Titre : L'Armoricain : journal politique, commercial, maritime et littéraire ["puis" journal de Brest et du Finistère...]
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1863-04-04
Contributeur : Bouët, Alexandre (1798-1857). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32702269v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 avril 1863 04 avril 1863
Description : 1863/04/04 (A30,N4597). 1863/04/04 (A30,N4597).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51189804t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-59
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/02/2023
1597. — 30 Année.
Journal des Annonces Judiciaires de l'Arrondissement de
Samedi 4 Avril 1863.
•UOURpæH de BBrest et dHua mAmistüre.
F - ..
PRIX DES ABONNEMENTS:
Un an. Six mois. Tris
Pour BREST 52 fr - 17 fr-
Hors BREST 56 19
Les Abonnements se paient d’av
Parait les MARDI, JEUDI et SAMEDI.
( A BREST, aux Bureaux du Journal, rue de la Rampe, 55;
0Nn • ) A PARIS, chez MM. Havas, rue Jean - Jacques. Rousseau, 3;
b (ludlilll • ) — — LAFFITE , BULLIER et Cie, Place de la Bourse , 8 ;
/ — — Isidore Fontaine, rue de Trévise , 22.
PRIX DES INSERTIONS :
40 centimes la ligne dans les colonnes intérieures.
20 centimes la ligne dans le cadre des Annonces.
Les Annonces se paient suivant le nombre de lignes
dont elles tiennent la place.
Les lettres non affranclries ne seront pas reçues.
Bulletin Politique
La partie officielle du Moniteur contient
le décret suivant :
NAPOLÉON, etc..
Art. 1er. — M. Magne, ministre sans portefeuille,
dont la démission est acceptée, est nommé membre
de noire conseil privé.
Art. 2. — Notre Ministre d’Etat est chargé de
l’exécution du présent décret.
Fait au Palais des Tui eries, le 31 mars 18G3.
Par l’Empereur ;
Le Ministre d’Etat ,
A. WALEWSKI.
NAPOLEON.
L’Empereur a adressé à S. Exc. M. Magne
la leltre suivante :
«
«
«
«
«
Mon cher Monsieur Magne,
a Un incident dont vous n’avez pas la respon
sabilité a fait ressortir davantage la divergence
existant entre M. Fould et vous surles ques
tions de finances. Dans cette circonstance ,
vous avez cru devoir m’offrir voire démission.
En renonçant momentanément à vos services.
« je veux qu’on sache bien que je n'ai qu’à me
louer de votre zèle et de votre dévouement.
«
a
«
«
a
J’ai donc résolu de vous donner une marque
éclatante de ma confiance , en vous créant
membre du conseil privé. J'espère que vous
ne douterez jamais de mes sentiments de sin-
cère ami lié
NAPOLEON.»
La Gazette officielle de Madrid nous apporte
le ompte-rendu de la cérémonie qui a eu
lieu à la cour de la reine Isabelle , à l’occa-
sion de la réception par le prince des Astu
ries des insignes de grand’croix de la Légion-
d’Honneur. Notre ambassadeur a déposé les
insignes entre les mains de la Reine, qui en
a investi son auguste Fils, répondant ainsi
aux désirs manifestés par Sa Majesté Impé
riale dans la lettre qu’Elle avait adressée à
la souveraine de l’Espagne. Sa Majesté était
assistée du roi et des grands officiers de la
cour. S. A. R. le prince des Asturies , en
uniforme de caporal des chasseurs , était
placé entre son père et sa mère.
Notre ambassadeur, en déposant les insi-
gnes entre les mains de la Reine , a prononcé
le discours suivant :
« Madame, je dépose dans les royales mains de
V. M. les insignes de l’ordre impérial de la Légion-
d’Honneur que l’Empereur, mon auguste souverain,
aconféré à S. A. R. le sérénissiine prince des Astu
ries, afin que V. M. ait le plaisir d’en décorer elle-
même le prince. Je ne me permettrai pas de rien
ajouter à la teneur si expressive de la lettre adressée
par l’Empereur à V. M. Daigne seulement N. M. me
permettra de me féliciter d’avoir été choisi pour rem
plir près de votre personne cette honorable mission,
et de lui manifester l’espérance qu’un jour, quand
le prince des Asturies sera devenu-homme, il consi
dère ces insignes que les deux jeunes princes d’Es
pagne et de France auront portées pour ainsi dire
simultanément le même jour, pour la première fois,
comme au lien de sympathie et d’affection qui devra
les unir toujours, de la même manière que sont si
heureusement unis aujourd’hui les deux gouverne
ments et les deux grands pays dont tous deux sont
l’amour et l'espérance. »
La Reine a répondu :
« Monsieur l’ambassadeur, ayez la complaisance
défaire savoir à l’Empereur votre auguste souverain
ta satisfaction que je ressens de ce nouveau témoi
gnage de cordialité de sa part vis-à-vis de l’Espagne
et vis-à-vis de ma famille. L’investiture de Torde res
pectable des insignes duquel je vais décorer mon
jeune fils sera sans doute un soucenir permanent des
relations amicales entre la France et l'Espagne, et
l’exception honorable faite par l’Empereur qui a
dispensé de l’âge voulu le prince des Asturies, sera
une preuve de plus de l’intérêt que S. M. I. a mani
festé plus d'une fois pour ma famille. »
La solennité donnée à l’acte que nous
venons de rapporter, ainsi que les paroles qui
ont été échangées entre la reine et notre am-
bassadeur, sont un témoignage de plus de
l’entente parfaite qui s’est rétablie entre nous
et l’Espagne. C’est à ce titre surtout que les
détails qui précèdent doivent peser sur l’opi
nion, laquelle ne peut être que favorable
ment impressionnée du retour du gouverne-
ment de Madrid à la politique de confiance
et d’affection qu’elle ne désertera plus, il faut
l’espérer, dans ses rapports avec la France.
