Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-01-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1871 08 janvier 1871
Description : 1871/01/08 (A8,N2). 1871/01/08 (A8,N2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545227s
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
MONITEUR DE LA LOZÈRE.
JOURNAL DE L'UNION ET DE LA DÉFENSE NATIONALE.
piux d'abonnement :
Mende . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an , 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 e. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER etC1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE N° 2
X) ir ri an clx o, 8 janvier* 1871.
prix des insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames,
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mm* Veuve Camille IGiNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 8 janvier 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêches Télégraphiques.
Bordeaux, le 34 décembre 4810, S h. soir,
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Un officier adresse à la guerre le télégramme
suivant :
J'ai voyagé hier avec M. Ducoux , ancien
préfet de police, ancien représentant du peu¬
ple sorti de Paris hier en ballon. Les at¬
taques des Prussiens à Avron ont été glo¬
rieusement repoussées. Carnage prussien.
7 à 8 mille tués. Le même soir les mobiles don¬
naient un concert an profit des pauvres. Paris
est énergique, régénéré, antique. Si quelqu'un
osait y parler de capitulation, il serait fisillé
sur piace. Paris peut tenir largement jusqu'à
fin février.
Du Nord, le général Faidherbe télégraphie
qu'il a parcouru le pays autour d'Arras sans
rencontrer des troupes ennemies.
Bordeaux, le 1" janvier 1871, à 2 h. 25 m. du s.
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Nouvelles de Paris par ballon , armée de la
Loire, bombardement de Noisy , Rosny et
Nogent par projectiles énormes, pertes presque
nulles de notre côté, le plateau d'Avron n'ayant
pas de casemates pour garnison a été évacué la
nuit, sous la direction du général Trochu pour
ménager nos troupes. — Paris inébranlable
accepte avec joie la lutte à outrance. En
Normandie nos troupes ont repris les hau¬
teur de la Boinelle , Orival et du château Ro-
bert-le-Diable ; cette dernière position reprise
un instant par l'ennemi lui a été enlevée de
nouveau.
Bordeaux, H janvier 4874, 9 h. matin*
(Officiel.) Le Mans, le *er. — Le général
Chanzy télégraphie que le général Jonlîroy a
repoussé hier l'ennemi sur la rive droite dé la
Loire et s'est emparé d'excellentes positions en
face de Vendôme ; nous avons fait 200 prison¬
niers. Cette reconnaissance offensive a été vi¬
goureusement conduite par le général Jouffroy
et brillamment exécutée par ses troupes.
Havas.
Bordeaux, 2 janvier 4874, 3 h. soir.
Neuvy, le 1er. — L'ennemi s'est replié sur
Gien ; Bonny a été évacué hier.
Besançon, le 4". — L'ennemi a évacué
Gray hier après un engagement sérieux avec
les francs-tireurs de Bourras. Havas.
Bordeaux, le S janvier 1871.
Le Ministre de l'Intérieur à MM. les Préfets.
Hier, une reconnaissance a rencontré entre
Châleaurenault et Vendôme un peloton de hus¬
sards et deux compagnies d'infanterie. L'enne¬
mi a subi des pertes terribles et a été pour¬
suivi jusqu'à une petite distance de Vendôme.
La journée du 31, dans la Seine-Inférieure
a coûté à l'ennemi plus de 300 tués ou blessés
criblés de Château-de-Robert par des francs-
tirenrs et des mobiles de l'Ardèche. De notre
côté, 25 tués et 60 à 80 blessés
Dans l'Est, quelques engagements ont eu
lieu près de Gray et sur la ligne de Beaume-
les-Dames et l'Isle-sur-le Doubs; des deux cô¬
tés, l'ennemi a été repoussé.
Bordeaux, le S janvier 4871 5 h. 30 m. s.
Intérieur à Préfets.
Le gouvernement à reçu du général Faid¬
herbe des détails qui donnent au succès de
Bapaume une sérieuse importance.
