Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1872-03-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 mars 1872 03 mars 1872
Description : 1872/03/03 (A9,N9). 1872/03/03 (A9,N9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535453437
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
ONITEUR
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
phix d'abonnement :
Monde . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER et Cu, place de la Bourse , 8 , sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Loxère.
9rae ANNÉE
N° 9
Dimanclie, 3 mars 1872.
prix dea insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez Mm* Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO, -
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
publique du projet ne viendra probablement
pas avant la semaine prochaine.
M. Varroy, député et membre du conseil
général de Meurthe-et-Moselle, a reçu la lettre
suivante en réponse à l'adresse qui avait été
envoyée à M. le président de la République,
après la clôture de la session, par la majorité
des membres du conseil général.
Versailles, le 22 février.
Mon cher collègue,
J'ai mis sous les yeux de M. le Président de
la République l'adresse que vous lui avez en¬
voyée, signée, après la clôture de la session,
par vous et par treize de vos collègues au con¬
seil général de Meurthe-et-Moselle.
M. le président me charge de vous féliciter
des sentiments que vous avez exprimés à plu¬
sieurs reprises, soit à la tribune, soit dans des
documents officiels; il a lui-même donné les
assurances les plus formelles de sa résolution
de maintenir intact le dépôt de la République
qui lui a été confié.
Vous pouvez être convaincu que tous ses
efforts tendent à ce but et qu'il saura tenir sa
promesse. La loi qu'il a proposé hier à l'Assem¬
blée nationale en est une preuve nouvelle. Nous
en attendons le meilleur effet. Pour ma part,
je ne doute pas que si la République continue
de rendre au pays des services aussi grands
et aussi utiles que ceux qu'elle lui a rendus
depuis plus d'un an, la France n'accepte et ne
soutienne une forme de gouvernement qui lui
aura garanti les biens qu'elle cherche, la liberté
avec l'ordre, l'économie avec l'honnêteté, la
puissance avec le travail et le patriotisme.
Une circonstance des plus heureuses pour la
République, c'est qu'aujourd'hui elle repré¬
sente l'ordre sous toutes ses formes ; et je
n'hésite pas à affirmer qu'ellen'arienàcraindre,
si elle sait rester sage et modérée, car elle doit
maintenant avoir l'appui de tous les bons
citoyens pour peu qu'ils soient éclairés sur leurs
véritables intérêts.
J'ai à m'excuser, mon cher collègue, d'avoir
tant tardé à vous répondre et je vous prie de
m'excuser auprès de vos amis et des membres
du Consed général ; mais ce retard me permet
de puiser des espérances nouvelles pour le
succès des opinions qui nous sont chères, dans
les mesures que le gouvernement a proposées
à l'Assemblée et qui ne devront pas être les
seules, selon toute apparence.
Agréez, mon cher collègue, mes salutations
bien cordiales.
Votre dévoué collègue,
Barthélémy Saint-Hilaire.
Mende, le 3 mars 1872.
A BAS LES MASQUES
Une des perfidies communes aux royalistes
et aux impérialistes, c'est de s'appeler impu¬
demment les hommes d'ordre. En s'allribuant
comme une propriété exclusive ce qualificatif,
ils voudraient donner le change au pays ; ils
voudraient se cacher sous ce masque menteur
pour exécuter plus sûrement leurs desseins
anarchiques et révolutionnaires. Il est temps
de s'écrier résolûment : « A bas les masques î »
et de voir quels sont ces hommes d'ordre,
quels sont ces prétendus conservateurs.
En effet, quels sont-ils?
Ce sont les épaves des monarchies qui ont
croulé sous le poids de leurs crimes, ce sont
les survivants de régimes à jamais condamnés.
