Titre : L'Armoricain : journal politique, commercial, maritime et littéraire ["puis" journal de Brest et du Finistère...]
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1869-05-08
Contributeur : Bouët, Alexandre (1798-1857). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32702269v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 mai 1869 08 mai 1869
Description : 1869/05/08 (A36,N5531). 1869/05/08 (A36,N5531).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51190848g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-59
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/02/2023
5531 — 36 e Année
Journal des Annonces judiciaires de l’Arrondissement de Brest.
Jeudi S Mai 1869
«sas
L'ARMORICAIN
Journal de Brest et du Finistère
E. ANNEE, Rédacteur en Chef. LE GOLLEUR, Aîné, Gérant.
. aremTC
PRIX DES ABONNEMENTS :
Un an
Six mois Trois mois
17 fr. 9
19 10
Pour BREST. . . 32 fr.
Hors BREST. . . 36
Long-temps avant 1848, nous participions
à la rédaction de VArmoricain, avec un
écrivain distingué dont le souvenir est tou
jours sympathique , M. Alexandre Bouët.
L’ancienne Société fut dissoute en 1848, et
nous restâmes seul propriétaire de Y Armo
ricain , assumant la responsabilité, lourde
parfois, de la direction et de la rédaction
du journal, au milieu des orages de la révo
lution ou des difficultés de l’ère nouvelle,
que le génie de Napoléon III ouvrait à la
France.
Durant cette longue période de temps,
nous nous sommes associé aux aspirations
libérales du pays, et dans la limite de nos
facultés , nous nous sommes efforcé d’aider
au développement de la Cité, en provoquant
la discussion sérieuse des questions inté
ressant son avenir. Notre polémique a pu
être décidée , mais jamais blessante, car
nous nous sommes constamment attaché à
éviter les froissements inutiles et à ne pas
rendre notre feuille l’écho des rancunes per
sonnelles. Enfin, nous avons eu pour prin
cipe l’Empire et la Liberté, . et pour but le
Progrès.
Nous rentrons aujourd’hui dans la vie
privée, et remettons, à notre tour, V Armo
ricain, en des mains jeunes et vaillantes,
justement impatientes de continuer l’œuvre
à laquelle nous nous sommes consacré,
peut-être pas toujours sans utilité.
Que nos Abonnés , dont la bienveillance
et l’appui nous remplissent le cœur de gra
titude , que l’Administration pour nous si
sympathique, que nos chers Collaborateurs
veuillent bien agréer l’expression du regret
que nous éprouvons de les quitter.
Nous remettons la propriété et la rédac
tion de Y Armoricain à M. Emile Brun, ré
dacteur du journal la Patrie; nous avons
la conviction qu’il nous remplacera avec
succès, car il a tout pour réussir : talent et
patriotisme.
Qu’on nous permette, en terminant, d’in
voquer en faveur de notre honorable suc
cesseur la confiance dont nous avons été
honoré, confiance qui est la plus douce ré
compense de noire carrière publique.
E. ANNER.
s’abonne
Paraît les MARDI , JEUDI et SAMEDI
à BREST, aux Bureaux du Journal, rue de la Rampe, 55 ;
à PARIS, chez MM. Havas, rue Jean Jacques - Rousseau , 3;
— — Laffite, Bur IER et Cie , Place de la Bourse, 8 ;
— — Isidore Fon ine, rue Trévise, 22.
CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE.
Paris , 7 mai 1869.
Depuis l’ouverture de la période électorale , les
candidatures opposantes à Paris prennent un carac
tère de plus en plus accentué sur lequel il importe
de ne pas se méprendre.
Nous avons vu les affiches que le citoyen Bancel
et ses co-religionnaires ont fait apposer sur les
murs; tout, depuis le titre jusqu’à la formule finale:
salut et fraternité, tout porte la marque de la Révo
lution et d’une révolution sociale plus terrible, plus
radicale , plus impitoyable que toutes celles qui se
sont accomplies en France depuis 89.
Il n’y a pas d’illusion à se faire, ce n’est plus une
opposition plus ou moins dynastique, plus ou moins
libérale, plus ou moins politique qui va solliciter les
suffrages des électeurs , c’est la Révolution elle-
même. Ce qu’on a appelé le spectre rouge est bien
décidément une réalité.
Paris, cette ville d’opposition par excellence,
Paris va t-il se faire le complice de cette en'reprise
contre la propriété, contre le capital acquis par le
travail, contre la religion et la famille ? Nous espé
rons que non ; nous,espérons surtout que les esprits
moins passionnés , plus raisonnables des électeurs
des collèges départementaux réagiront contre ces
doctrines funestes et frapperont de réprobation les
hommes qui les représentent.
Toutefois, au point où nous en sommes , et
maintenant que la question est posée , non pas entre
le gouvernement et l’opposition , mais entre la so
ciété et la révolution sociale , il ne suffit pas , pour
ceux qui ont à défendre leurs intérêts les plus chers
et les plus légitimes, de protester contre les colères
et les haines que le citoyen Bancel et ses amis ont
rapportées de l’exil ou de la prison. Il faut connaître
toute l’étendue du danger qui nous menace et s’en
tendre pour organiser et rendre efficace la défense
commune.
