Titre : L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Auteur : République réformatrice. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Castres)
Date d'édition : 1898-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708776z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1898 12 janvier 1898
Description : 1898/01/12 (A19,FASC5396). 1898/01/12 (A19,FASC5396).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53520539x
Source : Archives départementales du Tarn, PER 203
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/08/2023
Dix-Neuvième année. — %v 5506
Le \° 5 cent.
Merererii 1*1 .Tanvi^n 4 .«mu
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
TROIS MOIS
I!^rS :
' irn et départ. limitrop.
es autres départements.
Les abonnements partent du t
six MOIS
UN AN
4 fr.
6 —
3 fr. 16 fr.
11 — 22 —
et du 15 de chaque mois.
Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie V™ VERDEIL.
INSERTIONS
Annonces légales.
Réclames .
Annonces .
la ligne. 20 cent.
. .... » 50 »
( Annonces .... » 40 «
A Paris, les annonces sont reçues dans toutes les Agences de
lh lrtlt.â à lltiotmc. L i._ • , °
- ' ^ira^tamsssxxsmwffxmb^ca
publicité, à, Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
ca»îtpe« te a l «lanvlèr a
Longévité des pariefeotdres
A ta ï'onvesation nationale
Au commencement du siècle, la
durée de la vie moyenne, en France,
était de trente ans. Elle est aujourd'hui
de quarante ans.
Ce résultat est dû incontestablement
à l'augmentation du bien-êlre moyen,
à la meilleure qualité de la nourriture
et aux progrès de l'hygiène.
Il est un autre moyen, peut être le
plus efficace de tous, de vivre long¬
temps, c'est de faire partie du Parle¬
ment.
Ce mandat parlementaire crée, en
effet, pour ceux qui en sont investis,
un privilège de survie qui s'ajoute à
tous les autres, et qui
les données établies
que.
Prenons quelques exemples dans
quelques-unes des assemblées les plus
tumultueuses, et par conséquent les
plus propres à user rapidement la vie
de leurs membres.
La Convention a siégé sans interrup¬
tion trois ans, deux mois et sept jours.
On peut considérer, sans aucun doute,
-cette acaaiui» onmm
renverse toutes
par la statisli-
»ane la eia.tinbre Introuvable
La Chambre de 1815, que Louis
XVill qualifia de Chambre introuva¬
ble, et qui ne vécut que onze mois,
comptait dans ses rangs plus de qua¬
rante anciens soldais qui avaient fait
les guerres de la République et de
l'Empire.
La Constituante de 1848 est encore
représentée au Sénat par Mil. Buffet,
qui porte toujours allègrement ses 79
ans ; M. de Voisins Laverniëre, âgé
de 8i ans : Audren de Kerdrel, âgé de
82 ans, et Marcel Barthe, âgé de 84
ans.
Tout récemment le Sénat a perdu
Et l'on sait ce que les campagnes de Rois des plus connus parmi ces consti-
1792 à 1815 représentent des fatigues, tuants, M. Barthélémy St Hilaire, qui
" -* nn • " Jules Simon, qui en
de souffrances et d'épuisement
Il s'y trouvait, en outre, une soixan¬
taine d'émigrés, presque tous ayant
servi dans l'armée de Condé, et pour
lesquels les angoisses de l'exil et vingt
années de misères n'avaient guère été
plus douces que l'expédition d'Egypte
ou la retraite be Moscou.
Aucun des élus ne mourut pendant
la légi lature. Le doyen, M. de Lachèze-
Murel, député du Lot, ancien consti¬
tuant, était né en 1744. Il mourut sous
Louis-Philippe, à 91 ans.
Le dernier qui ait disparu est le
vicomte du Bouchage, mort en 1862, à
Tâge de 96 ans. M. Duboys, député de
l'Isère, mort à Grenoble, le 27 mars
1860, avait atteint sa 99e année.
La vie moyenne de ces Introuvables
a été de 74 ans, 1 mois et 15 jours ;
18 sont morts plus que nonagénaires,
et 87 plus qu'octogénaires.
plus pénible ; physiquement parlant,
de toutes les législatures connues.
