Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-02
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 mars 1906 02 mars 1906
Description : 1906/03/02 (A15,N4901). 1906/03/02 (A15,N4901).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7625697b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2014
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QUINZIEME XNNEEf. — W mnr
HUIT PAGES —> Le Numéro quotidien (Paris et ^Départements) — CINQ CENTIM^
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FERNAND XAU, Fondateur
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Adresse télégraphique : JÛURNAI«-RICHELIEU-PAft!8>
fjss manuscrit* non insérés ne sont pas ren4uê,
L'ART ET L'ÉTAT
,EntréJXJnse à la campagne d'Emile
térnont et sur une pressante demande
de M. Couyba, lors de la discussion du
budget de l'instruction publique, le mi-
nistre, l'autre jour, prom,ettait d-e don-
ner .à un jeune poète et à un jeune pro-
sateur pauvres deux bourses de voyage.
Il convient d'applaudir'à ces initiati-
ves. OU ne voit pas très bien sous quel
prétexte poètes et prosateurs étaient
seul$ exclus, jusqu'ici, des libéralités de
l'État, alors que peintres, sculpteurs, ar-
chitectes, graveurs, musiciens même
émargent au budget de l'Académie de
France, à Rome, ou s'en vont, ce qui
est mieux encore, promener à travers
jte monde leurs talents naissants, grâce
taux bourses des Salons annuels.
Les raisons d'un tel ostracisme échap-
Dent.. Pourquoi ceux-ci, et non ceux-là ?
Ëst-ce que, dans la république des let-
tres, et sous la République, tout court,
la plume serait un outil inférieur à l é-
bauchoir ou au pinceau ? Un écrivain,
au même titre qu'un artiste, n'exprime-
i-il point la pensée française ? Un Hugo
pu un Balzac ne servent-ils pas la gloire
nationale, autant qu'un Delacroix ou un
JRodin ?
Faciliter, ici ou là, l'éclosa. on de ces
fleurs de la race., répandre, sur tous les
terrains où gerïïie notre patrimoine in-
tellectuel, l'or fécond qui aide à vivre,
à la bonne heure, voilà de intelligente
équité.
i On va nous dire :
[ - Pardon ? N'y a-t-il pas unc qUtSâu*dn
préalable ? Avant de s'occuper de tel ou
{bel, de jeter un viatique à ces mains ten-
dues, ne convient-il pas de savoir s'il
lest bon que l'Etat s'immisce dans le do-
maine de l'Art, où il n'a que faire ? de
savoir si le viatique même est utile ou
Xiu,is-ible ? Vous souhaitez, pour les ar-
tistes, un encouragement nouveau de
t'Etat ; n'est-ce pas plutôt, et pour le
plus grand bien des artistes, la sépara-
tion de l'Art et de l'Etat qui s'impose ?
j Ce n'est pas à l'engrais des avantages
matériels, c'est à la tourmente de l'ad-
Wersité, c'est à la pratique du désinté-
ressement et du sacrifice qu'un pur ta-
rent se forme. L'élan de la vocation, non
l'aiguillon d'ambitions mesquines, voilé,
le principe vivifiant des vies d'artistes.
Les vrais, ceux qui ont au cœur un
(idéal, en souffriront-ils davantage, si
pour eux l'existence se fait encore plus
ardue, sans autres récompenses que la
satisfaction de leur conscience, efe l'es-
time de quelques-uns ? Ils continueront
'do tracer, avec une-âpre joie, leurjsillon.
Mais supprimez les Ecoles, les bourses,
les décorations, toute cette manne ou
/Vaine ou corruptrice de l'Etat, vous ver-
trez, au contraire, le désert se faire sur
les routes battues. Autant de faux artis-
tes, de pseudo-intellectuels, autant de
marchands de moins. Vous aurez net-
Jtové le Temple.
A cette coupe sombre, tout bénéfice.
lues génies, les talents réels seuls pour-
suivront leur oeuvre. L'art eessgra d'être
une carrière, encombrée de médiocrités,
redeviendra la haute cime où l'on n'at-
!teint que par le probe, le patient effort,
ou le vertigineux coup d'aile.
; Et c'est une théorie où il n'y a rien à
redire, sinon que c'est la théorie, l'ab-
solu. Nous sommes accoutumés de vivre
dans les contingences. Séparer l'art de
l'Etat, est-ce bien, d^illèurs, affranchir
flfart? n'est-ce é ôiùtne l'indiquait
le philosophe Alfred Fouillée, risquer
Ue le laisser tocnber, tout à fait, dans
l l'industrie et le commerce, au culte des
bas instincts, à la pornocratie, n'est-ce
pas changer un Pégase borgne contre un
boiteux, livrer l'inspiration sacrée à la
tyrannie des individus les plus riches,
à la merci des foules les moins compé-
tentes ?
Point de médaille sans revers, d'idée
sans contre-partie. Que l'Etat, selon la
juste remarque d'Henry Maret, s'appelle
Périclès ou Léon X, Auguste ou
Louis XIV, ou vulgairement l'Etat, il
est là. C'est, le compagnon quotidien. Il
Côtoie, il surplombe nos vies. On pour-
rait peut-être s'en passer. Mais, en fait,
on ne s'en est jamais passé, et il est
probable qu'on ne s'en passera jamais.
Prenons-le donc, non point comme il est,
mais comme une nécessité de principe.
Et, puisque l'artiste Aujourd'hui a le
bonheur de n'être plus, de Sa Majesté,
le très humble et très obéissant servi-
teur, puisque, < sous l'an trente-six de la
troisième République, chacun peut dire :
rEtat, c'est nous, profitons-en pour met-
tre un peu d'ordre dans nos affaires, et
réglementons, conformément à des lois
plus modernes, les rapports tant soit peu
vieillots de l'art et de l'Etat. N'arrachons
pas, guérissons. Il y a là tout un sys-
tème désuet, une bâtisse caduque, mais
dont les matériaux sont excellents.
Les bourses de voyage, bravo 1 Mais,
pour les prosateurs et les poètes, qu'el-
les ne dépendent plus du goût plus ou
moins changeant d'un ministre, qu'elles
soient de droit, comme pour les sculp-
teurs et les peintres, en admettant seu-
lement, dans le jury qui distribuera lacs
unes et les autres, des prosateurs et d'as
poètes, des sculpteurs et des peintres.
Qu'à côté des représentants de Frétât,
les représentants des intéressés — élus
par eux — Uient la parole.
L Académie de France à Rome, la
(Villa Médicis. hurrah ! Il n'y a pas de
plus noble et de plus enfiévrant séjour,
au seuil d'une jeunesse. Ces beaux jar-
dins aux silencieuses allées, cette ter-
rasse où les pins parasols Vibrent dans
la lumière, le bois d&s chê;nes-verts, sé-
culaires et noueux, d'où \a vue s'étend
sur la Ville des villes et la ligne fuyante;
des. collines bleues, on ne peut trouver
de plus magnifique stimulant au travail,
de port plus heureux pour le recueille-
ment du départ, pour l'envol vers le
rêve et la vie. Tt"ome même,- pour toute
âme éprise de. Ira poésie du passé, sans
laquelle on ne, comprend jamais tout
n'avenir, qu fffWî source d'émotions fécon-
des, d'inoubliables leçons I
Il faut, à tout prix, garder l'Académie
ne France à Rome. Loin de fermer les
M
portes de la Villa Médicis, il faut les
ouvrir, et toutes grandes, à quiconque,
fervent de l'art, - qu'il manie le burin
ou le pinceau, l'ébauchoir ou la plume,
— en sera jugé digne, par l'Etat et par
ses pairs.
Mais, à aucun prix, il ne faut la gar-
der telle quelle. Ses règlements devraient
être, depuis cent ans, périmés. Ils da-
tent de Colbert et du grand siècle, - de
deux siècles ! Ils ont là marque servile
du' temps de Louis et de Napoléon, du
bon et du mauvais plaisir. Les jeunes
artistes qu'on envoie Là, d'après un choix
fait en dépit du bon sens, absurdement
exclusif d'ailleurs, puisque les lettres en
sont bannies, sont considérés comme
des élèves tenus en charte, pis, en li-
sière. Ils sont astreints, quatre ans du-
rant, à des pensums réguliers, à une
quasi-fixité de séjour — inappréciable
si elle était limitée, stérilisante à la.lon-
gue. Ils sont condamnés, quatre ans du-
rant, sinon à la chasteté, du moins au
célibat obligatoire. Se marier ? Fi donc !
Que deviendrait l'Art, avec un grand A ?
Qu'ils fassent des bâtards,, à la bonne
heure ! #
Qui le veut ainsi ? Le souverain.
