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Amédée Achard

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1 janvier 2013

D’où vient l’expression « de cape et d’épée » ? Si pour certains Paul Féval en est l’inventeur car il est le premier à l’utiliser en 1857, d’aucuns en attribuent la paternité à Amédée Achard  (1814-1875), auteur de La Cape et l’épée.

http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5835900d/f22.highres

 

Sans être un aventurier Amédée Achard a cependant vécu une existence remuante. Né le 23 avril 1814 à Marseille, il s’établit fermier en Algérie en 1834, puis devient secrétaire de préfecture à Montpellier l’année suivante. Pigiste dans de nombreuses revues à Paris dès 1838, il devient publiciste à part entière en 1843. Politiquement conservateur, il est garde national durant la Révolution de 1848 et combat les insurgés lors des journées de juin. Plus tard, sérieusement blessé lors d’un duel avec un critique musical, il passe sa convalescence en Italie. Il y suivra d’ailleurs, en tant que correspondant de presse, l’armée française en 1859 dans la guerre que livre Napoléon III aux côtés des italiens contre l’Autriche (Montebello, Magenta, "Marignan : lettres d'Italie" (mai et juin 1859),. Le reste de sa vie professionnelle est consacrée à son métier de journaliste, notamment au Journal des Débats. Il meurt à Paris le 25 mars 1875.
Outre ses articles, il a beaucoup écrit : des récits de voyage : Un mois en Espagne (octobre 1846), La Vie errante, Une saison à Aix-les-Bains ; des pièces de théâtre : Albertine de Merris, comédie en 3 actes ; des romans de mœurs confinant au sentimental : La Famille Aubernin, Madame Rose, Maurice de Treuil ; et des romans d’actualité : Récits d'un soldat (sur la guerre de 1870). Mais ce sont ses romans historiques qui sont restés. Notamment Belle-Rose, situé à l’époque de Louis XIV, et Les Coups d’épée de Monsieur de La Guerche et sa suite, Envers et contre tous, récits qui se déroulent du temps de Richelieu. Mais contrairement à Alexandre Dumas, Achard ne cherche pas à inscrire ses histoires dans l’Histoire : pas de personnages célèbres, qui ne sont qu’ombres qui passent, et pas plus de références aux grands évènements de la période : la France du XVIIe siècle ne sert que de toile de fond à des héros virevoltants : « Agile et ferme était la main, prompt et sûr le coup d’œil ; le fer visait au cœur, et il avait pour y pénétrer un bras d’une souplesse et d’une vigueur et incroyables […] rien n’ébranlait le sang-froid d’Armand-Louis, et partout le fer rencontrait le fer » (Les Coups d’épées de Monsieur de La Guerche, p.119).
Certains critiques de l’époque ne furent pas tendres pour Achard, tel Charles Monselet dans La Lorgnette Littéraire : « Pour se délasser, il écrit des romans où semblent passer le souffle de Monsieur Alexandre Dumas. On parle beaucoup dans le monde de ses beaux meubles en bois de boule et de ses consoles du célèbre Rocaille ». Il n’empêche. Les romans endiablés de Amédée Achard sont toujours disponibles en librairie un siècle et demi après leur parution.

Roger Musnik - Direction des Collections, département Littérature et Arts

Publié initialement le 14 mai 2012.

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