Nous avons aujourd’hui , sous les yeux,
le discours de M. de Bismark concernant les
négociations suivies à Berlin, à-propos de la
convention du 8 février et des affaires de
Pologne. Nous le reconnaissons avec regret ,
l'honorable' ministre n’a nullement répondu
à Patiente publique. Sa parole embarrassée,
loin de jeter des clartés surla situation , n’a
fait que l'obscurcir, en accumulant les nua
ges. Les observations de Son Excellence sur
la forme des réclamations françaises, ont été
surtout d’une pauvreté que les meilleurs
amis du gouvernement prussien ne sauraient
méconnaître. M. de Bismark soutient avec
une persistance qu’on ne s’explique pas, qu’il
n’a reçu aucune communication du cabinet
de Paris, parce, que ce dernier ne lui a en
voyé aucune dépêche officielle.
« Une dépêche datée de Paris le 17, s’écrie-t-il, ne
pouvait être expédiée que le 18 et arriver ici que le
19; je ne pouvais donc pas la connaître le 18. Comme
d'ailleurs, celte dépêche ne m'était pas adressée, je
peux déchirer de nouveau que je n’ai pas reçu de com-
mnunication officielle de la nature de celles dont on
parle »
Une obstination non moins incmpréhen-
sible, se manifeste dans les raisonnements de |
M. de Bismark concernant la fameuse con- ;
vention qui a soulevé contre lui et son gou
vernement les sentiments de l’Europe. L’ora-
teur, sans tenir compte des droits qu’ont le
Parlement prussien et les grands cabinets de
connaître toute la vérité sur ce point , se
borne à déclarer qu’i. ne nie pas l’existence
des arrangemens conclus avec la Russie, qu’il
ne les a jamais niés , mais qu on n en peut
rien dire, leur teneur et leur portée n’étant
pas connues.
En somme, le discours de M. de Bismark
ne nous a aj pris absolument rien de nouveau.
M. de Bismark s’est contenté de soutenir
que les assertions des orateurs de l’opposition
étaient mal fondées, alors que l’unique mo
yen de nous en convaincre était de com
muniquer la convention militaire du 8 fé
vrier II ne nous reste donc qu’à répéter ce
que nous avons déjà indiqué à plusieurs re
prises, c’est-à-dire que le cabinet de Saint-
Pétersbourg a bien voulu regarder la con-
vention du 8 février comme lettre morte ,
mais qu’il n’a point cru possible de la rédi
ger de manière a la publier sans inconvénient.
Pour extrait : LE COLLEUR
lie vue des Journaux.
En reproduisant le décret qui appelle M. Magne à
faire partie du conseil privé, le Constitutionnel dit :
« Ainsi se trouve heureusement résolue une solution
délicate; dans la solution-qu’il lui a donnée, TEm-
pereur a su concilier le souvenir de bons et anciens
services avec le maintien du nouveau système finan
cier, si favorablement accueilli par le pays. » Rien
de plus exact. La résolution prise par l'Empereur est
un gage nouveau de sécurité pour la France labo
rieuse el pacifique. On en aura la preuve reconnais
sante .aux prochaines élections.
Le Constitutionnel fait observer que le noli
me tangere de l’Angleterre, devise citée par
lord Palmerston dans son discours au ban.
quel de Glascow, peut s’appliquer à tous les
les gouvernements et à tous les systèmes po
litiques :
Cette harangue, ajoute M. Elouard Simon, peut
donc être considérée comme un spécimen parfait
d'éloquence diplomatique.
On lit dans la Fran^e^ sous la signature de
M. Cohen :
Depuis plusieurs semaines, M. de Toulgoët étu
die, dans les colonnes de la Presse , la question
algérienne. Nous suivions celle étude avec tout
l'intérêt que nous inspire l'avenir de notre colonie,
nous demandant quelle serait la conclusion de ce
grand travail , solennellement annoncé , dès le
début, par M. de Girardin, et qui se développait
en rrétendant que les Arabes étaient absolument
incivilisables.
