Le Palais-Royal
De 1715 à 1723, le régent Philippe d’Orléans s’établit au Palais-Royal et le fait transformer par l’architecte Oppenord, l’un des principaux créateurs du style rocaille. Fêtes officielles et soupers galants s’y succèdent ; l’Opéra est alors situé dans une salle du palais. Des bals publics, mais avec un droit d’entrée élevé, y sont donnés l’hiver, trois fois par semaine. Le Régent, connu pour ses goûts licencieux, s’y promène incognito, car le port du masque y est obligatoire. La situation privilégiée de ce palais, au cœur de la capitale, supplante Versailles, d’autant que le Régent n’aime pas la campagne. Il fait installer le futur Louis XV au Louvre et lui rend visite chaque jour pour le Conseil de régence, discutant des affaires de l’État. En contrepoint, les jardins du Palais-Royal, entourés de passages et de caches, sont propices au règlement de querelles et à toutes sortes de débauches. Saint-Simon, déplorant les pernicieuses compagnies du Régent, évoque ce lieu d’intrigues dans ses Mémoires : « M. le duc d’Orléans n’avait qu’un pas à faire pour y aller au sortir de ses soupers et pour s’y montrer souvent en un état peu convenable. »
Le nouveau Palais-Royal (1786-1790)
Au cours du XVIIIe siècle, le Palais-Royal est devenu un lieu vivant et animé, où se développent des théâtres, des cafés et des boutiques. À la fin du siècle, le duc d’Orléans fait construire, tout autour des jardins, les deux ailes pour abriter tous ces commerces, ainsi que le Théâtre-Français. Casanova en a laissé cette description : « Je vis un assez beau jardin, des allées bordées de grands arbres, des bassins, de hautes maisons qui l’entouraient, beaucoup d’hommes et de femmes qui se promenaient, des bancs par-ci par-là, où l’on vendait de nouvelles brochures, des eaux de senteur, des cure-dents et des colifichets. Je vis des tas de chaises de paille qu’on louait pour un sou, des liseurs de gazettes qui se tenaient à l’ombre, des filles et des hommes qui déjeunaient ou seuls ou en compagnie, des garçons de café qui montaient et descendaient rapidement un petit escalier caché par des charmilles. » Le dessin montre la galerie Montpensier et une partie des jardins.
EN SAVOIR PLUS
> La Régence du duc d'Orléans (1715-1723)
> Casanova, Histoire de ma vie, 1789
> Saint Simon, Mémoires, 1749