Louis XIV a eu beau changer de perru-
que. Il est toujours .là ! Il s'appelle seu-
lement v: l'Institut. Grâce ,à la tradition-
nelle férule de cette très 'antique insti-
tution, à ce vestige monarchique,- — le
Prix de :Rowe;.J'Açadémie de France
à Rome demeurent à demi inféconds,
inféodés à des préjugés, des coutumes
d'un autre âge, - hors la vérité, hors
la vie 1
Il y a quelques années, les « élèves »,
puisqu'on s'obstine à les baptiser de ce
nom, présentèrent, sous forme de péti-
tion, les observations les plus sages, con-
cernant l'absurde tyrannie d'école qui
continue à peser sur eux, et ces envois
périodiques, invention louis-quatorzient-
ne, bonne quand il s'agissait de meubler,
de copies ou d'inspirations de l'antique,
les palais royaux, simple tracasserie de
magisters étroits, aujourd'hui. On se
souvient aussi du beau tapage, fait par
un pensionnaire récalcitrant, au refus
d'une autorisation de mariage. Autant
en emporta le vent. L'Institut s'est cram-
ponné. La routine tient bon.
On ne voit pas pourquoi l'Etat s'obs-
tinerait à laisser, en ces mains jalouses
et séniles, une direction qui va droit au
rebours du but, remonte vers hier, au
lieu de descendre vers demain. Un mo-
ment, sous le second Empire, on avait
dépossédé, au profit du ministère de
l'instruction publique, l'Institut de ses
prérogatives surannées. Il conviendrait
de revenir à cet exemple républicain.
Continuons d'utiliser l'admirable Villa
Jkdé&cis, puisqu'elle existe.* Mais qu'elle
cesse au plus tôt 4'être la chose, le fief
de mandarins que rien ne désigne pour
cette domination, sinon l'incurie de
l'Etat et la longue patience des intéres-
sés, qui s'en désintéressent, et qui ont
tort.
Le concours du Prix de Rome d'abord
réorganisé, cessant d'être considéré com-
me réservé aux seuls élèves de l'Ecole
des beaux-arts, comme but et fin d'un
enseignement officiel, cessant d'être un
exercice à sujet, à lieu, et à heure fixes,
— mais élargi, ouvert à tous., sous cer-
taines conditions d'âge, et jugé, non plus
par le seul Institut, à la fois juge et par-
tie, mais par un jury éclectique, et d'o-
rigines diverses, par exemple un tiers
d'académiciens, un tiers de membres
nommés par le gouvernement, et le der-
nier tiers, d'artistes élus par les candi-
dats. L'Académie de France à Rome, en-
fin, accueillante pour tout ce qui, dans
le domaine de la pensée, contribue à
illustrer la nation : science, lettres, arts.
La pension non plus s'émiettant sur
quatre années, mais massée en trois.
Le séjour à Rome obligatoire pendant
quelques mois, facultatif le reste du
temps. Nul envoi d'oeuvres régulier ne
venant, à la traverse, troubler ces heu-
res bénies, tout entières à la leçon du
travail personnel, du travail poursuivi
de plein gré, dans le repos de Rome,
ou le Libre mouvement des voyages,
parmi les sites glorieux, vers les, sour-
ces de sensations nouvelles. On jugerait
ensuite, d'un coup, du chemin fait. Seule
méthode vraiment efficace, et digne. Li-
berté, en un mot, liberté complète, voire
de se marier, si tel est le vœu, trop légi-
time, de l'artiste 1
Tels devraient être, si l'on voulait
qu'ils servissent à quelque chose, les
rapports de l'Art. et de l'Etat. La Répu-
blique n'y perdrait rien, que des habitu-
des de régimes abolis, et la République
des Lettres y gagnerait, en initiative et
en responsabilité. ,
On a marché, depuis Colvert. Perru-
que bas !
PAUI.. et VICTOR MARGUERITTE.
ÉCHOS
TJ
ne modification a été apportée au voyage
du roi d'Angleterre. Edouard VII. Qui
ne devait que passer à Paris, y séjournera,
en effet, trois jours. Il arrivera, samedi soir,
descendra à l'ambassade d'Angleterre et ne
quittera Paris que mardi pour se rendre à
Biarritz. Il n'y aura ni garde d'honneur, ni
cérémonie quelConque à Portsmouth, Cher-
bourg et Paris.
H
ier matin, le groupe anglais té l'Alliance
littéraire, scientifique et artistique franco-
britannique, a été reçu au palais du Luxem-
bourg par MM. Bonnefoy-Sibour, questeur;
Léon Bourgeois, président d'honneur du
groupe français de l'Association; Mézières et
Calvet, sénateurs. La délégation, nombreuse
et présentée par sir Archibald Geikie, Mlle
I. Dreyfus et M. L. Dufourmantelle, secré-
taire général de l'Alliance française, a visité
le palais sous la conduite de M. Hustin, se-
crétaire général de la questure, puis s'est réu-
nie à la buvette, où des fleurs ont été aima-
blement offertes aux dames et des toasts cha-
leureux échangés.
M
Barthou a prévenu le garde des sceaux
,. qu'il lui poserait aujourd'hui une ques-
tion au sujet des incidents qui ont marqué,
comme l'an sait, les séances de la Cour d'as-
aises» taxa du procès Gallçy.
D'autre part:, M. Chaumié vient de rappeler
aux chefs dès Cours d'appel les dispositions
de la circulaire du ier février 1891 réglemern-
tant et délimitant les catégories de personnes
qui peuvent avoir accès dans le prétoire de&
Cours d'assises et des tribunaux de police cor-
rectiarmelle.
L
e garde des sceaux déposerai mardi pro-
chain, à la séance du Sénat, un projet
de loi sur les concours organisés par des jour-
naux.
M
le bâtonnier Albert Danet a reçu, hier,
la visite des comités nationalistes du
premier arrondissement qui venaient officiel-
lement lui offrir la candidature au siège laissé
vacant par la mort de M. Archdeacon.
- Pour les mêmes motifs que M. Déroulède,
l'éminent bâtonnier a dû décliner l'offre qui
lui était faite. Par suite d'engagement anté-
rieur, MI Danet a accepté la candidature dang
FArdeche, qui est son pays d'origine..
T
Qtujours la Merelli.
En vue de ses nombreux procès, l'amie
de Galley vient de s adresser a un avoué au
Tribunal.
Voici en quels termes elle a constitué MG
Guiliaume Desouchea :
Je. soussignée, Valentine Darbour, épouSe de Ca-
mille Sohet, dite Valentine Merelli, demeurant de
droit avec M. Sohet
Déclare par les présentes faire élection de domi-
cile expresse à Paris, 53, avenue des Champs-Elysées,
en .l'étude de Me GuilLa-ume Desouches, avon6 près
le tribunal civil de la Seine, que je constitue pour
mon -mandaudré judiciaire et spécial à l'effet de
tfeoevolr tous actes qucloonquESqtLt pourraient m'ê-
tre destinés, et de signifier tous actes en défens©
ou en demande qu'il jugerait utiles à més intérêts.
Voulant et entendant que la nuiilicité voulue soit
donnée aux présentes de façon que je ne sois ni
recherchée ni inquiétée pour quelque cause que ce
SOit.
Paris, le 28 février 1900,
V. SOHET-DARBOUR.
E
n attendant la très prochaine inaugura1-
tion - des magasins, - complètement trans-
tormés, le Printemps fera coïncider, limai
prochain 5 mars, le début de l'Exposition des
« Premières Nouveautés d'Eté » avec l'ouver-
ture d'une nouvelle salle, vaste de plus de
mille mètores, qui sera 'désormais affectée aux
rayons de Blanc. L'emplacement rendu dispo-
nible a permis de développer encore les Rayons
de Soieries dont l'importance croît chaque
jouir. --- -
M
me F ranklin-Grout publie les lettres que
lui adressa son oncle Flaubert : Lettres
à sa nièce Caroline, où se révèle un Flaubert
inédit. Cet ouvrage sensationnel est édité par
Fasquelle, comme les autres volumes de la
célèbre « Correspondance ».
F
aites exécuter vos ordres d'autos par la
Banque Automobile, 47, boulevard Hauss-
mam. Far elle, vous obtenez les châssis de
tous les constructeurs à votre choix, .avec la
carrosserie à votre guiçe, et vous, n'effectuez
le paiement que pu vingtième chaque mois,
sans aucune augmentation des prix du catalo-
gue des constructeurs.
Quelle commodité ! Cette combinaison n'est
pas plus coûteuse qu'une location, et l'auto-
mobile vous appartient.
Succursale : 16, avenue Ma&séna, Niée.
A
vce le mois dè mars, le programme du
Gtjaue Métrooole a été entièrement re-
nouveléç*ët les nombreuses attractions qui ont
fait du nouvel hippodrome de l'avenue de La
Motte-Picquet l'un des établissements les plus
en vogue de Paris ont été remplacées par d'au-
trés attractions plus passionnantes -encore que
les premières. Au premier rang, citons les exer-
cices équestres de miss Randal, qui exécute à
cheval des tours de force qu'aucun homme au
monde n'a jusqu'ici été capable d'accomplir.
L
'ExP9Siticm des œuvres d'Arthur Prat, le
célèbre neintre nortucrais. rnmmonrt» a n_
jourd'hui et durera jusqu'au 13 mars (Galerie
des Artistes modernes, 19, rue Caumartin).
Arthur Pra.t, qui jouit à Lisbonne d'une
réputation méritée, va nous permettre ainsi de
juger son talent souple et délicat que Gustave
Geffroy, le critique très sûr, a déjà distingué
à l'Exposition universelle de 1900.
