nous accueillerons avec déférence les obser-
ations qui nous seront faites et nous publierons
imedi prochain ce programme collectif qui
dus servira de règle dans l'avenir.
Camille IGNON.
MES PROCÈS,
cinquième procès.
ETTRE A M. LE COMTE DE CHÀMBRUN, DÉPUTÉ
DE LA LOZÈRE.
Monsieur le comte,
Le 14 janvier 1869, j'écrivais et je signais
ans mon journal un article dansjlequel je copie
ujourd'hui les mots suivants : « Nous n'avons
aucune attache qui nous inspire des sym¬
pathies quand même, ni aucune rancune qui
nous pousse à des antipathies outrées. Loin
delà, et nous n'hésitons pas à déclarer que
le député actuel est le député qu'il nous au¬
rait fallu s'il avait suivi une toute autre voie
que celle qu'il a suivie. »
Dans ces lignes, il y a l'expression de sincè-
es regrets,il y amême desdésirssympathiques.
Quel bien, en effet, n'auriez-vofis pas pu
lire à notre Lozère si vous l'aviez voulu, si
dus n'aviez, pour,ainsi dire, le lendemain de
otre première élection, rejeté du pied les
ipuis que vous sollicitiez la veille à mains
intes et qui vous avaient implanté dans un
tays qu'antérieurement vous aviez délaissé pour
olliciter les suffrages d'un autre département.
Je veux rester calme, Monsieur le Comte,
e ne veux pas mêler à ma lettre des souvenirs
rop désagréables pour vous, et je ne veux pas
rappeler quels furent les faits et gestes et
s conséquences de votre échec dans cet autre
épartement. J'en reviens donc à ma première
«usée, et je répète qu'avec la fortune dont
'ous pouvez user, qu'avec le -crédit et l'in-
uence dont vous auriez pu jouir, il ne dépen-
ait que dè vous d'être béni et adoré même
toute la Lozère. Qui donc aurait osé vous
ttaquer?Personne, car dans chaque Lozérien,
ous auriez trouvé un ardent défenseur.
J'ignore si certains salons du faubourg Saint-
iermain, dans lesquels, dit-on, en haine du
irésent, on rêve tout haut du passé, ont eu
iour vous plus de charme et ont sur vous
xercé une attraction plus forte que l'amour de
ios populations pour un gouvernement sous
equel elles ont connu la tranquillité et même
line prospérité relative ; mais je suis bien aise
de vous apprendre que ces populations sont
onservatrices, très-peu légitimistes, tout-à-fait
'ostiles à des tentatives de bouleversement qui
'longeraient la France dans un épouvantable
'haos , et que le jour où elles cesseraient
l'avoir foi dans vos idées impérialistes, vous
levriez aussi ne plusavoirconfiance dans leurs
fotes.
Les riches du faubourg Saint-Germain (je
'arle ici en général, et je n'entends faire aucune
'ûrsonnalité, car j'ai la plus grande horreur des
Procès) craignent peu les révolutions en ce sens
lu'à la première alerte, la vapeur peut les porter
riria terre étrangère, où ils attendront que
6 peuple, réduit à la gêne, à la misère, leur
tende les bras et leur demande grâce; mais
plus nous allons et plus le peuple étudie et
s'instruit, plus nous allons et moins ce peuple
désire revenir au temps où, par exemple, si
tu roturier comme moi avait osé critique^ un
homme blasonné comme vous, je ne sais trop
s'il n'aurait pas appris ce qu'étaient'les ou¬
bliettes.
Eh bien! ce peuple, en général, qui étudie
et qui s'instruit, désire l'amélioration lente et
graduelle, mais non la destruction de ce qui
est; il est conservateur et non révolutionnaire;
il est impérialiste par raison, par amour, par
intérêt, par reconnaissance, et si, ce qu'à
Dieu ne plaise, l'Empire chutait, il s'accro¬
cherait, avec l'énergie du désespoir, à la ré¬
publique ; mais, instinctivement, il a une hor¬
reur profonde , une haine invétérée de ces
mots de dîme, de privilèges seigneuriaux, de
tyrannie, et il ne veut pas de quelques maîtres
désirant arriver, par suite du hasard de la nais¬
sance , à l'accaparement de toutes les positions
élevées et à l'oppression de ceux qui naissent
dans un pauvre réduit, mais qui estiment que
la main généreuse, impartiale de Dieu peut
donner tout aussi bien au fils du prolétaire
l'intelligence, la capacité, les aptitudes néces¬
saires pour devenir un grand homme, un
homme célèbre, qu'au fils de celui qui est bercé
sur les genoux d'une duchesse. Voilà, si je ne
me trompe, les pensées du peuple en général.