Le pays est édifié sur leur compte, il n'en veut
plus: Aussi, fallait-il changer les étiquettes;
on n'y a pas manqué, mais la marchandise est
restée la même. Ces gens là ne s'appellent plus
orléanistes ou bonapartistes, ils s'intitulent,
avec une perfidie modeste, homme d'ordre et
conservateurs. Singuliers conservateurs, qui
s'efforcent de renverser par tous les moyens
le gouvernement établi ; hommes d'ordreéton-
nants, qui cherchent toutes les occasions de
jeter le pays dans de nouvelles crises et l'em¬
pêchent par les troubles qu'ils suscitent de
recouvrer la tranquillité nécessai res pour panser
ses blessures.
Ces gens-là sont les ennemis les plus dan¬
gereux de la patrie. Si l'on n'y prend garde,
ils assassineront sournoisement la République,
s'inquiétant peu d'entraîner en même temps
la ruine définitive de leur pays. Qu'on le sache
bien ce sont des conspirateurs déguisés en
Joseph Prud'homme. Leur obésité solennelle
est grosse de rancunes. Us voudraient ressaisir
le pouvoir qu'ils ont perdu ; on dirait que le
besoin d'avoir encore des fautes à commettre
les démange.
N'est-il pas nécessaire de faire cesser une
confusion dangereuse et de définir clairement
ce que ces gens-là entendent par l'ordre ?
Cette définition avait été pourtant donnée,
il y a plus d'un siècle, par un grand penseur,
mais puisqu'on paraît l'avoir oubliée, nous
croyons utile de la rappeler à la mémoire des
véritables honnêtes gens.
Voici donc ce qu'écrivait Montesquieu :
« Auguste (c'est le nom que la flatterie
donna à Octave ,) établir l'ordre, c'est-à-dire
une servitude durable ] dans un état libre où
l'on vient d'usurper la souveraineté, on appelle
règle tout ce qui peut fonder l'autorité sans
bornes d'un seul ; on nomme trouble, discus¬
sion, mauvais gouvernement, tout ce qui peut
maintenir l'honnête liberté des sujets. » (Gran¬
deur et décadence des Romains, chapitreXIII.)
L'ordre dont parle ici Montesquieu est bien
celui de M. Duvernois ; et M. Edouard Hervé
devrait relire ces lignes chaque fois qu'il com¬
mence un de ces articles aussi naïfs que s'ils
étaient inspirés par M. le comte de Paris et
presque aussi mal écrits que s'ils étaient rédi¬
gés par M. le duc d'Aumale.
Henri Grousset.
M. de Chambrun et quelques-uns de ses col¬
lègues de la droite vont proposer, dit-on, à
l'Assemblée, d'amender le projet de loi pré¬
senté par M. Victor Lefranc, au nom du gouver¬
nement, de telle manière que le nom de l'As¬
semblée soit suivi du mot : constituante, et le
nom du gouvernement, du mot : provisoire.
l'amendement est ingénieux. Il sape le gouver¬
nement par la base et du même coup il affermit
l'Assemblée dans son usurpation. A la lecture
de cet amendement dans les bureaux, M. le duc
d'Aumale frappé du trait de génie de M. de
Chambrun, s'est paraît-il, écrié : « Très-bien !
c'est celai provisoire! surtout n'oublions pas
provisoire! » Le gouvernement de son côté re¬
pousse avec énergie le qualificatif qu'on lui
veut attribuer. Il fermera peut-être les yeux
sur le mot de constituante et il le laissera passer
àcondition que le mot de provisoire disparaisse.
On a même lieu de croire que l'accord se fera
dans ces termes entre le gouvernement et la
majorité. Satisfaite du constituante, lamajorité
abandonnera ce provisoire qui ravit d'admira¬
tion M. le duc d'Aumale. Que le gouvernement,
dans la situation où il a été amené un peu par
ses faiblesses, beaucoup par la force des choses,
accepte cette transaction avec une majorité
qui n'a plus d'autre règle que ses caprices et
d'autre obstacle à l'accomplissement de ses fan¬
taisies que sa propre impuissance, nous som¬
mes obligés jusqu'à un certain point de le com¬
prendre et de l'excuser. Mais ceux qui ne sont
pas du gouvernement et qui, n'étant rien, ne
comptent qu'avec les idées, les principes, ceux-
là peuvent en toute liberté d'esprit protester
une fois encore contre le pouvoir que la majo¬
rité s'arroge.