Ce danger, il faut le dire , est plus dans les doc
trines révolutionnaires qui lèvent le masque au sein
des réunions publiques et sur les affiches électorales
que dans la personne des quelques hommes qui con
fessent ouvertement ces docirines. Les citoyens
Bancel et Gambetta parviendraient, par impossible,
à intéresser à leur insu les électeurs parisiens à leur
candidature, que la majorité du Corps législatif n’en
serait pas modifiée. Elle n’en deviendrait que plus
compacte et plus résolue.
Le péril est autrement grand lorsqu’il s’agit des
doctrines. Elles montrent le chemin qu’ont fait de
puis un temps les adeptes de l’école révolutionnaire,
et quelle hardiesse ils ont puisée dans l’extension
des libertés publiques ; elles montrent où on veut
nous conduire si nous nous relâchons un instant
des saines idées conservatrices et si nous nous lais
sons aller à des velléités d’opposition.
Tous les hommes d’opposition , va-t-on dire , ne
partagent pas les croyances du citoyen Bancel. On
nous citera à ce propos les professions de foi anti
révolutionnaires de M. Pelletan à Villejuif et de M
Jules Favre à Montauban , professions de foi qui
ont paru tièdes aux purs démocrates. On nous ob
jectera que les orateurs violents des réunions pu
bliques ont rompu tout bien avec l’ancienne oppo
sition politique et que voter pour M. Picard, pour
M. Garnier-Pagès ou pour d’autres candidats de cette
nuance , c’est proprement voter contre les adeptes
du citoyen Ducasse. C’est précisément dans des
raisonnements de cette nature que gît la dangereuse
illusion des libéraux conservateurs. Ils se fient à de
trompeuses apparences et, dupes de leurs propres
paradoxes, ils nous conduisent tout droit aux crises
les plus redoutables.
M. Jules Favre et M. Pelletan faisant de la modé
ration , se déclarant presque dynastiques, pensera
l’électeur sagement défiant, qu’est ceci ?
« Ce bloc enfariné ne dit rien qui vaille. »
Il cherchera les causes et trouvera bientôt que les
membres de l’extrême gauche , se voyant débordés,
bafoués , accusés de trahison par les communistes
et les socialistes révolutionnaires , viennent solliciter
des modérés un appoint que les exaltés leur refusent.
Que cet appoint leur soit accordé par des libéraux
trop confiants, il arrivera de deux choses l une, ou
que ces membres de l’ancienne minorité radicale ,
une fois réélus et craignant l’impopu arilé, redou
bleront de violences pour reconquérir les suffrages
des républicains et des anarchistes , ou qu’ils for
meront dans la chambre nouvelle le noyau d’une
sorte de Gironde qui, comme sa devancière, ouvrira
la porte à la Montagne et disparaîtra dans le désas're
qu’elle aura préparé.
Ainsi le danger est des deux côtés. Repoussons
donc le communisme franchement avoué, et défions-
nous de ces modérés de fraîche date dont la con
version n’a pour mobile que des appréhensions per
sonnelles et qui nous conduiraient, par un chemin
différent, mais presque aussi direct, au même but
que les premiers.
~==-==%us.nesa--- -
Le Rappel et VOpinion nationale, organes
démocratiques, devraient se mettre, d’accord sur
la . manière d’apprécier les finances des Etats-
Unis.
On lit, ce malin, dans plusieurs journaux, la
dépêche suivante :
« LA DETTE DES ÉTAT-UNIS A DIMINUÉ PENDANT
LE MOIS d’avril DE 6,230,000 DOLLARS ! »
Six millions deux cent cinquante mille dollars
représentent trente millions de notre monnaie.
Celle dépêche a l’air bien simple, et cepen
dant elle fait frémir.
Pauvres Américains ! — De combien de pri
vations cette économie de trente millions, en
un seul mois, est la preuve éclatante !
De combien de jouissances, que dis-je, de
combien de nécessités essentielles à tout peuple
civilisé les malheureux ont dû se sevrer pour
arriver à un pareil résultat !
Economiser trente millions en un mois, dimi
nuer la dette publique d’autant, — c’est-à-dire
d’un million par jour, — voilà qui révèle un
PRIX DES INSERTIONS :
40 centimes la ligne dans les colonnes intérieures.
20 centimes la ligne dans le cadre des Annonces.
Les Annonces se paient suivant le nombre de lignes
dont elles tiennent la place.
Les Lettres non affranchies ne seront pas reçues.
état social dont les Parisiens du second Empire
ne sauraient se faire une image exacte.
[Le Rappel.}
Hier, d’après une dépêche de New-York, nous
faisions valoir l’amortissement opéré dans la
dette des Etats-Unis durant le mois d’avril ; il
convient de faire remarquer que cet amortisse
ment n’a lieu qu’au prix de grands sacrifices.
