Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-12-16
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 décembre 1906 16 décembre 1906
Description : 1906/12/16 (A15,N5190). 1906/12/16 (A15,N5190).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627290p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
^UINZÊEME ANNEE. •— N*î5ifld • EDTt PAGES - Le Numéro quotidien (Paris et Beparremenis) — CINQ CENTIMES
- --rl 18 TMCEWBRE1908
LE JOURNAL
FERNAND XAUt Fondateur
REDACTION ET ADMINISTRATION t 100, llUB RICHELIEU, PARIS
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Un an Six mois Trois moif
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£«9 manuscrits non insérés ne sont pas rendus
LiIDE lA TEIlNELLE
Le bilan de natalité, publié comme
ichaqu-e année à cette époque, vient de
-donner, une fois de plus, le triste coup
de cloche de son avertissement.
Sans entrer dans le débat des idées
que pose cette, redoutable question, sans
discuter le droit de la misère à se dé-
pendre contre les surprises de l'amour,
il- n'en faut, pas moins constater, une
fois de plus, les redoutables consé-
quences de. ce fait : il faut, à une nation
qui veut croître, ou du moins ne pas
décroître, des hommes.
Or, la société, ici, n'a nul moyen
(t'action sur l'individu. Cette nécessité
de procréer, elle est incapable d'en con-
vaincre l'égoïsme satisfait, la richesse
précautionneuse des uns, elle serait mal
venue à la demander à la résignation
douloureuse, à la pauvreté avertie des
autres.
Du moins si elle ne peut rien, ou
presque rien, au jaillissement de la
'source, —ce serait, toute une réfection
du sous-sol, toute une refonte de l'édu-
cation,, des conditions d'existence ! —
elle peut beaucoup, sur le débit, même.
La natalité lui échappe, mais la mor-
talité infantile peut êtTe par elle préve-
nue et. diminuée. L'infanticide, qu'il
goit commis par le crime ou l'abandon
tles mères, est trop souvent un de ces
crimes léjjay^; quç. nous mettions, dans
un précédent article, à la charge des
Codes imprévoyants, et des mœurs bru-
élément aveugles.
On ne le répétera jamais assez : pour
tant de malheureuses à qui la maternité
fut. un fardeau parfois injuste, — car le
vice même a ses victimes, - et toujours
écrasant ; pour tant. d'autres à qui elle
fut un devoir accepté, et néanmoins une
ruine ; pour toutes celles qui, après
avoir rempli la mission isacrée de la
femme, se trouvent affaiblies, incapa-
bles d'effort, dans le dénuement et, la
liseré, — un des premiers devoirs de la
Bdtiété serait d'être là, penchée sur ces
grabats de souffrance, attentive, bien-
veillante à ces berceaux où la vie vagit,
t'éveille !
Aussi bien sont-ce les conclusions
adoptées par le Congrès de Milan de
1906. Ellés valent d'être hautement di-
vulguées :
« Article premier. - Pour assurer l'é-
tablissement des mesures efficaces de
protection des mères et des enfants, et
pour compléter et seconder l'action de
l'initiative privée, l'intervention des
pouvoirs publics est une nécessité ur- !
g'ente.
» Art. 3. — Il clo-it être interdit à toute
femme enceinte de se livrer à un travail
pénible salarié pendant la dernière pé- !
riode dé la grossesse.
» Art. 4. — La femme ne doit pas être
astreinte au travail, ni obligée à rem-
plir une charge quelconque qui la tien-
ne éloignée de ses enfants, au minimum
pendant les quatre semaines qui suivent
l'accouchement. Cette obligation devrait
être inscrite dans la loi de toutes les
nations, et prévue l'indemnité compen-
satrice du salaire perdu pendant ce re-
pùs forcé.
a Art. 5. — Il est nécessaire que dans
tous les pays soit instituée officIellement
une surveillance médicale rigoureuse
sur fous les enfants mis en nourrice ou
en garde hors du domicile de leurs père,
mère, ou tuteur. -
» Art. 6. —- Il y a lieu de pousser à la
fondation d'asiles et d'hôpitaux iSpé-
ciaux pour les femmes enceintes, les
nourrices, etc.,' et de toutes les institu-
tions avant pour but la protection de
la mère et de l'enfant. »
Ces voeux, dont le platonique n'exclut
pas l'évidente sagesse, devraient frap-
per particulièrement l'attention en
France, où la. baisse de la natalité sév,it,
tandis que ses plus puissantes voisines
sont. en hausse. Le. seul et vivifiant remè-
de est non point dans des prêches en fa-
veur de la repopulation, mais dans un
Vigoureux combat contre toutes les si-
nistres causes de la mortalité infantile.
Toutes les belles phrases ne feront pas
monter d'un chiffre le bilan. Multipliez,
au contraire, les actes de solidarité so-
ciale, préservez, à l'origine, tant de vies
précaires, sauvez tous les enfant?, et
VOUs aurez bien asse2 d'hommes I
« Le Sénat, a écrit récemment M.
^âul Strauss, dont on connaît l'autorité
.en matière de puériculture, est, à la
- faille de délibérer sur un projet d'assis-
&hce maternelle au cours de la crise où
les mères ont impérieusement besoin
d'être soutenues et où les enfants sont le
fclus menacés. »
On ne peut qu'applaudir à cette initia-
tfve. Mais le champ est si vaste, et tant
de grains y pourraient lever, pour la
moisson future, qui sont détruits à pei-
ïve germés, et si complexes en sont les
causes, qu'on ne. peut, trop compter
étant, donnée la lenteur de la procédure
: parlementaire, sur une bien large et. fé-
conde àction. de ce côté. Les pouvoirs
publics, hélas ! ont fort à faire. Et la
•multip—ûté des besognes courantes, les
nécessités de la minute, leur cachent,
trop souvent, les besoinâ à longue por-
tée, les problèmes vitaux. Aujourd'hui
masque demain, comme si. le .péril, ici,
n'était pas immédiat ! -
Heureusement-, à défaut de l'action
gouvernementale, lezMe privé fait sur-
flv nombre d'œuvres qui, chacune dans
sa sphère, tentent de lutter contre le
mal.
A côté de l'Allaitement rhaternel, du
Sauvetage de l'Enfance, de la Charité
maternelle, voici une fondation nouve.{.'
te,, qui, sous le haut, patronage de M.
Lctubet, a pour but de prévenir l'abandon
des enfants et de faciliter la convales-
cence des nouvelles accouchées.
- L'Aide Maternelle — c'est le nom de
l'œuvre qu'a conçue M. Bensimon et
dont le siège social est 71, boulevard-.
Saint-Michel •»- se propose d'hospitali-
ser les mères sans ressources' durant
leurs relevailles. Quatre semaines, elles
trouveraient un abri, desi soins médi-
«aux ; elles pourraient soignée et allai-
ter leur enfant, et ainsi l'aimer, s'y at-
tacher davantage.
En même temps que les mères et leurs
nourrissons, rAide Maternelle vou-
drait. hospitaliser, dans des garderies
annexes, les enfants des convalescentes
âgés de moins de cinq ans. Ainsi se-
raient protégés aussi ces petits êtres,
si frêles encore, et qui, séparés de leur
mère, en pourraient souffrir.
Enfin, après leur sortie de rasile, mè-
res et. nouveau-nés seraient encore ai-
dés, suivis. Une des plus fréquentes
causes d'abandon est cette impossibilité
où se trouvent les mères, au sortir de
l'hôpital, d'entretenir leur enfant. L'Ai-
de maternelle s'occupera de trouver un
emploi à la mère, dormera le premier
mois de nourrice, créera enfin, dans les
départements, des colonies de nourris-
sons qui seront sous la surveillance de
médecins locaux.
On le voit-, c'est là une tentative nette-
ment utile et grandement, morale. La
protection de l'enfance, grâce à elle,
commencera, à l'âge où l'enfance a le
plus besoin d'être protégée.
Soutenir, aider la mère et l'enfant,
dans ces premiers jours si précaires,
n'est-ce pas, en accomplissant un acte
de charité et de justice, le meilleur
moyen en même temps de combattre
la mortalité infantile ? Et combattre la
mortalité infantile, n'est-ce p&| multi-
plier la vie ? N'est-ce pas remédier puis-
samment. à la baisse de la natalité ?
Bienfait à répercussion immédiate, et
à. longue portée. C'est à des fondations
de ce genre que devrait s'attacher la
bienveillance des donateurs, bien plutôt,
par exemple, qu'à la vanité de prix lit-
té.raires ou autres. Combien d'œuvres
d'assistance sociale, et, de première né-
cessité. ferait-on prospérer, rien qu'avec
la moitié de ce que distribue tous les
ans l'Académie française, notamment, à
des centaines d'auteurs sang réels be-
soins ?
