La primevère
Elles tirent leur nom du latin primo vere, « au début du printemps » : les primevères éclosent à travers le sol gelé de février. Quand les températures sont encore basses mais que la luminosité commence à croître, elles annoncent le retour des beaux jours.
Les primevères font partie de la famille des primulacées, comme la lysimaque ou le mouron des champs, et se caractérisent par des fleurs à une corolle monopétale. Les primevères comptent de environ trois cents espèces, et de très nombreuses variétés horticoles dues à de nombreux croisements et hybridations.

Originaire d’Europe et d’Asie, présente dans les bois, les pâturages et les alpages, cette vivace est également cultivée comme plante de bordures dans de nombreux jardins.

Certaines espèces sont ont des noms évocateurs, tels auricules, oreilles d’ours, coucous, brayettes, coqueluchons. La primevère officinale, Primula veris, était autrefois nommée herba paralysis, appellation qui dénote ses vertus médicinales.


Plante herbacée à feuille simple dont la tige est souterraine et monostélique, à l’exception des auricules dont la tige est polystélique, les primevères ont des feuilles charnues d’un vert foncé au grand limbe et court pétiole, qui forment à la surface du sol une rosette. Ses fleurs au calice unique, à la corolle régulière et disposées en ombelles offrent des couleurs variées prisées pour les compositions ornementales.


De culture facile, poussant dans les jardins ou les rocailles, les primevères sont semées de septembre à janvier. Après la floraison, elles présentent l’avantage de pouvoir être déplacées pour que les jardiniers leur substituent des plantes estivales.

D’Eugénie Grandet à Madame Bovary, la primevère, chantre de l’arrivée des beaux jours, illustre l’espérance dans la littérature. Symbole du premier amour, sa présence dans les prairies et les fossés ravive les temps riants de l’innocence et de la séduction qui germent par-delà les anciennes générations desséchées. En art, sa régularité géométrique en fait un motif floral apprécié que l’on retrouve tant dans les affiches des grands maîtres de l’art nouveau que dans les intérieurs aux papiers peints fleuris.