Titre : L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Auteur : République réformatrice. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Castres)
Date d'édition : 1898-01-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708776z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 janvier 1898 15 janvier 1898
Description : 1898/01/15 (A19,FASC5399). 1898/01/15 (A19,FASC5399).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53519573g
Source : Archives départementales du Tarn, PER 203
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/08/2023
iHx-Xeuvièine année. — lV 5599
Le i\° ô cent.
Samedi 15 Janvier t898
JOURNAL DE LA REPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
I 4 41' S
TROIS MOIS
SIX MOIS
UN AN
fr.
Tarn et départ, limitrop
1 os autres départements.
Les abonnements partent du Ier et du 15 de chaque mois.
3 fr.
11 —
16 fr.
22 —
Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie Vvo VERDEIL.
INSERTIONS
Annonces légales.
Réclames .
Annonces .
la ligne.
20 cent.
i """"«"i» .... » 50 »
( Annonces .... » 40 «
wi-^nlc'8' 'ef ?,nnonc-3 sont reçues dans toutes les Agences de
publicité, a Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
uanire* le 141 Janvier 1898
Le Discours de M. Brisson
Après sa nomination à la présidence
de la Chambre, M. Brisson a prononcé
le discours suivant :
Messieurs et chers collègues,
Laissez-moi d'abord vous exprimer
toute ma reconnaissance pour le grand
honneur que vous m'avez fait, en me
confiant la présidence durant les quatre
dernières années de cette législature.
Le souvenir des marques répétées de
votre bienveillance ne me quittera
jamais. Je ne puis y répondre qu'en
promettant de vous aider dans votre
ferme dessein d'employer au mieux les
heures qui nous sont désormais comp¬
tées.
Nous allons dans un instant repren¬
dre pour le mener à bonnefin, l'examen
de la loi de finances. Achevons s'il se
peut, cette discussion, assez tôt pour
ajouter à celte tâche urgente, le vote de
quelques lois utiles. (Applaudisse¬
ments.)
Avant de revenir à notre ordre du
jour, vous me permettrez d adie.sspp
nos remerciements au bureau provi¬
soire et particulièrement à notre cher
et vénéré président, pour les belles
paroles qu'il nous a fait entendre
avant-hier. (Applaudissements à gau¬
che.)
Comme notre doyen, M. de Lacre-
telle, cet autre serviteur dévoué de la
cause démocratique, qui surmonte
chaque jour son mal, pour vivre de
notre vie, M. Charles Boysset appar¬
tient à ce beau département de Saône-
et-Loire, toujours un des premiers à la
défense ou à l'avant-garde de la
République.
N'est-ce pas de là, qu'est venue un
jour cette parole retentissante : « La
France s'ennuie » suprême et inutile
FEUILLETON DE L'A VENIR DU TARN
- 8 —
LKS
s ne ne
avertissement, donné à ceux qui
croyaient en prêchant le culte exclusif
des intérêts pouvoir berner indéfini¬
ment ce noble pays, affamé de progrès
et d'idéal ? (Vifs applaudissements.)
Belle vie pour son unité et bien
aux gouvernements qu'on aDpelle des
gouvernements forts, s'effondre tout à
coup.
La France mutilée, épuisée de sacri¬
fices, reprenant toutefois son essor,
mais entravée dans la voie des réformes
PAR
r* iini lYUalialin
—»o3o«—
PROLOGUE
VI
Le ravin de Falkenshorst
— Pardien ne faites pas la grimace compa¬
gnon. Un rayon de soleil distillé : l'été mis en
bouteille par Johanna ! Voici le brouillasd, di¬
tes-vous. Buvez et vont» passerez à travers le
brouillard comme les flèches d'or de midi.
Il versa quelques gouttes de liqueur dans
je gobelet.
A vous d'abord. Vous avez froid vous allez
être réchauffé.
dignejfe.ervir d'exemple, que celle de ; démocratiques et par ses besoins finan
ciers, et par certains retours offensifs,
la France entend ceux qui l'ont perdue,
accuser d'impuissance le régime répa¬
rateur pour la remener au cercle sans
fin des reculs et des révolutions. (Vifs
applaudissements.)