Eh bien 1 en ne tenant pas compte
des conventionnels qui moururent de
mort violente, la vie moyenne des
membres de celte assemblée s'éleva à
69 ans, 2 mois et 4 jours, à une époque
où la vie moyenne en France n'était
pas même de trente ans.
Le doyen de la Convention, Rudel-
Dumiral, du Puy-de-Dôme, mourut en
1807, à 88 ans ; Dumont, du Calvados,
à 88 ans également ; Thibaudeau et
Pontécoulant, à 89 ans ; Fockedey, à
95 ans ; enfin, le graveur Sergent,
beau-frère de Marceau, mourut à Nice,
en 1847, âgé de 97 ans,
FEUILLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 5 —
~75K nw—H-J** I*mi9w
Paul
PAR
IVIalialin
-»o3o
PROLOGUE
IV
Le Moulin
Col homme, de taille moyenne, assez mince
leste d'allures et de mouvements, les cheveux
coupés à la Tilos et le bas du visage perdu
dans une barbe brune, courte et frisée, qui
mettait en relief la pâleur de son teint la blan¬
cheur de ses dents et l'éclat de ses yeux, por¬
tait une veste de drap gris à larges boutons
d'os, un pantalon de même étoSe, dil à chari¬
vari, et une chemise de flanelle rouge fermée
au cou par une agrafe d'argent, représentant
une petite agrafe, représentant une petite
Les membres de la Constituante de
1848 ont été moins favorisés du sort ;
mais encore Tont-ils été dans une large
mesure.
Sur 915 représentants qui siégèrent
dans celte assemblée, il en reste encore
plus de 80, et à supposer que tous les
survivants disparaissent aujourd'hui, la
moyenne de leur vie serait de 72 ans,
dépassant de plus de 31 ans la moyenne
actuelle.
Le doyen de l'Assemblée était M.
Dupont de l'Eure, qui avait quatre-
vingt-un ans passés ; le plus jeune était
M. Fresneau, aujourd'hui âgé de 74
ans, et sénateur du Morbihan.
avait 90 ans ; M
avait 82, et M. Emmanuel Aragô, qui
en avait 84.
Que, si enfin, on veut considérer les
deux assemblées actuelles, on consta¬
tera que la moyenne de l'âge des séna¬
teurs est de 62 ans 7 mois et quelques
jours, et que celle des députés est de
50 ans et 5 mois.
Mais il ne faut pas oublier que l'on
n'entre au Sénat qu'tprès quarante
ans et qu'on peut être élu député à
vingt-cinq ans.
[Petit Méridional. )
La rentrée du Parlement
Paris
On ne se douterait pas, à parcourir
A.
ger, le bon sens des électeurs est enco¬
re la meilleure garantie, et je n'ai pas
constaté le moindre découragement et
la moindre crainte chez les députés de
l'opposition.
Quant au budget, on est décidé à le
discuter le mieux; le plus complète¬
ment et le plus rapidement possible ;
mais encore, ainsi que le fait observer
un député radical de notre région, faut-
il se tenir en garde contre l'insuffisan¬
ce -- j'atténue — de M. Cochery . Du
reste, au Palais Bourbon, on s'occupe
beaucoup plus du procès Esterbazy,
que de la session prochaine .
On estime, en général, que le conseil
de guerre a eu grandement raison de
ne pas prononcer le huit clos absolu.
Le pays demande la lumière, et plus
elle sera éclatante, moins il y aura de
réticences, plus il sera difficile de re¬
commencer la campagne qui a jeté tant
de trouble dans les esprits et tant de
désordre dans le monde politique.
« Avec le huis-clos, c'était à recom¬
mencer perpétuellement, dit un député
dont la modération ne peut être mise
en doute. Espérons, ajoute—t il, que
cette fois ce sera bien fini, et que nous
n'aurons pas à supporter de trop dures
conséquences des hésitations du minis-
ot des tergiversations
guillotine. Ca bijou accusait, chez sou posses¬
seur la prétention de suivre la mode pas îi pas
Il y avait alors des muscadins au village com¬
me au palais d'Egalité et le Joli Meunier de
Nemours était de ceux-là. Parfois, il s'inter¬
rompait de son travail pour tendre vers la
porte une oreille inquiète. Parfois aussi, il
trempait ses lèvres dans un verre d'eau-de-
vie.