Los souvenirs de l’Espagne, l’exemple plus récent
de l'Égypte, de la régente de Tunis et d’une partie
de la Turquie prolesient contre cette allégation ;
mais ce n’etail là que des prémisses hasardées , il
convenait d’attendre le mot du système qu’elles
cachaient. Ce mot s’est formulé ; le voici :
il faut abandooner l'Algérie et en faire un royau
me dont on livrera la souveraineté à Abd-el-Kader.
La Presse déclare qu’il n’y a rien autre chose a
tenter en Afrique ; elle affirme , en empruntant
quelques lambeaux de citations au Mémorial de
Sainte-Hélène, que l’empereur Napoléon l r n’agi
rait pas autrement.
Un arabe seul peut civiliser les Arabes, dit M.
deToulgoël , oubliant qu’il a déclaré les popula
tions indigènes incapables de civilisatior.
Singulier raisonnement I mais l’utopie ne recule
jamais devant l'inconséquence.
La Patrie fait observer, sous la signature
de M; Ernest Dréolle, que si l’honneur et la
dignité des puissances ne commandaient pas
la solution de la question polonaise, leur
repos et celui de l’Europe l’exigeraient impé
rieusement :
Les événements de Pologne , en reprenant avec
plus de force , poursuit M. Dréolle , montrent que
l’on s’est trop hâté de sonner la retraite de l’insur
rection ; ils montreront que, jusqu’au dernier, les
polonais sont décidés à maintenir, par leur héroïs
me la question polonaise à l’ordre du jour. La
source des complications graves que l’Europe a jus
tement le droit de redouter, ne se tarira donc pas,
dût la Russie concentrer toutes ses armées en Po
logne. Il faut que les vieux errements de la diplo
matie soient abandonnés et que l’une des plus
monstreuses injustices commises en 1815 soit
enfin solennellement réparée.
Le Monde se demande ce qu’il pourra arri
ver si la Russie s’obstine à ne pas tenir
compte des réclamations de la diplomatie au
sujet des affaires de Pologne :
Ou on la contraindra, dit M. Chantrel, où l’on
sacrifiera la Pologne. L’Europe ne nous paraît pas
prête à adopter le premier parti ; le second lui
répugne. On prendra des demi-mesures, et ce sera
toujours à recommencer, et l’on fera ainsi les affai-
res de l’Angleterre et de la Russie : de l’Angleterre
dont le malaise de l’Europe sert si bien les intérêts;
de la Russie , dont les divisions de l’Occident ont
fait une puissance européenne.
A l’occasion d’une pétition de M. Canoli,
ayant pour objet de faire naturaliser tous les
émigrés des diverses parties de l’Italie , de
mande qui a soulevé d’assez vifs débats dans
la chambre des députés de Turin , V Union
se demande : Qu‘est-ce que l’Italie?
Suivant le général Bixio , répond M. Moreau,
l’Italie , c’est Rome et Venise; à la bonne
heure, et après? C’est la Corse et Nice, c’est
Malle., c’est le Tessin, c’est l’Istrie et la Dalmatie !
L’Italie , par conséquent , ne sera faite que quand
ces îles, ces comtés, ces provinces auront été con
quis sur la France , sur l’Angleterre , sur la Suisse
et sur l’Autriche ! Voilà de bien ambitieuses et du
bien longues visées pour une nation si jeune !
La question d’incompatibilité , soulevée
par le Temps contre les fonctions de rédac
teur en chef d’un journal et l’exercice du
mandat de député, suggère à M. Delord,
Feuilleton de l'ARMIORICAIN du 4 Avril 1 86 3.
— 3‘ —
LA JEUNESSE
DU
ROI HENRI
ROMAN HISTORIQUE
Par M. le Vicomte PONSON DU TERRAIL.
DEUXIÈME VOLUME.
— Madame Loriot m’a commandé de les dé
poser dans votre cave.
— Ah dit Malican, se méprenant toujours,
s’il en est ainsi, dépose-les, mon garçon ! ils se
ront bien gardés, sois-en sûr...
— Et puis, ajouta Guillaume, Mme Loriot
m’a donné celle lettre pour vous.
Guillaume ouvrit son pourpoint et en lira un
billet fermé par un fil de soie blanc.
Le billet portail celte suscription :
Au bon Malican.
Tout intrigué, Malican ouvrit le billet et lui :
« Mon cher Malican,
« Feu Samuel Loriot, mon époux, n’avait
aucun parent en ce monde, et il m'a laissé toute
sa fortune.
« Celle fortune était immense, et je n’en ai
que faire.
« Ma petite an ie Myelle n’a point de dot, son
futur époux N. ce Noë a plus de delles que
d écus. ~ .