1er janvier, l'armée du nord a quitté les li¬
gnes de la Scarpe, pour se cantonner devant
Amas
Le 2 , elles s'est mise en marche sur Bapau¬
me, a enlevé Achiet-le-grand, et Rilsucourt,
une valeureuse attaque de Béhagnies échoua ;
mais l'ennemi se voyant tourné par Achiet,
i
J évacua Béhagnies dans la nuit.
Le 3 au matin, l'action a repris sur toute la
ligne. Nous avons enlevé successivement Sapi-
gnies, Favreuil, Reifvillers, Avene-les-Bapau-
me, Grenvillers, Ligny et Tilloy.
A six heures du soir , les prussiens étaient
repoussés de tout le champ de bataille,couvert
de morts de nombreux blessés et prisonnners
restaient entre nos mains.
Les troupes qui opéraient dans la bouche
de la Seine, ont été débusquées de la forêt de la
Londe, par des forces ennemies très supérieu¬
res, et, malgré une vive résistance, ont dû
évacuer le Château-de-Robert-de-Bourg-Thé-
roulde.
On transmet de l'Orne, une dépêche arrivée
par ballon monté, annonçant que le bombarde¬
ment des forts de l'Est continue, sans causer
de pertes sérieuses d'hommes, de dégâts maté¬
riels.
L'esprit de Paris s'exalte, loin de s'affaiblir.
Bordeaux, Iel" janvier 1871 à 11 h. 30 m. du s.
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Aujourd'hui, !" janvier, a eu
lieu à Bordeaux une imposante
manifestation. La population avait
voulu prouver son dévouement au
gouvernement de la République.
Plus de 50 mille personnes se sont
réunies autour de la préfecture où
est descendu M. le ministre de la
guerre et de l'intérieur. Deux adres¬
ses ayant été présentées aux mem¬
bres de la délégation du gouver¬
nement, M. Gambetta a prononcé du
balcon de la préfecture une allocu¬
tion dont on a recueilli les passages
suivants :
c Mes chers concitoyens,
ï À la vue de ce magnifique
spectacle, en face de tous ces ci¬
toyens assemblés pour saluer l'aurore
d'une nouvelle année, qui n'aurait
confiance dans le succès dû à la per¬
sévérance et à la ténacité de nos
efforts? Succès mérité pour deux
raisons : la première, parce que la
France n'a pas douté d'elle-même;
la seconde, parce que seule , dans
l'univers entier, la France représente
aujourd'hui la justice et le droit.
( Acclamations prolongées. ) Oui ,
qu'elle soit à jamais close, qu'elle
soit à jamais effacée de notre mé¬
moire , si faire se peut, cette hor¬
rible année 1870 qui, si elle nous a
fait assister à la chute du plus im¬
posteur et du plus corrupteur des
pouvoirs , nous a livrés à l'inso¬
lente fortune de l'étranger. Il ne
faut pas l'oublier, citoyens, cette
fortune contre laquelle nous nous
débattons aujourd'hui, elle est l'œu¬
vre même des intrigues de Bona¬
parte au dehors. A chacun sa res¬
ponsabilité devant l'histoire. C'est
dans cette ville, c'est ici même
que l'homme de décembre et de
Sédan, l'homme qui a tenté de
gangrener la France, prononça cette
imposture : cc l'Empire c'est la paix. »
Et tout ce règne subit, il faut le
reconnaître pour notre propre ex¬
piation, car nous sommes coupa¬
bles de l'avoir si longtemps toléré.,
et rien dans l'histoire n'arrive de
juste ou d'injuste qui ne porte ses
i: fruits, ce règne de vingt ans, c'est
parce que nous l'avons subi qu'il
nous fait subir aujourd'hui l'inva¬
sion étrangère jusque sous les murs
de notre glorieuse capitale. Et c'est
parce qu'on avait altéré systémati¬
quement dans ce pays toutes les
ressources de la force et de la gran¬
deur , c'est parce que nous avions
perdu le ressort sans lequel rien ne
peut durer dans ce monde. L'idée du
devoir et de la vertu, qu'on a pu croire
un moment que la France allait dis¬
paraître (Applaudissements prolon¬
gés). C'est à ce moment que la Répu¬
blique apparaissant pour la troisième
fois dans notre histoire, a assumé
le devoir , l'honneur elle péril de
sauver la France (cris enthousiastes
de vive la République ).
