À propos de l’œuvreSarah Tournerie
Bartholo, vieux barbon et tuteur de la jeune Rosine, veut l’épouser le jour même, aidé en cela par Bazile. Mais le Comte Almaviva, amoureux de Rosine, veut empêcher ce mariage. Il rencontre par hasard son ancien valet devenu barbier, Figaro. Celui-ci, par goût des intrigues et voulant faire preuve de sa virtuosité à son ancien maître, aide celui-ci dans son affaire galante. Il a en effet ses entrées dans la maison de Bartholo (acte I). Afin de tromper les soupçons du maître de maison, Figaro déguise le comte en militaire qui, sous le nom de Lindor, remet une lettre à la courtisée lui donnant des recommandations pour échapper à ce mariage qu’elle déplore (acte II).
Le comte apparaît une nouvelle fois chez Bartholo déguisé en maître de chant nommé Alonzo, censé remplacer son professeur Bazile, malade. Rosine reçoit sa leçon de chant et confirme au comte Almaviva qu’il est aimé. Mais Bazile et Bartholo, soupçonnant que l’imposture d’Alonzo n’augure rien de bon, accélèrent les préparatifs du mariage qui doit se dérouler à minuit (acte III). Le tuteur trompe Rosine en lui disant que son prétendant n’est pas le comte mais un de ses émissaires qui s’est joué d’elle. Désespérée, la jeune fille accepte d’épouser le vieil homme, qui part chercher l’aide de la police car il sait que le comte doit revenir ce soir.
Mais Figaro, le notaire et le comte s’introduisent dans la maison où Rosine, après avoir couvert Lindor de reproches, se réconcilie avec lui lorsqu’elle apprend qu’il est vraiment le comte Almaviva. Le notaire célèbre le mariage du comte et de la comtesse Almaviva, juste avant que Bartholo ne rentre chez lui. Figaro entre au service de ceux-ci. Seul Bartholo trouve ses projets anéantis et sa précaution d’enfermer Rosine bien inutile.
Le Barbier de Séville reprend une trame assez connue et déjà traitée au théâtre : un vieux tuteur veut épouser sa jeune pupille. Molière, dans L’École des femmes, et Scarron, dans La précaution inutile, présentaient déjà cette histoire. Beaumarchais traite différemment ce sujet : « le genre d’une pièce dépend moins du fond des choses que des caractères qui les mettent en œuvre » écrit-il dans la Préface du Barbier de Séville. En effet, le vieux tuteur est moins sot qu’il n’y paraît, la jeune ingénue, moins innocente, et surtout Beaumarchais crée un personnage de valet d’intrigue hors norme, plus adroit et sympathique que son maître. Insolent, malin, Figaro est barbier parce qu’il fait la barbe, se moque de tout le monde et défie les nobles et les notables.