A nous de redoubler d'adeur et de
sagesse, pour maintenir sans secousse
tous les bons citoyens, autour du
drapeau de la République démocratique
et progressive. (Applaudissements.)
« Il faut que tout soit franc et clair»,
nous a dit M. Boysset. Ce généreux
appel aux qualités maîtresses de la
nation sera entendu. Nous irons aux
élections bannières déployées ; le
peuple de la Révolution française
reconnaîtra ses amis ; il imposera
l'union aux républicains et, pour parler
avec notre regretté Pierre Blanc, nous
verrons se fonder sur un programme
nettement réformateur une majorité
républicaine, puissante parla discipline
et Ludion. (Applaudissements répétés
sur un grand nombre de bancs).
Àrreslalioo du colonel Picquarî
M. Charles Boysset I Je parlais un
jour de cet usage qui veut qu'à l'ouver¬
ture de nos travaux, nous attestions la
solidarité des générations, en faisant
accompagner le doyen au bureau, par
nos jeunes collègues. La leçon que
nous donne la présence de nos anciens
méritera toujours d'être méditée.
Par les temps où ils ont lutté, où ils
ont affronté l'exil et la prison, ils nous
rappellent ces excès et ces défaillances
non moins meurtrières, par où périssent
les Républiques. (App'audissemenls sur
plusieurs bancs.) Ils nous rappellent
aussi les désastres où succombe la
Patrie, lorsque la France se laisse
reprendre ses libertés. (Applaudisse¬
ments.)
Peut-être n'est-il pas tout à fait
superflu de s'en souvenir, au moment
où les lecteurs vont avoir à se pronon¬
cer. (Applaudissements.) Le régime de
libre discussion, susceptible peut-être
de légères améliorations dans la prati¬
que, n'est pas seulement aujourd'hui
1 UDJtH UC UlillLjUCfl amt-iua, n coi uuïC
tement menacé. (Mouvements.) Ne l'a-
t-il pas toujours été depuis vingt-cinq
ans, sous des formes diverses.
Vous pouvez entendre, vous pouvez
lire des appels plus ou moins directs à
la dictature, cet instrument merveilleux
qui supprimerait les obtacles et réalise¬
rait promptement tous les progrès. 11
n'est donc point mauvais de remettre
sous les yeux des générations nouvelles,
les résultats connus des réactions pré¬
parées par l'éternel ennemi de la
liberté.
Le pouvoir il est vrai, n'est plus gêné
par de trop vives controverses, mais,
les forces essentielles de l'Etat secrète¬
ment rongées par l'anarcbie familière
Paris
été arrêté
ce
Il tendit le gobelet en détourDaQt la tête.
Le voyageur à la valise le prit et l'éleva :
— A notre mère commune ! A la patrie ! à
la France.
Le gobelet effleura ses lèvres. Un rideau de
vapeur oompacte enveloppa le groupe...
Au bout d'uD instant, un cheval sans cava¬
lier déchira ces blanches ténèbres et partit en
avant à fond de tram.
Le lendemain on eût pu voir, sous les brous
sai 1 les, daDS la raviDe, une sorte de renfle¬
ment que recouvrait une pierre grise. Des
corbeaux affamés tournoyaient au-dessus avec
des crossements sinistres.
PREMIERE PARTIE
LA RECHERCHE DE L'INCONNU
I
Bonaparte et Fouché
Enjambons un espace de quatre ans.
Le directoire avait fait place au Consulat; la
République allait faire place à l'Empire. Les
nouveaux gouvernants venaient de s'installer
aux Tuileries.
Au premier étage du pavillon de l'H >rloge,
— dans l'ancien cabinet de Louis XVI, — un
Le colonel Picquart a
matin.
On nous communique la note
officieuse suivante :
A la suite des faits révélés dans
l'instruction et les débats de l'affaire
Esterhazy , le lieutenant - colonel
Picquart a été mis aux arrêts de forte¬
resse jusqu'à la décision à intervenir
pour son renvoi devant un conseil
d'enquête.
