Colette journaliste
Les débuts
La Vie parisienne, 4 janvier 1908 et Comœdia
Durant l'été 1909, elle raconte dans Akademos ses tournées. Elle reprend ce thème dans Comœdia l’année suivante avec « Types de tournées » et une série sur ses « Notes de tournées ».
Colette comédienne
L’engagement au Matin
Le conte que publie aujourd'hui le Matin est signé d'un masque. Sous ce loup énigmatique se cache, par caprice, une des femmes de lettres qui comptent parmi les meilleurs écrivains de ce temps et dont le talent si personnel, fait d'exquise sensibilité, d'observation aiguë, de fantaisie gamine, vient de s'affirmer, une fois de plus, dans un roman sentimental qui est le succès du jour.
Après cinq textes, Colette signe à côté du masque « C’est moi : Colette Willy ». Jusqu’à la déclaration de guerre, elle y tiendra une chronique hebdomadaire ou bi-hebdomadaire et sera auteur de contes, grand reporter et critique dramatique. Elle se marie en décembre 1912 avec Henry de Jouvenel, l’un des deux rédacteurs en chef du journal.
Son roman La Vagabonde ayant été perçu comme un reportage, le music-hall est très présent, les animaux aussi. Elle exprime sa vision des évènements, par exemple avec « Dans la foule… » après l’arrestation de Bonnot ou à propos d’un combat de boxe « Impressions de foule ». À partir du 30 octobre 1913, elle reprend le surtitre « Le Journal de Colette » et signe Colette.
Les Hommes du jour, 21 janvier 1911 et dessin de Brod
Dans Femina, où elle avait déjà écrit des articles de modes, elle raconte la naissance de sa fille en janvier 1914. Elle publie beaucoup dans Excelsior entre le 12 juin et le 21 août 1916, et à nouveau « Le journal de Colette » entre le 20 novembre 1917 et le 10 septembre 1918. Le 9 septembre 1916, La Vie parisienne annonce une série d’articles d’actualité de Colette (16 septembre 1916 - 17 août 1918).
Entre 1921 et 1925, elle publie de temps en temps dans Les Annales, mais a surtout repris sa collaboration au Matin depuis le 2 janvier 1919. Elle devient aussi directrice littéraire de la rubrique « contes des mille et un matins ». Colette quitte le journal lorsqu’elle divorce, son dernier compte rendu dramatique est daté du 12 janvier 1924, le dernier « Journal de Colette » du 16 février 1924. Maurice Martin du Gard décrit dans Les Nouvelles littéraires le travail de Colette au Matin.
Les années vingt et trente
Toujours à la même période, elle tient une chronique hebdomadaire « L’opinion d’une femme » dans Le Figaro du 29 avril 1924 jusqu’à début octobre et dans Le Journal une rubrique intitulée « Leur beau physique » du 11 janvier au 14 mai 1925.
Entre 1926 et 1933, Colette publie peu et toujours sur les mêmes thèmes : « fards, poudres, parfums » et « La femme et la neige » dans Femina. Elle reprend « Leur beau physique » dans Bravo en 1929 avec Philippe Berthelot et Mistinguett et donne quelques conseils de beauté dans la rubrique « Beauté mon beau souci » de Marianne. C’est dans ce titre qu’elle publiera en feuilleton La Chatte, illustrée de photographies de Germaine Krull (12 avril - 7 juin 1933) et Mes apprentissages, ce que Claudine n’a pas dit (16 octobre - 18 décembre 1935).
Colette, Agence Mondial
Les années de guerre et d’occupation
L’année suivante, un numéro Colette vous parle contient sept articles : « Jeunes femmes d’aujourd’hui, Colette vous parle », « Je suis restée une paysanne… », « Colette vous parle d’amour » ou « L’amour filial, Sido et moi ».
En 1938 et 1939 elle donne à Paris-Soir des comptes rendus de théâtre, de procès, une rubrique « Une femme parmi les femmes » puis « Femmes parmi les autres » et de nombreux textes sur la vie en temps de guerre : « Mon premier abri », « On ne dirait pas que c’est la guerre ici… » ou « Ce secret que la guerre en chacun d’entre nous a libéré… ».
À partir du 8 octobre 1940, elle écrit dans Le Petit Parisien, pétainiste et collaborationniste, qui annonce sa reparution à Paris. Dans un article hebdomadaire, elle parle aux femmes du froid, des restrictions ou de théâtre. Elle s’interrompt fin novembre et Maurice Goudeket, son dernier mari, est arrêté peu de temps après. Elle reprendra sa chronique le 9 mars 1942 jusqu’au 26 juin 1942.
Pendant l'été 1942, elle écrit un peu dans Comœdia : « A propos d’un ballet » sur Francis Poulenc (qui lui répond dans le numéro suivant), « Je me souviens… » et sur Noël. À la suite de son article « Ma Bourgogne pauvre », publié dans La Gerbe d’Alphonse de Châteaubriand le 26 novembre 1942, Les Lettres françaises dénonce la manipulation de Colette par l’hebdomadaire hitlérien : « Et il est douloureux de voir le nom jusque là respecté de COLETTE servir à une telle besogne ». Après la guerre, son activité journalistique est plus réduite.
Colette et Jean Cocteau au Palais-Royal
Commentaires
Miscellanées : Colette vu par la presse et les dessinateurs
Voir Miscellanées, l'ouvrage de Françoise GIRAUDET, sur le site : http://livre-polaire.pagesperso-orange.fr/
On connaissait l'abondance des photographies représentant l'écrivaine ; on ignorait celle des croquis, dessins, caricatures et tableaux. L'intérêt du travail que nous proposons dans Miscellanées, consiste en une étude sur les relations entre l'image (la représentation) et les images (les supports iconographiques), ces dernières, parfois détournées, jouant le rôle de catalyseurs pour la reconnaissance voire la glorification de l'écrivaine, rarement le rejet. Il s'agit de replacer ces dessins dans le contexte biographique tout autant qu'esthétique, sans frontières étanches. Le présent ouvrage rassemble ce qui était épars pour en faire un objet esthétique, un médiateur pour retourner à l'œuvre colettienne et atteindre une vérité subtile moins évidente. Colette fut l'amie des peintres et l'on peut relire à ce sujet quelques pages de Paris de ma fenêtre où elle raconte avoir fréquenté divers ateliers. Il convenait de donner de la visibilité à ces artistes et dessinateurs.
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