Le buis
Même au plein cœur de l’hiver, le buis ne se départit pas de son feuillage d’un vert profond et règne en maître dans les parcs et jardins, dont il dessine les haies et les labyrinthes. C’est ce feuillage persistant qui lui vaut son nom de Buxus sempervirens ou « buis toujours vert ».
Le buis commun, représentant le plus répandu du genre Buxus, est un arbuste assez touffu, dont les petites feuilles opposées présentent un aspect luisant. La floraison du buis est discrète : au printemps s’ouvrent ses fleurs d’un blanc tirant sur le jaune, qui exhalent une odeur bien caractéristique. Les fruits prennent la forme de petites capsules contenant plusieurs graines.
Eugène Atget, Versailles : les jardins, 1902-1927.
Le buis commun est également connu sous d’autres noms, comme celui de buis en arbre ou Buxus arborescens, en référence à la taille assez haute qu’il peut atteindre à l’état sauvage – jusqu’à six ou sept mètres. Il se prête particulièrement bien à la taille et à l’art topiaire : de tels usages sont attestés dès l’Antiquité, comme le rapporte Horace Walpole dans son Essai sur l’art des jardins modernes où il évoque les jardins de Pline l’Ancien. Le buis fut rapidement élu favori des jardins à la française. Dès le XVIIe siècle, dans les jardins des châteaux, les buis sont taillés en haies basses servant d’encadrement aux parterres de gazon et de fleurs ou permettent de réaliser d’élégantes broderies. Les jardiniers amateurs s’emparent aussi de cet arbuste pour laisser libre cours à leur imagination.
Le buis ne se contente pas d’orner les allées des parcs royaux : dans la mythologie grecque et romaine, il fait partie de la flore des régions infernales et il pousse dans le Tartare, aux côtés d’autres végétaux au feuillage persistant, comme l’if et le cyprès. Dans les régions de tradition chrétienne, le buis se voit aussi conférer une valeur spirituelle, puisqu’il est utilisé lors de la fête des Rameaux, notamment dans le nord et l’ouest de l’Europe, où il permet de remplacer les branches d’olivier ou de palmier. Les rameaux de buis béni sont vendus dans la rue ou devant les lieux de culte.
Cris de Paris, dessinés d’après nature par M. Poisson, 1774-1775.
Pour aller plus loin :
La section consacrée aux arbres de la sélection Gallica : La nature en image – les plus beaux ouvrages de botanique illustrés
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