Ayant hérité une belle fortune de parents commerçants des Halles, Jean-François Regnard décide d’abord de voyager, en Méditerranée puis en Europe du Nord. Il en livre des récits truculents : prisonnier des pirates, il est vendu à Alger et doit réunir une lourde rançon ; peu après, il croit épouser une jeune veuve, dont le mari se présente la veille de la cérémonie… autant de faits qui ont émaillé ses jeunes années. Lorsqu’il s’établit à Paris en 1683, les souvenirs de ses aventures lui font livrer de savoureuses pièces à la Comédie Italienne, puis à la Comédie Française. Peu mondain, mais avec un talent de dialoguiste et le sens du comique, Regnard observe les mœurs de son siècle et s’en amuse. À la fin de sa vie, en 1708, il livre sa dernière pièce : Le Légataire universel, sur le sujet d’une escroquerie à l’héritage, sans le moindre repentir. Malgré la sévérité de la presse, il se targue de « divertir les gens d’esprit avec art ».