JOINVILLE.
Carnet d'un Sauvage
A propos du procès Galley, il a été géné-
ralement constaté que la justice entrait
dans le mouvement et qu'elle devenait gaie.
Les tribunaux perdent de plus en plus
leur esprit farouche des anciens jours. Les
petites dames y trônent en compagnie des
vieux messieurs, et c'est un plaisir, même
pour les criminels * endurcis, de se sentir
jugés par un aussi aimable aréopage. On
échange des œillades ; on fait des bons
mots. Parfois môme, on se livre à des accès
de fou rire qui gagnent jusqu'au greffier,
comme dans la pièce de Courteline.
On a beau dire, c'est toujours agréable
pour un condamné de se trouver dans un
milieu joyeux. Les tribunaux sont les der-
niers salons où l'on s'amuse. C'est au point
que j'ai entendu dire à un inculpé par un
de ses amis :
— Vous allez comparaître jeudi. Vous
avez de la chance. Vous n'allez pas vous
embêter.
Fi des grincheux, qui regrettent les an-
ciennes coutumes et lé" juges solennels qui,
prêtant du sérieux aux moindres choses,
n'avaient seulement pas assaisonné de quel-
ques petites plaisanteries parisiennes les
années de bagne prévues par le Code. Un
peu de farce est un vrai réconfort. Qu'est-ce
que le criminel ? Un malade. Or, tous les
médecins vous diront que lorsqu'on parvient
à faire rire le malade, il est à moitié guéri.
Qu'il soit seulement permis à l'accusé de
taper sur le ventre du juge en la trouvant
bien bonne, et vous, le verrez rejoindre sa
maison centrale en se tenant les côtes, pen-
dant que les gendarmes se tordront.
Telle sera la justice de l'avenir. On a fini
par comprendre que tout travail doit s'ac-
complir sans ennui. Il faut aimer son la-
beur; et, pour l'aimer, il sied d'en bannir
la tristesse. Encore un peu de temps, et les
arrêts seront accompagnés de musique
bouffe. Il en coûtera peut-être quelques de-
niers de plus à l'Etat ; mais songez com-
bien nous pourrons nous enorgueillir de
notre civilisation quand, ayant à loisir
entre la matinée des Nouveautés et celle de
Palais de Justice, nous nous déciderons pour
celle-ci, en disant :
— C'est le procès de ce monsieur, qui a
coupé sa femme en morceaux. Il parait que
ce sera désopilant !
Henry MaMt.
UNE ENQUÊTE A LA FRONTIÈRE ALLEMANDE
CONCLUSION
Les moyens de mobilisation sont plus prompts en
Allemagne qu'en France; mais toute éventualité
de conflit doit être écartée pour le moment
Le nouveau canon allemand -
Donc, tout le long de la. frontière al-
lemande de l'Ouest, - en face de la
Hollande et. de la Belgique, comme en
face du Luxembourg et de la France
— c'est un réseau de voies ferrées,
aménagées militairement. En un clin
d'œil, les corps prussiens, wurtem-
bergeois, badois, pourraient être por-
tés, véritable barrière hérissée de ca-
jions et de baïonnettes, vers les champs
de bataille .futurs. Et de cette mobilisa-
tion rapide résulterait vraisemblable-
ment le sort, sinon de Taction générale,
du moins des premiers engagements.
J'ai dit que la moindre station était
pourvue de quais de débarquement, et
de hangars spacieux, et que les ALle-
mands-avaient envisagé à la fois la né-
cessité de jeter en masse leurs soldats,
d£n«.-le plus bref délai, vers lés points
naturels d'envahissement, et celle de .les
abriter des intempéries, afin de les con-
server frais et dispos pour l'action.
Pourtant, si l'organisation est toute
prête, aucun indice, — je le répète, —
ne permet de croire qu'elle doit être
prochainement utilisée. Les quais de
débarquement ne servent encore qu'au
trafic des marchandises ; ils ne. sont
pourvus, ni des poteaux, ni des lanter-
nes qu'on y dispose, en cas de mouve-
ments de troupes. On aurait donc tort
de s'alarmer dès à présent.
D'autant que le peuple allemand ne
désire pas la guerre. De tous les propos
que j'ai recueillis, de toutes les conver-
sations que j'ai pu avoir avec des fonc-
tionnaires, avec des bourgeois, avec des
ouvriers, il résulte qu'un conflit san-
glant serait, pour nos voisina autant
que. pour nous'une calamité publique.
Dans toute l'industrieuse vallée de la
Moselle, chez les tisserands de la Saar,
chez les mineurs de Westphaiie, aussi
bien que parmi les gros ou. petits com-
merçants strasbourgeois ou messins,
l'éventualité .d'une, guerre avec la Fran-
ce apparaît redoutable. La guerre?.
1 • 1 1 - i- 1.-. la t"'o11'C'tT\.£\'rII-
C est, ex lis ïe 'àcivtjni; *
sion des affaires, le foyer déserté,, le
fils, le frère, le père, exposés à la tour-
mente mortelle des balles et des obus.
C'est la : fin du calme et tranquille.
bonheur domestique; que l'on goûte;
en Germanie, plus peut-être que par-
tout ailleurs.
• Il y a là un facteur d'apaisement dont
le kaiser et son parti militaire, sont,
coûte que coûte, obligés de tenir comp-
te et qui est de nature à les faire hési-
ter. Aussi bien, le flot uiontanit de la dé-
mocratie submerge, peu à. peu, à l'Est
du Rhin, comme dans toutes les na-
tions européennes, les vieiHes institu-
tions autocratiques. Et l'empereur d'Al-
lemagne doit parfois céder aux volontés
formellement exprimées du Reichstag-
Le bon Allemande lui, secoue la tête et
pense, avec son bon sens pratique, que
mieux vaut encore la paix durable et
féconde qu'une @ aventure dont, si formi-
dablement armé qu'on soit et si fort que
l'on se croie, on ne peut prédire à coup
sûr la problématique issue.
Il y a" dans toutes les tentatives hUr-
, i i ^4 ;1
marnes, une large pan u muuuuu, I, 11
a suffi jadis d'un grain de sable dans
la vessie d'un Cromwell, pour faire
avorter la révolution d'Angleterre.
Et puis, n'est-il pas d'autres diffi-
cultés qui viennent s'opposer encore à
une initiative belliqueuse de la part du
kaiser ?
Avec mon compagnon* je déjeunais,
à Metz, au grand restaurant Moitrier.
Une foule caquetante de fonctionnaires,
de touristes et de jeunes lieutenants em-
plissait la vaste salle. Et. la lumière,
tombant des hautes fenêtres, zigzaguait
en éclairs sur l'or et l'argent des épau-
lettes.. Une seule table demeurait va-
cante, près de la nôtre, et brusquement
elle fut occupée par de nouveaux venus.
Ils étaient quatre : quatre officiers su-
périeurs, sanglés dans leur rigide uni-
forme, les cheveux séparés sur le mi-
lieu de la tête, la moustache à la Guil-
laume, avec le défi de ses pointes ai-
guës. -
Dès qu'ils eurent pris placq, on leur
apporta, dans une sorte de seau à glace,
monté sur trois pieds, du Champagne
de grande marque. Et, silencieux d'a-
bord, ils ne, tardèrent pas à s'animer, —
et nous prêtâmes l'oreille.
Ils traitaient de la Conférence d'Algé-
siras et de l'éventualité d'une guerre
avec la France.,. Et l'un d'eux objecta' :
— Sommes-nous bien prêts ? Car, en-
fin, ce n'est pas tout' que d'avoir des
soldats et des lignes de chemins de fer
pour les mobiliser. Il faut encore pour-
voir aux frais de cette mobilisation. Et
trouverait-on, en cas de guerre, l'argent
nécessaire ? L'Angleterre ne soutien-
drait-elle pas l'action de la France en
arrêtant notre- flot.te marchande de. la
Baltique?. Et, dans. ce cas,-le marché
financier anglais ne nous serait-il pas
fermé ?.
Quelqu'un souligna :
— De fait; il y a là, en cette conjonc-
ture, une difficulté. Car nous ne pour-
rions faire arriver à Hambourg les cé-
réales que nous achetons à l'Amérique*
et à la Russie méridionale.
Mais voici que, dédaigneux, inter-
vint un coloneL Et de ses lèvres, tom-
ba, hautaine, sa souveraine opinion :
- Etranges, en vérité, sont vos in-
quiétudes- Mais notre premier acte, en
cas de conflit, serait l'envahissement de
la France. Nos approvisionnements
actuels nous assurent .plusieurs jours
d'existence. Et rien n'est plus simple
que de vivre sur le pays envahi.
Et, la parole autoritaire, incisive,
avec quelque chose du coup de burin du
graveur dans le. cuivre, il trancha. :
— On rançonne la population. Et si
les réquisitions ne donnent pas le réi-
sultat attendu, on fait des otages. Et on
avance, poussant devant soi, les maires
et les notables des communes. De cette
façon, l'ennemi n'ose tirer, et on arrive
bien à trouver des vivres. Mais ce sont
là des choses que le major von
Blezhoeffer, dans un ouvrage tout ré-
cent, a merveilleusement mises en lu-
mière. ',
Les autres se taisant, il. continua :
— Quant, à .savoir si. c'est bien nous
qui, les premiers, envahiront, cela n'est
pas douteux.. Avant même que la mobi-
lisation française fût commencée, nous
ferions franchir ; la frontières, de tous
côtés, à nos-troupes de première ligne.