Le tableau du « revenu intérieur » fédéral,
publié par le Merchants' 1 Magazine de février,
et comprenant un mélange de contributions
directes et indirectes, au nombre de près de
cinquante articles, présente des détails curieux sur
les impôts en Amérique : droits sur les souliers,
sur les vêtements, sur les couteaux, sur les para
pluies, sur le fer, etc.
L’impôt sur les souliers rapporte 1 946,963
dollars ; celui sur les cigares, 2,931,673 dollars ;
celui sur le tabac, manufacturé, qui forme un
article à part, fournil au Trésor près de 13
millions de dollars.
Sans entrer dans d’autres détails, nous ferons
remarquer, avec M. Maurice Block et le Journal
des Economistes, que, « grâce à la guerre, le
citoyen américain est actnellement le contribuable
le plus imposé de l’univers. » Aux souffrances
causées par cet excès de charges il faut ajouter
celles qui résultent de la c rculation d’un papier-
monnaie déprécié. {Opinion nationale.}
COURANTS GÉNÉRAUX DES MERS.
n.
Nous nous sommes arrêté sur cette observation
que le courant général partant des côtes occidentales
d’Afrique et se dirigeant vers l’Amérique orientale,
revenait à son point de départ, après avoir décrit
une espèce de circonférence dans le bassin de l’At
lantique nord, y compris le go fe mexicain, et que
le courant continuait plus au sud, dépassant les ré
gions tropicales d’où il était parti, en vertu de sa
vitesse acquise, assez notable encore au golfe de Bia-
fra, vers le Gabon.
Ce courant acquiert sa plus grande rapidité quand
le soleil vient du tropique du cancer vers le nord
— de janvier à mai principalement — parce que,
c’est lorsque les grands astres sont dans cette situa
tion par rapport à la terre, que le flot arrive
plus étendu, à cause de la disposition de la côte
d’Amérique , du cap Saint-Roch à la mer des
Antilles, surtout quand la lune marche dans l’éclip
tique, dans la même direction que le soleil, et que
les deux impulsions s’ajoutent.
C’est la même raison qui fait généralement les
grandes marées du printemps plus fortes que celles
d’automne sur nos côles de l’Océan. Nous disons
généralement, car pour cette année 1869 spéciale
ment, la grande marée de mars, annoncée presque
dangereuse pour son élévation, et contre laquelle on
avait pris de grandes précautions dans l’arsenal de
Brest, a été des plus médiocres, comme nous l’avions
xecns
LETTRE A UN ÉLECTEUR
PAR
UN ANCIEN CONSTITUANT.
VIL — Suite et Fin.
Rarement de si nobles paroles étaient tombées
du haut d’un irône. Elles ne furent pas écoutées,
et bientôt la paix du continent lui livrée au sort
des armes. Le respect des nationalités devait
éloigner l’Empereur d’une immixtion armée en
Allemagne. Ce n'élait pas à lui de soutenir el de
défendre l’ancienneconstitution germanique fondée
sur les traités de 1833 ; il ne devait pas davan-
tage s’opposer à l’éclosion de nouvelles destinées
de l’autre côté du Rhin, du moment où l’intérêt
français ne s’en trouvait pas lésé. Il intervint
comme un arbitre, et la paix fui conclue sous
ses aupices.
VIII
Après cet exposé sommaire de ce que l’Empire
a accompli les années qu’il vient de parcourir, je
suis bien fondé à dire que, depuis soixante ans,
aucun gouvernement n’a autant fait pour l’égalité,
la liberté, la fraternité, le progrès, la richesse,
la moralisation et la grandeur nationale.
L’Opposition, je lésais, vous promet davantage
encore. Elle veut diminuer les impôts et supprimer
le service militaire. C'est par ces leurres qu’elle
espère séduire le peuple et l’amener à elle dans
les luttes électorales.
Vous n’êles pas dupe de ces manœuvres. En
matière d’impôt, le gouvernement a fait ce qu’il
avait à faire. Non-seulement il ne les pas aggra
vés, l’accroissement du revenu public ne provient
que d’une augmentation du rendement ; mais il
a réalisé des exonérations au profil de l’agriculture
et de la consommation. L’impôt foncier est in
térieur aujourd’hui à ce qu’il a toujours été depuis
la Révolution française ; les sucres et les cafés oui
été réduits, et les droits énormes qui pesaient à
l’entrée sur le bétail importé sont insignifiants.
D’heureux remaniements dans l’impôt des pa
tentes ont déchargé le petit commerce, la petite
industrie, pour en reporter le poids sur les grands
établissements. Est ce à dire qu’il ne soit pas
possible d’aller plus loin encore ? Je ne l’affirme-
rai pas ; mais gardons-nous de soulever brus
quement ces questions brûlantes ; laissons le
temps poursuivre son œuvre et ne faisons pas
aux populations de décevantes promesses. N‘o-
blions pas que l’impôt est le fondement de toute
organisation sociale et que, sans les ressources
qu’il procure, aucun gouvernement n’est possible.