Ce jour était le 4 septembre.
L'ennemi s'avançait à grandes jour¬
nées sur Paris. Nos arsenaux étaient
vides, notre armée à moitié pri¬
sonnière, nos ressources de tous
côtés disséminées, éparpillées. Deux
pouvoirs : un pouvoir captif; un
pouvoir fuyard; une chambre que
sa servilité passée rendait incapable
de saisir le gouvernail; ce jour-là,
nul ne contestait la légitimité de la
République. Ce fut plus tard lorsque
la République eut mis Paris dans
cet état d'inviolabilité sacrée (bravo),
lorsqu'il fut établi que la République
avait tenu sa promesse du 4 septem¬
bre, de sauver l'honneur du pays,
d'organiser la défense et de maintenir
l'ordre , lorsqu'il fut démontré ,
grâce à la République, que la France
ne saurait périr, qu'elle doit triom¬
pher, que, par elle, le droit doit
finir par primer la force — ce fut
alors que ses adversaires', dont elle
assure aujourd'hui la quiétude et la
sécurité, commencèrent à contester
sa légitimité et à discuter ses origi¬
nes (acclamations prolongées. Vive
la République!) La République liée,
associée comme elle l'est à la défense
et au salut de la patrie, la République
est hors de question, elle est immor¬
telle. Ne confondez pas d'ailleurs la
République avec les hommes de son
gouvernement que le hasard des
événements a portés passagèrement
au pouvoir; ces hommes, quand ils
auront rempli leur tâche, qui est
d'expulser l'étranger, descendront
du pouvoir, et ils se soumettront au
jugement de leurs concitoyens. Cette
tâche, cette mission qu'il faut con¬
duire jusqu'au bout, qu'il faut ac¬
complir à tout prix jusqu'à l'entière
immolation de soi-même, ce succès
qu'il faut attendre sous peine de
périr déshonoré, implique deux con¬
ditions essentielles : la première, la
garantie et le respectée la liberté de
tous, de la liberté complète, de la
liberté jusqu'au dénigrement, jus¬
qu'à la calomnie, jusqu'à l'injure;
la seconde, le respect par tous, amis
et dissidents, du droit et de la puis¬
sance gouvernementale.
Le langage doit être libre comme
la pensée, respectée dans toois ses
écarts jusqu'à cette limite fatale où il
deviendrait une résolution et engen¬
drerait des actes. Si on franchissait
cette borne, etj'exprime ici l'opinion
de tous les membres du gouverne¬
ment, vous pouvez compter sur
une énergique répi ession ( applau¬
dissements prolongés.)
Je ne veux pas terminer sans vous
dire que le gouvernement a pour
unique base l'opinion et que nous
n'exprimons, nous ne servons et
n'entendons servir que l'opinion, à
l'encontre des gouvernements des¬
potiques qui nous ont précédés et
n'ont servi que leur convoitise dynas¬
tique.
Je remercie la patriotique popula¬
tion de Bordeaux ainsi que la popu¬
lation accourue des villes et des cam¬
pagnes voisines, du concours écla¬
tant qu'elles apportent au Gouverne¬
ment républicain dans l'importante
manifestation de ce 1" jour de
l'année 1871.
Je les remercie surtout au nom de
nos chers assiégés, au nom de notre
héroïque Paris dont l'exemple nous
soutient, nous guide et nous en¬
flamme. Ah ! que ne sont-ils témoins,
nos cbers assiégés de toutes ces sym¬
pathies, de tous les dévouements que
suscitent leur vaillance; leur joie
dans le succès s'en accroîtrait en¬
core, si toutefois elle peut s'accroître.