La question qu'on veut discuter de nouveau
■ ce qui prouve entre parenthèses, qu'elle n'a
pas été tranchée dans la séance du 31 août,
— cette question est toute d'évidence, de bonne
foi, et par conséquent presque impossible à dé¬
montrer aux esprits qui ne la comprennent
pas d'abord. Démontrer, disons-nous; mais
les vérités évidentes ne se démontrent pas, elles
se montrent, et nulle forme de raisonnement
n'est capable de les faire entrer dans de cer¬
taines intelligences fermées à la lumière. Tous
ceux qui essaient de démontrer que l'Assemblée
actuelle possède le droit de constituer ,
échouent invariablement dans leur démons¬
tration. Déductions, inductions, tout échappe à
leurs mains avides, et l'orsqu'ils veulent rai¬
sonner, ils ne font qu'accumuler des affirma¬
tions toujours équivalentes entre elles ; ils vont
du même au même, comme on dit dans l'école,
sans jamais arriver à une vérité qui soit d'un
dégré supérieure à la précédente. « Nous som¬
mes constituants, disent MM. de Chambrun,
Princeteau, de Franclien et leurs amis, parce
que nous avons reçu les pouvoirs nécessaires
pour sauver le pays et pour le constituer. » Ces
logiciens pourraient dire de même, en renver¬
sant les termes de leur prétendu raisonne¬
ment : « Nous avons les pouvoirs nécessaires
pour sauver le pays, parce que nous sommes
constituants, » ce qui prouve que leur argu¬
mentation ne vaut rien.
(Avenir National. )
Un certain nombre de députés dînaient sa¬
medi à la Présidence.
Dans la soirée, les conversations roulaient,
tout naturellement, sur le projet de loi Victor
Lefranc et sur les débats qui avaient eu lieu à
ce sujet dans les bureaux.
Plusieurs députés de la gauche se mon¬
traient inquiets de l'accueil que ferait le gou¬
vernement à l'amendement Chambrun et par¬
ticulièrement à l'épithète de provisoire ajoutée
au mot République.
M. Thiers a nettement déclaré qu'il considé¬
rait ce provisoire comme une injure person¬
nelle, et qu'il lutterait jusqu'à la dernière heure
contre son introduction dans la loi.
(Le National.)
L'Agence Havas nous communique la dé¬
pêche suivante :
Versailles, le 26 février.
Les préoccupations excitées par le projet de
M. Victor Lefranc ont sensiblement diminué.
Dans les cercles parlementaires, on croit de
plus en plus à une entente entre la commission
et le gouvernement.
La commission s'est réunie aujourd'hui à
une heure pour se constituer et entendre le
rapport des divers commissaires sur les opi¬
nions émises dans leurs bureaux respectifs.
On pense qu'elle choisira M. Moulin pour
président. Dans une de ses prochaines séances,
elle entendra le gouvernement. La discussion
Voici le texte du rapport fait par M. Prin¬
ceteau, au nom de la Commission d'initiative
parlementaire (1), sur la proposition de MM.
Edgar Quinet, Louis Blanc, Gambetta et plu¬
sieurs de leurs collègues, ayant pour objet de
faire élire une nouvelle Assemblée:
Messieurs,
Le 30 août 1871, MM. Edgar Quinet, Louis
Blanc, Gambetta et un grand nombre de nos
collègues déposèrent sur le bureau de l'As¬
semblée une proposition tendant à la dissolution
de l'Assemblée actuelle et à la convocation
immédiate d'une Assemblée nouvelle.
L'Assemblée nouvelle devait être élue le
troisième dimanche de janvier 1872, et réunie
le 25 du même mois.
