Nicolas Copernic à la BnF
À l’occasion des 550 ans de la naissance de Nicolas Copernic (1473-1543), la BnF revient sur la figure aussi lumineuse qu’énigmatique du chanoine qui « a arrêté le Soleil et a mis en mouvement la Terre ». La prochaine Rencontre de Gallica, organisée en partenariat avec l’Institut Polonais, lui sera spécialement consacrée.
Les cartes géographiques et les ouvrages de la bibliothèque de l’astronome permettront d’appréhender le contexte historique et scientifique du monde dans lequel il évoluait. A travers une sélection de cartes célestes, de planches astronomiques et d’instruments scientifiques, sa conception du ciel sera présentée telle que proposée dans l’œuvre de sa vie, De revolutionibus orbium coelestium (1543).
La révolution copernicienne est également mise en lumière dans le Musée de la BnF.
Parmi les pièces présentées figure l’atlas céleste « Harmonia macrocosmica » (1661), réalisé par le cartographe Andreas Cellarius (1596-1665), superbe exemple de la maîtrise artistique caractéristique de l’âge d’or hollandais. Ses planches rehaussées de couleur sont richement décorées dans le style baroque français. L’atlas s’ouvre sur la représentation du système héliocentrique. Dans l’angle inférieur droit, le portrait en pied de Copernic fait face à celui de son prédécesseur, l’astronome grec Aristarque de Samos qui, déjà au milieu du 3e siècle avant notre ère, a avancé l’idée selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil.D’une écriture propre et soignée, le manuscrit rédigé par une jeune femme passionnée d’astronomie, Jeanne Dumée (1660-1706), atteste l’intérêt pour cette discipline présent dans diverses couches de la société française du 17e siècle, dépassant ainsi le strict milieu des scientifiques professionnels. Dans cet « Entretien sur l’opinion de Copernic touchant la mobilité de la Terre », elle souligne l’importance des trois mouvements de la Terre postulés par l'auteur de "De Revolutionibus" : diurne (autour de son axe), annuel (autour du Soleil) et de précession (changement de l’axe de la rotation). Elle confirme également que le Soleil tourne autour de lui-même, phénomène constaté à partir de l’observation des tâches solaires effectuée à l'hélioscope par Galilée.
Une des œuvres majeures de tous les temps, « Philosophiæ naturalis principia mathematica » d’Isaac Newton (1642-1727), a été publiée pour la première fois à Londres en 1687. Près d’un siècle et demi après la publication de « De Revolutionibus », elle provoque un séisme dans le domaine des sciences modernes. En reprenant la théorie héliocentrique de Copernic, amendée des lois de Kepler, Newton explique mathématiquement la cause des mouvements des corps dans l’espace – aussi bien sur terre que dans le ciel – par les trois lois du mouvement et celle de la gravitation universelle qui forment le cœur de la mécanique newtonienne, dite aussi classique.