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Le paliure

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21 octobre 2024

Le paliure aurait servi à fabriquer la couronne d’épines dont les soldats affublent le Christ par dérision lors de sa crucifixion. L’arbuste possède en effet de redoutables épines et il constitue une haie efficace dans le sud de la France.

Paliurus aculeatus, Vélins du Muséum national d’histoire naturelle, portefeuille 59

Le paliure (Paliurus spina-christi) appartient à la famille des Rhamnacées comme le jujubier ou la bourdaine. Son nom vient du grec « paliouros » (épine, ronce), tandis que spina-christi signifie en latin : épine du Christ. En effet, il aurait servi pour tresser la couronne d’épines porté par le Christ lors de sa Passion, même si d’autres épineux méditerranéens peuvent tout aussi bien avoir été utilisés dans ce but. Le paliure porte aussi les noms d’épine du christ, chapeau d’évêque, chapeau de bergère, porte-chapeau, arnaveou, etc.

Henri-Louis Duhamel Du Monceau, Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France, tome 3, Paris, 1806

Le paliure est un arbrisseau de deux à trois mères de hauteur. Ses branches poussent en zigzag et portent deux épines à la base de chaque feuille : l’une est droite et l’autre est recourbée. Ses feuilles présentent trois nervures. De nombreuses petites fleurs jaunes sont regroupées en grappes et attirent abeilles et papillons entre juin et septembre. Elles produisent un fruit qui lui doit son nom de chapeau d’évêque. En effet, la coiffe épiscopale était une calotte hémisphérique prolongée par un large bord horizontal, et rappelle ce fruit sphérique entouré d’une aile plissée présentant des ondulations sur les bords. Son cœur dur est formé de trois noyaux soudés et qui contiennent chacun une graine. Les fruits apparaissent en octobre et restent sur l’arbuste après que les feuilles sont tombées.

Joseph Pitton de Tournefort, Elemens de botanique, ou Methode pour connoître les plantes, tome III, Paris, 1694

Le paliure provient du sud de l’Europe et du Proche-Orient mais s’est bien acclimaté dans le sud de la France. Il apprécie les sols secs, calcaires, bien drainés et ensoleillés.

Il a été utilisé dans l’Antiquité contre la dysenterie et la toux. D’autres usages médicinaux ont été attestés : contre la goutte, l’hypertension ou les calculs. Dans le sud de la France, il forme aussi des haies impénétrables en raison de ses épines. Son bois blanc, dur et élastique le rend propre à la réalisation de manches d’outils.

Barthélemy l’Anglais, Livre de la propriété des choses, 15e siècle

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes épineuses en parcourant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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