(1) Cette Commission est composée de MM. Prince¬
teau. président ; Malézieux, vice-président: Voisin,
de Tarteron, secrétaire ; Bastid. de Kergorlay, de
Lur-Saluces, Francisque Rive, Loms de Saint-Pierre,
(Manche), de Cumont, Pajot. Chateiin, Vilain, de Mar-
cère. de Kéridec, de Cazenove de Paradine, de Com-
barieu, Viennet, de Kermenguy. du Temple, Mestreau,
Chaurand, Langlois. Gent, de Saint-Victor, Robert de
Massy, Ducuing, Gaslonde, de Ventavon, Boullier de
Branche,
L'Assemblée actuelle devait disparaître le
jour fixé pour la réunion de l'autre.
M. Thiers devait pourvoir à l'administration
générale du pays jusqu'à la réunion de l'As¬
semblée nouvelle, à laquelle il remettrait ses
pouvoirs.
La demande de dissolution de l'Assemblée
était fondée sur l'expiration de ses pouvoirs,
que les auteurs de la proposition prétendaient
limités : « à l'examen de la question de savoir
si la guerre devait être continuée ou à quelles
conditions la paix devait être faite, et au vote
des lois de finances se rattachant au traité de
paix. »
Nos honorables collègues trouvaient dans
les élections du 2 juillet la confirmation de la
volonté du pays de revenir, en donnant à l'As¬
semblée ce mandat limité, l'exercice de son
pouvoir souverain.
Pour eux, « l'organisation immédiate et dé¬
finitive de la République serait le seul moyen
de rendre au pays le calme dont il a besoin
pour réparer ses désastres, reconquérir sa
prospérité et remplir dans le plus bref délai
possible, les lourdes obligations que lui impose
le traité de paix ;
L'occupation d'une partie du territoire par
les Prussiens, est un motif de plus , joint à tous
ceux qui font de la dissolution une nécessité
impérieuse ;
« Enfin, la multiplicité des projets présentés
pour organiser le provisoire, démontre la né¬
cessité de pouvoir sans retard à une organisa^
tion définitive de la Répblique, seul moyen de
mettre un terme aux prétentions rivales des
partis, de rassurer les intérêts et de hâter la
reprise des affaires. »
Ces raisons n'ont pas paru déterminantes à
la majorité de votre commission.
Elle respecte votre vote du 31 août dernier,
et croit, comme vous l'avez affirmé en vous
déclarant constituants, que le mandat de l'As¬
semblée ne se bornait pas à la mission de dé¬
cider de la guerre ou de la paix, et de délibérer
les conditions de celle-ci.
Les élections partielles du 2 juillet, si quel¬
ques-unes ont été faites dans un autre esprit,
manifestent purement la volonté particulière
des électeurs qui les ont faites, mais n'altère
en rien la volonté exprimée par la grande
majorité du pays.
Cette Assemblée n'aura donc rempli son
mandat que lorsqu'elle aura donné à la France
une constitution définitive.
Les auteurs de la proposition n'hésitent pas
à déclarer que cette constitution définitive doit
être la République.
Plusieurs membres de la commission ne par¬
tagent pas cette manière de voir. — Us sont
convaincus que le calme dont le pays a besoin,
que la sécurité des intérêts, que la reprise des
affaires, ce n'est pas la République qui peut
les ramener.
Us croient, au contraire, que la France ne
pourra retrouver sa liberté, son repos et sa
grandeur que dans le retour à la monarchie
légitime et héréditaire, appuyé sur des institu¬
tions devenues le besoin indiscutable de notre
époque.
La commission est d'accord sur un point
avec les honorables signataires de la proposi¬
tion, c'est que le provisoire, n'est profitable
qu'aux prétentions rivales des partis.
Le provisoire, fondé sur la neutralité, est
une nécessité qui ne peut être de longue durée.
La neutralité, en effet, c'est l'équilibre, l'équi¬
libre c'est l'immobilité, l'immobilelé c'est l'im¬
puissance.
La plus grande habileté et les meilleures
intentions ne sauraient prévaloir contre cette
loi ; la sagesse dira d'en sortir quand l'heure
sera venue.
La dissolution de l'Assemblée, présentée par
la proposition comme la meilleure issue, ne
paraît pas à la majorité de votre commission
être celle que la France attend.
