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Les livres d'anatomie à travers les siècles (1ère partie)

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29 janvier 2015

Après une série de billets sur les hôpitaux de Paris, le département Sciences et techniques vous propose un nouveau cycle consacré aux sources de l’histoire de la médecine. Chaque mois, un nouveau billet vous fera découvrir les richesses du livre médical à travers les siècles, en commençant par les livres d’anatomie.

Fasciculus medicinae : éditions de 1493 et 1528
Fasciculus medicinae : éditions de 1493 et 1528

Jean de Ketham, médecin allemand, a vécu à Venise durant le XVe siècle. Il paraît être le premier à avoir publié des planches d’anatomie gravées sur bois. La première édition du Fasciculus medicinae est éditée à Venise en 1491. Plusieurs éditions de ce texte sont numérisées dans Gallica, notamment celle de 1493, qui comporte dix planches coloriées ou non.

La gravure ci-dessus représente Mondino de Luzzi (professeur d’anatomie bolonais du XIVe siècle) faisant un cours. Outre le maître dans sa chaire, lisant ou commentant un livre, l’image représente aussi ses assistants et ses élèves : l’ostensor qui montre avec un bâton (sur l’édition de 1491) et avec le doigt (1528), et le prosector (au centre) qui découpe les chairs. On aperçoit d’une fenêtre une vue de ville sur l’eau (pour l’édition de 1528), alors que la fenêtre de l’édition de 1493 ne laisse rien apparaître. Le cadavre est allongé sur une table à tréteaux et un petit panier se trouve par terre (édition de 1493), sans doute pour mettre les organes ou autres lambeaux de chair. Seul le chien, qui figure généralement dans les scènes d’anatomie, ne s’y trouve pas.

En 1545, Charles Estienne (1504-1564) donne au public son sublime ouvrage De Dissectione partium corporis humani libri tres, a Carolo Stephano editi, una cum figuris et incisionum declarationibus a Stephano Riverio,... compositis. Les planches se divisent en plusieurs séries : celles du livre I représentent des squelettes et des écorchés, alors que dans les livres II et III, les organes, signalés par de petits cartels, sont montrés dans des corps, nonchalamment assis entourés d’artifices.

Plus tard, André Vésale (1514-1564) est le plus grand anatomiste reconnu jusqu’à nos jours. Voici la page de titre de son Humani corporis fabrica libri septem, paru en 1555 :

Humani corporis fabrica libri septem
Humani corporis fabrica libri septem (© BIUM)

 

Au début du XVIIe siècle, Johannes Remmelin, dans son Catoptrum microcosmicum…(1619) se singularise en donnant des illustrations anatomiques sur des planches à feuillets superposés.

Sur la deuxième planche figurent les mentions suivantes : «  Stephan Michelspacher excudit », désignant le mécène du livre, ainsi que « I. R. Inventor », correspondant à Johann Remmelin, responsable de la conception des planches,  et « L. K sculptor » pour le graveur Lucas Kilian.

Aux XVIIIe et XIXe siècles seront publiés d'immenses ouvrages d'anatomie qui feront l'objet du prochain billet du cycle consacré à l'histoire de la médecine dans Gallica.

Anne Boyer, département Sciences et techniques

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