Quant au peuple lozérien en particulier, il
demande aide et protection, il demande du
travail, il demande ou plutôt il aurait demandé
un avocat pour appuyer le raccordement, par
une voie ferrée, de son chef-lieu au Lyon-Mé¬
diterranée. C'était promis ou presque promis.
Quand le moment est venu de réclamer l'accom¬
plissement de cette promesse, où étiez-vous
pour remplir votre rôlede réclamant ?Jel'ignore.
Vous avez eu la bonté d'envoyer à Mende
tout ce qui avait trait à la compagnie du Lyon-
Méditerranée, et à Marvejols, ce qui concernait
la compagnie du Midi. C'est une attention de
votre part, je n'en disconviens pas; mais un
bon plaidoyer au conseil supérieur des ponts et
chaussées et un autre au conseil d'Etat aurait
bien mieux fait notre affaire.
C'est une de ces circonstances qui se sont
présentées et que vous avez manquées, pour
mettre votre influence en évidence et pour
vous faire bénir de nous tous.
J'ai parlé aussi d'un autre moyen qui vous
aurait puissamment aidé à conquérir une affec¬
tion que rien n'aurait pu saper. Ce moyen, c'est
la fortune, c'est l'argent dont vous pouvez dis¬
poser.
J'y prends garde, Monsieur le Comte, je prends
garde aux procès, et je sais très-bien que ce
chapitre de l'argent pourrait me mettre sous le
coup de la loi Guilloutet; mais si j'en parlais,
ce ne serait qu'à propos de votre journal
imagé, le désopilant album; de votre journal
dévoué, le Courrier; de vos aumônes au haut
des balcons et de vosrastells. Or, la loi Guillou¬
tet n'a pas prise sur des causeries publiques
ayant pour objet un emploi pareilde votre argent.
Maiijene veux rien vousdired'irritantausujet
de cet argent que j'appelle public , et j'ajoute
seulement que si cet argent eût été de l'argent
privé , c'est-à-dire dépensé suivant les pré¬
ceptes de l'Evangile , de proche en proche, il
en aurait transpiré assez de bruit pour former
autour de vous un concert de bénédictions.
Il n'y avait donc en moi ni sympathie ,
ni antipathie de parti pris lorsqu'on parlant
de vous, je disais, dans mon journal, le 14
janvier 1869, que vous auriez été, si vous
l'aviez voulu, le député qu'il nous aurait fallu.
Dans ce temps-là aussi, si mes souvenirs sont
bien fidèles, un de vos meilleurs amis revenait
de Paris, et, la mémoire toute fraîche des con¬
versations qu'il avait eues avec vous, il me
disait que vous m'aimiez, que vous m'estimiez
beaucoup, que vous aviez une haute opinion du
journaliste lozérien; il me disait bien d'autres
choses qui auraient le double inconvénient de
mettre ma modestie à une trop rude épreuve,
etpeut-êlreaussi de me susciter d'autres procès.
Chut donc ! Trop gratter cuit, et trop par¬
ler , nuit.
Tout ce qu'il m'est permis d'ajouter, c'est
que, pendant et après les élections, je n'ai voulu
m'inféoder à personne, et que je n'ai jamais
pris conseil de mes intérêts personnels.
Toutefois, si touslesprocèsdu monde ne pour¬
ront réduire ma plume au.silence quand ils'agi-
ra d'appuyer une vérité, de soutenir une vraie
liberté, et dedire, après avoir pris les conseilset
les inspirations de mes amis, ce que je crois,
dans le domaine des hommes et des choses,
utile à ma Lozère, je ne dissimulerai pas que je
suis las des procès, que je ferai tout mon possi¬
ble pour les éviter, et que je crois y parvenir
en considérant dorénavant votre journal comme
non avenu, et en vous adressant directement
des critiques que votre amour un peu immo¬
déré de la liberté laissera sans doute passer.