La majorité, sans entendre par son vote
exprimer aucun avis sur la préférence à donner
à telle ou telle forme de gouvernement, conclut
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9rae ANNÉE
N° 9
Dimanclie, 3 mars 1872.
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c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne : chez Mm* Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO, -
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
publique du projet ne viendra probablement
pas avant la semaine prochaine.
M. Varroy, député et membre du conseil
général de Meurthe-et-Moselle, a reçu la lettre
suivante en réponse à l'adresse qui avait été
envoyée à M. le président de la République,
après la clôture de la session, par la majorité
des membres du conseil général.
Versailles, le 22 février.
Mon cher collègue,
J'ai mis sous les yeux de M. le Président de
la République l'adresse que vous lui avez en¬
voyée, signée, après la clôture de la session,
par vous et par treize de vos collègues au con¬
seil général de Meurthe-et-Moselle.
M. le président me charge de vous féliciter
des sentiments que vous avez exprimés à plu¬
sieurs reprises, soit à la tribune, soit dans des
documents officiels; il a lui-même donné les
assurances les plus formelles de sa résolution
de maintenir intact le dépôt de la République
qui lui a été confié.
Vous pouvez être convaincu que tous ses
efforts tendent à ce but et qu'il saura tenir sa
promesse. La loi qu'il a proposé hier à l'Assem¬
blée nationale en est une preuve nouvelle. Nous
en attendons le meilleur effet. Pour ma part,
je ne doute pas que si la République continue
de rendre au pays des services aussi grands
et aussi utiles que ceux qu'elle lui a rendus
depuis plus d'un an, la France n'accepte et ne
soutienne une forme de gouvernement qui lui
aura garanti les biens qu'elle cherche, la liberté
avec l'ordre, l'économie avec l'honnêteté, la
puissance avec le travail et le patriotisme.
Une circonstance des plus heureuses pour la
République, c'est qu'aujourd'hui elle repré¬
sente l'ordre sous toutes ses formes ; et je
n'hésite pas à affirmer qu'ellen'arienàcraindre,
si elle sait rester sage et modérée, car elle doit
maintenant avoir l'appui de tous les bons
citoyens pour peu qu'ils soient éclairés sur leurs
véritables intérêts.
J'ai à m'excuser, mon cher collègue, d'avoir
tant tardé à vous répondre et je vous prie de
m'excuser auprès de vos amis et des membres
du Consed général ; mais ce retard me permet
de puiser des espérances nouvelles pour le
succès des opinions qui nous sont chères, dans
les mesures que le gouvernement a proposées
à l'Assemblée et qui ne devront pas être les
seules, selon toute apparence.
Agréez, mon cher collègue, mes salutations
bien cordiales.
Votre dévoué collègue,
Barthélémy Saint-Hilaire.
Mende, le 3 mars 1872.
A BAS LES MASQUES
Une des perfidies communes aux royalistes
et aux impérialistes, c'est de s'appeler impu¬
demment les hommes d'ordre. En s'allribuant
comme une propriété exclusive ce qualificatif,
ils voudraient donner le change au pays ; ils
voudraient se cacher sous ce masque menteur
pour exécuter plus sûrement leurs desseins
anarchiques et révolutionnaires. Il est temps
de s'écrier résolûment : « A bas les masques î »
et de voir quels sont ces hommes d'ordre,
quels sont ces prétendus conservateurs.
En effet, quels sont-ils?
Ce sont les épaves des monarchies qui ont
croulé sous le poids de leurs crimes, ce sont
les survivants de régimes à jamais condamnés.
Le pays est édifié sur leur compte, il n'en veut
plus: Aussi, fallait-il changer les étiquettes;
on n'y a pas manqué, mais la marchandise est
restée la même. Ces gens là ne s'appellent plus
orléanistes ou bonapartistes, ils s'intitulent,
avec une perfidie modeste, homme d'ordre et
conservateurs. Singuliers conservateurs, qui
s'efforcent de renverser par tous les moyens
le gouvernement établi ; hommes d'ordreéton-
nants, qui cherchent toutes les occasions de
jeter le pays dans de nouvelles crises et l'em¬
pêchent par les troubles qu'ils suscitent de
recouvrer la tranquillité nécessai res pour panser
ses blessures.