La question du service militaire n’est pas
moins grave ; je mentionnerai en passant les
dispositions qui ont allégé le fardeau de l’inscri-
ption maritime ; mais j’ai hâte d’arriver à la
dernière oi sur l’armée. Celle loi lanl calomniée
est, à mon sens, l’œuvre capitale de ce temps,
puisque, tout en diminuant les charges des cito
yens, elle assure mieux que les lois précédentes
la défense nationale. Celle loi est jugée mainte-
nant ; toutes les préventions élevées contre elle
sont tombées, et on ne réussira pas à donner le
change sur son mérite et sa porte. Abroger,
supprimer le service obligatoire, prêcher le sy--
lème des levées en masse pour repousser l’enne
mi, c'est le rêve insensé de l’anarchie. Désarmer
la France, c’est proclamer sa déchéance dans le
monde.
IX
Aussi bien ces criminelles promesses faites par
l’Opposition au pays et qu’elle ne pourrait tenir
si elle arrivait au pouvoir, ne sont que des ma
nœuvres pour capter le suffrage populaire. C’esl
à celle œuvre principale que s’emploie l’indus-
trie des anciens partis.
Tout leur est bon pour atteindre le tout qu’ils
poursuivent sans relâche comme sans scrupule ;
el ce but est bien connu, c’est le renversement ’ attaque : quoi de plus audacieux ou de plus
de l’Empire. Afin de réaliser de factieuses espé- naïf !
rances, rien ne leur coûte ; profondément divisés Un des caractères qui marquent le plus pro
dans leur principes et leur origine, ils meltent fondement la société française depuis trois quarts
en commun leurs rancunes et leurs efforts. Après de siècles, c’est la formation et le développement
les coalitions de l’étranger qui amènent l’inva- à travers toutes les vicissitudes politiques de celle
sion du territoire, je ne connais rien de plus grande force morale qui s’appelle l’espril public
odieux, de pins funeste que les coalitions inté- et dont la plus éclatante manifestation est dans
Heures des partis qui minent la puissance publi- les plébiscites de l’Empire. Mais les passions que
que el aboutissent aux plus désastreuses calas- l’Empire a désarmées, les ambitions qu’il a vain-
trophes. Armand Carrel et M. Guizot les ont eues, les chimères qu’il a renversées se relèvent
condamnées comme immorables et impolitiques,
et pour les flétrir je ne voudrais pas me servir
d’un autre langage que celui de M. Thiers qui
les a appelées une machination honteuse. Tous les
sophisme du monde ne feront pas accepter comme
légitime par la conscience publique celle scan
daleuse alliance d’hommes ennemis de la veille el
qui demain s’entre-déchirerait ni sur les ruines
du gouvernement dont ils conspirent la perle.
Comprend-on que celui qui était debout sur '
les barricades de la révolutiou de Juillet soit
appuyé auprès des électeurs par les champions
de l’ancienne monarchie ? La justice et la morale
s’indigent de ces subversives connivences.
Et en présence d’une conspiration si hab’e-
ment ourdie, en face des menées d’une opposi-
lion composée des éléments les plus contraires,
mais qui cimente son union par la haine, tandis
qu’elle est puissamment organisée, qu’elle dispose
de toutes les forces de la presse, qu’elle remplit
les départements de ces agents électoraux, et
qu’elle enveloppe en quelque sorte le pays tout
entier d’un réseau d’intrigues,de fausses nou
velles et de calomnies, le gouvernement n’aurait
pas le droit de signaler au patrioti me des élec
teurs les hommes dignes de leur confiance, de
donner son concours aux canditats que l’opinion
publique désigne? G’esl assurément la prétention
la moins sérieuse et la plus exorbitante. On veut
pouvoir le combattre et on trouve mauvais qu’il se
| défende même on se fait un nouveau moyeu
pour lui disputer son triomphe, et tous les jours
l’esprit public est obligé de lutter contre l’esprit
de parti.
Ah ! si, comme en 1848 et 1832, il s’agissait
d’élire le chef de l Eial, le problème serait bien
simple et facile à résoudre. Le gouvernement
n’aurait qu’à se croiser les bras et, une fois de
plus, le pays, d’une voix unanime, acclamerait
Napoléon IR. Mais les élections pour le Corps
législatif sont d’une toute autre nature ; elles
n’ont pas un caractère politique aussi nettement
déterminé, elles sont parcellaires, les passions et
les influences locales s’y mêlent, et les choix
deviennent plus incertains. De là le devoir pour
le gouvernement de combattre avant tout les
ennemis de nos institutions. Car enfin il implique
contradiction que le suffrage universel, d’où e
pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sortent
également, entende créer au sommet de la société
un antagonisme d’opinons et de volontés. Le
pays qui nomme Napoléon III ne veut pas appa
remment le mettre en présence d’une Chambre
hostile.