« Je me suis renseignée, et j’ai appris que son
patrimoine se composait tout entier d’un vieux
castel et d’un maigre domaine qui l’entoure.
a Ma petite Myelle me permellra de lui faire
mon cadeau de noces
« Je suis votre amie.
« SARAH. »
La lettre avait un post-scriptum ;
« Je pars, disait Sarah, pour un grand vo
yage dont je’ ne puis vous préciser le but ni la
durée : mais croyez que je n’oublierai aucun de
ceux que j’aime. »
Ce post-scriptum rendait un refus impossible,
Malican accepta pour Myelle.
Vainement il questionna Guillaume Vercensin.
L’honnête commis était un serviteur de l’âge
d’or : il était intelligent, muet et désintéressé.
Il s’en alla sans que Malican eût pu tirer de
lui un seul mot et savoir en quel lieu était Sarah.
Noë et Myelle se marièrent ; puis vint le tour
du roi de Navarre.
La messe nuptiale fut dite en grande pompe, et,
bien que le roi de Navarre fut de la religion, dans
la grande nef de Saint-Germain-l’Auxerrois.
Toute la cour assistait à la cérémonie, et la
foule était si grande que nul ne remarqua d’a
bord agenouillée derrière un pilier une femme
vêtue de noir, le visage couvert d’un voile épais.
Celle femme qui versait des larmes silen
cieuses, priait avec ferveur pour le bonheur du
roi de Navarre.
Comme la messe finissait, Noë se tourna, aper
çut la femme vêtue de noir et tressaillit.
Il avait deviné que c’était Sarah Loriot.
Il voulut fendre la foule, arriver jusqu’à elle,
lui prendre les deux mains et lui dire :
— Restez aveç nous qui vous aimons. restez,
tous ... . w re -ro . ... %3 ... - --- - "
et nous vous ferons une famille à vous qui n’avez
personne en ce monde...
Mais lorsqu’il arriva auprès du pilier contre
lequel tout à l’heure elle était agenouillée, Noë
ne trouva plus personne.
L’argentière avait disparu.
Depuis lors, vainement Noë et le roi de Na-
varre lui-même avaient-ils cherchéSarah Loriot...
La maison delà rue aux Ours était louée ; on
avait muré l’entrée de la cave.
Nul, dans le quartier, ne put dire ce que l’ar-
gentière était devenue.
On avait pu voir quelques jours encore Guil
laume Verconsin aller et venir ; puis, à son tour,
le commis avait fait une éclipse et on ne l’avait
point revu.
Qu’était donc devenue Sarah?
Sarah était venue s’établir dans la petite mai
son que nous connaissons, sous le nom de Marie
Lormeau, veuve de Jean Lormeau, huissier au
Châtelet, et depuis elle n’en était plus sortie.
Quand la fraîcheur du soir venait, elle se pro
menait daus le jardin, rêvant avec mélancolie
à son cher Henri de Navarre, à jamais perdu
pour elle...
Quelquefois Guillaume Verconsin, enveloppé
dans un grand manteau, son chapeau rabattu sur
ses yeux, s’en allait à la brume, errer dans Paris,
aux alentours du Louvre.
Alors, s'il rencontrait un Suisse ou un garde
du corps, il l’abordait et lui demandait si le roi
de Navarre était toujours au Louvre.
Si le soldat se montrait bon enfant, Guillaume
l’emmenait dans un cabaret, lui payait à boire
et le faisait jaser sur ce qui sa passait dans la ro
yale demeure.
Or, précisément le soir où Noë et son ami
Hector allaient frapper au cabaret du Bon-Catho
lique , Guillaume était allé à Paris. Assise sous
un grand arbre dans le jardin, Sarah l’attendait
avec quelque impatience.
La nuit était venue, la maison était isolée, et
Guillaume , qui aurait voulu voir sa maîtresse
choisir une autre habitation, ne s’état point fait
prier pour lui répéter les sages avertissements de
maître Perrichon, le fermier du roi.
Sarah éprouvait donc une vague inquiétude
en attendant Guillaume ; mais le couvre-feu son
nait aux paroisses voisines, Guillaume arriva.
Alors Sarah oublia ses terreurs pour ne son
ger qu’à son cher Henri.
,— Eh bien! lui dit-elle, quelles nouvelles
m'apportes-tu?
— De mauvaises, répondit Guillaume.
Sarah tressaillit.
— Madame, reprit l’ancien commis de maître
Loriot, les affaires de la religion s’embrouillent
de plus en plus.
— Mais lui... le roi de Navarre? demanda
Sarah , pleine d’anxiété.
— Oh! rassurez-vous, dit Guillaume, il est
sain et sauf jusqu’à présent. x
— Eh bien ! que m’importent les affaires de
la religion ?
— Minute! dit Guillaume, vous allez voir.