Ces gens-là sont les ennemis les plus dan¬
gereux de la patrie. Si l'on n'y prend garde,
ils assassineront sournoisement la République,
s'inquiétant peu d'entraîner en même temps
la ruine définitive de leur pays. Qu'on le sache
bien ce sont des conspirateurs déguisés en
Joseph Prud'homme. Leur obésité solennelle
est grosse de rancunes. Us voudraient ressaisir
le pouvoir qu'ils ont perdu ; on dirait que le
besoin d'avoir encore des fautes à commettre
les démange.
N'est-il pas nécessaire de faire cesser une
confusion dangereuse et de définir clairement
ce que ces gens-là entendent par l'ordre ?
Cette définition avait été pourtant donnée,
il y a plus d'un siècle, par un grand penseur,
mais puisqu'on paraît l'avoir oubliée, nous
croyons utile de la rappeler à la mémoire des
véritables honnêtes gens.
Voici donc ce qu'écrivait Montesquieu :
« Auguste (c'est le nom que la flatterie
donna à Octave ,) établir l'ordre, c'est-à-dire
une servitude durable ] dans un état libre où
l'on vient d'usurper la souveraineté, on appelle
règle tout ce qui peut fonder l'autorité sans
bornes d'un seul ; on nomme trouble, discus¬
sion, mauvais gouvernement, tout ce qui peut
maintenir l'honnête liberté des sujets. » (Gran¬
deur et décadence des Romains, chapitreXIII.)
L'ordre dont parle ici Montesquieu est bien
celui de M. Duvernois ; et M. Edouard Hervé
devrait relire ces lignes chaque fois qu'il com¬
mence un de ces articles aussi naïfs que s'ils
étaient inspirés par M. le comte de Paris et
presque aussi mal écrits que s'ils étaient rédi¬
gés par M. le duc d'Aumale.
Henri Grousset.
M. de Chambrun et quelques-uns de ses col¬
lègues de la droite vont proposer, dit-on, à
l'Assemblée, d'amender le projet de loi pré¬
senté par M. Victor Lefranc, au nom du gouver¬
nement, de telle manière que le nom de l'As¬
semblée soit suivi du mot : constituante, et le
nom du gouvernement, du mot : provisoire.
l'amendement est ingénieux. Il sape le gouver¬
nement par la base et du même coup il affermit
l'Assemblée dans son usurpation. A la lecture
de cet amendement dans les bureaux, M. le duc
d'Aumale frappé du trait de génie de M. de
Chambrun, s'est paraît-il, écrié : « Très-bien !
c'est celai provisoire! surtout n'oublions pas
provisoire! » Le gouvernement de son côté re¬
pousse avec énergie le qualificatif qu'on lui
veut attribuer. Il fermera peut-être les yeux
sur le mot de constituante et il le laissera passer
àcondition que le mot de provisoire disparaisse.
On a même lieu de croire que l'accord se fera
dans ces termes entre le gouvernement et la
majorité. Satisfaite du constituante, lamajorité
abandonnera ce provisoire qui ravit d'admira¬
tion M. le duc d'Aumale. Que le gouvernement,
dans la situation où il a été amené un peu par
ses faiblesses, beaucoup par la force des choses,
accepte cette transaction avec une majorité
qui n'a plus d'autre règle que ses caprices et
d'autre obstacle à l'accomplissement de ses fan¬
taisies que sa propre impuissance, nous som¬
mes obligés jusqu'à un certain point de le com¬
prendre et de l'excuser. Mais ceux qui ne sont
pas du gouvernement et qui, n'étant rien, ne
comptent qu'avec les idées, les principes, ceux-
là peuvent en toute liberté d'esprit protester
une fois encore contre le pouvoir que la majo¬
rité s'arroge.
