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Des remèdes démodés

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20 janvier 2016

Le cycle de billets sur l'histoire de la médecine continue avec l'histoire de remèdes surannés : boissons et pilules !

St Raphaël Quinquina, J. Belon ; A. Michele, 1890

Le quinquina est une plante originaire du Pérou dont les Indiens tirent à l’origine une poudre nommée « Kina Kina » qu’ils utilisent pour combattre les fièvres. Il est utilisé en Europe dès le début du XVIIe siècle. Introduit en Espagne, il avait sauvé in extrémis la comtesse del Chinchon, épouse du vice-roi du Pérou, d’où le nom de « poudre de la Comtesse » qui lui fut tout d’abord attribué. Cependant, ce sont les Jésuites qui, alors missionnaires dans les différentes contrées de l’ « Amérique », rapportèrent officiellement l’ « écorce du Pérou », que l’on nomma alors « poudre des Jésuites ».  A Rome, le cardinal Juan de Lugo (1585-1660) en préconise l’usage, d’où le nom de « poudre du cardinal ». En Allemagne, Johann Schröder (1600-1660) en décrit l’efficacité dans sa Pharmacopée raisonnée (1641) : « le quinquina est l’écorce d’un arbre laquelle nous est apportée (sic) du Pérou, & le febrifuge le plus usité de ce tems » (1698). En France, Guy Patin de la Faculté de médecine s’oppose à ce médicament « Cette poudre de kinakina n’a par deçà aucun crédit, les foux y ont couru, parce qu’on la vendoit bien cher : mais l’effet ayant manqué, on s’en moque aujourd’hui » Pourtant, en 1679 le Grand Dauphin guérit grâce au « remède anglois » qui avait été popularisé en Angleterre par Robert Talbor, sous la forme d’une préparation à base de quinquina.

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Talbor Robert, Les admirables qualitez du kinkina, 1689 (BIUS).

Par la suite, le quinquina devient une drogue essentielle de la pharmacopée. Il continue d’être utilisé traditionnellement contre les fièvres, mais aussi pour combattre le paludisme. On connaît essentiellement aujourd’hui son usage dans les boissons apéritives, à l’origine médicales. D'autres boissons sont préconisées pour l'obésité ou pour la digestion.

Si l'on peut se soigner grâce à des apéritifs, on peut aussi avaler des pilules préconisées par les médecins, qui  ne sont pas toujours très bonnes ! Ainsi pour la toux, prenez des pastilles :

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Si vous toussez, prenez Suprêmes Pilules du docteur Trabant..., Ogé Eugène, 1900

Si l'hiver vous anémie, il serait bon de prendre du fer Bravais et dans tous les cas, fiez vous au journal l'Association médicale qui fait figurer toutes sortes de publicités pour des médicaments simples dans ses pages.

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