Nous leur transmettrons nos vœux,
citoyens , puissions-nous bientôt,
nous frayant un passage, à travers les
lignes ennemies, les leur porter de
vive voix avec l'expression de l'ad¬
miration du monde et de la profonde
et impérissable gratitude de la
France.
Vive la République ! Vive la
République !
» Une vive émotion s'empare de tout cet
immense auditoire; acclamations prolongées,
les cris redoublent.
Vive la France ! Vive Paris ! Vive
Gambetta ! Vive la République.
Pour copie conforme :
Le préfet de la Lozère,
TRUGHARD-DUMOLIN.
LE PATRIOTISME EST UNE RELIGION.
La religion du vrai Dieu, non point de ce
Dieu vers lequel Guillaume tend ses bras
rougis de sang humain, lève les veux ivres de
vin et de carnage; (Il mais de celui qui vint
sur la terre pour dire aux hommes Par vo-
biscum, que la paix règne entre vous, la reli¬
gion du Christ, qui est la religion de la France,
nation toujours compatissante et touiours
généreuse pour les antres nations ses sœurs ,
la religion du Christ, nous enseigne que pour
atteindre aux félicités éternelles nous devrons
posséder trois grandes vertus. Ces trois vertus
primordiales, qui renferment en germe toutes
les vertus, sontlafoi, essence, fondement même
de la religion ; l'espérance qui ranime les for¬
ces et fortifie les courages, afin que l'homme
puisse soutenir victorieusement le grand com¬
f1) Sire, disait un pasteur protestant de Versailles
à Guillaume, qui invoquait le nom de Dieu pour
expliquer ses cruautés, sire, il est bien évident que
nous ne servons pas le même Dieu.
JOURNAL DE L'UNION ET DE LA DÉFENSE NATIONALE.
piux d'abonnement :
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le département . un an , 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois , 3 fr.
50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 e. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé , 25 c.
M. IIAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau, 3, et MM. LAFFITTE ,
BULLIER etC1', place de la Bourse, 8, sont seuls chargés , à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE N° 2
X) ir ri an clx o, 8 janvier* 1871.
prix des insertions :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne ; diverses , 25 c. ; réclames,
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez Mm* Veuve Camille IGiNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 8 janvier 1871.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Dépêches Télégraphiques.
Bordeaux, le 34 décembre 4810, S h. soir,
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Un officier adresse à la guerre le télégramme
suivant :
J'ai voyagé hier avec M. Ducoux , ancien
préfet de police, ancien représentant du peu¬
ple sorti de Paris hier en ballon. Les at¬
taques des Prussiens à Avron ont été glo¬
rieusement repoussées. Carnage prussien.
7 à 8 mille tués. Le même soir les mobiles don¬
naient un concert an profit des pauvres. Paris
est énergique, régénéré, antique. Si quelqu'un
osait y parler de capitulation, il serait fisillé
sur piace. Paris peut tenir largement jusqu'à
fin février.
Du Nord, le général Faidherbe télégraphie
qu'il a parcouru le pays autour d'Arras sans
rencontrer des troupes ennemies.
Bordeaux, le 1" janvier 1871, à 2 h. 25 m. du s.
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Nouvelles de Paris par ballon , armée de la
Loire, bombardement de Noisy , Rosny et
Nogent par projectiles énormes, pertes presque
nulles de notre côté, le plateau d'Avron n'ayant
pas de casemates pour garnison a été évacué la
nuit, sous la direction du général Trochu pour
ménager nos troupes. — Paris inébranlable
accepte avec joie la lutte à outrance. En
Normandie nos troupes ont repris les hau¬
teur de la Boinelle , Orival et du château Ro-
bert-le-Diable ; cette dernière position reprise
un instant par l'ennemi lui a été enlevée de
nouveau.