"Vous vous êtes abstenu de vous prononcer
quand il s'estagi d'abord de poursuivre l'impla¬
cable ennemi de la religion et du prêtre, l'insul-
teur de la famille impériale, le provocateur à
l'insurrection, et lorsque Rochefort a été con¬
damné par les tribunaux, vous vous êtes tu
quand on vous a demandé s'il fallait que la jus¬
tice eût son cours. Eh bienl si votre indulgence
est allée si loin à l'endroit de Rochefort, si,
dans cette double circonstance, votre amour
pour la liberté a été, à mon sens, immodéré,
cela me donne, du moins, la confiance que vous
ne me ferez pas de procès comme vos amis et
collaborateurs m'en font, que vous supporte¬
rez la discussion de vos actes publics ou de vos
votes, et que vous endurerez patiemment quel¬
ques égratignures.
Votre opinion, sous ce rapport, doit être
conforme à la mienne, votre opinion doit être
que si, dans un temps qui est bien éloigné de
nous, les comtes et barons usaient, à l'égard
des roturiers, de leurs serfs, du droit de haute
ef basse justice, et que si ,dans ce temps delà
féodalité, les seigneurs avaient à leur service
des estaffiers pour jeter, pour faire pourrir,
pour faire mourir de faim, dans les oubliettes
de leurs châteaux, les roturiers et les serfs
incommodes, il n'en est pas ainsi en 1870.
Vous êtes comte, c'est vrai, mais un comte
si libéral, si imbu de l'esprit du siècle, que vous
vous taisez quand on vous demande s'il faut
poursuivre un autre comte, le comte de Roche¬
fort-Luçay , parce -qu'il a insulté la famille
Impériale, parce qu'il a fait appel à la guerre
civile el parce qu'indépendamment de ces in¬
criminations, le comte de Rochefort-Luçay,
pour lequel vous vous êtes montré si indulgent,
adonnépour mot d'ordreàsesamis de détruire
d'abord la religion et le prêtre, c'est-à-dire l'au¬
tel, afin d'arriver plus sûrement à la destruc¬
tion du ,rône.
Je sais que le comte de Rochefort-Luçay a été
accusé dêtre un faux frèrè, cherchant à révolu¬
tionner tu profit de tout autre régime gouver-
nementà que le régime démocratiqueet social;
je sais qie, derrière les plis du drapeau rouge,
peuventse cacher des blancs fanatiques ; je me
doute mtmeque, derrière le drapeau tricolore, il
y en a qui sont prêts à le déchirer et à ne laisser
subsistei qu'une couleur ; mais, tout en me
plaisanta creuser ces pensées qui me parais¬
sent avoir de l'importance, j'ai hâte d'ajouter
que je m vois en vous que l'homme libéral,
et que pême votre libéralisme va si loin.. .
si loin , qu'il m'effraie en ce sens que vous avez
poussé liors des limites l'indulgence pour le
comte de Rochefort-Lucay, qu'il m'humilie
même, en ce sens qu'en comparant un pauvre
roturier comme moi à un comte comme vous,
je suis forcé de m'avouer que vous frisez de
près le sans-culotte, et que j'ai l'air d'être un
aristocrate , un réactionnaire. Il me souvient,
il est vrai, que le bon Lafontaine a écrit un
apologu? dans lequel figure un Guillot de con¬
trebande; mais je veux laisser les apologues de
côté et conner seulement à comprendre qu'un
chat, si înfariné, si tricolore' qu'il soit, n'est
et ne sera jamais qu'un chat.
Enfin , si, comme vous, j'avais eu l'honneur
d'être député, je ne me serais certes pas abs¬
tenu; j'aurais carrément voté d'abord pour per¬
mettre les poursuites contre celui qui a prêché
ou qui prêche chaque jour la destruction de la
religion et du prêtre, la guerre civile et, comme
conséquence, l'anarchie; si même, lorsdu scru¬
tin, je m'étais trouvé à lâchasse ou ailleurs, le
lendemain, comme d'autres députés l'ont main¬
tes fois fait, j'aurais tenu à formuler mon vote.