Celle mesure parait avoir été décidée
homme se tenait debout ie loûg d'une fenêtre,
et le front appuyé contre la vitre, semblait
regarder dans le jardin, avec une attention
pleme de rêuerie. Que regardait-t-il ? Peut-
être cet arbre de la Terrasse du bord de l'eau
coDtre lequel uo jeune officier du régiment
de la Fère-arlillerie s'était adossé — quelque
chose comme huit années auparavant, — pour
assister 3 toutes les soènes du drame terrible
du 10 août.
Au bruit que fil au aide de camp eu entrant
doire songeur se retourna. C'était ud person¬
nage qui confinait à la trentaine, et dont les
cheveux noirs, séparés au-dessus des sourcils,
tombaient des tempes jusqu'aux épaules, —
plats et lustrés comme deux ailes de corbeau.
Il avait le teint mordoré des gens cuits et con¬
fits par le triple hàla du soleil, de la fatigue
et de la pensée, — les lèvres miuces, le nez
dro t, les dents blauches, le menton modelé
avec une rare perfection, et ces yeux d'aigle
qui sont au simple mortel ce que la lumière,
l'éclair et la foudre sont à Dieu. Son uniforme
de général eu chef des armées de la Républi¬
que, — l'habit bleu aux revers chargés de
broderies, la culotte de peau de daim et les
bottes à retroussis éperonnées d'argent, —
mettait en relief sa nerveuse et élégante mai¬
greur. Une ceinture de soie tricolore faisait
deux fois le tour de sa ta'lle. Sur un fauteuil,
à portée de sa main, on voyait un magnifique
sabre turc à fourreau de velours cramoisi, à
poiguée incrustée de pierreries, — un cha¬
peau pavoisé de plumes une cravache une pe¬
tite lorgnette d'écaffle une tabatière, des gants
à la suite de l'entretien, qui a eu lieu
hier après midi, entre le général Billot,
guerre, et le général
la
ministre de
Saussier
D'après les bruits qui circulent,
relativement à cette nouvelle affaire,
il est à prévoir que le procès Picquart
convaincra ceux qui n'ont pas encore
été édifiés par le procès Esterhazy et
révélera comment fut établi le dossier
réuni contre le commandant.
Le, Jour dit : « On parle sous le
manteau d'un nouveau coup que
préparerait le Syndicat Dreyfus. Peu
satisfaite delà belle volée de bois vert
qu'elle vient de recevoir, la bande
Reinacb, Scheurer, Leblois, Zadoc qui
ne veut pas s'avouer vaincue et bien
vaincue, aurait l'intention de reprendre
la lutte sur de nouveaux frais et de
recommencer son odieuse campagne
en faveur du prisonnier de l'île du
Diable.
» Voici ce qui est affirmé de bonne
source : La bande serait prête à entre¬
prendre une campagne contre un
ancien officier français, aujourd'hui en
résidence à l'étranger.
Une lettre de Zola
amené l'interpellation
Zola publie ce matin dans l'Aurore,
sous le titre : «J'accuse» une lettre
ouverte au président de la République,
où après avoir refait à sa façon
l'histoire des affaires Dreyfus et Ester¬
hazy, il dit :
« J'accuse le lieutenant colonel du
Paly de Clam, d'avoir été l'ouvrier
diabolique de l'erreur judiciaire, ,en
inconscient je veux le croire, et d'avoir
ensuite défendu son œuvre néfaste,
depuis trois ans, par les machinations
les plus saugrenues et les plus coupa¬
bles.
» J'accuse le général Mercier de
s'être rendu complice, tout au moins
Cet homme, c'était Bonaparte, — c'était le
premier consul, — c'était Octave eo train de
devenir Anguste.
Il fit à l'aide de camp signe d'attendre an
peu. Pais s'adressant a uo secrétaire qui tra¬
vaillait à un bureau.
— Y êtes-vous, Bourrienne ? demanda-1-
il.
— Oui général, j'ai rempli l'en-tôte :
j An citoyen chef de brigade (colonel) du
10- dragons, à Fontainebleau. Palais des Tui¬
leries, ce 11 floréal an VIII — vieux style :
1er mars 1800.