X
Est ce à dire cependant que les candidats
officiels doivent être adoptés «Aveuglément, sans
contrôle, sans examen ? Je ne le pease pas. Par-
fois le gouverment se trompa, les préfets se trom
pent. L’un et l’autre ont trop souvent commis
faute d’imposer comme candidats aux circous-
Journal des Annonces judiciaires de l’Arrondissement de Brest.
Jeudi S Mai 1869
«sas
L'ARMORICAIN
Journal de Brest et du Finistère
E. ANNEE, Rédacteur en Chef. LE GOLLEUR, Aîné, Gérant.
. aremTC
PRIX DES ABONNEMENTS :
Un an
Six mois Trois mois
17 fr. 9
19 10
Pour BREST. . . 32 fr.
Hors BREST. . . 36
Long-temps avant 1848, nous participions
à la rédaction de VArmoricain, avec un
écrivain distingué dont le souvenir est tou
jours sympathique , M. Alexandre Bouët.
L’ancienne Société fut dissoute en 1848, et
nous restâmes seul propriétaire de Y Armo
ricain , assumant la responsabilité, lourde
parfois, de la direction et de la rédaction
du journal, au milieu des orages de la révo
lution ou des difficultés de l’ère nouvelle,
que le génie de Napoléon III ouvrait à la
France.
Durant cette longue période de temps,
nous nous sommes associé aux aspirations
libérales du pays, et dans la limite de nos
facultés , nous nous sommes efforcé d’aider
au développement de la Cité, en provoquant
la discussion sérieuse des questions inté
ressant son avenir. Notre polémique a pu
être décidée , mais jamais blessante, car
nous nous sommes constamment attaché à
éviter les froissements inutiles et à ne pas
rendre notre feuille l’écho des rancunes per
sonnelles. Enfin, nous avons eu pour prin
cipe l’Empire et la Liberté, . et pour but le
Progrès.
Nous rentrons aujourd’hui dans la vie
privée, et remettons, à notre tour, V Armo
ricain, en des mains jeunes et vaillantes,
justement impatientes de continuer l’œuvre
à laquelle nous nous sommes consacré,
peut-être pas toujours sans utilité.
Que nos Abonnés , dont la bienveillance
et l’appui nous remplissent le cœur de gra
titude , que l’Administration pour nous si
sympathique, que nos chers Collaborateurs
veuillent bien agréer l’expression du regret
que nous éprouvons de les quitter.
Nous remettons la propriété et la rédac
tion de Y Armoricain à M. Emile Brun, ré
dacteur du journal la Patrie; nous avons
la conviction qu’il nous remplacera avec
succès, car il a tout pour réussir : talent et
patriotisme.
Qu’on nous permette, en terminant, d’in
voquer en faveur de notre honorable suc
cesseur la confiance dont nous avons été
honoré, confiance qui est la plus douce ré
compense de noire carrière publique.
E. ANNER.
s’abonne
Paraît les MARDI , JEUDI et SAMEDI
à BREST, aux Bureaux du Journal, rue de la Rampe, 55 ;
à PARIS, chez MM. Havas, rue Jean Jacques - Rousseau , 3;
— — Laffite, Bur IER et Cie , Place de la Bourse, 8 ;
— — Isidore Fon ine, rue Trévise, 22.
CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE.
Paris , 7 mai 1869.
Depuis l’ouverture de la période électorale , les
candidatures opposantes à Paris prennent un carac
tère de plus en plus accentué sur lequel il importe
de ne pas se méprendre.
Nous avons vu les affiches que le citoyen Bancel
et ses co-religionnaires ont fait apposer sur les
murs; tout, depuis le titre jusqu’à la formule finale:
salut et fraternité, tout porte la marque de la Révo
lution et d’une révolution sociale plus terrible, plus
radicale , plus impitoyable que toutes celles qui se
sont accomplies en France depuis 89.
Il n’y a pas d’illusion à se faire, ce n’est plus une
opposition plus ou moins dynastique, plus ou moins
libérale, plus ou moins politique qui va solliciter les
suffrages des électeurs , c’est la Révolution elle-
même. Ce qu’on a appelé le spectre rouge est bien
décidément une réalité.
Paris, cette ville d’opposition par excellence,
Paris va t-il se faire le complice de cette en'reprise
contre la propriété, contre le capital acquis par le
travail, contre la religion et la famille ? Nous espé
rons que non ; nous,espérons surtout que les esprits
moins passionnés , plus raisonnables des électeurs
des collèges départementaux réagiront contre ces
doctrines funestes et frapperont de réprobation les
hommes qui les représentent.
Toutefois, au point où nous en sommes , et
maintenant que la question est posée , non pas entre
le gouvernement et l’opposition , mais entre la so
ciété et la révolution sociale , il ne suffit pas , pour
ceux qui ont à défendre leurs intérêts les plus chers
et les plus légitimes, de protester contre les colères
et les haines que le citoyen Bancel et ses amis ont
rapportées de l’exil ou de la prison. Il faut connaître
toute l’étendue du danger qui nous menace et s’en
tendre pour organiser et rendre efficace la défense
commune.