Ah ! si tant de philanthropes, au Tfen
de lier la vanité de leur nom à la fortune
des Immortels, mettaient, leur orgueil à
secourir les vraies infortunes, à proté-
ger, d'abord, les mortels !.
PAUL et VICTOR MAIRGUERITTZ.
C.EST MARDI MATIN
que nous commencerons la publication
du roman dans lequel nos lecteurs 8nr
ront à découvrir l'assassin, pour la
recherche duquel le JOURNAL offre un
PREMIER PRIX :_-
DE
100.000 Francs
~'--~-~M'j.
MARDI PROCHAIN
LE POUCE
GRAND ROMAN INEDIT
Par LÉON SAZIE
(Voir en £8 page des détails.)
LIBRES PROPOS
DON ONÉREUX
Le projet du ministre de l'instruction pu-
blique étant de supprimer le baccalauréat
et. de le remplacer par un certificat que dé-
livreraient les professeurs de l'établissement
où aurait été élevé le candidat, le Syndicat
(je ne me rappelle plus comment il s'ap-
pelle ; mais enfin c'est un Syndicat ; qui est-
ce qui n'a pas son petit Syndicat ?) le Syn-
dicat, donc, des professeurs de l'enseigne-
ment secondaire s'est réuni, a délibéré, et
délibère encore.
— Ils sont effrayés, vous savez, épouvan-
tés.
- Ils sont si modestes !
., - Ils ne sont pas modestes du tout. Ils ai-
ment qu'on leur boute la pais. Investis du
droit, hélas ! et du devoir, de faire eux-me-
mes des bacheliers, ils seraient en butte à
tant de sollicitations paternelles, maternel-
les, fraternelles et sororales qu'ils sentent
bien qu'en fin d'année ils n'auraient plus
d'espoir — et si mince ! — qu'en montre
Bromure. Ils songent à leurs méninges. On
ne peut pas leur en vouloir.
Je sais bien qu'on pense à faire interve-
nir l'automatisme dans l'affaire. Les profes-
seurs n'y seraient pour rien du tout. On éta-
blirait la moyenne des notes des trois der-
nières années et si cette moyenne était au-
dessus d'un certain chiffre, crac : admis ;
si elle était au-dessous, déclic refusé.
« C'est la bala.nce et la balançoire », a dit
un potache.
Soit ; seulement, c'est pour chaque mau-
vaise note à donner que, depuis la classe de
troisième, le professeur serait sollicité avec
des larmes de père, des pleurs de mère, des
sanglots de frère et. des soupirs de jeunes
sœurs. Ce ne serait pas une vie pour un
homme sensible, ni pour un homme ner-
veux,* ni pour un homme irritable, ni pour
un homme quelconque. Dans magister il y
a martyr, ou à peu près. Après la réforme
ce serait tout à fait.
Incitation du reste à félonie et. mauvaise
conscience. Un- professeur me disait hier:
— Je suppose la réforme faite. Qu'est-ce
que je fais, moi ? Je colle tous les bons $ je
couronne tous les cancres.
— Tiens !
— Parbleu ! les bons pour les garder et
les cancres pour ne plus les revoir.
Faites donc des réformes! Moi, quand
mon veston est raté, je ne le donne jamais
à corriger ; je sais bien qu'il irait plus mal
encore. Un veston rectifié, c'est une veste.
Emile Faguet.
E.'V_,Vl:E'YE PAGE :
LE "DOSSIER SYVETON
Dépositions de M. et Mme Jondeau
ECHOS
v
endredi a eu lieu le banquet de la colo-
nie argentine en l'honneur de M. -Ç^ 'os
de Alvear, ex-coasul général de la Républi-
que Argentine à Paris, - nommé maire de la
ville de Buenos-Ayres.
Le général Roea, ancien président de la
République; le ministre argentin, le ministre
de l'Uruguay, le général Mansilla, M. Turot,
conseiller municipal de Paris, y assistaient.
Les discours prononcés ont montré tout ce
que la République Argentine attend du nou-
veau maire de Buenos-Ayres pour la conti-
nuation de l'œuvre d'embellissement de la
capitale, commencée par son père, et pour
laquelle on sait que la municipalité de Paris
vient d'autoriser M. Bouvard à se rendre
d'ici peu au Brésil.
v
oix. d'en haut.
La maison The Sport qui, loin 'd'in-
triguer pour les besoins de son commerce
auprès des personnages ou Sociétés influen-
tes, se contente de faire bien. et de laisser
dire, a eu jeudi, au Salon de l'Automobile,
l'honneur d'être distinguée tout particulière-
ment par le ministre de l'agriculture. M.
Ruau, passant sous la coupole d'Antin de-
vant le merveilleux stand de cette admirable
maison, a, tout naturellement et sans osten-
tation aucune, fait la remarque la plus flat-
teuse qu'il soit possible à l'égard de The
Sport; car, ainsi que tous les gentlemen Ic
savent, le ministre n'ignore pas que The Sport
habille bien, et il l'a clairement dit à son
officiel entourage.
P
ooliette de Noël (loterie du 5 décembre).
Un grand nombre de personnes nous
-
ayant écrit pour nous demander où se tireront
les loteries composant la Pochette, nous som-
mes en mesure de pouvoir leur fournir ce
renseignement.
Les tirages auront lieu publiquement, avec
les roues Fichet. lundi 24 décembre, à neuf
heures du matin, pour l'œuvre de la Mutualité
Maternelle, théâtre de l'Athénée; pour l'œu-
vre de XInstitut Général, ancienne salle de
l'Académie de médecine, 49, rue des Saints-
Pères; pour l'œuvre de l'Orphelinat de l'En-
seignement, dans la grande salle des fêtes
des Sociétés savantes, rue Danton.
Le siège de l'œuvre de la Dentelle au
Foyer étant au Puv. c'est dans cette ville
que s'effectuera le tirage.
L
"entrée à la maison Mollard. la Brasserie-
r Restaurant si réputée de la sare Saint-
Lazare, de la bière Êberlbrau provenant de
la Brasserie fondée en 1593, à Munich, a été
accueillie avec une véritable satisfaction par
tous les vrais buveurs de bière qui, de jour
en jour, y font davantage honneur.
M
Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'E-
tat aux beaux-arts, a visité hier l'ex-
position que le paysagiste Paul Saïn a orga-
nisée en son atelier, 66, rue Boursaulo, de ses
études de Corse et cPÀfgefte.11
Un tableau de cet artiste acquis par l'Etat,
Le Pvpt d'Avil gnon, vient d'être placé au
Musée du Luxembourg.
L
- ----
es meilleures voitures sont les plus sim-
ples. Ceci, en matière automobile, est
une vérité, presque un axiome, dont on peut
et doit se convaincre en voyant les châssis
des voitures Brasier exposés au stand de la
célèbre marque « Au TrèflZP à 4 Feuilles »,
lesquels, à l'encontre de ce qu'insinuent des
gens bien intentionnés, ont leur mécanisme
réduit au strict nécessaire, à sa plus grande
simplicité.
Dans les voitures Brasier, point de pièces
inutiles, point de complication de mécanisme
antipratique, juste ce qu'il faut, sans plus,
mais tout ce qu'il faut, pas un boulon de
trop ni de moins. D'où : sécurité absolue,
solidité à toute épreuve, la plus grande sim-
plicité de manœuvre, la plus extrême facilité
de réparation, pas de poids inutiles, le méca-
nisme d'agrément.
La Société du « Trèfle à 4 Feuilles JI, qui,
trois années de suite, a remporté les plus
grands'succès que puisse jamais rêver mar-
que automobile, se doit à elle-même. doit à
ses clients la plus absolue sincérité; elle
,¡,..m!rG et5 qu elle donne et elle donne ce
qu'elle montre Mels sont exposés les châssis,
tels ils sont prêts à prendre la route, tels ils
pont livrés aux clients.
Combien, dans le Salon actueL peuvent en
dire autant?
Q
ne de contrefacteurs ont voulu imiter le
Pain Grillé Jacquet et le Petit Pain
Richelieu ç? ! Ils ne peuvent égaler,
même de loin, les. irréprochables qualités de
ces Inimitables produits, si justement réputés.
T
out le monde a pu constater, hier encore,
le succès éclatant remporté par le mer-
veilleux châssis de 14-16 HP, a quatre cy-
lindres ultra-silencieux, de la maison Gillet-
Forest, dont le bon marché est inouïe vu sa
qualité. Il ne coûte, en effet, que 7,800 francs.
G
rande matinée de gala, aujourd'hui di-
manche, au Cirque Métropole, matinée
spécialement réservée aux familles, ou paraî-
tront pour la première lois les quatre jeunes
éléphants asiatiques dresses en moins de deux
mois par le célèbre Pinder; les huit splendi-
des orloffs noirs présents en liberté par le
maître écuyer Edmond Verdan: les chiens
jockeys et acrobates de Sossman. etc., etc.
N'oublions pas Foottit, le roi des clowns,
dans ses nouvelles entrées comiques.
A
u Salon de l'Auto, il faut voir le stand
117. Là se trouve la ravissante « Stan-
- I :tI, .-- -,8- --
dard D. La maison Standard, ae lunn. ne
construit qu'un type unique 14 HP en ren-
dant 20 au frein. Le différentiel inventé par
l'ingénieur Negro est une pure merveille de
mécanique : c'est le gros succès de l'Exposi-
tion. Ajoutons que l'embrayage se fait par
disques, que le châssis comporte 4 vitesses
dont la supérieure atteint 60 kilomètres à
l'heure. Au reste, passez au stand 117 écouter
les explications de l'ingénieur Barosi.
L
a constipation la plus rebelle est îmmé-
diatement soulagée et rapidement guérie
en prenant le soir, avant dîner, un ou deux
Grains de Vals qui rétablissent le fonction-
nement normal de la digestion.
p
téf acé par le maître écrivain Henry Kis-
temaeckers, illustré par le célèbre dessi-
nateur Hermann*raui, Ae livre ae la « Moto-
bloc » se trouve à l'exposition d'automobiles
de la célèbre marque, stand n° 60, au Grand
Palais.
On trouve aussi ce livre si instructif 8, rue
Lafayette, à la succursale de la « Motobloc »,
ou à son agence, 20, rue Duret, à l'Auto-
Stand.
T.
nest pas une élégante qui n emploie
maintenant la célèbre Poudre de riz Vela-
mme à la Violette de la Jfartumerie iv. L:OU-
-ti:raYi 13, rue d'Enghie/i, Paris ; c'est, en
effet, la poudre vraiment idéale.
Demander la boite échantillon avec houppe,
adressée contte cinquante centimes '>Q\.} la
grande boîte du prix; de deux francs cin-
quante, franco.
L
es élégantes tireront le plus grand profit
d'une visite à la maison Manby, 21, rue
Auber, où, avant leur inventaire annuel, les
directeurs ont largement diminué de prix les
costumes et manteaux de la saison. ---'
L
a collection de feu \|>1. P. Chavane a été
très admirée, hier, à l'Hôtel Drouot. On
ne voit pas souvent reunies autant dœuvres
de nos grands artistes : Chaplin, Corot,
Courbet. Daubigny, Decamp, Delacroix,
Didz, Henner, Isabey, Jongkind, G. Moreau,
Th. Rousseau, Troyon,^ Ziem, etc., sans
compter les anciens et les bronzes de Barye.
Il y aura encore exposition aujourd'hui,
salle 6, et demain tout' sera dispersé par
Me Lair-Dubreuil, commissaire-priseur, as-
sisté de M. Mallet, expert.
LE PREMIER VOUGE DU DIRIGEABLE "PATOlf"
De Moisson à Chalais-Meudon. — Un raid de 52 kilomètres
en une heure un quart.
Depuis plusieurs semaines, à la suite des
essais que nous avons décrits, l'autorité mi-
litaire avait pris possession du dirigeable
Patrie.
Hier, sous la conduite de ses nouveaux
maîtres, le grand oiseau a quitté ueunitive-
ment le hangar de MM. Lebaudy, à Moisson,
pour rejoindre le parc aérostatique militaire
de Chalais-Meudon.
Le Patrie a effectué oe premier voyage
par ses propres moyens et dans les condi-
tions les plus satisfaisantes.
Sorti du hangar de Moisson à neuf heu-
res du rnatiTi. sous ia conduite de l'habile
pilote Juchmès, qui dirigeait, ù terre, les
manœuvres de départ, le ballon s'élève à
l'altitude de 200 mètres, où il effectue d'abord
une marche d'essai contre le vent.. Puis, à
neuf heures cinquante, exactement, t61 un
gigantesque pigeon voyageur, il piquait dans
la direction de Chalais..)'leudon, où il atter-
rissait, sans encombre, à onze heures sept
minutes.
La distance, de Moisson à Chalais — 52 ki-
lomètres a vol d'oiseau, — a été ainsi fran-
chie en soixante-dix-sept minutes, soit a une
vitesse moyenne d'un peu plus de 40 kilo-
mètres à l'heure.
L'itinéraire, fixé d'avarice, par Mantes,
Epône, Versailles et Chaville, & été fidèle-
ment suivi. ,
Le dirigeable « ^Atrie » en roua.e.. 4e Moisson à Chalais-Meudon Le capitaine VOTER
Le ballon était conduit par l'équipe mili-
taire, sous la direction du capitaine Voyer,
assisté du lieutenant Bois, de l'adjudant De-
guffroy et du, mécan:icien Rey.
A l'atterrissage, le Patrie a fait une
demi-volte au-dessus de Chalais, pour se
placer pointe au vent et il a remonté le cou-
rant jusqu'à l'endroit où se tenait l'équipe
de manœuvre, afin de prendre terre sur la
grande pelouse du parc, juste en face du
hangar. A ce moment, la vitesse du vent,
mesurée à la tour Eiffel, était de 14 mètres
ù la seconde.
M. le commandant Bouttieaux, chef de l'é-
tablissement. militaire de Chalrrts-Meudon,
dirigeait la manœuvre d'atterrissage, à la-
qu'elle assistaient, avec le personnel du parc,
MM. Paul et Pierre Lebaudy, Mmes Lebau-
dy, ainsi que M. l'ingénieur Julliot.
La pleine réussite de ce premier voyage
du Patrie est tout a l'honneur de ceux qui
l'ont construit et expérimenté, ét. des offi-
ciers distinguée qui sont aujourd'hui chargés
de la conduite de notre nouveau dirigeable
militaire. —SALAC.NAC.
LE RÉGIME DE LA SÉPARATION , "!.,
m NOUVEAU PROJET DE LOI
Le gouvernement a déposé hier un nouveau projet qui
n'est pas une réforme de la Séparation, mais qui
1 est un complément de la loi.
On trouvera plus loin le texte exact, et
complet du projet de loi dépose hier par
le gouvernement pour assurer /'exercice
public du culte catholique en FrAsric?.
Il faut insister sur cette expression,
qui. est celle dont, le ministre a usé, —
après pesage des mots et dosage des ter-
mes.
Le Saint-Siège a déclaré que les pro-
messes d'un ministre, môme sous l'orme
d'avis du Conseil d'Etat ou de circulai-
res officielles, ne peuvent, assurer pour
l'avenir le respect de la hiérarchie et.' du
dogme catholiques. C'est précisément la
forme legale que le gouvernement, veut
donner, aujourd'hui, à ses décisions,
pour en garantir la régularité,' le poli el,
'la durée. -
Le projet de loi permet, quelques com-
mentaires, uui éclaireront les angles ju-
ridiques du texte soumis a.ux décisions
des Chambres.
Avant toute autre chose, il convient. de
noter que le projet n'efface pas, une.seule
ligne de la loi de séparation. Le texte de
1905 est en plein exercice : les protes-
tants et les Israélites s'en sont, accommo-
dés, -- sans parler des rares associations
déjà formées pour l'exercice du culte ca-
tholique.
Demain et toujours, les fidèles de
Rome pourront user des dispositions de
cette loi, de celles qu'ils n'ont pas lais-
sées sous le couperet de la prescription.
Dans la loi de séparation, il y a des arti-
cles dont l'exécution dépend du gouver-
nement, seul ; ceux-là sont ou seront mis
en vigueur. Mais^il y a d'autres articles
où le. législateur dit. avoir mis des fa-
veurs spéciales, et où le Saint-Siège voit
des obstacles dangereux.
On peut. condamner les catholiques à
subir une loi. On ne peut, pas les forcer
à y prendre part. La législation nouvelle
permet de suppléer ù. cette acceptation
active.
Le nouveau texte met les fidèles du
Saint-Siège devant un escalier à trois de-
grés : en haut, la loi de 1905, où ils peu-
vent encore monter ; en bas, la loi de
1881, sur laquelle ils peuvent se poser ;
entre les deux, la loi des associations, ou
loi de 1901. on loi Waldeck^ioasseftu,
qui était un degré interdit, jusqu ici.
La nouveauté du protêt est donc dans
la retaille de la loi de 1901 it la mesure
des besoins cultuels : l'exercice public
du culte est. assimilé au fonctionnement
des associations littéraires, scientifi-
ques, provinciales, corporatives, voire
aux cercles.
La loi de 1881 a l'inconvénient de ne
donner aux groupements catholiques ni
le droit de vivre, ni la personnalité ci-
vile. Le projet déclare simplement que la
déclaration annuelle de réunions pourra
être. faite par les laïques. La loi de 1901
offre, à ceux qui voudront en user, des
dispositions autres : sous ce régime, l'E-
glise peut recevoir des cotisations, des
dons manuels, Elle peut louer ou pos-
séder des édifices. Elle existe légale-
ment. Mais elle ne peut recueillir ni les
fondations pieuses, ni les messes testa-
mentaires.
Si, au contraire, plus tard, l'apaise-
ment se; fait-, si les cultuelles se forment
selon les formules de la loi de 1905, el-
les pourront recevoir les legs durables,
les fondations. Les auteurs du projet
pensent que les catholiques commence-
ront par s'installer sur le degré le plus
près du sol : la loi de 1881. Puis, ils pas-
seront au second : la loi de 1901, atin
d'avoir l'existence légale. Enfin, après
un temps imposable à calculer, ils re-
viendront à la loi de 1905. Ils la retrouve-
ront. intacte, — moins les biens dont la
dévolution va être faite aussitôt après la
promulgation .du nouveau projet de-
venu loi.
Le refus actuel cause ainsi aux prê-
tres un grave dommage deux, même,
car les quatre annuités d'indemnité sup:
plémentaire qui, pour 13,000 prêtres, de-
vaient doubler celles de la première pé-
riode, sont perdues définitivement.
Le législateur a prévu le cas où le
clergé resterait à ras du sol et refuserait
de prendre place sur un des degrés tail-
lés à son intention : c'est la perte totale
des allocations ; ce sont, les amendes,
avec, dans le lointain, l'assimilation du
prêtre et de l'évêque au Français « qui
a pris le. service de l'étranger », c'est-à-
dire l'expulsion possible.
Quelle sera, l'attitude nouvelle du
Saint-Siège, devant ce nouvel essai ? Nul
ne, le sait. Cependant, il vient de Rome,
et de source vaticane., une information
grave : Mgr délia Cliiesa, sous-secrétaire
d'Etats enfant de la pensée: de Léon XIII,
dernier disciple du cardinal Rampolla,
serait congédié et remplacé à un poste
— qui est le second dans la hiérarchie
politique. — par MgnorMontagnini, celui
que le gouvernement français a, expulsé
l'autre jour, en forme solennelle. D'au-
tres affirment, au contraire, que le pape
va trouver, dans la nouvelle législation,
les garanties légales et certaines qu'il a
demandées.
JEAN DE BONNEFON.
PROJET DE LOI CONCERNANT
L'EXERCICE PUBLIC DES CULTES
EXPOSÉ DES MOTIFS
Depuis que la. Séparation des Eglises
et de ÏÈtat est un lait accompli, le gou-
vernement à eu le constant souci d'as-
suret l'application de H loi et le main-
tien de la paix publique. C'est ce double,
but qu'il poursuit encore. L'heure est
cependant venue où il doit faire.preuvG
d'une fermeté d'autant plus grande qu'il
c été jusqu'ici plus conciliant et plus gé*
néreux, et il vient dans cet esprit roui
proposer le projet de loi que le itûnhtrti
des cultes avait fait pressentir à la tÜ..
bune de la Chambte.
Tant que VEglise catholique demeu*
rail dans les voies de la légalité, tant
qu'elle se bornait à rejeter /cW disposi-
tions de la loi. gui, n'étaient pas obligé
foires, tant qu'il y avait lieu d'espéreri
qu'elle saurait respecter les quelques l'P"
g les exigées par le a nécessites de Tordra
public et qui avaient été assouplies dans
un esprit de libéralisme en cohsiaératio/H
de ce que pouvaient avoir de légitima
certaines de ces susceptibilités, on pou*
vait user envers elle de longanimité.
Mais dès lors qutl est constaté que+
Sans motifs d'ordre religieux, sur uni
injonctions venue de Vextérieur, elle sé
révolte contre la loi, inème lorsque cetif
loi n'exige qu'une formalité aussi simple
que celle d'une déclaration amiuèll4
d'exercice du culte, toute faible s si: à sorr
égard serait coupable, et le gouceruc-
rnent a pour devoir d'assurer arec cnf.
me, mais fermeté la suprématie du 'pou-
voir civil et,, l'exécution de toutes -les
prescriptions légales. -.
Il vient convier le Parlement il cota-
pléter la réforme législative de la. Sépa-
ration par le vote des dispositions dont
les événements ont démontré la néce^*
sité.
Point n'est besoin pour cela de modin
fier la-loi du 9 décembre -HiOCk Elle dri
meUPë entière. Elle est appliquée dam
toUtes- ses disposition!,-, aux f'ulz#':,> non
catholiques et s'itftpose même au cuit a
catholique par ceux de ses titres qui n4
concernent pas les associations cultuel*
les. Les groupements qui, dans l'avenir
voudront bénéficier du régime qu'elle 4
institué, pourront toujours y avoir ïT~
cours. -
Mais il est impossible de ne pas consi.4
déren comme d'une importance ïàqiiUd^
le fait que l'Eglise catholique n'a pat
tcoristitué-d'associations cultuelles et q
%-est établissements ecclésmstiques. dú-.
leur ensemble, n'ont pas iteé de ta tac-ail
té qui leur Hait offerte de faire e-ux.m.:"
mes l'attribution de leurs biens.
Aussi longtemps qu'on pouvait compUA
que des associations eultuëlles seraient
constituées sut tout le territGire, et qiil
le culte serait exercé, soit "commune*
ment par leur moyen, soit exceptionnels
lement par initiative individuelle, aucu<
ne difficulté n'était à envisager pour. Itj
pratique légale de la religion.
L'article 25 de la loi de Séparation assi"
milanty dans des conditions spéciales4
les'réunions pour le culte à des-rëunion4
publiques, les dispositions combinées de
la. loi du 9 décembre 1905 et de la loi du
30 juin 1881, étaient suffisantes Polir ré*
glementer le culte de quelque manière
qu'il lût exercé. i
Mais dès le jour ou il apparaît que V
glise catholique entend renoncer au II
gime spécial résultant de la Ugislàîïbît
de 1905 et se refuse à constituer des as*
sociations cultuelles aptes à recevoir le-4
biens des établis s entent s ecclésiastiques j
le gouvernement estime qu'elle retomba
parlâ-mëyie sous l'empire du droit corn*
mun, et qu'il y a lieu de prévoir l'exerA
cice du culte par des associations orya£
nisées suivant la loi duler juillet 190J. j
iïous vous proposons de coordonné
tous ces principes en un texte précis. Lit
législation offrira ciinsi de nouvelles fa A
cilités à ceux qui veulent librement ei
paisiblement pratiquer leur religion.
Le culte public pourra être exercé tartÉ
par des associations cultuelles qui cbîi4
-servent tous les pHvitèges de In loi dd
1905 ou par des associations de droit
commun, crééesconformément à la loi
de 1901, que par des réunions PUlJliqtfM
qui pourront continuer à être tenues suij
initiatives individuelles en vertu du droit
commun établi par la loi du 30 juin 188id
Nous vous proposons, en outre, sur. c4
dernier point, de consacrer par un texlé
législatif l'interprétation qui a déjà été
faite de la loi du 9 décembre 19tlj et
par laquelle on applique à toutes les cm
rémonws pour le culte les dispositionê
de l'article 25 de cette même loi. j
Les mêmes raisons qui imposent la mi
se en oeuvre du droit comm tin d'associdi
lion, nous obligent à abroger les dispo*
sillons de faveur qui étaient destinées à
régler l'attribution des biens après 14
suppression des établissements eceliq.
siastiques. Pour laisser à la. collectivité
des fidèles le te'rnps de s'organiser et dû,
réclamer ces biens, le règlement d'admi i
nistration publique, en date du. 16 inarÏ
1906, pris cqriformémelit à la. loi, arQl
prévu le délai d'un an pendant Jequ!'
des associations cultuelles pourraient s&
constituer et seraient aptes à obtenir du
gouvernement le patrimoine des établis-*
sements ecclésiastiques supprimés.
Mais une pareille disposition ne $6
concevait qive s'il était à présumer qui
les intéressés s'en pré/vaudraient. Dè4
lors qu'il parait certain, au contrairet
que les fidèles, comme les membres d)\-
clergé, au moins pendant un laps du,
temps dont il est impossible de prévoiH
le terme, s'abstiendront tic fonder de i
associations cultuelles, la période d'lIl"
tente serait vaine et pourrait ameneH
une situation confuse et troublée ; aussi
n'y â-t-'îl plus lien de maintenir à l'Eglise
le délai qu'on lui accordait et de conti-
nuer à lui offrir libéralement ce que'1 -1
refuse avec intransigeance.
Nous vous proposons en.ÇQTiséquc7
- --rl 18 TMCEWBRE1908
LE JOURNAL
FERNAND XAUt Fondateur
REDACTION ET ADMINISTRATION t 100, llUB RICHELIEU, PARIS
Prix des Abonnements
Un an Six mois Trois moif
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£«9 manuscrits non insérés ne sont pas rendus
LiIDE lA TEIlNELLE
Le bilan de natalité, publié comme
ichaqu-e année à cette époque, vient de
-donner, une fois de plus, le triste coup
de cloche de son avertissement.
Sans entrer dans le débat des idées
que pose cette, redoutable question, sans
discuter le droit de la misère à se dé-
pendre contre les surprises de l'amour,
il- n'en faut, pas moins constater, une
fois de plus, les redoutables consé-
quences de. ce fait : il faut, à une nation
qui veut croître, ou du moins ne pas
décroître, des hommes.
Or, la société, ici, n'a nul moyen
(t'action sur l'individu. Cette nécessité
de procréer, elle est incapable d'en con-
vaincre l'égoïsme satisfait, la richesse
précautionneuse des uns, elle serait mal
venue à la demander à la résignation
douloureuse, à la pauvreté avertie des
autres.
Du moins si elle ne peut rien, ou
presque rien, au jaillissement de la
'source, —ce serait, toute une réfection
du sous-sol, toute une refonte de l'édu-
cation,, des conditions d'existence ! —
elle peut beaucoup, sur le débit, même.
La natalité lui échappe, mais la mor-
talité infantile peut êtTe par elle préve-
nue et. diminuée. L'infanticide, qu'il
goit commis par le crime ou l'abandon
tles mères, est trop souvent un de ces
crimes léjjay^; quç. nous mettions, dans
un précédent article, à la charge des
Codes imprévoyants, et des mœurs bru-
élément aveugles.
On ne le répétera jamais assez : pour
tant de malheureuses à qui la maternité
fut. un fardeau parfois injuste, — car le
vice même a ses victimes, - et toujours
écrasant ; pour tant. d'autres à qui elle
fut un devoir accepté, et néanmoins une
ruine ; pour toutes celles qui, après
avoir rempli la mission isacrée de la
femme, se trouvent affaiblies, incapa-
bles d'effort, dans le dénuement et, la
liseré, — un des premiers devoirs de la
Bdtiété serait d'être là, penchée sur ces
grabats de souffrance, attentive, bien-
veillante à ces berceaux où la vie vagit,
t'éveille !
Aussi bien sont-ce les conclusions
adoptées par le Congrès de Milan de
1906. Ellés valent d'être hautement di-
vulguées :
« Article premier. - Pour assurer l'é-
tablissement des mesures efficaces de
protection des mères et des enfants, et
pour compléter et seconder l'action de
l'initiative privée, l'intervention des
pouvoirs publics est une nécessité ur- !
g'ente.
» Art. 3. — Il clo-it être interdit à toute
femme enceinte de se livrer à un travail
pénible salarié pendant la dernière pé- !
riode dé la grossesse.
» Art. 4. — La femme ne doit pas être
astreinte au travail, ni obligée à rem-
plir une charge quelconque qui la tien-
ne éloignée de ses enfants, au minimum
pendant les quatre semaines qui suivent
l'accouchement. Cette obligation devrait
être inscrite dans la loi de toutes les
nations, et prévue l'indemnité compen-
satrice du salaire perdu pendant ce re-
pùs forcé.
a Art. 5. — Il est nécessaire que dans
tous les pays soit instituée officIellement
une surveillance médicale rigoureuse
sur fous les enfants mis en nourrice ou
en garde hors du domicile de leurs père,
mère, ou tuteur. -
» Art. 6. —- Il y a lieu de pousser à la
fondation d'asiles et d'hôpitaux iSpé-
ciaux pour les femmes enceintes, les
nourrices, etc.,' et de toutes les institu-
tions avant pour but la protection de
la mère et de l'enfant. »
Ces voeux, dont le platonique n'exclut
pas l'évidente sagesse, devraient frap-
per particulièrement l'attention en
France, où la. baisse de la natalité sév,it,
tandis que ses plus puissantes voisines
sont. en hausse. Le. seul et vivifiant remè-
de est non point dans des prêches en fa-
veur de la repopulation, mais dans un
Vigoureux combat contre toutes les si-
nistres causes de la mortalité infantile.
Toutes les belles phrases ne feront pas
monter d'un chiffre le bilan. Multipliez,
au contraire, les actes de solidarité so-
ciale, préservez, à l'origine, tant de vies
précaires, sauvez tous les enfant?, et
VOUs aurez bien asse2 d'hommes I
« Le Sénat, a écrit récemment M.
^âul Strauss, dont on connaît l'autorité
.en matière de puériculture, est, à la
- faille de délibérer sur un projet d'assis-
&hce maternelle au cours de la crise où
les mères ont impérieusement besoin
d'être soutenues et où les enfants sont le
fclus menacés. »
On ne peut qu'applaudir à cette initia-
tfve. Mais le champ est si vaste, et tant
de grains y pourraient lever, pour la
moisson future, qui sont détruits à pei-
ïve germés, et si complexes en sont les
causes, qu'on ne. peut, trop compter
étant, donnée la lenteur de la procédure
: parlementaire, sur une bien large et. fé-
conde àction. de ce côté. Les pouvoirs
publics, hélas ! ont fort à faire. Et la
•multip—ûté des besognes courantes, les
nécessités de la minute, leur cachent,
trop souvent, les besoinâ à longue por-
tée, les problèmes vitaux. Aujourd'hui
masque demain, comme si. le .péril, ici,
n'était pas immédiat ! -
Heureusement-, à défaut de l'action
gouvernementale, lezMe privé fait sur-
flv nombre d'œuvres qui, chacune dans
sa sphère, tentent de lutter contre le
mal.
A côté de l'Allaitement rhaternel, du
Sauvetage de l'Enfance, de la Charité
maternelle, voici une fondation nouve.{.'
te,, qui, sous le haut, patronage de M.
Lctubet, a pour but de prévenir l'abandon
des enfants et de faciliter la convales-
cence des nouvelles accouchées.
- L'Aide Maternelle — c'est le nom de
l'œuvre qu'a conçue M. Bensimon et
dont le siège social est 71, boulevard-.
Saint-Michel •»- se propose d'hospitali-
ser les mères sans ressources' durant
leurs relevailles. Quatre semaines, elles
trouveraient un abri, desi soins médi-
«aux ; elles pourraient soignée et allai-
ter leur enfant, et ainsi l'aimer, s'y at-
tacher davantage.
En même temps que les mères et leurs
nourrissons, rAide Maternelle vou-
drait. hospitaliser, dans des garderies
annexes, les enfants des convalescentes
âgés de moins de cinq ans. Ainsi se-
raient protégés aussi ces petits êtres,
si frêles encore, et qui, séparés de leur
mère, en pourraient souffrir.
Enfin, après leur sortie de rasile, mè-
res et. nouveau-nés seraient encore ai-
dés, suivis. Une des plus fréquentes
causes d'abandon est cette impossibilité
où se trouvent les mères, au sortir de
l'hôpital, d'entretenir leur enfant. L'Ai-
de maternelle s'occupera de trouver un
emploi à la mère, dormera le premier
mois de nourrice, créera enfin, dans les
départements, des colonies de nourris-
sons qui seront sous la surveillance de
médecins locaux.
On le voit-, c'est là une tentative nette-
ment utile et grandement, morale. La
protection de l'enfance, grâce à elle,
commencera, à l'âge où l'enfance a le
plus besoin d'être protégée.
Soutenir, aider la mère et l'enfant,
dans ces premiers jours si précaires,
n'est-ce pas, en accomplissant un acte
de charité et de justice, le meilleur
moyen en même temps de combattre
la mortalité infantile ? Et combattre la
mortalité infantile, n'est-ce p&| multi-
plier la vie ? N'est-ce pas remédier puis-
samment. à la baisse de la natalité ?
Bienfait à répercussion immédiate, et
à. longue portée. C'est à des fondations
de ce genre que devrait s'attacher la
bienveillance des donateurs, bien plutôt,
par exemple, qu'à la vanité de prix lit-
té.raires ou autres. Combien d'œuvres
d'assistance sociale, et, de première né-
cessité. ferait-on prospérer, rien qu'avec
la moitié de ce que distribue tous les
ans l'Académie française, notamment, à
des centaines d'auteurs sang réels be-
soins ?
Ah ! si tant de philanthropes, au Tfen
de lier la vanité de leur nom à la fortune
des Immortels, mettaient, leur orgueil à
secourir les vraies infortunes, à proté-
ger, d'abord, les mortels !.
PAUL et VICTOR MAIRGUERITTZ.
C.EST MARDI MATIN
que nous commencerons la publication
du roman dans lequel nos lecteurs 8nr
ront à découvrir l'assassin, pour la
recherche duquel le JOURNAL offre un
PREMIER PRIX :_-
DE
100.000 Francs
~'--~-~M'j.
MARDI PROCHAIN
LE POUCE
GRAND ROMAN INEDIT
Par LÉON SAZIE
(Voir en £8 page des détails.)
LIBRES PROPOS
DON ONÉREUX
Le projet du ministre de l'instruction pu-
blique étant de supprimer le baccalauréat
et. de le remplacer par un certificat que dé-
livreraient les professeurs de l'établissement
où aurait été élevé le candidat, le Syndicat
(je ne me rappelle plus comment il s'ap-
pelle ; mais enfin c'est un Syndicat ; qui est-
ce qui n'a pas son petit Syndicat ?) le Syn-
dicat, donc, des professeurs de l'enseigne-
ment secondaire s'est réuni, a délibéré, et
délibère encore.
— Ils sont effrayés, vous savez, épouvan-
tés.
- Ils sont si modestes !
., - Ils ne sont pas modestes du tout. Ils ai-
ment qu'on leur boute la pais. Investis du
droit, hélas ! et du devoir, de faire eux-me-
mes des bacheliers, ils seraient en butte à
tant de sollicitations paternelles, maternel-
les, fraternelles et sororales qu'ils sentent
bien qu'en fin d'année ils n'auraient plus
d'espoir — et si mince ! — qu'en montre
Bromure. Ils songent à leurs méninges. On
ne peut pas leur en vouloir.
Je sais bien qu'on pense à faire interve-
nir l'automatisme dans l'affaire. Les profes-
seurs n'y seraient pour rien du tout. On éta-
blirait la moyenne des notes des trois der-
nières années et si cette moyenne était au-
dessus d'un certain chiffre, crac : admis ;
si elle était au-dessous, déclic refusé.
« C'est la bala.nce et la balançoire », a dit
un potache.
Soit ; seulement, c'est pour chaque mau-
vaise note à donner que, depuis la classe de
troisième, le professeur serait sollicité avec
des larmes de père, des pleurs de mère, des
sanglots de frère et. des soupirs de jeunes
sœurs. Ce ne serait pas une vie pour un
homme sensible, ni pour un homme ner-
veux,* ni pour un homme irritable, ni pour
un homme quelconque. Dans magister il y
a martyr, ou à peu près. Après la réforme
ce serait tout à fait.
Incitation du reste à félonie et. mauvaise
conscience. Un- professeur me disait hier:
— Je suppose la réforme faite. Qu'est-ce
que je fais, moi ? Je colle tous les bons $ je
couronne tous les cancres.
— Tiens !
— Parbleu ! les bons pour les garder et
les cancres pour ne plus les revoir.
Faites donc des réformes! Moi, quand
mon veston est raté, je ne le donne jamais
à corriger ; je sais bien qu'il irait plus mal
encore. Un veston rectifié, c'est une veste.
Emile Faguet.
E.'V_,Vl:E'YE PAGE :
LE "DOSSIER SYVETON
Dépositions de M. et Mme Jondeau
ECHOS
v
endredi a eu lieu le banquet de la colo-
nie argentine en l'honneur de M. -Ç^ 'os
de Alvear, ex-coasul général de la Républi-
que Argentine à Paris, - nommé maire de la
ville de Buenos-Ayres.
Le général Roea, ancien président de la
République; le ministre argentin, le ministre
de l'Uruguay, le général Mansilla, M. Turot,
conseiller municipal de Paris, y assistaient.
Les discours prononcés ont montré tout ce
que la République Argentine attend du nou-
veau maire de Buenos-Ayres pour la conti-
nuation de l'œuvre d'embellissement de la
capitale, commencée par son père, et pour
laquelle on sait que la municipalité de Paris
vient d'autoriser M. Bouvard à se rendre
d'ici peu au Brésil.
v
oix. d'en haut.
La maison The Sport qui, loin 'd'in-
triguer pour les besoins de son commerce
auprès des personnages ou Sociétés influen-
tes, se contente de faire bien. et de laisser
dire, a eu jeudi, au Salon de l'Automobile,
l'honneur d'être distinguée tout particulière-
ment par le ministre de l'agriculture. M.
Ruau, passant sous la coupole d'Antin de-
vant le merveilleux stand de cette admirable
maison, a, tout naturellement et sans osten-
tation aucune, fait la remarque la plus flat-
teuse qu'il soit possible à l'égard de The
Sport; car, ainsi que tous les gentlemen Ic
savent, le ministre n'ignore pas que The Sport
habille bien, et il l'a clairement dit à son
officiel entourage.
P
ooliette de Noël (loterie du 5 décembre).
Un grand nombre de personnes nous
-
ayant écrit pour nous demander où se tireront
les loteries composant la Pochette, nous som-
mes en mesure de pouvoir leur fournir ce
renseignement.
Les tirages auront lieu publiquement, avec
les roues Fichet. lundi 24 décembre, à neuf
heures du matin, pour l'œuvre de la Mutualité
Maternelle, théâtre de l'Athénée; pour l'œu-
vre de XInstitut Général, ancienne salle de
l'Académie de médecine, 49, rue des Saints-
Pères; pour l'œuvre de l'Orphelinat de l'En-
seignement, dans la grande salle des fêtes
des Sociétés savantes, rue Danton.
Le siège de l'œuvre de la Dentelle au
Foyer étant au Puv. c'est dans cette ville
que s'effectuera le tirage.
L
"entrée à la maison Mollard. la Brasserie-
r Restaurant si réputée de la sare Saint-
Lazare, de la bière Êberlbrau provenant de
la Brasserie fondée en 1593, à Munich, a été
accueillie avec une véritable satisfaction par
tous les vrais buveurs de bière qui, de jour
en jour, y font davantage honneur.
M
Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'E-
tat aux beaux-arts, a visité hier l'ex-
position que le paysagiste Paul Saïn a orga-
nisée en son atelier, 66, rue Boursaulo, de ses
études de Corse et cPÀfgefte.11
Un tableau de cet artiste acquis par l'Etat,
Le Pvpt d'Avil gnon, vient d'être placé au
Musée du Luxembourg.
L
- ----
es meilleures voitures sont les plus sim-
ples. Ceci, en matière automobile, est
une vérité, presque un axiome, dont on peut
et doit se convaincre en voyant les châssis
des voitures Brasier exposés au stand de la
célèbre marque « Au TrèflZP à 4 Feuilles »,
lesquels, à l'encontre de ce qu'insinuent des
gens bien intentionnés, ont leur mécanisme
réduit au strict nécessaire, à sa plus grande
simplicité.
Dans les voitures Brasier, point de pièces
inutiles, point de complication de mécanisme
antipratique, juste ce qu'il faut, sans plus,
mais tout ce qu'il faut, pas un boulon de
trop ni de moins. D'où : sécurité absolue,
solidité à toute épreuve, la plus grande sim-
plicité de manœuvre, la plus extrême facilité
de réparation, pas de poids inutiles, le méca-
nisme d'agrément.
La Société du « Trèfle à 4 Feuilles JI, qui,
trois années de suite, a remporté les plus
grands'succès que puisse jamais rêver mar-
que automobile, se doit à elle-même. doit à
ses clients la plus absolue sincérité; elle
,¡,..m!rG et5 qu elle donne et elle donne ce
qu'elle montre Mels sont exposés les châssis,
tels ils sont prêts à prendre la route, tels ils
pont livrés aux clients.
Combien, dans le Salon actueL peuvent en
dire autant?
Q
ne de contrefacteurs ont voulu imiter le
Pain Grillé Jacquet et le Petit Pain
Richelieu ç? ! Ils ne peuvent égaler,
même de loin, les. irréprochables qualités de
ces Inimitables produits, si justement réputés.
T
out le monde a pu constater, hier encore,
le succès éclatant remporté par le mer-
veilleux châssis de 14-16 HP, a quatre cy-
lindres ultra-silencieux, de la maison Gillet-
Forest, dont le bon marché est inouïe vu sa
qualité. Il ne coûte, en effet, que 7,800 francs.
G
rande matinée de gala, aujourd'hui di-
manche, au Cirque Métropole, matinée
spécialement réservée aux familles, ou paraî-
tront pour la première lois les quatre jeunes
éléphants asiatiques dresses en moins de deux
mois par le célèbre Pinder; les huit splendi-
des orloffs noirs présents en liberté par le
maître écuyer Edmond Verdan: les chiens
jockeys et acrobates de Sossman. etc., etc.
N'oublions pas Foottit, le roi des clowns,
dans ses nouvelles entrées comiques.
A
u Salon de l'Auto, il faut voir le stand
117. Là se trouve la ravissante « Stan-
- I :tI, .-- -,8- --
dard D. La maison Standard, ae lunn. ne
construit qu'un type unique 14 HP en ren-
dant 20 au frein. Le différentiel inventé par
l'ingénieur Negro est une pure merveille de
mécanique : c'est le gros succès de l'Exposi-
tion. Ajoutons que l'embrayage se fait par
disques, que le châssis comporte 4 vitesses
dont la supérieure atteint 60 kilomètres à
l'heure. Au reste, passez au stand 117 écouter
les explications de l'ingénieur Barosi.
L
a constipation la plus rebelle est îmmé-
diatement soulagée et rapidement guérie
en prenant le soir, avant dîner, un ou deux
Grains de Vals qui rétablissent le fonction-
nement normal de la digestion.
p
téf acé par le maître écrivain Henry Kis-
temaeckers, illustré par le célèbre dessi-
nateur Hermann*raui, Ae livre ae la « Moto-
bloc » se trouve à l'exposition d'automobiles
de la célèbre marque, stand n° 60, au Grand
Palais.
On trouve aussi ce livre si instructif 8, rue
Lafayette, à la succursale de la « Motobloc »,
ou à son agence, 20, rue Duret, à l'Auto-
Stand.
T.
nest pas une élégante qui n emploie
maintenant la célèbre Poudre de riz Vela-
mme à la Violette de la Jfartumerie iv. L:OU-
-ti:raYi 13, rue d'Enghie/i, Paris ; c'est, en
effet, la poudre vraiment idéale.
Demander la boite échantillon avec houppe,
adressée contte cinquante centimes '>Q\.} la
grande boîte du prix; de deux francs cin-
quante, franco.
L
es élégantes tireront le plus grand profit
d'une visite à la maison Manby, 21, rue
Auber, où, avant leur inventaire annuel, les
directeurs ont largement diminué de prix les
costumes et manteaux de la saison. ---'
L
a collection de feu \|>1. P. Chavane a été
très admirée, hier, à l'Hôtel Drouot. On
ne voit pas souvent reunies autant dœuvres
de nos grands artistes : Chaplin, Corot,
Courbet. Daubigny, Decamp, Delacroix,
Didz, Henner, Isabey, Jongkind, G. Moreau,
Th. Rousseau, Troyon,^ Ziem, etc., sans
compter les anciens et les bronzes de Barye.
Il y aura encore exposition aujourd'hui,
salle 6, et demain tout' sera dispersé par
Me Lair-Dubreuil, commissaire-priseur, as-
sisté de M. Mallet, expert.
LE PREMIER VOUGE DU DIRIGEABLE "PATOlf"
De Moisson à Chalais-Meudon. — Un raid de 52 kilomètres
en une heure un quart.
Depuis plusieurs semaines, à la suite des
essais que nous avons décrits, l'autorité mi-
litaire avait pris possession du dirigeable
Patrie.
Hier, sous la conduite de ses nouveaux
maîtres, le grand oiseau a quitté ueunitive-
ment le hangar de MM. Lebaudy, à Moisson,
pour rejoindre le parc aérostatique militaire
de Chalais-Meudon.
Le Patrie a effectué oe premier voyage
par ses propres moyens et dans les condi-
tions les plus satisfaisantes.
Sorti du hangar de Moisson à neuf heu-
res du rnatiTi. sous ia conduite de l'habile
pilote Juchmès, qui dirigeait, ù terre, les
manœuvres de départ, le ballon s'élève à
l'altitude de 200 mètres, où il effectue d'abord
une marche d'essai contre le vent.. Puis, à
neuf heures cinquante, exactement, t61 un
gigantesque pigeon voyageur, il piquait dans
la direction de Chalais..)'leudon, où il atter-
rissait, sans encombre, à onze heures sept
minutes.
La distance, de Moisson à Chalais — 52 ki-
lomètres a vol d'oiseau, — a été ainsi fran-
chie en soixante-dix-sept minutes, soit a une
vitesse moyenne d'un peu plus de 40 kilo-
mètres à l'heure.
L'itinéraire, fixé d'avarice, par Mantes,
Epône, Versailles et Chaville, & été fidèle-
ment suivi. ,
Le dirigeable « ^Atrie » en roua.e.. 4e Moisson à Chalais-Meudon Le capitaine VOTER
Le ballon était conduit par l'équipe mili-
taire, sous la direction du capitaine Voyer,
assisté du lieutenant Bois, de l'adjudant De-
guffroy et du, mécan:icien Rey.
A l'atterrissage, le Patrie a fait une
demi-volte au-dessus de Chalais, pour se
placer pointe au vent et il a remonté le cou-
rant jusqu'à l'endroit où se tenait l'équipe
de manœuvre, afin de prendre terre sur la
grande pelouse du parc, juste en face du
hangar. A ce moment, la vitesse du vent,
mesurée à la tour Eiffel, était de 14 mètres
ù la seconde.
M. le commandant Bouttieaux, chef de l'é-
tablissement. militaire de Chalrrts-Meudon,
dirigeait la manœuvre d'atterrissage, à la-
qu'elle assistaient, avec le personnel du parc,
MM. Paul et Pierre Lebaudy, Mmes Lebau-
dy, ainsi que M. l'ingénieur Julliot.
La pleine réussite de ce premier voyage
du Patrie est tout a l'honneur de ceux qui
l'ont construit et expérimenté, ét. des offi-
ciers distinguée qui sont aujourd'hui chargés
de la conduite de notre nouveau dirigeable
militaire. —SALAC.NAC.
LE RÉGIME DE LA SÉPARATION , "!.,
m NOUVEAU PROJET DE LOI
Le gouvernement a déposé hier un nouveau projet qui
n'est pas une réforme de la Séparation, mais qui
1 est un complément de la loi.
On trouvera plus loin le texte exact, et
complet du projet de loi dépose hier par
le gouvernement pour assurer /'exercice
public du culte catholique en FrAsric?.
Il faut insister sur cette expression,
qui. est celle dont, le ministre a usé, —
après pesage des mots et dosage des ter-
mes.
Le Saint-Siège a déclaré que les pro-
messes d'un ministre, môme sous l'orme
d'avis du Conseil d'Etat ou de circulai-
res officielles, ne peuvent, assurer pour
l'avenir le respect de la hiérarchie et.' du
dogme catholiques. C'est précisément la
forme legale que le gouvernement, veut
donner, aujourd'hui, à ses décisions,
pour en garantir la régularité,' le poli el,
'la durée. -
Le projet de loi permet, quelques com-
mentaires, uui éclaireront les angles ju-
ridiques du texte soumis a.ux décisions
des Chambres.
Avant toute autre chose, il convient. de
noter que le projet n'efface pas, une.seule
ligne de la loi de séparation. Le texte de
1905 est en plein exercice : les protes-
tants et les Israélites s'en sont, accommo-
dés, -- sans parler des rares associations
déjà formées pour l'exercice du culte ca-
tholique.
Demain et toujours, les fidèles de
Rome pourront user des dispositions de
cette loi, de celles qu'ils n'ont pas lais-
sées sous le couperet de la prescription.
Dans la loi de séparation, il y a des arti-
cles dont l'exécution dépend du gouver-
nement, seul ; ceux-là sont ou seront mis
en vigueur. Mais^il y a d'autres articles
où le. législateur dit. avoir mis des fa-
veurs spéciales, et où le Saint-Siège voit
des obstacles dangereux.
On peut. condamner les catholiques à
subir une loi. On ne peut, pas les forcer
à y prendre part. La législation nouvelle
permet de suppléer ù. cette acceptation
active.
Le nouveau texte met les fidèles du
Saint-Siège devant un escalier à trois de-
grés : en haut, la loi de 1905, où ils peu-
vent encore monter ; en bas, la loi de
1881, sur laquelle ils peuvent se poser ;
entre les deux, la loi des associations, ou
loi de 1901. on loi Waldeck^ioasseftu,
qui était un degré interdit, jusqu ici.
La nouveauté du protêt est donc dans
la retaille de la loi de 1901 it la mesure
des besoins cultuels : l'exercice public
du culte est. assimilé au fonctionnement
des associations littéraires, scientifi-
ques, provinciales, corporatives, voire
aux cercles.
La loi de 1881 a l'inconvénient de ne
donner aux groupements catholiques ni
le droit de vivre, ni la personnalité ci-
vile. Le projet déclare simplement que la
déclaration annuelle de réunions pourra
être. faite par les laïques. La loi de 1901
offre, à ceux qui voudront en user, des
dispositions autres : sous ce régime, l'E-
glise peut recevoir des cotisations, des
dons manuels, Elle peut louer ou pos-
séder des édifices. Elle existe légale-
ment. Mais elle ne peut recueillir ni les
fondations pieuses, ni les messes testa-
mentaires.
Si, au contraire, plus tard, l'apaise-
ment se; fait-, si les cultuelles se forment
selon les formules de la loi de 1905, el-
les pourront recevoir les legs durables,
les fondations. Les auteurs du projet
pensent que les catholiques commence-
ront par s'installer sur le degré le plus
près du sol : la loi de 1881. Puis, ils pas-
seront au second : la loi de 1901, atin
d'avoir l'existence légale. Enfin, après
un temps imposable à calculer, ils re-
viendront à la loi de 1905. Ils la retrouve-
ront. intacte, — moins les biens dont la
dévolution va être faite aussitôt après la
promulgation .du nouveau projet de-
venu loi.
Le refus actuel cause ainsi aux prê-
tres un grave dommage deux, même,
car les quatre annuités d'indemnité sup:
plémentaire qui, pour 13,000 prêtres, de-
vaient doubler celles de la première pé-
riode, sont perdues définitivement.
Le législateur a prévu le cas où le
clergé resterait à ras du sol et refuserait
de prendre place sur un des degrés tail-
lés à son intention : c'est la perte totale
des allocations ; ce sont, les amendes,
avec, dans le lointain, l'assimilation du
prêtre et de l'évêque au Français « qui
a pris le. service de l'étranger », c'est-à-
dire l'expulsion possible.
Quelle sera, l'attitude nouvelle du
Saint-Siège, devant ce nouvel essai ? Nul
ne, le sait. Cependant, il vient de Rome,
et de source vaticane., une information
grave : Mgr délia Cliiesa, sous-secrétaire
d'Etats enfant de la pensée: de Léon XIII,
dernier disciple du cardinal Rampolla,
serait congédié et remplacé à un poste
— qui est le second dans la hiérarchie
politique. — par MgnorMontagnini, celui
que le gouvernement français a, expulsé
l'autre jour, en forme solennelle. D'au-
tres affirment, au contraire, que le pape
va trouver, dans la nouvelle législation,
les garanties légales et certaines qu'il a
demandées.
JEAN DE BONNEFON.
PROJET DE LOI CONCERNANT
L'EXERCICE PUBLIC DES CULTES
EXPOSÉ DES MOTIFS
Depuis que la. Séparation des Eglises
et de ÏÈtat est un lait accompli, le gou-
vernement à eu le constant souci d'as-
suret l'application de H loi et le main-
tien de la paix publique. C'est ce double,
but qu'il poursuit encore. L'heure est
cependant venue où il doit faire.preuvG
d'une fermeté d'autant plus grande qu'il
c été jusqu'ici plus conciliant et plus gé*
néreux, et il vient dans cet esprit roui
proposer le projet de loi que le itûnhtrti
des cultes avait fait pressentir à la tÜ..
bune de la Chambte.
Tant que VEglise catholique demeu*
rail dans les voies de la légalité, tant
qu'elle se bornait à rejeter /cW disposi-
tions de la loi. gui, n'étaient pas obligé
foires, tant qu'il y avait lieu d'espéreri
qu'elle saurait respecter les quelques l'P"
g les exigées par le a nécessites de Tordra
public et qui avaient été assouplies dans
un esprit de libéralisme en cohsiaératio/H
de ce que pouvaient avoir de légitima
certaines de ces susceptibilités, on pou*
vait user envers elle de longanimité.
Mais dès lors qutl est constaté que+
Sans motifs d'ordre religieux, sur uni
injonctions venue de Vextérieur, elle sé
révolte contre la loi, inème lorsque cetif
loi n'exige qu'une formalité aussi simple
que celle d'une déclaration amiuèll4
d'exercice du culte, toute faible s si: à sorr
égard serait coupable, et le gouceruc-
rnent a pour devoir d'assurer arec cnf.
me, mais fermeté la suprématie du 'pou-
voir civil et,, l'exécution de toutes -les
prescriptions légales. -.
Il vient convier le Parlement il cota-
pléter la réforme législative de la. Sépa-
ration par le vote des dispositions dont
les événements ont démontré la néce^*
sité.
Point n'est besoin pour cela de modin
fier la-loi du 9 décembre -HiOCk Elle dri
meUPë entière. Elle est appliquée dam
toUtes- ses disposition!,-, aux f'ulz#':,> non
catholiques et s'itftpose même au cuit a
catholique par ceux de ses titres qui n4
concernent pas les associations cultuel*
les. Les groupements qui, dans l'avenir
voudront bénéficier du régime qu'elle 4
institué, pourront toujours y avoir ïT~
cours. -
Mais il est impossible de ne pas consi.4
déren comme d'une importance ïàqiiUd^
le fait que l'Eglise catholique n'a pat
tcoristitué-d'associations cultuelles et q
%-est établissements ecclésmstiques. dú-.
leur ensemble, n'ont pas iteé de ta tac-ail
té qui leur Hait offerte de faire e-ux.m.:"
mes l'attribution de leurs biens.
Aussi longtemps qu'on pouvait compUA
que des associations eultuëlles seraient
constituées sut tout le territGire, et qiil
le culte serait exercé, soit "commune*
ment par leur moyen, soit exceptionnels
lement par initiative individuelle, aucu<
ne difficulté n'était à envisager pour. Itj
pratique légale de la religion.
L'article 25 de la loi de Séparation assi"
milanty dans des conditions spéciales4
les'réunions pour le culte à des-rëunion4
publiques, les dispositions combinées de
la. loi du 9 décembre 1905 et de la loi du
30 juin 1881, étaient suffisantes Polir ré*
glementer le culte de quelque manière
qu'il lût exercé. i
Mais dès le jour ou il apparaît que V
glise catholique entend renoncer au II
gime spécial résultant de la Ugislàîïbît
de 1905 et se refuse à constituer des as*
sociations cultuelles aptes à recevoir le-4
biens des établis s entent s ecclésiastiques j
le gouvernement estime qu'elle retomba
parlâ-mëyie sous l'empire du droit corn*
mun, et qu'il y a lieu de prévoir l'exerA
cice du culte par des associations orya£
nisées suivant la loi duler juillet 190J. j
iïous vous proposons de coordonné
tous ces principes en un texte précis. Lit
législation offrira ciinsi de nouvelles fa A
cilités à ceux qui veulent librement ei
paisiblement pratiquer leur religion.
Le culte public pourra être exercé tartÉ
par des associations cultuelles qui cbîi4
-servent tous les pHvitèges de In loi dd
1905 ou par des associations de droit
commun, crééesconformément à la loi
de 1901, que par des réunions PUlJliqtfM
qui pourront continuer à être tenues suij
initiatives individuelles en vertu du droit
commun établi par la loi du 30 juin 188id
Nous vous proposons, en outre, sur. c4
dernier point, de consacrer par un texlé
législatif l'interprétation qui a déjà été
faite de la loi du 9 décembre 19tlj et
par laquelle on applique à toutes les cm
rémonws pour le culte les dispositionê
de l'article 25 de cette même loi. j
Les mêmes raisons qui imposent la mi
se en oeuvre du droit comm tin d'associdi
lion, nous obligent à abroger les dispo*
sillons de faveur qui étaient destinées à
régler l'attribution des biens après 14
suppression des établissements eceliq.
siastiques. Pour laisser à la. collectivité
des fidèles le te'rnps de s'organiser et dû,
réclamer ces biens, le règlement d'admi i
nistration publique, en date du. 16 inarÏ
1906, pris cqriformémelit à la. loi, arQl
prévu le délai d'un an pendant Jequ!'
des associations cultuelles pourraient s&
constituer et seraient aptes à obtenir du
gouvernement le patrimoine des établis-*
sements ecclésiastiques supprimés.
Mais une pareille disposition ne $6
concevait qive s'il était à présumer qui
les intéressés s'en pré/vaudraient. Dè4
lors qu'il parait certain, au contrairet
que les fidèles, comme les membres d)\-
clergé, au moins pendant un laps du,
temps dont il est impossible de prévoiH
le terme, s'abstiendront tic fonder de i
associations cultuelles, la période d'lIl"
tente serait vaine et pourrait ameneH
une situation confuse et troublée ; aussi
n'y â-t-'îl plus lien de maintenir à l'Eglise
le délai qu'on lui accordait et de conti-
nuer à lui offrir libéralement ce que'1 -1
refuse avec intransigeance.
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