Autour de lui, sur le carreau, étaient épars
du linge, des hardes, des papiers. François
Breton prenait ça et là, sans regarder, et en¬
tassait dans sa valise tout ce qui tombait sous
sa maio. Cette précipitation éperdue semblait
épouvanter non moins que surprendre une
femme qui se tenait assise sous le manteau de
la cheminée.
— C'est un beau brin de fille, disaient les
paysans en parlant de Jaanne Liégearl.
Cet éloge robuste, la servante-maîtresse du
Jolier Meunier ne l'avaii pas volé. Elle portait
fièrement ses vingt ans écrits en traits de
flammés dans son regard énergique et hardi,
dans sa chevelure rousse tordue en câble sous
ses coiffes à la luronne, dans le duvet qui om¬
brage it sa bouche et dans les lignes âpres et
un peu viriles de sa phisionomie. Sa gorge
aurait brisé trois corsets de marquise. Jeanne
Liégeart était la plus forte et la mieux tournée
de toutes les républiceiues du cantoo. Aussi,
l'année d'avant, la municipalité de Nemours
l'avait-elle choisie pour représenter la déesse
l'Agriculture Cérès aux mamelles fécondes,
lors de la fête civique, fraternelle et champê¬
tre des moissons.
tlfôlfdffiiÀé"'qûe~ nous somme&_
veille de la rentrée. C'est tout au
si Ton y aperçoit une douzaine de jour¬
nalistes, à l'affût des nouvelles, et som¬
nolant dans l'absence de ces nouvelles.
De temps à autre, passent quelques Pans _
représentants qui se hâtent de s'en- Les « acquittés » du Panama reçoi-
gouffrer dans les couloirs inlérieurs, vent tous les jours des lettres degrou -
c'est tout au plus si j'en ai compté une pes, associations, collectivités les félici-
vingtaine. tant- Pour noire part, nous avons reçu
Ceux que j'ai pu interroger, rappor- grand nombre de motions dans ce sens
tent tous de leurs départements la mè- comme celle du comité républicain
me impression, à savoir que le vole du radical de Béziers, à l'adresse de Hen-
budget à tort ou a raison, à raison
plulôt, est impatiemment attendu par
le pays, et que d'autre part, M. Bar-
thou fait de la candidature officielle à
tour de bras . Contre ce dernier dan -
Pour le moment, la Liégeart tisonait en si-
leoce. Breton lui avait défendu d'allumer sa
lampe.
— Je De veux pas avait il dil que le moulin
donDe signa de via ce soir.
Un furieux coup de vent fit crier la maison ;
le meunier sursauta.
— N'as-tu pas entendu un bruit de chevaux
sur la route ? demanda t-il avec anxiété.
— C'est la rafale qui cogue aux ,vitres, ré¬
pondit Jeanne.
François Breton lampa uue gorgée d'eau-de
vie.
— Bah l fit-il eD cherchant à se rassurer
lui-même, la porte de la cour est fermée au
pêne, aux verrous et à la barre, et je l'ai bar¬
ricadée avec un camion reapli de pierres et
futailles pleines de moellons ; il faudrait ^du
C3D0D pour l'entamer. Quant aux murs, c'est
une autre histoire ; à moins pourtant que l'on
n'ajoure deux échelles bout à bout.
Il acheva de vider sou verre et poursuivit :
— Hé ! Jeannette ou dirait que la n'es qa'à
moitié coDtente de partir pour Paris cette nuit
avec moi l Songe donc Paris c'est la fortune ;
Paris c'est la bombeuce ; Paris c'est la 1,1 ,A
liberté
ry Maret. Nous ne pouvons, on le com¬
prendra, ni publier les textes ni insérer
des notes chaque fois. Disons que ces
marques de sympathie sont très nom¬
breuses.