Il y a depuis deux jours une grande fermentation
dans Paris.
— Contre qui ?
— Contre les huguenots. Or le roi de Navarre
est huguenot...
— C'est vrai, dit Sarah, mais il est le beau-
here du roi.
— Ah! dame! continua Guillaume, je vous
dis ce que l'on m'a dit. J’ai passé une heure
dons un cabaret où il y avait des catholiques
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Samedi 4 Avril 1863.
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Parait les MARDI, JEUDI et SAMEDI.
( A BREST, aux Bureaux du Journal, rue de la Rampe, 55;
0Nn • ) A PARIS, chez MM. Havas, rue Jean - Jacques. Rousseau, 3;
b (ludlilll • ) — — LAFFITE , BULLIER et Cie, Place de la Bourse , 8 ;
/ — — Isidore Fontaine, rue de Trévise , 22.
PRIX DES INSERTIONS :
40 centimes la ligne dans les colonnes intérieures.
20 centimes la ligne dans le cadre des Annonces.
Les Annonces se paient suivant le nombre de lignes
dont elles tiennent la place.
Les lettres non affranclries ne seront pas reçues.
Bulletin Politique
La partie officielle du Moniteur contient
le décret suivant :
NAPOLÉON, etc..
Art. 1er. — M. Magne, ministre sans portefeuille,
dont la démission est acceptée, est nommé membre
de noire conseil privé.
Art. 2. — Notre Ministre d’Etat est chargé de
l’exécution du présent décret.
Fait au Palais des Tui eries, le 31 mars 18G3.
Par l’Empereur ;
Le Ministre d’Etat ,
A. WALEWSKI.
NAPOLEON.
L’Empereur a adressé à S. Exc. M. Magne
la leltre suivante :
«
«
«
«
«
Mon cher Monsieur Magne,
a Un incident dont vous n’avez pas la respon
sabilité a fait ressortir davantage la divergence
existant entre M. Fould et vous surles ques
tions de finances. Dans cette circonstance ,
vous avez cru devoir m’offrir voire démission.
En renonçant momentanément à vos services.
« je veux qu’on sache bien que je n'ai qu’à me
louer de votre zèle et de votre dévouement.
«
a
«
«
a
J’ai donc résolu de vous donner une marque
éclatante de ma confiance , en vous créant
membre du conseil privé. J'espère que vous
ne douterez jamais de mes sentiments de sin-
cère ami lié
NAPOLEON.»
La Gazette officielle de Madrid nous apporte
le ompte-rendu de la cérémonie qui a eu
lieu à la cour de la reine Isabelle , à l’occa-
sion de la réception par le prince des Astu
ries des insignes de grand’croix de la Légion-
d’Honneur. Notre ambassadeur a déposé les
insignes entre les mains de la Reine, qui en
a investi son auguste Fils, répondant ainsi
aux désirs manifestés par Sa Majesté Impé
riale dans la lettre qu’Elle avait adressée à
la souveraine de l’Espagne. Sa Majesté était
assistée du roi et des grands officiers de la
cour. S. A. R. le prince des Asturies , en
uniforme de caporal des chasseurs , était
placé entre son père et sa mère.
Notre ambassadeur, en déposant les insi-
gnes entre les mains de la Reine , a prononcé
le discours suivant :
« Madame, je dépose dans les royales mains de
V. M. les insignes de l’ordre impérial de la Légion-
d’Honneur que l’Empereur, mon auguste souverain,
aconféré à S. A. R. le sérénissiine prince des Astu
ries, afin que V. M. ait le plaisir d’en décorer elle-
même le prince. Je ne me permettrai pas de rien
ajouter à la teneur si expressive de la lettre adressée
par l’Empereur à V. M. Daigne seulement N. M. me
permettra de me féliciter d’avoir été choisi pour rem
plir près de votre personne cette honorable mission,
et de lui manifester l’espérance qu’un jour, quand
le prince des Asturies sera devenu-homme, il consi
dère ces insignes que les deux jeunes princes d’Es
pagne et de France auront portées pour ainsi dire
simultanément le même jour, pour la première fois,
comme au lien de sympathie et d’affection qui devra
les unir toujours, de la même manière que sont si
heureusement unis aujourd’hui les deux gouverne
ments et les deux grands pays dont tous deux sont
l’amour et l'espérance. »
La Reine a répondu :
« Monsieur l’ambassadeur, ayez la complaisance
défaire savoir à l’Empereur votre auguste souverain
ta satisfaction que je ressens de ce nouveau témoi
gnage de cordialité de sa part vis-à-vis de l’Espagne
et vis-à-vis de ma famille. L’investiture de Torde res
pectable des insignes duquel je vais décorer mon
jeune fils sera sans doute un soucenir permanent des
relations amicales entre la France et l'Espagne, et
l’exception honorable faite par l’Empereur qui a
dispensé de l’âge voulu le prince des Asturies, sera
une preuve de plus de l’intérêt que S. M. I. a mani
festé plus d'une fois pour ma famille. »
La solennité donnée à l’acte que nous
venons de rapporter, ainsi que les paroles qui
ont été échangées entre la reine et notre am-
bassadeur, sont un témoignage de plus de
l’entente parfaite qui s’est rétablie entre nous
et l’Espagne. C’est à ce titre surtout que les
détails qui précèdent doivent peser sur l’opi
nion, laquelle ne peut être que favorable
ment impressionnée du retour du gouverne-
ment de Madrid à la politique de confiance
et d’affection qu’elle ne désertera plus, il faut
l’espérer, dans ses rapports avec la France.
