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Aux origines de la pensée économique, épisode 1

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10 mars 2017

L'un des objectifs du cycle de conférences Monnaies virtuelles et monnaies locales, quels enjeux ? programmé à la BnF les jeudis 2, 9 et 23 mars 2017 de 18h30 à 20h en salle 70, est d’inscrire ces nouvelles monnaies dans l’histoire du fait monétaire et de ses supports. Voici donc une belle occasion de mettre en lumière une série d'ouvrages présents sur Gallica.

Monnaie de Thessalie. Phères (Pherai), Alexandre : Statère

Les textes d’Aristote, Nicole Oresme, Jean Bodin et Adam Smith présentés ci-après font partie des textes fondateurs de la pensée économique sur la monnaie publiés avant 1800.

 

La monnaie d'Aristote à Nicole Oresme

Aristote écrit sur la monnaie dans deux ouvrages : Politique et Ethique à Nicomaque. Dans le chapitre 6 du premier livre de la Politique il analyse l’origine et la nature de la monnaie et une allusion est faite à la fable de Midas. Parmi les exemplaires dans Gallica, deux éditions se distinguent par leur accessibilité : celle de 1797, intitulé La politique d'Aristote, ou La science des gouvernemens, une traduction de Jean-François Champagne où le chapitre 6 occupe les pages 32 à 38 du Tome I, et celle de 1843 où La politique, dans la traduction de Champagne revue et corrigée par M. Hoefer, se trouve parmi d’autres textes, dont la partie traitant de l'économie, séparée et placée en exergue dès la première de couverture sous ce titre L'Economique.

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Illustrations des Métamorphoses d'Ovide par Jean Mathieu (1590-1672)

Le livre V de l’Ethique à Nicomaque  est dédié à la justice et, dans son chapitre 8, Aristote développe le rôle dévolu à la monnaie dans la réciprocité de l’échange. Dans la traduction de cet ouvrage par l’abbé Jules Tricot publié en 1959 ce chapitre, intitulé La justice et la réciprocité. Rôle économique de la monnaie, occupe les pages 113 à 115. Il est possible de consulter sur Gallica intramuros[1] la traduction de ce livre par Nicole Oresme (1322-1382)  éditée en 1488 et intitulée Les Ethiques en françois, mais la typographie est difficile à déchiffrer.

Nicole Oresme est surtout l’auteur du Traictié de la première invention des monnoies, contenu dans un ouvrage publié et annoté en 1864  par M. L. Wolowski. Cet ouvrage contient aussi le Traité de la monnoie, ouvrage peu connu de l’astronome Copernic (1473-1543), un des premiers à lier l’inflation et la quantité de monnaie en circulation.

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Nicole Oresme et héraut de Charles 5 le sage, Paris, 14e siècle

 

Jean Bodin

Jean Bodin (1530-1596)  reprendrait la thèse de Copernic dans les réponses qu’il fait au rapport d’un haut fonctionnaire, le Seigneur de Malestroit, rédigé en 1566 à la demande du roi Charles IX sur les causes de la hausse de prix que subit le royaume. Une première réponse est publiée en 1568 dans l’ouvrage Les paradoxes du seigneur de Malestroict. Une seconde réponse, dix ans après, dans l’ouvrage Discours de Jean Bodin sur le rehaussement et diminution des monnoye, et Responce aux Paradoxes de monsieur de Malestroict.

Jean Bodin est surtout connu pour la citation « Il n’y a ni richesse ny force que d’hommes », issue d’un paragraphe où il est par ailleurs question des dangers qui découlent de l’absence des classes moyennes dans une société, à la page 514 du chapitre II du Livre V de son œuvre phare Les six livres de la République, publiés en 1577.

 

Adam Smith

Enfin, La Richesse des nations, ouvrage fondateur de l’économie politique classique rédigé par le philosophe écossais Adam Smith (1723-1790) et publié en 1776, traite aussi de questions monétaires. Il est consultable sur Gallica dans la version française de la quatrième édition de cette œuvre, éditée en 1790 sous le titre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. C’est dans le deuxième livre, intitulé De la nature, de l’accumulation et de l’emploi des fonds, que se trouve l’essentiel de la théorie monétaire de Smith.

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Adam Smith, Gravure par B. L. Prevost, XVIII e siècle, BnF, Estampes

 

[1] : Gallica intramuos donne accès aux documents numérisés de la BnF qui sont sous droit et ne peuvent être diffusés hors des emprises de la bibliothèque.

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