Ce danger, il faut le dire , est plus dans les doc
trines révolutionnaires qui lèvent le masque au sein
des réunions publiques et sur les affiches électorales
que dans la personne des quelques hommes qui con
fessent ouvertement ces docirines. Les citoyens
Bancel et Gambetta parviendraient, par impossible,
à intéresser à leur insu les électeurs parisiens à leur
candidature, que la majorité du Corps législatif n’en
serait pas modifiée. Elle n’en deviendrait que plus
compacte et plus résolue.
Le péril est autrement grand lorsqu’il s’agit des
doctrines. Elles montrent le chemin qu’ont fait de
puis un temps les adeptes de l’école révolutionnaire,
et quelle hardiesse ils ont puisée dans l’extension
des libertés publiques ; elles montrent où on veut
nous conduire si nous nous relâchons un instant
des saines idées conservatrices et si nous nous lais
sons aller à des velléités d’opposition.
Tous les hommes d’opposition , va-t-on dire , ne
partagent pas les croyances du citoyen Bancel. On
nous citera à ce propos les professions de foi anti
révolutionnaires de M. Pelletan à Villejuif et de M
Jules Favre à Montauban , professions de foi qui
ont paru tièdes aux purs démocrates. On nous ob
jectera que les orateurs violents des réunions pu
bliques ont rompu tout bien avec l’ancienne oppo
sition politique et que voter pour M. Picard, pour
M. Garnier-Pagès ou pour d’autres candidats de cette
nuance , c’est proprement voter contre les adeptes
du citoyen Ducasse. C’est précisément dans des
raisonnements de cette nature que gît la dangereuse
illusion des libéraux conservateurs. Ils se fient à de
trompeuses apparences et, dupes de leurs propres
paradoxes, ils nous conduisent tout droit aux crises
les plus redoutables.
M. Jules Favre et M. Pelletan faisant de la modé
ration , se déclarant presque dynastiques, pensera
l’électeur sagement défiant, qu’est ceci ?
« Ce bloc enfariné ne dit rien qui vaille. »
Il cherchera les causes et trouvera bientôt que les
membres de l’extrême gauche , se voyant débordés,
bafoués , accusés de trahison par les communistes
et les socialistes révolutionnaires , viennent solliciter
des modérés un appoint que les exaltés leur refusent.
Que cet appoint leur soit accordé par des libéraux
trop confiants, il arrivera de deux choses l une, ou
que ces membres de l’ancienne minorité radicale ,
une fois réélus et craignant l’impopu arilé, redou
bleront de violences pour reconquérir les suffrages
des républicains et des anarchistes , ou qu’ils for
meront dans la chambre nouvelle le noyau d’une
sorte de Gironde qui, comme sa devancière, ouvrira
la porte à la Montagne et disparaîtra dans le désas're
qu’elle aura préparé.
Ainsi le danger est des deux côtés. Repoussons
donc le communisme franchement avoué, et défions-
nous de ces modérés de fraîche date dont la con
version n’a pour mobile que des appréhensions per
sonnelles et qui nous conduiraient, par un chemin
différent, mais presque aussi direct, au même but
que les premiers.
~==-==%us.nesa--- -
Le Rappel et VOpinion nationale, organes
démocratiques, devraient se mettre, d’accord sur
la . manière d’apprécier les finances des Etats-
Unis.
On lit, ce malin, dans plusieurs journaux, la
dépêche suivante :
« LA DETTE DES ÉTAT-UNIS A DIMINUÉ PENDANT
LE MOIS d’avril DE 6,230,000 DOLLARS ! »
Six millions deux cent cinquante mille dollars
représentent trente millions de notre monnaie.
Celle dépêche a l’air bien simple, et cepen
dant elle fait frémir.
Pauvres Américains ! — De combien de pri
vations cette économie de trente millions, en
un seul mois, est la preuve éclatante !
De combien de jouissances, que dis-je, de
combien de nécessités essentielles à tout peuple
civilisé les malheureux ont dû se sevrer pour
arriver à un pareil résultat !
Economiser trente millions en un mois, dimi
nuer la dette publique d’autant, — c’est-à-dire
d’un million par jour, — voilà qui révèle un
PRIX DES INSERTIONS :
40 centimes la ligne dans les colonnes intérieures.
20 centimes la ligne dans le cadre des Annonces.
Les Annonces se paient suivant le nombre de lignes
dont elles tiennent la place.
Les Lettres non affranchies ne seront pas reçues.
état social dont les Parisiens du second Empire
ne sauraient se faire une image exacte.
[Le Rappel.}
Hier, d’après une dépêche de New-York, nous
faisions valoir l’amortissement opéré dans la
dette des Etats-Unis durant le mois d’avril ; il
convient de faire remarquer que cet amortisse
ment n’a lieu qu’au prix de grands sacrifices.