— Ecrivez alors ;
j Citoyen,
ï Aussitôt le présente reçne, vous choisirez
parmi vos cavaliers cinquante des plus braqes
et des mieux montés, et vous l6s enverrez à
Monterau, où ils devront se mettre à la dis¬
position des autorités locales et judiciaires
pour donner la chasse aux brigands qui déso¬
lent le pays.
— Jj désire que celte expédition soit menée
avec la plus grande énergie.
(La suite au prochain numéro).
CHOCOLAT LA FAVEURS^
Le i\° ô cent.
Samedi 15 Janvier t898
JOURNAL DE LA REPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
I 4 41' S
TROIS MOIS
SIX MOIS
UN AN
fr.
Tarn et départ, limitrop
1 os autres départements.
Les abonnements partent du Ier et du 15 de chaque mois.
3 fr.
11 —
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Le Discours de M. Brisson
Après sa nomination à la présidence
de la Chambre, M. Brisson a prononcé
le discours suivant :
Messieurs et chers collègues,
Laissez-moi d'abord vous exprimer
toute ma reconnaissance pour le grand
honneur que vous m'avez fait, en me
confiant la présidence durant les quatre
dernières années de cette législature.
Le souvenir des marques répétées de
votre bienveillance ne me quittera
jamais. Je ne puis y répondre qu'en
promettant de vous aider dans votre
ferme dessein d'employer au mieux les
heures qui nous sont désormais comp¬
tées.
Nous allons dans un instant repren¬
dre pour le mener à bonnefin, l'examen
de la loi de finances. Achevons s'il se
peut, cette discussion, assez tôt pour
ajouter à celte tâche urgente, le vote de
quelques lois utiles. (Applaudisse¬
ments.)
Avant de revenir à notre ordre du
jour, vous me permettrez d adie.sspp
nos remerciements au bureau provi¬
soire et particulièrement à notre cher
et vénéré président, pour les belles
paroles qu'il nous a fait entendre
avant-hier. (Applaudissements à gau¬
che.)
Comme notre doyen, M. de Lacre-
telle, cet autre serviteur dévoué de la
cause démocratique, qui surmonte
chaque jour son mal, pour vivre de
notre vie, M. Charles Boysset appar¬
tient à ce beau département de Saône-
et-Loire, toujours un des premiers à la
défense ou à l'avant-garde de la
République.
N'est-ce pas de là, qu'est venue un
jour cette parole retentissante : « La
France s'ennuie » suprême et inutile
FEUILLETON DE L'A VENIR DU TARN
- 8 —
LKS
s ne ne
avertissement, donné à ceux qui
croyaient en prêchant le culte exclusif
des intérêts pouvoir berner indéfini¬
ment ce noble pays, affamé de progrès
et d'idéal ? (Vifs applaudissements.)
Belle vie pour son unité et bien
aux gouvernements qu'on aDpelle des
gouvernements forts, s'effondre tout à
coup.
La France mutilée, épuisée de sacri¬
fices, reprenant toutefois son essor,
mais entravée dans la voie des réformes
PAR
r* iini lYUalialin
—»o3o«—
PROLOGUE
VI
Le ravin de Falkenshorst
— Pardien ne faites pas la grimace compa¬
gnon. Un rayon de soleil distillé : l'été mis en
bouteille par Johanna ! Voici le brouillasd, di¬
tes-vous. Buvez et vont» passerez à travers le
brouillard comme les flèches d'or de midi.
Il versa quelques gouttes de liqueur dans
je gobelet.
A vous d'abord. Vous avez froid vous allez
être réchauffé.
dignejfe.ervir d'exemple, que celle de ; démocratiques et par ses besoins finan
ciers, et par certains retours offensifs,
la France entend ceux qui l'ont perdue,
accuser d'impuissance le régime répa¬
rateur pour la remener au cercle sans
fin des reculs et des révolutions. (Vifs
applaudissements.)
A nous de redoubler d'adeur et de
sagesse, pour maintenir sans secousse
tous les bons citoyens, autour du
drapeau de la République démocratique
et progressive. (Applaudissements.)