Bordeaux, H janvier 4874, 9 h. matin*
(Officiel.) Le Mans, le *er. — Le général
Chanzy télégraphie que le général Jonlîroy a
repoussé hier l'ennemi sur la rive droite dé la
Loire et s'est emparé d'excellentes positions en
face de Vendôme ; nous avons fait 200 prison¬
niers. Cette reconnaissance offensive a été vi¬
goureusement conduite par le général Jouffroy
et brillamment exécutée par ses troupes.
Havas.
Bordeaux, 2 janvier 4874, 3 h. soir.
Neuvy, le 1er. — L'ennemi s'est replié sur
Gien ; Bonny a été évacué hier.
Besançon, le 4". — L'ennemi a évacué
Gray hier après un engagement sérieux avec
les francs-tireurs de Bourras. Havas.
Bordeaux, le S janvier 1871.
Le Ministre de l'Intérieur à MM. les Préfets.
Hier, une reconnaissance a rencontré entre
Châleaurenault et Vendôme un peloton de hus¬
sards et deux compagnies d'infanterie. L'enne¬
mi a subi des pertes terribles et a été pour¬
suivi jusqu'à une petite distance de Vendôme.
La journée du 31, dans la Seine-Inférieure
a coûté à l'ennemi plus de 300 tués ou blessés
criblés de Château-de-Robert par des francs-
tirenrs et des mobiles de l'Ardèche. De notre
côté, 25 tués et 60 à 80 blessés
Dans l'Est, quelques engagements ont eu
lieu près de Gray et sur la ligne de Beaume-
les-Dames et l'Isle-sur-le Doubs; des deux cô¬
tés, l'ennemi a été repoussé.
Bordeaux, le S janvier 4871 5 h. 30 m. s.
Intérieur à Préfets.
Le gouvernement à reçu du général Faid¬
herbe des détails qui donnent au succès de
Bapaume une sérieuse importance.
1er janvier, l'armée du nord a quitté les li¬
gnes de la Scarpe, pour se cantonner devant
Amas
Le 2 , elles s'est mise en marche sur Bapau¬
me, a enlevé Achiet-le-grand, et Rilsucourt,
une valeureuse attaque de Béhagnies échoua ;
mais l'ennemi se voyant tourné par Achiet,
i
J évacua Béhagnies dans la nuit.
Le 3 au matin, l'action a repris sur toute la
ligne. Nous avons enlevé successivement Sapi-
gnies, Favreuil, Reifvillers, Avene-les-Bapau-
me, Grenvillers, Ligny et Tilloy.
A six heures du soir , les prussiens étaient
repoussés de tout le champ de bataille,couvert
de morts de nombreux blessés et prisonnners
restaient entre nos mains.
Les troupes qui opéraient dans la bouche
de la Seine, ont été débusquées de la forêt de la
Londe, par des forces ennemies très supérieu¬
res, et, malgré une vive résistance, ont dû
évacuer le Château-de-Robert-de-Bourg-Thé-
roulde.
On transmet de l'Orne, une dépêche arrivée
par ballon monté, annonçant que le bombarde¬
ment des forts de l'Est continue, sans causer
de pertes sérieuses d'hommes, de dégâts maté¬
riels.
L'esprit de Paris s'exalte, loin de s'affaiblir.
Bordeaux, Iel" janvier 1871 à 11 h. 30 m. du s.
Le Ministre de l'intérieur à MM. les Préfets.
Aujourd'hui, !" janvier, a eu
lieu à Bordeaux une imposante
manifestation. La population avait
voulu prouver son dévouement au
gouvernement de la République.
