Les manuscrits musicaux de Beethoven
Ludwig van Beethoven (1770-1827) est l’un des premiers compositeurs à susciter la fascination de ses contemporains à une époque où le mythe du créateur romantique se met en place. Aussi de nombreux manuscrits ont-il été fragmentés et dispersés par son entourage, jusqu’aux carnets d’esquisses dont on retrouve les pages dans différentes bibliothèques.
Le département de la Musique de la BnF conserve environ 120 manuscrits autographes de Beethoven. Leur numérisation vient s’ajouter à celle des manuscrits déjà proposés en ligne par le Beethoven-Haus de Bonn et la Staatsbibliothek de Berlin, qu’elle vient parfois compléter (manuscrit des Schottischen Lieder en France et en Allemagne).
110 de ces manuscrits proviennent de la collection d’autographes que Charles Malherbe, archiviste-bibliothécaire de l’Opéra, transmit à la bibliothèque du Conservatoire de Paris, dont le fonds historique fut transféré par la suite au département de la Musique). D’autres furent donnés directement à des personnalités françaises par le compositeur lui-même (ainsi une page de violon offerte au violoniste Alexandre Boucher) ou par ses proches (Fugue pour quintette à cordes offerte par Kal Holz, secrétaire de Beethoven à François-Antoine Habeneck, inspecteur du Conservatoire de musique de Paris).
La collection rassemble des œuvres des trois périodes créatrices de Beethoven, dont la composition s’étend de 1791 (Variations à quatre mains pour le pianoforte) à 1826 (esquisses pour les derniers quatuors à cordes), la période tardive étant la mieux représentée. Elle montre également les différentes étapes du travail de composition. Ainsi, 84 des manuscrits sont des esquisses, restant pour certaines à identifier.
http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/btv1b55002068f/f1
D’autres témoignent d’étapes plus avancées du travail de composition, parfois à l’intérieur d’un même manuscrit.
La dernière étape est celle du manuscrit ayant servi à la gravure, qui porte au bas de la page le cotage (numéro de planche gravée).
Sonate pour piano op. 57, dite « Appassionata »
http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/btv1b72003116/f5
Au cours d’un voyage, le compositeur fut surpris par la pluie, qui causa des taches encore visibles aujourd’hui.
Clotilde Angleys et François-Pierre Goy, BnF-Département de la Musique
Publié initialement le 17 avril 2012.
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