La primevère

Elles tirent leur nom du latin primo vere, « au début du printemps » : les primevères éclosent à travers le sol gelé de février. Quand les températures sont encore basses mais que la luminosité commence à croître, elles annoncent le retour des beaux jours.

Les primevères font partie de la famille des primulacées, comme la lysimaque ou le mouron des champs, et se caractérisent par des fleurs à une corolle monopétale. Les primevères comptent de environ trois cents espèces, et de très nombreuses variétés horticoles dues à de nombreux croisements et hybridations.

Plusieurs tiges de primevères sont représentées, portant des fleurs blanches, roses, et blanches avec des inclusions roses.
George Auriol, Primevère, Paris, 1905

 Originaire d’Europe et d’Asie, présente dans les bois, les pâturages et les alpages, cette vivace est également cultivée comme plante de bordures dans de nombreux jardins.

A gauche, une jeune fille en sabots porte un paniers de roses au bras gauche et, au bras droit, un pot d'où se dresse une tige de rosier. Au milieu en haut, un chrysanthème, et, en bas, un oeillet. A droite, un jeune garçon de profil arrose des primevères devant une maison.
Louis Daney, Fleurs des jardins et des champs, Paris, vers 1920

Certaines espèces sont ont des noms évocateurs, tels auricules, oreilles d’ours, coucous, brayettes, coqueluchons. La primevère officinale, Primula veris, était autrefois nommée herba paralysis, appellation qui dénote ses vertus médicinales.

En haut, la fleur de la primevère, jaune, de face et de profil. En dessous, les autres composantes de la fleur et des graines.
Joseph Pitton de Tournefort, Elemens de botanique, ou Methode pour connoître les plantes, Paris, 1694

 

L. Constans, "Primevères Lecoq'", Revue horticole, 1847

Plante herbacée à feuille simple dont la tige est souterraine et monostélique, à l’exception des auricules dont la tige est polystélique, les primevères ont des feuilles charnues d’un vert foncé au grand limbe et court pétiole, qui forment à la surface du sol une rosette. Ses fleurs au calice unique, à la corolle régulière et disposées en ombelles offrent des couleurs variées prisées pour les compositions ornementales.

Trois plants de primevères sont peints à la gouache sur vélin. En haut avec des fleurs rose clair; en bas à gauche avec des fleurs violet foncé; en bas à droite avec des fleurs lilas.
Nicolas Robert, Auriculae ursi, Collection des vélins du Muséum national d'histoire naturelle, portefeuille 17 folio 25
Sur fond noir est peint un plant de primevère dont les fleurs violet foncé forment une boule. Un papillon aux ailes jaunes est posé sur une des feuilles.
Barbara Regina Dietzsch, [Primevère bleue et papilllon sur fond noir], 17e siècle

 De culture facile, poussant dans les jardins ou les rocailles, les primevères sont semées de septembre à janvier. Après la floraison, elles présentent l’avantage de pouvoir être déplacées pour que les jardiniers leur substituent des plantes estivales.

Dans la moitié de l'image délimitée par la diagonale allant de l'angle inférieur gauche à l'angle supérieur droit, des touffes de fleurs blanches et jaunes se dressent sur leurs tiges.
George Auriol, Primevère, Paris, 1905

D’Eugénie Grandet à Madame Bovary, la primevère, chantre de l’arrivée des beaux jours, illustre l’espérance dans la littérature. Symbole du premier amour, sa présence dans les prairies et les fossés ravive les temps riants de l’innocence et de la séduction qui germent par-delà les anciennes générations desséchées. En art, sa régularité géométrique en fait un motif floral apprécié que l’on retrouve tant dans les affiches des grands maîtres de l’art nouveau que dans les intérieurs aux papiers peints fleuris.