Il y a cent ans, Marie Curie publiait son Traité de radioactivité
A la mort de son mari Pierre Curie en 1906, Marie Curie décide de poursuivre ses activités d’enseignement et de recherche. Elue par le Conseil de la Faculté de la Sorbonne pour reprendre la chaire laissée vacante par son mari, elle devient en novembre 1908 professeur titulaire à la Sorbonne : elle est du même coup la première femme à enseigner à la Sorbonne.
Voiture radiologique Massiot [voiture équipée pour pratiquer la radiologie, service de santé militaire de l'armée française, avec quatre soldats] : [photographie de presse] / [Agence Rol]
http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/btv1b6932588c
De l’enseignement de Marie Curie, Gallica propose un document un peu particulier, les leçons de cours élémentaires de physique Leçons de Marie Curie, leçons qu’elle prodigua à partir de 1901 à sa fille Irène et aux enfants de ses amis dans le cadre d’une « coopérative d’enseignement » dont elle fut l’initriatrice.
De ses recherches en laboratoire, Marie Curie laissera pendant toute sa carrière des traces écrites importantes et aujourd’hui accessibles : l’édition d’abord de sa thèse, revue et corrigée en 1904 Recherches sur les substances radioactives .
En 1908, elle préface l’édition complète des Oeuvres de Pierre Curie , entreprise faite sous l’égide de la Société Française de Physique.
Ses efforts pour poursuivre les recherches entamées avec son mari se concrétisent de plusieurs manières dans l’année 1910, soit il y a cent ans exactement.
En 1910 elle publie le Traité de radioactivité en deux volumes, somme des connaissances acquises sur la radioactivité (elle y établit notamment un tableau de l’ensemble des radioéléments connus). Avec l’aide d’André Debierne, elle parvient, la même année, à préparer du radium métal ; ils établissent tous les deux que le radium est un métal blanc, brillant qui fond à 700° et noircit immédiatement à l’air.
En septembre 1910, a lieu à Bruxelles un congrès international au cours duquel est confiée à Marie Curie la réalisation d’un étalon de mesures de radioactivité, d’un étalon de radium.
Ses recherches sur le radium et le polonium déboucheront sur l’obtention d’un second prix Nobel de chimie fin 1911.
Enfin, l’ensemble de cette intense activité de recherche se matérialise pour elle par la création de l’Institut du Radium : décidé dès 1910, il ne verra pourtant le jour qu’en juillet 1914.
Le premier août de 1914, la première guerre mondiale éclate : Marie Curie créé un service radiologique de secours aux blessés, expérience qu’elle relatera quelques années plus tard dans La radiologie et la guerre, ouvrage paru en 1921, qui détaille le travail radiologique fait dans les hôpitaux durant cette période. Marie Curie est devenue « une figure nationale ».
Plusieurs photographies fournissent également des témoignages de cette activité telles les Voitures radiologiques Massiots ;voitures équipées pour pratiquer la radiologie, par le service de santé militaire de l'armée française
Deux dernières publications marqueront les dernières années de la vie de Marie Curie. Une biographie de son mari Pierre Curie, éditée en 1924 qui avait valeur de testament personnel et scientifique. En 1933 enfin, Les rayons alpha, bêta, gamma des corps radioactifs en relation avec la structure nucléaire faisaient le point sur les dernières avancées obtenues avec l’aide de sa fille Irène et de son gendre Frédéric Joliot-Curie. Le relais est pris …
Nathalie Aguirre - Direction des Collections, département Sciences et techniques
Publié initialement le 11 mai 2010.
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