Issu d’une vieille lignée aristocratique de Provence, le marquis de Sade naît à Paris en 1740 et devient officier. Il redore le blason familial en épousant une riche héritière, Renée-Pélagie de Montreuil, mais sa prodigalité, ses liaisons publiques avec des courtisanes et quelques « débauches outrées » le désignent à la vindicte publique. La fustigation d’une jeune femme, le jour de Pâques 1768, lui vaut plusieurs mois de prison ; une partie avec quatre prostituées marseillaises qui se croient empoisonnées, une condamnation à mort par contumace. Malgré deux fuites en Italie, Sade finit par être arrêté. Il consacre à lire et à écrire ses douze ans de prison au donjon de Vincennes et à la Bastille. L’abolition des lettres de cachet le libère en 1790. Il publie Justine et fait jouer Oxtiern (1791). Suspect sous la Terreur malgré ses positions révolutionnaires, il échappe de peu à la guillotine. Sous le Directoire paraissent La Philosophie dans le boudoir (1795) et La Nouvelle Justine suivie de l’Histoire de Juliette (1797). La normalisation morale du consulat amène à une nouvelle incarcération en 1801 : il passe les dernières années de sa vie prisonnier à l’hospice de Charenton. Son nom est passé à la postérité avec le néologisme « sadisme » qui fait référence aux actes de cruauté décrits dans ses œuvres.