Né à La Mothe-Fénelon en Périgord, François de Salignac (1651-1715) est un prêtre qui s'est fait remarquer par son charisme et ses prédications talentueuses. Ses aptitudes éducatrices amènent le roi à le nommer, en 1689, précepteur de son petit-fils, le duc de Bourgogne pour qui il compose Les Aventures de Télémaque.
Sous l’influence de Mme Guyon, Fénelon, naturellement disposé à une religion intérieure, est tenté par le « Quiétisme », un mouvement mystique qui s’éloigne du catholicisme social. Bossuet ne manque pas de l'en accuser avec férocité. Parallèlement, Les Aventures de Télémaque, écrites pour le seul usage du Dauphin, circulent par morceaux puis sont publiées en 1699, à l’insu de l’auteur. Le récit est interprété comme une critique de l’absolutisme royal, ce qui brise définitivement la carrière de Fénelon : le roi l'exile dans l'évêché de Cambrai (1695), puis le pape condamne son ouvrage Explication des maximes des Saints (1699). Fénelon, homme de foi et de paix, n’a pourtant pas usé de la littérature pour soulever des polémiques, mais il en voit les ressources et trouve le ton juste pour réconcilier les Anciens et des Modernes dans la dernière phase de leur querelle (Lettre sur les occupations de l'Académie française, 1714).