« Il faut que tout soit franc et clair»,
nous a dit M. Boysset. Ce généreux
appel aux qualités maîtresses de la
nation sera entendu. Nous irons aux
élections bannières déployées ; le
peuple de la Révolution française
reconnaîtra ses amis ; il imposera
l'union aux républicains et, pour parler
avec notre regretté Pierre Blanc, nous
verrons se fonder sur un programme
nettement réformateur une majorité
républicaine, puissante parla discipline
et Ludion. (Applaudissements répétés
sur un grand nombre de bancs).
Àrreslalioo du colonel Picquarî
M. Charles Boysset I Je parlais un
jour de cet usage qui veut qu'à l'ouver¬
ture de nos travaux, nous attestions la
solidarité des générations, en faisant
accompagner le doyen au bureau, par
nos jeunes collègues. La leçon que
nous donne la présence de nos anciens
méritera toujours d'être méditée.
Par les temps où ils ont lutté, où ils
ont affronté l'exil et la prison, ils nous
rappellent ces excès et ces défaillances
non moins meurtrières, par où périssent
les Républiques. (App'audissemenls sur
plusieurs bancs.) Ils nous rappellent
aussi les désastres où succombe la
Patrie, lorsque la France se laisse
reprendre ses libertés. (Applaudisse¬
ments.)
Peut-être n'est-il pas tout à fait
superflu de s'en souvenir, au moment
où les lecteurs vont avoir à se pronon¬
cer. (Applaudissements.) Le régime de
libre discussion, susceptible peut-être
de légères améliorations dans la prati¬
que, n'est pas seulement aujourd'hui
1 UDJtH UC UlillLjUCfl amt-iua, n coi uuïC
tement menacé. (Mouvements.) Ne l'a-
t-il pas toujours été depuis vingt-cinq
ans, sous des formes diverses.
Vous pouvez entendre, vous pouvez
lire des appels plus ou moins directs à
la dictature, cet instrument merveilleux
qui supprimerait les obtacles et réalise¬
rait promptement tous les progrès. 11
n'est donc point mauvais de remettre
sous les yeux des générations nouvelles,
les résultats connus des réactions pré¬
parées par l'éternel ennemi de la
liberté.
Le pouvoir il est vrai, n'est plus gêné
par de trop vives controverses, mais,
les forces essentielles de l'Etat secrète¬
ment rongées par l'anarcbie familière
Paris
été arrêté
ce
Il tendit le gobelet en détourDaQt la tête.
Le voyageur à la valise le prit et l'éleva :
— A notre mère commune ! A la patrie ! à
la France.
Le gobelet effleura ses lèvres. Un rideau de
vapeur oompacte enveloppa le groupe...
Au bout d'uD instant, un cheval sans cava¬
lier déchira ces blanches ténèbres et partit en
avant à fond de tram.
Le lendemain on eût pu voir, sous les brous
sai 1 les, daDS la raviDe, une sorte de renfle¬
ment que recouvrait une pierre grise. Des
corbeaux affamés tournoyaient au-dessus avec
des crossements sinistres.
PREMIERE PARTIE
LA RECHERCHE DE L'INCONNU
I
Bonaparte et Fouché
Enjambons un espace de quatre ans.
Le directoire avait fait place au Consulat; la
République allait faire place à l'Empire. Les
nouveaux gouvernants venaient de s'installer
aux Tuileries.
Au premier étage du pavillon de l'H >rloge,
— dans l'ancien cabinet de Louis XVI, — un
Le colonel Picquart a
matin.
On nous communique la note
officieuse suivante :
A la suite des faits révélés dans
l'instruction et les débats de l'affaire
Esterhazy , le lieutenant - colonel
Picquart a été mis aux arrêts de forte¬
resse jusqu'à la décision à intervenir
pour son renvoi devant un conseil
d'enquête.
Celle mesure parait avoir été décidée
homme se tenait debout ie loûg d'une fenêtre,
et le front appuyé contre la vitre, semblait
regarder dans le jardin, avec une attention
pleme de rêuerie. Que regardait-t-il ? Peut-
être cet arbre de la Terrasse du bord de l'eau
coDtre lequel uo jeune officier du régiment
de la Fère-arlillerie s'était adossé — quelque
chose comme huit années auparavant, — pour
assister 3 toutes les soènes du drame terrible
du 10 août.