Nous avons aujourd’hui , sous les yeux,
le discours de M. de Bismark concernant les
négociations suivies à Berlin, à-propos de la
convention du 8 février et des affaires de
Pologne. Nous le reconnaissons avec regret ,
l'honorable' ministre n’a nullement répondu
à Patiente publique. Sa parole embarrassée,
loin de jeter des clartés surla situation , n’a
fait que l'obscurcir, en accumulant les nua
ges. Les observations de Son Excellence sur
la forme des réclamations françaises, ont été
surtout d’une pauvreté que les meilleurs
amis du gouvernement prussien ne sauraient
méconnaître. M. de Bismark soutient avec
une persistance qu’on ne s’explique pas, qu’il
n’a reçu aucune communication du cabinet
de Paris, parce, que ce dernier ne lui a en
voyé aucune dépêche officielle.
« Une dépêche datée de Paris le 17, s’écrie-t-il, ne
pouvait être expédiée que le 18 et arriver ici que le
19; je ne pouvais donc pas la connaître le 18. Comme
d'ailleurs, celte dépêche ne m'était pas adressée, je
peux déchirer de nouveau que je n’ai pas reçu de com-
mnunication officielle de la nature de celles dont on
parle »
Une obstination non moins incmpréhen-
sible, se manifeste dans les raisonnements de |
M. de Bismark concernant la fameuse con- ;
vention qui a soulevé contre lui et son gou
vernement les sentiments de l’Europe. L’ora-
teur, sans tenir compte des droits qu’ont le
Parlement prussien et les grands cabinets de
connaître toute la vérité sur ce point , se
borne à déclarer qu’i. ne nie pas l’existence
des arrangemens conclus avec la Russie, qu’il
ne les a jamais niés , mais qu on n en peut
rien dire, leur teneur et leur portée n’étant
pas connues.
En somme, le discours de M. de Bismark
ne nous a aj pris absolument rien de nouveau.
M. de Bismark s’est contenté de soutenir
que les assertions des orateurs de l’opposition
étaient mal fondées, alors que l’unique mo
yen de nous en convaincre était de com
muniquer la convention militaire du 8 fé
vrier II ne nous reste donc qu’à répéter ce
que nous avons déjà indiqué à plusieurs re
prises, c’est-à-dire que le cabinet de Saint-
Pétersbourg a bien voulu regarder la con-
vention du 8 février comme lettre morte ,
mais qu’il n’a point cru possible de la rédi
ger de manière a la publier sans inconvénient.
Pour extrait : LE COLLEUR
lie vue des Journaux.
En reproduisant le décret qui appelle M. Magne à
faire partie du conseil privé, le Constitutionnel dit :
« Ainsi se trouve heureusement résolue une solution
délicate; dans la solution-qu’il lui a donnée, TEm-
pereur a su concilier le souvenir de bons et anciens
services avec le maintien du nouveau système finan
cier, si favorablement accueilli par le pays. » Rien
de plus exact. La résolution prise par l'Empereur est
un gage nouveau de sécurité pour la France labo
rieuse el pacifique. On en aura la preuve reconnais
sante .aux prochaines élections.
Le Constitutionnel fait observer que le noli
me tangere de l’Angleterre, devise citée par
lord Palmerston dans son discours au ban.
quel de Glascow, peut s’appliquer à tous les
les gouvernements et à tous les systèmes po
litiques :
Cette harangue, ajoute M. Elouard Simon, peut
donc être considérée comme un spécimen parfait
d'éloquence diplomatique.
On lit dans la Fran^e^ sous la signature de
M. Cohen :
Depuis plusieurs semaines, M. de Toulgoët étu
die, dans les colonnes de la Presse , la question
algérienne. Nous suivions celle étude avec tout
l'intérêt que nous inspire l'avenir de notre colonie,
nous demandant quelle serait la conclusion de ce
grand travail , solennellement annoncé , dès le
début, par M. de Girardin, et qui se développait
en rrétendant que les Arabes étaient absolument
incivilisables.