Et grâce à notre réseau ferré, en moins
de huit jours, vingt-trois de -nos. corps
seraient en France.-- Nosi adversaires,
par contre, ne pourraient malgré leurs
efforts, avoir terminé leur mobilisation
avant le douzième jour. Et, à ce mo-
ment, ils, seraient encore sur Leur terri-
o toire..
.Tous, silencieux, et comme cnatouil-
lés aux fibres patriotiques, opinaient de
la tête, d'une lente et douce inclinaison.
Puis les propos s'aiguillèrent sur la
comparaison des deux armées, au point
de vue purement militaire. - Et j'enten-
dis vanter notre corps d'officiers, que
l'un des hauts gradés allemands, qui di-
sait avoir assisté àos grandes manœu-
vres,, qualifiait d' « admirable >»: J'enten-
dis vanter, aussi, notre artillerie, su-
périeure,, disaient-ils, à celle, chez eux,
actuellement en service, — l'autre, la
nouvelle, ne pouvant être utilisée avant
des mois. • ,:
Le colonel approuvait. Pourtant, il
observa :
- Oui* leurs officiers sont excel-
lents. leur artillerie supérieure. mais
leur haut commandement ne me. sem-
ble guère à redouter. Leurs états-ma-
jors sont figés dans les vieilles formu-
les. Ils en sont encore aux plans dé-
fensifs. C'est le mal traditionhaliste
qui étouffe la valeur de l'armée fran-
çaise.
On voit quelles préoccupations
sollicitent. nos voisins d'outre-Rhin. Et
ce qui doit rester, de ce que j'ai vu chez
eux c'est surtout qu'ils sont prêta pour
une mobilisation rapide. Ils pourraient
jeter au lendemain d'une déclaration de
guerre, des centaines de mille hommes,
équipés et en armes, sur l'Alsace-Lor-
raine. -
Ils ont d'ailleurs été merveilleuse-
ment servis par le développement éco-
nomique de leurs provinces occidenta-
les. Au fur et à mesure que l'industrie
accroissait dans les vallées de la Mo-
selle, du Rhin et de la Saar, ils cons-
truisaient de nouvelles lignes de che-
min de fer, qui,,&Itoutes, étaient, dès l'a-
bord, employées par le trafic commer-
cial. De telle sorte, qu'ils récupéraient
presque immédiatement ce qu'ils
avaient dépensé. Et, comme là-bas les
chemins de fer sont propriété de l'Etat,
ils pouvaient faire concorder utilement
les uecesMtçs ,uu uejjuct? civw iw ucvk*
sités militaires. l' ,
Chez nous, malheureusement, il ne *
saurait en être de même. Les voies fer-
mées appartiennent h de grandes Com-
pagnies. L'Etat n'est pas le maître de les
aménager comme bon lui semble, et si-
parfois un ministre de la guerre, à res-
prit large, voûtait donner à nos réseaux;
toute l'extension que comportent tes-'
nécessités de la mobilisation, il lui fau*
irait saisir le Parlement d'un, projet de
ici spéciaL
; Ce sont là des lenteurs inadmissibles, -
lorsqu'il s'agit de la défense nationaJtt.;
Il nous sera donc difficile de dressée
en face de l'organisation, allem i tde une
organisation analogue. Et pourtant c'est*
à ce but que doivent tendre nos eTforta,,
Il nous faut, à tout prix; préparer notra
mobilisation vers 1 Est, et mettre nx*
tre commahdemént supérieur en mesu-
re de porter rapidement vers la frontiè-
re les corps disséminés dans l'intérieur
du. pays. "L~~
- u ailleurs, nos troupes oe couverture
ne constituent guère qu'une couverture,
là où il faudrait un matelas* Car leur
peu de densité ne nous permettrait mê-
me .pas de. surveiller efficacement le -
mouvements de l'ennemi. Il convien-
drait de lés renforcer considérablement
— le nombre étant le facteur principal
du succès,, dans la guerre moderne.
Et puis, ne serait-il pas utile, nêdêSr
Sairç .même, que les coteries cessai
sent de mettre l'intérêt particulier
au-dessu3 de l'intérêt de la patrie ? G'ÇSÊ
surtout-en matière d'organisation mili-
taire et maritime, que les ebmpé-tehffl
doivent prendre le pas sur les compéà
titions. ,. !
J'ai rapporté, encore, une imprée-i
sion très nette de mon voyage auwlelà?
de la frontière. „ Les Allemands na Èel
sont pas seulement préparés : ils ont!
inaulqué à tous, à eux, comme à nous-
mêmes,' cette idée que, dans, l'éventua-
lité d'une guerre, leur premier ajete' de-f
vrait être l'envahissement du territoire
français. Nous vivons sur cette hypo-
thèse, et, chez nous, on. ne semble mô*
me pas concevoir une autre entrée en
campagne. C'est ainsi que l'on a. longue
ment épilogUé; il y a quelques mois,
sur la probabilité de l'inves:\Js.semeni
de Nancy par Les troupes allemandes,
quelques heures après une rupture des
relations diplomatiques- Eh bien ! il
convient de réagir. Il nous faut envisa<
ger, nous 'aussi, la
hir le territoire allemand. La meilleure
des défenses, en tactique militaire, c'est
encore l'attaque.
Enfin, il convient aussi que.trous. 1>r6<
testions, vigoureusement contre la là
gende créée -ei propagée par le parti mu
litaire d:oùtxeà,.Rhin, et --d'après laquelle,
si jamais survenait un conflit sanglant
entre les deux nations, c'est nous qù-
serions les agresseurs. Il.y a, pour le
kaiser et ses conseillers^ un intérêt pri*
mordial à nous charger ainsi du poids,
d'une responsabilité formidable. Maià
c'est: à nous à le démentir hautement.,.
Il y va de notre honneur devant le mon-i
de, et,.les gouvernants .actueb, de TAlle..
magne n'ont certainement pas oublié la
tactique sournoise de Bismarck, eru,
1870, que le chancelier couronna par
«le coup de la fausse dépêche d'Ems »,
Non, nous ne rêvons -null-ement. d'a-,
gression. Non, .:. tout comme le peu-
ple allemand lui-mêmes - le peuple
français ne veut pas la guerre. Car la
guerre c'est comme un oiseau de proie
géant qui fond sur un pays, déchique-
tant tout du bée, des serres, pour en
faire de la destruction, du deuil tfur
sang, —- de la mori.
- JACQUES DHUE-
VOIR EN 3e PAGE : - -,' >
NOTRE CONCOURS NATIONAL
LES INVENTAIRES -
La Baoarrede Champels
Le récit du receveur
de t'enregistrement
envoyé spécial.) — Me voici, enfin, parvenu,
au milieu dés paysans qui ont provoqué ii y
a quelques jours les graves, incidents de
Champels. J'ai pu approcher quelques-Ulm
des manifestants et, maintenant que me
voici de retour à Saugues, l'impression que
je garde de mon enquête, sur place est une
impression de stupeur.
Le temps de la chouannerie n'est pas ,âï
loin de nous que nous nous flattons de le
croire. Les paysans delà Bretagne insurgée
n'étaient "guère plus menaçants que ne le
sont en ce moment même certains habitants
de la Haute-Loire. Si noué ne les ^vons pa»
encore vu brandir au bout de leurs, bras les
faux redoutables qui jetèrent l'effroi dans,
toute la Vendée, il faut bien constater que
là menace de leurs fourches, de lfeurs âerpe»
où de leurs épieux est déjà, meuirtrière.,,
Ce que n'ont pu jusqu'ici vous traduire les
dépêches forcément brèves que vous avex
reçues avant que je n'aie pu voir moi-même
les manifestants- de Champels, c'est l'état
d'extraordinaire surexcitation auquel en sonft
arrivés ces pauvres geII$; Je dis* pauvrèB
gens, car leurs erreurs sont pitoyables et
nous ne saurons sans doute jamais à quelle
suggestion ont obéi ces, illettrés, isoles eN
monde par leur ignorance autant que pU
la hauteur de leurs montagnes presque inac-
cessibles, pour se porter à de tels excès.
On leur a dit, en effèt, que le gouverne-
ment veut s'emparer de tous les biens déal
catholiques. On leur a laissé croire, en con-
séquence, que, l'inventaire terminé, lee
agents de l'enregistrement emporteraient
tout ce qui se trouve dans les églises, qu'ils
détruiraient ces dernières, et prendraient
possession des terres.
Si invraisemblable que cela paraisse, il
s'est trouvé des paysans assez pletns dé
confiance en ceux qui leur parlaient poUf
ajouter foi à de tels propos. Ils les répètent
avec une naïveté farouche et leur bonne foi
est déconcertante.