La question qu'on veut discuter de nouveau
■ ce qui prouve entre parenthèses, qu'elle n'a
pas été tranchée dans la séance du 31 août,
— cette question est toute d'évidence, de bonne
foi, et par conséquent presque impossible à dé¬
montrer aux esprits qui ne la comprennent
pas d'abord. Démontrer, disons-nous; mais
les vérités évidentes ne se démontrent pas, elles
se montrent, et nulle forme de raisonnement
n'est capable de les faire entrer dans de cer¬
taines intelligences fermées à la lumière. Tous
ceux qui essaient de démontrer que l'Assemblée
actuelle possède le droit de constituer ,
échouent invariablement dans leur démons¬
tration. Déductions, inductions, tout échappe à
leurs mains avides, et l'orsqu'ils veulent rai¬
sonner, ils ne font qu'accumuler des affirma¬
tions toujours équivalentes entre elles ; ils vont
du même au même, comme on dit dans l'école,
sans jamais arriver à une vérité qui soit d'un
dégré supérieure à la précédente. « Nous som¬
mes constituants, disent MM. de Chambrun,
Princeteau, de Franclien et leurs amis, parce
que nous avons reçu les pouvoirs nécessaires
pour sauver le pays et pour le constituer. » Ces
logiciens pourraient dire de même, en renver¬
sant les termes de leur prétendu raisonne¬
ment : « Nous avons les pouvoirs nécessaires
pour sauver le pays, parce que nous sommes
constituants, » ce qui prouve que leur argu¬
mentation ne vaut rien.
(Avenir National. )
Un certain nombre de députés dînaient sa¬
medi à la Présidence.
Dans la soirée, les conversations roulaient,
tout naturellement, sur le projet de loi Victor
Lefranc et sur les débats qui avaient eu lieu à
ce sujet dans les bureaux.
Plusieurs députés de la gauche se mon¬
traient inquiets de l'accueil que ferait le gou¬
vernement à l'amendement Chambrun et par¬
ticulièrement à l'épithète de provisoire ajoutée
au mot République.
M. Thiers a nettement déclaré qu'il considé¬
rait ce provisoire comme une injure person¬
nelle, et qu'il lutterait jusqu'à la dernière heure
contre son introduction dans la loi.
(Le National.)
L'Agence Havas nous communique la dé¬
pêche suivante :
Versailles, le 26 février.
Les préoccupations excitées par le projet de
M. Victor Lefranc ont sensiblement diminué.
Dans les cercles parlementaires, on croit de
plus en plus à une entente entre la commission
et le gouvernement.
La commission s'est réunie aujourd'hui à
une heure pour se constituer et entendre le
rapport des divers commissaires sur les opi¬
nions émises dans leurs bureaux respectifs.
On pense qu'elle choisira M. Moulin pour
président. Dans une de ses prochaines séances,
elle entendra le gouvernement. La discussion
Voici le texte du rapport fait par M. Prin¬
ceteau, au nom de la Commission d'initiative
parlementaire (1), sur la proposition de MM.
Edgar Quinet, Louis Blanc, Gambetta et plu¬
sieurs de leurs collègues, ayant pour objet de
faire élire une nouvelle Assemblée:
Messieurs,
Le 30 août 1871, MM. Edgar Quinet, Louis
Blanc, Gambetta et un grand nombre de nos
collègues déposèrent sur le bureau de l'As¬
semblée une proposition tendant à la dissolution
de l'Assemblée actuelle et à la convocation
immédiate d'une Assemblée nouvelle.
L'Assemblée nouvelle devait être élue le
troisième dimanche de janvier 1872, et réunie
le 25 du même mois.
(1) Cette Commission est composée de MM. Prince¬
teau. président ; Malézieux, vice-président: Voisin,
de Tarteron, secrétaire ; Bastid. de Kergorlay, de
Lur-Saluces, Francisque Rive, Loms de Saint-Pierre,
(Manche), de Cumont, Pajot. Chateiin, Vilain, de Mar-
cère. de Kéridec, de Cazenove de Paradine, de Com-
barieu, Viennet, de Kermenguy. du Temple, Mestreau,
Chaurand, Langlois. Gent, de Saint-Victor, Robert de
Massy, Ducuing, Gaslonde, de Ventavon, Boullier de
Branche,
L'Assemblée actuelle devait disparaître le
jour fixé pour la réunion de l'autre.