François Breton parlait avec une volubilité
fiévreuse. Il s'efforçait évidemment des'étôur-
dir.
— J'ai peur murmura Jeanne.
Peur de quoi ? de l'avenir ? Paris est une
ville de ressources ; tous métiers y soDt bons;
il ne s'agit que de savoir saisir ou de pouvoir
alteodre l'occasion. Or, je saurais saisir, et
nous pouvons attendre. J ai de l'argent : six
mille livres en or, en bon or, sonnant et tré¬
buchant, à l'effiegie des anciens tyrans I Cor¬
nes du diable ! en ce temps d'assignats,
il y aurait presque là de quoi marchander le
Louvre 1
Et le meunier frappa sur une ceintare de
cuir qui lui sanglait les reins.
La jeune fille secoua la tête.
— Ce n'est pas de l'avenir que j'ai peur,
dit-elle, c'est du passé et du présent.
Oh I ob I interrogea Breton d'an ton qa
tremblait de colère, est-ce que par hasard lu
te repentirais de m'avoir suivi au mouliû? Est
ce que tu voudras me quitter ?
La Liégarl haussa les épaules.
— Tu deviens fou, dit-elle. Est-ce que quel
si j'avais dû
que chose me jorçait à te suivre.
Plus de créanciers qui nous tracassent plus de ; te quitter jamais ? Est ce que tout le mouda
famille qui nous gêne, plus de voisins, d'es- , D0 m>a s crj^ qUaQd j'étais au bord de la
pions et d'imbéciles qui nous écrasent de leur faute
curiosité, de leur jalousie et de leur morale.
A Paris, vois-tu mignonne, on fait oe qu on
veut, on s'àmuse tant qu'en vent. Si ça me
fait plaisir je t'achèterai des panaches, un ca-
saquin de soie st un chapeau à la « ça
ire. »
a Prends garde.
Cet homme est sur une pente fatale; il vous
entraînera dans sa chute et vous finirez mal
tous deux I Est-ce que je n'ai pas vu la doa-
leur et la honte entrer dans la maison de mon
i
Le \° 5 cent.
Merererii 1*1 .Tanvi^n 4 .«mu
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
TROIS MOIS
I!^rS :
' irn et départ. limitrop.
es autres départements.
Les abonnements partent du t
six MOIS
UN AN
4 fr.
6 —
3 fr. 16 fr.
11 — 22 —
et du 15 de chaque mois.
Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie V™ VERDEIL.
INSERTIONS
Annonces légales.
Réclames .
Annonces .
la ligne. 20 cent.
. .... » 50 »
( Annonces .... » 40 «
A Paris, les annonces sont reçues dans toutes les Agences de
lh lrtlt.â à lltiotmc. L i._ • , °
- ' ^ira^tamsssxxsmwffxmb^ca
publicité, à, Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
ca»îtpe« te a l «lanvlèr a
Longévité des pariefeotdres
A ta ï'onvesation nationale
Au commencement du siècle, la
durée de la vie moyenne, en France,
était de trente ans. Elle est aujourd'hui
de quarante ans.
Ce résultat est dû incontestablement
à l'augmentation du bien-êlre moyen,
à la meilleure qualité de la nourriture
et aux progrès de l'hygiène.
Il est un autre moyen, peut être le
plus efficace de tous, de vivre long¬
temps, c'est de faire partie du Parle¬
ment.
Ce mandat parlementaire crée, en
effet, pour ceux qui en sont investis,
un privilège de survie qui s'ajoute à
tous les autres, et qui
les données établies
que.
Prenons quelques exemples dans
quelques-unes des assemblées les plus
tumultueuses, et par conséquent les
plus propres à user rapidement la vie
de leurs membres.
La Convention a siégé sans interrup¬
tion trois ans, deux mois et sept jours.
On peut considérer, sans aucun doute,
-cette acaaiui» onmm
renverse toutes
par la statisli-
»ane la eia.tinbre Introuvable
La Chambre de 1815, que Louis
XVill qualifia de Chambre introuva¬
ble, et qui ne vécut que onze mois,
comptait dans ses rangs plus de qua¬
rante anciens soldais qui avaient fait
les guerres de la République et de
l'Empire.