J'ai interrogé plusieurs manifestants
pour connaître directement leurs opinions,.
et je les ai entendus m'affirmer que le gou-
vernement allait s'approprier leurs terres 1
Comment s'étonner ensuite que ces hom-
mes entrent en guerre ouverte avec le Kou.,
QUINZIEME XNNEEf. — W mnr
HUIT PAGES —> Le Numéro quotidien (Paris et ^Départements) — CINQ CENTIM^
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Adresse télégraphique : JÛURNAI«-RICHELIEU-PAft!8>
fjss manuscrit* non insérés ne sont pas ren4uê,
L'ART ET L'ÉTAT
,EntréJXJnse à la campagne d'Emile
térnont et sur une pressante demande
de M. Couyba, lors de la discussion du
budget de l'instruction publique, le mi-
nistre, l'autre jour, prom,ettait d-e don-
ner .à un jeune poète et à un jeune pro-
sateur pauvres deux bourses de voyage.
Il convient d'applaudir'à ces initiati-
ves. OU ne voit pas très bien sous quel
prétexte poètes et prosateurs étaient
seul$ exclus, jusqu'ici, des libéralités de
l'État, alors que peintres, sculpteurs, ar-
chitectes, graveurs, musiciens même
émargent au budget de l'Académie de
France, à Rome, ou s'en vont, ce qui
est mieux encore, promener à travers
jte monde leurs talents naissants, grâce
taux bourses des Salons annuels.
Les raisons d'un tel ostracisme échap-
Dent.. Pourquoi ceux-ci, et non ceux-là ?
Ëst-ce que, dans la république des let-
tres, et sous la République, tout court,
la plume serait un outil inférieur à l é-
bauchoir ou au pinceau ? Un écrivain,
au même titre qu'un artiste, n'exprime-
i-il point la pensée française ? Un Hugo
pu un Balzac ne servent-ils pas la gloire
nationale, autant qu'un Delacroix ou un
JRodin ?
Faciliter, ici ou là, l'éclosa. on de ces
fleurs de la race., répandre, sur tous les
terrains où gerïïie notre patrimoine in-
tellectuel, l'or fécond qui aide à vivre,
à la bonne heure, voilà de intelligente
équité.
i On va nous dire :
[ - Pardon ? N'y a-t-il pas unc qUtSâu*dn
préalable ? Avant de s'occuper de tel ou
{bel, de jeter un viatique à ces mains ten-
dues, ne convient-il pas de savoir s'il
lest bon que l'Etat s'immisce dans le do-
maine de l'Art, où il n'a que faire ? de
savoir si le viatique même est utile ou
Xiu,is-ible ? Vous souhaitez, pour les ar-
tistes, un encouragement nouveau de
t'Etat ; n'est-ce pas plutôt, et pour le
plus grand bien des artistes, la sépara-
tion de l'Art et de l'Etat qui s'impose ?
j Ce n'est pas à l'engrais des avantages
matériels, c'est à la tourmente de l'ad-
Wersité, c'est à la pratique du désinté-
ressement et du sacrifice qu'un pur ta-
rent se forme. L'élan de la vocation, non
l'aiguillon d'ambitions mesquines, voilé,
le principe vivifiant des vies d'artistes.
Les vrais, ceux qui ont au cœur un
(idéal, en souffriront-ils davantage, si
pour eux l'existence se fait encore plus
ardue, sans autres récompenses que la
satisfaction de leur conscience, efe l'es-
time de quelques-uns ? Ils continueront
'do tracer, avec une-âpre joie, leurjsillon.
Mais supprimez les Ecoles, les bourses,
les décorations, toute cette manne ou
/Vaine ou corruptrice de l'Etat, vous ver-
trez, au contraire, le désert se faire sur
les routes battues. Autant de faux artis-
tes, de pseudo-intellectuels, autant de
marchands de moins. Vous aurez net-
Jtové le Temple.
A cette coupe sombre, tout bénéfice.
lues génies, les talents réels seuls pour-
suivront leur oeuvre. L'art eessgra d'être
une carrière, encombrée de médiocrités,
redeviendra la haute cime où l'on n'at-
!teint que par le probe, le patient effort,
ou le vertigineux coup d'aile.
; Et c'est une théorie où il n'y a rien à
redire, sinon que c'est la théorie, l'ab-
solu. Nous sommes accoutumés de vivre
dans les contingences. Séparer l'art de
l'Etat, est-ce bien, d^illèurs, affranchir
flfart? n'est-ce é ôiùtne l'indiquait
le philosophe Alfred Fouillée, risquer
Ue le laisser tocnber, tout à fait, dans
l l'industrie et le commerce, au culte des
bas instincts, à la pornocratie, n'est-ce
pas changer un Pégase borgne contre un
boiteux, livrer l'inspiration sacrée à la
tyrannie des individus les plus riches,
à la merci des foules les moins compé-
tentes ?
Point de médaille sans revers, d'idée
sans contre-partie. Que l'Etat, selon la
juste remarque d'Henry Maret, s'appelle
Périclès ou Léon X, Auguste ou
Louis XIV, ou vulgairement l'Etat, il
est là. C'est, le compagnon quotidien. Il
Côtoie, il surplombe nos vies. On pour-
rait peut-être s'en passer. Mais, en fait,
on ne s'en est jamais passé, et il est
probable qu'on ne s'en passera jamais.
Prenons-le donc, non point comme il est,
mais comme une nécessité de principe.
Et, puisque l'artiste Aujourd'hui a le
bonheur de n'être plus, de Sa Majesté,
le très humble et très obéissant servi-
teur, puisque, < sous l'an trente-six de la
troisième République, chacun peut dire :
rEtat, c'est nous, profitons-en pour met-
tre un peu d'ordre dans nos affaires, et
réglementons, conformément à des lois
plus modernes, les rapports tant soit peu
vieillots de l'art et de l'Etat. N'arrachons
pas, guérissons. Il y a là tout un sys-
tème désuet, une bâtisse caduque, mais
dont les matériaux sont excellents.
Les bourses de voyage, bravo 1 Mais,
pour les prosateurs et les poètes, qu'el-
les ne dépendent plus du goût plus ou
moins changeant d'un ministre, qu'elles
soient de droit, comme pour les sculp-
teurs et les peintres, en admettant seu-
lement, dans le jury qui distribuera lacs
unes et les autres, des prosateurs et d'as
poètes, des sculpteurs et des peintres.
Qu'à côté des représentants de Frétât,
les représentants des intéressés — élus
par eux — Uient la parole.
L Académie de France à Rome, la
(Villa Médicis. hurrah ! Il n'y a pas de
plus noble et de plus enfiévrant séjour,
au seuil d'une jeunesse. Ces beaux jar-
dins aux silencieuses allées, cette ter-
rasse où les pins parasols Vibrent dans
la lumière, le bois d&s chê;nes-verts, sé-
culaires et noueux, d'où \a vue s'étend
sur la Ville des villes et la ligne fuyante;
des. collines bleues, on ne peut trouver
de plus magnifique stimulant au travail,
de port plus heureux pour le recueille-
ment du départ, pour l'envol vers le
rêve et la vie. Tt"ome même,- pour toute
âme éprise de. Ira poésie du passé, sans
laquelle on ne, comprend jamais tout
n'avenir, qu fffWî source d'émotions fécon-
des, d'inoubliables leçons I
Il faut, à tout prix, garder l'Académie
ne France à Rome. Loin de fermer les
M
portes de la Villa Médicis, il faut les
ouvrir, et toutes grandes, à quiconque,
fervent de l'art, - qu'il manie le burin
ou le pinceau, l'ébauchoir ou la plume,
— en sera jugé digne, par l'Etat et par
ses pairs.
Mais, à aucun prix, il ne faut la gar-
der telle quelle. Ses règlements devraient
être, depuis cent ans, périmés. Ils da-
tent de Colbert et du grand siècle, - de
deux siècles ! Ils ont là marque servile
du' temps de Louis et de Napoléon, du
bon et du mauvais plaisir. Les jeunes
artistes qu'on envoie Là, d'après un choix
fait en dépit du bon sens, absurdement
exclusif d'ailleurs, puisque les lettres en
sont bannies, sont considérés comme
des élèves tenus en charte, pis, en li-
sière. Ils sont astreints, quatre ans du-
rant, à des pensums réguliers, à une
quasi-fixité de séjour — inappréciable
si elle était limitée, stérilisante à la.lon-
gue. Ils sont condamnés, quatre ans du-
rant, sinon à la chasteté, du moins au
célibat obligatoire. Se marier ? Fi donc !
Que deviendrait l'Art, avec un grand A ?
Qu'ils fassent des bâtards,, à la bonne
heure ! #
Qui le veut ainsi ? Le souverain.
Louis XIV a eu beau changer de perru-
que. Il est toujours .là ! Il s'appelle seu-
lement v: l'Institut. Grâce ,à la tradition-
nelle férule de cette très 'antique insti-
tution, à ce vestige monarchique,- — le
Prix de :Rowe;.J'Açadémie de France
à Rome demeurent à demi inféconds,
inféodés à des préjugés, des coutumes
d'un autre âge, - hors la vérité, hors
la vie 1
Il y a quelques années, les « élèves »,
puisqu'on s'obstine à les baptiser de ce
nom, présentèrent, sous forme de péti-
tion, les observations les plus sages, con-
cernant l'absurde tyrannie d'école qui
continue à peser sur eux, et ces envois
périodiques, invention louis-quatorzient-
ne, bonne quand il s'agissait de meubler,
de copies ou d'inspirations de l'antique,
les palais royaux, simple tracasserie de
magisters étroits, aujourd'hui. On se
souvient aussi du beau tapage, fait par
un pensionnaire récalcitrant, au refus
d'une autorisation de mariage. Autant
en emporta le vent. L'Institut s'est cram-
ponné. La routine tient bon.