Los souvenirs de l’Espagne, l’exemple plus récent
de l'Égypte, de la régente de Tunis et d’une partie
de la Turquie prolesient contre cette allégation ;
mais ce n’etail là que des prémisses hasardées , il
convenait d’attendre le mot du système qu’elles
cachaient. Ce mot s’est formulé ; le voici :
il faut abandooner l'Algérie et en faire un royau
me dont on livrera la souveraineté à Abd-el-Kader.
La Presse déclare qu’il n’y a rien autre chose a
tenter en Afrique ; elle affirme , en empruntant
quelques lambeaux de citations au Mémorial de
Sainte-Hélène, que l’empereur Napoléon l r n’agi
rait pas autrement.
Un arabe seul peut civiliser les Arabes, dit M.
deToulgoël , oubliant qu’il a déclaré les popula
tions indigènes incapables de civilisatior.
Singulier raisonnement I mais l’utopie ne recule
jamais devant l'inconséquence.
La Patrie fait observer, sous la signature
de M; Ernest Dréolle, que si l’honneur et la
dignité des puissances ne commandaient pas
la solution de la question polonaise, leur
repos et celui de l’Europe l’exigeraient impé
rieusement :
Les événements de Pologne , en reprenant avec
plus de force , poursuit M. Dréolle , montrent que
l’on s’est trop hâté de sonner la retraite de l’insur
rection ; ils montreront que, jusqu’au dernier, les
polonais sont décidés à maintenir, par leur héroïs
me la question polonaise à l’ordre du jour. La
source des complications graves que l’Europe a jus
tement le droit de redouter, ne se tarira donc pas,
dût la Russie concentrer toutes ses armées en Po
logne. Il faut que les vieux errements de la diplo
matie soient abandonnés et que l’une des plus
monstreuses injustices commises en 1815 soit
enfin solennellement réparée.
Le Monde se demande ce qu’il pourra arri
ver si la Russie s’obstine à ne pas tenir
compte des réclamations de la diplomatie au
sujet des affaires de Pologne :
Ou on la contraindra, dit M. Chantrel, où l’on
sacrifiera la Pologne. L’Europe ne nous paraît pas
prête à adopter le premier parti ; le second lui
répugne. On prendra des demi-mesures, et ce sera
toujours à recommencer, et l’on fera ainsi les affai-
res de l’Angleterre et de la Russie : de l’Angleterre
dont le malaise de l’Europe sert si bien les intérêts;
de la Russie , dont les divisions de l’Occident ont
fait une puissance européenne.
A l’occasion d’une pétition de M. Canoli,
ayant pour objet de faire naturaliser tous les
émigrés des diverses parties de l’Italie , de
mande qui a soulevé d’assez vifs débats dans
la chambre des députés de Turin , V Union
se demande : Qu‘est-ce que l’Italie?
Suivant le général Bixio , répond M. Moreau,
l’Italie , c’est Rome et Venise; à la bonne
heure, et après? C’est la Corse et Nice, c’est
Malle., c’est le Tessin, c’est l’Istrie et la Dalmatie !
L’Italie , par conséquent , ne sera faite que quand
ces îles, ces comtés, ces provinces auront été con
quis sur la France , sur l’Angleterre , sur la Suisse
et sur l’Autriche ! Voilà de bien ambitieuses et du
bien longues visées pour une nation si jeune !
La question d’incompatibilité , soulevée
par le Temps contre les fonctions de rédac
teur en chef d’un journal et l’exercice du
mandat de député, suggère à M. Delord,
Feuilleton de l'ARMIORICAIN du 4 Avril 1 86 3.
— 3‘ —
LA JEUNESSE
DU
ROI HENRI
ROMAN HISTORIQUE
Par M. le Vicomte PONSON DU TERRAIL.
DEUXIÈME VOLUME.
— Madame Loriot m’a commandé de les dé
poser dans votre cave.
— Ah dit Malican, se méprenant toujours,
s’il en est ainsi, dépose-les, mon garçon ! ils se
ront bien gardés, sois-en sûr...
— Et puis, ajouta Guillaume, Mme Loriot
m’a donné celle lettre pour vous.
Guillaume ouvrit son pourpoint et en lira un
billet fermé par un fil de soie blanc.
Le billet portail celte suscription :
Au bon Malican.
Tout intrigué, Malican ouvrit le billet et lui :
« Mon cher Malican,
« Feu Samuel Loriot, mon époux, n’avait
aucun parent en ce monde, et il m'a laissé toute
sa fortune.
« Celle fortune était immense, et je n’en ai
que faire.
« Ma petite an ie Myelle n’a point de dot, son
futur époux N. ce Noë a plus de delles que
d écus. ~ .
« Je me suis renseignée, et j’ai appris que son
patrimoine se composait tout entier d’un vieux
castel et d’un maigre domaine qui l’entoure.
a Ma petite Myelle me permellra de lui faire
mon cadeau de noces
« Je suis votre amie.