La Constituante de 1848 est encore
représentée au Sénat par Mil. Buffet,
qui porte toujours allègrement ses 79
ans ; M. de Voisins Laverniëre, âgé
de 8i ans : Audren de Kerdrel, âgé de
82 ans, et Marcel Barthe, âgé de 84
ans.
Tout récemment le Sénat a perdu
Et l'on sait ce que les campagnes de Rois des plus connus parmi ces consti-
1792 à 1815 représentent des fatigues, tuants, M. Barthélémy St Hilaire, qui
" -* nn • " Jules Simon, qui en
de souffrances et d'épuisement
Il s'y trouvait, en outre, une soixan¬
taine d'émigrés, presque tous ayant
servi dans l'armée de Condé, et pour
lesquels les angoisses de l'exil et vingt
années de misères n'avaient guère été
plus douces que l'expédition d'Egypte
ou la retraite be Moscou.
Aucun des élus ne mourut pendant
la légi lature. Le doyen, M. de Lachèze-
Murel, député du Lot, ancien consti¬
tuant, était né en 1744. Il mourut sous
Louis-Philippe, à 91 ans.
Le dernier qui ait disparu est le
vicomte du Bouchage, mort en 1862, à
Tâge de 96 ans. M. Duboys, député de
l'Isère, mort à Grenoble, le 27 mars
1860, avait atteint sa 99e année.
La vie moyenne de ces Introuvables
a été de 74 ans, 1 mois et 15 jours ;
18 sont morts plus que nonagénaires,
et 87 plus qu'octogénaires.
plus pénible ; physiquement parlant,
de toutes les législatures connues.
Eh bien 1 en ne tenant pas compte
des conventionnels qui moururent de
mort violente, la vie moyenne des
membres de celte assemblée s'éleva à
69 ans, 2 mois et 4 jours, à une époque
où la vie moyenne en France n'était
pas même de trente ans.
Le doyen de la Convention, Rudel-
Dumiral, du Puy-de-Dôme, mourut en
1807, à 88 ans ; Dumont, du Calvados,
à 88 ans également ; Thibaudeau et
Pontécoulant, à 89 ans ; Fockedey, à
95 ans ; enfin, le graveur Sergent,
beau-frère de Marceau, mourut à Nice,
en 1847, âgé de 97 ans,
FEUILLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 5 —
~75K nw—H-J** I*mi9w
Paul
PAR
IVIalialin
-»o3o
PROLOGUE
IV
Le Moulin
Col homme, de taille moyenne, assez mince
leste d'allures et de mouvements, les cheveux
coupés à la Tilos et le bas du visage perdu
dans une barbe brune, courte et frisée, qui
mettait en relief la pâleur de son teint la blan¬
cheur de ses dents et l'éclat de ses yeux, por¬
tait une veste de drap gris à larges boutons
d'os, un pantalon de même étoSe, dil à chari¬
vari, et une chemise de flanelle rouge fermée
au cou par une agrafe d'argent, représentant
une petite agrafe, représentant une petite
Les membres de la Constituante de
1848 ont été moins favorisés du sort ;
mais encore Tont-ils été dans une large
mesure.
Sur 915 représentants qui siégèrent
dans celte assemblée, il en reste encore
plus de 80, et à supposer que tous les
survivants disparaissent aujourd'hui, la
moyenne de leur vie serait de 72 ans,
dépassant de plus de 31 ans la moyenne
actuelle.
Le doyen de l'Assemblée était M.
Dupont de l'Eure, qui avait quatre-
vingt-un ans passés ; le plus jeune était
M. Fresneau, aujourd'hui âgé de 74
ans, et sénateur du Morbihan.
avait 90 ans ; M
avait 82, et M. Emmanuel Aragô, qui
en avait 84.
Que, si enfin, on veut considérer les
deux assemblées actuelles, on consta¬
tera que la moyenne de l'âge des séna¬
teurs est de 62 ans 7 mois et quelques
jours, et que celle des députés est de
50 ans et 5 mois.