On ne voit pas pourquoi l'Etat s'obs-
tinerait à laisser, en ces mains jalouses
et séniles, une direction qui va droit au
rebours du but, remonte vers hier, au
lieu de descendre vers demain. Un mo-
ment, sous le second Empire, on avait
dépossédé, au profit du ministère de
l'instruction publique, l'Institut de ses
prérogatives surannées. Il conviendrait
de revenir à cet exemple républicain.
Continuons d'utiliser l'admirable Villa
Jkdé&cis, puisqu'elle existe.* Mais qu'elle
cesse au plus tôt 4'être la chose, le fief
de mandarins que rien ne désigne pour
cette domination, sinon l'incurie de
l'Etat et la longue patience des intéres-
sés, qui s'en désintéressent, et qui ont
tort.
Le concours du Prix de Rome d'abord
réorganisé, cessant d'être considéré com-
me réservé aux seuls élèves de l'Ecole
des beaux-arts, comme but et fin d'un
enseignement officiel, cessant d'être un
exercice à sujet, à lieu, et à heure fixes,
— mais élargi, ouvert à tous., sous cer-
taines conditions d'âge, et jugé, non plus
par le seul Institut, à la fois juge et par-
tie, mais par un jury éclectique, et d'o-
rigines diverses, par exemple un tiers
d'académiciens, un tiers de membres
nommés par le gouvernement, et le der-
nier tiers, d'artistes élus par les candi-
dats. L'Académie de France à Rome, en-
fin, accueillante pour tout ce qui, dans
le domaine de la pensée, contribue à
illustrer la nation : science, lettres, arts.
La pension non plus s'émiettant sur
quatre années, mais massée en trois.
Le séjour à Rome obligatoire pendant
quelques mois, facultatif le reste du
temps. Nul envoi d'oeuvres régulier ne
venant, à la traverse, troubler ces heu-
res bénies, tout entières à la leçon du
travail personnel, du travail poursuivi
de plein gré, dans le repos de Rome,
ou le Libre mouvement des voyages,
parmi les sites glorieux, vers les, sour-
ces de sensations nouvelles. On jugerait
ensuite, d'un coup, du chemin fait. Seule
méthode vraiment efficace, et digne. Li-
berté, en un mot, liberté complète, voire
de se marier, si tel est le vœu, trop légi-
time, de l'artiste 1
Tels devraient être, si l'on voulait
qu'ils servissent à quelque chose, les
rapports de l'Art. et de l'Etat. La Répu-
blique n'y perdrait rien, que des habitu-
des de régimes abolis, et la République
des Lettres y gagnerait, en initiative et
en responsabilité. ,
On a marché, depuis Colvert. Perru-
que bas !
PAUI.. et VICTOR MARGUERITTE.
ÉCHOS
TJ
ne modification a été apportée au voyage
du roi d'Angleterre. Edouard VII. Qui
ne devait que passer à Paris, y séjournera,
en effet, trois jours. Il arrivera, samedi soir,
descendra à l'ambassade d'Angleterre et ne
quittera Paris que mardi pour se rendre à
Biarritz. Il n'y aura ni garde d'honneur, ni
cérémonie quelConque à Portsmouth, Cher-
bourg et Paris.
H
ier matin, le groupe anglais té l'Alliance
littéraire, scientifique et artistique franco-
britannique, a été reçu au palais du Luxem-
bourg par MM. Bonnefoy-Sibour, questeur;
Léon Bourgeois, président d'honneur du
groupe français de l'Association; Mézières et
Calvet, sénateurs. La délégation, nombreuse
et présentée par sir Archibald Geikie, Mlle
I. Dreyfus et M. L. Dufourmantelle, secré-
taire général de l'Alliance française, a visité
le palais sous la conduite de M. Hustin, se-
crétaire général de la questure, puis s'est réu-
nie à la buvette, où des fleurs ont été aima-
blement offertes aux dames et des toasts cha-
leureux échangés.
M
Barthou a prévenu le garde des sceaux
,. qu'il lui poserait aujourd'hui une ques-
tion au sujet des incidents qui ont marqué,
comme l'an sait, les séances de la Cour d'as-
aises» taxa du procès Gallçy.
D'autre part:, M. Chaumié vient de rappeler
aux chefs dès Cours d'appel les dispositions
de la circulaire du ier février 1891 réglemern-
tant et délimitant les catégories de personnes
qui peuvent avoir accès dans le prétoire de&
Cours d'assises et des tribunaux de police cor-
rectiarmelle.
L
e garde des sceaux déposerai mardi pro-
chain, à la séance du Sénat, un projet
de loi sur les concours organisés par des jour-
naux.
M
le bâtonnier Albert Danet a reçu, hier,
la visite des comités nationalistes du
premier arrondissement qui venaient officiel-
lement lui offrir la candidature au siège laissé
vacant par la mort de M. Archdeacon.
- Pour les mêmes motifs que M. Déroulède,
l'éminent bâtonnier a dû décliner l'offre qui
lui était faite. Par suite d'engagement anté-
rieur, MI Danet a accepté la candidature dang
FArdeche, qui est son pays d'origine..
T
Qtujours la Merelli.
En vue de ses nombreux procès, l'amie
de Galley vient de s adresser a un avoué au
Tribunal.
Voici en quels termes elle a constitué MG
Guiliaume Desouchea :
Je. soussignée, Valentine Darbour, épouSe de Ca-
mille Sohet, dite Valentine Merelli, demeurant de
droit avec M. Sohet
Déclare par les présentes faire élection de domi-
cile expresse à Paris, 53, avenue des Champs-Elysées,
en .l'étude de Me GuilLa-ume Desouches, avon6 près
le tribunal civil de la Seine, que je constitue pour
mon -mandaudré judiciaire et spécial à l'effet de
tfeoevolr tous actes qucloonquESqtLt pourraient m'ê-
tre destinés, et de signifier tous actes en défens©
ou en demande qu'il jugerait utiles à més intérêts.
Voulant et entendant que la nuiilicité voulue soit
donnée aux présentes de façon que je ne sois ni
recherchée ni inquiétée pour quelque cause que ce
SOit.
Paris, le 28 février 1900,
V. SOHET-DARBOUR.
E
n attendant la très prochaine inaugura1-
tion - des magasins, - complètement trans-
tormés, le Printemps fera coïncider, limai
prochain 5 mars, le début de l'Exposition des
« Premières Nouveautés d'Eté » avec l'ouver-
ture d'une nouvelle salle, vaste de plus de
mille mètores, qui sera 'désormais affectée aux
rayons de Blanc. L'emplacement rendu dispo-
nible a permis de développer encore les Rayons
de Soieries dont l'importance croît chaque
jouir. --- -
M
me F ranklin-Grout publie les lettres que
lui adressa son oncle Flaubert : Lettres
à sa nièce Caroline, où se révèle un Flaubert
inédit. Cet ouvrage sensationnel est édité par
Fasquelle, comme les autres volumes de la
célèbre « Correspondance ».
F
aites exécuter vos ordres d'autos par la
Banque Automobile, 47, boulevard Hauss-
mam. Far elle, vous obtenez les châssis de
tous les constructeurs à votre choix, .avec la
carrosserie à votre guiçe, et vous, n'effectuez
le paiement que pu vingtième chaque mois,
sans aucune augmentation des prix du catalo-
gue des constructeurs.
Quelle commodité ! Cette combinaison n'est
pas plus coûteuse qu'une location, et l'auto-
mobile vous appartient.
Succursale : 16, avenue Ma&séna, Niée.
A
vce le mois dè mars, le programme du
Gtjaue Métrooole a été entièrement re-
nouveléç*ët les nombreuses attractions qui ont
fait du nouvel hippodrome de l'avenue de La
Motte-Picquet l'un des établissements les plus
en vogue de Paris ont été remplacées par d'au-
trés attractions plus passionnantes -encore que
les premières. Au premier rang, citons les exer-
cices équestres de miss Randal, qui exécute à
cheval des tours de force qu'aucun homme au
monde n'a jusqu'ici été capable d'accomplir.
L
'ExP9Siticm des œuvres d'Arthur Prat, le
célèbre neintre nortucrais. rnmmonrt» a n_
jourd'hui et durera jusqu'au 13 mars (Galerie
des Artistes modernes, 19, rue Caumartin).
Arthur Pra.t, qui jouit à Lisbonne d'une
réputation méritée, va nous permettre ainsi de
juger son talent souple et délicat que Gustave
Geffroy, le critique très sûr, a déjà distingué
à l'Exposition universelle de 1900.
JOINVILLE.
