La Chimie au XVIIIe siècle
En chimie, les expériences sur les corps gazeux, menés dans la deuxième partie du siècle, conduisent aux découvertes d’Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) et à la réforme de tout le système chimique.
Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, l'alchimie règne à peu près seule dans le domaine des sciences de la matière. La chimie du XVIIIe siècle, jusqu'à Lavoisier, est dominée par le chimiste allemand Georg-Ernest Stahl (1670-1734) qui développe la théorie du phlogistique. En 1757, Joseph Black (1728-1799) découvre le gaz carbonique. Le Suédois Carl-Wilhelm Scheele (1742-1786), brillant expérimentateur, découvre de nombreuses substances, dont l’oxygène, qu’il met en évidence peu avant l’anglais Joseph Priestley. Malgré ces nouvelles découvertes, la théorie du phlogistique est toujours en vigueur. Il manque encore un cadre théorique général qui puisse leur donner un sens nouveau.
C’est Lavoisier qui va le fournir. Utilisant la balance avec un maximum d'efficacité, il met en évidence le principe de la conservation de la matière, et lance son fameux : « Rien ne se perd, rien ne se crée. » En 1772, il prouve de façon indiscutable que toute combustion à l'air résulte d'une combinaison avec l'oxygène de l'air. Cette expérience est d'une importance capitale dans l'histoire de la chimie. Elle met fin à l’hégémonie du phlogistique : une nouvelle science est née. Après avoir réalisé la synthèse de l’eau et de l’air, Lavoisier montre que ceux-ci sont des composés de corps simples qu’il nomme « éléments ». Il en décrit 23 dans son Traité de chimie. Avec Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816), Amédée-B. Berthollet (17..-1811) et Antoine-François Fourcroy (1755-1809), il fait paraître en 1787 la Méthode de Nomenclature chimique qui propose une révision complète de l’ancienne nomenclature. C’est l’ensemble de ces travaux qu’il résume dans son Traité élémentaire de chimie (1789), résumant magistralement l'ensemble de son œuvre et diffusant plus largement la nouvelle chimie, qui rencontre encore de nombreuses résistances.
A cours de ses travaux, Lavoisier a également montré que la respiration est la base de la chaleur animale, et qu'elle est l'objet d'une combustion avec l'oxygène de l'air dont le résultat est l'acide carbonique. A ce titre, il est un des fondateurs de la physiologie.
EN SAVOIR PLUS
> Lavoisier (1743 -1794)
> Lavoisier, Traité élémentaire de Chimie, Paris, Cuchet, 1789
> Lavoisier, Méthode de nomenclature chimique, Paris, Cuchet, 1787