Mais il ne faut pas oublier que l'on
n'entre au Sénat qu'tprès quarante
ans et qu'on peut être élu député à
vingt-cinq ans.
[Petit Méridional. )
La rentrée du Parlement
Paris
On ne se douterait pas, à parcourir
A.
ger, le bon sens des électeurs est enco¬
re la meilleure garantie, et je n'ai pas
constaté le moindre découragement et
la moindre crainte chez les députés de
l'opposition.
Quant au budget, on est décidé à le
discuter le mieux; le plus complète¬
ment et le plus rapidement possible ;
mais encore, ainsi que le fait observer
un député radical de notre région, faut-
il se tenir en garde contre l'insuffisan¬
ce -- j'atténue — de M. Cochery . Du
reste, au Palais Bourbon, on s'occupe
beaucoup plus du procès Esterbazy,
que de la session prochaine .
On estime, en général, que le conseil
de guerre a eu grandement raison de
ne pas prononcer le huit clos absolu.
Le pays demande la lumière, et plus
elle sera éclatante, moins il y aura de
réticences, plus il sera difficile de re¬
commencer la campagne qui a jeté tant
de trouble dans les esprits et tant de
désordre dans le monde politique.
« Avec le huis-clos, c'était à recom¬
mencer perpétuellement, dit un député
dont la modération ne peut être mise
en doute. Espérons, ajoute—t il, que
cette fois ce sera bien fini, et que nous
n'aurons pas à supporter de trop dures
conséquences des hésitations du minis-
ot des tergiversations
guillotine. Ca bijou accusait, chez sou posses¬
seur la prétention de suivre la mode pas îi pas
Il y avait alors des muscadins au village com¬
me au palais d'Egalité et le Joli Meunier de
Nemours était de ceux-là. Parfois, il s'inter¬
rompait de son travail pour tendre vers la
porte une oreille inquiète. Parfois aussi, il
trempait ses lèvres dans un verre d'eau-de-
vie.
Autour de lui, sur le carreau, étaient épars
du linge, des hardes, des papiers. François
Breton prenait ça et là, sans regarder, et en¬
tassait dans sa valise tout ce qui tombait sous
sa maio. Cette précipitation éperdue semblait
épouvanter non moins que surprendre une
femme qui se tenait assise sous le manteau de
la cheminée.
— C'est un beau brin de fille, disaient les
paysans en parlant de Jaanne Liégearl.
Cet éloge robuste, la servante-maîtresse du
Jolier Meunier ne l'avaii pas volé. Elle portait
fièrement ses vingt ans écrits en traits de
flammés dans son regard énergique et hardi,
dans sa chevelure rousse tordue en câble sous
ses coiffes à la luronne, dans le duvet qui om¬
brage it sa bouche et dans les lignes âpres et
un peu viriles de sa phisionomie. Sa gorge
aurait brisé trois corsets de marquise. Jeanne
Liégeart était la plus forte et la mieux tournée
de toutes les républiceiues du cantoo. Aussi,
l'année d'avant, la municipalité de Nemours
l'avait-elle choisie pour représenter la déesse
l'Agriculture Cérès aux mamelles fécondes,
lors de la fête civique, fraternelle et champê¬
tre des moissons.
tlfôlfdffiiÀé"'qûe~ nous somme&_
veille de la rentrée. C'est tout au
si Ton y aperçoit une douzaine de jour¬
nalistes, à l'affût des nouvelles, et som¬
nolant dans l'absence de ces nouvelles.
De temps à autre, passent quelques Pans _
représentants qui se hâtent de s'en- Les « acquittés » du Panama reçoi-
gouffrer dans les couloirs inlérieurs, vent tous les jours des lettres degrou -
c'est tout au plus si j'en ai compté une pes, associations, collectivités les félici-
vingtaine. tant- Pour noire part, nous avons reçu
Ceux que j'ai pu interroger, rappor- grand nombre de motions dans ce sens
tent tous de leurs départements la mè- comme celle du comité républicain
me impression, à savoir que le vole du radical de Béziers, à l'adresse de Hen-
budget à tort ou a raison, à raison
plulôt, est impatiemment attendu par
le pays, et que d'autre part, M. Bar-
thou fait de la candidature officielle à
tour de bras . Contre ce dernier dan -
Pour le moment, la Liégeart tisonait en si-
leoce. Breton lui avait défendu d'allumer sa
lampe.
