Les jeux de salon

La Partie de Wisch

Longtemps considéré comme une pratique dangereuse, souvent condamnée par l’Église, le jeu occupe une place de choix au XVIIIe siècle : jeux de salon et loterie mais aussi jeu social de la conversation, création d’espaces publics par l’aménagement du Palais-Royal ou des Tuileries. Les jeux d’argent, licites ou illicites, envahissent l’espace urbain et gagnent toutes les couches de la société. Grâce aux alliances entre joueurs, les cartes font naître une nouvelle civilité et modifient le paysage ludique, qui se prête à des jeux de séduction. Jouer aux cartes offre aux galants l’occasion de faire leur cour aux dames à force de bons mots et d’idées.


Les loteries de salon

Dans la société des Lumières, l’offre de jeu prend une ampleur considérable : cabarets et billards, académies tolérées et tripots clandestins, bureaux de loterie et jeux de « plein vent » se multiplient, tandis que l’État se réserve le monopole de la Loterie royale. Aux loteries publiques s’ajoutent des loteries « de salon ». Il s’agit ici aussi de parier de l’argent sur la sortie d’un numéro, mais le jeu se déroule autour d’une table, entre un banquier et des parieurs, avec un résultat immédiat. On aura reconnu là le principe de la roulette. Si celle-ci reste à inventer – elle ne se fixe vraiment qu’à la fin de l’Ancien Régime –, ses ancêtres apparaissent sous la forme de jeux simples à numéros, mais qui permettent déjà de miser sur des chances multiples.

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Exposition virtuelle "Jeux de princes, jeux de vilains"