Tour de France 2022 de Gallica - Étape 17 : Franz Schrader, géographe pyrénéiste
Le passage dans les Pyrénées lors de l'étape Saint-Gaudens Peyragudes est l’occasion d’évoquer le géographe Franz Schrader (1844 – 1924), un des grands pyrénéistes.
Né à Bordeaux en 1844 Franz Schrader est un de ceux que l'on a commencé à appeler à la fin du 19ème siècle les pyrénéistes.
On range sous cette appellation ceux qui aiment à la fois « ascensionner, sentir, écrire. Et on pourrait ajouter partager ».
Ce fut assurément le cas de Schrader, dont l’extraordinaire article « A quoi tient la beauté des montagnes », qui n’est pas sans rappeler l’Histoire d’une montagne d’Élisée Reclus, montre l’amour des reliefs, où « le sentiment de l’immensité nous envahit ».
Pourtant, à vingt-deux ans, il n’avait jamais vu de montagnes. La révélation de leur beauté aura lieu pour lui en 1866 lors d’un voyage à Pau « le matin Franz Schrader ouvre sa fenêtre et sur sa gauche, au bout de la rue, aperçoit des montagnes. Coup de foudre. Il court d’un trait à la terrasse du château, et demeure muet et stupide devant cette chose nouvelle qui vient d’entrer dans sa vie et va la transformer »
Il devint vite excursionniste et ascensionniste, comme le montre Pyrénées. Courses et ascensions, publication dans un volume posthume de ses articles sur le sujet.
Il fut aussi peintre et illustrateur des Pyrénées, par exemple pour son contemporain pyrénéiste Émile Belloc.
Mais il fut surtout un grand cartographe ; « comme il a peu de ressources, il ne peut emporter de lourds bagages, il invente un instrument spécial, l’orographe » qui est « destiné à la topographie des régions accidentées » et lui permet de dresser des cartes. Par exempe ci-dessous, cette autre représentation de la brèche de Roland...
Bulletin pyrénéen, 1912 Musée pyrénéen de Lourdes, 2015-292299
...ou le tour Tour d’horizon relevé du sommet du Pic d’Algan permettent de voir les travaux réalisés par Schrader grâce à l’orographe :
En 1874 la carte du Mont-Perdu, qu’il a lui-même gravée « par mesure d’économie », fut une révélation pour ses contemporains : « cette publication apprenait aux néo-alpinistes français deux choses : la splendeur fantastique du revers espagnol du Mont-Perdu, et l’existence d’un topographe de premier rang, éclatant en un coup de maître ».
Carte du Mont-Perdu et de la région calcaire des Pyrénées centrales, levée par F. Schrader et L. Lourde-Rocheblave ; dressée, dessinée et gravée par F. Schrader. 1874
BnF, département des Cartes et Plans, GED-2101
Sa connaissance et sa pratique des Pyrénées lui valurent une reconnaissance toponymique avec « le grand Batchimale, rebaptisé pic Schrader en souvenir du grand pyrénéiste et géographe […] qui le gravit pour la première fois avec le guide Henri Passet en 1878 ».
Sa passion pour les Pyrénées n’est pourtant pas exclusive : il a été le coauteur de nombreux manuels scolaires ; il a cartographié d’autres lieux, par exemple les Balkans ou la « nouvelle France », après le Traité de Versailles. Il a aussi travaillé pour les guides Joanne ; c’est pour eux qu’il a réalisé -on en revient toujours au vélo- une carte des environs de Paris pour les cyclistes et les automobilistes.
En savoir plus
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Le corpus « Naissance de la géographie française » dans les sélections Géographie de Gallica
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Pireneas la Bibliothèque Numérique des Ressources Pyrénéennes
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Un billet de blog Gallica : Sur les Alpes avec Tartarin pour suivre un autre ascensionniste
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Les cartes des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine dans la sélection « La France en Cartes » de Gallica
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