Carnet d'un Sauvage
A propos du procès Galley, il a été géné-
ralement constaté que la justice entrait
dans le mouvement et qu'elle devenait gaie.
Les tribunaux perdent de plus en plus
leur esprit farouche des anciens jours. Les
petites dames y trônent en compagnie des
vieux messieurs, et c'est un plaisir, même
pour les criminels * endurcis, de se sentir
jugés par un aussi aimable aréopage. On
échange des œillades ; on fait des bons
mots. Parfois môme, on se livre à des accès
de fou rire qui gagnent jusqu'au greffier,
comme dans la pièce de Courteline.
On a beau dire, c'est toujours agréable
pour un condamné de se trouver dans un
milieu joyeux. Les tribunaux sont les der-
niers salons où l'on s'amuse. C'est au point
que j'ai entendu dire à un inculpé par un
de ses amis :
— Vous allez comparaître jeudi. Vous
avez de la chance. Vous n'allez pas vous
embêter.
Fi des grincheux, qui regrettent les an-
ciennes coutumes et lé" juges solennels qui,
prêtant du sérieux aux moindres choses,
n'avaient seulement pas assaisonné de quel-
ques petites plaisanteries parisiennes les
années de bagne prévues par le Code. Un
peu de farce est un vrai réconfort. Qu'est-ce
que le criminel ? Un malade. Or, tous les
médecins vous diront que lorsqu'on parvient
à faire rire le malade, il est à moitié guéri.
Qu'il soit seulement permis à l'accusé de
taper sur le ventre du juge en la trouvant
bien bonne, et vous, le verrez rejoindre sa
maison centrale en se tenant les côtes, pen-
dant que les gendarmes se tordront.
Telle sera la justice de l'avenir. On a fini
par comprendre que tout travail doit s'ac-
complir sans ennui. Il faut aimer son la-
beur; et, pour l'aimer, il sied d'en bannir
la tristesse. Encore un peu de temps, et les
arrêts seront accompagnés de musique
bouffe. Il en coûtera peut-être quelques de-
niers de plus à l'Etat ; mais songez com-
bien nous pourrons nous enorgueillir de
notre civilisation quand, ayant à loisir
entre la matinée des Nouveautés et celle de
Palais de Justice, nous nous déciderons pour
celle-ci, en disant :
— C'est le procès de ce monsieur, qui a
coupé sa femme en morceaux. Il parait que
ce sera désopilant !
Henry MaMt.
UNE ENQUÊTE A LA FRONTIÈRE ALLEMANDE
CONCLUSION
Les moyens de mobilisation sont plus prompts en
Allemagne qu'en France; mais toute éventualité
de conflit doit être écartée pour le moment
Le nouveau canon allemand -
Donc, tout le long de la. frontière al-
lemande de l'Ouest, - en face de la
Hollande et. de la Belgique, comme en
face du Luxembourg et de la France
— c'est un réseau de voies ferrées,
aménagées militairement. En un clin
d'œil, les corps prussiens, wurtem-
bergeois, badois, pourraient être por-
tés, véritable barrière hérissée de ca-
jions et de baïonnettes, vers les champs
de bataille .futurs. Et de cette mobilisa-
tion rapide résulterait vraisemblable-
ment le sort, sinon de Taction générale,
du moins des premiers engagements.
J'ai dit que la moindre station était
pourvue de quais de débarquement, et
de hangars spacieux, et que les ALle-
mands-avaient envisagé à la fois la né-
cessité de jeter en masse leurs soldats,
d£n«.-le plus bref délai, vers lés points
naturels d'envahissement, et celle de .les
abriter des intempéries, afin de les con-
server frais et dispos pour l'action.
Pourtant, si l'organisation est toute
prête, aucun indice, — je le répète, —
ne permet de croire qu'elle doit être
prochainement utilisée. Les quais de
débarquement ne servent encore qu'au
trafic des marchandises ; ils ne. sont
pourvus, ni des poteaux, ni des lanter-
nes qu'on y dispose, en cas de mouve-
ments de troupes. On aurait donc tort
de s'alarmer dès à présent.
D'autant que le peuple allemand ne
désire pas la guerre. De tous les propos
que j'ai recueillis, de toutes les conver-
sations que j'ai pu avoir avec des fonc-
tionnaires, avec des bourgeois, avec des
ouvriers, il résulte qu'un conflit san-
glant serait, pour nos voisina autant
que. pour nous'une calamité publique.
Dans toute l'industrieuse vallée de la
Moselle, chez les tisserands de la Saar,
chez les mineurs de Westphaiie, aussi
bien que parmi les gros ou. petits com-
merçants strasbourgeois ou messins,
l'éventualité .d'une, guerre avec la Fran-
ce apparaît redoutable. La guerre?.
1 • 1 1 - i- 1.-. la t"'o11'C'tT\.£\'rII-
C est, ex lis ïe 'àcivtjni; *
sion des affaires, le foyer déserté,, le
fils, le frère, le père, exposés à la tour-
mente mortelle des balles et des obus.
C'est la : fin du calme et tranquille.
bonheur domestique; que l'on goûte;
en Germanie, plus peut-être que par-
tout ailleurs.
• Il y a là un facteur d'apaisement dont
le kaiser et son parti militaire, sont,
coûte que coûte, obligés de tenir comp-
te et qui est de nature à les faire hési-
ter. Aussi bien, le flot uiontanit de la dé-
mocratie submerge, peu à. peu, à l'Est
du Rhin, comme dans toutes les na-
tions européennes, les vieiHes institu-
tions autocratiques. Et l'empereur d'Al-
lemagne doit parfois céder aux volontés
formellement exprimées du Reichstag-
Le bon Allemande lui, secoue la tête et
pense, avec son bon sens pratique, que
mieux vaut encore la paix durable et
féconde qu'une @ aventure dont, si formi-
dablement armé qu'on soit et si fort que
l'on se croie, on ne peut prédire à coup
sûr la problématique issue.
Il y a" dans toutes les tentatives hUr-
, i i ^4 ;1
marnes, une large pan u muuuuu, I, 11
a suffi jadis d'un grain de sable dans
la vessie d'un Cromwell, pour faire
avorter la révolution d'Angleterre.
Et puis, n'est-il pas d'autres diffi-
cultés qui viennent s'opposer encore à
une initiative belliqueuse de la part du
kaiser ?
Avec mon compagnon* je déjeunais,
à Metz, au grand restaurant Moitrier.
Une foule caquetante de fonctionnaires,
de touristes et de jeunes lieutenants em-
plissait la vaste salle. Et. la lumière,
tombant des hautes fenêtres, zigzaguait
en éclairs sur l'or et l'argent des épau-
lettes.. Une seule table demeurait va-
cante, près de la nôtre, et brusquement
elle fut occupée par de nouveaux venus.
Ils étaient quatre : quatre officiers su-
périeurs, sanglés dans leur rigide uni-
forme, les cheveux séparés sur le mi-
lieu de la tête, la moustache à la Guil-
laume, avec le défi de ses pointes ai-
guës. -
Dès qu'ils eurent pris placq, on leur
apporta, dans une sorte de seau à glace,
monté sur trois pieds, du Champagne
de grande marque. Et, silencieux d'a-
bord, ils ne, tardèrent pas à s'animer, —
et nous prêtâmes l'oreille.
Ils traitaient de la Conférence d'Algé-
siras et de l'éventualité d'une guerre
avec la France.,. Et l'un d'eux objecta' :
— Sommes-nous bien prêts ? Car, en-
fin, ce n'est pas tout' que d'avoir des
soldats et des lignes de chemins de fer
pour les mobiliser. Il faut encore pour-
voir aux frais de cette mobilisation. Et
trouverait-on, en cas de guerre, l'argent
nécessaire ? L'Angleterre ne soutien-
drait-elle pas l'action de la France en
arrêtant notre- flot.te marchande de. la
Baltique?. Et, dans. ce cas,-le marché
financier anglais ne nous serait-il pas
fermé ?.
Quelqu'un souligna :
— De fait; il y a là, en cette conjonc-
ture, une difficulté. Car nous ne pour-
rions faire arriver à Hambourg les cé-
réales que nous achetons à l'Amérique*
et à la Russie méridionale.
Mais voici que, dédaigneux, inter-
vint un coloneL Et de ses lèvres, tom-
ba, hautaine, sa souveraine opinion :
- Etranges, en vérité, sont vos in-
quiétudes- Mais notre premier acte, en
cas de conflit, serait l'envahissement de
la France. Nos approvisionnements
actuels nous assurent .plusieurs jours
d'existence. Et rien n'est plus simple
que de vivre sur le pays envahi.
Et, la parole autoritaire, incisive,
avec quelque chose du coup de burin du
graveur dans le. cuivre, il trancha. :
— On rançonne la population. Et si
les réquisitions ne donnent pas le réi-
sultat attendu, on fait des otages. Et on
avance, poussant devant soi, les maires
et les notables des communes. De cette
façon, l'ennemi n'ose tirer, et on arrive
bien à trouver des vivres. Mais ce sont
là des choses que le major von
Blezhoeffer, dans un ouvrage tout ré-
cent, a merveilleusement mises en lu-
mière. ',
Les autres se taisant, il. continua :
— Quant, à .savoir si. c'est bien nous
qui, les premiers, envahiront, cela n'est
pas douteux.. Avant même que la mobi-
lisation française fût commencée, nous
ferions franchir ; la frontières, de tous
côtés, à nos-troupes de première ligne.
