Après des études de droit, Sénac de Meilhan devient avocat au Parlement de Paris en 1762. Sa brillante carrière administrative – il fut conseiller au Grand Conseil (1762), maître des requêtes (1764), intendant de La Rochelle (1766), de Provence (1773), de Hainaut (1775-1789), intendant général de la guerre (1776) – lui confère une connaissance fine du pouvoir. En outre, ses nombreux voyages à partir de 1791 le font séjourner à Londres, Aix-la-Chapelle, Rome, en Russie, à Vienne. Ses écrits rendent compte d’une réflexion politique sur l’univers qui l’entoure : théories économiques en opposition avec celles de Necker dans Considérations sur le luxe et les richesses (1787), réflexion continue sur la Révolution dans Considérations sur l’esprit et les mœurs (1787), Des principes et des causes de la Révolution en France (1790), Du gouvernement, des mœurs et des conditions en France, avant la Révolution (1795). Il est aussi l’auteur de Mémoires (apocryphes) d’Anne de Gonzague, princesse Palatine (1786), d’un conte oriental Les Deux cousins (1790) et d’un roman épistolaire, L’Émigré (1797) – ce qu’il fut à partir de 1791.