Le tableau du « revenu intérieur » fédéral,
publié par le Merchants' 1 Magazine de février,
et comprenant un mélange de contributions
directes et indirectes, au nombre de près de
cinquante articles, présente des détails curieux sur
les impôts en Amérique : droits sur les souliers,
sur les vêtements, sur les couteaux, sur les para
pluies, sur le fer, etc.
L’impôt sur les souliers rapporte 1 946,963
dollars ; celui sur les cigares, 2,931,673 dollars ;
celui sur le tabac, manufacturé, qui forme un
article à part, fournil au Trésor près de 13
millions de dollars.
Sans entrer dans d’autres détails, nous ferons
remarquer, avec M. Maurice Block et le Journal
des Economistes, que, « grâce à la guerre, le
citoyen américain est actnellement le contribuable
le plus imposé de l’univers. » Aux souffrances
causées par cet excès de charges il faut ajouter
celles qui résultent de la c rculation d’un papier-
monnaie déprécié. {Opinion nationale.}
COURANTS GÉNÉRAUX DES MERS.
n.
Nous nous sommes arrêté sur cette observation
que le courant général partant des côtes occidentales
d’Afrique et se dirigeant vers l’Amérique orientale,
revenait à son point de départ, après avoir décrit
une espèce de circonférence dans le bassin de l’At
lantique nord, y compris le go fe mexicain, et que
le courant continuait plus au sud, dépassant les ré
gions tropicales d’où il était parti, en vertu de sa
vitesse acquise, assez notable encore au golfe de Bia-
fra, vers le Gabon.
Ce courant acquiert sa plus grande rapidité quand
le soleil vient du tropique du cancer vers le nord
— de janvier à mai principalement — parce que,
c’est lorsque les grands astres sont dans cette situa
tion par rapport à la terre, que le flot arrive
plus étendu, à cause de la disposition de la côte
d’Amérique , du cap Saint-Roch à la mer des
Antilles, surtout quand la lune marche dans l’éclip
tique, dans la même direction que le soleil, et que
les deux impulsions s’ajoutent.
C’est la même raison qui fait généralement les
grandes marées du printemps plus fortes que celles
d’automne sur nos côles de l’Océan. Nous disons
généralement, car pour cette année 1869 spéciale
ment, la grande marée de mars, annoncée presque
dangereuse pour son élévation, et contre laquelle on
avait pris de grandes précautions dans l’arsenal de
Brest, a été des plus médiocres, comme nous l’avions
xecns
LETTRE A UN ÉLECTEUR
PAR
UN ANCIEN CONSTITUANT.
VIL — Suite et Fin.
Rarement de si nobles paroles étaient tombées
du haut d’un irône. Elles ne furent pas écoutées,
et bientôt la paix du continent lui livrée au sort
des armes. Le respect des nationalités devait
éloigner l’Empereur d’une immixtion armée en
Allemagne. Ce n'élait pas à lui de soutenir el de
défendre l’ancienneconstitution germanique fondée
sur les traités de 1833 ; il ne devait pas davan-
tage s’opposer à l’éclosion de nouvelles destinées
de l’autre côté du Rhin, du moment où l’intérêt
français ne s’en trouvait pas lésé. Il intervint
comme un arbitre, et la paix fui conclue sous
ses aupices.
VIII
Après cet exposé sommaire de ce que l’Empire
a accompli les années qu’il vient de parcourir, je
suis bien fondé à dire que, depuis soixante ans,
aucun gouvernement n’a autant fait pour l’égalité,
la liberté, la fraternité, le progrès, la richesse,
la moralisation et la grandeur nationale.
L’Opposition, je lésais, vous promet davantage
encore. Elle veut diminuer les impôts et supprimer
le service militaire. C'est par ces leurres qu’elle
espère séduire le peuple et l’amener à elle dans
les luttes électorales.
Vous n’êles pas dupe de ces manœuvres. En
matière d’impôt, le gouvernement a fait ce qu’il
avait à faire. Non-seulement il ne les pas aggra
vés, l’accroissement du revenu public ne provient
que d’une augmentation du rendement ; mais il
a réalisé des exonérations au profil de l’agriculture
et de la consommation. L’impôt foncier est in
térieur aujourd’hui à ce qu’il a toujours été depuis
la Révolution française ; les sucres et les cafés oui
été réduits, et les droits énormes qui pesaient à
l’entrée sur le bétail importé sont insignifiants.
D’heureux remaniements dans l’impôt des pa
tentes ont déchargé le petit commerce, la petite
industrie, pour en reporter le poids sur les grands
établissements. Est ce à dire qu’il ne soit pas
possible d’aller plus loin encore ? Je ne l’affirme-
rai pas ; mais gardons-nous de soulever brus
quement ces questions brûlantes ; laissons le
temps poursuivre son œuvre et ne faisons pas
aux populations de décevantes promesses. N‘o-
blions pas que l’impôt est le fondement de toute
organisation sociale et que, sans les ressources
qu’il procure, aucun gouvernement n’est possible.
