Mathématiques et physique au XVIIIe siècle
À la suite des savants du XVIIe siècle, les mathématiciens font des progrès spectaculaires dans le domaine des probabilités, sous l’impulsion des Bernouilli et de Leonhard Euler, puis en algèbre, dans la seconde partie du siècle, grâce aux travaux de Lagrange. Mais c’est la mise au point par Newton et Leibniz du calcul infinitésimal, intervenu à la fin du siècle précédent, qui en ouvrant la voie à l’analyse, a les répercussions les plus importantes. Il permet notamment à Newton de poser les bases de la physique classique.
Mathématicien, astronome et physicien, Isaac Newton (1643-1727) est la grande figure du siècle. Il parvient à vaincre les incertitudes de la première science mécaniste en formulant une synthèse grandiose, contestée par les cartésiens et par Leibniz, mais qui dominera le XVIIIe siècle. Ses Philosophiae Naturalis Principia Mathematica (Principes mathématiques de la philosophie naturelle), publiés à Londres en 1687, sont un des plus importants livres de science jamais édités. Ils contiennent les lois du mouvement, au fondement de la mécanique classique, ainsi que la loi universelle de la gravitation. Les controverses sur cette force étrange qui fait s'attirer les corps entre eux – et que démontrait Newton sans se l'expliquer – captivent.
En France, cet ouvrage a de nombreux détracteurs, en particulier parmi les cartésiens, mais également des admirateurs, en particulier en la personne de Pierre-Louis Moreau de Maupertuis qui le premier défend sa théorie devant l’Académie des sciences et publie en 1732 un Discours sur les differentes figures des astres […] avec une exposition abrégée des systèmes de M. Descartes & de M. Newton.
Puis c'est au tour de Voltaire de prendre une part active à la diffusion des idées de Newton. Revenu de Londres fasciné par la théorie du physicien, il s’initie d’abord aux mathématiques et à la physique sur l’insistance de Maupertuis et Madame du Châtelet, qui vit avec lui à Cirey, avant de publier Les Éléments de la philosophie de Newton en 1738.
Madame du Châtelet s’acharnera quant à elle jusqu’à la fin de sa vie à traduire en français les Principia mathematica, finalement publiés en 1759.
EN SAVOIR PLUS
> Réaumur (1683-1757)
> De Maupertuis, Discours sur les différentes figures des astres […] avec une exposition abrégée des systèmes de M. Descartes et M. Newton, Paris, Imprimerie royale, 1732
> Voltaire, Les Éléments de la philosophie de Newton, Paris, Prault, 1738
> D'Alembert, Traité de dynamique, 1743
> Du Châtelet, Principes mathématiques de la philosophie naturelle, Paris, Desaint et Saillant, 1759
> Newton, Principes mathématiques de la philosophie naturelle, Paris, J. Gabay, 1759