« SARAH. »
La lettre avait un post-scriptum ;
« Je pars, disait Sarah, pour un grand vo
yage dont je’ ne puis vous préciser le but ni la
durée : mais croyez que je n’oublierai aucun de
ceux que j’aime. »
Ce post-scriptum rendait un refus impossible,
Malican accepta pour Myelle.
Vainement il questionna Guillaume Vercensin.
L’honnête commis était un serviteur de l’âge
d’or : il était intelligent, muet et désintéressé.
Il s’en alla sans que Malican eût pu tirer de
lui un seul mot et savoir en quel lieu était Sarah.
Noë et Myelle se marièrent ; puis vint le tour
du roi de Navarre.
La messe nuptiale fut dite en grande pompe, et,
bien que le roi de Navarre fut de la religion, dans
la grande nef de Saint-Germain-l’Auxerrois.
Toute la cour assistait à la cérémonie, et la
foule était si grande que nul ne remarqua d’a
bord agenouillée derrière un pilier une femme
vêtue de noir, le visage couvert d’un voile épais.
Celle femme qui versait des larmes silen
cieuses, priait avec ferveur pour le bonheur du
roi de Navarre.
Comme la messe finissait, Noë se tourna, aper
çut la femme vêtue de noir et tressaillit.
Il avait deviné que c’était Sarah Loriot.
Il voulut fendre la foule, arriver jusqu’à elle,
lui prendre les deux mains et lui dire :
— Restez aveç nous qui vous aimons. restez,
tous ... . w re -ro . ... %3 ... - --- - "
et nous vous ferons une famille à vous qui n’avez
personne en ce monde...
Mais lorsqu’il arriva auprès du pilier contre
lequel tout à l’heure elle était agenouillée, Noë
ne trouva plus personne.
L’argentière avait disparu.
Depuis lors, vainement Noë et le roi de Na-
varre lui-même avaient-ils cherchéSarah Loriot...
La maison delà rue aux Ours était louée ; on
avait muré l’entrée de la cave.
Nul, dans le quartier, ne put dire ce que l’ar-
gentière était devenue.
On avait pu voir quelques jours encore Guil
laume Verconsin aller et venir ; puis, à son tour,
le commis avait fait une éclipse et on ne l’avait
point revu.
Qu’était donc devenue Sarah?
Sarah était venue s’établir dans la petite mai
son que nous connaissons, sous le nom de Marie
Lormeau, veuve de Jean Lormeau, huissier au
Châtelet, et depuis elle n’en était plus sortie.
Quand la fraîcheur du soir venait, elle se pro
menait daus le jardin, rêvant avec mélancolie
à son cher Henri de Navarre, à jamais perdu
pour elle...
Quelquefois Guillaume Verconsin, enveloppé
dans un grand manteau, son chapeau rabattu sur
ses yeux, s’en allait à la brume, errer dans Paris,
aux alentours du Louvre.
Alors, s'il rencontrait un Suisse ou un garde
du corps, il l’abordait et lui demandait si le roi
de Navarre était toujours au Louvre.
Si le soldat se montrait bon enfant, Guillaume
l’emmenait dans un cabaret, lui payait à boire
et le faisait jaser sur ce qui sa passait dans la ro
yale demeure.
Or, précisément le soir où Noë et son ami
Hector allaient frapper au cabaret du Bon-Catho
lique , Guillaume était allé à Paris. Assise sous
un grand arbre dans le jardin, Sarah l’attendait
avec quelque impatience.
La nuit était venue, la maison était isolée, et
Guillaume , qui aurait voulu voir sa maîtresse
choisir une autre habitation, ne s’état point fait
prier pour lui répéter les sages avertissements de
maître Perrichon, le fermier du roi.
Sarah éprouvait donc une vague inquiétude
en attendant Guillaume ; mais le couvre-feu son
nait aux paroisses voisines, Guillaume arriva.
Alors Sarah oublia ses terreurs pour ne son
ger qu’à son cher Henri.
,— Eh bien! lui dit-elle, quelles nouvelles
m'apportes-tu?
— De mauvaises, répondit Guillaume.
Sarah tressaillit.
— Madame, reprit l’ancien commis de maître
Loriot, les affaires de la religion s’embrouillent
de plus en plus.
— Mais lui... le roi de Navarre? demanda
Sarah , pleine d’anxiété.
— Oh! rassurez-vous, dit Guillaume, il est
sain et sauf jusqu’à présent. x
— Eh bien ! que m’importent les affaires de
la religion ?
— Minute! dit Guillaume, vous allez voir.
Il y a depuis deux jours une grande fermentation
dans Paris.
— Contre qui ?
— Contre les huguenots. Or le roi de Navarre
est huguenot...
— C'est vrai, dit Sarah, mais il est le beau-
here du roi.
— Ah! dame! continua Guillaume, je vous
dis ce que l'on m'a dit. J’ai passé une heure
dons un cabaret où il y avait des catholiques
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