La question du service militaire n’est pas
moins grave ; je mentionnerai en passant les
dispositions qui ont allégé le fardeau de l’inscri-
ption maritime ; mais j’ai hâte d’arriver à la
dernière oi sur l’armée. Celle loi lanl calomniée
est, à mon sens, l’œuvre capitale de ce temps,
puisque, tout en diminuant les charges des cito
yens, elle assure mieux que les lois précédentes
la défense nationale. Celle loi est jugée mainte-
nant ; toutes les préventions élevées contre elle
sont tombées, et on ne réussira pas à donner le
change sur son mérite et sa porte. Abroger,
supprimer le service obligatoire, prêcher le sy--
lème des levées en masse pour repousser l’enne
mi, c'est le rêve insensé de l’anarchie. Désarmer
la France, c’est proclamer sa déchéance dans le
monde.
IX
Aussi bien ces criminelles promesses faites par
l’Opposition au pays et qu’elle ne pourrait tenir
si elle arrivait au pouvoir, ne sont que des ma
nœuvres pour capter le suffrage populaire. C’esl
à celle œuvre principale que s’emploie l’indus-
trie des anciens partis.
Tout leur est bon pour atteindre le tout qu’ils
poursuivent sans relâche comme sans scrupule ;
el ce but est bien connu, c’est le renversement ’ attaque : quoi de plus audacieux ou de plus
de l’Empire. Afin de réaliser de factieuses espé- naïf !
rances, rien ne leur coûte ; profondément divisés Un des caractères qui marquent le plus pro
dans leur principes et leur origine, ils meltent fondement la société française depuis trois quarts
en commun leurs rancunes et leurs efforts. Après de siècles, c’est la formation et le développement
les coalitions de l’étranger qui amènent l’inva- à travers toutes les vicissitudes politiques de celle
sion du territoire, je ne connais rien de plus grande force morale qui s’appelle l’espril public
odieux, de pins funeste que les coalitions inté- et dont la plus éclatante manifestation est dans
Heures des partis qui minent la puissance publi- les plébiscites de l’Empire. Mais les passions que
que el aboutissent aux plus désastreuses calas- l’Empire a désarmées, les ambitions qu’il a vain-
trophes. Armand Carrel et M. Guizot les ont eues, les chimères qu’il a renversées se relèvent
condamnées comme immorables et impolitiques,
et pour les flétrir je ne voudrais pas me servir
d’un autre langage que celui de M. Thiers qui
les a appelées une machination honteuse. Tous les
sophisme du monde ne feront pas accepter comme
légitime par la conscience publique celle scan
daleuse alliance d’hommes ennemis de la veille el
qui demain s’entre-déchirerait ni sur les ruines
du gouvernement dont ils conspirent la perle.
Comprend-on que celui qui était debout sur '
les barricades de la révolutiou de Juillet soit
appuyé auprès des électeurs par les champions
de l’ancienne monarchie ? La justice et la morale
s’indigent de ces subversives connivences.
Et en présence d’une conspiration si hab’e-
ment ourdie, en face des menées d’une opposi-
lion composée des éléments les plus contraires,
mais qui cimente son union par la haine, tandis
qu’elle est puissamment organisée, qu’elle dispose
de toutes les forces de la presse, qu’elle remplit
les départements de ces agents électoraux, et
qu’elle enveloppe en quelque sorte le pays tout
entier d’un réseau d’intrigues,de fausses nou
velles et de calomnies, le gouvernement n’aurait
pas le droit de signaler au patrioti me des élec
teurs les hommes dignes de leur confiance, de
donner son concours aux canditats que l’opinion
publique désigne? G’esl assurément la prétention
la moins sérieuse et la plus exorbitante. On veut
pouvoir le combattre et on trouve mauvais qu’il se
| défende même on se fait un nouveau moyeu
pour lui disputer son triomphe, et tous les jours
l’esprit public est obligé de lutter contre l’esprit
de parti.
Ah ! si, comme en 1848 et 1832, il s’agissait
d’élire le chef de l Eial, le problème serait bien
simple et facile à résoudre. Le gouvernement
n’aurait qu’à se croiser les bras et, une fois de
plus, le pays, d’une voix unanime, acclamerait
Napoléon IR. Mais les élections pour le Corps
législatif sont d’une toute autre nature ; elles
n’ont pas un caractère politique aussi nettement
déterminé, elles sont parcellaires, les passions et
les influences locales s’y mêlent, et les choix
deviennent plus incertains. De là le devoir pour
le gouvernement de combattre avant tout les
ennemis de nos institutions. Car enfin il implique
contradiction que le suffrage universel, d’où e
pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sortent
également, entende créer au sommet de la société
un antagonisme d’opinons et de volontés. Le
pays qui nomme Napoléon III ne veut pas appa
remment le mettre en présence d’une Chambre
hostile.
X
Est ce à dire cependant que les candidats
officiels doivent être adoptés «Aveuglément, sans
contrôle, sans examen ? Je ne le pease pas. Par-
fois le gouverment se trompa, les préfets se trom
pent. L’un et l’autre ont trop souvent commis
faute d’imposer comme candidats aux circous-
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