Plus de 50 mille personnes se sont
réunies autour de la préfecture où
est descendu M. le ministre de la
guerre et de l'intérieur. Deux adres¬
ses ayant été présentées aux mem¬
bres de la délégation du gouver¬
nement, M. Gambetta a prononcé du
balcon de la préfecture une allocu¬
tion dont on a recueilli les passages
suivants :
c Mes chers concitoyens,
ï À la vue de ce magnifique
spectacle, en face de tous ces ci¬
toyens assemblés pour saluer l'aurore
d'une nouvelle année, qui n'aurait
confiance dans le succès dû à la per¬
sévérance et à la ténacité de nos
efforts? Succès mérité pour deux
raisons : la première, parce que la
France n'a pas douté d'elle-même;
la seconde, parce que seule , dans
l'univers entier, la France représente
aujourd'hui la justice et le droit.
( Acclamations prolongées. ) Oui ,
qu'elle soit à jamais close, qu'elle
soit à jamais effacée de notre mé¬
moire , si faire se peut, cette hor¬
rible année 1870 qui, si elle nous a
fait assister à la chute du plus im¬
posteur et du plus corrupteur des
pouvoirs , nous a livrés à l'inso¬
lente fortune de l'étranger. Il ne
faut pas l'oublier, citoyens, cette
fortune contre laquelle nous nous
débattons aujourd'hui, elle est l'œu¬
vre même des intrigues de Bona¬
parte au dehors. A chacun sa res¬
ponsabilité devant l'histoire. C'est
dans cette ville, c'est ici même
que l'homme de décembre et de
Sédan, l'homme qui a tenté de
gangrener la France, prononça cette
imposture : cc l'Empire c'est la paix. »
Et tout ce règne subit, il faut le
reconnaître pour notre propre ex¬
piation, car nous sommes coupa¬
bles de l'avoir si longtemps toléré.,
et rien dans l'histoire n'arrive de
juste ou d'injuste qui ne porte ses
i: fruits, ce règne de vingt ans, c'est
parce que nous l'avons subi qu'il
nous fait subir aujourd'hui l'inva¬
sion étrangère jusque sous les murs
de notre glorieuse capitale. Et c'est
parce qu'on avait altéré systémati¬
quement dans ce pays toutes les
ressources de la force et de la gran¬
deur , c'est parce que nous avions
perdu le ressort sans lequel rien ne
peut durer dans ce monde. L'idée du
devoir et de la vertu, qu'on a pu croire
un moment que la France allait dis¬
paraître (Applaudissements prolon¬
gés). C'est à ce moment que la Répu¬
blique apparaissant pour la troisième
fois dans notre histoire, a assumé
le devoir , l'honneur elle péril de
sauver la France (cris enthousiastes
de vive la République ).
Ce jour était le 4 septembre.
L'ennemi s'avançait à grandes jour¬
nées sur Paris. Nos arsenaux étaient
vides, notre armée à moitié pri¬
sonnière, nos ressources de tous
côtés disséminées, éparpillées. Deux
pouvoirs : un pouvoir captif; un
pouvoir fuyard; une chambre que
sa servilité passée rendait incapable
de saisir le gouvernail; ce jour-là,
nul ne contestait la légitimité de la
République. Ce fut plus tard lorsque
la République eut mis Paris dans
cet état d'inviolabilité sacrée (bravo),
lorsqu'il fut établi que la République
avait tenu sa promesse du 4 septem¬
bre, de sauver l'honneur du pays,
d'organiser la défense et de maintenir
l'ordre , lorsqu'il fut démontré ,
grâce à la République, que la France
ne saurait périr, qu'elle doit triom¬
pher, que, par elle, le droit doit
finir par primer la force — ce fut
alors que ses adversaires', dont elle
assure aujourd'hui la quiétude et la
sécurité, commencèrent à contester
sa légitimité et à discuter ses origi¬
nes (acclamations prolongées. Vive
la République!) La République liée,
associée comme elle l'est à la défense
et au salut de la patrie, la République
est hors de question, elle est immor¬
telle. Ne confondez pas d'ailleurs la
République avec les hommes de son
gouvernement que le hasard des
événements a portés passagèrement
au pouvoir; ces hommes, quand ils
auront rempli leur tâche, qui est
d'expulser l'étranger, descendront
du pouvoir, et ils se soumettront au
jugement de leurs concitoyens. Cette
tâche, cette mission qu'il faut con¬
duire jusqu'au bout, qu'il faut ac¬
complir à tout prix jusqu'à l'entière
immolation de soi-même, ce succès
qu'il faut attendre sous peine de
périr déshonoré, implique deux con¬
ditions essentielles : la première, la
garantie et le respectée la liberté de
tous, de la liberté complète, de la
liberté jusqu'au dénigrement, jus¬
qu'à la calomnie, jusqu'à l'injure;
la seconde, le respect par tous, amis
et dissidents, du droit et de la puis¬
sance gouvernementale.