Et grâce à notre réseau ferré, en moins
de huit jours, vingt-trois de -nos. corps
seraient en France.-- Nosi adversaires,
par contre, ne pourraient malgré leurs
efforts, avoir terminé leur mobilisation
avant le douzième jour. Et, à ce mo-
ment, ils, seraient encore sur Leur terri-
o toire..
.Tous, silencieux, et comme cnatouil-
lés aux fibres patriotiques, opinaient de
la tête, d'une lente et douce inclinaison.
Puis les propos s'aiguillèrent sur la
comparaison des deux armées, au point
de vue purement militaire. - Et j'enten-
dis vanter notre corps d'officiers, que
l'un des hauts gradés allemands, qui di-
sait avoir assisté àos grandes manœu-
vres,, qualifiait d' « admirable >»: J'enten-
dis vanter, aussi, notre artillerie, su-
périeure,, disaient-ils, à celle, chez eux,
actuellement en service, — l'autre, la
nouvelle, ne pouvant être utilisée avant
des mois. • ,:
Le colonel approuvait. Pourtant, il
observa :
- Oui* leurs officiers sont excel-
lents. leur artillerie supérieure. mais
leur haut commandement ne me. sem-
ble guère à redouter. Leurs états-ma-
jors sont figés dans les vieilles formu-
les. Ils en sont encore aux plans dé-
fensifs. C'est le mal traditionhaliste
qui étouffe la valeur de l'armée fran-
çaise.
On voit quelles préoccupations
sollicitent. nos voisins d'outre-Rhin. Et
ce qui doit rester, de ce que j'ai vu chez
eux c'est surtout qu'ils sont prêta pour
une mobilisation rapide. Ils pourraient
jeter au lendemain d'une déclaration de
guerre, des centaines de mille hommes,
équipés et en armes, sur l'Alsace-Lor-
raine. -
Ils ont d'ailleurs été merveilleuse-
ment servis par le développement éco-
nomique de leurs provinces occidenta-
les. Au fur et à mesure que l'industrie
accroissait dans les vallées de la Mo-
selle, du Rhin et de la Saar, ils cons-
truisaient de nouvelles lignes de che-
min de fer, qui,,&Itoutes, étaient, dès l'a-
bord, employées par le trafic commer-
cial. De telle sorte, qu'ils récupéraient
presque immédiatement ce qu'ils
avaient dépensé. Et, comme là-bas les
chemins de fer sont propriété de l'Etat,
ils pouvaient faire concorder utilement
les uecesMtçs ,uu uejjuct? civw iw ucvk*
sités militaires. l' ,
Chez nous, malheureusement, il ne *
saurait en être de même. Les voies fer-
mées appartiennent h de grandes Com-
pagnies. L'Etat n'est pas le maître de les
aménager comme bon lui semble, et si-
parfois un ministre de la guerre, à res-
prit large, voûtait donner à nos réseaux;
toute l'extension que comportent tes-'
nécessités de la mobilisation, il lui fau*
irait saisir le Parlement d'un, projet de
ici spéciaL
; Ce sont là des lenteurs inadmissibles, -
lorsqu'il s'agit de la défense nationaJtt.;
Il nous sera donc difficile de dressée
en face de l'organisation, allem i tde une
organisation analogue. Et pourtant c'est*
à ce but que doivent tendre nos eTforta,,
Il nous faut, à tout prix; préparer notra
mobilisation vers 1 Est, et mettre nx*
tre commahdemént supérieur en mesu-
re de porter rapidement vers la frontiè-
re les corps disséminés dans l'intérieur
du. pays. "L~~
- u ailleurs, nos troupes oe couverture
ne constituent guère qu'une couverture,
là où il faudrait un matelas* Car leur
peu de densité ne nous permettrait mê-
me .pas de. surveiller efficacement le -
mouvements de l'ennemi. Il convien-
drait de lés renforcer considérablement
— le nombre étant le facteur principal
du succès,, dans la guerre moderne.
Et puis, ne serait-il pas utile, nêdêSr
Sairç .même, que les coteries cessai
sent de mettre l'intérêt particulier
au-dessu3 de l'intérêt de la patrie ? G'ÇSÊ
surtout-en matière d'organisation mili-
taire et maritime, que les ebmpé-tehffl
doivent prendre le pas sur les compéà
titions. ,. !
J'ai rapporté, encore, une imprée-i
sion très nette de mon voyage auwlelà?
de la frontière. „ Les Allemands na Èel
sont pas seulement préparés : ils ont!
inaulqué à tous, à eux, comme à nous-
mêmes,' cette idée que, dans, l'éventua-
lité d'une guerre, leur premier ajete' de-f
vrait être l'envahissement du territoire
français. Nous vivons sur cette hypo-
thèse, et, chez nous, on. ne semble mô*
me pas concevoir une autre entrée en
campagne. C'est ainsi que l'on a. longue
ment épilogUé; il y a quelques mois,
sur la probabilité de l'inves:\Js.semeni
de Nancy par Les troupes allemandes,
quelques heures après une rupture des
relations diplomatiques- Eh bien ! il
convient de réagir. Il nous faut envisa<
ger, nous 'aussi, la
hir le territoire allemand. La meilleure
des défenses, en tactique militaire, c'est
encore l'attaque.
Enfin, il convient aussi que.trous. 1>r6<
testions, vigoureusement contre la là
gende créée -ei propagée par le parti mu
litaire d:oùtxeà,.Rhin, et --d'après laquelle,
si jamais survenait un conflit sanglant
entre les deux nations, c'est nous qù-
serions les agresseurs. Il.y a, pour le
kaiser et ses conseillers^ un intérêt pri*
mordial à nous charger ainsi du poids,
d'une responsabilité formidable. Maià
c'est: à nous à le démentir hautement.,.
Il y va de notre honneur devant le mon-i
de, et,.les gouvernants .actueb, de TAlle..
magne n'ont certainement pas oublié la
tactique sournoise de Bismarck, eru,
1870, que le chancelier couronna par
«le coup de la fausse dépêche d'Ems »,
Non, nous ne rêvons -null-ement. d'a-,
gression. Non, .:. tout comme le peu-
ple allemand lui-mêmes - le peuple
français ne veut pas la guerre. Car la
guerre c'est comme un oiseau de proie
géant qui fond sur un pays, déchique-
tant tout du bée, des serres, pour en
faire de la destruction, du deuil tfur
sang, —- de la mori.
- JACQUES DHUE-
VOIR EN 3e PAGE : - -,' >
NOTRE CONCOURS NATIONAL
LES INVENTAIRES -
La Baoarrede Champels
Le récit du receveur
de t'enregistrement
au milieu dés paysans qui ont provoqué ii y
a quelques jours les graves, incidents de
Champels. J'ai pu approcher quelques-Ulm
des manifestants et, maintenant que me
voici de retour à Saugues, l'impression que
je garde de mon enquête, sur place est une
impression de stupeur.
Le temps de la chouannerie n'est pas ,âï
loin de nous que nous nous flattons de le
croire. Les paysans delà Bretagne insurgée
n'étaient "guère plus menaçants que ne le
sont en ce moment même certains habitants
de la Haute-Loire. Si noué ne les ^vons pa»
encore vu brandir au bout de leurs, bras les
faux redoutables qui jetèrent l'effroi dans,
toute la Vendée, il faut bien constater que
là menace de leurs fourches, de lfeurs âerpe»
où de leurs épieux est déjà, meuirtrière.,,
Ce que n'ont pu jusqu'ici vous traduire les
dépêches forcément brèves que vous avex
reçues avant que je n'aie pu voir moi-même
les manifestants- de Champels, c'est l'état
d'extraordinaire surexcitation auquel en sonft
arrivés ces pauvres geII$; Je dis* pauvrèB
gens, car leurs erreurs sont pitoyables et
nous ne saurons sans doute jamais à quelle
suggestion ont obéi ces, illettrés, isoles eN
monde par leur ignorance autant que pU
la hauteur de leurs montagnes presque inac-
cessibles, pour se porter à de tels excès.
On leur a dit, en effèt, que le gouverne-
ment veut s'emparer de tous les biens déal
catholiques. On leur a laissé croire, en con-
séquence, que, l'inventaire terminé, lee
agents de l'enregistrement emporteraient
tout ce qui se trouve dans les églises, qu'ils
détruiraient ces dernières, et prendraient
possession des terres.
Si invraisemblable que cela paraisse, il
s'est trouvé des paysans assez pletns dé
confiance en ceux qui leur parlaient poUf
ajouter foi à de tels propos. Ils les répètent
avec une naïveté farouche et leur bonne foi
est déconcertante.
J'ai interrogé plusieurs manifestants
pour connaître directement leurs opinions,.
et je les ai entendus m'affirmer que le gou-
vernement allait s'approprier leurs terres 1
Comment s'étonner ensuite que ces hom-
mes entrent en guerre ouverte avec le Kou.,
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