M. Thiers devait pourvoir à l'administration
générale du pays jusqu'à la réunion de l'As¬
semblée nouvelle, à laquelle il remettrait ses
pouvoirs.
La demande de dissolution de l'Assemblée
était fondée sur l'expiration de ses pouvoirs,
que les auteurs de la proposition prétendaient
limités : « à l'examen de la question de savoir
si la guerre devait être continuée ou à quelles
conditions la paix devait être faite, et au vote
des lois de finances se rattachant au traité de
paix. »
Nos honorables collègues trouvaient dans
les élections du 2 juillet la confirmation de la
volonté du pays de revenir, en donnant à l'As¬
semblée ce mandat limité, l'exercice de son
pouvoir souverain.
Pour eux, « l'organisation immédiate et dé¬
finitive de la République serait le seul moyen
de rendre au pays le calme dont il a besoin
pour réparer ses désastres, reconquérir sa
prospérité et remplir dans le plus bref délai
possible, les lourdes obligations que lui impose
le traité de paix ;
L'occupation d'une partie du territoire par
les Prussiens, est un motif de plus , joint à tous
ceux qui font de la dissolution une nécessité
impérieuse ;
« Enfin, la multiplicité des projets présentés
pour organiser le provisoire, démontre la né¬
cessité de pouvoir sans retard à une organisa^
tion définitive de la Répblique, seul moyen de
mettre un terme aux prétentions rivales des
partis, de rassurer les intérêts et de hâter la
reprise des affaires. »
Ces raisons n'ont pas paru déterminantes à
la majorité de votre commission.
Elle respecte votre vote du 31 août dernier,
et croit, comme vous l'avez affirmé en vous
déclarant constituants, que le mandat de l'As¬
semblée ne se bornait pas à la mission de dé¬
cider de la guerre ou de la paix, et de délibérer
les conditions de celle-ci.
Les élections partielles du 2 juillet, si quel¬
ques-unes ont été faites dans un autre esprit,
manifestent purement la volonté particulière
des électeurs qui les ont faites, mais n'altère
en rien la volonté exprimée par la grande
majorité du pays.
Cette Assemblée n'aura donc rempli son
mandat que lorsqu'elle aura donné à la France
une constitution définitive.
Les auteurs de la proposition n'hésitent pas
à déclarer que cette constitution définitive doit
être la République.
Plusieurs membres de la commission ne par¬
tagent pas cette manière de voir. — Us sont
convaincus que le calme dont le pays a besoin,
que la sécurité des intérêts, que la reprise des
affaires, ce n'est pas la République qui peut
les ramener.
Us croient, au contraire, que la France ne
pourra retrouver sa liberté, son repos et sa
grandeur que dans le retour à la monarchie
légitime et héréditaire, appuyé sur des institu¬
tions devenues le besoin indiscutable de notre
époque.
La commission est d'accord sur un point
avec les honorables signataires de la proposi¬
tion, c'est que le provisoire, n'est profitable
qu'aux prétentions rivales des partis.
Le provisoire, fondé sur la neutralité, est
une nécessité qui ne peut être de longue durée.
La neutralité, en effet, c'est l'équilibre, l'équi¬
libre c'est l'immobilité, l'immobilelé c'est l'im¬
puissance.
La plus grande habileté et les meilleures
intentions ne sauraient prévaloir contre cette
loi ; la sagesse dira d'en sortir quand l'heure
sera venue.
La dissolution de l'Assemblée, présentée par
la proposition comme la meilleure issue, ne
paraît pas à la majorité de votre commission
être celle que la France attend.
La majorité, sans entendre par son vote
exprimer aucun avis sur la préférence à donner
à telle ou telle forme de gouvernement, conclut
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