Néanmoins, si votre libéralisme que j'appelle¬
rais unlibéralismedecasse-cou si je n'avais peur
d'un nouveau procès, m'effraie quant à la poli¬
tique en général, il me rassure au point de vue
personnel. En effet, un extra-libéral comme
vous supportera mes causeries et mes critiques,
et je ne doute pas qu'aprèsavoir lu cette lettre,
vous n'insuffliez un peu de votre libéralisme à
vos amis et collaborateurs.
Mais le cinquième procès qui me tombe sur
les bras est la goutte d'eau qui a fait déverser le
vase, c'est-à-dire qui m'a. inspiré le désir de
vous confier aujourd'hui, de vous confesser
dorénavant et directement tout ceque j'ai, tout
ce que j'aurai sur le cœur.
Yoici donc le narré de mes infortunes. Nous
avons ferraillé durant la lutte électorale ; vos
tenants sont allés bien loin, et j'ai tâché de les
suivre. Certains de vos amis, que j'aime, que
j'estime, ont été d'avis que , chez les vôtres
y comme chez moi, la fièvre électorale avait été
trop intense. C'est bien possible ; mais les pre¬
miers et les plus violents accès ne se sont pas
déclarés chez moi. Toutefois, quecesaecès aient
été contagieux, je n'en disconviendrai pas, et
en cela, je me rallie à l'opinion de vos amis ;
mais vos tenants ont, à ce qu'il paraît, un esto¬
mac très-délicat, et n'ont pas pu digérer la
contradiction. De là des procès.
Si ces procès avaient été faits au moment
même où mes écrits venaient de paraître, je me
dirais que le coup leur a paru trop rude et
qu'ils ont voulu en tirer vengeance ; mais on
a attendu des semaines et des mois, et c'est le
jour même de votre victoire à Paris, que le pre¬
mier papier timbré m'a été remis.
Je ne dirai certes pas qu'on prenait, qu'on
épluchait, qu'on classait mes numéros au fur
et à mesure qu'ils paraissaient, pour les mettre
au pressoir et pour en faire sortir des procès,
car dans le journalisme de Paris et de toute la.
France, cela ne s'est jamais vu; mais, enfin, ce
qu'il y a de positif, ce qui est contraire aux
usages de la presse, c'est qu'au lieu de répon¬
dre à mes articles comme je répondais aux leurs
sitôt qu'ils avaientvulejour, ils m'ont, plusieurs
mois après leur publication, intenté des procès.
Eh bien! il n'y a pas un seul de ces procès
qui n'eût pu être prévenu par des explications
franches et loyales. Sans me douter qu'aucun
de mes articles pûtêtre incriminé et n'obéissant
qu'à un scrupule d'honnête homme, je disais à
vos tenants: « A la première demande , je
donnerai place aux rectifications si je commets
involontairement une erreur. »
Vous regretterez sans doute qu'il n'ait pas
été tenu compte de cette offre qui aurait mis à
néant tous les procès.
Certains de vos amis, et des meilleurs, des
plus honnêtes, des plus honorables , ont tenté
d'arrêter ces procès ; mais leurs bons conseils
ont rencontré des résolutions inflexibles.
J'ai la conscience d'avoir agi franchement, lo¬
yalement, honnêtement, et ma répugnance pour
les procès n'implique pas, en parlant sérieuse¬
ment, la peur des procès qui sont faits ou à
faire ; mais je veux, en n'ayant présent à l'esprit
quele désir du calme et de la conciliation, offrir
ma gratitude à ces estimables compatriotes.
Certains de vos amis et de mes amis me
disaient naguère que les souvenirs de la lutte
devaient aller en s'affaiblissant et s'éteindre
même. Je leur donnais sincèrement raison, et
je leur rappelais, à ce propos, qu'en indiquant
le dénouement des deux premiers procès enga¬
gés, j'avais rendu hommage à l'honorabilité de
ceux-lamême qui m'avaient attaqué; j'ajou¬
tais que j'ouvrais ainsi la porte toute grande à
la conciliation. Par cette porte, on est entré, non
pas en acceptant la paix, mais en produisant
un appel qui me conduira à Nîmes, et, peu de
jours après, en entamant un cinquième procès.
Je l'ai dit, c'est la goûte d'eau qni a fait ver¬
ser le vase, et c'est ce dernier procès qui me
fait prendre le parti de vous écrire directement
et publiquement.
Cette fois, il est vrai, il ne s'agit pas d'une
plainte en diffamation, c'est l'engagement d'une
action civile.
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