— Je De veux pas avait il dil que le moulin
donDe signa de via ce soir.
Un furieux coup de vent fit crier la maison ;
le meunier sursauta.
— N'as-tu pas entendu un bruit de chevaux
sur la route ? demanda t-il avec anxiété.
— C'est la rafale qui cogue aux ,vitres, ré¬
pondit Jeanne.
François Breton lampa uue gorgée d'eau-de
vie.
— Bah l fit-il eD cherchant à se rassurer
lui-même, la porte de la cour est fermée au
pêne, aux verrous et à la barre, et je l'ai bar¬
ricadée avec un camion reapli de pierres et
futailles pleines de moellons ; il faudrait ^du
C3D0D pour l'entamer. Quant aux murs, c'est
une autre histoire ; à moins pourtant que l'on
n'ajoure deux échelles bout à bout.
Il acheva de vider sou verre et poursuivit :
— Hé ! Jeannette ou dirait que la n'es qa'à
moitié coDtente de partir pour Paris cette nuit
avec moi l Songe donc Paris c'est la fortune ;
Paris c'est la bombeuce ; Paris c'est la 1,1 ,A
liberté
ry Maret. Nous ne pouvons, on le com¬
prendra, ni publier les textes ni insérer
des notes chaque fois. Disons que ces
marques de sympathie sont très nom¬
breuses.
François Breton parlait avec une volubilité
fiévreuse. Il s'efforçait évidemment des'étôur-
dir.
— J'ai peur murmura Jeanne.
Peur de quoi ? de l'avenir ? Paris est une
ville de ressources ; tous métiers y soDt bons;
il ne s'agit que de savoir saisir ou de pouvoir
alteodre l'occasion. Or, je saurais saisir, et
nous pouvons attendre. J ai de l'argent : six
mille livres en or, en bon or, sonnant et tré¬
buchant, à l'effiegie des anciens tyrans I Cor¬
nes du diable ! en ce temps d'assignats,
il y aurait presque là de quoi marchander le
Louvre 1
Et le meunier frappa sur une ceintare de
cuir qui lui sanglait les reins.
La jeune fille secoua la tête.
— Ce n'est pas de l'avenir que j'ai peur,
dit-elle, c'est du passé et du présent.
Oh I ob I interrogea Breton d'an ton qa
tremblait de colère, est-ce que par hasard lu
te repentirais de m'avoir suivi au mouliû? Est
ce que tu voudras me quitter ?
La Liégarl haussa les épaules.
— Tu deviens fou, dit-elle. Est-ce que quel
si j'avais dû
que chose me jorçait à te suivre.
Plus de créanciers qui nous tracassent plus de ; te quitter jamais ? Est ce que tout le mouda
famille qui nous gêne, plus de voisins, d'es- , D0 m>a s crj^ qUaQd j'étais au bord de la
pions et d'imbéciles qui nous écrasent de leur faute
curiosité, de leur jalousie et de leur morale.
A Paris, vois-tu mignonne, on fait oe qu on
veut, on s'àmuse tant qu'en vent. Si ça me
fait plaisir je t'achèterai des panaches, un ca-
saquin de soie st un chapeau à la « ça
ire. »
a Prends garde.
Cet homme est sur une pente fatale; il vous
entraînera dans sa chute et vous finirez mal
tous deux I Est-ce que je n'ai pas vu la doa-
leur et la honte entrer dans la maison de mon
i
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 51.1%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 51.1%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Union républicaine Union républicaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Union républicaine" or dc.contributor adj "Union républicaine")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t53520539x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t53520539x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t53520539x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t53520539x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t53520539x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t53520539x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t53520539x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest