Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-09-30
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1906 30 septembre 1906
Description : 1906/09/30 (A15,N5113). 1906/09/30 (A15,N5113).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627213w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
QUINZIEME 'ANNEE. —* N* Siitf 1 HUIT PAGES----Le Numéro quotidien (Paris et Départements) - CINQ CENTIMES -dimanche 30 SEPTEMBRE i9M 1
FERNAND XAU, Fondateur
REDACTi ION ET ADMINISTRATION : 100, JWE RIG3EU&U, PARIS FERNAND XAU, Fondateur
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tes manuscrits non insérét ne sont pas M. MW
La Traite -
des Enfants
- Une- prière chevrote, en pleurniche-
orient :
— Chanté !. chante !. ;
D'un jpste figé, une misérable tend la
main. C est une femme,-hâve, sans âge,
et assise, comme écroulée, dans un effon-
drement de loques, contre.le soubasse-
ment de pierres blanches où s'encastrent
les grilles du chemin de fer de l'Ouest.
Et, alentour, c'est le grouillement, mati-
nal de la grande cité, à l'heure où com-
.menee le travail. ,-
| Devant la mendiante, trois enfants,
deux fillettes sordides et. un gamin mor-
veux et mal peigné, jouent avec des gra-
kvals.
f Tout à coup, ils cessent de passer le
sable, et les cailloux au crible de leurs
doigts malpropres et, craintifs, viennent
raccrocher aux jupes de celle, que je
xrois être leur mère.
j j'allonge mon aumône et m'éloigne de
! quelques pas. Les deux gamines ont re-
pris ïeurs ébats. Mais la mendiante a
gardé, serré contre elle, le petit garçon.
lEt, sur sa face» d'une insouciance rieuse,
! comme une souffrance brusque jette
; une ombré,
une ombre.
C'est qu'une « bourgeoise », dans un
froufrou soyeux, s'approche et va passer
devant le groupe. Et, docile comme un
chien bien dressé, l'enfant amplifie en-
core son expression de détresse.
j —Un p'tit sou, j'ai l'aim ! larmoie-t-il.
Quelques sous don nés à la pauvresse,
pui" s la passante s'éloigne. Et, du minois
dugosse, l'expression de souffrance an-
goissée esbtombée, ainsi qu'un masque
mal attaché.
Mate une horloge voisine sonne neuf
heures. Lamëndianle^ aussitôt, se lève,
eK embrassant la place: d'un regard cir-
culaire, agrippe, brutale, le poignet du
petit. D'un signé, elle appelle les fillettes
3ui se pèsent à ses jupes et le groupe,
descendant, la rue de Rome, va se poster
dans la cour de la gare Saint-Lazare.
, Et la psalmodie recommence, sans fin.
Et l'imploration de la pauvresse fait tom-
ber 'dans sa main d'abondantes aumô-
nes qui vont s'engouffrer dans la poche
de la loque qui la couvre.
J'avais laissé la miséreuse à son
triste routier, apitoyé malgré tout par le
t,ort des enfants qui raccompagnaient,
Joi^que,- le-soir, près de l'Opéra, une
voix, que-je reconnus, me sollicita à
nouveau : :'
— Charité !. charité !.
Je m'approchai, cette fois, de la men-
[ 4ian|e. éî*.àtbrûlejpourpoint •
— Où demeurez-^»,s ..xtomandai-
J'irai vous porter mon aumône à do-
micile. ,"
Elle me toisa, d'un dur regard de dé-
fiance ; et, d'une voix acide :
-. Très loin d'ici, jeta-t-elle : à Clichy.
Et, 'd!UUé,.sècôûsse, elle &e redressa, et
pe mit en marche à grands pas.
Il était déjà tard ; les becs de gaz -com-
œenogieut â clignoter dans l'ombre des
rues. J'avais emboîté le pas. Les fillet-
tes et le petit garçon, parfois, trébu-
chaient, ivres de fatigue et de sommeil.
Près des Halleg;une des gamines chan-
cela soudain et, son pied étant venu à
heurter un pavé, elle s'étala sur la chaus-
sée. D'une bourrade, la mégère la rele-
va ; puis, l'ayant saisie au bras, la traî-
nant presque,, elle se dirigea en gromme-
tant vers un tramway tout proche.
Dès qu'elle eut gravi l'escalier de l'im-
périale, je m'installai sur la plate-for-
me., Nous partîmes. Et ma chasse me
conduisit-jusqu'à la place d'Italie.
Le groupe lamentable s'enfonça dans
l'ombre équivoque du boulevard de la
Gare et tourna le coin d'une rue. Là, d'é-
traites- cours parallèles, bordées de mai-
sons hautes, forment la cité Jeanne-
d'Arc. C'est la misère dans ce qu'elle a
de plus sordide et de plus vil. Et cette
misère, dans ce décor de maisons mo-
dernes,, ,cette misère crasseuse, et
puante, apparaît comme plus terrifiante
encore que celle des habitants îles masu-
res de la zone,— chiffonniers ou romani-
chels. Car elle est, ]à, dans un cadre où
on ne s'attendrait nullement à la ren-
contrer. Elle ne se réfugie pas, comme
honteuse, dans des masures aplaties, qui
semblent vouloir se terrer dans le sol et
chèrcher un abri contre les regards. Elle
loge dans de véritables maisons et s'éta-
le,. impudente —orgueilleuse presque
-7- aux fenêtres et dans la cité, débor-
dant même dans la rue. Les hommes,
loqueteux et ricanants ; les femmes,
pa.rfois belles, mais dépoitraillées et vê-
tues de taches et de trous, clament très
haut leur mépris des lois et de la po-
lice. Toute une marmaille, bruyante,
cynique, s'excite à des débauches et à
des vices précoces, et mûrit là, pour la
prostitution et le crime.
ta'meridiairte entra dans un cabaret
borgne. Le vin, là, se vendait quatre
sous le litre. Assis à une table, un cou-
ple qu'on eût dit dessiné par Callot, bu-
fait avidement. C'étaient le père et la
mère des mioches. Lui, taillé en force,
le visage barré d'une moustache rousse,
en broussaille, les yeux rougis, pochés
d'une bouffissure bleuâtre. Elle, longue
et maigre, sous une tignasse noire, cou-
ée t, semblait une de ces têtes de
oup dont on se sert pour enlever aux
plafonds les toiles d'araignée. Une ex-
clamation de ses lèvres pincées accueil-
lit l'entrée de la mendiante et, avides,
les mains de l'homme et de la femme
se tendirent vers elle. Les fillettes et le
gamin n'avaient eu, de ces deux êtres,
ni une caresse, ni même un regard.
C'eût été folie, de ma part, d'essayer
de. pénétrer, en vêtements corrects, dans
ce bouge. J'y revins pourtant, le lende-
main. Mais, cette fois, je m'étais accou-
tré de manière à ne pas inspirer la dé-
fiance aux habitants de la cité.
Le même couple était là encore, bu-
vant-et jaSpinarit avec des hommes et
3e$ femmes, haillonneux et sales, affa-
lés, les coudes au bois poisseux des ta-
bles, l'air aveuli.d!un bétail. Une odeur
ne vinasse, de tord-bovau et de crasse
écœurait. Ils étaient là, sous la lueur
(t) Voir le Journal du 25 septembre.
fumeuse d'une lampe, dans l'attente des
enfants, retour d'une tournée de mendi-
cité, de prostitution ou de vol. Et, -la
langue épaisse, déjà ils supputaient les
recettes de la.jow
Tout a coup, dans un claquement sec,
la porte s'ouvrit, — et le bouge sembla
s'éclairer. Une fillette, de douze ans au
plus, aux grands yeux de lumière, était
entrée, avec au bras un panier où quel-
ques fleurs se fanaient. Un tintement
de monnaie sur une table et, sans un
mot, triomphante, parmi une poignée
de gros sous, du doigt elle montrait une
pièce de cinq francs.
La mère, une mégère blonde et maf-
flue- un Rubens malpropre — de con-
tentement, gloussait comme une poule.
— Conte-nous ça!.
Et, un pétillement dans l'œil, la lèvre
humide, tous s'étaient tournés vers la
petite, attentifs.
La recette de la journée avait été mai-
gre. Le soir, la petite bouquetière avi-
sait un vieux monsieur qui, complai
samment, la. suivait, avec un air drôle,
mais un air sérieux, pas à la rigolade.
Et il l'avait emmenée.
— Et puis quoi !. voilà !. s'égayait
la petite, dans sa simplicité d'âme
populace.
Dans un trépignement, des rires gras
fusèrent. Et une voix éraillée, celle de
la mère, lança :
— Faut qu' j' régale !. Patron, deux
litres !. ,"
Moi, je, regardais toujours la large
pièce blanche. Cette pièce de cent sous,
maintenant, me faisait mal, ainsi qu'un
choc douloureux. Elle contenait de la
débauche et du vice, — comme du viol.
Mais c'était l'heure de la rentrée
des cesses. A chaque instant, une
mendiante professionnelle en ramenait.
un ou deux et remettait aux parents,
par tête d'entant, vingt ou vingt-cinq
sous, — le prix affiché, sur de larges
pancartes, dé la location hebdomadaire
des taudis où couchait la famille.
Ecœuré, je m'éloignai. Le long
de ma route, je croisai d'autres grou-
pes, dvautres .enfants loués, d'autres
bouquetières aux gestes équivoques.
Car la cité Jeanne-d'Arc est la grande
pourvoyeuse de tout-petits livrés à la
mendicité, — avouée ou déguisée.
Mais il y a d'autres coins de Paris et
de la banlieue où ce trafic existe. Les
moyens de répression mis à la dis-
position des représentants de la loi,
sont, hélas ! insuffisants. Et, chaque
nuit, des hommes et des femmes en
haillons, flanqués de pitoyables gosses,
assiègent les portes des théâtres et des
restaurants où l'on soupe. D'autres fois,
C'est à la porte des églises, les jours de
grandes fêtes religieuses, que vont se
poster les exploiteurs de la charité pu-
blique. -
fieS enfàrits qu'ils emmènent avec
eux. dans leur âpre chasse au profit
réalisé sans travail," appartiennent la
plupart du temps à ces individus dé-
chus, qui n'occupent aucune situation
stable. Ce sont des chiffonniers mar-
rons, — je ne parle pas de ceux qui
exercent ouvertement et honnêtement
leur profession, — ce sont des repas-
seurs de couteaux, des raccommodeurs
de faïence, des marchands ambulants
d'objets en vannerie, des vendeurs de
lacets. Toute une population demeu-
rée ou redevenue nomade, des miséreux
occupant un jour un taudis cité Jeanne-
d'Arc ou ailleurs, couchant, le lende-
main, dans les fours à chaux ou sur les
glacis des fortifications, et disparais-
sant parfois sans que personne s'occupe
d'eux. Ces êtres, retournés à l'anima-
lité comme les troglodytes d'Ezy dont
j'ai exposé, naguère, ici même, le genre
d'existence, considèrent uniquement
leurs enfants comme des sources de bé-
néfices. Quand ils sont âgés de deux
à cinq ans, ils les louent pour une re-
devance journalière. Plus tard, sans
plus de vergogne, et insoucieux de tout
devoir et de toute morale, de propos dé-
libéré, ils les jetteront, suivant les
sexes, dans le vol ou dans la prostitu-
tion.
JACQUES DHUR.
Le Commandant Moil
a-t-il été assassiné ?
BRUXELLES, 29 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) - Les
passagers arrives à Anvers, à bord du pa-
quebot Albertville, racontent que le corn.
mandant Mol], chef de la mission française
de délimitation de la frontière du Congo
français et du Cameroun, aurait été assas-
Le commandant MOLL
siné, dans le Hauthe-Sangha, avec un ser-
gent et un soldat blancs.
Ils assurent qu'une colonne aurait, quitté
Brazzaville avec mission de châtier >les as-
sassins.
C'est la sixième fois, au moins, que, depuis
le départ de la mission Moli-Gottes, des passa
gers des courriers du Congo belge apportent la
nouvelle de la mort, soit du commandant Moil.
soit du capitaine Cottes chaque fois, les infor-
mations venues de cotte source ont été reconnues
inventées de toutes .pièces.
[NciuS donndns donc la dépêche annonçant
t'assassinai du commandant Moll avec les plus
expresses réservés. Nous ferons remarquer, tou-
tefois, que les dernières nouvelles officielles de
la mission Moil représentaient celle-ci comme en
butte à de grandes difficultés dans sa marche à
travers des pays encore inexplorés et au milieu
Se populations hostiles.] ",
LA
Cet après-midi, seize ballons, montés par
des aéronautes représentant sept nations,
s'élèveront du jardin des Tuileries pour
conquérir le trophée offert par M. J. Gor-
don-Bennet à celui des concurrents qw.
atterrira le plus loin de Paris.
C'est cet après-midi, de une heure à cinq
heures, qu'aura lieu, au jardin des Tuile-
ries, la plus grande manifestation, aéronau-
tique de l'année, qui va mettre aux prises
les plus célèbres champions de l'air des dif-
férentes nations.
Pour la première fois va se disputer la
Coupe aéronautique fondée par M- James
GUdoii-Bennett, épreuve évidemment des-,
tinée a provoquer entre, tous les pays l'ému-
lation nécessaire ati développement de la lo-
comotion future. L'appel de M. Gordon-
Bennett a été entendu et sopt nations, re-
présentées par 16 aéronautes, ont. répondu
à son invitation. Nous publions ci-dessous
la liste, par pays, des concurrents, avec les
noms des ballons qu'ils doivent piloter.
L'épreuve .d'aujourd'hui se dispute sur la
distance, c'est-à-dire que le gagnant de la
Coupe sera celui qui aura parcouru, en ligne
droite, depuis Paris, le plus grand nombre
de kilomètres. Cependant, une médaille d'or
offerte pair notre confrère les Sports sera
attribuée à l'aéronaute dont l'ascension aura
eu la plus longue durée. A cet effet, TAéro-
Club de France a muni chaque nacelle d'un
appareil enregistreur spécial. -
Il est peu probable, étant donnée la direct
tion actuelle des courants aériens, que le
record du monde de la distance, détenu par
le comte Henri de la Yaulx.-soit battu.
Ce record est, en de
t.res, et il a été établi les U, 10 et 11 octobre
1900, en 35 heures 40 minutes, de Vincènnes
à Korostyehefr (Russie), à bord du ballon
le Centaure, cubant 1,600 mètres cubes.
Etant donné que la plupart des aérostats
de la Coupe sont d'un volume beaucoup plus
considérable que le Centaure, il était permis
d'espérer qu'avec un vent d'Ouest, beaucoup
de concurrents avaient des chances d'ac-
complir des. raids magnifiques ; mais, hier
encore, l'observatoire de la tour Saint-Jac-
ques nous signalait une forte bYisede l'Est-
Sud-Est, c'est-à-dire défavorable à l'accom-
plissement de belles performances, puis-
qu'elle pousserait les concurrents vers la
Manche. v
Ce n'est qu'à partir de quatre heures et
demie que le départ sera donné aux aéro-
nautes, dans l'ordre suivant
1. Alfredo VùnwiM€-r, Italie.
2. Hugo von Aberciron,, Allemagne.
3. Henry de La Vaulx, France.
4. Emilio Herrera, Espagne.
5. C. S. HoHs, Grande-Bretagne.
6, Scinios-Dumont,' .Amérique.
<. Von den Driessehe, Belgique,
8. Schérle, Allemagne.
9. Castilion de .Saint Victor, France.
10. De Sal ama,n ca , Espagne.
11. Frank H. Butler, Grande-Bretagne.
12. Frank P. Lafrm, Amérique.
13. Baron von Hewald, Allemagne.
H. Jacques Baisan, France.
15. Capitaine Kmdelau. Espagne.
16. Prof. Huntington, Grande-Bretagne,
Mais, dès neuf heures du matin, le .public
sera a-dmis. au jardin des Tuileries, par Les
portes de Castiglione.et de Solférino, et, à
partir de une heure de l'après-midi, par les
portes des Pyramides et du Carrousel, au
pafcc- poiToIa^re tie .0 Cr., 50
,'A une heure également, Couvriront : 'la:"
porte du Jeu de Paumé (angle de la rue de
Hivali et de la place de la Concorde'), qui don-
nera- acéès dans une première enceinte ré-
servée dont le prix d'entrée est de 2 fr.,
et celle de la terrasse officielle de l'Orange-
rie (angle du quai des Tuileries etde la pla-
ce de la Concorde), où quelques places ré-
servées seront mises à la disposition du pu-
blic (prix:.5 fr.). Ajoutons que le bénéfice
de cette grande journée sportive sera versé
à Ip, Caisse des Victimes du Devoir.
Les spectateurs de cette manifestation as-
sisteront, de deux à quatre heures, à un lâ-
cher; monstre de plus de 5,000 pigeons voya-
geurs, ainsi qu'au lancement de nombreux
ballons-sondes et ballonnets.
Enfin, l'Harmonie du Journal,, sous la di-
rection de son habile chef. M. Cavaillé-
Massenet, se fera entendre alternativement
avec d'autres Sociétés musicales, pendant
toute la durée de la fSte.
Voici le programme qu'exécutera rRar.
monie du Journal, de trois heures à cinq
heures:
PREMIERE PARTIE
10 La Vie au Grand air. - - - - - ., DESHAYES
20 Ouverture du Domino Noir. AUBER
3° Le Voyage en Chine (fantaisie). BAZIN
I.O.L~'ne Soiréi- .près (Lii L a
4°. Crtc Soirée prfis du Lac. LEROUX
Hautbois solo: M. Lemoine.
DEUXIEME PARtIE
i" Le Magyar- ALLIER
2" Lohcnsfrtn (sélect. 1er et 2e actes). R. WAGNER
so Valse de Concert CHABAS
40 Ballet Egyptien (4 parti€6). LtJIGIM
5° La Marseillaise. X.
Et, en terminant, notons que la manifesta-
tion d'aujourd'hui concorde avec le 123® an-
niversaire de la première ascension qu'ac-
contplil le premier aéronaute, le professeur
.(.haries, qiii s'éleva, lui aussi, des Tuilerie-,,,
le 30 septembre 1783, « au milieu, nous .di-
sent les gazettes de l'époque, d'un grand
concours de peuple, de curieux et de sa-
vants».
Montville.
TABLEAU DES CONCURRENTS ô DES BALLONS
fiATlONS CHA~PIOM AIDES :WMS DES BAL LO!\8, \'OLUME
NATIONS CHAMPIONS - - ',..
Aiir.MAGNE Cap Hugo Von Abspcron- 0 Erbslôb DM~cMorr Ç.iSûm.
t- • B4rou yen SewaMU.: Dr geyser. ~'o?~!)tcr~ 2,200
- Ing. Scherle. Dr Soùnieck .a. Sclmaben l.Sûo
A.5IEMQ'U'E. Libfft. Frank'P. Lalun. X. Vnited States. 2,080
- Santos Dunioiit. X-•• Les Deux Amériques- 2,150
BELGIQUE L. Van den Driassc.he. C3Jpazza. Ojoukt.,..,. a,900
F.SPAG.N-E ie Lieutenant Herrera.,. X.,.,.;. Ay-Ay-AlI. 7,Mo
- Capitaine Kindel~u. De la Horga.,..,. Moiziana 2,230
-- E. G. de Sa.l9JQa.QQa. Montajo. Aforte 2,250
FRANCE. » •••• Jacques Balsaa X- Ville de, CMtcauroux. 2,250
— cte CastilJon de St-Victor. E. Zen? Le Foehn 2,250
— Ct« Henrv La'Vauls: rte Had. d'Oiiltremont, Walhaila 2,250
GRANDE-BRETAGNE. Frank H«dgC5. Butler P. Speneer City o( London.. 2,800
- Prof. A. K. Huntington.. C. P. Pollock,. Zéphyr - 2,2W
— Mon. Charles S. Rolls Colonel Capfper:. The ai,lian.nia ». 2,200
ITALIE., Alîrelo Vomw.mfir. Lieutenant C-iaaetti L'Elfe. 1.850
1. Baron cou i.uuuuttfcue). — .5.. /nâr. SCHERLE l'Allemagne). — 3. HUGO VON ABKRCROX .(Allemagne). - •*. Jacques BALSAN (France). —
5. Bon. Charles S. ROLLS (Angleterre). — 6. SANTOS-DUMONT (Amérique). - 7. FRANK HEDGES BUTLER (Angleterre). — 8. Comte de LA VAUIX
(France). — 9. P. LAEif (Amérique). — 10. Prof. HUNTINGTON (Angleterre). — 11. Comte de CA&TILLON de SAINT-VICTOR (France). — 12. Alfred
KINDELAU (Espagne). — 13. EstcMH de SALAMANCA (Espagne). — H. Emilio HERRERd. (Espagne). - 15. Van den DRIESSCQE (Belfriqw). - 16.
Alfredo VONWILLER tttalM. DRIESSCUC (Belgiqw). - 16.
ECHOS
L
'existence de la lèpre dans !/» Valait 1
a fort'surpris de rtombreitses personnee
qui croyaient que cette homble malaidie avail
disparu depuis longtemps; tout au r/noins du
territoire de ^fjurope.
Il n'en est tien;, et les médecins 5u.vent fort
bien qu'il existe de noinbrpuses régirons, où on
peut observer sur certains habitant des phéi
nomènés attribuabies à Iqt lèpre, n^^is une là*
pre tellement: atténuée, pu Une lq:,ngue. hérie
dite, que seul un exameq médical des plus ap-
profondis peut Cn révélet l'existence. -
C'est ainsi que notamment 'le docteur
Beaudouin, il n'y a pas très longtemps, signa.
lait des cas de ce genre assez froét luents chea
les indigènes dans une région dUlfoitou.
Cette affection, tellement bënifjbe," queUa
passe SOlIvent inaperçue de'ceux < gui en son6
atteints, c'est d'ailleurs pas contagieuse, mais
elle s'explique scientifiquement coinrae un caa
d'hérédité ancestrale des plus cur ieux. ; - a
A
ujourd hui, à! deux heures» et tiemie^
grande représentation réservée aux faw
milles avefc un programme de gaj a, au Cirqua
Métropole. Le spectacle au splendide hippo-
drome de l'avenue de Lamotte-Picquet est sans
aucun doute à l'heure actuelle Tun des plus
intéressants en même temps que des plutf
joyeux qm se puissent imaginer. Foottit,
rinénanable Foottit, le clown i.nerw'"cilleux ■eU
incomparable, doit y paraître d ans une entrent
comique inédite, et parmi les/ attractions da
tout premier ordre qu'applaudiront les spec.
tateurs de la matinée, il faut citer : Minny,
l'éléphant du roi d'Angleterre' ; les délicieu-
ses Trappnell's, les Météor's, nais de l'air, ètc.,
L
e succès de la partie de peloté à maii^
nue disputée dimanche dernier aui
fronton basque de Saint-Jaxœs, 54, rue da
Longchamps, à Neuilly, a été tel que la di-
rection de la candi a a demandé à Chileno de
se reocontrer à nouveau seul contre trois ad-
versaires, qui seront le célèbre Chiquito de
Cambo, Velasco et Illana. Au programme
également, Chiquito de Cambo contre Ameri..
cano en un match-revanche qui sera passions
nément et furieusement disputé et auquel vou«i
dront assister tous les aficionados parisiens,
A
vant et aller aux courses. aIlezdéjeunei
chez Paillard, au griU-room du Pra
Catelan. --_:. -
L
es directeurs des Magasins de Pygmalionj
consoents d'avoir toujours donné satis-
faction à leur clientèle et persuadés qu'ella
ne cessera de leur accorder sa confiance, ont
l'honneur de rappeler aux Dames que leurs
Magasins, qui n'étaient pas ouverts les di.
manches en morte-saison, continueront dor^
riavartt à rEsfer l'trmês Tes. dimanches toute 14
iouAiée. —
L
a constipation la plus rebelle est immé-
diatement soulagée et rapidement gué-
rie en prenant le soir, avant dîner, un - oU
deux grains de Vais, qui rétablissent le. fonct
tionnement normal de la digestion.
L
es Parisiens rentrent. Paris va reprendra
son aspect, les boulevards leur anima-
tion, les affaires leur activité et « The
Sport ». la série de ses expositions si cou-
rues.
Lundi iw octobre aura lieu la première
de la saison : gants pour Messieurs et Dames,
prix tout à fait exceptionnels avec un assor-
timent considérable d'articles spéciaux pour
l'auto. Nous prédisons à. cette occasion un
très grand succès au coquet magasin du 17,
boulevard Montmartre.
, JOINVILLE.
Un Capitaine auz arrêts
Pour avoir fait enfermer dans une cave
cinq civils qui chantaient 1' « Internatio-
nale », un capitaine se voit infliger
un mois d'arrêts de rigueur par
le ministre de la guerre.,
^MiiyLAU, septenihre. (Par dépêche det
notre correspondant particulier.) —On se
souvient du grave incident. qui se produisit
au village de Paulbe, prés. Millau, le 21 août
dernier, à l'ocoasion des manoeuvres.
Un capitaine du 143# de ligne ayant en-
tendu chanter ïlntërnatwuilc par. uii grou-
pe de cinq pronienems,'Ies interpella vive-
ment et prétendit leur imposer silence bien
qu'il ne fût que dix heures du soir.
Une discus^ipn s'éleva,; Finalement, M-Fi-
garet — c'est le nom de ce capitaine —; fit
empoigner les -cinq civils, qui furent enfer-
més jusqu'au lendemain, six heures, dans
une cave, d'où ils no purent sortir de toute
la nuit, malgré les démarches de leurs famil
les et de leurs amis pour les faire élargir.
Plainte fut aussitôt déposée par les inté-
ressés simultanément à l'autorité militaire
et au Parquet.
A la suite d'une longue enquête, qui fut
aussitôt ouverte, le général commandant le
169 corps vient d'infliger au capitaine Figa-
ret quinze jours d'arrêts de rigueur.*
Cette peine a été élevée à un mois par M.
Etienne, ministre de là guerre.
VINSURRECTION CUBAINE
Les Américains Muent
M. Taft se déclare gouverneur de lUe et >
adresse au peuple une proclamation en
expliquant son intervention.
Les Américains se décident à inter-
venir activement à Cuba. L'événement
était inévitable. Nous l'avions laissé pré-
voir, il y e. deux jours, en constatant •
l'échec de -la médiation de M Taft. La
seul moyen de l'empêcher aurait été un
accord entre les révolutionnaires et le
parti gouvernemental cubain. Jusqu'au
dernier moment, on a voulu espérer
que cette entente pourrait se faire ; que,
devant Ma menace q'une intervention
étrangère imminente, le patriotisme
l'emporterait sur les rivalités de per-
sonnes et de castes. Cet espoir est deçu.
Le président Palma a repoussé toutes
les démarches faites pour le déterminer
à retirer sa-démission. Ses partisans se
sont trouvés dans l'impuissance absolue
de lui désigner un successeur : la séan-
ce delà Chan-ibre co uée à cat effet n'a
réuni que quatre membres. Les révo-
lutionnaires libéraux ont repousse tout
accommodement. Dès lors, les Améri-
cains, malgré leur désir de rester dans
la couliez, ont été contraints d'agir. U3
FERNAND XAU, Fondateur
REDACTi ION ET ADMINISTRATION : 100, JWE RIG3EU&U, PARIS FERNAND XAU, Fondateur
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Adresse télégraphique : JOURNAL ;• R1CBEUEO v]^AB18
tes manuscrits non insérét ne sont pas M. MW
La Traite -
des Enfants
- Une- prière chevrote, en pleurniche-
orient :
— Chanté !. chante !. ;
D'un jpste figé, une misérable tend la
main. C est une femme,-hâve, sans âge,
et assise, comme écroulée, dans un effon-
drement de loques, contre.le soubasse-
ment de pierres blanches où s'encastrent
les grilles du chemin de fer de l'Ouest.
Et, alentour, c'est le grouillement, mati-
nal de la grande cité, à l'heure où com-
.menee le travail. ,-
| Devant la mendiante, trois enfants,
deux fillettes sordides et. un gamin mor-
veux et mal peigné, jouent avec des gra-
kvals.
f Tout à coup, ils cessent de passer le
sable, et les cailloux au crible de leurs
doigts malpropres et, craintifs, viennent
raccrocher aux jupes de celle, que je
xrois être leur mère.
j j'allonge mon aumône et m'éloigne de
! quelques pas. Les deux gamines ont re-
pris ïeurs ébats. Mais la mendiante a
gardé, serré contre elle, le petit garçon.
lEt, sur sa face» d'une insouciance rieuse,
! comme une souffrance brusque jette
; une ombré,
une ombre.
C'est qu'une « bourgeoise », dans un
froufrou soyeux, s'approche et va passer
devant le groupe. Et, docile comme un
chien bien dressé, l'enfant amplifie en-
core son expression de détresse.
j —Un p'tit sou, j'ai l'aim ! larmoie-t-il.
Quelques sous don nés à la pauvresse,
pui" s la passante s'éloigne. Et, du minois
dugosse, l'expression de souffrance an-
goissée esbtombée, ainsi qu'un masque
mal attaché.
Mate une horloge voisine sonne neuf
heures. Lamëndianle^ aussitôt, se lève,
eK embrassant la place: d'un regard cir-
culaire, agrippe, brutale, le poignet du
petit. D'un signé, elle appelle les fillettes
3ui se pèsent à ses jupes et le groupe,
descendant, la rue de Rome, va se poster
dans la cour de la gare Saint-Lazare.
, Et la psalmodie recommence, sans fin.
Et l'imploration de la pauvresse fait tom-
ber 'dans sa main d'abondantes aumô-
nes qui vont s'engouffrer dans la poche
de la loque qui la couvre.
J'avais laissé la miséreuse à son
triste routier, apitoyé malgré tout par le
t,ort des enfants qui raccompagnaient,
Joi^que,- le-soir, près de l'Opéra, une
voix, que-je reconnus, me sollicita à
nouveau : :'
— Charité !. charité !.
Je m'approchai, cette fois, de la men-
[ 4ian|e. éî*.àtbrûlejpourpoint •
— Où demeurez-^»,s ..xtomandai-
J'irai vous porter mon aumône à do-
micile. ,"
Elle me toisa, d'un dur regard de dé-
fiance ; et, d'une voix acide :
-. Très loin d'ici, jeta-t-elle : à Clichy.
Et, 'd!UUé,.sècôûsse, elle &e redressa, et
pe mit en marche à grands pas.
Il était déjà tard ; les becs de gaz -com-
œenogieut â clignoter dans l'ombre des
rues. J'avais emboîté le pas. Les fillet-
tes et le petit garçon, parfois, trébu-
chaient, ivres de fatigue et de sommeil.
Près des Halleg;une des gamines chan-
cela soudain et, son pied étant venu à
heurter un pavé, elle s'étala sur la chaus-
sée. D'une bourrade, la mégère la rele-
va ; puis, l'ayant saisie au bras, la traî-
nant presque,, elle se dirigea en gromme-
tant vers un tramway tout proche.
Dès qu'elle eut gravi l'escalier de l'im-
périale, je m'installai sur la plate-for-
me., Nous partîmes. Et ma chasse me
conduisit-jusqu'à la place d'Italie.
Le groupe lamentable s'enfonça dans
l'ombre équivoque du boulevard de la
Gare et tourna le coin d'une rue. Là, d'é-
traites- cours parallèles, bordées de mai-
sons hautes, forment la cité Jeanne-
d'Arc. C'est la misère dans ce qu'elle a
de plus sordide et de plus vil. Et cette
misère, dans ce décor de maisons mo-
dernes,, ,cette misère crasseuse, et
puante, apparaît comme plus terrifiante
encore que celle des habitants îles masu-
res de la zone,— chiffonniers ou romani-
chels. Car elle est, ]à, dans un cadre où
on ne s'attendrait nullement à la ren-
contrer. Elle ne se réfugie pas, comme
honteuse, dans des masures aplaties, qui
semblent vouloir se terrer dans le sol et
chèrcher un abri contre les regards. Elle
loge dans de véritables maisons et s'éta-
le,. impudente —orgueilleuse presque
-7- aux fenêtres et dans la cité, débor-
dant même dans la rue. Les hommes,
loqueteux et ricanants ; les femmes,
pa.rfois belles, mais dépoitraillées et vê-
tues de taches et de trous, clament très
haut leur mépris des lois et de la po-
lice. Toute une marmaille, bruyante,
cynique, s'excite à des débauches et à
des vices précoces, et mûrit là, pour la
prostitution et le crime.
ta'meridiairte entra dans un cabaret
borgne. Le vin, là, se vendait quatre
sous le litre. Assis à une table, un cou-
ple qu'on eût dit dessiné par Callot, bu-
fait avidement. C'étaient le père et la
mère des mioches. Lui, taillé en force,
le visage barré d'une moustache rousse,
en broussaille, les yeux rougis, pochés
d'une bouffissure bleuâtre. Elle, longue
et maigre, sous une tignasse noire, cou-
ée t, semblait une de ces têtes de
oup dont on se sert pour enlever aux
plafonds les toiles d'araignée. Une ex-
clamation de ses lèvres pincées accueil-
lit l'entrée de la mendiante et, avides,
les mains de l'homme et de la femme
se tendirent vers elle. Les fillettes et le
gamin n'avaient eu, de ces deux êtres,
ni une caresse, ni même un regard.
C'eût été folie, de ma part, d'essayer
de. pénétrer, en vêtements corrects, dans
ce bouge. J'y revins pourtant, le lende-
main. Mais, cette fois, je m'étais accou-
tré de manière à ne pas inspirer la dé-
fiance aux habitants de la cité.
Le même couple était là encore, bu-
vant-et jaSpinarit avec des hommes et
3e$ femmes, haillonneux et sales, affa-
lés, les coudes au bois poisseux des ta-
bles, l'air aveuli.d!un bétail. Une odeur
ne vinasse, de tord-bovau et de crasse
écœurait. Ils étaient là, sous la lueur
(t) Voir le Journal du 25 septembre.
fumeuse d'une lampe, dans l'attente des
enfants, retour d'une tournée de mendi-
cité, de prostitution ou de vol. Et, -la
langue épaisse, déjà ils supputaient les
recettes de la.jow
Tout a coup, dans un claquement sec,
la porte s'ouvrit, — et le bouge sembla
s'éclairer. Une fillette, de douze ans au
plus, aux grands yeux de lumière, était
entrée, avec au bras un panier où quel-
ques fleurs se fanaient. Un tintement
de monnaie sur une table et, sans un
mot, triomphante, parmi une poignée
de gros sous, du doigt elle montrait une
pièce de cinq francs.
La mère, une mégère blonde et maf-
flue- un Rubens malpropre — de con-
tentement, gloussait comme une poule.
— Conte-nous ça!.
Et, un pétillement dans l'œil, la lèvre
humide, tous s'étaient tournés vers la
petite, attentifs.
La recette de la journée avait été mai-
gre. Le soir, la petite bouquetière avi-
sait un vieux monsieur qui, complai
samment, la. suivait, avec un air drôle,
mais un air sérieux, pas à la rigolade.
Et il l'avait emmenée.
— Et puis quoi !. voilà !. s'égayait
la petite, dans sa simplicité d'âme
populace.
Dans un trépignement, des rires gras
fusèrent. Et une voix éraillée, celle de
la mère, lança :
— Faut qu' j' régale !. Patron, deux
litres !. ,"
Moi, je, regardais toujours la large
pièce blanche. Cette pièce de cent sous,
maintenant, me faisait mal, ainsi qu'un
choc douloureux. Elle contenait de la
débauche et du vice, — comme du viol.
Mais c'était l'heure de la rentrée
des cesses. A chaque instant, une
mendiante professionnelle en ramenait.
un ou deux et remettait aux parents,
par tête d'entant, vingt ou vingt-cinq
sous, — le prix affiché, sur de larges
pancartes, dé la location hebdomadaire
des taudis où couchait la famille.
Ecœuré, je m'éloignai. Le long
de ma route, je croisai d'autres grou-
pes, dvautres .enfants loués, d'autres
bouquetières aux gestes équivoques.
Car la cité Jeanne-d'Arc est la grande
pourvoyeuse de tout-petits livrés à la
mendicité, — avouée ou déguisée.
Mais il y a d'autres coins de Paris et
de la banlieue où ce trafic existe. Les
moyens de répression mis à la dis-
position des représentants de la loi,
sont, hélas ! insuffisants. Et, chaque
nuit, des hommes et des femmes en
haillons, flanqués de pitoyables gosses,
assiègent les portes des théâtres et des
restaurants où l'on soupe. D'autres fois,
C'est à la porte des églises, les jours de
grandes fêtes religieuses, que vont se
poster les exploiteurs de la charité pu-
blique. -
fieS enfàrits qu'ils emmènent avec
eux. dans leur âpre chasse au profit
réalisé sans travail," appartiennent la
plupart du temps à ces individus dé-
chus, qui n'occupent aucune situation
stable. Ce sont des chiffonniers mar-
rons, — je ne parle pas de ceux qui
exercent ouvertement et honnêtement
leur profession, — ce sont des repas-
seurs de couteaux, des raccommodeurs
de faïence, des marchands ambulants
d'objets en vannerie, des vendeurs de
lacets. Toute une population demeu-
rée ou redevenue nomade, des miséreux
occupant un jour un taudis cité Jeanne-
d'Arc ou ailleurs, couchant, le lende-
main, dans les fours à chaux ou sur les
glacis des fortifications, et disparais-
sant parfois sans que personne s'occupe
d'eux. Ces êtres, retournés à l'anima-
lité comme les troglodytes d'Ezy dont
j'ai exposé, naguère, ici même, le genre
d'existence, considèrent uniquement
leurs enfants comme des sources de bé-
néfices. Quand ils sont âgés de deux
à cinq ans, ils les louent pour une re-
devance journalière. Plus tard, sans
plus de vergogne, et insoucieux de tout
devoir et de toute morale, de propos dé-
libéré, ils les jetteront, suivant les
sexes, dans le vol ou dans la prostitu-
tion.
JACQUES DHUR.
Le Commandant Moil
a-t-il été assassiné ?
BRUXELLES, 29 septembre. (Par dépêche de
notre correspondant particulier.) - Les
passagers arrives à Anvers, à bord du pa-
quebot Albertville, racontent que le corn.
mandant Mol], chef de la mission française
de délimitation de la frontière du Congo
français et du Cameroun, aurait été assas-
Le commandant MOLL
siné, dans le Hauthe-Sangha, avec un ser-
gent et un soldat blancs.
Ils assurent qu'une colonne aurait, quitté
Brazzaville avec mission de châtier >les as-
sassins.
C'est la sixième fois, au moins, que, depuis
le départ de la mission Moli-Gottes, des passa
gers des courriers du Congo belge apportent la
nouvelle de la mort, soit du commandant Moil.
soit du capitaine Cottes chaque fois, les infor-
mations venues de cotte source ont été reconnues
inventées de toutes .pièces.
[NciuS donndns donc la dépêche annonçant
t'assassinai du commandant Moll avec les plus
expresses réservés. Nous ferons remarquer, tou-
tefois, que les dernières nouvelles officielles de
la mission Moil représentaient celle-ci comme en
butte à de grandes difficultés dans sa marche à
travers des pays encore inexplorés et au milieu
Se populations hostiles.] ",
LA
Cet après-midi, seize ballons, montés par
des aéronautes représentant sept nations,
s'élèveront du jardin des Tuileries pour
conquérir le trophée offert par M. J. Gor-
don-Bennet à celui des concurrents qw.
atterrira le plus loin de Paris.
C'est cet après-midi, de une heure à cinq
heures, qu'aura lieu, au jardin des Tuile-
ries, la plus grande manifestation, aéronau-
tique de l'année, qui va mettre aux prises
les plus célèbres champions de l'air des dif-
férentes nations.
Pour la première fois va se disputer la
Coupe aéronautique fondée par M- James
GUdoii-Bennett, épreuve évidemment des-,
tinée a provoquer entre, tous les pays l'ému-
lation nécessaire ati développement de la lo-
comotion future. L'appel de M. Gordon-
Bennett a été entendu et sopt nations, re-
présentées par 16 aéronautes, ont. répondu
à son invitation. Nous publions ci-dessous
la liste, par pays, des concurrents, avec les
noms des ballons qu'ils doivent piloter.
L'épreuve .d'aujourd'hui se dispute sur la
distance, c'est-à-dire que le gagnant de la
Coupe sera celui qui aura parcouru, en ligne
droite, depuis Paris, le plus grand nombre
de kilomètres. Cependant, une médaille d'or
offerte pair notre confrère les Sports sera
attribuée à l'aéronaute dont l'ascension aura
eu la plus longue durée. A cet effet, TAéro-
Club de France a muni chaque nacelle d'un
appareil enregistreur spécial. -
Il est peu probable, étant donnée la direct
tion actuelle des courants aériens, que le
record du monde de la distance, détenu par
le comte Henri de la Yaulx.-soit battu.
Ce record est, en de
t.res, et il a été établi les U, 10 et 11 octobre
1900, en 35 heures 40 minutes, de Vincènnes
à Korostyehefr (Russie), à bord du ballon
le Centaure, cubant 1,600 mètres cubes.
Etant donné que la plupart des aérostats
de la Coupe sont d'un volume beaucoup plus
considérable que le Centaure, il était permis
d'espérer qu'avec un vent d'Ouest, beaucoup
de concurrents avaient des chances d'ac-
complir des. raids magnifiques ; mais, hier
encore, l'observatoire de la tour Saint-Jac-
ques nous signalait une forte bYisede l'Est-
Sud-Est, c'est-à-dire défavorable à l'accom-
plissement de belles performances, puis-
qu'elle pousserait les concurrents vers la
Manche. v
Ce n'est qu'à partir de quatre heures et
demie que le départ sera donné aux aéro-
nautes, dans l'ordre suivant
1. Alfredo VùnwiM€-r, Italie.
2. Hugo von Aberciron,, Allemagne.
3. Henry de La Vaulx, France.
4. Emilio Herrera, Espagne.
5. C. S. HoHs, Grande-Bretagne.
6, Scinios-Dumont,' .Amérique.
<. Von den Driessehe, Belgique,
8. Schérle, Allemagne.
9. Castilion de .Saint Victor, France.
10. De Sal ama,n ca , Espagne.
11. Frank H. Butler, Grande-Bretagne.
12. Frank P. Lafrm, Amérique.
13. Baron von Hewald, Allemagne.
H. Jacques Baisan, France.
15. Capitaine Kmdelau. Espagne.
16. Prof. Huntington, Grande-Bretagne,
Mais, dès neuf heures du matin, le .public
sera a-dmis. au jardin des Tuileries, par Les
portes de Castiglione.et de Solférino, et, à
partir de une heure de l'après-midi, par les
portes des Pyramides et du Carrousel, au
pafcc- poiToIa^re tie .0 Cr., 50
,'A une heure également, Couvriront : 'la:"
porte du Jeu de Paumé (angle de la rue de
Hivali et de la place de la Concorde'), qui don-
nera- acéès dans une première enceinte ré-
servée dont le prix d'entrée est de 2 fr.,
et celle de la terrasse officielle de l'Orange-
rie (angle du quai des Tuileries etde la pla-
ce de la Concorde), où quelques places ré-
servées seront mises à la disposition du pu-
blic (prix:.5 fr.). Ajoutons que le bénéfice
de cette grande journée sportive sera versé
à Ip, Caisse des Victimes du Devoir.
Les spectateurs de cette manifestation as-
sisteront, de deux à quatre heures, à un lâ-
cher; monstre de plus de 5,000 pigeons voya-
geurs, ainsi qu'au lancement de nombreux
ballons-sondes et ballonnets.
Enfin, l'Harmonie du Journal,, sous la di-
rection de son habile chef. M. Cavaillé-
Massenet, se fera entendre alternativement
avec d'autres Sociétés musicales, pendant
toute la durée de la fSte.
Voici le programme qu'exécutera rRar.
monie du Journal, de trois heures à cinq
heures:
PREMIERE PARTIE
10 La Vie au Grand air. - - - - - ., DESHAYES
20 Ouverture du Domino Noir. AUBER
3° Le Voyage en Chine (fantaisie). BAZIN
I.O.L~'ne Soiréi- .près (Lii L a
4°. Crtc Soirée prfis du Lac. LEROUX
Hautbois solo: M. Lemoine.
DEUXIEME PARtIE
i" Le Magyar- ALLIER
2" Lohcnsfrtn (sélect. 1er et 2e actes). R. WAGNER
so Valse de Concert CHABAS
40 Ballet Egyptien (4 parti€6). LtJIGIM
5° La Marseillaise. X.
Et, en terminant, notons que la manifesta-
tion d'aujourd'hui concorde avec le 123® an-
niversaire de la première ascension qu'ac-
contplil le premier aéronaute, le professeur
.(.haries, qiii s'éleva, lui aussi, des Tuilerie-,,,
le 30 septembre 1783, « au milieu, nous .di-
sent les gazettes de l'époque, d'un grand
concours de peuple, de curieux et de sa-
vants».
Montville.
TABLEAU DES CONCURRENTS ô DES BALLONS
fiATlONS CHA~PIOM AIDES :WMS DES BAL LO!\8, \'OLUME
NATIONS CHAMPIONS - - ',..
Aiir.MAGNE Cap Hugo Von Abspcron- 0 Erbslôb DM~cMorr Ç.iSûm.
t- • B4rou yen SewaMU.: Dr geyser. ~'o?~!)tcr~ 2,200
- Ing. Scherle. Dr Soùnieck .a. Sclmaben l.Sûo
A.5IEMQ'U'E. Libfft. Frank'P. Lalun. X. Vnited States. 2,080
- Santos Dunioiit. X-•• Les Deux Amériques- 2,150
BELGIQUE L. Van den Driassc.he. C3Jpazza. Ojoukt.,..,. a,900
F.SPAG.N-E ie Lieutenant Herrera.,. X.,.,.;. Ay-Ay-AlI. 7,Mo
- Capitaine Kindel~u. De la Horga.,..,. Moiziana 2,230
-- E. G. de Sa.l9JQa.QQa. Montajo. Aforte 2,250
FRANCE. » •••• Jacques Balsaa X- Ville de, CMtcauroux. 2,250
— cte CastilJon de St-Victor. E. Zen? Le Foehn 2,250
— Ct« Henrv La'Vauls: rte Had. d'Oiiltremont, Walhaila 2,250
GRANDE-BRETAGNE. Frank H«dgC5. Butler P. Speneer City o( London.. 2,800
- Prof. A. K. Huntington.. C. P. Pollock,. Zéphyr - 2,2W
— Mon. Charles S. Rolls Colonel Capfper:. The ai,lian.nia ». 2,200
ITALIE., Alîrelo Vomw.mfir. Lieutenant C-iaaetti L'Elfe. 1.850
1. Baron cou i.uuuuttfcue). — .5.. /nâr. SCHERLE l'Allemagne). — 3. HUGO VON ABKRCROX .(Allemagne). - •*. Jacques BALSAN (France). —
5. Bon. Charles S. ROLLS (Angleterre). — 6. SANTOS-DUMONT (Amérique). - 7. FRANK HEDGES BUTLER (Angleterre). — 8. Comte de LA VAUIX
(France). — 9. P. LAEif (Amérique). — 10. Prof. HUNTINGTON (Angleterre). — 11. Comte de CA&TILLON de SAINT-VICTOR (France). — 12. Alfred
KINDELAU (Espagne). — 13. EstcMH de SALAMANCA (Espagne). — H. Emilio HERRERd. (Espagne). - 15. Van den DRIESSCQE (Belfriqw). - 16.
Alfredo VONWILLER tttalM. DRIESSCUC (Belgiqw). - 16.
ECHOS
L
'existence de la lèpre dans !/» Valait 1
a fort'surpris de rtombreitses personnee
qui croyaient que cette homble malaidie avail
disparu depuis longtemps; tout au r/noins du
territoire de ^fjurope.
Il n'en est tien;, et les médecins 5u.vent fort
bien qu'il existe de noinbrpuses régirons, où on
peut observer sur certains habitant des phéi
nomènés attribuabies à Iqt lèpre, n^^is une là*
pre tellement: atténuée, pu Une lq:,ngue. hérie
dite, que seul un exameq médical des plus ap-
profondis peut Cn révélet l'existence. -
C'est ainsi que notamment 'le docteur
Beaudouin, il n'y a pas très longtemps, signa.
lait des cas de ce genre assez froét luents chea
les indigènes dans une région dUlfoitou.
Cette affection, tellement bënifjbe," queUa
passe SOlIvent inaperçue de'ceux < gui en son6
atteints, c'est d'ailleurs pas contagieuse, mais
elle s'explique scientifiquement coinrae un caa
d'hérédité ancestrale des plus cur ieux. ; - a
A
ujourd hui, à! deux heures» et tiemie^
grande représentation réservée aux faw
milles avefc un programme de gaj a, au Cirqua
Métropole. Le spectacle au splendide hippo-
drome de l'avenue de Lamotte-Picquet est sans
aucun doute à l'heure actuelle Tun des plus
intéressants en même temps que des plutf
joyeux qm se puissent imaginer. Foottit,
rinénanable Foottit, le clown i.nerw'"cilleux ■eU
incomparable, doit y paraître d ans une entrent
comique inédite, et parmi les/ attractions da
tout premier ordre qu'applaudiront les spec.
tateurs de la matinée, il faut citer : Minny,
l'éléphant du roi d'Angleterre' ; les délicieu-
ses Trappnell's, les Météor's, nais de l'air, ètc.,
L
e succès de la partie de peloté à maii^
nue disputée dimanche dernier aui
fronton basque de Saint-Jaxœs, 54, rue da
Longchamps, à Neuilly, a été tel que la di-
rection de la candi a a demandé à Chileno de
se reocontrer à nouveau seul contre trois ad-
versaires, qui seront le célèbre Chiquito de
Cambo, Velasco et Illana. Au programme
également, Chiquito de Cambo contre Ameri..
cano en un match-revanche qui sera passions
nément et furieusement disputé et auquel vou«i
dront assister tous les aficionados parisiens,
A
vant et aller aux courses. aIlezdéjeunei
chez Paillard, au griU-room du Pra
Catelan. --_:. -
L
es directeurs des Magasins de Pygmalionj
consoents d'avoir toujours donné satis-
faction à leur clientèle et persuadés qu'ella
ne cessera de leur accorder sa confiance, ont
l'honneur de rappeler aux Dames que leurs
Magasins, qui n'étaient pas ouverts les di.
manches en morte-saison, continueront dor^
riavartt à rEsfer l'trmês Tes. dimanches toute 14
iouAiée. —
L
a constipation la plus rebelle est immé-
diatement soulagée et rapidement gué-
rie en prenant le soir, avant dîner, un - oU
deux grains de Vais, qui rétablissent le. fonct
tionnement normal de la digestion.
L
es Parisiens rentrent. Paris va reprendra
son aspect, les boulevards leur anima-
tion, les affaires leur activité et « The
Sport ». la série de ses expositions si cou-
rues.
Lundi iw octobre aura lieu la première
de la saison : gants pour Messieurs et Dames,
prix tout à fait exceptionnels avec un assor-
timent considérable d'articles spéciaux pour
l'auto. Nous prédisons à. cette occasion un
très grand succès au coquet magasin du 17,
boulevard Montmartre.
, JOINVILLE.
Un Capitaine auz arrêts
Pour avoir fait enfermer dans une cave
cinq civils qui chantaient 1' « Internatio-
nale », un capitaine se voit infliger
un mois d'arrêts de rigueur par
le ministre de la guerre.,
^MiiyLAU, septenihre. (Par dépêche det
notre correspondant particulier.) —On se
souvient du grave incident. qui se produisit
au village de Paulbe, prés. Millau, le 21 août
dernier, à l'ocoasion des manoeuvres.
Un capitaine du 143# de ligne ayant en-
tendu chanter ïlntërnatwuilc par. uii grou-
pe de cinq pronienems,'Ies interpella vive-
ment et prétendit leur imposer silence bien
qu'il ne fût que dix heures du soir.
Une discus^ipn s'éleva,; Finalement, M-Fi-
garet — c'est le nom de ce capitaine —; fit
empoigner les -cinq civils, qui furent enfer-
més jusqu'au lendemain, six heures, dans
une cave, d'où ils no purent sortir de toute
la nuit, malgré les démarches de leurs famil
les et de leurs amis pour les faire élargir.
Plainte fut aussitôt déposée par les inté-
ressés simultanément à l'autorité militaire
et au Parquet.
A la suite d'une longue enquête, qui fut
aussitôt ouverte, le général commandant le
169 corps vient d'infliger au capitaine Figa-
ret quinze jours d'arrêts de rigueur.*
Cette peine a été élevée à un mois par M.
Etienne, ministre de là guerre.
VINSURRECTION CUBAINE
Les Américains Muent
M. Taft se déclare gouverneur de lUe et >
adresse au peuple une proclamation en
expliquant son intervention.
Les Américains se décident à inter-
venir activement à Cuba. L'événement
était inévitable. Nous l'avions laissé pré-
voir, il y e. deux jours, en constatant •
l'échec de -la médiation de M Taft. La
seul moyen de l'empêcher aurait été un
accord entre les révolutionnaires et le
parti gouvernemental cubain. Jusqu'au
dernier moment, on a voulu espérer
que cette entente pourrait se faire ; que,
devant Ma menace q'une intervention
étrangère imminente, le patriotisme
l'emporterait sur les rivalités de per-
sonnes et de castes. Cet espoir est deçu.
Le président Palma a repoussé toutes
les démarches faites pour le déterminer
à retirer sa-démission. Ses partisans se
sont trouvés dans l'impuissance absolue
de lui désigner un successeur : la séan-
ce delà Chan-ibre co uée à cat effet n'a
réuni que quatre membres. Les révo-
lutionnaires libéraux ont repousse tout
accommodement. Dès lors, les Améri-
cains, malgré leur désir de rester dans
la couliez, ont été contraints d'agir. U3
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