Au bruit que fil au aide de camp eu entrant
doire songeur se retourna. C'était ud person¬
nage qui confinait à la trentaine, et dont les
cheveux noirs, séparés au-dessus des sourcils,
tombaient des tempes jusqu'aux épaules, —
plats et lustrés comme deux ailes de corbeau.
Il avait le teint mordoré des gens cuits et con¬
fits par le triple hàla du soleil, de la fatigue
et de la pensée, — les lèvres miuces, le nez
dro t, les dents blauches, le menton modelé
avec une rare perfection, et ces yeux d'aigle
qui sont au simple mortel ce que la lumière,
l'éclair et la foudre sont à Dieu. Son uniforme
de général eu chef des armées de la Républi¬
que, — l'habit bleu aux revers chargés de
broderies, la culotte de peau de daim et les
bottes à retroussis éperonnées d'argent, —
mettait en relief sa nerveuse et élégante mai¬
greur. Une ceinture de soie tricolore faisait
deux fois le tour de sa ta'lle. Sur un fauteuil,
à portée de sa main, on voyait un magnifique
sabre turc à fourreau de velours cramoisi, à
poiguée incrustée de pierreries, — un cha¬
peau pavoisé de plumes une cravache une pe¬
tite lorgnette d'écaffle une tabatière, des gants
à la suite de l'entretien, qui a eu lieu
hier après midi, entre le général Billot,
guerre, et le général
la
ministre de
Saussier
D'après les bruits qui circulent,
relativement à cette nouvelle affaire,
il est à prévoir que le procès Picquart
convaincra ceux qui n'ont pas encore
été édifiés par le procès Esterhazy et
révélera comment fut établi le dossier
réuni contre le commandant.
Le, Jour dit : « On parle sous le
manteau d'un nouveau coup que
préparerait le Syndicat Dreyfus. Peu
satisfaite delà belle volée de bois vert
qu'elle vient de recevoir, la bande
Reinacb, Scheurer, Leblois, Zadoc qui
ne veut pas s'avouer vaincue et bien
vaincue, aurait l'intention de reprendre
la lutte sur de nouveaux frais et de
recommencer son odieuse campagne
en faveur du prisonnier de l'île du
Diable.
» Voici ce qui est affirmé de bonne
source : La bande serait prête à entre¬
prendre une campagne contre un
ancien officier français, aujourd'hui en
résidence à l'étranger.
Une lettre de Zola
amené l'interpellation
Zola publie ce matin dans l'Aurore,
sous le titre : «J'accuse» une lettre
ouverte au président de la République,
où après avoir refait à sa façon
l'histoire des affaires Dreyfus et Ester¬
hazy, il dit :
« J'accuse le lieutenant colonel du
Paly de Clam, d'avoir été l'ouvrier
diabolique de l'erreur judiciaire, ,en
inconscient je veux le croire, et d'avoir
ensuite défendu son œuvre néfaste,
depuis trois ans, par les machinations
les plus saugrenues et les plus coupa¬
bles.
» J'accuse le général Mercier de
s'être rendu complice, tout au moins
Cet homme, c'était Bonaparte, — c'était le
premier consul, — c'était Octave eo train de
devenir Anguste.
Il fit à l'aide de camp signe d'attendre an
peu. Pais s'adressant a uo secrétaire qui tra¬
vaillait à un bureau.
— Y êtes-vous, Bourrienne ? demanda-1-
il.
— Oui général, j'ai rempli l'en-tôte :
j An citoyen chef de brigade (colonel) du
10- dragons, à Fontainebleau. Palais des Tui¬
leries, ce 11 floréal an VIII — vieux style :
1er mars 1800.
— Ecrivez alors ;
j Citoyen,
ï Aussitôt le présente reçne, vous choisirez
parmi vos cavaliers cinquante des plus braqes
et des mieux montés, et vous l6s enverrez à
Monterau, où ils devront se mettre à la dis¬
position des autorités locales et judiciaires
pour donner la chasse aux brigands qui déso¬
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