Le langage doit être libre comme
la pensée, respectée dans toois ses
écarts jusqu'à cette limite fatale où il
deviendrait une résolution et engen¬
drerait des actes. Si on franchissait
cette borne, etj'exprime ici l'opinion
de tous les membres du gouverne¬
ment, vous pouvez compter sur
une énergique répi ession ( applau¬
dissements prolongés.)
Je ne veux pas terminer sans vous
dire que le gouvernement a pour
unique base l'opinion et que nous
n'exprimons, nous ne servons et
n'entendons servir que l'opinion, à
l'encontre des gouvernements des¬
potiques qui nous ont précédés et
n'ont servi que leur convoitise dynas¬
tique.
Je remercie la patriotique popula¬
tion de Bordeaux ainsi que la popu¬
lation accourue des villes et des cam¬
pagnes voisines, du concours écla¬
tant qu'elles apportent au Gouverne¬
ment républicain dans l'importante
manifestation de ce 1" jour de
l'année 1871.
Je les remercie surtout au nom de
nos chers assiégés, au nom de notre
héroïque Paris dont l'exemple nous
soutient, nous guide et nous en¬
flamme. Ah ! que ne sont-ils témoins,
nos cbers assiégés de toutes ces sym¬
pathies, de tous les dévouements que
suscitent leur vaillance; leur joie
dans le succès s'en accroîtrait en¬
core, si toutefois elle peut s'accroître.
Nous leur transmettrons nos vœux,
citoyens , puissions-nous bientôt,
nous frayant un passage, à travers les
lignes ennemies, les leur porter de
vive voix avec l'expression de l'ad¬
miration du monde et de la profonde
et impérissable gratitude de la
France.
Vive la République ! Vive la
République !
» Une vive émotion s'empare de tout cet
immense auditoire; acclamations prolongées,
les cris redoublent.
Vive la France ! Vive Paris ! Vive
Gambetta ! Vive la République.
Pour copie conforme :
Le préfet de la Lozère,
TRUGHARD-DUMOLIN.
LE PATRIOTISME EST UNE RELIGION.
La religion du vrai Dieu, non point de ce
Dieu vers lequel Guillaume tend ses bras
rougis de sang humain, lève les veux ivres de
vin et de carnage; (Il mais de celui qui vint
sur la terre pour dire aux hommes Par vo-
biscum, que la paix règne entre vous, la reli¬
gion du Christ, qui est la religion de la France,
nation toujours compatissante et touiours
généreuse pour les antres nations ses sœurs ,
la religion du Christ, nous enseigne que pour
atteindre aux félicités éternelles nous devrons
posséder trois grandes vertus. Ces trois vertus
primordiales, qui renferment en germe toutes
les vertus, sontlafoi, essence, fondement même
de la religion ; l'espérance qui ranime les for¬
ces et fortifie les courages, afin que l'homme
puisse soutenir victorieusement le grand com¬
f1) Sire, disait un pasteur protestant de Versailles
à Guillaume, qui invoquait le nom de Dieu pour
expliquer ses cruautés, sire, il est bien évident que
nous ne servons pas le même Dieu.
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